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Funérailles du 1er mars

Eilinn Melani
Un peu rassurée, Eilinn allait se tourner vers le nouveau venu, quand une de ces quintes catarrheuses caractéristiques qui lui détruisaient la vie commença à la secouer.
Le premier réflexe d'Eilinn fut de se réfugier dans les jupons maternels, et de tenter d'étouffer le boucan qu'elle effectuait en toussant.
Dans le genre stratégie pour détourner l'attention, c'était relativement efficace, mais assez douloureux pour la fillette.

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Ylalang
Inconsciente de ce qui se tramait à quelques mètres d'elle, la vicomtesse n'avait pas fait attention aux discussions enfantines. Elle sentit soudain une traction sur sa robe, avant de voir sa fille se coller contre elle, pour tousser.

Il y eut un froncement de sourcil colérique chez Leah. Non pas envers sa fille, mais envers cette faiblesse de la poitrine qui rongeait l'existence de l'enfant, l'obligeant à vivre dans une province autre que sa famille pour pouvoir se soigner. Elle avait bêtement espéré que quelques semaines de convalescence auraient suffi à guérir Eilinn, mais visiblement ce n'était pas le cas.

D'un geste doux, elle retira son étole amarante et en couvrit le cou de sa fille, avant de la prendre dans ses bras. Le bouquet de houx destiné à Lothaire resta abandonné sur le banc, après tout elle n'avait pas besoin de cette ultime vengeance envers lui. Eilinn toussant au creux de son cou, elle fit un signe discret à Rhân, et sortit de la chapelle sans passer par la phase "recueillement", ne prêtant pas attention aux deux garçons. Sans doute que l'air frais serait meilleur pour sa fille...

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Eoghan
Un léger sourire timide à Hannibal, rassuré. Plus de peur que de mal.

Ecoutant le conseil du jeune garçon, il alla se rassoir sur le banc à côté de sa soeur avant que sa famille ne se lève sans doute pour elle aussi aller se recueillir.
Lorsque la jeune fille se mit à tousser et se blottit contre sa mère, Eo' ne put s'empêcher de tourner un regard inquiet vers elle. Cette toux semblait mauvaise, et devant l'ambiance quand même plutôt glacial de la chapelle, l'Alençonnais d'adoption espérait que ce n'était pas un sombre signe.

Mais surtout, devant cette rencontre pour le moins peu commune, le Dénéré-Dongenan espérait qu'il aurait l'occasion de revoir les deux autres enfants après la cérémonie.

Perdu dans ses pensées, il serra doucement la main de sa petite soeur.

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Deedlitt
Une fois dehors, la Comtesse posa la main sur l'épaule de son fils qui la suivait de près. Alors qu'elle était encore seule, une larme coula sur sa joue, elle l'essuya aussitôt. Elle attendait dans le froid matin ensoleillé que la suite des événements se passe.
Voyant Léah sortir avec sa frêle enfant toussotante, elle lui adressa un sourire timide de salut. Elle aurait voulu lui parlé mais tant que ce chapitre n'était pas clos, elle ne pourrait décrocher un mot.

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Eilinn Melani
Agitée par sa toux, Eilinn ne rendit compte qu'une fois dehors que sa mère l'avait sorti de la chapelle. Elle finit par reprendre sa respiration, épuisée par tout ceci. Ses frêles doigts se décrispèrent, libérant finalement la robe de sa mère, qu'elle avait agrippé sans s'en rendre compte. Et comme tout enfant d'une dizaine d'années, elle apprécia cet instant trop court de solitude avec sa mère.

Il n'y eut qu'un murmure, tant sa voix en cet instant s'était éteinte.


Pardon.

La voix grave de sa mère lui répondit, tout aussi doucement.

Ce n'est pas de ta faute...


Seuls quelques intimes pouvaient comprendre l'importance de la culpabilité dans la relation qu'entretenaient la mère et sa fille. Culpabilité d'une mère pour ne pas l'avoir bien été, et celle d'une enfant pour ne point être à la hauteur des espérances de sa génitrice. Eilinn se laissa alors bercer par sa mère, tandis qu'à l'intérieur, la cérémonie se terminait. Il serait bien temps après pour demander une boisson chaude pour se revigorer.

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Ylalang
Une salutation muette pour son amie, sa fille dans ses bras. Il serait bien temps plus tard d'avoir des paroles plus réconfortantes et amicales pour la Comtesse de Lille. Elle devrait probablement recevoir les condoléances des présents à la sortie de la chapelle, il était donc malvenu de la déranger.
Un domestique l'informa qu'il était possible de se restaurer un peu dans la salle de réception du manoir de Saint Omer, ce qui n'était pas de refus après le voyage et la cérémonie. Portant toujours une Eilinn épuisée, la vicomtesse s'y dirigea donc.

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Hannibal
Il resta quelques secondes assis sur le banc à réfléchir se frottant le sommet du crane où une joyeuse bosse était en train de se former.... Il allait être beau avec ça sur la tête.

Il n'avait pas voulu distraire aussi fermement cette cérémonie... Il avait des remords à présent ... c'est malin. Au final même s'il ne les avait pas connu, c'était un petit bout de sa famille qui partait. Lothaire qui était l'un des plus véhément envers sa mère ne méritait tout de même pas un tel traitement.

Fuir et sortir de la chapelle pour retrouver la jeunesse qu'il avait découvert ou rester ici quelques instant avec ceux qui partaient rejoindre le Trop Haut qui avait déjà fait partir ses parents trop tôt.

Sa décision était prise, il rejoindrai les autres un peu plus tard, il aurait le temps ensuite, les vivants attendraient. Il se leva tranquillement le mouchoir toujours sur le front, il se signa devant les cercueils de l'autre main, entre ses lèvres il murmura :


Veuillez m'excuser, je suis désolé.

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Chimera
Toujours...
Il y avait toujours quelqu'un pour perturber une cérémonie quelle qu'elle soit. C'était parfois opportun, parfois déplacé, parfois franchement insultant.

Il lui faudrait faire une petite mise au point avec Aedhan. Quelle que soit la faute d'autrui, il n'était parfois pas bien malin de se faire justice soi-même et surtout de cette manière. Avait-on idée de lancer des pierres dans une église.
La Mère avait été clémente, elle avait fait en sorte qu'il regrette son geste. Son fils était désormais bien penaud d'avoir ainsi blessé autrui. Quelle faute était désormais la plus répréhensible? L'important n'était pas dans la réponse, mais dans la réflexion que la question engendrait.

Les mots de Deedlitt avaient été touchants, et les quelques vers qu'elle avait prononcés à la fin de son intervention résonnaient encore aux oreilles de la scelaig. Chacun sortait désormais de la chapelle, il était temps de suivre le mouvement, mais pas sans un mot aux défunts. Elle était venue pour Erel, mais elle étendrait ses mots à ceux qui l'accompagnaient dans son voyage vers le pays de l'éternelle jeunesse. Elle s'avança vers les cerceuils, laissant Maeve avec son père, prenant ainsi la relève du trouble-paix visiblement repentant.
Parvenue devant eux, elle entonna un chant doux à voix basse...


Sur la terre des grandes landes
Entends le chant de leur légende,
Toi qui passe en ce lieu
Ecoute ceux qui partent à dieu.

Sur la terre des grandes landes
Entends le chant de leur légende,
Petites étoiles luttant pour leur terre
Ecoute ceux pour qui vont nos prières.

Sur la terre des grandes landes
Entends le chant de leur légende,
Ils s’en sont allés, de gloire illuminés,
Tels des princes vers l’éternité.


Dernier regard vers l'écrin qui serait la dernière demeure de son cousin, avant de s'en retourner vers sa place, de tendre la main vers sa fille après un regard à Mumia. Il était temps de sortir, et d'aller s'entretenir brièvement avec Arielle et Deedlitt avant de s'en retourner vers Breizh.

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Nanuccio


L’édifice se vide peu à peu, tous attendant la sortie des défunts sur le parvis afin de partir en cortège jusqu’à sa dernière résidence. Le coffre clos, porté par les amis, passa devant l’assemblée et tous suivirent en silence jusqu’à destination.

Nous allons maintenant confier à la terre les corps de nos frères dans ce lieu où reposent déjà tant de défunts de nos familles. Le moment est venu de leur dire "à Dieu".
C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous car nous espérons revoir Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré, quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Frères Tristan de Cassel, Lothaire de Cassel, Phillipe d'Appérault, et Erel de Dénéré, à ce qu’ils sont pour nous, à ce qu’ils sont pour Dieu.

Long moment de silence pendant la descente du cercueil après quoi, le curé l’asperge d’eau bénite
Cette eau, souvenir de votre baptême, nous rappelle que Dieu a fait de vous leur enfant.


Qu'il vous reçoive aujourd'hui dans sa Paix !

D’un regard, il clos la cérémonie et chaque fidèle fait un dernier adieu en jetant un peu de cette terre de France sur le couvercle de bois
Hannibal
Voilà.... il ne restait plus grand monde à présent dans la chapelle qui retrouvait alors une fréquentation plus habituelle. Les cercueils avaient quitté le lieu de l'office depuis quelques minutes déjà et Hannibal demeurait tranquillement dans un coin. L'Eglise avait toujours été un lieu étrange où le contact avec celui qui avait rappelé ses parents trop tôt pour qu'il les connaisse était plus sensible.

Un signe de croix plus tard, il traversa la nef d'un pas assuré, l'humeur nostalgique d'un temps qu'il n'avait jamais connu. Il était temps de passer à autre chose...comme à chaque fois.

La lumière du Nord l'éblouie au passage des grandes portes de bois... qu'il était beau avec son tissus ensanglanté sur la tête.

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Deedlitt
Elle avait accompagnée les défunts dans leur dernière demeure. Elle revint en la chapelle. Elle voulait adresser quelques mots au père Nanuccio. Elle se présenta devant lui.

Mon père, pardonnez moi de vous déranger, mais je souhaite vous remercier pour cet office plein de justesse que vous avez su mener avec compassion. Moi même et les miens vous sommes reconnaissants.

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Arielle de Gilraen
Tout au long de la cérémonie, le visage d'Arielle était resté fermé, presque dur. On aurait presque dit qu'elle était fâchée, le regard accroché au cercueil de son frère. Seul indice de sa détresse: sa main serrant celle de sa fille jusqu'à la broyer.

Peu importaient les mots, les pleurs, les chants. Le vide aspirait tout.

Et puis, sorti de nulle part, un rire clair. Il heurta la comtesse, la faisant légèrement vaciller. Un rire... Erel, qui aimait tant rire. Son frère, son petit frère, toujours le sourire en coin, le regard rieur.

Ooooh... adieu, Erel.

C'était le rire qu'il fallait pour briser les digues savamment érigées. Les larmes se mirent à couler sur le vieux visage, brouillant la lumière, dénudant la comtesse. Un chagrin silencieux s'étala sur les joues.

Il ne s'arrêta pas quand la fin de la messe fut prononcée.
Il ne s'arrêta pas quand les vers de Chimera vinrent caresser le bois laqué.
Il ne s'arrêta pas quand Arielle se retrouva, sans qu'elle ne sache comment, dans la lumière offensante du dehors.

Fragile, elle chuchota quelques mots à Deedlitt alors qu'elle passait devant elle.


Merci, ma chère. Merci pour tout. Le Très Haut vous garde.

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Nanuccio
Emu le père Nanuccio repris en s'adressant à la comtesse

Merci à vous d'avoir été si proche du Très-Haut pendant ce moment de douleur. Je reste à votre servive !

Le prêtre s'inclina
Deedlitt
Elle le remercia d'un léger sourire et reprit.

Merci mon père, je vous rejoins dès demain dans votre office pour la suite des événements.

Puis elle entendît les mots de son amie de longue date, Arielle...Elle prit une main dans les siennes et le regard encore ému... Elle s'adressa à elle à voie basse.

De rien ma chère, c'était le moins que nous puissions faire pour lui. Puisse le très haut vous garder.

Elle trouva la lâcha la main qu'elle tenait avec compassion. Elle essaya de faire contre mauvaise fortune bon coeur, c'est avec bienveillance qu'elle s'adressa à sa chère Arielle.

Si vous souhaitez vous restaurer avant de partir, j'ai fais amener quelques collation en salle de réception. N'hésitez pas la route est longue et il vous faudra prendre des forces. si tout fois vous ne vouliez côtoyer personne, passez en cuisine on vous remettra de quoi faire la route le ventre plein.

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Chimera
Il serait bientôt temps de s'en retourner, mais elle ne pouvait partir sans avoir adressé quelques mots à sa cousine ainsi qu'à leur hôtesse, toutes deux visiblement très affectées par l'événement. Comment aurait-il pu en être autrement?
Elle s'approche donc doucement.


J'aurais aimé vous revoir, l'une comme l'autre, en des circonstances plus joviales... Le futur nous en réserve, je l'espère grandement. Il faut y croire...
Soyez quoiqu'il advienne assurées du soutien le plus complet de Vannes et de Bubry...

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