Cassian_darlezac
[Sur la route du Maine]
Il y des choses qui se transmettent de Père en fils, d'autre plus féminines, certaines uniquement de maître à élève et puis il y a ces choses propres à chacun. Celles qui relèvent de ce qu'on appelle le goût. Ainsi en était-il de Cassian comme de tout le monde, si ce n'est que lui avait une idée très précise de ce qu'il aimait et de ce qu'il n'aimait pas.
Par exemple pour faire un bon bain qui pourrait être apprécié à sa juste valeur, plusieurs critères très précis devaient être remplis. Tout d'abord, aristotélicien dans l'âme, il se refusait d'abuser des bonnes choses. A ceci près qu'il abusait volontiers de nougats, de vins, de remarques grivoises et parfois de coup d'œil déplacés quand des courbes féminines attrayantes se trouvaient dans le coin. Bref, Aristotélicien oui, mais il était pas de la chochottes non plus! Pour être apprécié à sa juste valeur le bain se devait donc d'être rare, voir très rare... Que l'eau soit un soupçon trop chaude ou trop froide gâchait également tout le plaisir, mais ajoutez une couche de lavande au sol et l'intrépide était aux anges. Quant au savon il se devait d'être délicat, prenez un savon légèrement granuleux et tout le plaisir s'en retrouvait gâché! Garnissez enfin le tout d'une vaste glace lui permettant d'admirer son corps d'Apolon en sus du reste et l'oiseau en gazouillera d'allégresse. N'est-il pas de notoriété commune qu'il n'y a rien de plus jouissif qu'un gazouillagement* de Paon? De quoi? Mais non... Pas de la chochotte, disais-je! Vous êtes d'une bêtise alarmante vous, non? EXIGEABLE*, voilà tout! M'enfin un futur Chevalier légendaire se doit d'entretenir son corps... de temps en temps...
Ainsi en est-il donc de la recette du bon bain selon Cassian. Mais comme écrit précédemment, il n’est pas qu’en matière de bain que le gamin a des goût bien précis. A vrai dire toute activité entraînait un surmenage cérébrale tant l’intrépide essayait d’en tirer le maximum de plaisir. Et l’aventure ne dérogeait pas à la règle. Ainsi pour faire de la bonne aventure fallait-il auparavant se munir d'un mioche d'une petite douzaine d’années, intrépide de préférence, se faisant surnommé « le paon de Bourgogne » si possible, et d’ôté d’une intelligence plus ou moins… singulière. A vrai dire, prenez Cassian tout simplement. Après tout comment pourrait-il juger bonne une aventure dont il ne fait même pas parti ? Il est là question de logique, m’enfin n’est-il pas déjà établi que vous êtes d’une bêtise alarmante ? Donc, une fois le petit blond saisit ligoté et surtout bâillonné, munissez vous également de son chien. Enfin la chose haute sur patte, endormie, puante et rachitique qui le suit partout. Ajoutez à cela une bonne dose d’amis, je veux dire quelques unes des personnes capable de le supporter et incorporez y une quête fabuleuse. Un château à libérer des mains de fourbes angevins fera très bien l’affaire. Retirez finalement bâillon et corde puis laisser cavaler tout ce beau monde sous un soleil printanier. Laissez les alors frémir, portés à ébullition devant pareil occasion… En sommes, installez vous patiemment et observez avec plaisir ce qui se déroule alors sous vos yeux..
Cela fait plusieurs jours maintenant qu’ils sont parti et le petit blond ne peut se démettre de son sourire. Voilà qui s’annonce être de la bonne aventure ! Il le sait il sent tout en inspirant à plein poumon l’air printanier et vivifiant du Berr…Une grimace… Pas si vivifiant que ça l’air finalement… Mais bon, après tout ils sont en Berry, il ne faut pas trop en demander non plus… Et s’il a eu du mal à se résoudre à laisser Karine et Burrich sur place, au moins maintenant ne le regrette t-il pas. Certes c’est avec eux qu’il devait partir à l’aventure mais ces remords s’étaient aussitôt évaporés en songeant la bataille à venir. Tout juste s’il n’imaginait pas déjà l’écusson des Blanc Combaz flotter au dessus les remparts mainoises, alors que les ménestrels accorderaient leur vielles prêts à narrer le moindre de ses exploits. Oui pour sûr dans quelques jours il serait aussi légendaire que Papa ! Et alors que les mètres défilaient, le rapprochant à chaque pas un peu plus de la gloire, l’envie lui vint de laisser éclater son euphorie en chantant. Oui toute bonne aventure avait forcément son lot de chansons. Comment avait-il pu ne pas y penser plus tôt ?! Et quoi de mieux que de chanter en rythme pour pousser les autres accélérer le pas ? C’est donc d’une voix guillerette qu’il entama l’air qui lui vint à la tête, non sans fausses notes d’ailleurs.
- « C'est à l'aventure que je par-euh
Avec tout mes amis sans retar-euh
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l''aventure que je pars!
Et Fléance il dort tout le temps,
Et Karyl il parle tout le temps,
Il devrait se la fermer,
Aïe Minus faut pas taper...
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars!
Et Maeve elle frime tout l'temps,
Et Gaspard il râle tout temps,
C'est normal pour d'la chochotte,
Moi au moins j'suis pas d'la fiote!
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars!
Et Marie elle grogne tout le temps,
Parfois elle montreuh les dents.
On est des traumatisé-és
L'aventure c'est très risqué!
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars! »
A peine avait-il alors fini, d’entonné le refrain que ce sale petit crétin de Karyl reprit en cœur, lui adressant un sourire moqueur :
- « Ta chanson elle est pourris,
C'est normal t'es nul aussi. »
- « Et toi t'es qu'un sale toutou-ou
Tais toi où j'te casse un g'noux! »
« C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que on part!
Alycianne elle est gentil,
Et puis toujours très poli,
Gaspard n'a pas d'zizi-i...
Euh. non… j’ai rien dit Marie...»
* Des lecteurs s'éleva alors un brouhaha inaudible alors que deux vieilles aigries commentaient du premier rang: "Gazouillagement, exigeable... Et après c'est nous qui sommes d'une bêtise alarmante... La jeunesse n'est lus ce qu'elle était ma chère, oh non! Plus ce qu'elle était..."
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Il y des choses qui se transmettent de Père en fils, d'autre plus féminines, certaines uniquement de maître à élève et puis il y a ces choses propres à chacun. Celles qui relèvent de ce qu'on appelle le goût. Ainsi en était-il de Cassian comme de tout le monde, si ce n'est que lui avait une idée très précise de ce qu'il aimait et de ce qu'il n'aimait pas.
Par exemple pour faire un bon bain qui pourrait être apprécié à sa juste valeur, plusieurs critères très précis devaient être remplis. Tout d'abord, aristotélicien dans l'âme, il se refusait d'abuser des bonnes choses. A ceci près qu'il abusait volontiers de nougats, de vins, de remarques grivoises et parfois de coup d'œil déplacés quand des courbes féminines attrayantes se trouvaient dans le coin. Bref, Aristotélicien oui, mais il était pas de la chochottes non plus! Pour être apprécié à sa juste valeur le bain se devait donc d'être rare, voir très rare... Que l'eau soit un soupçon trop chaude ou trop froide gâchait également tout le plaisir, mais ajoutez une couche de lavande au sol et l'intrépide était aux anges. Quant au savon il se devait d'être délicat, prenez un savon légèrement granuleux et tout le plaisir s'en retrouvait gâché! Garnissez enfin le tout d'une vaste glace lui permettant d'admirer son corps d'Apolon en sus du reste et l'oiseau en gazouillera d'allégresse. N'est-il pas de notoriété commune qu'il n'y a rien de plus jouissif qu'un gazouillagement* de Paon? De quoi? Mais non... Pas de la chochotte, disais-je! Vous êtes d'une bêtise alarmante vous, non? EXIGEABLE*, voilà tout! M'enfin un futur Chevalier légendaire se doit d'entretenir son corps... de temps en temps...
Ainsi en est-il donc de la recette du bon bain selon Cassian. Mais comme écrit précédemment, il n’est pas qu’en matière de bain que le gamin a des goût bien précis. A vrai dire toute activité entraînait un surmenage cérébrale tant l’intrépide essayait d’en tirer le maximum de plaisir. Et l’aventure ne dérogeait pas à la règle. Ainsi pour faire de la bonne aventure fallait-il auparavant se munir d'un mioche d'une petite douzaine d’années, intrépide de préférence, se faisant surnommé « le paon de Bourgogne » si possible, et d’ôté d’une intelligence plus ou moins… singulière. A vrai dire, prenez Cassian tout simplement. Après tout comment pourrait-il juger bonne une aventure dont il ne fait même pas parti ? Il est là question de logique, m’enfin n’est-il pas déjà établi que vous êtes d’une bêtise alarmante ? Donc, une fois le petit blond saisit ligoté et surtout bâillonné, munissez vous également de son chien. Enfin la chose haute sur patte, endormie, puante et rachitique qui le suit partout. Ajoutez à cela une bonne dose d’amis, je veux dire quelques unes des personnes capable de le supporter et incorporez y une quête fabuleuse. Un château à libérer des mains de fourbes angevins fera très bien l’affaire. Retirez finalement bâillon et corde puis laisser cavaler tout ce beau monde sous un soleil printanier. Laissez les alors frémir, portés à ébullition devant pareil occasion… En sommes, installez vous patiemment et observez avec plaisir ce qui se déroule alors sous vos yeux..
Cela fait plusieurs jours maintenant qu’ils sont parti et le petit blond ne peut se démettre de son sourire. Voilà qui s’annonce être de la bonne aventure ! Il le sait il sent tout en inspirant à plein poumon l’air printanier et vivifiant du Berr…Une grimace… Pas si vivifiant que ça l’air finalement… Mais bon, après tout ils sont en Berry, il ne faut pas trop en demander non plus… Et s’il a eu du mal à se résoudre à laisser Karine et Burrich sur place, au moins maintenant ne le regrette t-il pas. Certes c’est avec eux qu’il devait partir à l’aventure mais ces remords s’étaient aussitôt évaporés en songeant la bataille à venir. Tout juste s’il n’imaginait pas déjà l’écusson des Blanc Combaz flotter au dessus les remparts mainoises, alors que les ménestrels accorderaient leur vielles prêts à narrer le moindre de ses exploits. Oui pour sûr dans quelques jours il serait aussi légendaire que Papa ! Et alors que les mètres défilaient, le rapprochant à chaque pas un peu plus de la gloire, l’envie lui vint de laisser éclater son euphorie en chantant. Oui toute bonne aventure avait forcément son lot de chansons. Comment avait-il pu ne pas y penser plus tôt ?! Et quoi de mieux que de chanter en rythme pour pousser les autres accélérer le pas ? C’est donc d’une voix guillerette qu’il entama l’air qui lui vint à la tête, non sans fausses notes d’ailleurs.
- « C'est à l'aventure que je par-euh
Avec tout mes amis sans retar-euh
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l''aventure que je pars!
Et Fléance il dort tout le temps,
Et Karyl il parle tout le temps,
Il devrait se la fermer,
Aïe Minus faut pas taper...
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars!
Et Maeve elle frime tout l'temps,
Et Gaspard il râle tout temps,
C'est normal pour d'la chochotte,
Moi au moins j'suis pas d'la fiote!
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars!
Et Marie elle grogne tout le temps,
Parfois elle montreuh les dents.
On est des traumatisé-és
L'aventure c'est très risqué!
C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que je pars! »
A peine avait-il alors fini, d’entonné le refrain que ce sale petit crétin de Karyl reprit en cœur, lui adressant un sourire moqueur :
- « Ta chanson elle est pourris,
C'est normal t'es nul aussi. »
- « Et toi t'es qu'un sale toutou-ou
Tais toi où j'te casse un g'noux! »
« C'est à l'aventur-euh,
C'est à l'aventur-euh
C'est à l'aventure que on part!
Alycianne elle est gentil,
Et puis toujours très poli,
Gaspard n'a pas d'zizi-i...
Euh. non… j’ai rien dit Marie...»
* Des lecteurs s'éleva alors un brouhaha inaudible alors que deux vieilles aigries commentaient du premier rang: "Gazouillagement, exigeable... Et après c'est nous qui sommes d'une bêtise alarmante... La jeunesse n'est lus ce qu'elle était ma chère, oh non! Plus ce qu'elle était..."
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