[RP] vague à l'âme...

Amazone regarda Marie.

Ama descend ....c'est pas naturel tout ça ...viens je te dit, Moom et Thyl ne doivent pas rester seuls avec ces deux hommes ...

Amazone descendit comme lui demandait Marie. Mais chaque geste, chaque pas qu'elle faisait semblait irréel. Elle avait l'impression de ne plus être actrice de sa vie. Elle n'en était que la spectatrice. Elle alla vers Marie sans parler. Que pouvait-elle bien lui dire d'ailleurs? Dès qu'elle commençait à parler un sanglot dans la voix se faisait entendre et cela elle ne voulait pas le montrer. Marie avait son propre chagrin sans qu'Amazone vienne lui augmenter sa peine avec la sienne. Elle marcha avec Marie vers Morganne et Ithylic quand tout à coup elle sentit qu'ils n'étaient pas seuls, tout du moins une soudaine impression lui tomba dessus comme un boulet sur le dos. Une impression qu'on les épiait. Impression qu'elle avait souvent connu ces derniers temps depuis qu'elle était partit de Bretagne vers ses 17 ans. Depuis ce sentiment ne la quittait jamais. Mais là quelque chose de différent semblait se profiler à l'horizon. Et elle sentit le danger. Elle se mit près de Marie afin de la protéger mais de quoi? ............. elle n'en savait rien. Une chose était certaine, elle n'arrêtait pas d'avoir cette peur au fond d'elle, cette bonne peur qui vous oblige à la prudence. Amazone se mit aux aguets, la main sur son bâton et mettant son bouclier devant elle.
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Amazone1ere de son vrai nom Eowynn de Galway

Certes, le groupe se composait de quatre personnes alors que les gardes n'étaient que deux, mais quelle paire formaient-ils! Deux grands gaillards armés jusqu'aux dents, dont les cicatrises visibles semblaient leur donner un passé très belliqueux. Cela rappelait à Morgane l'allure de mercenaires qu'elle avait eu l'occasion de croiser dans son enfance ; de vraies machines à tuer...

Voyant qu'ils n'obtiendraient pas gain de cause, la jeune femme céda et sortit sa bourse. Non sans mal, car ses écus, elle y tenait. Comment manger sans? Elle regarda le garde avant de l'ouvrir.

Combien voulez-vous?

C'est 10 écus...

Morgane sortit les pièces et les lui tendit.

... par roulotte.

Bien sur... Suis-je bête. Et ceux qui voyage sans roulotte? Ils ont droit à un autre système de taxation?

Le visage de l'homme laissa apparaitre un sourire. Sourire qui semblait dire: "qu'est-c'que ça peut te faire? Tu vas me les donner de toute façon." Et c'est ce qui arriva. Le garde resta silencieux et Morgane n'eut d'autre choix que d'allonger les 10 écus manquants.

Voilà! Etouffe-toi avec...

Bien, passez maintenant. Magnez-vous.

Quel gros c... Les quatres amis remontèrent dans les roulottes et le convoi ne rencontra plus d'obstacle pour passer le poste frontière. Sur la bonne route et sauf, ils ne leur en avait couté que 2 jours de plus et 20 écus.
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Caché derrière les buissons, je m'impatientais comme toujours. Deux roulottes s'étaient arrêtées au poste frontière et quatre personnes en étaient descendues ; une grande majorité de femme, ce qui simplifiait les choses. Une des trois demoiselles me rappelait étrangement quelqu'un mais il m'aurait été bien difficile de dire qui. De loin, j'observais la scène se dérouler et attendais, aux aguets, un signe de Malik.

Si la voix des voyageurs ne se faisait pas toujours audible à cette distance, celle de Malik en revanche l'était parfaitement.

Bon sang, il cherchait encore à en avoir plus. Si le manège avait marché la première fois, ce n'était pas dit qu'il marche pour tous. Une des demoiselle haussa le ton, sans doute agacée par l'atittude désinvolte du garde. C'est alors que les souvenirs ressurgissèrent ; le passé me revint en mémoire. Sous le choc, je regardai les roulottes s'éloigner, l'éloigner de moi inexorablement, sans même lever un sourcil.

Cette nuit-là, je pris la décision qui allait changer toute ma vie: la décision de partir.

Les pensées se bousculaient dans ma tête, si bien que lorsque Malik vint me réveiller pour prendre son tour de guet, je n'étais pas encore endormi. J'attendis un vingtaine de minute avant de faire un mouvement en direction de mon cheval, histoire que les lymbes les emportent tous. J'avais ainsi le temps de réfléchir à tout ça, à ce qui m'attendait une fois que j'aurai déserté. Les gars me courreraient après, ils voudraient comprendre. Et, inévitablement, le chatiment que je mérite me saurait donné. C'était ainsi, c'était notre loi. Je l'avais accepté il y avait bien longtemps en entrant dans le cercle ; bien sur, je n'avais à cette époque pas compris l'importance du sacrifice que l'on me demandait. Mais une fois le serment fait, une fois le sceau inscrit dans la chair brulée, notre âme et notre corps appartenait au cercle, et ce jusqu'à la mort.

Je me disais alors que je la mettrais sans doute en danger ; mais comment rester là à ne rien faire, à continuer cette vie qui me dégoute, alors que je l'avais revu. Cela était peut-être un signe ; le signe que j'attendais. J'en avais déjà eu un lorsque la grange en feu me retenait prisonnier, et maintenant j'ai l'impression qu'il n'était pas aussi fort que celui que je venais d'avoir en ce jour.

Je regardai les étoiles, essayant de faire défiler les minutes plus vite. Des bribes de souvenirs, comme des détails, me revenaient en mémoire. Une vie d'enfant se redessinait dans mon esprit, comme si elle ne l'avait jamais vraiment quitté. Lorsque le moment fut venu, je détachai mon cheval et le fit avancer le plus silencieusement possible jusqu'à être assez loin pour pouvoir le monter sans bruits.

Et voilà, j'étais à présent sur les chemins, seul, à la recherche d'une personne qui peut-être ne me reconnaitrait pas et bientôt traqué par des gens qui eux ne m'oublieraient jamais, pas avant ma mort. Mais si tel était le prix à payer pour un peu d'espoir, je le paierais volontier.

Finalement tout se passa bien. Elle remonta dans sa roulotte. Pourtant cette impression étrange était toujours là. Elle sentait toujours un danger mais ne savait pas d'où cela venait. Elle avait déjà ressenti cela à Nancy quand Valois l'avait épié. S'en était suivi, un affrontement qui blessa Duke qui avait voulu la protéger. Elle commençait à en avoir assez de tout ces proches qui tombaient par sa faute. Elle commença à se demander si elle n'allait pas tout laisser tomber et s'enfuir loin de sa destinée, loin de ses ennemis. Elle voulait tant revoir Léo. Allait-il finir par l'oublier? Allait-il rencontrer une femme qui l'amenera à ne plus savoir qui est Amazone? Son coeur se serra à cette pensée. Elle voudrait tellement pouvoir lui dire qu'elle l'aimait passionnément, que son amour n'avait jamais cessé d'exister. Son coeur battait toujours pour lui et ce à jamais.
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Au petit matin, Morgane reçut une lettre. Tout en déjeunant dans sa roulotte, elle décacheta l'enveloppe et commença sa lecture.

Après avoir fini son repas et comme le convoi était forcé de stopper quelques temps en attendant des nouvelles des autorités Orléanaises, Morgane se rassit à sa table et entreprit de répondre au garçon.


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Moom et Marie avaient décidées de faire route dans la même roulotte cette nuit là laissant soins à Thyl de conduire la seconde.
Ama quand à elle, depuis le départ de Léo, tenait les rennes de sa maison ambulante.
Parlant tout le long du trajet ou se relayant pour conduire le cheval le temps que l'autre prenne quelque repos, les deux sœurs n'avaient pas remarquées qu'elles seules prenaient la direction d'Orléans.
Au petit matin, s'arrêtant aux portes de la ville quelle ne fut pas la surprise de Marie de constater que les deux autres roulottes n'étaient pas derrière...
Après avoir fait un rapide tour de reconnaissance, elle alla secouer sans ménagements Morgane qui s'était étendue un moment à l'arrière.

MOOM! Réveille-toi bonté divine!
Ama et Thyl ne sont pas là!
Ils ont due se tromper de route...
Ton Hibou est perché à ronfler sur le toit, envoie le vers Thyl qu'on sache si tout va bien.

Décidément, les événements ne faisaient que de se compliquer...
Marie regardait sa sœur les yeux larmoyants, en proie à un moment d'abattement mêlé de panique.
Et si les hommes à la poursuite d'Ama avaient réussi, et si ils avaient été tués...
Tout tournait dans la tête de Marie, comme une implacable mécanique ne conduisant qu'au désastre.
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Le retour d'Andréas avait réveillé beaucoup de souvenirs d'enfance que Morgane n'avait pas oublié mais auxquels elle ne pensait que rarement. Ces derniers jours, ses rêves tournaient autour de moments déjà vécus qu'elle se remémorait, certains pour la première fois. Ainsi, lorsque Marie se jeta sur la pauvre endormie pour la réveiller, Morgane entendit sa voix dans son rêve.

Les yeux de la jeune femme s'entre-ouvrirent un court instant pour se refermer aussitôt. Elle se tourna sur le côté, face au mur et dos à Marie.

Mmm... Laisse moi dormir...

Morgane bailla puis répondit "Tant mieux..." avant de se rendormir profondément.

Puis une nouvelle secousse, bien plus forte celle-là, la tira une bonne fois pour toute de son sommeil. Elle poussa sans ménagement Marie qui la secouait toujours, les mains solidement serrées autour de ses bras.

Mais lâche-moi! Non mais t'es bien nette?! Qu'est-c'qui s'passe?!

S"asseyant sur le rebord de son petit lit, la jeune femme se frotta les yeux puis s'étira. Ses yeux se posèrent ensuite sur Marie et c'est là que son visage affolé alerta la jeune femme.

On est attaqué?! demanda t'elle, le corps crispé et en alerte.

Marie lui ré-expliqua la situation et la jeune femme se détendit.

Ha, ce n'est que ça... Ca ne m'étonne pas de Tyl, il n'arrête pas de se tromper de chemin...

Elle haussa le ton, toujours fâchée par ce réveil musclé.

Envoie-leur un courrier si tu es si inquiète! Pas la peine de tomber dans les pommes pour ça non plus! Que veux-tu qui leur arrive, ils ont Andréas avec eux, non? Je serais toi, je m'inquièterais pour nous... On est que deux et on ne sait pas se battre, encore moins se défendre.

Morgane bailla à nouveau tout en se dirigeant vers la porte. Lorsqu'elle l'ouvrit, le soleil y glissa ses rayons. La plaine où elles s'étaient arrêtées la veille portait de jolies couleurs dorées ravivées par le jaune solaire.
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[A Blois]

Amazone avait continué son chemin vers Blois espérant y trouver Marie, Morgane et Ithylic. Elle fit le tour de la ville et ses alentours mais ne les trouva pas. Comment en était-elle arrivée à les perdre de vue? En fait, elle ne faisait qu'avancer sans but véritable. Elle ne pensait qu'à Léo. Où pouvait-il être à l'heure qu'il était? Elle décida d'aller à l'église comme à chaque fois qu'elle se trouvait dans une ville, pour réciter la prière du pèlerin en mémoire de Monseigneur Artmaniak.

Elle marcha avec tristesse jusqu'au parvis de l'église quand un pigeon- venu du ciel?? un signe??- se posa sur son épaule. Il avait sur lui un parchemin. Elle prie soin de lui retirer doucement puis se mit à la lire

Ses mains qui tenaient le parchemin, se mirent à trembler. Le sol commença à bouger et Amazone s'écroula à genoux terrassée par ce qu'elle venait de lire.

LEO!!! Une tristesse et un désespoir s'empara de tout son être. LEO!!! Puis un flot de larmes tombèrent sur ses joues et Amazone laissa sortir tout le chagrin qu'elle avait essayé de garder tout au fond d'elle. Je vous ai perdu à jamais. Elle pleura toute les larmes de son corps, elle pleura son amour perdu. Le temps semblait s'arrêter pour Amazone. Une envie de mourir s'insinua en elle. C'est alors qu'elle entendit les cloches sonner comme pour l'aider à sortit de sa torpeur.
Amazone se releva, entra dans l'église, s'agenouilla et pria, puis pleura et pria encore et pleura encore. Elle pria pour Léo.

Amzone avait réussi. Il était en vie mais elle l'avait perdu pour toujours. Puis une colère s'empara d'elle. Il s'était marié, lui qui ne voulait pas entendre parler de mariage s'était marié pour le meilleur et le pire. Amazone ne comprenait pas pourquoi elle ne rencontrait que des hommes qui ne voulaient pas se marier et quand il la quittait ou quand elle quittait , elle apprenait les fiançailles ou le mariage. Qu'avait-elle pour que les hommes la rejettent ainsi et ne veuillent pas se marier avec elle? Fallait-il qu'elle se donne entièrement? Fallait-il qu'elle se fourvoie dans le pêché pour les garder? Peut-être était ce un signe pour rentrer dans les ordres. Elle ne savait plus quoi penser. LEO, Pourquoi??? Elle se remit à pleurer à nouveau. Elle avait songé à tout faire pour le retrouver un jour et tout lui dire. Mais aujourd'hui tout avait changé. Il appartenait à une autre femme. Amazone n'était plus rien que l'ombre d'elle même.Adieu Léo, je ne vous oublierai jamais.
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Amazone1ere de son vrai nom Eowynn de Galway

[DANS LES GEÔLES D'ORLEANS]

Bloqué dans les geôles d'Orléans, Ithylic entreprit d'écrire une lettre à sa douce pour la rassurer. N'ayant pas d'encre, il se fit une petite entaille dans un doigt et lui écrit avec son sang



Il embrassa la lettre avant de l'accrocher à la patte d'un pigeon à qui il souffle :

Trouve mon aimée... fais vite..
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[Carnet d'un Démon]


Le soleil était au rendez-vous cette après-midi là. Tous, nous étions sorti des roulottes pour en profiter. Assis dans les herbes, adossé à un arbre, je regardai Moomin et son amie parler couture. L'une fabriquait une houppelande pour l'autre et les discussions coloris-tissus allaient bon train. Faisant mine de faire une sieste, je n'arrivais pourtant pas à me changer les idées. Toutes mes pensées tournaient autour de ma mort prochaine. Impossible malgré tout d'imposer aux autres d'accélérer la cadence sans les alerter.

Mon seul souhait était de parvenir à destination avant l'ultime confrontation où je devrais répondre de mes actes. J'espérais que mes nouveaux compagnons puissent être épargnés mais je savais au fond de moi que les gars n'épargnaient jamais personne. Il me faudrait fuir les roulottes pour espérer sauver leurs vies, mais en avais-je vraiment l'envie ; qui d'autre combattrait à mes côtés si ce n'était eux? Cela parait égoîste, certe, mais que m'importait leurs vies si la mienne avait connu sa fin? Je ne m'étais plus soucié de la vie de quiconque depuis bien longtemps ; si longtemps que je ne me rappellais même plus l'avoir fait un jour.

Profondément enfoui dans mon seul sac en toile, je délogeais un petit carnet qui me servait de journal. Les gars avaient d'ailleurs l'habitude de me charier avec ça en m'appelant le scribe. J'y répertoriais pas mal d'évènements tragiques causés par notre troupe. Je me disais que cela contribuerait à notre légende. Mais quelle légende... Maintenant, je préférerais que ma mort fasse aux vivants m'oublier plutôt que de laisser une trace si néfaste. Le feuilletant d'un bout à l'autre, j'en lus quelques passages.

[Quand la Chasse est ouverte: Jour 1]


Tout le monde se réveille sur une surprise de taille: Plus trace d'Andréas ni même de sa monture et Chen n'a pas été réveillé pour son tour de garde. Un instant je pense au pire mais je me ravise ; cela ne pourrait arriver à aucun d'entre nous. Les autres discutent, s'interrogent et je m'éloigne en direction des chevaux. Son sac n'est plus là...

Même si je ne veux le croire, je me résigne alors: Andréas est un déserteur. Je sais ce qui l'attend et quel est notre quête alors. Ce n'est pas de la tristesse que je perçois en mon âme à cet instant, plutôt de la déception. Moi qui l'avait proposé comme héritier de Zgarek je me trouve bien bête maintenant. Un membre qui déserte est un acte impardonnable auquel les autres membres n'auront cesse que de réclamer vengeance, Le Chef qui déserte est une ignominie qui mérite châtiment à la hauteur de la disgrâce faite au cercle que nous formons.

Des traces de fers sur le sol terreux en direction de l'Ouest. Nous savons à présent vers où il s'est dirigé. Nous pensions rester quelques jours encore, le temps que les gardes viennent prendre leur tour au poste de contrôle. Maintenant, je ne sais vraiment ce que nous devons faire. Rester quelques jours et profiter des écus facilement obtenus ou se jeter sans attendre à la poursuite du chacal au risque de manquer de vivres et de devoir s'arrêter tout près du but. Naturellement, je repars en direction de mes camarades et je donne les ordres. C'est d'ailleurs sans broncher qu'ils y obéissent.

Si la cueillette est bonne, nous ne resterons pas sur place plus de 3 jours. C'est plus qu'il n'en faut pour un guerrier comme Andréas, je le sais, mais je n'ai pas le choix. Il paiera un jour, c'est la seule évidence pour l'instant.


[Jour 5]


Il nous a fallu plus de temps que je ne l'aurais voulu mais soit, maintenant nous avons de quoi subsister plusieurs semaines et pouvons nous concentrer sur notre quête: retrouver le traitre. J'ai pris la tête du groupe avec le consentement général. Certains m'avaient proposé comme héritier de Zgarek mais j'ai préféré ne pas faire d'ombre à Andréas. Certes, il est plus jeune que moi mais déjà à la mort du Chef je pouvais ressentir sa puissance et son potentiel. Ce gâchis me rend presque malade ; il avait tous et il a tout détruit. Tant pis pour lui, il sait ce qu'il perd et il sait ce qu'il gagne: un cercueil et une tombe.

Arrivés à Dijon, on se fait tout petits. Pas mal de nos détroussés s'y trouvent et personne ne souhaiterait une confrontation, ni nous ni eux. Voilà à quoi ce chien nous réduit: se déplacer tel des vermines, cachés sur les chemins, ne pouvant se ravitailler avant les prochaines villes. En poussant sur les montures, nous arrivons à Langres dans la nuit. Près d'une auberge, on les attache ; les pauvres bêtes ont bien mérité un peu de repos et des soins. Quant à nous, je décide de nous octroyer une nuit complète de sommeil en nous payant des chambres. Ce soir-là, je dors d'un sommeil sans rêves.


[Jour 6]


C'est dès le levé du soleil que nous reprenons la route. Pas le temps de trop nous attarder car il nous faudra faire un long détour s'il s'avère que le chien n'a pas emprunter la route vers le Nord. C'est Joinville qui nous accueille en fin d'après midi, nous laissant le temps de visiter les tavernes. Tout en commandant les chopes, discrètement, je pose des questions au gens qui m'entourent sur un éventuel étranger se déplaçant seul. Au marché, idem, toujours les mêmes questions:

"- Vous n'auriez pas vu un homme ces jours-ci? Vous savez, un de ceux qui font peur... Un peu comme moi quoi. Une cape grise sur les épaules et une longue épée au bout sculpté. Cheveux bruns et yeux marrons.

- Mon bon m'sieur... J'en ai vu des centaines des gars comme c'que vous m'parlez là. J'saurais pas dire par où ils sont tous allés.

- Ouais... Merci quand même..."

A la sortie de la ville, le groupe attend les retardataires pour le départ. C'est là que je vois des roulottes, les mêmes types que celles croisées lors de la cueillette. Je m'en approche et un grand gars vient de suite à ma rencontre.

- C'est pourquoi?

La voix grave et pas l'air amical le gars. Pas bien grave vu que moi je ne devais pas en avoir plus l'air.

- Y'a trois roulottes qui voyagent en Bourgogne. Des roulottes qui ressemblent beaucoup à celles qui sont là. Ce serait pas des gens de chez vous par hasard?

- Des ennuis avec eux?

- Non, non... Du tout. On se demande si un de nos amis n'a pas suivi leur groupe, c'est tout. On s'inquiète un peu si vous voulez tout savoir.

Le gars me scrute et me regarde de bas en haut. Après un instant de silence où il doit surement peser le pour et le contre, il me répond finalement:

- Non, pas de chez nous mais on connait. On leur a vendu la marchandise.

- Ha... Et... vous savez vers où ça voyage?

- Ouais si on veut. Quelque part vers les côtes, une des dames veut voir la mer.

- L'Océan...

- Hein?

- Rien, rien. Merci de l'info c'est sympa.

Sans plus de politesses, chacun retourne auprès des siens. Je sais maintenant où il se dirige et nous nous sommes trompé de chemin. Mais qu'importe, je n'aurai jamais pu être mieux dirigé si cela n'avait pas été. Rien me le prouvait mais je sentais que je tenais le bon bout. Sur ma carte vieillie, je montre du doigt notre nouvel itinéraire. Les gars l'enregistrent et nous repartons direction... l'Ouest.

Amazone, seule

Amazone avait envoyé un pigeon à Morganne pour lui dire qu'elle voulait prendre la direction de l'Anjou. Elle espèrait passer par Craon afin d'y revoir une ancienne amie à elle. Cette amie, Amazone l'avait rencontré à Nancy. Elle avait été la fiancée de son frère et pour des raisons qu'elle préférait ne pas savoir, ils s'étaient quittés.

Amazone partit de Blois pour Tours, puis Chinon. Elle continuait de prier dans chaque église qu'elle rencontrait et essayait d'oublier la triste nouvelle du mariage de Léo. Elle se demandait toujours si elle n'allait pas finir par rentrer dans les ordres mais elle fit une promesse à un homme qu'elle avait rencontré à Cosne. Un homme touchant et profondément bon. Il lui vouait des sentiments qu'elle ne pouvait pas concevoir à l'heure actuelle. Son coeur et ses pensées étaient encore tournés vers Léo. Elle ne lui donna pas de faux espoirs mais accepta son amitié. Il avait la galanterie de ne pas lui demander plus que cela. Depuis ce jour, ils entretenaient une correspondance et lui apprit son intention de rentrer dans les ordres apr ès son voyage en Bretagne. Il lui fit donc promettre de ne pas se hâter dans sa décision et de passer par Cosne dès son retour afin qu'ii puisse lui parler. Il avait apparemment des arguments à lui soumettre qui pourraient la faire changer d'avis.

Amazone aimait beaucoup correspondre avec lui. Il lui était de bons conseils et trouvait toujours les bons mots qui permettait à Amazone de ne pas perdre pieds. Il lui faisait penser à Léo d'un certain coté. Etait-ce un signe justement qu'elle rencontre un homme tel que cet homme au moment même où Léo retrouvait la femme qu'il épousa sur le bateau? Signe ou pas, elle savait qu'elle avait un ami à qui elle pouvait se confier en plus de sa très bonne amie, Marie. Mais Amazone ne voulait pas rajoutaer à la souffrance de Marie sapropre souffrance, c'est pourquoi elle ne voulait pas lui dire tout ce qu'elle ressentait afin de ne pas la blesser.

Marie! Sa chère Marie avait suivi sa soeur et elle lui manquait. Mais elles se retrouveraient bientôt et elles pourraient à nouveau se parler, rire et maudire la terre entière. Elle sourit à cette idée.
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Amazone1ere de son vrai nom Eowynn de Galway

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Andreas voyageait à leurs côté et qu'Ama les avaient quittés.
Marie regrettait son départ, surtout la sachant seule à présent et de plus désemparée par l'annonce du mariage si subit de Léo...
Mais que lui avait’ il prit à celui là! Décidément les hommes étaient étranges et ne savaient pas ou se trouvait le bonheur...

Quant à cet Andréas, bien que sa sœur Morgane lui affirmait le connaitre depuis toujours et être son amie Marie le trouvait étrange et ne parvenait pas à lui accorder sa confiance.

Il était souvent taciturne et ne parlait que peu, ses regards étaient tantôt perçants à vous glacer le sang et tantôt dans le vague, comme si une sombre obsession lui trottait dans la tête.

La brune n'était pas à son aise depuis que cet homme les avait rejoints, elle ne pouvait s'empêcher de rester aux aguets.
De plus il était tout de même étrange qu'il débarqua ainsi après des années d'absence, il restait évasif quand Morgane lui demandait de parler de ce qu'il avait vécus durant ce temps, peu de détails comme si il cherchait ses mots, ou bien des récits ubuesques que seule Moom semblait croire...
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Près du chemin de terre, un panneau qui annonçait aux lecteurs leur entrée en terres d'Alençon. La prochaine étape était toute proche et c'était tant mieux ; les chevaux avaient du faire de gros efforts pour nous permettre de gagner quelques heures et perdaient maintenant de la vitesse. Même la monture svelte d'Andréas perdait en aisance. A Verneuil, les roulottes pénétrèrent l'enceinte de la ville sans souci. Les chevaux étaient épuisés, nous avions faim et le peu d'argent dans nos bourses finit de nous convaincre de nous arrêter pour la nuit.

Bien, bien, bien... dis-je, regardant les villageois déambuler autour de nous. Et si l'on se cherchait un coin tranquille ou laisser les roulottes?

Andréas me regarda.

Faites, pendant ce temps je vais aller prendre une chambre pour la nuit.

Ho non, mais... Attends, tu ne vas pas te la jouer solo! Reste avec nous!

Je regardai Tyl puis les roulottes, puis Marie. Il n'avait pas été aisé d'accommoder tout le monde sur les routes. Nous n'avions que deux roulottes qui auraient servi parfaitement si notre groupe avait été constitué de deux couples mais ce n'était point le cas. Au contraire, je sentais une légère animosité de la part de Marie envers le jeune homme qu'elle ne connaissait pourtant pas. Cela m'attristait car, même si le garçon que j'avais connu avait bien changé depuis nos adieux, quelque chose en lui me faisait sentir qu'il était toujours bien là, enfoui dans l'âme de ce jeune adulte qui maintenant vouait sa vie au commerce. Tout du moins, c'est ce qu'il nous avait confessé un soir autour du feu. Après moult essais de ma part, il avait fini par répondre à une des mille questions sans réponses que j'avais déjà posé."Il vivait sur les routes avec d'autres marchands et se faisait mandater parfois par des autorités locales pour le transport de denrées."

Malgré ma frustration, je comprenais sa réticence à évoquer son passé. Pas un mot sur ses parents alors qu'à son départ, il y a de cela 10 ans, son but était de les retrouver. Je présumais alors qu'il n'y était pas parvenu et ne voulait pas rajouter à sa peine. Lui, par contre, me posa la fameuse question des paternels: "Où sont-ils? Vont-ils bien?"

Ma foi, aussi bien que Dieu le veut. lui avais-je répondu.

Mes parents, et ils le savait bien, n'avaient jamais été des plus prompts à montrer leurs sentiments, encore moins une quelconque émotion. La famille dont je rêvais, je la trouvais chez mon voisin, le petit Andréas qu'il était alors, enfant unique d'un couple d'éleveurs de moutons. La mère était fille de paysans et avait toujours vécue sur les mêmes terres. Le père, plus vieux que son épouse d'une dizaine, avait déjà connu une première vie en tant que marin. Il s'était retiré dans les terres après avoir survécu à un nauvrage qui lui avait laissé des séquelles. C'était avec ferveur et enthousiasme pourtant qu'il nous contait les aventures de son équipages, comme un homme qui avait touché du doigt son rêve le plus cher et en avait gardé un goût d'inachevé sur les lèvres.

Tu devrais leur donner de tes nouvelles.

Oui, oui... Ils vont s'inquiéter sinon ; tu les connais...

Mon ironie l'avait fait sourire et là je me rendais compte que c'était la première fois qu'une expression de joie se dessinait sur son visage. J'eus l'occasion d'en apercevoir une seconde lorsqu'une nuit nous croisâmes une petite groupe de gens du cirque encore vêtus de leurs tenues colorées et qu'un d'eux me fit hurler tellement il ressemblait aux monstres de nos histoires d'enfance. Ces ignobles ogres au visage blanchi et à la bouche difforme qui gesticulent et rient pour mettre à l'aise les petits enfants avant de les dévorer tout crus.

Mais passons là sur mes phobies car elles sont multiples. Je disais donc que nous nous retrouvions en terres d'Alençon, contraints de passer la journée et la nuit à Verneuil. Je ne voulais laisser Andréas à l'écart du groupe mais la place dans les roulottes manquait cruellement.

Et si nous allions tous à l'auberge cette nuit?

Les têtes de mes compagnons se firent dubitatives. Nous n'avions déjà que peu d'argent pour nous nourrir convenablement et voilà que la fantoche de Moomin proposait encore une extravagance ; qui plus est, une extravagance qui coûte cher...

Alleeeez! Ce serait agréable de dormir dans des lits bien épais pour une fois et de ne pas sentir la dureté du bois juste en dessous.

Les lits des roulottes sont très bien.

Je sais... Mais je n'ai pas envie de te laisser seul...

Je préférai lui avouer la vraie raison qui me poussait à nous conserver tous ensemble. Je ne voulais pas qu'il se sente plus à l'écart qu'il ne l'était déjà. Si seulement les deux autres pouvaient voir en lui ce que je voyais, ils ne l'ignoreraient plus, et lui se sentirait plus à l'aise auprès de nous.

Entendu... Tu n'as qu'à venir avec moi louer une chambre pendant que tes amis s'occupent des roulottes.

"Mes" amis... Je me doutais que c'était là ce qu'il ressentait. Jamais encore il ne leur avait adressé un mot. Je sentais que créer des liens entre eux allait être une tâche bien périlleuse...
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Une lampe à huile sur une table de chevet, une armoire mal vieillie dont la porte ne fermait plus et un lit un peu trop haut mais confortable vu le reste. Tel était ma chambre pour la nuit. Loin de moi l'idée de me plaindre ; pour le peu d'écus que j'en avais donné j'en étais bien content. Près du lit je me dirigeai et y posai mon sac pour en retirer quelques affaires.

On va se balader un peu? Avais-je proposé à Moomin, espérant trouver une taverne où boire quelques chopes.

Elle avait acquiescé, quittant le pas de la porte pour s'installer sur le lit.

Je n'en ai pas pour longtemps. Je vais prendre quelques affaires et laisser le sac ici.

Je sortais divers armes sous les yeux écarquillés de la demoiselle. Je ne pouvais lui dire de quitter la pièce et de m'attendre au rez-de-chaussée, et puis, je ne voyais pas l'utilité de lui cacher ça. J'espérais juste qu'elle ne posasse pas trop de questions à ce sujet.

Tu sais te battre? Tu as l'air au point en tout cas...

Et non, impossible pour elle de ne pas poser de question... Pour être sincère, je m'en doutais, mais bon... Je levai les yeux vers elle et la regardai. Le silence s'installa quelques instants ; je ne savais trop que dire, quoi répondre.

Qui ne sait pas.

Je répondis dans le vague, comme à mon habitude. Le plus souvent, elle ne s'arrêtait pas de parler pour si peu et la discussion passait d'elle-même à autre chose.

Moi, je ne sais pas. D'ailleurs...

Elle louchait étrangement sur une des dagues que j'avais aligné sur le lit. Lentement, elle tendit le bras pour en saisir une ; action que je stoppai en lui attrapant le poignet.

Attention... Ca coupe.

Ra, je le sais bien... Je n'ai plus 6 ans, merci bien.

Elle se tue, puis:

Tu m'apprendrais? Je veux dire... quelques trucs quoi. Les plus rudimentaires.

Je ne savais pas pourquoi mais je me doutais qu'elle allait en venir là. Je soupirai, mal à l'aise à l'idée de lui dire non mais peu enthousiaste à celle d'accepter. Les femmes ne savaient pas se battre, c'était une chose convenue de tous. Je ne voulais pas lui donner de faux espoirs, elle n'allait réussir à rien et me faire perdre mon temps ; temps que je n'avais plus par ailleurs. Je restais là à aligner les lames tandis qu'elle me regardait, cherchant les mots justes pour ne pas l'attrister.

A quoi cela te servirait-il? Tu as Tyl, non?

Et alors? Ca ne change rien.

Si, ça change tout. C'est au mari de protéger sa femme.

Je la vis lever les yeux au ciel. Ses parents lui avaient toujours laissé faire ce qu'elle voulait, comme s'ils avaient eu un garçon. A l'époque, l'âge de la petite empêchaient les gens de trop critiquer ce choix mais maintenant qu'elle était devenue femme, j'aurais cru qu'elle se serait assagie. A son regard je me doutais alors qu'il n'en était rien.

Ce n'est pas mon mari de toute façon. Alors la question ne se pose même pas.

Je la regardai.

Dame Morgane n'est point mariée?

Ne me fais pas la morale, tu veux...

Et bien... Moomin la lubrique... Depuis quand es-tu devenue si concupiscente?

Elle haussa le ton:

Et toi, depuis quand es-tu devenu si con?! Elle soupira. Tu sais quoi, oublie...

Alors qu'elle se dirigeait vers le porte, je me mis à rire. Mes mots l'avaient agacé, peut-être même blessé alors qu'au fond je m'en moquais. Nous n'avions ni l'un ni l'autre prêté grande attention aux enseignements de nos sages, ce n'était pas maintenant que j'allais passer pour ce que je n'étais pas.

Tu sais... lui dis-je, la faisant stopper dans son élan et se tourner vers moi.

En Provence, j'ai payé des femmes de joie pour leur corps. En Helvétie aussi d'ailleurs... Ho et en Grande Bretagne. J'ai aussi promis mariage à certaine pour des faveurs. Et à d'autres... disons que je n'ai eu besoin ni d'argent ni de mensonges. Alors ne m'en veux pas car je plaisantais.

Je te pardonne si tu m'apprends.

Tenace hein... Mais moi aussi. En plus tu ne m'en veux même pas tu fais juste ta fâchée, je te connais. Tu n'as pas besoin d'apprendre à te battre. Tu voyages avec deux hommes pour te protéger c'est plus que n'ont certaines.

"On ne peut compter que sur soi." fut sa réponse. Les derniers mots que j'avais prononcé avant de lui faire mes adieux lorsque nous étions enfants. A cette époque là, je pensais pouvoir tout faire et tout vaincre par moi-même ; j'avais bien tort...

Bien... Première leçon demain matin avant le départ. Tâche de te lever.