22 mars - Campement d'Exat en Arles
Au petit matin, la décision est prise. Départ dès que possible. Cependant, leur aide est demandée, une fois encore, pour Arles... Après y avoir réfléchit, en avoir discuté avec les maréchaux, ils décident de rester... Deux jours maximum. Mercredi, il prennent la route pour Montpellier, avec une halte à Nîmes.
De toutes façons, partir sans Tatsuki serait idiot, ils ne seront pas trop à cinq dans la lance. La jeune maure commence à craindre pour sa sécurité.
Ils aideront donc un ami, Titan, Commandant des 45 pour mener à bien son plan. Quelques épées de plus ne lui seront pas inutiles. Vivement qu'ils puissent prendre la route... Elle n'en peut plus de rester, et boue de trouver les coupables de rejoindre le Languedoc.
Le soir, alors que chacun a vaqué à ses occupations, ou s'est reposé, dormant tout son saoul, son époux la rejoint, et lui donne des idées sur les lettres découvertes, si le destin, Aristote, Christos ou Dieu leur a envoyé ses signes, l'explication la plus logique serait : .... .
Mais oui ! Mais bien sûr qu'il a raison !
Elle l'embrasse et sourit franchement, pour la première fois depuis la veille. Elle le remercie de son soutien, son amour, son ange, son époux a raison !
23 mars - Campement d'Exat en Arles
Les ordres étaient tombés, la Princesse avait validé la demande de Titan, et Tat n'était pas rentrée du couvent... Donc pour le moment, rien à faire...
Autant aider et prêter son épée, faute de mieux. Ce qu'ils font... Certains aidant Armoria à entrer dans la ville, d'autres offrant des parchemins à "papi Nkhan" comme elle l'appelle... Son coeur se serre, elle voudrait déjà être à Montpellier.
Missive à faire porter au château, information de la lance qui va arriver, et prier que le Comté avec l'armée ne les poutre pas au retour chez eux. Pas envie de trop traîner.
24 mars - Campement d'Exat en Arles
Armoria sur le siège du maire d'Arles, félicitations de rigueur, et Corton où les lèvres sont à peine trempées, pas envie d'avoir de nouvelles hallucinations. Prière au Très-Haut pour qu'il veille sur ses hommes qui restent en Provence, ne pouvant dégarnir plus les fronts français, les yeux rougis par les larmes qui ne coulent qu'en privé, le visage fermé, tant qu'on le dirait froid, presque impassible, toute chaleur humaine semble s'en être comme évaporé. Seuls ses proches ont réussis à lui tirer un sourire de temps à autre...
Le temps de rejoindre Titan pour lui donner le reste de ses victuailles, ne conservant sur elle que le strict nécessaire pour ne pas mourrir de faim, elle peut rejoindre les chevaux. Son époux a fait vérifier que tout était près. Demain, ils respireront l'air du Languedoc...
Nuit du 24 au 25 mars - Sur la route
Après un dernier tour en ville d'Arles, une visite en taverne pour prendre une tisane pour réchauffer ses mains, et des visages amicaux pour lui réchauffer le coeur, Titan et quelques autres taquinant, elle répondant plus par automatisme, mais esquissant quelques sourires, elle rejoint donc son escorte...
Le visage fermé, point de chants contrairement à l'aller, point de joie... Funèbre convoi, emmitouflé dans des capes sombres... Majda n'a pas de vêtements décents pour le deuil, elle n'avait pas prévu ça ! Sa tenue de combat n'est pas des plus propre, certaines tâches de sang refusant de partir bien que sa chambrière l'ait lavée régulièrement. Elle a mis la plus propre... A Nîmes ou Montpellier, peut-être trouvera-t-elle une houppelande blanche comme il se doit... Un simple ruban blanc sur le bras droit pour le moment, et un autre qui ceint son front autrefois orné d'un ruban vert et blanc.
Livide, mains dont les jointures blanchissent, blessure au bras gauche qui se réveille, vivement qu'ils arrivent...
Matin du 25 mars - Arrivée à Nîmes
Arrivée au petit matin, chambres prises dans une auberge pour se reposer, entre la guerre, les émotions de la nouvelle, le retour, Majda est à bout de nerfs. Seuls les personnes qui l'accompagnent ont le droit à des réponses, même l'aubergiste est ignoré. Pas l'habitude de la jeune maure, mais qui pourrait avoir l'habitude de perdre ses parents ? Pensées pour sa filleule Liloie, son coeur se serrant, comprenant ce qu'elle a pu ressentir.
Réception d'un message de Laurine... pourvu qu'elle ne bousille pas l'enquête ! manquerait plus que de rater des indices par précipitation !
Elle répond au verso du parchemin, faisant retenir le pigeon, pour le renvoyer rapidement d'où il vient:
Citation:
Laurine,
De grâce ma chère filleule, pas de précipitations. L'enqueste doit estre menée, mais pas précipitée. Prudence et patience nous mèneront au coupable(s).
Majda.
Elle ne s'étale pas sur sa peine et sa tristesse, à quoi bon... Et puis, comme lui a dit Jack : "Tu pleureras plus tard Donà, pour le moment, faut tuer le coupable"... Plus facile à dire qu'à faire, mais elle compte bien faire appliquer le coutumier d'Exat pour la punition, et que les coupables paient le prix fort, qu'ils souffrent autant qu'elle.
Prenant la main de son époux, elle lui dépose un chaste baiser sur les lèvres, et se dirige vers la chambre pour dormir. Ils sont enfin en Languedoc, son coeur serré semble se détendre et peut-être la laissera-t-il prendre un peu de repos. _________________