Après le discours de la comtesse le prêtre contena sa tristesse et une larmes s'échappa. Il ne connaissait pas les défunts mais les paroles de madame avait touché son coeur et son esprit.
Le silence pris possession des lieux, un enfant de cur approcha sans bruit, de lenveloppe charnelle qui reposait dans sa dernière demeure, et alluma les cierges se trouvant autour.
LAmitié est la lumière du monde cest la flamme qui réchauffe notre cur. Quelle éclaire maintenant la route de Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré qui les conduit maintenant au Royaume de Dieu !
Il posa la médaille des fidèles, prise quelques instants auparavant, sur les corps et déclara :
Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré nous déposons cette croix aristotélicienne sur vos cercueil. Cette croix est le signe qui relie Aristote et le Christ, qu'elle soit pour vous signe de salut et de vie éternelle.
Livre des vertus, Livre II « Aristote & Christos », La Vita dAristote, Partie I, Dialogue II « La révélation », Chapitre IV « Dialogue sur lâme » - Deuxième partie :Le soir tombait sur la ville de Pélas. On entendait que les murmures des femmes qui, près des temples païens, invoquaient les faux dieux pour la santé du roi. Ce dernier en effet, était mourant. Nicomaque, le père d'Aristote, était à son chevet pour tenter de retarder, et d'alléger le poids de l'échéance fatale.Aristote, âgé maintenant de 14 ans, marchait au hasard dans les rues de la ville, sans voir ni entendre ce qui se passait autour de lui. Quadviendrait-il de son père si le roi venait à mourir? Bien sur, il ne saurait être tenu pour responsable, mais qui sait ce que des courtisans mal intentionnés pouvaient imaginer, et quelles vengeances pouvaient s'exercer dans ces moments dinterrègne ?Il s'arrêta près du temple de Proserpine. Il ne croyait certes pas à la puissance de ces dieux, qui ne lui semblait que des pantins morts, mais il y avait comme une majesté secrète dans cette évocation de la déesse des morts en un instant pareil.Il sentit une main se poser sur son épaule. C'était Epimanos.Epimanos: Tu prie pour le Roi Aristote?Aristote: Prier? Qui devrais-je prier? Et que dois-je demander ?Epimanos: Que veut tu demander? Qu'il vive bien sur! Et si tu ne crois pas en cette déesse tu crois bien en une force supérieure qui régie notre vie?Aristote: Qu'il vive? Il va mourir, tu le sais aussi bien que moi. Nos prières ne peuvent pas lui rendre la jeunesse ni la santé. Il a vécu longtemps, et il est temps pour lui de partir. Non, si je prierai, ce n'est pas pour qu'il vive.Epimanos: Pour quoi donc alors?(
)Aristote: C'est bien simple: tout comme le mariage la mort est un évènement définitif. Il faut s'y préparer donc soigneusement. Si il y a une vie après la mort, alors la vie que nous menons avant la mort doit être consacré à préparer cette vie après la mort. Tout comme notre vie avant le mariage doit être consacrée à préparer notre vie après le mariage.Epimanos: Je vois où tu veux en venir. Pour toi la mort n'est qu'un passage qui mène à une autre vie?Aristote: Oui, et notre vie présente doit se consacrer à préparer cette vie future.(
)Aristote: J'en suis arrivé à la même conclusion. Ce qui m'a frappé c'est que cela ne venait pas de ce qui m'entoure, mais de moi même, de mon intérieur. Cela semblait...Epimanos: Immatériel non?Aristote: Oui, immatériel. Ce n'était pas la conséquence d'une impression sensible mais d'une impression immatérielle, spirituelle.Epimanos: Je comprends. Mais quelles conclusions en tirer? Il est évident que ces impressions viennent de notre âme.Aristote: Oui, mais cela veut dire que notre âme est immatérielle, car l'immatériel ne peux pas venir du matériel. Personne ne peut donner ce qu'il n'a pas. N'est tu pas d'accord?Epimanos: Oui, dit comme cela c'est compréhensible. Mais où veux-tu en venir?(
)Aristote: Alors notre âme, qui est immatérielle, doit elle aussi, ne pas mourir. Quand nous mourons notre corps disparait, mais notre âme, elle demeure. Et c'est cette vie de l'âme qui est la vie future. C'est cette vie que notre vie présente, dans notre corps, doit préparer.Epimanos: Le roi qui meurt va donc vivre encore?Aristote: Oui, et c'est pour que cette vie de son âme soit heureuse que je vais prier ce soir.Epimanos: Nous prierons ensemble alors.
De nouveau le silence se fit, laissant peser les paroles prononcées et de nouveau, la voix forte et claire résonna, solennelle :
La mort « terrestre » nest que la renaissance de lâme, celui qui vivra dans la vertu trouvera place auprès des prophètes au paradis solaire pour une éternité de bonheur, quant à celui qui cédera aux péchés, rejoindra les sept princes démons sur la lune et vivre la souffrance éternelle.