Ivrel_samford
-Dépêche-toi bon sang, je crois que ça a commencé !
Ivrel courait sur le parvis de la cathédrale et entraînait dans son sillage son ami Coemgen.
Les dalles de pierre raisonnaient sous les pas des deux hommes en retard.
Coemgen, entre deux soupirs, et non sans malice :
-Cest surtout la fin quil ne faudrait pas louper non ? Jadore ces petits « oui » exprimés souvent comme à regret, je me marre.
-Arrête de dire nimporte quoi, et puis tu vas bien te tenir cette fois-ci pas comme à Noirlac ou tout le monde ta vu perché dans la charpente. Jaime beaucoup frère Uriel et je ne veux pas desclandre compris ?
-Oui, Oui, tu mprends pour qui à la fin.
Ils sautèrent les dernières marches qui les menaient dans la Cathédrale . La musique les arrêta dun coup dans lantéglise. La grande nef se déroulait comme un grand tapis de soie fleuri sous leurs yeux, ; yavait du monde et du beau, les atours polychromes des belles dames rivalisaient déclats chatoyants et lançaient des flammèches irisées sur les grandes colonnes de pierre froide. On avait disposé des fleurs en bout de chaque travée de banc, linstant était solennel, magique, et même Coemgen, pourtant assez rustique, resta bouche ouverte et les yeux ronds.
-On fait quoi ?
-On dérange pas, je remonte sur le bas-côté, à droite, suis-moi sans bruit.
Mais Coem, lhomme des bois, marchait déjà comme un automate et sengagea sous la grande nef, des têtes se tournèrent à son passage, lhomme en vert comme une feuille égarée sur des pétales virevoltait en caressant les fleurs du bout de ses doigts émeraude. La grandnef lavala tout rond.
Sur le bas-côté et remontant parallèlement à son ami Coemgen, Ivrel semmêlait les yeux dans des chapeaux à plumes quil aurait aimé voir moins touffus, des chignons trop hauts, de Pise, des mousselines blanches à faire rêver les hommes perdus, on lui cachait des visages, des connus, et un adoré...
-Wamarine, ma fée, où vous cachez-vous ? dans le plus beau de ces paniers de roses jen suis certain.
_________________