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{RP}Campement de la Garde Impériale [ODL]

Angelotti
Angelotti ne la comprenait que trop bien. Voilà plus d'un mois qu'il avait quitté son foyer, un mois occupé plus souvent à marcher et à chevaucher, à préparer l'attirail de soldat, à affuter les lames et à entraîner le corps, qu'à s'asseoir autour d'une table pour boire un bon verre. Quand bien même, depuis le temps que l'Ordre des Lames patientait à Arles, avec l'occasion de renouer avec les tavernes et la bonne compagnie, ce n'était pas de la bière qu'on s'était empressé de leur servir, mais un breuvage quelconque, fade et sans caractère... Quant au vin...

Petit sourire sur les lèvres, il répondit donc :


Oui, je ne sais que trop bien...

Puis, il pria les visiteuses de bien vouloir l'excuser le temps qu'il aille chercher à boire. Là où l'écuyère Feetz avait préparé leur repas peu auparavant, il remplit une outre dans les réserves d'eau du camp, non sans s'être assuré de sa fraîcheur. Le soleil de Provence, bien que printanier, dardait déjà ses rayons sur la terre méridionale, lui apportant une chaleur bienvenue.

Revenant vers Flore, il lui tendit l'outre, s'excusant de la sobriété du service. L'écuyer se douta bien que, guerrière elle aussi, la loyaliste eût l'habitude de l'austérité de la vie militaire, mais quand même.


Compagnons d'armes ? Si vous chevauchez également sous la bannière de Saint Maurice, alors oui.

Continuant avec le sourire, toujours :

Et oui, première visite en Provence. Cette petite escapade entre amis me permet de découvrir une terre bien différente de la Franche-Comté où j'étais installé depuis quelque temps. Bien différente, mais qui n'a rien à lui envier. Je serais même tenter, suivant comment les choses évoluent ici...

Mais il laissa sa phrase en suspens. D'abord, il faudrait voir comment les choses allaient évoluer, et puis, c'est un point sur lequel il n'avait encore que peu réfléchi.
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Istanga
Fantaisie militaire

J'ai enfin retrouvé ma soeur qui, une fois de plus, a nargué les marquisards en passant sous leur nez. Il faut dire qu'ils ne sont capables que d'attaquer ceux de leur camp ou ceux qui ont eu le malheur de se voir accorder un laisser passer...

En tout cas, contente de la voir saine et sauve, je la suis à la trace, ma soeur d'épée.

Depuis le début, je me contente de suivre.
Attaquer, prendre un château. Défendre, tenir contre toute attente pendant vingt journées. Suivre les miens en Arles. Protéger la ville. Défendre, se faire reprendre, prendre à nouveau la ville et lui donner pour maire le Grand Maître de France : claaaassse...
Défendre encore, le temps pour Titan de monter son armée dans les murs de la ville. Et voila, sous les "ordres" d'Enored, sous la bannière du Sagittaire,j'ai intégré l'armée savoyarde, menée par Ninoupitch.

Oh! cela ne s'est pas fait facilement, je ne suis pas docile de nature, et contrevenir à celle-ci m'en a presque fait perdre le boire et le manger. Heureusement, le blond Berger m'a apporté un peu de réconfort et prêté un oeil attentif à mes missives.

Aujourd'hui je suis là, ouvrant à nouveau des yeux intéressés sur le campement de l'Ordre des Lames. Et là où je m'attends à armures de plates, gorgerettes de mailles et bassinets, je ne vois que braies et chemises, joues rougies par le feu d'un rasoir. Blondeur aussi.

Je n'ai pas encore prononcé un mot, juste incliné la tête en guise de salut à l'homme qui nous reçoit gentiment.Je l'observe et l'écoute. Il songerait à s'installer en Provence?
Mais mes yeux se posent malgré moi sur les traces du rasoir, mes lèvres s'ouvrent malgré moi pour me montrer d'une impolitesse exquise :


Dommage que nous ne soyions pas venues plus tôt! J'aurais pu vous proposer mes services de barbier parce que, là...

Je m'interromps avant d'aller plus loin et, tentant de noyer le poisson :

Vous n'avez pas d'armures? Vous savez, celles tellement lourdes qu'on est obligé d'utiliser un palan pour poser le soldat sur son cheval?

Ma Gol me regarde bizarrement. J'espère ne pas avoir dit d'ânerie, je fais juste semblant de m'intéresser. D'abord, je hais l'armée. Je m'y ennuie : on ne se bat même pas.
Et moi, j'ai fantaisie de mettre dans ma vie un p'tit brin de fantaisie, youpie, youpie...

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C'est toute l'histoire de ma vie.
Flore
Compagnons d'armes ? Si vous chevauchez également sous la bannière de Saint Maurice, alors oui.

Je n'ai pas encore reçu mes ordres d'affectation. Ce serait le plus logique.
Toutefois, si les hautes sphères militaires décident une autre répartition, j'obéirai.
Quoiqu'il en soit, dans l'esprit et le coeur, nous combattons pour la même cause.


Sourit

Je serais même tenter, suivant comment les choses évoluent ici...

Ah, la Franche-Comté. Je n'ai fait que la traverser l'été passé.
En réalité, je ne suis pas originaire de Provence. Notre famille est normande. Je suis venue dans le sud pour retrouver mon cousin, Samuel de Trévière. Nous voulions changer les choses politiquement, conscients du mauvais chemin emprunté par les provençaux. je croyais à ce moment que les dirigeants voulaient le bien de ce comté mais il s'est avéré que l'indépendance est en fait une tyrannie déguisée.
Par conséquent, la suite ... a été plus musclée.


Rit

C'est vrai que c'est un très beau comté, au climat agréable. Des possibilités maritimes intéressantes. La Provence peut gagner une place importante au sein de l'Empire.
Comme vous dites, attendons de voir ce qui deviendra réel dans ces perspectives. Le conflit évolue lentement.


A ce moment, Flore laissa la parole à Istanga. Son aînée, fidèle à elle-même, venait tout juste de décider de prendre en main l'esthétique et l'équipement des soldats de l'Empire. Comme souvent, elle restait deux minutes figée dans une expression de stupéfaction totale face à l'insolence d'Istanga.
Pour finir par en sourire et attendre la suite de l'échange, amusée.

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Angelotti
Quoiqu'il en soit, dans l'esprit et le coeur, nous combattons pour la même cause.

Vous avez raison, qu'importe sous quelle bannière vous livrerez combat, ça sera pour moi un plaisir et un honneur d'affronter le même ennemi que vous.

Samuel de Trévière, un nom entendu plus d'une fois ces derniers jours. Aux alliés nombreux et pleins de ressources, pour ceux qu'il avait déjà vu à l'oeuvre. Sans conteste, cette cousine normande était de la même trempe.

Par conséquent, la suite ... a été plus musclée.

Angelotti sourit. Doux euphémisme. Une chose courante par les temps qui courent, comme si l'on voulait se cacher la vérité, l'horreur de la guerre, et les crimes commis au nom d'une juste cause. Un mal nécessaire...

Je laisse la politique à ceux qui veulent bien s'y risquer. C'est à mon sens un jeu de voyous, où bien peu se soucient réellement du bien du peuple, cherchant plutôt les honneurs et courant après les titres, la plupart du temps sans se l'avouer à eux-mêmes. La guerre a ça de bon d'être franche et frontale.

L'écuyer aurait bien rétorqué quelque chose au sujet de la place que la Provence pouvait se faire dans l'Empire, mais voilà que l'autre soeur venait de prendre la parole, sortant d'un silence qui durait depuis leur arrivée.

Dommage que nous ne soyions pas venues plus tôt! J'aurais pu vous proposer mes services de barbier parce que, là...

Difficilement, il se força à conserver le sourire imprimé sur ses lèvres. Quelle arrogance ! Quand bien même la donzelle eût pu faire mieux - et Angelotti en doutait fort ! - quel manque de bienséance de le lui balancer ainsi. Voilà, on parcourait des lieues pour venir se battre, sans rien demander en retour, pas le moindre morceau de pain ni le plus léger écu, et l'on vous accueillait par des paroles injurieuses et plus blessantes que le fil d'un rasoir... Oh, elle n'était pas provençale ? Et alors ? D'ailleurs, qui était-elle ? Istanga de Lendelin, ça oui. Cousine du Seigneur de Vitrolles. Mais assurément pas femme d'armes. Ne connait-elle donc de la guerre que les illustrations aperçues dans les livres que lui lisait sa nourrice lorsqu'elle était enfant ?

Au prix d'un certain effort, la Lame laissa passer la remarque concernant la taille de sa barbe. Quand il l'aurait vu opérer, peut-être en reparlerait-il. Peut-être.


Non, Dame, nous ne portons pas ces armures au campement, par soucis de confort. Même vous devez pouvoir réaliser les désagréments qu'elles causent, et leurs avantages n'ont guère d'utilité en dehors des combats. A quoi bon, dès lors, nous incommoder de la sorte ?

Angelotti espérait que son ton ne laissait pas trop transparaître son bouillonnement intérieur. Il se prit même à espérer l'arrivée rapide du Sénéchal, mais celui-ci n'avait pas l'air pressé... Heureusement, Flore avait aussi l'air ébahi par les propos d'Istanga, quoiqu'elle semblait y trouver une certaine source d'amusement. Voilà qui ne l'aidait pas à conserver son sang-froid.
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Istanga
Fantaisie Militaire (suite)

J'ai un sourire en coin - très léger car il ne faut pas attiser le feu - en le regardant faire des tentatives pour garder son calme : je le sens plutôt "chaud-bouillant".

Sa réponse à propos des armures m'amuse : comme si je ne savais pas que c'est encombrant. De toute manière je trouve ces armures ridicules, mais je tairai mon avis.

Oui bien sûr! Vous ne les portez qu'au combat! Je n'y avais pas songé... que je suis donc sotte!

J'examine mes mains, un moment : longues et très fines, elles manient le rasoir avec dextérité et une légèreté telle que les rasés ne ressentent que frôlements de papillons.

Je le regarde à nouveau, lui souris et lui dis :


Savez-vous? Pour le rasage, je suis sérieuse... c'est moi qui rasais mon défunt mari, lui taillais la barbe. On lui a coupé la tête.

...

Mais ce n'est pas moi! Par contre, c'est moi qui ai...
Je m'arrête devant le regard inquiet de ma soeur, et ajoute : non, rien... Excusez-moi, je dois manquer de sommeil...

Je me tais, apparemment les Lames n'ont pas un sens de l'humour fort développé et une fierté qui se place dans les favoris...
Note pour plus tard :
- ne pas émettre de critique sur barbe, moustaches, favoris...

Tiens, une idée ça : je vais rédiger un manuel de savoir-vivre Istanguien, ça occupera mon temps quand je serai blessée. Oui oui, je suis certaine d'être au moins blessée, mes journées de jeûne m'ont laissé la force d'un mollusque octogénaire... Quant à mon bâton, il tient plus de la baquette d'un sourcier que d'une masse!

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C'est toute l'histoire de ma vie.
Alban_erwann
[3 Avril 1458 - La dernière attente]

Ils y étaient enfin, le jeune Von Frayner attendait cela depuis maintenant des semaines, son arrivé en Provence avait été longuement retardé par divers évènements, et cela n'avait fait que contribuer à son impatience. Il n'avait qu'une hâte, qu'un but, se retrouver sur le champ de bataille face aux félons. La lance de la Garde Impérial était unie, resserrée autour d'elle même, en première ligne le porte-étendard, d'un côté le sénéchal, de l'autre le commandeur de Franche-Comté, tout autour les écuyers, la guérisseuse etc ... Mais malgré cela, il souriait, malgré une peur à laquelle aucun homme n'échappe avant de combattre, un petit sourire faible s'illustrait sur son visage, ce sourire était du à une fierté, à la fierté que la Garde Impérial combattrait aujourd'hui pour l'empire, que pour la première fois elle montrerait aux yeux de tous qu'elle n'était pas un ordre quelconque, mais belle et bien l'armée impérial. Il regardait ses frères d'armes, ils étaient impatients, tout comme lui, la nuit plutôt froide d'un début de mois d'avril n'était pas des plus agréables, mais ils n'en avaient tous que faire, leurs yeux brillaient. "Est ce la peur ? Ou la hâte de se retrouver face à ces chiens de félons ?" Il n'aurait jamais la réponse, l'heure n'était plus aux discussions stratégiques. Tous étaient concentrés sur l'objectif, rare était ceux qui parlaient, un silence mortel régnait.

[3 Avril 1458 - Quand les lames s'entrechoquent]

Il était temps, l'heure de la mort avait sonné, le commandant de l'armée avait donné comme ordre de se préparer, dans quelques instants ils chargeraient. Le Chancelier de la Garde Impériale adressa a ses compagnons quelques dernières paroles. Lors de ces derniers instants, la hiérarchie ne comptait plus, elle ne reprendrait vraiment forme que lorsque les chevaux galoperaient, lorsque les épées trancheraient. Mais en ce moment, tous étaient des hommes plus ou moins effrayés et égaux.

-"Mes frères et sœurs d'armes, je ne vous le dirai jamais assez de fois, mais je suis fier de vous, fier d'être aujourd'hui sur ce champ de bataille où demain le sang sec et les cadavres giseront. Je ne veux pas vous effrayer loin de là. Mais sachez que quoi qu'il advienne, vous serez des combattants héroïques, et que ceux qui survivront s'efforceront d'honorer la mémoire de ceux qui trépasseront ici. Jamais vous ne serez oubliez, votre héroïsme sera compté, votre grandeur sera relaté ! Je ne croie pas en Dieu, mais à cet instant je me dis qu'il doit peut être exister. Alors mes frères et sœurs, vous ne m'entendrez pas souvent dire cela, mais que DIEU VOUS GARDE ET VOUS PRÉSERVE !"


Puis on entendit le symbolique : "Chargez !" les épées furent tirées des fourreaux, l'armée commença à trotter, puis petit à petit, elle prenait de la rapidité, et les chevaux au galop traversaient le champ de bataille pour rejoindre l'armée adverse et entamer les sanglants combats qui dureraient certainement toute la nuit.
Comme il l'avait dit, Alban n'était pas croyant, il l'avait caché pour ne point nuire à sa carrière, pour ne point être considéré comme un hérétique. Mais dans ses dernières paroles qu'il adressa a ses frères il avait décidé d'être honnête et franc, une de ses devises qu'il avait tant bien que mal tenté de respecter. Son destrier qui des diverses chevauchées épuisantes qu'il avait du subir semblait ce jour ci en pleine forme. Ses dernières pensées furent celle d'un athée se remettant en question, la crainte de l'au-delà l'avait fait réfléchir : "Dieu, je m'en remet à toi, jamais je n'ai cru aux préceptes de ton église, jamais je n'ai eu en estime tes serviteurs, mais si je m'en sors vivant, je te jure de servir ta foy, non celle de cette église corrompue, mais la vraie foy, celle des hommes justes et bons."


Les lames s'entrechoquèrent. Il avait 19 ans et était mêlé dans un des combats les plus sanglants de sa vie. Il combattait avec rage du haut de son destrier, tentant de tuer le plus de félons.
Puis il vit le porte-étendard de la Garde Impériale tomber de son cheval, tout allait si vite, les combats étaient d'une grande barbarie, où l'unique but était de donner le plus de coups d'épées. "Non ! l'Étendard de la Garde doit sans cesse flotter !" tentant avec énormément de difficultés de s'approcher de l'endroit où avait succomber le porteur, le Von Frayner se vit éjecter de son cheval. Se retrouvant à terre, la peur de la mort le crispa pendant quelques instants; un homme tenta de lui enfoncer son épée dans le ventre, avec agilité et beaucoup de chances, le jeune homme esquiva ce coup mortel et se releva. Il s'était fixé un seul et unique but : re-brandir l'étendard. Il tenta de se frayer un chemin dans l'abime où il se trouvait, il se retrouva confronter à des adversaires, il en tua un, fut légèrement blessé par un autre, mais comme par miracle réussit finalement à reprendre le drapeau et à le brandir pour que ses hommes ne perdent confiance. Dans une main il tenait l'étendard, dans l'autre l'épée avec laquelle il essayait de combattre.
Un homme réussit à triompher de lui d'un coup d'épée dans les côtes. Alban s'effondra, avec tous ses rêves de gloire, de victoire ainsi que l'étendard pour lequel il avait tant lutté. Il gisait par terre au milieu des combattants. Son visage était blême, sa bouche laissait couler un mince fil de sang, ses yeux, ouverts, apercevaient une sorte de lueur blanche, il n'entendait plus rien et était comme dans un autre monde, un monde parallèle.

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Dodo45
3 avril 1458, au campement, après le départ des troupes

Cela faisait maintenant quelques jours que Dodo vivait à l'écart de ses compagnons Lames.
Obéissant mécaniquement aux ordres sans chercher véritablement à comprendre, l'isolement était devenu son maître mot.

En cette fin de soirée, son indifférence avait payé. Quand elle fut de retour après une balade tardive, la jeune femme se rendit compte que les troupes avaient été levées. Plus en colère contre soit-même que surprise, Dodo se laissa choir sur un tronc d'arbre coupé, servant habituellement comme table d'appoint pour lire des plans ou encore jouer aux cartes.
Comment avait-elle pu trahir toutes ses valeurs? L'OdL ne l'avait jamais laissé tomber, allant même jusqu'à la réintégrer dans ses rangs après une démission assez houleuse. Le commandeur qui ne se considérait d'ailleurs plus comme se sentit honteuse de n'avoir su tenir son engagement.
Elle se résolut donc à prendre ses responsabilités ou plutôt, à les fuir car elle savait très bien qu'elle n'avait plus la volonté ni la force de promettre de nouveau.

Citation:

Arles, le 3 avril 1458

Aux Lames et à son Chapitre,

Je vous remet en ce jour ma démission de mon poste de Commandeur ainsi que mes galons de Cavalier.
Comme vous avez du le remarquer, je n'ai su être à la hauteur de vos espérances ni de mon engagement.
Louper le départ à la bataille et donc, ne pas me battre à vos côtés est le coup de grâce, un manque certain d'implication qui met fin à ma carrière.
Rien n'est éternel, le monde militaire qui m'a longtemps fasciné n'est plus le mien. Toutefois, sachez qu'à mes yeux, l'OdL restera ma plus belle expérience militaire, et ce grâce à vous.

Que le Très-Haut vous garde,

Dodo de la Chope Bénite,
Dame d'Ivory



Après avoir terminé l'écriture de sa lettre, Dodo la déposa bien en vue dans la tente du Sénéchal.
Elle scella ensuite son cheval et le monta sans tarder tout en faisant mentalement le point sur ses dernières vivres .
La route allait être longue, elle espérait d'ailleurs en voir le bout.
Seigneuraslan


Ce matin là, il est vrai que le Sénéchal de la Garde Impériale avait peu de temps à accorder aux visites, il avait juste répondu amicalement aux salutations que lui avait fait l'Écuyer Angelotti au moment du petit déjeuner avant d'aller prendre son bain. Non pas qu'une présence féminine l'aurait dérangé, elle qui aurait pu se faire un malin plaisir à l'épier au moment de sortir de l'eau et se sécher. Juste que par sécurité, on ne dévoilait pas la position de l'un de ses supérieurs surtout quand ils se trouvaient en si mauvaise posture, étant nu^^. Il ne perdit plus de temps à profiter de ce moment d'autant plus que la température de l'eau n'était pas à sa convenance ; et il n'allait pas demander à ce qu'on allume un feu de bois sous sa baignoire afin que cela convienne à monsieur. Non, il n'était pas différent et voulait s'accoutumer à cette dure vie de soldat et lui savait très bien quels étaient les rudiments à respecter pour sauvegarder la cohésion dans ses rangs pour son grade aujourd'hui. Notre Sénéchal venait tout juste de repasser son uniforme avec une chemise plus propre qu'un pigeon se mit à roucouler au dessus de sa tête. N'y prêtant par ailleurs que guère d'attention, le piaf se mit à piailler plus fort encore et encore jusqu'à ce que Aslan perde patience et finisse par lever le nez.. Un message lui était destiné, chose à laquelle il ne s'attendait pas du tout. Il glissa ce courrier dans l'une de ses poches sans prendre le temps de le lire dans l'immédiat car il avait encore beaucoup à faire, notamment repasser ses armes à sa taille et reprendre le chemin du campement pour ordonner le ralliement.

Au campement, il pu constater que l'Écuyer Angelotti était en conversation avec deux belles créatures, du moins bien distinguées. Il eut le sentiment que son suivant l'appelait à l'aide en croisant sa mine légèrement dépité par leur conversation. Lui garda le sourire et fut même charmé par le rire de l'une d'elle qui révéla là toute sa beauté. Mais il sortit l'Écuyer de ce pétrin en lui faisant signe qu'il était temps de prendre les armes, de sceller les chevaux et de partir à l'assaut. Notre Sénéchal ne prit malheureusement pas le temps de converser avec ces damoiselles dont l'une lui rappela une personnalité qu'il eut déjà croisé au château impérial, Flore de Lendelin qui combattait aux côtés des Loyalistes. Le Chevalier Impérial s'approcha quelque peu pour mieux les dévisager mais ne s'attarda pas d'avantage car la bataille les attendait. Il espérait toutefois qu'elles ne prennent pas mal ce manque de reconnaissance mais qu'elles le comprendraient. C'est alors que le camp fut déserté, que les chevaux partirent au galop laissant derrière eux un nuage de poussière.



[3 Avril 1458 - La dernière attente]


S.Aslan eut peur d'une mauvaise blague au soir du 1er Avril car ça devenait de plus en plus difficile de sauvegarder la cohésion dans ses rangs depuis le temps qu'il promettait le départ vers cette guerre. En rang par deux, main dans la main mdrr, La Garde Impériale prit le chemin de Aix avec tout ceux qui s'identifiaient comme Impériaux sous la bannière de l'Ost St-Maurice, compagnie savoyarde. Le silence régnait dans la longue avancée des armées, seuls les regards suffisaient à faire partager nos convictions mais également nos peurs. Le Sénéchal redoutait d'avantage qu'il arrive un malheur à ses propres gens d'armes qu'à lui-même ; ils n'avaient pas tous la même expérience que lui à manœuvrer sur le champ de bataille et il en avait connu bon nombre depuis qu'il respire sur cette terre sans jamais être blessé au combat. Serait-ce là la première fois, la figure tomberait-elle? Son déroulement nous le dira.

[3 Avril 1458 - Quand les lames s'entrechoquent]


Le Chancelier avait raison, à cet instant la hiérarchie ne comptait plu, ils étaient tous égaux à la différence près d'être plus aguerris pour le combat. S.Aslan écouta attentivement ce que disait le Jeune Von_Frayner à l'intention de ses compagnons d'armes que cela lui donna le sourire. A les dévisager tour à tour, il savait qu'il était opportun à ce moment d'abandonner tout ce qu'on avait sur le cœur, d'en faire le partage pour rapprocher plus encore ses frères et sœurs à ses côtés pour que la ligne ne soit jamais brisée. Le Sénéchal prit alors la parole à son tour pour donner les dernières consignes tactiques.


Je ne ferai pas d'épilogue sur l'issue de cette bataille ; nous ne feindrons pas une attaque par les flancs, ça sera une charge frontale. L'infanterie première ligne qui essuiera la première slave de projectiles de tout genre! Ils scinderont le bloc pour nous laisser passer sous la deuxième pluie de flèches tandis que notre artillerie éclaircira leurs rangs! Vous faucherez la piétaille adverse en vous engouffrant au milieu de leurs fers! Et vous devrez tenir jusqu'à l'arrivée des nôtres!!
Abaissant la visière de son heaume, il ajouta pour finir en élevant sa lance : ARISTOTE VOUS GARDE!!

Et le Symbolique "Chargez" se fit entendre, ça serait une frappe éclaire. La Cavalerie s'élança plus vite après la retombée des premiers projectiles puis toujours plus vite jusqu'à percuter violemment la première ligne adverse. Les premiers destriers s'écroulèrent et fauchèrent avec eux plusieurs hommes du fait de leur élancées, les cavaliers projetés de l'avant pouvaient espérer se briser la nuque et heurtant le sol pour ne point ressentir la froideur d'une épée de l'arrière garde découper leur chair. Le Chevalier était certain d'avoir empalé de sa Lance le premier Marquisard sur son chemin, et fut contraint de démonter plus loin pour pouvoir manœuvrer et faire dans la bataille. Le Jeune Écuyer Angelotti s'en était bien tiré lui-aussi et s'évita brillamment le coup dur d'un geste remarquable avant que son adversaire qui aurait pu triompher de lui ne soit engagé par un autre. L'Écuyère Feetz et Jade aux côtés de Thegaule et Jean s'en étaient également "sortis" et tentaient maintenant de sauver leurs peaux au milieu de cette masse félonne alors que le fracas des boucliers se fit entendre plus à l'arrière. C'est alors qu'il vit plus loin l'Écuyer Alban faire une terrible chute de cheval avant que son regard ne se pause sur un félon qui venait lui chercher querelle.

Une bataille ne s'éternisait rarement plus d'une heure que déjà l'affrontement prenait fin et que les blessés étaient évacués rapidement derrière l'arrière garde. L'Écuyer Alban_Erwann était là gisant près de l'étendard Impérial qu'il a vaillamment défendu, que son Sénéchal se précipita alors à lui. Le Visage blême perdant ses couleurs, il perdait beaucoup de sang qu'il ne s'accorda le temps à réfléchir ; de sa dague, il déchira un morceau du drapeau et s'en servit pour faire un point de compression pour stopper hémorragie. S.Aslan fit signe à ses gens de l'aider à l'évacuer et fit quérir la Guérisseuse Feetz expressément, ils ne pouvaient rester ici.


GUERISSEUSE FEETZ ; IL A BESOIN DE GRANDS SOINS ET VITE!!!!
VOUS AUTRES, AIDEZ-MOI A LE TIRER DE LA!!


L'écuyer n'était pas transportable et pourtant, ils ne pouvaient pas rester sous le feu de l'ennemi au risque de tous y rester et l'arrière garde ne ferait pas un pas de plus. Tiré sur ce qui restait du drapeau impérial, ils s'en servirent pour l'éloigner au plus vite du champ en le tirant tant bien que mal sur le sol. De retour au campement, s'était un coup dur pour tout le monde et Feetz aurait très certainement besoin d'assistance pour l'arracher de la mort. S.Aslan laissa ses autres soldats digérer le combat sachant qu'ils devaient s'attendre à bien d'autres encore..

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Feetz


Le combat avait été rude et plutôt rapide, la bataille sanglante prenait fin... Feetz s'en était sortie indemne, et heureusement pour ses freres et soeurs d'armes blessés qu'il fallait à présent qu'elle soigne.

Tout était allé tres vite, le chancelier avait la cage thoracique perforrée d'une épée, le sang se déversait sur le sol piétiné...

GUERISSEUSE FEETZ ; IL A BESOIN DE GRANDS SOINS ET VITE!!!!
VOUS AUTRES, AIDEZ-MOI A LE TIRER DE LA!!


Le Sénéchal à terre essayait de contenir l'hémorragie du pauvre Alban agonisant...

*

Les corps avaient été rapatriés de toutes urgence à l'infirmerie du campement, là où la Guérisseuse serait plus à meme de soigner au mieu ses blessés.

La blessure était profonde et malgré les bons soins du Sénéchal, le chancelier avait perdu beaucoup de sang.
Grace au ciel le coeur n'était pas touché cependant la plevre l'était et la Guérisseuse n'avait jamais été face à un pneumothorax.

Elle avait finalement réussi à arrêter l'hémoragie et recoudre tout sans trop de dégâts pulmonaires.
Cataplasmes de cicatrisation et autre substances médicinales avait été appliqués et donnés à cet homme qui, malgré tous les efforts de la Guérisseuse, ne survivrait peut etre pas.
Usé par le combat, il avait perdu une quantité de sang importante et à cette époque les chances de survivre par ces circonstances étaient fort minces.

Pendant qu'elle s'était occupé de lui, Feetz avait demandé aux lames en bonne santé qu'elles l'aide à soigner les blessés plus léger en montrant les remèdes qu'elles avait préparé depuis des jours en vu de la bataille qui approchait.

Tel mélange pour telle plaie, tel autre pour apaiser la douleur d'une fracture qui sera bientôt soignée par la jeune femme...

Elle remit les articulations démises en place, immobilisa les membres cassés, banda, desinfecta...

La journée avait été mouvementée et à l'heure actuelle elle était encore au chevet de ceux qui étaient trop faibles pour rester debout.

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¤_Le respect, la confiance, et la franchise sont les trois piliers d'une bonne entente_¤
Angelotti
[31 mars, départ imminent]

Oui bien sûr! Vous ne les portez qu'au combat! Je n'y avais pas songé... que je suis donc sotte!

Qu'elle ne compte pas sur lui pour la contredire... Ses mains avaient beau présenter toute la grâce et la délicatesse nécessaires à les rendre agréables à la vue et sans doute au toucher, toute l'adresse et l'habileté qui font un bon barbier, Angelotti ne se remettrait pas si facilement entre elles.

Savez-vous? Pour le rasage, je suis sérieuse... c'est moi qui rasais mon défunt mari, lui taillais la barbe. On lui a coupé la tête. ... Mais ce n'est pas moi! Par contre, c'est moi qui ai... non, rien... Excusez-moi, je dois manquer de sommeil...

Du coup, le voilà rassuré, l'écuyer. Il sait qu'elle ne coupe pas les têtes, la demoiselle. Ou alors, si ? Et puis bon, raser en étant fatiguée, ça ne met pas en confiance non plus.

Et bien... j'y réfléchirai, mais...

Et le Très-Haut se montra miséricordieux, accordant à Angelotti le répit qu'il attendait en la personne du Sénéchal, de retour de son bain matinal. D'un seul signe, le Vétéran lui fit signe qu'il était temps de se mettre en route. Entre les marquisards et la folle au rasoir, la Lame avait vite fait son choix, et apparemment, le Sénéchal également, puisqu'il ne s'arrêta pas pour saluer les deux dames.

Mes Dames, veuillez nous pardonner de devoir prendre si abruptement congé de vous. On ne fait pas attendre l'ennemi.

Sans trop savoir quel était leur rang, il leur adressa un salut des plus formels avant des les abandonner au milieu du campement dont il ne restait plus grand chose, chacun ayant entrepris d'emporter ses affaires avec lui. Son bardas déjà rassemblé, Angelotti monta en selle et quitta l'endroit à la suite des autres Lames. Direction Aix, on ne ferait pas attendre l'ennemi plus longtemps.


[4 avril, au chevet d'Alban Erwann]

Les combats avaient été rudes et certains n'avaient pas été épargnés par la violence des combats. C'était le cas du Chancelier de l'Ordre, qui avait, au péril de sa vie, défendu l'étendard impérial. Maintenant, il luttait contre la mort. Angelotti s'en était tiré indemne. Sonné, mais indemne. Pendant la bataille, il aurait pu venir assister son ami, si lui même n'avait pas été mis hors d'état. Mais ici dans la tente des blessé, il se sentait inutile, incapable de faire quoi que ce soit pour aider son frère d'armes. Sa survie ne dépendait plus que de la force de sa volonté et des soins prodigués par Feetz.

Je propose de continuer à côté, "Là où les épées se croisent, pour satisfaire le souhait de la princesse :
Armoria a écrit:
[Dites, ce serait pas plus mal si les combats se relataient dans ce post et pas chacun de son côté... Jouer ensemble, quoi. ]

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Jade.


[Introduction inutile]

Sous une tente, fort occupée à griffonner une caricature - flatteuse- des pauv' types qui l'avaient traitée de truie, Jade se trouvait biennn loin des préoccupations de ses compagnons. Elle ratait Aslan en tenue d'Adam, se tapant peut-être même -qui sait- la discut' avec quelques truites croisées, au gré de son barbotage printanier. Dommage, c'était le genre de scènes passionnantes qu'elle aurait aimé pouvoir observer de loin. Non point qu'elle soit si perverse dans l'âme, mais un bon éclat de rire n'est jamais superflu! Et puis, fallait-il le préciser, dans le genre moche y'avait franchement pire que les Lames, jolie palette assez représentative de la classe naturelle des impériaux. Gniark! Bref, dans son élan artistique et sacrément matinal, elle passait aussi à coté des quelques Dames venues à leur rencontre, au camps. Pourtant, parait que les brunes ne comptent pas pour des prunes...M'enfin c'est pas la saison des prunes, pis au final pruneau vaut pas mirabelle donc pas une si grande perte (hum, pas d'inquiètude, même moi je ne comprends pas ce que j'écris..)! Tant mieux pour Angelotti, qui avait sans doute là de quoi faire une ravissante salade de fruits!

Et bla bla....Passons le reste, l'inspiration nous est comptée! Hop, petite page de pub:



[Au matin du 3 avril]

L'être humain, souvent, oublie de vivre pleinement le présent tant il se concentre sur le futur. Pendant des semaines, nous avions attendu ce jour. Et si j'avais moi-même -d'un côté- hâte d'en finir, je peinais cependant à saisir ce qui excitait tant certains de mes camarades d'armes dans le fait de combattre. Comme eux, j'étais convaincue de la légitimité de la démarche, comme eux pour l'Empire j'étais prête à sacrifier jusqu'à ma vie. Ma paume droite me démangeait, appelant l'épée comme la main du poète réclame plume. Mais je ne pouvais associer l'acte de tuer à un plaisir ou une satisfaction quelconque. L'adrénaline montant dans les rangs, j'observais les traits se durcir et les regards s'animer d'une étincelle étrangement familière. La rage de vaincre. Mâchoires soudées, poings serrés, sourires en coin ou poignets répétant dans le vides divers mouvements maintes fois exécutés en exercice. Tous, par leur langage corporel, exprimaient leur humeur d'une manière qui leur était propre. Pour ma part, sous mon air impassible, je songeais au lendemain. A ces gens que je ne retrouverai peut-être guère une fois l'agitation passée. Car, à la guerre, les seules choses qu'on ne peut prévoir sont le nombre d'alliés qui tomberont pour ne plus se relever. Ce que l'on nomme froidement les pertes humaines. Combien? De blessures sanglantes, de cris insupportables à l'oreille? Combien de boucliers qui se brisent sous les averses de coups? Je l'ignorais encore et redoutais de le découvrir, bien plus que tout le reste. Un mauvais coup est si vite arrivé...Et si je ne craignais guère de recevoir celui-ci, je souhaitais qu'il soit épargné à mes frères.

Le Chancelier, puis le Sénéchal s'adressèrent à nous. J'entendais leurs paroles sans vraiment les assimiler pour autant. Le processus de concentration était entamé depuis la veille au soir, je me trouvais en un monde parallèle au sein duquel rien ni personne ne pouvait réellement m'atteindre. Seule dans ma bulle, là où même lame félonne en venant sectionner ma chair ne me procurerait nulle douleur. Avant de monter en selle, j'attrapais une poignée de terre et l'étalais sur mes joues, paupières closes. Juste un petit rituel, un geste par lequel je faisais connaissance avec ce sol pour qu'il me soit clément. Vieille habitude que celle-ci...

Ultime regard bienveillant vers les miens, sourire à notre irréprochable meneur, aka The Magnifique.

Chargez!

[Après la tempête...]

Et durant ce qui parut une éternité, j'avais tenté de garder un œil sur mes frères. A un moment, Alban disparu de mon champs de vision. Je me promettais de m'approcher de sa dernière position une fois débarrassée des trois sauvages m'ayant entourée. Mais d'autres remplacèrent ceux-ci. Je cherchais et cherchais encore, sentant mes pulsations s'accélérer comme quand un mauvais pressentiment vous assaille bien que vous tentiez de le chasser au mieux. Lorsque le calme revint, je retirais ma lame du dernier corps transpercé de part en part, prenant un solide appuis sur ma jambe gauche pour y parvenir. La voix d'Alsan me sortit alors de cet état second dans lequel je me trouvais encore:

GUERISSEUSE FEETZ ; IL A BESOIN DE GRANDS SOINS ET VITE!!!!
VOUS AUTRES, AIDEZ-MOI A LE TIRER DE LA!!


Frisson. Qui? Arf...Sans perdre une seule seconde, j'accourais auprès de lui, stoppant ma course brusquement en apercevant le visage du blessé. Frayeur. Durant des heures, je m'étais préparée à une éventuelle vision telle que celle-ci. Mais en reconnaissant le vaillant Von Frayner , c'est mon épée que je lâchais, souffle coupé, tombant à genoux devant lui pour ne pouvoir que constater l'ampleur des dégâts.

...L'être humain, souvent, oublie de vivre pleinement le présent tant il se concentre sur le futur. Oui. Puis parfois, l'humain rechigne à affronter le présent, préférant se réfugier dans le passé. L'image d'un jeune homme encore à moitié endormi venant me souhaiter la bienvenue au Château me traversa soudain l'esprit. Eclair de nostalgie. Tout cela se trouvait désormais si proche et lointain à la fois. En soulevant son corps pour aider les autres, je n'avais pas tout à fait conscience de mes mouvements. Le temps semblait s'être retrouvé en suspend et je n'avais néanmoins qu'une seule certitude: Il était trop tôt pour qu'il s'en aille. Si les prières étaient le seul espoir restant, alors nous ses frères et sœurs, prierions pour qu'il se remette, fusse-t-il qu'il faille aller fermer les portes du paradis de nos propres mains pour que notre Chancelier ne s'y retrouve point, ni ce soir, ni demain...


Oki, je note pour le prochain post!
Seigneuraslan


[4 avril, au campement]

Le temps de faire l'état de ses troupes, s'assurer que tous en dehors du malheureux Alban_Erwann tenaient encore debout ; le Chevalier se pressait aux côtés de chacun à leur retour au campement pour avoir des nouvelles, partager leurs émotions et peut-être même la douleur du coup dur qu'ils avaient tous à encaisser. Le Sénéchal n'était pas à son premier choc émotionnel mais il n'était pourtant jamais interdit malgré qu'il ne le laissait paraitre chez lui. Il en avait déjà perdu des hommes et femmes, des Commandeurs, des Lames emportées dans la bataille, par les maladies ou juste parce qu'elles n'éprouvaient plus aucune intérêt à servir dans ses rangs, mais jamais ça ne fut sans peine. L'Écuyer Angelotti était celui qui lui avait toujours fait le plus de frayeurs de l'emmener droit dans la bataille et il s'en sera remarquablement bien tiré. Il était passablement bien secoué pour avoir accusé un coup assuré dans le buffet lui ayant momentanément coupé le souffle ; et c'est dans un moment comme celui-là qu'il aurait souhaité avoir son bâton pour s'appuyer dessus. A sa hauteur, il frappa son épaule droite d'un geste bien assuré et amical n'ayant pour effet qu'à le renforcer et le consolider dans ses efforts, force est de constater qu'il étai auteur d'une belle prouesse.

Un sourire adressé à l'Écuyère Jade quand il se trouva auprès d'elle dans l'espoir de la rassurer, elle qui en avait perdu ses moyens en découvrant le corps inerte du Chancelier de l'Ordre. Elle qui l'avait aidé à tiré Alban de ce bourbier pour un endroit plus sûr avant de le laisser aux soins délicats de leur Guérisseuse Feetz. Jade n'avait prononcé le moindre mot, jugé inutile ; toute jeune encore dans la Garde Impériale, il n'avait nul besoin de la féliciter ni de lui dire qu'elle était véritablement bien des leurs aujourd'hui. Parce que le plus dur dans une équipe comme la leur n'est pas d'être agonisant sur son lit de mort, mais d'éprouver de la peine à regarder ses compagnons en étant impuissant de les tirer de leurs lits de mort. Les Écuyers TheGaule, Jean_de_Bien s'étaient quant à eux bien démenés dans la bataille, satisfait de leurs prestations et d'avoir enfin pu en découdre même un soir. Le Sénéchal passa avec une bonne poignée de main auprès d'eux avant de se retirer quelques instants sous sa tente et prendre connaissance de la lettre que lui avait déposé la Cavalière Dodo, manifestement. Elle l'avait déjà entretenu de son départ et son désir de remettre à d'autres plus ambitieux la Commanderie Franc-Comtoise ; qu'elle n'aimait plus cette place inconfortable qu'elle occupait sans répondre pleinement à ses devoirs et obligations. Dodo avait donc préféré se retirer sous les honneurs en rendant vacant son poste au sein de la Garde Impériale avec promesse de passer les revoir très bientôt. S.Aslan lui rédigerait une lettre sans tarder pour lui souhaiter néanmoins bonne route.


[4 avril, au chevet de Alban_Erwann]


Après s'être fait un shampoing en deux deux, juste histoire de se décrotter un peu et se mettre plus à l'aise, le Sénéchal se sépara de la souillure de la bataille pour aussitôt rejoindre leur infirmerie. Feetz avait fait de son mieux pour espérer tirer le Jeune Von-Frayner d'une mort quasi certaine, et le Chevalier était bien conscient de ses pauvres chances de succès. Le poumon n'avait pas été perforé? Il avait besoin de connaitre le pronostique de sa Guérisseuse en ce qui concernait sa Lame. C'est alors qu'il l'entretien :

Quelles sont ses chances de survivre? Et quand bien même devait-il survivre, y'aura-t'il de ses séquelles graves? Quelles organes ont été touché?

Tant de questions auxquelles Feetz ne voulait pas se presser de répondre. S.Aslan garderait le jeune homme sous observation h24 s'il le fallait, en relevant pouls et température ; le voila déjà qui épongeait ses sueurs froides d'un linge plus blanc que neige pour lui en administrer un autre humide et chaud sur le front pour tenter de le maintenir dans un état stable. Le Chevalier reposa alors sa main sur l'épaule du Jeune Frayner, n'attendant pas de signe particulier de sa part mais juste pour le conforter d'une autre présence s'il pouvait le ressentir. Lui-même n'avait jamais essuyé pareille attaque et ne pouvait savoir ce que l'on pouvait ressentir en se retrouvant dans cet état, proche de la mort. L'image que lui s'en faisait était qu'elle soit froide et austère, ce qui le conforta dans l'idée d'apporter un peu de chaleur humaine et quelques soins. Ne sachant encore si d'autres viendraient à son chevet, il n'avait pas l'intention de quitter maintenant.

Levant les yeux sur l'Ecuyère Feetz, il attendait des nouvelles en cherchant quoi dire à l'Ecuyer Alban_Erwann, quand bien même puisse-t'il l'entendre... il était petit voire même tordu de lui souhaiter une joyeuse Pâques

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Feetz


Le Sénéchal, lui aussi au chevet du chancelier, lui posa plusieurs questions auquelles elle ne savaient pas toutes y répondre :

Quelles sont ses chances de survivre? Et quand bien même devait-il survivre, y'aura-t'il de ses séquelles graves? Quelles organes ont été touché?


- Il ne faut pas se voiler la face, ses chances de survie sont minces.
Il a perdu beaucoup de sang et son poumons droit a été touché.
J'ai fait ce que j'ai pu pour arrêter l'hémorragie mais il risque d'avoir une insuffisance respiratoire... s'il survit...


Elle quitta le Sénéchal des yeux pour regarder Alban, sa vie était entre les mains d'Aristote... quand bien meme qu'il existe...

_________________

¤_Le respect, la confiance, et la franchise sont les trois piliers d'une bonne entente_¤
Jean_de_bien


Jean de Bien après être passé à plusieurs reprises à l'infirmerie prendre des nouvelles des compagnons blessé ou mourant comme à son habitude il s'éloigna pour nettoyer ses armes.
Tant qu'il aura un souffle de vie, il défendra l'Empire et jura de venger ses frères d'armes tombés sous les coups d'ambitieux qui veulent détruire l'union de l'Empire pour leurs intérêts et non dans l'intérêt du peuple.
Tout les soirs il espère voir de nouvelles personnes rejoindre l'Ordre des Lames.
Il serait ravi de leur expliquer qu'au sein de l'ODL il existe une vrai fraternité

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Jade.


[Résumé]

Voyage, encore. Les chevaux étaient exténués, tout comme nous. Mais montures trottaient encore courageusement et cavaliers tenaient dos droit pour ne point laisser deviner à quiconque les ravages de la fatigue. Arrivée (ou plutôt retour) à Arles. Montage nocturne des tentes en deux temps, trois mouvements. Car nos gestes étaient devenus presque automatiques à force de les répéter d'une ville à l'autre, au gré de nos déplacements. Puis, lorsque la rosée vint caresser herbes et feuillages, droit au repos nous fut accordé...Enfin.

[6 avril]

Je m'étais allongée à même le sol, non loin de l'endroit où avaient été installés nos blessés. Membres engourdis et paupières lourdes, je ne parvenais cependant à trouver le sommeil. Malgré les gardes restés là pour surveiller, malgré la bienveillante présence de Feetz à son chevet, je voulais être éveillée si le Chancelier venait à donner signe de vie ou...si des complications devaient survenir. Et je savais que rester à distance n'était guère d'une grande utilité, mais cette proximité toute relative me rassurait. Certes, j'aurais préféré pouvoir entrer dans cette maudite tente pour voir mon supérieur. Mais je redoutais tant de le trouver plus mal encore qu'auparavant, que je n'avais osé m'y rendre. A intervalle régulier, je me répétais que rester plantée là était idiot, qu'il fallait y aller, que je devrais au moins essayer de lui parler au cas où il pouvait nous entendre. J'avais d'ailleurs parcouru mentalement ces quelques foulées qui me séparaient du jeune Von Frayner une bonne centaine de fois. Sans jamais trouver le courage de le faire physiquement. Quelle ironie! Car des blessés, j'en avais vu plus d'un. J'avais serré dizaines de garrots, procédé à des saignées, saisi tièdes artères entre mes doigts sans hésitation pour stopper hémorragies, sectionné des bras ou jambes pour éviter à la gangrène de se propager...J'avais tué, ramassé ou enterré des corps. Assisté à des exécutions et autres séances de tortures. Mais j'étais bloquée ici contre mon gré, palissant devant un frère mourant qui pourtant nécessitait certainement réconfort. Pourquoi?

Soupir.

Agacée par mon propre manque de réactivité, je m'agenouillais et joignais mes deux mains avant de pieusement baisser la tête et murmurer paroles ne demandant qu'à s'envoler depuis deux jours.

Sainte Kyrène, sage Kyrène...veille sur nos blessés. Sur les leurs, aussi. Sur...lui. Car sans même le savoir, il suit la voie que tu as indiqué en usant du fer là où le verbe ne suffit. Arf...Seigneur, vois ces mots qui me manquent, cette détresse grandissante qui absorbe mes forces et embrume mon esprit. Elle me mène vers toi, car j'aimerais lutter mais la situation dépasse ma volonté et mes capacités. Je sais...Je sais qu'il a confié n'être croyant. Peut-être n'a-t-il encore su trouver le chemin de la foi, mais il reste ton fils. Cet homme est bon et brave. Il mérite ô combien cette aide que tu m'as aussi apporté, il y a...longtemps. Puis s'il ne t'en est reconnaissant, je le serai. D'autres le seront. Je...

Nouveau soupir.

Je ne savais en effet même plus quoi dire. Il fallait que je me reprenne, et vite! Main à terre, je fournissais l'impulsion nécessaire à me redresser. Et c'est d'un pas décidé que je me dirigeais vers la tente de soins. Les gardes passés, je tombais sur Feetz fouillant dans ses diverses préparations. D'une voix volontairement quasi inaudible, je la saluais:

Bonjour Feetz. Pas trop fatiguée? Alors...Quelles sont les nouvelles?

Tout en parlant, mon regard se posa sur le Chancelier inanimé. Serrant les dents, je m'en approchais. Assise près de lui, tâchant d'éviter de trop m'attarder sur les blessures, je posais ma main tremblante sur la sienne. Que sa peau était froide, sa respiration fébrile et son teint pâle! Mais il paraissait serein, loin de ces inquiétudes qu'il nous procurait. Esquissant un vague sourire en songeant au sien, je conclus que décidément, il n'y avait qu'une Lame -même passablement émoussée!- pour paraitre si brillante sous son plus mauvais jour.

C'était écrit: Jusqu'aux astres, il s'élèverait. Et pour sur, en se battant encore, il y parviendrait.
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