Clémence de l'Epine
Clémence s'était accordée un temps de repos, entre les courriers qu'elle devaient envoyer, les visites qu'elles devaient effectuer, le personnel qu'elle avait à rassurer... Elle se trouvait dans le large fauteuil qui occupait sa chambre, près de la fenêtre, celui là même qui souvent l'avait accueillie lors de ces longues journées d'hiver au cours de son enfance et de son adolescence. Elle avait repris cette habitude, de d'abord se plonger dans quelques écrits, pour ensuite se trouver distraite par un mouvement extérieur -qu'il soit humain, animal ou même végétal. De là où elle se trouvait, elle avait vue sur la plaine champenoise, et elle pouvait surveiller les arrivées, si jamais l'on daignait venir jusqu'à l'Épine.
C'est ainsi qu'elle avait vu Isaure arriver. A dire vrai, elle ne l'avait qu'à peine reconnue. C'était davantage son allure générale, cette façon de se tenir droite, cette moue à la fois boudeuse et sûre d'elle, caractéristique à l'enfant -à la jeune fille !- qui lui avait confirmé l'identité de la visiteuse. Car il lui sembla alors que le fossé les séparant, en termes d'années, s'était brutalement et considérablement réduit. Elle avait grandi, déjà, et même de loin, elle ne ressemblait plus tant que ça à une enfant. Clémence eut un sourire : elle avait hâte de voir son visage de plus près, afin de se rendre compte des changements que le temps avait pu opérer chez sa jeune cousine.
Puis, on était venu la prévenir qu'Isaure venait lui rendre visite. Je sais, avait-elle répondu.
Elle avait attendu d'entendre la porte de l'antichambre s'ouvrir, la voix de l'intendant s'élever, puis celle, plus fluette, de sa cousine, et elle s'était levée. Ses traits fatigués témoignaient pourtant d'une joie réelle, à l'idée de pouvoir un moment penser à autre chose, parler à quelqu'un de sa famille... D'ailleurs, Isaure était sans doute l'un des rares membres de son sang qu'il lui restait. Cela lui déchirait le cur : la famille avait été ce qui comptait le plus, pendant un temps. Désormais, elle préférait compter sur ceux pour qui elle se sentait des affinités, de l'amitié, et non se restreindre à son seul sang. Il en restait si peu...
Elle apparut sur le seuil de la porte, frontière entre la chambre et l'antichambre. D'un il averti, elle jaugea Isaure, se demandant si la "petite" avait su réfréner avec le temps ses excès d'humeur et son caractère bien trempé. Elle observa son profil, jeune, délicat, mais buté, également. Fier, peut être un peu trop orgueilleux. Mais par Aristote... Que cela était bon, de voir un visage ami !
C'est ainsi qu'elle avait vu Isaure arriver. A dire vrai, elle ne l'avait qu'à peine reconnue. C'était davantage son allure générale, cette façon de se tenir droite, cette moue à la fois boudeuse et sûre d'elle, caractéristique à l'enfant -à la jeune fille !- qui lui avait confirmé l'identité de la visiteuse. Car il lui sembla alors que le fossé les séparant, en termes d'années, s'était brutalement et considérablement réduit. Elle avait grandi, déjà, et même de loin, elle ne ressemblait plus tant que ça à une enfant. Clémence eut un sourire : elle avait hâte de voir son visage de plus près, afin de se rendre compte des changements que le temps avait pu opérer chez sa jeune cousine.
Puis, on était venu la prévenir qu'Isaure venait lui rendre visite. Je sais, avait-elle répondu.
Elle avait attendu d'entendre la porte de l'antichambre s'ouvrir, la voix de l'intendant s'élever, puis celle, plus fluette, de sa cousine, et elle s'était levée. Ses traits fatigués témoignaient pourtant d'une joie réelle, à l'idée de pouvoir un moment penser à autre chose, parler à quelqu'un de sa famille... D'ailleurs, Isaure était sans doute l'un des rares membres de son sang qu'il lui restait. Cela lui déchirait le cur : la famille avait été ce qui comptait le plus, pendant un temps. Désormais, elle préférait compter sur ceux pour qui elle se sentait des affinités, de l'amitié, et non se restreindre à son seul sang. Il en restait si peu...
Elle apparut sur le seuil de la porte, frontière entre la chambre et l'antichambre. D'un il averti, elle jaugea Isaure, se demandant si la "petite" avait su réfréner avec le temps ses excès d'humeur et son caractère bien trempé. Elle observa son profil, jeune, délicat, mais buté, également. Fier, peut être un peu trop orgueilleux. Mais par Aristote... Que cela était bon, de voir un visage ami !