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Funérailles du 1er mars

Rose Deldor Plantagenêt
Fatiguée, les traits tirés par le deuil et les larmes qui ne réussissaient plus à couler, Rose suivait sa mère comme une ombre. Ombre d’elle-même, amaigri et blanche comme la neige elle avançait lentement dans ce dernier lieu ou sa souffrance tambourinait en elle. Elle savait qu’en ce jour maudit elle allait dire un dernier adieu à son oncle adoré mais le nombre de cercueil la fit chavirer légèrement en arrivant devant.

La seule fois ou elle était venue icelieu était pour l’anoblissement de Philippe d’Apperault, il était décédé lui aussi...Son corps gisait-il dans l’un de ces cercueils ?

Son esprit épuisé ordonna à son corps de suivre sa tendre mère et elle s’inclina dans une parfaite révérence en arrivant devant les personnes déjà présentes.

Son corps était présent mais son esprit bien loin, en un temps ou son oncle avait prit la place de père…et s’en le voir, la cérémonie débuta. Machinalement, ses lèvres bougèrent et laissèrent passer une petite voix afin de réciter le credo à la suite de Deedlitt :


Credo in unum Deum, patrem omnipotentem, factorem caelis et terrae visibilium omnium et invisibilium. Et in unum dominum Aristote, filium Dei unigenitum, et ex patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, lumen de lumine, deum verum de Deo vero, genitum, non factum, consubstantialem patri : per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines et propter nostram salutme descendit de caelis. Et incarnatus est de spiritu sancto ex maria virgine, et homo factus est. Cruxificus etiam pro nobis sub pontio pilato ; passus et sepltus est, et resurrexit tretia die, secindum scriptura, et ascendit in cealum, sedet ad dexteram patris. Et interum venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis. Et in spiritum sanctum, dominum et vivificantem : qui ex patre filioque procedit. Qui cum patre et filio simul adoratur et conglorificatur : qui locutus est per prophetas. Et unam, sanctam et apostolicam ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et expecto resurrectionem mortuorum. Et vitam venturi saeculi.

Amen.


Les larmes apparurent aussi, au même moment et elle les laissa envahir son doux visage…
Dotch
Voilà bien longtemps que la Comtesse de Saint Florentin souhaitait se rendre en Alençon pour voir sa cousine, la Comtesse de Lille. Ce fut pour une bien triste occasion qu'elle dût se rendre en ces terres du Nord. Le voyage n'avait pas été agréable le froid pénétrait à l'intérieur de l'habitacle et même emmitouflée dans son gros et long manteau d'hermine blanche la Comtesse d'Armentières avait eut froid tout le long du trajet.

Philippe, son jeune petit fils avait perdu la vie sur les routes pour se rendre en Artois voir son frère. Nous le savons tous que notre passage sur la Terre n'est que de courte durée. On nait on vit quelques temps, période plus ou moins longue selon les personnes, puis on mourrait pour monter dans les cieux rejoindre le Seigneur. Elle l'aimait bien ce petit philippe, toujours respectueux, toujours à venir prendre de ces nouvelles, lui rendre visite en Béarn alors qu'il habitait en Guyenne... En deuil depuis qu'elle avait appris sa mort, Dotch même si elle cachait ses émotions, elle avait le coeur serré.

Arrivée à Saint Omer, Dotch se rendit directement à la Chapelle, ils avaient pris du retard sur la route à cause de la neige et la cérémonie serait certainement déjà commencée quand elle entrerait dans la Saincte bâtisse. Quelle honte d'arrivée en retard aux funérailles de tant de proches...

Elle entra au moment où Deedlitt récitait le crédo. Dotch ne donna qu'à rapide coup d'oeil aux personnes qui étaient présentes. C'est au côté de son cousin, époux de la Comtesse de Lille qu'elle prit place. Elle s'assied et ne put détourner son regard des quatre cercueils présents...
Ylalang
Quelques jours plus tôt en Champagne...

Un faire-part arriva au Chateau de Reims, et fut réceptionné par la Vicomtesse d'Avize.

Ah cette charogne de Lothaire est enfin morte ! Je vais aller lui rendre un hommage digne de lui !

Bien entendu elle ne présenta pas les choses sous cet éclairage blasphématoire à son époux, et sa fille fut réquisitionnée pour l'occasion, une façon pour elle de découvrir le monde nobiliaire.

Quelques jours après, donc le bon jour...


Ils n'étaient presque pas en retard. Presque. Enfin bref, on dira que c'est la logistique deedlittienne qui était un peu à revoir sur l'accueil des invités, puis de toute façon ce n'est jamais de la faute d'Ylalang, c'est bien connu.
Avec un mantel blanc de circonstance, Leah Melani, suivie de son époux, et de sa fille (vetue de bleu pâle comme il sied a une demoiselle) entra dans la chapelle.
Quelques salutations discrètes, et le trio s'installa.
Et Leah Melani d'ôter son mantel immaculé pour réveler une houppelande pourpre des plus... inhabituelles.
Et certains de remarquer qu'elle avait à la main gantée un bouquet de houx et d'orties.

Elle n'allait pas pleurer pour ce mécréant tout de même...

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Rhân
[Haereeeeetiiiiiiiiiciiiiii ! ]

Son épouse lui avait annoncé qu'il fallait qu'ils partent vers Saint-Omer. Quoi? Qu'est-ce qu'il y a encore ma chérie? L'anniversaire du flamand rose? Les fantômes d'Avize et de Saint-Omer allaient rendre des oracles? Ou bien la comtesse avait réussi enfin à concocter un gâteau nordiste à la cannelle et voulait les inviter pour boire de l'eau chaude à 5 heures?

C'est pas que ça mais il avait des cérémonies et encore d'autres à faire, des papiers à rédiger et tant d'autres choses à faire sans avoir à s'occuper encore de ses frivolités. Elle avait fini par le trainer jusqu'au carrosse à force d'arguments divers et auxquels il avait la faiblesse de céder. La robe pourpre qu'elle portait, robe d'évènements mondains, avec un certain éclat et autant de décolleté le confortait sur le point que c'était encore pour quelques vanités frivoles comme l'inauguration de la niche du nouveau chien de compagnie de la comtesse que son épouse l'avait trainé jusqu'ici.
Ce n'est qu'au cours du trajet qu'elle lui avait annoncé le but du trajet au détour de la discussion qu'ils avaient tenus pendant le long voyage pour passer le temps. Elle l'avait surpris. Un enterrement? Dans cette tenue? Autant lui que elle... Il s'était habillé en se calquant sur elle pour faire bonne figure pour fêter les 5 ans, 3 mois et 12 jours de la jument préférée de la comtesse de Lille. Il avait levé les yeux au ciel... elle avait de la chance que la petite faisait le trajet comme une grande avec eux et ne lui répondit rien à part un sourire gêné qu'elle dut à peine remarquer en repartant sur un autre sujet de discussion surement passionnant.
Le seul avantage de la situation était qu'il pourrait au moins poser le regard sur son épouse pour échapper à l'atmosphère sombre habituelle des enterrements.

Ils finirent enfin par arriver à Saint-Omer et c'était un vicomte pimpant en pourpoint azur brillant qui accompagnait sa pourpre compagne dans la chapelle, brisant le protocole habituel, avec quand même un peu de gêne de la part du vicomte qui ne connaissait pas les défunts.

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Eilinn Melani
La vie d'une petite fille noble semblait se résumer pour Eilinn Melani à être bringuebalée de gauche à droite, rencontrer beaucoup de nouveaux visages pour en oublier aussitôt le nom, et espérer trouver quelque camarade de jeu de son âge. Et soigner sa toux persistante également, mais pour cela seul l'air du Languedoc avait fait ses preuves.

Le trajet jusqu'en Artois s'annonçait plutôt bien, jusqu'à ce que sa mère en évoque la raison. La petite fille se renfrogna un peu, ne trouvant guère distrayant ce genre de cérémonies, mais soit, sa mère semblait y tenir, même si elle perçut la tension entre Leah et son beau-père.

Et ce fut dans la chapelle en voyant Ylalang oter son mantel que la petite Eilinn piqua un fard en comprenant l'hérésie que sa mère venait de commettre. Meme Rhân semblait géné de la situation, et la jeune fille pria mentalement Aristote de la rendre invisible, avant de tenter de se concentrer sur la messe. Par chance, ou par volonté de rendre service à sa fille, Leah avait vêtue celle-ci d'une tenue des plus sobres et convenables à la situation, ce qui était en soi relativement... contradictoire. Mais sa mère était ainsi...

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Eoghan
Qu'il est étrange pour un gamin ce genre de cérémonie. Enfin gamin, il ne l'est plus, sa douzième année le faisant entrer dans le gouffre adolescent.
Le chemin fut long, et il n'arriva pas avec sa préceptrice, la maîtresse des lieux, mais plutôt avec sa famille qu'il avait rejoint sur le chemin, puisqu'ils passaient par l'Alençon rapidement.

Eoghan avait fait silence pendant le trajet, excepté bien entendu, lors des micro-disputes avec sa soeur Maeve, qu'il préférait appeler Medh.
Pendant ces moments de trêve guerrière fraternelle, il se questionne, le seul blondinet de la famille. Parce que jusqu'à ce jour, c'était assez subjectif et distant, la mort. Certes, il sait ce que c'est, n'a plus une vision enfantine d'elle... Mais n'en ayant nul souvenir de confrontation avec cette dernière d'une manière ou d'une autre, maintenant que ça va être le cas, l'esprit vagabonde.

Puis finalement, ils sont déjà arrivés. Très vite menés vers la Chapelle, une ambiance froide et lourde s'installe. Un regard distant vers sa préceptrice, qui semblait accabler de peine. Un regard désormais triste, en voyant leur lointaine cousine, Arielle de Gilraen de Dénéré, qu'il avait déjà rencontré, étreindre avec émotion sa mère.
Aedhan - surnom maternel - savait qu'ils étaient là pour en hommage à un certain cousin Dénéré, prénommé Erel, mais il n'en avait guère garder souvenir s'il l'avait pourtant rencontré un jour.
Finalement, le regard du mini-Duc fait face aux quatre cercueils... Impressionné, mais ne voulant pas le montrer à ses parents, il va se placer de l'autre côté de Maeve et saisir sa petite main qu'il sert très fort.

Après tout, c'est sa petite soeur, et bien qu'elle fusse plus jeune que lui, le petiot Dénéré-Dongenan savait que des fois, elle le comprenait mieux que quiconque.



[RP en plusieurs temps, parfois en décalage avec ce qui s'est déjà passé RP ici, désolé.]

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Nanuccio
Après avoir murmuré le credo.

Credo in unum Deum, patrem omnipotentem, factorem caelis et terrae visibilium omnium et invisibilium. Et in unum dominum Aristote, filium Dei unigenitum, et ex patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, lumen de lumine, deum verum de Deo vero, genitum, non factum, consubstantialem patri : per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines et propter nostram salutme descendit de caelis. Et incarnatus est de spiritu sancto ex maria virgine, et homo factus est. Cruxificus etiam pro nobis sub pontio pilato ; passus et sepltus est, et resurrexit tretia die, secindum scriptura, et ascendit in cealum, sedet ad dexteram patris. Et interum venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis. Et in spiritum sanctum, dominum et vivificantem : qui ex patre filioque procedit. Qui cum patre et filio simul adoratur et conglorificatur : qui locutus est per prophetas. Et unam, sanctam et apostolicam ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et expecto resurrectionem mortuorum. Et vitam venturi saeculi.

Amen.



Le curé s’approcha des cercueils et, sa voix retentit dans la nef :

Après tous nos regards qui ont croisé le leur, qu’ils puissent enfin voir le tien seigneur.
Après l’amitié qu’ils ont reçue et qui a guidé leur vie, accorde-leur l’amitié ultime qu’est la tienne Seigneur.
Après les peines et les larmes qui ont obscurci leur vie, illumine leur route pour l’éternité.
Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de nos amis qui nous sont cher.
Accorde-nous l’espérance de les revoir auprès de Toi pour des siècles et des siècles. Amen

Le curé fit un signe au maître de chorale


Maeve
Le voyage il fut long. Il fut très long, même.
Et ennuyeux, au début. Père et Mère, qui sont avec moi dans le carosse, ne sont pas très joyeux. Ils discutent de temps en temps de choses et d'autres -choses que je n'ai pas compris, d'ailleurs ; mais le silence règne le plus souvent. Mes parents sont tous deux plon,gés dans leurs pensées. Elles sont sûrement pour monsieur Erel. Inconnu au bataillon, pour ma part... Mais c'était un cousin de la famille, d'après eux.
Il faudra que j'aille voir sur l'arbre généalogique, d'ailleurs.
Je passe donc le trajet à regarder dehors. Les paysages défilent ; Bretagne, Alençon ou ailleurs, c'est partout pareil. Alors je pense à autre chose... Et révise, tiens, mes leçons princières.
A un moment, l'arrivée d'Eoghan rompt la monotonie. Je suis trop heureuse de voir mon frère pour m'ennuyer ; déjà, nous sommes deux à ne guère savoir ce qu'on fait là. En plus, je peux le regarder... Il a grandit ! Si si ! Et pis surtout, on peut se chamailler un peu. C'est plus rigolo.

Enfin, on arrive. J'aurai pu, comme d'habitude, protester devant la longueur du voyage, ou me plaindre d'un mal de dos ; mais je crois que c'est pas trop le moment. Mère et Père ne sourient pas vraiment... C'est pas le moment de faire du bruit.
On arrive vite devant une chapelle. J'ouvre grand les yeux et reste muette. Chez nous, on est pas aristoclémachins, mais Mère elle dit qu'il faut respecter cette croyance. D'ailleurs, on y va des fois dans les églises. Pour les investitures ou les mariages.
Aujourd'hui, c'est pour un enterrement. J'en ai jamais vu ! Je sais pas trop ce que c'est, mais vu l'état dans lequel ça met tout le monde, ça me fait un peu peur. Mais je ne le dis pas. On entre dans le lieu ; je m'accroche à la houppelande de Mère. Je suis perdue. Autour de moi, il n'y a personne que je connais. Les gens ils sont tous tristes ! C'est pas rigolo du tout.
Je vois quatre grandes caisses. Des cercueils, on m'a dit. Ca veut dire qu'il y a des gens dedans ? Mais ils font quoi ? ... Ils sont morts ? Ca j'ai compris ; mais ils vont où après ? Comment ils ressortent de la boîte ? ... C'est encore moins le moment de l'ouvrir. Alors j'attends, mal à l'aise.
Heureusement, Eo vient me tenir la main. Il me la serre très fort, et je serre la sienne en retour. Je suis bien contente qu'il soit là ; sa présence est apaisante. Il me protège de tout, mon rère, quoi qu'il arrive. Et ça, c'est vraiment rassurant.
gnia
Finalement ce voyage, elle avait voulu le faire seule. Parcourir à l'inverse le chemin qu'avait été sa relation avec Erel. Elle lui devait au moins ce dernier hommage, fut-il plein de regrets, de non-dits et de culpabilité. Etait-elle encore capable de se ramentevoir les instants de bonheur qu'ils avaient partagés ? Seule la route, l'itinéraire qu'elle avait choisi, saurait répondre.

Tarbes, tout d'abord, qu'elle ne supportait plus tant tout lui rappelait ce que le Béarn lui avait ravi. Le commencement et la fin.
Les paysages des côtes atlantiques qui défilent sous un regard vide qui ne voit rien.

Puis l'Alençon et Verneuil. Verneuil, souvenirs exécrables d'un duché oppressant mais pourtant parmi le mal-être surnageaient les derniers fragiles instants de joie et de bonheur de l'inconcevable couple Agnès de Saint Just/Erel de Dénéré.Verneuil, l'espoir d'une autre vie, évanoui.

Bapaume. Pour la première fois de sa vie, la vicomtesse n'eut pas cette bouffée de fierté qui l'emplissait à chacune de ses visites à la vue de l'imposante forteresse, verrou stratégique de la route menant en Artois et aux Flandres. C'est là qu'elle avait uni sa vie à Erel devant le Très Hauct et de ce serment il ne restait rien ou presque.

Arras. Rester dans la ville qui l'avait vu naître s'était avéré impossible. Trop de souvenirs, trop de nostalgie, trop de rancoeurs, trop de tristesse. Arras qui avait vu également naître leur idylle, une époque révolue, un temps où innocence et insouciance signifiaient encore quelque chose.

Saint Omer, à quelques lieues. Ce domaine où elle avait pourtant vécu d'heureux instants, bouffées d'air pur dans un monde sombre, et voilà qu'il fallait à présent entacher cette image pure par des funérailles.
Agnès avait fait arrêter le coche à l'ombre d'un bosquet sur la route menant au domaine.

Elle avait regardé passer les voitures aux armes des Dénéré, des Cassel, celles des vicomtes d'Avize... Le temps avait passé et elle ne parvenait pas à se résoudre à suivre le même chemin qu'elles.
Ramassée sur la banquette inconfortable du coche, le front contre le bois rugueux de l'intérieur de la voiture, les yeux perdus sur l'immensité enneigée des plaines du Nord, elle attendait...
Quoi ? Aucune idée.
Il n'y aurait aucun signe. Il fallait se résoudre à s'abandonner, encore.
Endolorie par le froid qu'elle avait laissé pénétrer dans l'habitacle, elle finit par donner l'ordre d'avancer jusqu'au terme de ce voyage.

Arrivée devant la chapelle Saint Michel, un soupir. Elle pousse le lourd battant de la porte de l'édifice et se glisse dans l'ombre d'un des piliers qui soutient l'édifice. Elle espère son entrée discrète et de toutes façons, elle s'en fiche. Le chapelain vient de finir de réciter le credo et, ses dernières paroles, avant que ne retentissent les choeurs, la touchent plus que de raison.
Pourtant aucune larme ne parvient à cet instant à franchir l'imposant barrage que la Saint Just leur oppose.

Aujourd'hui est le jour de l'adieu aux larmes.
Ainsi soit-il.

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"Ce qui t'a été donné te sera repris : ta vie entière sera rythmée par le deuil."
Agnès de Saint Just.
Comtessa do Béarn.
Vicomtesse de Bapaume, Baronne de Desvres, Dame de Seuiri et d'Herlies.
Arielle de Gilraen
La main sur celle de sa fille, Arielle avait murmuré le credo en choeur avec les quelques personnes recueillies.

Credo in unum Deum, patrem omnipotentem, factorem caelis et terrae visibilium omnium et invisibilium. Et in unum dominum Aristote, filium Dei unigenitum, et ex patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, lumen de lumine, deum verum de Deo vero, genitum, non factum, consubstantialem patri : per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines et propter nostram salutme descendit de caelis. Et incarnatus est de spiritu sancto ex maria virgine, et homo factus est. Cruxificus etiam pro nobis sub pontio pilato ; passus et sepltus est, et resurrexit tretia die, secindum scriptura, et ascendit in cealum, sedet ad dexteram patris. Et interum venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis. Et in spiritum sanctum, dominum et vivificantem : qui ex patre filioque procedit. Qui cum patre et filio simul adoratur et conglorificatur : qui locutus est per prophetas. Et unam, sanctam et apostolicam ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et expecto resurrectionem mortuorum. Et vitam venturi saeculi.

Amen.


Dans les bruissements de la chapelle, ses paroles n'étaient audibles que d'elle-même. Arielle espérait néanmoins qu'outre le Très Haut, son défunt frère entendrait malgré tout sa prière du haut du Soleil.

La chorale entama alors un chant très beau tandis que la comtesse observait les cercueils lugubrement alignés. Elle n'avait pas vu sa belle-soeur entrer.

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Nanuccio
Le curé s’approcha de la Comtesse



Maintenant, chère Comtesse, si vous voulez bien nous dire l’oraison funèbre.
Deedlitt
La comtesse s'avança une fois de plus. Elle espérait pour tout les proches ici présents qu'elle trouverait les bons mots, les mots justes.

Le courage est cette qualité supérieure qui nous permet de faire face d'un coeur égal aux multiples désagréments de la vie. Aller de l'avant, ne jamais reculer devant les difficultés, voilà le courage véritable.

Voilà ce en quoi ces quatre hommes étaient similaires.
Le courage de tenir son serment pour honorer sa maison.
Le courage d'affronter la mort pour servir le Très haut
Le courage de rester fidèle à ce que l'on est.
Le courage d'assumer ses choix quelque soit la situation.

Tous les quatre ont vécu noblement, tous les quatre ont servit leurs suzerains, tous les quatre étaient des hommes de caractères.

Lothaire, que mon enfance fût mouvementée à grandir à ses côtés. Il avait choisit son chemin depuis sa plus tendre enfance. Privilégiant toujours sa famille et son essor à toute autre chose. Par le passé cela lui a valut bon nombre d'inimitiés, mais cela l'importait peu, sans doute trop peu aux goût de la majorité. Mais même retranché derrière la glace apparente de son coeur, il poursuivait un but. En cela Lothaire eut toujours le courage d'être fidèle à lui même mais surtout aux siens.
Aujourd'hui feu mon cousin, même si les querelles furent nombreuses, que mon respect est grand en pensant à vous.

Tristan de Cassel, feu mon cadet, un jeune homme à la fougue inégalée. Tristan affectionnait par dessus tout l'art de la guerre. Et même si sa mort fût le résultat d'une décision divine, je souhaite qu'aujourd'hui notre famille lui rende un dernier hommage. Lui qui avait traversé plusieurs royaumes pour honorer un serment fait à feu son Altesse Juilano Di Juliani. Il combattît bravement, mais ce n'est qu'au début de sa carrière militaire en France que le Très Haut, sans doute a-t'il choisit que sa place devait être auprès de lui, le rappela.
Aujourd'hui feu mon frère, même si les moments après de vous furent trop rare, que mon respect est grand en pensant à vous.

Erel de Dénéré, feu mon vassal. Erel était comme un cour d'eau, d'une vivacité sans égale. Je l'ai connu alors que l'Artois était ma patrie. Alors qu'il ne me devait rien, il a fait ce qu'il a pu pour m'aider à un moment qui aurait pu être critique sans son intervention. Sa générosité et sa bienveillance, furent toujours ses plus grandes qualités. Son tempérament vif faisait de lui un homme qui ne laissait pas indifférent. Ô combien d'entre vous on pensé en voyant Erel : "Qu'il est charmant!", tout comme d'autre ont pu se dire : "Quel agaçant personnage". Il était de ces hommes là, qui laissent une trace dans votre mémoire. Pour moi la trace qu'il a laissé est celle de la loyauté sans faille dont il a su faire preuve. Loyauté envers ma personne, mais pas uniquement, loyauté envers sa famille, envers ses amis, et en dernier lieu, loyauté envers Très haut lui même. Erel est tombé en affrontant les Lions de Judas.
Aujourd'hui feu mon vassal, même si vous étiez imprévisible , que mon respect est grand en pensant à vous.

Philippe d'Appérault, feu mon petit cousin, vous aviez en commun avec Lothaire de vouloir faire la grandeur de votre nom. Philippe avait toujours mit un point d'honneur à être un homme droit et d'honneur. Jamais il ne trahissait sa tâche, jamais il ne trahissait sa parole, jamais il ne trahissait les siens. Fier officier de sa majesté le Roy, sa droiture et sa noblesse le portèrent jusqu'à l'office de Premier Ecuyer de France. Là encore, il montrait aux yeux de tous, son esprit chevaleresque. Il du redoublé d'efforts pour accomplir sa tâche, mais ca nul ne le su jamais, car il était de ceux qui gardent pour eux les tracas. Il était un chevalier comme il y'en a peu, un esprit chevaleresque jusqu'au plus profond de son être.
Philippe a lui aussi répondu à l'appel du Très Haut.
Aujourd'hui feu mon cousin, même si nous ne nous étions peu côtoyés, que mon respect est grand en pensant à vous.

Et vous tous ici présents, qui pleurez au plus profond de vous même ces êtres d'exceptions qui ont fait partis de nos entourages, je vous invite à repenser ces mots à chaque fois que vous penserez à eux.

Quand viendra l'heure de ma mort,
peut-être pas le premier
et peut-être pas le meilleur,
j'aurais maintes fois connu le malheur
mais au moins j'aurais vécu.
Toujours à distance des sommets de la gloire,
j'aurais peut-être mieux senti l'existence
que bien d'autres ayant eu plus de chance.



Elle redescendît de quelques marches, pour trouver l'épaule de son époux; Les larmes devenaient de plus en plus dur à contenir. Elle se demandait si d'autre proches avaient préparer quelque chose... Que de souvenirs évoqués.... Un plus et elle ne pourrait plus se retenir de pleurer. Un de plus et la perte de ces êtres chers la réduirait en morceaux.

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Nanuccio
Après le discours de la comtesse le prêtre contena sa tristesse et une larmes s'échappa. Il ne connaissait pas les défunts mais les paroles de madame avait touché son coeur et son esprit.

Le silence pris possession des lieux, un enfant de cœur approcha sans bruit, de l’enveloppe charnelle qui reposait dans sa dernière demeure, et alluma les cierges se trouvant autour.


L’Amitié est la lumière du monde c’est la flamme qui réchauffe notre cœur. Quelle éclaire maintenant la route de Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré qui les conduit maintenant au Royaume de Dieu !


Il posa la médaille des fidèles, prise quelques instants auparavant, sur les corps et déclara :





Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré nous déposons cette croix aristotélicienne sur vos cercueil. Cette croix est le signe qui relie Aristote et le Christ, qu'elle soit pour vous signe de salut et de vie éternelle.

Livre des vertus, Livre II « Aristote & Christos », La Vita d’Aristote, Partie I, Dialogue II « La révélation », Chapitre IV « Dialogue sur l’âme » - Deuxième partie :Le soir tombait sur la ville de Pélas. On entendait que les murmures des femmes qui, près des temples païens, invoquaient les faux dieux pour la santé du roi. Ce dernier en effet, était mourant. Nicomaque, le père d'Aristote, était à son chevet pour tenter de retarder, et d'alléger le poids de l'échéance fatale.Aristote, âgé maintenant de 14 ans, marchait au hasard dans les rues de la ville, sans voir ni entendre ce qui se passait autour de lui. Qu’adviendrait-il de son père si le roi venait à mourir? Bien sur, il ne saurait être tenu pour responsable, mais qui sait ce que des courtisans mal intentionnés pouvaient imaginer, et quelles vengeances pouvaient s'exercer dans ces moments d’interrègne ?Il s'arrêta près du temple de Proserpine. Il ne croyait certes pas à la puissance de ces dieux, qui ne lui semblait que des pantins morts, mais il y avait comme une majesté secrète dans cette évocation de la déesse des morts en un instant pareil.Il sentit une main se poser sur son épaule. C'était Epimanos.Epimanos: Tu prie pour le Roi Aristote?Aristote: Prier? Qui devrais-je prier? Et que dois-je demander ?Epimanos: Que veut tu demander? Qu'il vive bien sur! Et si tu ne crois pas en cette déesse tu crois bien en une force supérieure qui régie notre vie?Aristote: Qu'il vive? Il va mourir, tu le sais aussi bien que moi. Nos prières ne peuvent pas lui rendre la jeunesse ni la santé. Il a vécu longtemps, et il est temps pour lui de partir. Non, si je prierai, ce n'est pas pour qu'il vive.Epimanos: Pour quoi donc alors?(…)Aristote: C'est bien simple: tout comme le mariage la mort est un évènement définitif. Il faut s'y préparer donc soigneusement. Si il y a une vie après la mort, alors la vie que nous menons avant la mort doit être consacré à préparer cette vie après la mort. Tout comme notre vie avant le mariage doit être consacrée à préparer notre vie après le mariage.Epimanos: Je vois où tu veux en venir. Pour toi la mort n'est qu'un passage qui mène à une autre vie?Aristote: Oui, et notre vie présente doit se consacrer à préparer cette vie future.(…)Aristote: J'en suis arrivé à la même conclusion. Ce qui m'a frappé c'est que cela ne venait pas de ce qui m'entoure, mais de moi même, de mon intérieur. Cela semblait...Epimanos: Immatériel non?Aristote: Oui, immatériel. Ce n'était pas la conséquence d'une impression sensible mais d'une impression immatérielle, spirituelle.Epimanos: Je comprends. Mais quelles conclusions en tirer? Il est évident que ces impressions viennent de notre âme.Aristote: Oui, mais cela veut dire que notre âme est immatérielle, car l'immatériel ne peux pas venir du matériel. Personne ne peut donner ce qu'il n'a pas. N'est tu pas d'accord?Epimanos: Oui, dit comme cela c'est compréhensible. Mais où veux-tu en venir?(…)Aristote: Alors notre âme, qui est immatérielle, doit elle aussi, ne pas mourir. Quand nous mourons notre corps disparait, mais notre âme, elle demeure. Et c'est cette vie de l'âme qui est la vie future. C'est cette vie que notre vie présente, dans notre corps, doit préparer.Epimanos: Le roi qui meurt va donc vivre encore?Aristote: Oui, et c'est pour que cette vie de son âme soit heureuse que je vais prier ce soir.Epimanos: Nous prierons ensemble alors.

De nouveau le silence se fit, laissant peser les paroles prononcées et de nouveau, la voix forte et claire résonna, solennelle :

La mort « terrestre » n’est que la renaissance de l’âme, celui qui vivra dans la vertu trouvera place auprès des prophètes au paradis solaire pour une éternité de bonheur, quant à celui qui cédera aux péchés, rejoindra les sept princes démons sur la lune et vivre la souffrance éternelle.
Hannibal
De la famille, des amis, des connaissances..... l'affluence était importante pour une telle cérémonie, heureusement le jeune garçon avait été habitué à la foule chez les Malemorts. Quand ce genre de festivités non festives arrivaient, il trouvait toujours le moyen de faire se distraire les convives, décrocher un petit sourire au moins.... ça ouvrait l'appétit pour le buffet.

Mais là.... il était tout beau, tout neuf dans la famille Cassel et une pitrerie serait surement grandement dépréciée. Il resta donc stoïque, restant un peu en retrait tout en dévisageant la proche famille de sa tante. Il put découvrir ainsi son oncle et son cousin qu'il voulait au plus tôt rencontrer.

Il était fort intérieurement.... très fort même, le caractère de son père devait y être pour quelque chose mais.... Non, ce n'était pas possible, un éclat de rire aussi bref que sonore s'échappa de sa gorge d'enfant à la vue du couple aux couleurs si chatoyantes arrivé avec un aplomb solennelle la Dame armée d'un bouquet plus que disgracieux et d'un sourire à vendre le moindre petit cailloux une montagne d'écus flamboyants....

Une main sur sa bouche, il baissa les yeux... se dissimulant derrière d'autres convives espérant que ce couple serait un centre d'attention beaucoup plus repérable que lui. Il ne les quitta néanmoins pas des yeux.... Il espérait tant voir un autre coup d'éclat de leurs part, on ne sait jamais.

Toute penaude à leurs côtés une jeune demoiselle si sobre devant ceux qui semblaient être ses parents, lui attira le regard.... Elle semblait un peu malade.... elle était à peu près de son âge.... de condition noble pour sur sinon elle ne serait pas ici..... A rencontrer ! Nota Hannibal au fond de sa mémoire... il était jeune mais fallait penser au mariage et vu que ses deux parents avaient rejoint le Trop Haut, il lui fallait bien s'occuper de son avenir lui même.

Pourquoi attendre ?..... Ni une, ni deux..... il s'approcha à pas de loup de ces étranges invités et puis zut la honte ça faisait bien longtemps qu'il n'y prestait plus attention.

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Eilinn Melani
La messe se déroulait, ennuyeuse à souhait pour une enfant d'une dizaine d'années. Elle avait récité son credo avec une ferveur non feinte, et écouté tata Deedo (oui elle l'appelait comme ça dans l'intimité mais faut pas le dire) faire un discours en l'honneur des morts. Elle
n'en connaissait aucun, mais comment aurait-elle pu ?
Sa mère semblait avoir fait son principal coup d'éclat de la journée, et Eilinn pouvait espérer être relativement hors d'attention pour les prochaines heures.

Un mouvement de foule sur le côté, pour voir débouler à quelques mêtres un garçon de son âge. Elle chercha dans sa mémoire si elle l'avait déjà rencontré, mais rien ne lui vint, Franz étant bien plus jeune. Elle n'eut qu'un air interrogatif envers le garçon, avant de se dire que ce n'était pas le moment de se faire remarquer, et elle reporta les yeux sur la messe qui se déroulait, non sans être intriguée.
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