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Funérailles du 1er mars

Deedlitt
Des mots fort réconfortants venaient la toucher en cette fin de cérémonie.

Ô dame Chimera, merci d'être venu apporter votre soutient jusqu'en ces lieux. Je prierai chaque soir pour qu'il en soit en ainsi que la prochaine fois que nous nous croisions nous puissions nous retrouver autour de festivités. Pour l'heure, je crois que nous allons surtout nous en remettre au temps estompera quelque peu la douleur, enfin je le souhaite.

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gnia
La cérémonie avait glissé sur elle comme un mauvais rêve. Ce qu'elle avait tant redouté depuis cette aube maudite où elle avait recueillit le dernier souffle d'Erel prenait forme.
Il était temps de réaliser, de se faire à l'idée qu'elle ne vivait pas un cauchemar éveillée, que tout ce qui était fait ne changerait plus jamais, que l'on avait beau tenter de fuir, de cacher, de dissimuler, tout cela était bien réel.
Le cours d'eau, comme l'avait si bien décrit Deedlitt, s'était tari et ne coulerait plus jamais.
Tout comme Agnès ne parvenait plus à laisser sortir ses larmes. La source était tarie et ne coulerait plus jamais.
Bien piètre hommage à une rivière impétueuse au bord de laquelle il faisait bon vivre.

L'on ne se rend compte de ce que l'on perd que lorsque nous l'avons définitivement perdu.
Puisses-tu retrouver ta source et renaître dans le paradis solaire, Erel de Dénéré.

L'office prend fin. Elle ne trouve même pas la force de se lever pour s'approcher du cercueil. Des cercueils. Pas plus qu'elle n'arrive à les regarder tandis qu'ils quittent l'édifice.

Il semble se passer une éternité avant qu'Agnès se décide enfin à de s'extirper de l'ombre dans laquelle elle s'est réfugiée et de suivre au loin, ombre solitaire, le cortège.

Regard vide, une dernière poignée de terre qu'elle saupoudre lentement entre ses doigts.
Et tandis que, face à la mort, les humains cherchent désespérément un peu de chaleur et de réconfort, Agnès, elle, reste obstinément seule devant le trou béant. La main souillée de terre lui importe peu. Elle fixe la terre et le bois qu'elle recouvre partiellement avec une colère froide, comme si elle avait le pouvoir d'interdire à Erel de s'en aller.

Il faudra à présent vivre avec cette colère et cette culpabilité.
Les morts ne se réveillent pas.
Ainsi soit-il.

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"Ce qui t'a été donné te sera repris : ta vie entière sera rythmée par le deuil."
Agnès de Saint Just.
Comtessa do Béarn.
Vicomtesse de Bapaume, Baronne de Desvres, Dame de Seuiri et d'Herlies.
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