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[RP] Du long chemin de l’ecclésiaste : Rencontre avec Amadeu

Navigius


Le soleil fuyait le monde derrière les collines enneigées des environs d’Auch, laissant passer ses derniers rayons vespérales par la fenêtre du bureau de l’Archevêque Métropolitain d’Auch. Ce dernier, comme toujours et malgré une santé déclinante, était attablé à son étude, griffonnant un parchemin en réponse à une énième lettre de Paris. L’endroit était sobre, comme l’était la personnalité de l’homme qui l’occupait, garni par de simples mais imposants meubles, éclairés par quelques chandelles et un feu nourri dans l’âtre.

Dans quelques instant, allait se présenter Messire Amadeuso, qui désirait faire études en religion. Il y avait, pour sûr, un regain d’énergie pour l’Aristotélisme en Armagnac, mais le prélat ne pouvait que commencer à sentir le poids des années sur son esprit. Était-il toujours en phase avec ces jeunes gens qui prenaient la crosse pour la première fois?

Il attendait le jeune homme, dans le calme pesant de son office, tel une chape de plomb sur ses épaules frêles.

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Amadeus0
Amadeus0 avait reçu la réponse de Monseigneur Navigius pour sa demande de suivre la voix de l'église. En fait un était curieux de voir en profondeur quels étaient les commandements véritables de l'Église. Cela sur pas mal de questions qui restaient sans réponse dans son esprit simple mais en même temps curieux de savoir et comprendre.

Amadeus0 croyait en un Être législateur et créateur de toutes choses, mais ce qu'il ne comprenait pas c'était la pléiades de religions et de cultes différents. Bien sûr chacun pouvait prendre ce qui lui convenait le mieux selon ses goûts et ses aspirations, mais Dieu dans tout cela qu'en pensait-il, Lui?

Il arrivait dans les couloirs de l'Archevêché, ou déjà il avait demandé son chemin au moins 4 à 5 fois. Un vrai labyrinthe cette construction, ah croire que l'on voulait qu'on y entre mais qu'on n'en ressorte plus.

Enfin il trouva la porte qu'il désirait pousser.
Il frappa doucement, comme pour ne pas réveiller dans le cas ou quelqu'un dormirait. N'ayant pas de réponse une première fois il frappa plus fort et attendit.

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Navigius


La plume grattait le parchemin à une vitesse modérée, alors que les mots d'une énième missive de remontrances prenaient place sur le vélin. Remontrances, était-ce donc tout ce qu'il devait faire ces jours-ci? Son humeur était morose, car autour de lui, tout semblait se désagréger. Le comté partait en vrille, des aristotéliciens de pacotilles, le Duc de Ludes en têtes, sabotaient tant d'effort pour protéger la population que le prélat ne savait plus où donner de la tête. Un bruit se fit entendre, était-ce un cognement à la porte? À cette heure, Soeur Jeanne et Frère Froderigo ne pouvaient être rentrés déja, ce devait donc être Messire Amadeuso. Le prélat se leva, saisissant sa canne, se dirigeant vers la porte alors que retentirent les toquements fermes.

- Entrez, entrez cher ami! Comment fut vôtre voyage?

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Amadeus0
Bonsoir, Monseigneur, je vous remercie, mais le voyage s'est très bien passé.

Il s'avança vers le bureau du Prélat, lequel était couvert de parchemins de vélins. Il attendit que son hôte lui indique sur quel siège il pourrait s'assoir.

Son voyage avait été un peu éprouvant mais il n'en laisserai rien paraitre.
De plus il était heureux de ce moment qu'il allait pouvoir passé avec un homme d'une aussi grande expérience. Autant dans le domaine spirituel que temporel. Sachant qu'il avait été conseiller comtal.

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Navigius


L'italien désigna une chaise devant son bureau d'un vague geste de la main, invitant le jeune homme à s'y asseoir. Il lui adressa un sourire, tout en classant une pile de vélins, qu'il s'empressa d'enfouir dans un tiroir.

- Désirez-vous quelquechose à boire? Nous avons une tisana à la camomille, merveilleusement à point.


En mentionnant celà, il désigna à l'aide de sa canne, un petit nécessaire à tisane près de l'âtre, ainsi qu'une bouilloire près du feu.

- Donc, nous devons discuter de vos options en termes d'études religieuse. Long et fastidieux domaine, désirez-vous aborder un autre sujet de discussion avant que nous débutions le long monologue qu'est celui d'expliquer la diversité religieuse ?

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Amadeus0
Je suppose que je peux également vous en préparez une Monseigneur?

Amadeus0 se leva et se dirigea vers le lieu indiqué par le Prélat. Il commença à préparer la tisane, ce n'était pas son breuvage préféré mais pourquoi une fois de temps à autre se nettoyer par l'intérieur.

Tout en préparant il répondit à l'Archevêque :


Des questions? oui j'en ai certaines, car ma vision de l'Eglise n'est peut-être pas la bonne de l'endroit où je regarde ou dû à ma connaissance des faits.

sinon pour le temporel non je n'ai pas de question. Mais je pense que nous n'aurons pas un monologue, Monseigneur, voyez-vous je crois profondément en un Créateur de toute chose, mais l'Eglise par une certaine attitude dans certains cas m'inquiète quelque peu. De plus un certain % de ceux qui se prétendent aristotéliciens ne le démontrent pas dans leur vie de tous les jours.

Donc est-ce dû à leur personnalité qu'ils n'ont pas mis en accord avec ce que dit l'Eglise? Ou est-ce dû à un manquement de l'Eglise dans sa pédagogie concernant son enseignement?


Amadeus0, apporta les tisanes près de Monseigneur navigius, sur un petit plateau d'étain ciseler.

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Navigius


Le prélat hocha doucement de la tête, pensif. Il disposait de l'un des plus grands attirails de tisane du Royaume, du moins, c'est ce qu'on lui racontait souvent, ses collègues n'échappant aucun de ses conseils sur les vertus de la camomille ou celles de la lavande. Il sourit un moment.

- Nous prendrions volontiers une tisane à la camomille. Vous trouverez la camomille dans le petit pot couleur ocre.

Il observa la minutie avec laquelle son invité prépara la tisane. L'observation permettait toujours de se faire une bonne idée de la personnalité des gens, avant même qu'ils n'aient ouvert la bouche. Pensif, il écouta donc les paroles d'Amadeuso avant d'y répondre, sur une voix calme et douce.

- Il nous faut ouvrir notre processus réflexif, cher ami. Il n'existe pas de bonne ou de mauvaise vision de l'Église, en ce sens qu'il ne saurait y avoir, dans la perception qu'on les hommes de l'Église, un bien absolu ou un mal absolu. Il n'y a que vision, d'un point de vue, appuyée sur un certain vécu. Il faut toujours garder l'oreille ouverte, car les diverses visions de l'Église possèdent toujours une parcelle de vérité, enfouie en quelque part. Vous verrez qu'avec l'expérience, le savoir et la patience comtemplative, vous décortiquerez ce qui dans l'existence, vous a toujours semblé d'une évidence, d'une simplicité limpide.

La conversation divergea sur le temporel, alors que Messire Amadeuso avança une question très intéressante. Le prélat fronça les sourcils un instant, en signe d'effort mental, alors qu'il se demandait bien comment allait-il aborder cette question.

- Il faut d'abord comprendre que l'Église est une institution de la vérité. Le dogme aristotélicien n'est pas un construit politique, mais bien la vérité divine, recensement unique et véridique de la volonté de Dieu. Si le dogme, est véridique, l'Institution qu'est l'Église peut elle, toutefois, errer dans l'erreur à certaines occasions, car tout être et toute chose ne peut être parfaite, hormis Dieu, mais seulement s'en approcher.

- Il est vrai que certains aristotéliciens ne font pas étalage des principes de notre foy, ou se comporte contrairement à ces principes. Une situation à laquelle il faut apporter deux majorations. La première, est que nous n'avons pas le monopole interprétatif des actions de nos pairs. Nous pouvons considérer comme vertueux une chose, et vous une autre. Il existe toutefois des instance théologique pour juger de cela, comme les officialité épiscopales, le Sainct-Office et la Saincte-Inquisition, par exemple.

- Il vous faut aussi comprendre que, contrairement au mythe que l'on se plait à colporter à notre égard, l'Église ne dispose que de peu de pouvoir coercitif. Ainsi donc, nous ne pouvons, ultimement, forcer une personne à agir selon les principes de la Vraie Foy, qu'avec l'aide des autorités temporelles et selon leur bon vouloir. De plus, il nous faut considérer le droit à l'erreur de tous et chacuns, une étape cruciale dans l'accroissement de la personne. Comme vous pouvez le voir, la spiritualité est un monde très nuageux, teinté de demi-vérités et d'interprétations. Seul le dogme, pur et vrai, y fait office de Soleil Immuable.

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Amadeus0
Amadeus0 était tout ouï, il écoutait le Prélat avec grande attention. Jusqu'à les réponses lui paraissait d'un réel absolut.
Mais l'histoire de l'église démontrait qu'elle avait bien souvent mit les intérêt bassement humain en avant du spirituel. Il est vrai que cela avait tendance à se modifier depuis quelques années. Cependant, les erreurs du passées condamnaient plus l'Église qu'elle ne la mettait en bonne position.
Rien que l'histoire des Papes étaient une honte en elle-même.


Monseigneur je ne voudrait pas vous paraître mal élevé ou de mauvaise foi, mais pour moi avancer sans arrière pensée j'ai besoin de vous poser encore quelques questions.

Par exemple l'Église nous dit que le Pape représente Dieu sur la terre, qu'il à l'inspiration divine, hors comment expliquez-vous la vie débauchée de certains papes, s'il a vraiment l'Esprit de Dieu en lui? Comment expliquez-vous qu'il puisse y avoir jusqu'à 3 voir 4 Papes en même temps et qu'ils se fassent la guerre, se tuent et se torturent s'ils sont supposés avoir l'Esprit de Dieu en eux? Lequel à cet Esprit en fait, celui qui gagne? ou celui qui fait preuve d'humilité et laisse la place à l'autre, mais par ce fait, perds la fonction? Lorsque 2 peuples aristotéliciens sont en guerre l'un contre l'autre et se prévalent chacun de l'appuie de Dieu, lequel a raison?
Et font-ils preuves dans de tels cas de l'amitié aristotélicienne?

Voilà quelques réflexions qui m'empêchent d'avancer dans la foi, Monseigneur, pouvez-vous m'aider?

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Navigius


L'italien resta pensif un instant. Il tourna et retourna la question dans sa tête afin d'offrir une piste de réponse logique.

- Vous savez, Messire Amadeuso, le pape est le dirigeant de notre Église. Assisté de l'Esprit Saint, il guide la barque des fidèles à travers des eaux tumultueuses. Nul n'est infaillible, mais sa qualité de personne en contact avec l'esprit Saint transcenda sa qualité d'homme faillible, il est assisté de Dieu. Parfois, de mauvais papes trône, il est vrai. Juger l'histoire à reculons est toujours périlleux. N'oubliez pas non plus que l'homme est doté d'une inertie profonde, et que parfois, les actions fortes et désolantes permettent à l'homme de faire ressortir la bonté et la noblesse inhérente à sa composition. Le bien, a malheureusement besoin du mal, pour se définir et vice-versa.

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Amadeus0
Monseigneur, vous dites :

Citation:
Nul n'est infaillible, mais sa qualité de personne en contact avec l'esprit Saint transcenda sa qualité d'homme faillible...


Oui ça je le comprends, en tout cas j'espère que l'église ne ventera jamais de faire voter ou reconnaître le papa infaillible! car l'histoire serait un témoin du contraire.

Bien! je suppose que là aussi nous devons aller de l'avant en se servant des erreurs pour ne plus les recommencer.

Maintenant une dernière question si vous le permettez Monseigneur?

je voudrai vous parler de la "Congrégation de l'Inquisition".

je dois dire que je suis totalement contre ses agissements, des ses brutalités, et de ses jugements partisans et parfois qui sont plutôt des vengeances que des rédemptions.
Pouvez-vous m'en dire plus pour qque je comprenne?

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Celtane
Entendant la voix de Monseigneur, Celtane se permet de frapper doucement à la porte...Toc...toc...

Entrouvre doucement la porte...


Excusez moi de vous déranger, mais Monseigneur , ce baptême devient extrêmement long!

Les invités ne pourront patienter très longtemps...!


Referme la porte délicatement en souhaitant avoir été entendue.
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Navigius


Le prélat sourit un instant lorsqu'il entendit les propos de Messire Amadeuso au sujet de l'Inquisition. S'il y avait une congrégation mal comprise dans l'Église, c'était bien celle là. Avec le zèle du pélerin, il entrepris d'expliquer son fonctionnement.

- Il faut bien comprendre que l'Inquisition n'est qu'une congrégation au pouvoir limité par le pouvoir temporel. La Saincte-Inquisition à pour mission de sauver les âmes du péché et de la posession, en les instruisant vers la lumière et la vertue. Les procès menés par l'Inquisition visent le respect du Droit Canon et du Dogme. L'Inquisition ne brûle ni ne tue les gens, c'est là un mythe malheureusement tenace. Elle ne peut que formuler des avis au pouvoir temporel. Dans son jugement, l'Inquisition détermine si une personne est jugée irrécupérable par l'Église ou non, et envoie ce jugement sur la récupérabilité, ou l'irrécupérabilité, aux autorités temporelles, qui elles décident de ce qu'ils veulent faire avec une personne potentiellement aussi dangereuse. Certains pouvoirs locaux préfèrent les brûler, d'autre les emprisonner, d'autres leur assigner un tuteur afin de tenter désespérément de les redresser. La sentence, est affaire du pouvoir temporel local, l'Inquisition ne pouvant agir qu'au travers de l'Église, et l'exécution des peines temporelles relève du temporel.


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Amadeus0
Il avait écouté avec attention l'explication de Monseigneur Navigius.
Mais il restait plus que perplexe même après la déclaration du prélat.
En réalité, si l'inquisition était disons raisonnable dans les Royaume de france, elle faisait des ravages dans la péninsule ibérique où elle condamnait et bénissait les buchés.
Elle alla jusqu'à exécuter l'auteur du livre de "Don Quichotte de la Manche", une vraie barbarie qui n'avait rien de l'amour et de l'amitié aristotélicienne.

Mais Amadeus0 ne voulait pas se butter, sinon ils n'avanceraient pas ni l'un ni l'autre dans la direction qui était la plus positive.

Il est vrai que l'Église pour lui et pour le moment restait unes institution surtout humaine qui se réclamait de Dieu, mais où l'erreur dans les actions était malheureusement trop souvent présente.
Il ne dit rien sur sa pensée, et enclencha sur la suite des évènements.


Monseigneur, je dois avoué que je ne suis pas vraiment convaincu par votre explication et ce que je sais de la Ste Inquisition, qui excusez-moi de "sainte" n'a pour moi absolument rien! Ne m'en voulez pas mais je vous dois d'être franc dans les pensées et croyances, si nous voulons avancer.

Mais l'élément n'étant en ce jour pas l'essentiel, je vous propose que nous passions à une explication de l'ensemble des dogmes aristotéliciens, si cela vous va bien?

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Navigius


Le prélat sourit faiblement devant les paroles de Messire Amadeuso. Il était caractéristique, pour la jeunesse, d'avoir le jugement facile, mais avec le temps et l'expérience, la complexité des situations morales et politiques se révélaient aux yeux de celui qui prenait le temps de regarder. Il prit une gorgée de sa tisane, se râclant la gorge qui portait encore les traces d'une récente crise de froideur, afin d'attiser un peu le feu dans l'âtre du bout du tisonnier, nonchalamment.

- Vous verrez, Messire Amadeuso, que le long chemin réflexif et moral de l'ecclésiaste porte à changer beaucoup d'opinions, pour peu qu'il soit abordé avec curiosité et ouverture d'esprit. En temps voulu, vous pourrez séparer ce qui relève de la croyance populaire du vrai. C'est l'essence des enseignements d'Aristote et de Christos qui pourront vous permettre de vous élever au dessus du premier degré de la compréhension de notre monde complexe.

Le jeune homme demanda qu'on lui explique l'ensemble du dogme aristotélicien. La tâche ne serait pas mince, c'était l'affaire d'une vie. Il sourit, faiblement, avant de reprendre de sa voix calme.

- Auriez-vous des textes que vous préféreriez, cher ami? Le Dogme, car il n'y en a qu'un seul, est très volumineux. Désirez-vous que nous l'arpentions du début à la fin, ou préférez-vous que nous nous concentrions sur des aspects précis?

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Amadeus0
Monseigneur ce que vous dites me mets l'eau à la bouche. Je suis fort curieux d'en savoir plus? pour ce qui est des textes et bien non je n'ai rien de spécial.
Je pense que là c'est à votre seigneurie de me conseiller.

Vous savez je sais lire très bien malgré mon peu de culture générale. donc je pense pouvoir lire ce que vous m'indiquerez. Pensez-vous que je puisse aller me présenter en un lieu religieux pour me cultiver quelques peu sur l'enseignement Aristotélicien.

Ah Monseigneur je dois vous confesser un pécher très grâve!
Me permettez-vous de vous le dire?

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