Courrier posté avec l'accord de l'expéditeur.
Au petit matin, Morgane reçut une lettre. Tout en déjeunant dans sa roulotte, elle décacheta l'enveloppe et commença sa lecture.
Citation:Bonjour Moomin,
C'est avec beaucoup de joie que j'ai reçu de tes nouvelles. Je m'avoue peu surpris de savoir que tu as quitté St-Dié. Notre village natal, malgré plusieurs efforts soutenus, semble voué à rester un hameau pauvre et sans âme. Ainsi donc, tu comptes aller en Bretagne reconduire Amazone 1ère et son amant du moment. Voilà une noble mission. Mes salutations d'ailleurs à cette chère Amaz que je n'ai plus revu depuis son départ pour Nancy. J'espère que les brigands seront cléments avec votre petit groupe.
De mon côté, bien que ma résidence soit à Lausanne, voilà fort longtemps que je n'y mets plus les pieds. Beaucoup de mes amis helvètes sont parti guerroyer en Provence et d'autre sont morts pendant la croisade contre Genève. La ville que j'ai quitté jadis pour revenir à St-Dié ne ressemble plus du tout à celle que j'ai retrouvée. Dans un premier temps, je me suis exilée à Sion avec une amie, mais rien n'y a fait, l'ennui m'a vite gagné, Sion étant une sorte de St-Dié helvètes.
J'ai choisi de prendre la route un matin sans en avertir personne... Tessduclos, mon amie, ne m'aurait probablement pas suivi puisque sa famille est à Sion. J'avais en tête d'aller rejoindre les troupes helvètes qui se battent pour la liberté de la Provence et de Gênes. Je ne sais pas si ce conflit est parvenu à tes oreilles, mais la Provence, Gênes, la CH et la Catalogne se sont unis pour défendre leur liberté contre Milan, la France et le Portugal. La FC semblait vouloir se ranger avec la France, mais le récent pillage de Dôles à freiné ses ardeurs. La Lorraine n'a pas de position connue et je reviendrai plus loin sur celle de la Savoie.
Mon voyage aura été de courte durée. Je me suis arrêté dès ma première étape: Annecy. En effet, le temps d'une soirée en taverne, je me suis trouvé un nouveau défi: séduire Isys la charmante tribun de la ville. Elle se vantait d'avoir une longue réputation de célibataire endurcie et que tous les charmeurs qui avait tenté de conquérir son lit avaient, sans exception, mordu la poussière. Tu me connais, je suis un coureur de jupons professionnel, et j'ai une réputation que je n'ai pas fini d'étendre à travers tout le SRING...
Voilà deux semaines que je suis dans cette ville savoyarde et disons que je suis loin de m'ennuyer. La Savoie qui officiellement était neutre dans le conflit provençal a toutefois envoyer des soldats se battre aux côtés des Français. La réplique de Gênes n'a pas tardé. Les troupes italiennes ont pris la capitale, Chambery, avec beaucoup de facilité et ont entrepris le siège de Annecy. Je me suis inscrit parmi les volontaires pour défendre les murs. Inutile de te dire que le brigadier de la ville ne voit d'un bon oeil un Helvète-Lorrain qui se bat contre des Gênois. Il croit que je suis un espion et il refuse de m'émettre un laissez-passer pour que j'ai droit de séjour en Savoie. En fait, lorsque la guerre sera fini, peu importe qui gagnera, je vais me retrouver en procès. Par chance pour moi, il s'avère que cette chère Isys, qui n'est pas indifférente à ma personne, est, en plus d'être tribun, une noble savoyarde, une officier dans l'armée et une proche du prévôt. Elle a plaidé en ma faveur pour que j'obtienne un droit de séjour et que je ne soit pas expulsé ou mis en procès. J'attends toujours la réponse du prévôt.
Enfin, hier, après 4 jours d'assauts contre Annecy, le verdict est tombé. La Savoie a capitulé. Le conseil de Chambery a négocier la rétrocession de la capitale, le non-pillage de celle-ci, le retrait des troupes gênoises contre une position neutre réaffirmée et la mise en procès de tout les Savoyards partis se battre en Provence. Annecy a tenu le coup, mais les Savoyards ont hontes de leur défaite.
J'ai donc l'intention de rester à Annecy quelques temps encore. Isys me résiste toujours et je ne compte pas la quitter sans lui laisser un goût de la Lorraine. Merci bien de ton invitation de venir te rejoindre, mais même sans Isys, je l'aurais probablement décliné. Tu sais bien que moi et ton amoureux, Tyl, nous ne sommes pas en très bon terme et pour que ton voyage soit le plus agréable possible, il est mieux que je garde mes distances. Malgré tout, salue Marie et lui de ma part. Bon voyage et faites gaffes de ne pas rencontrer Lory.
Au plaisir d'avoir encore de tes nouvelles,
Meist