Belialith
Roland :
Heu... quoiqu'on fait maintenant? Eh bah on refile les ennuyeux emissaires diplomatiques inclassables à l'ami Roland... bien fait pour ta tronche tiens... pour toutes tes cuites prises en Suisse mon vieux, v'là que je t'offre l'Eglise sur un plateau... allez amuses toi bien ya du gratiné... ahem... prenons l'air sérieux :
Roland, voici le révérend père Thomas de Volvent, représentant de sa Sainteté le Pape en Alençon, ainsi que son secrétaire... il y a également deux gardes qui ont été conduits par le palefrenier à l'étable.. heu enfin... bref... je te les laisse, voilà voilà ... oh! ciel! Je dois faire mon salut en accomplissant mon devoir de garde à la porte de la Chancellerie, veillant sans relâche, quelle vie de sainteté saine et joyeuse vraiment... donc je vous laisse... voilà voilà ... au revoir mon père...
Et Barthélémieux s'en fut à toute allure.
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Thomas de Volvent :
Loin d'être dupe, le Père Thomas sentait qu'on se moquait de lui. Une sainte rage monta dans ses yeux et il pensa : ca manque de bûcher tout ça... Il s'inclina devant l'homme en face de lui, messire Roland qu'il ne connaissait point et dit d'un ton clair et calme :
Ravi de vous rencontrer. Je suis venu me présenter, Père Thomas de Volvent, pour servir Sa Sainteté Eugêne et entretenir entre le fier et beau duché d'Alençon et notre Grandiose et Majestueuse Eglise Suprême (Qui va diriger le monde) les habituels liens d'amitié et de compréhension qui firent notre coopération passée. J'espère être à la hauteur de faire en sorte que notre coopération future soit toujours sous les meilleurs auspices et fructueuse.
Le Père Thomas s'inclina de nouveau et attendit la réaction de l'homme en face de lui... Pour l'instant, il ressentait la désagréable impression de faire tout cela pour rien... il esperait que Roland lu fasse changer d'avis.
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Roland :
Roland avait été un peu éberlué en voyant le grand trouble deBarthélémieux (l'insolation sans doute) puis l'entrée d'un père à l'air vachement classe (et friqué), d'un autre minable et d'un espèce de colosse précambusien du dernier débile.
Là ou il en fut comme deux ronds de flancs c'est quand le prêtre lui débita son discours enflammé. Il ne put que balbutier :
Euh... sûrement mon père, sûrement... vous avez raison sans doute... sauf que moi je ne suis que garde à la chancellerie chargé de vous accueillir alors les liens d'amitiés et de coopérations qui firent notre compréhension passée... maintenant si vous voulez prendre place dans les fauteuils, demander un verre de quelquechose et un quelque chose à manger en attendant le chancelier je veux bien, hein... ------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Thomas de Volvent :
Le Père Thomas prit un air patient et dit d'une voix morne...
Soit, du vin... Antoine !
Il vit son secrétaire passer un doigt sur un coffre, et l'afficher. Il était plein de poussière. S'éloignant du simple garde, il s'approcha du jeune homme squelettique qui regardait, dégoûté, son doigt à jamais souillé... Il lui chuchota :
C'est bien la dernière fois que je vous le dis, mon fils : cessez de faire votre fillette gâtée. Certes ce n'est pas le luxe et les apparats de Rome, mais c'est ici que nous travaillerons, voyez vous ? Et puis...
Il baissa de nouveau la voix, et pas plus haut qu'un murmure, les yeux fuyants vers les portes aux alentours, pour vérifier que personne ne venait, il dit :
N'oubliez pas notre mission, par Saint Hubert ! Restez à votre place, et notez tout ce qui sera dit avec le Chancelier voulez vous ?
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Bélialith :
Une cavalcade, suivie d'un piétinement et des cris, la Blonde est de sortie.
Reviens ici ! Mais reviens, je te dis ! Demat ici !
Touffe de poils qui se glisse dans la pièce. Appartenance quasi-indéterminée. Et voilà la Blonde qui suit manquant renverser Roland pour se jeter sous une commode à toutes volées, jupons et mèches dorées mêlées, jetant sa canne dans les bras du pauvre Roland pour mieux s'aplatir.
Demat ! Sors de là !
Coup d'oeil en arrière et sourire au Garde.
Bonjour Roland !
La jeune fille de retourner à ses affaires sous la commode avant de faire un arrêt sur image, si Roland est là , cela veut dire qu'il y a quelqu'un. Demi-tour droite mon Général, et la Blonde de faire un arrêt sur image en tombant sur deux personnes qui lui sont tout à fait inconnues mais qui ont ce petit je ne sais quoi qui fait qu'on sait de quel milieu ils sont originaires. D'un revers de la main, la jeune fille balaya le dessous de la commode pour attraper le fugueur qui n'était autre qu'un petit Terrier qu'on lui avait offert durant sa convalescence. Une fois, le fugitif plaquée contre sa hanche, la canne bien en main, la jeune fille plongea dans une révérence qu'elle aurait espéré parfaite pour effacer quelque peu le manque de savoir-vivre dont elle avait fait preuve en entrant.
Pardonnez moi, mon père pour cette intrusion fort peu distinguée, mais j'ai eu si peur qu'il se sauve.
On aurait pu lui faire affronter une horde de dragons, une centaine de Georgette, des soldats assoiffés de sang, qu'elle aurait plus de courage que là , devant un homme de Dieu. Ces hommes d'église avait ce pouvoir-là d'ôter à la jeune Duchesse d'Escouché sinon toute dignité au moins toute fierté mal placée. Un regard furieux au chiot, un sourire contrit au dignitaire de la Remarquable et Resplendissante Toute Puissante Eglise. Si Angelica rentrait à coup sur, elle aurait le droit à un regard de désapprobation. Saleté de chien, quel cadeau..
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Roland :
Roland se dirigeait vers la porte pour accéder au désir du révérend père quand il fut pour le moins secoué par une tornade-sur-pattes, mais plus encore par ene tornade blonde. Recevant la canne dans l'estomac, ce que so petit foie si fragile prit fort mal, par contrecoup, il maugréa en réponse au "bonjour Roland" lancé par la dame en qui il avait reconnu la terreur du soir de la réception :
pfff... ça été duchesse et ça sait même pas tenir un chiot en laisse...
Puis, déposant la canne contre un fauteuil libre, il partit quérir vin et chancelier. Le plus uregent arriverai en premier, à n'en pas douter...
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Angelica
Avertie par un Roland décidément geignard ces temps-ci, Angelica fut avisée qu'elle risquait de trouver, non seulement deux clercs dont l'un semblait tenir l'autre en laisse, mais également une furie blonde bien connu du personnel alençonnais qui, elle, ne tenait pas son animal en laisse. En femme organisée, Angelica prévu donc quantités de vin et de verres en conséquence et chargée du lourd plateau, se dirigea vers le salon d'accueil. A son arrivée elle vit la jeune femme qui semblait quand même un peu gênée, tout de même c'était la moindre des choses! Et qui se tenait devant les deux clercs. Elle avait eu le temps d'apercevoir celui qui semblait mener le duo à la messe à Alençon, quand elle y allait avec sa mère.
S'interdisant tout commentaire, elle pénétra d'un air digne dans le salon...
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Thomas de Volvent:
Le Père Thomas vit une...boule de poil rentrer à toute vitesse dans la pièce. La chose traversa l'endroit pour se terrer sous un placard. Aussitôt un cri strident et aigû lui vrilla les tympans et le prêtre fit un bon de côté. Antoine s'était mis à sauter partout, pour éviter la bestiole assoiffée de sang et de chair qui était entrée... L'air de mépris que lui renvoya l'Ambassadeur du Pape le fit taire. Le secrétaire, néanmoins continuait à trembler comme une feuille, s'étant caché derrière le gorille qui lui servait de garde. Celui çi, le regard stupide, ne semblait rien comprendre à la situation... Il dit avec son habituel accent de teutonique :
Ya ya... Une petite chien très très mignonne !
Un chien, pensa le prêtre en se rappelant avec nostalgie les couloirs feutrés du Palais Romain de son frère... Puis entra de nouveau quelqu'un, une jeune femme, une blonde, posée sur sa canne. Il la reconnut aussitôt, l'ancienne duchesse Belialith, qu'il avait aperçu à Rome, et au château d'Alençon. Elle le salua, et il lui renvoya son salut. Voilà quelqu'un qu'il appréciait. Haine des hérétiques, physique parfait, chevelure blonde héritée des vikings certainement, croyante et fidèle à l'Eglise. Il sourit quand elle expliqua le pourquoi de sa venue, la canne à la main, et le chien contre sa hanche.
Hé bien ma foy, furieuse chose que vous avez là ma fille !
Le garde était parti chercher du vin. Mais déjà une autre personne entrait, un autre femme. Qui ne parla pas...
Alors, ma fille, comment vous portez vous ? Est ce une canne que je vois là ? Vous n'avez pourtant guère l'âge de subir les affres de la vieillesse, n'est ce pas ?
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Bélialith
Elle aurait pu se tordre les doigts, les mains, les orteils et autre truc qui puisse se tordre si l'arrivée d'Angelica ne l'avait sortie de cette sorte de timidité que le représentant de l'Eglise lui intimait. S'approchant du plateau déposé par Angelica, la jeune fille fouilla des yeux à la recherche du "Trésor" et ne le voyant point poussa un soupir profond en maugréant que Gigfy avait du encore le cacher ou le boire.
Enfin, elle se tourna vers le père avec un sourire radieux, offrant une caresse au chiot apaisée de constater que le prêtre ne lui tenait pas tellement rigueur de son entrée peu conventionnelle.
Furieuse, non pas, mon Père. Disons plutôt que Demat a un certain talent pour mettre la pagaille partout où il peut aller, ce que je ne peux lui reprocher puisqu'il n'y a pas si longtemps, j'étais aussi emportée que lui.
Quelques mots murmurés poliement à Angelica pour lui expliquer qu'elle allait servir elle même l'homme d'église et qu'elle reconnaissait qu'une fois encore son comportement était dérangeant. Promesse de ne plus recommencer, oui, oui, elle avait compris. Quand cesserait-on enfin de la prendre pour une enfant, quand elle aurait cessé de se comporter comme tel ? Bien, bien. Un regard à l'homme qui accompagnait le prêtre, des feuillets plein les mains. Lueur curieuse dans les prunelles amandes tandis qu'elle appuyait la canne sur un guéridon en déposant Demat sur une banquette lui intimant l'ordre de ne pas en bouger, pour finalement se retourner vers le prêtre avec un sourire comblé. En voilà , un homme d'Eglise fort sympathique puisque non content de ne pas relever son manque de civilité, il lui parlait comme s'ils se trouvaient à quelques mondanités.
D'une main rendue habile par l'art de servir le vin à son père ou à son époux, la Blonde Ypriexienne observa les flacons un par un avant de jeter son dévolu sur un vin à la robe pourpre et en quelques secondes, deux verres furent remplis qu'elle alla servir au prêtre et à l'homme l'accompagnant. Elle prit un instant pour réfléchir à la question de l'homme d'Eglise, instant occupé aussi à sortir de sa besace, un flacon de cristal où reposait une liqueur dorée, d'un poignet agile, la jeune fille amena à elle, une coupe qu'elle remplit avec une espèce de ferveur avant de le déposer sur le petit meuble et de refermer le flacon puis de le ranger. Enfin, reprenant le verre entre ses mains, elle alla s'asseoir sur la banquette aux côtés du chiot, étendant devant elle une jambe qu'elle aurait voulu croiser.
Comment je me porte ? En voilà , une bonne question, je pourrais vous dire fort bien, malgré quelques désagréments, ou bien que mon esprit soit tout entier tourné vers les dissenssions avec la Normandie, mon père.
Sourire amusé avant de tremper ses lèvres carmines dans l'hydromel, et de relever les yeux vers l'homme émacié qui accompagnait le prêtre.
On ne peut pas en dire autant de votre .. accompagnateur ?
Et la question de la canne, y répondra-t-elle, faisant tourner le nectar capiteux dans le cristal, elle eut soudain la sensation que ne rien cacher à cet homme serait certainement la meilleure idée qui soit. N'était-il pas homme de Dieu, ne représentait-il pas l'Amour et la Foy en ces lieux ?
C'est bien une canne mon Père, même si elle est fort belle, je dois reconnaitre ça à des miens amis qui ont su en faire un outil irremplaçable tant par sa beauté que par son utilité. Déposant le verre sur le guéridon où reposait la canne, elle attrapa celle-ci pour caresser le bois de chataigner qui la composait avant de s'attarder sur le pommeau en argent massif marqué des armes des Escouchés. Avec un sourire un peu triste, elle reconnut, Il est vrai que je ne semble pas être en âge de devoir me servir d'une canne pour me déplacer, mais la vie en a décidé autrement, la vie ou les hommes. Je dois cette charmante alliée à des malandrins venus sur nos terres d'Escouché et que j'ai du chatier avec mes hommes. Dieu aura voulu me punir d'avoir tué ces hommes en me laissant blessée, mais je ne désespère pas et crois en sa clémence. Le médicastre m'a dit que je n'en aurai pas besoin éternellement, peut être garderais-je une légère boiterie, hé ?
Interjection plus destinée à affirmer pour se rassurer qu'à interroger, retrouvant son souffle en avalant à petites gorgées le liquide sirupeux, la Blonde poussa un soupir avant de ramener une mèche indisciplinée derrière son oreille. S'il n'y avait pas d'épreuves, nous ne saurions pas si nous sommes dignes d'être ses enfants, n'est ce pas ? Je garde espoir, il faut y croire.
Rougissant soudainement de n'avoir parlé que d'elle, la jeune fille se leva et posant un genou à terre, prit la main du prêtre dans les siennes.
Pardonnez moi mon père pour mes excès sans cesse répétés. Je n'ai parlé que de moi jusqu'à présent. Et vous, comment vous portez vous ? Que venez vous donc faire en les locaux de la chancellerie ?
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Gigfy :
Gigfy avait profité de l'annonce d'"un prêtre assez bizarre, sauf vot'respect, Chancelier, accompagné d'un rat d'église et d'un ours de champ de bataille, et ptet "Elle" si elle avait récupéré son chien", d'où après quelques explications il avait finit par en déduire qu'il s'agissait d'un... nonce apostolique, c'est comme ça qu'on dit? avec sa suite, et de... Elle? pas Elle quand même? Si. Ah d'accord. pour, chemin faisant, faire un brin de causette avec Roland:
Se plaisait-il à la Chancellerie? Comment ça non, pourquoi? la solde était bonne et le travail peu harassant, non? Des soucis? Oh il pouvait tout confier au chancelier, hein...Angelica? Eh bien quoi, Angelica? Insensible à ses charmes? Heu...
Gigfy considéra un instant Roland puis laissa tomber : il n'avait aucun sens de l'esthétique masculine, et lui même aurait été bien en peine de déterminer s'il était beau ou non... Et puis oh, c'était quoi ce délire :
S'imaginait-il que le Chancelier lui-même, haute puissance casi divine, discutait avec lui, misérable gardaillon au prestige façon kitsch quelque peu suranné, de ses peines de coeur? Pendant le service? Comment ça c'était son Excellence elle-même qui? Ya pas de "Comment ça" qui tienne! Le chancelier avait autre chose à faire : il voulait lui demander d'arrêter de boire pendant son service. Comment ça qui l'a dénoncé? Ca ne le regardait pas! Jamais Gigfy ne trahirait Barthy... oups... bon là n'était pas l'important : puisque Roland semblait avoir plein de temps libre entre deux visites d'émissaires, le Chancelier allait lui filer une super occupation supplémentaire qui lui éviterait de s'adonner à de bacchanales tentations: Garde personnel des huiles visitant la chancellerie, afin de garantir leur service et assurer leur protection... si si... cool non? Ah je vous vois heureux... qui il y a comme huile? Euh... une seule pour l'instant..; qui? Ah mais il m'agace à la fin! Elle. Elle? Elle.
A cet instant Roland ne se sentit plus le courage de se diriger vers la Blonde maitresse que comptait lui refiler Gigfy en punition et demanda quelques instants de répits. Gigfy consentit :
Je vous veux à la dix-huitième heure devant la porte de ses appartements, Roland. Sans faute! Et même si elle ne veut pas de vous, vous restez à disposition!
Puis Gigfy parcourut la centaine de pas qui le séparait encore du Salon d'Accueil en songeant qu'il était tout de même bien cruel : connaissant sa ducale Muse, soit elle le jetterait et il souffrirait mille morts et foudres à devoir marcher dans ses pas contre sa volonté, soit elle ferait comme d'habitude avec sa suite ancillaire, ce qui laissait présager quelques cruautés raffinées... ou alors elle serait inexplicablement gentille, ce qui serait pire que tout pour Roland car il vivrait alors dans la crainte du coup fourré à chaque instant.
Gigfy ricana machiavéliquement en arrivant au salon d'accueil, sans même se rendre compte qu'il avait croisé Angelica chemin faisant qui l'avait regardé, surprise.
Il pénétra dans la salle et repéra deux blondes têtes bien connues entres autres négligeables sous-fiffres. Si elles avaient engagées une discussion auparavant, cla n'avait plus aucune importance car Gigfy himself était dans la place ::
Salut Publiiiiiiiic! Merci d'être venu si nombreeeeeuuuuux!!!
Esquissant quelques pas de danse improvisés sans pour autant engendrer, semblait-il, la moindre étincelle de réaction chez l'espèce de bovin bipède qui meublait un bon quart du salon, dans le fond... hum... on était tout de même un peu serrés à cinq plus un... chien, qui avait échappé à force de contorsionnements à la profonde banquette où il était installé pour venir lui pisser dessus, sans doute en manifestation de la reconnaissance du public à l'artiste, suite à la gueulante d'introduction du roux barbu.
Hésitant à balancer un grand coup dans la gueule du clébard devant Bélialith, Gigfy feignit de ne s'apercevoir de rien, sortit une poire de sa poche et commença à la mâchouiller :
Chalut Béli, ravi de te retrouver ici, en pleine forme apparemment... oooh une canne!! Moi ch'en affait fait une pour Liilith après chon acchident... Ahem excuje moi che doit régler une truc avec mon Baptiseur :
Alors mon père? Vous êtes représentant séant de sa Sainteté Euchène Chinq? Mais que'èche qui me le prouve, mmmm? Vous affez un parchemin?
Ah tiens, le garde bougeait et dévisageait Gigfy d'un air surpris... quoi... Manger avec une poire dans la bouche ça donnait l'accent Teuton, et alors? Il n'en avait jamais vu, le gros lard??
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Thomas de Volvent
Le Nonce vit la main fine est agile de la jeune femme s'agiter sur un petit flacon, qui n'était point rempli de vin. Il pensa qu'il s'agissait d'un quelconque remède, et se demanda si elle souffrait. Physiquement parlant. Mais il y avait des choses que l'on ne pouvait dire, sans une certaine intimité, et demander, sans une certaine connaissance des choses. Aussi se garda t il de relever l'acte. Elle fit référence à Antoine, son secrétaire, qui n'était guère à l'aise... Le Vicaire d'Alençon décida donc d'expliquer à la Duchesse qui il était, et d'une voix basse, presqu'un murmure :
Antoine est le fils d'un cardinal volage, mort aujourd'hui. Il a passé son enfance entre les palais de ses oncles et de ses cousins, tantôt à Rome, tantôt à Florence, tantôt à Avignon. Gagez ma fille qu'il n'est point habitué au charme rustique d'Alençon... Toutefois, c'est un remarquable scribe, c'est lui qui rédige mes lettres et me conseille assez bien sur moult affaires terrestres.
Il jeta un Åil à son secrétaire, celui regardait avec crainte le chien de la duchesse, comme si celui ci allait lui sauter à la gorger et en tirer les viscères. Il y avait dans sa démarche un certain charme, que le Père Thomas nota, sans trop y penser. L'instant était à la diplomatie.
Elle lui expliqua le pourquoi de sa canne, ce qui s'était déroulé. Cette histoire de bataille lui fit froid dans le dos, mais il tenta, tant bien que mal, de ne pas le montrer. Il devait montrer un visage impassible, et conciliant à la fois. Dure était la vie de clerc d'Ãglise, mais elle lui convenait parfaitement.
Je prierais pour votre prompt rétablissement, et que de séquelles vous n'en gardiez point. Les épreuves que le Seigneur nous afflige ne sont point là pour nous mettre face à quelconque crime ou erreur que nous aurions commis, mais bien pour nous rendre plus fort. Certains, hélas, échouent lamentablement.
Il pensait à tout ces gens qui ne croyaient pas, et qui ne voyaient pas les Signes que Dieu leur faisait parvenir. Ceux là , pensa t il, méritaient tout autant le bûcher que le pire des comtes hérétiques. Elle lui demanda comment il se portait et c'est avec un léger sourire qu'il répondit :
Je reviens de Rome, ma fille. J'y ai reçu forts bonnes nouvelles, j'y ai retrouvé mon frère. Bientôt je repartirais, pour la Bourgogne, où vit ma famille, pour leur présenter ma nièce, Dame Nabel de Volvent et pour lui trouver époux. En ce qu'il s'agit de ma venue ici, après des mois d'attentes, j'ai enfin été nommé Nonce Apostolique en Alençon, chargé de la représentation du Saint Siège en coopération avec Monseigneur Seriella, dans notre beau duché. Et je dois avouer que...
Il ne finit pas sa phrase. Le Chancelier Gifgy entra et se mit à hurler des paroles sans aucun sens. Le père Thomas étouffa un rire moqueur. Il salua toutefois le Chancelier, sans se lever de son banc, où ils s'étaient installés avec la Duchesse pour prendre un verre de vin. Derrière lui, Antoine affichait un regard de franc mépris, pour cette entrée en fanfare, loin des convenances romaines et ecclésiastiques, et l'ancien teuton son habituel air stupide ravagé par les coups de masse. Gigfy parla un peu à la duchesse, puis se tourna vers lui. Il mangeait avec allégresse une poire, sans se rendre compte qu'il en crachait partout. D'ailleurs le Père Thomas dût se reculer sur son banc, tant il recevait de minuscules morceaux baveux. Il essuya son visage, tandis que le Chancelier lui demandait preuve de sa nomination. D'un air froid, le prêtre lui répondit :
Elles est affichée en gargote, mon fils. Je pensais que vous l'auriez vue... Homme de conseil Ducal se doit d'être à l'affut de toutes les annonces, surtout quand il s'agit d'un diplomate, et quand elles intéressent la Saincte Eglise et le Saint Père.
Et c'est avec un peu de désespoir qu'il se dit qu'il devrait côtoyer cet homme. Cet homme qui ne devait certainement pas savoir qu'un Nonce Apostolique avait préséance sur tout autre diplomate... Heureusement, avant d'entrer il avait cru entrapercevoir la comtesse Florence. Il s'empresserait d'aller vérifier cela dès que possible.
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Gigfy
Gigfy l'examina un instant, arrêtant de mâchouiller sa poire :
Rien à foutre de vos conseils, et je ne suis pas membre du conseil ducal. Vous attendrez ici le temps que l'envie me prenne d'aller en gargote ou d'y envoyer quelqu'un pour vérifier vos dires... la charge ecclésiale est tellement estimable et honorable que c'est le meilleur déguisement pris par les pilleurs et espions de tout poils... à moins que vous n'ayez une copie du document sur vous?
Gigfy soupira... gagner du temps à tout prix, le temps que le personnel de la Chancellerie finisse d'aménager en catastrophe un bureau pour le visiteur... évidemment pas un des prédécesseurs de Gigfy n'avait songé à accorder une ambassade au Saint-Siège...
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Thomas de Volvent :
Hé bien... Allez, Antoine filez lui ce document, qu'on en finisse, je n'ai guère de temps à perdre.
Le regard dur et courroucé du prêtre parcouru le Chancelier. Tandis qu'Antoine s'empressait de lui tendre sa nomination.
Cela vous suffit il ? Ou dois je aussi montrer que je ne porte pas la marque universelle des espions ?
Instinctivement il pensa à la marque en forme de serpent entourant une croix qui était tatouée sur son coude.
[Edit : mal lu le post précédent, dslé]
Heu... quoiqu'on fait maintenant? Eh bah on refile les ennuyeux emissaires diplomatiques inclassables à l'ami Roland... bien fait pour ta tronche tiens... pour toutes tes cuites prises en Suisse mon vieux, v'là que je t'offre l'Eglise sur un plateau... allez amuses toi bien ya du gratiné... ahem... prenons l'air sérieux :
Roland, voici le révérend père Thomas de Volvent, représentant de sa Sainteté le Pape en Alençon, ainsi que son secrétaire... il y a également deux gardes qui ont été conduits par le palefrenier à l'étable.. heu enfin... bref... je te les laisse, voilà voilà ... oh! ciel! Je dois faire mon salut en accomplissant mon devoir de garde à la porte de la Chancellerie, veillant sans relâche, quelle vie de sainteté saine et joyeuse vraiment... donc je vous laisse... voilà voilà ... au revoir mon père...
Et Barthélémieux s'en fut à toute allure.
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Thomas de Volvent :
Loin d'être dupe, le Père Thomas sentait qu'on se moquait de lui. Une sainte rage monta dans ses yeux et il pensa : ca manque de bûcher tout ça... Il s'inclina devant l'homme en face de lui, messire Roland qu'il ne connaissait point et dit d'un ton clair et calme :
Ravi de vous rencontrer. Je suis venu me présenter, Père Thomas de Volvent, pour servir Sa Sainteté Eugêne et entretenir entre le fier et beau duché d'Alençon et notre Grandiose et Majestueuse Eglise Suprême (Qui va diriger le monde) les habituels liens d'amitié et de compréhension qui firent notre coopération passée. J'espère être à la hauteur de faire en sorte que notre coopération future soit toujours sous les meilleurs auspices et fructueuse.
Le Père Thomas s'inclina de nouveau et attendit la réaction de l'homme en face de lui... Pour l'instant, il ressentait la désagréable impression de faire tout cela pour rien... il esperait que Roland lu fasse changer d'avis.
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Roland :
Roland avait été un peu éberlué en voyant le grand trouble deBarthélémieux (l'insolation sans doute) puis l'entrée d'un père à l'air vachement classe (et friqué), d'un autre minable et d'un espèce de colosse précambusien du dernier débile.
Là ou il en fut comme deux ronds de flancs c'est quand le prêtre lui débita son discours enflammé. Il ne put que balbutier :
Euh... sûrement mon père, sûrement... vous avez raison sans doute... sauf que moi je ne suis que garde à la chancellerie chargé de vous accueillir alors les liens d'amitiés et de coopérations qui firent notre compréhension passée... maintenant si vous voulez prendre place dans les fauteuils, demander un verre de quelquechose et un quelque chose à manger en attendant le chancelier je veux bien, hein... ------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Thomas de Volvent :
Le Père Thomas prit un air patient et dit d'une voix morne...
Soit, du vin... Antoine !
Il vit son secrétaire passer un doigt sur un coffre, et l'afficher. Il était plein de poussière. S'éloignant du simple garde, il s'approcha du jeune homme squelettique qui regardait, dégoûté, son doigt à jamais souillé... Il lui chuchota :
C'est bien la dernière fois que je vous le dis, mon fils : cessez de faire votre fillette gâtée. Certes ce n'est pas le luxe et les apparats de Rome, mais c'est ici que nous travaillerons, voyez vous ? Et puis...
Il baissa de nouveau la voix, et pas plus haut qu'un murmure, les yeux fuyants vers les portes aux alentours, pour vérifier que personne ne venait, il dit :
N'oubliez pas notre mission, par Saint Hubert ! Restez à votre place, et notez tout ce qui sera dit avec le Chancelier voulez vous ?
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Bélialith :
Une cavalcade, suivie d'un piétinement et des cris, la Blonde est de sortie.
Reviens ici ! Mais reviens, je te dis ! Demat ici !
Touffe de poils qui se glisse dans la pièce. Appartenance quasi-indéterminée. Et voilà la Blonde qui suit manquant renverser Roland pour se jeter sous une commode à toutes volées, jupons et mèches dorées mêlées, jetant sa canne dans les bras du pauvre Roland pour mieux s'aplatir.
Demat ! Sors de là !
Coup d'oeil en arrière et sourire au Garde.
Bonjour Roland !
La jeune fille de retourner à ses affaires sous la commode avant de faire un arrêt sur image, si Roland est là , cela veut dire qu'il y a quelqu'un. Demi-tour droite mon Général, et la Blonde de faire un arrêt sur image en tombant sur deux personnes qui lui sont tout à fait inconnues mais qui ont ce petit je ne sais quoi qui fait qu'on sait de quel milieu ils sont originaires. D'un revers de la main, la jeune fille balaya le dessous de la commode pour attraper le fugueur qui n'était autre qu'un petit Terrier qu'on lui avait offert durant sa convalescence. Une fois, le fugitif plaquée contre sa hanche, la canne bien en main, la jeune fille plongea dans une révérence qu'elle aurait espéré parfaite pour effacer quelque peu le manque de savoir-vivre dont elle avait fait preuve en entrant.
Pardonnez moi, mon père pour cette intrusion fort peu distinguée, mais j'ai eu si peur qu'il se sauve.
On aurait pu lui faire affronter une horde de dragons, une centaine de Georgette, des soldats assoiffés de sang, qu'elle aurait plus de courage que là , devant un homme de Dieu. Ces hommes d'église avait ce pouvoir-là d'ôter à la jeune Duchesse d'Escouché sinon toute dignité au moins toute fierté mal placée. Un regard furieux au chiot, un sourire contrit au dignitaire de la Remarquable et Resplendissante Toute Puissante Eglise. Si Angelica rentrait à coup sur, elle aurait le droit à un regard de désapprobation. Saleté de chien, quel cadeau..
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Roland :
Roland se dirigeait vers la porte pour accéder au désir du révérend père quand il fut pour le moins secoué par une tornade-sur-pattes, mais plus encore par ene tornade blonde. Recevant la canne dans l'estomac, ce que so petit foie si fragile prit fort mal, par contrecoup, il maugréa en réponse au "bonjour Roland" lancé par la dame en qui il avait reconnu la terreur du soir de la réception :
pfff... ça été duchesse et ça sait même pas tenir un chiot en laisse...
Puis, déposant la canne contre un fauteuil libre, il partit quérir vin et chancelier. Le plus uregent arriverai en premier, à n'en pas douter...
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Angelica
Avertie par un Roland décidément geignard ces temps-ci, Angelica fut avisée qu'elle risquait de trouver, non seulement deux clercs dont l'un semblait tenir l'autre en laisse, mais également une furie blonde bien connu du personnel alençonnais qui, elle, ne tenait pas son animal en laisse. En femme organisée, Angelica prévu donc quantités de vin et de verres en conséquence et chargée du lourd plateau, se dirigea vers le salon d'accueil. A son arrivée elle vit la jeune femme qui semblait quand même un peu gênée, tout de même c'était la moindre des choses! Et qui se tenait devant les deux clercs. Elle avait eu le temps d'apercevoir celui qui semblait mener le duo à la messe à Alençon, quand elle y allait avec sa mère.
S'interdisant tout commentaire, elle pénétra d'un air digne dans le salon...
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Thomas de Volvent:
Le Père Thomas vit une...boule de poil rentrer à toute vitesse dans la pièce. La chose traversa l'endroit pour se terrer sous un placard. Aussitôt un cri strident et aigû lui vrilla les tympans et le prêtre fit un bon de côté. Antoine s'était mis à sauter partout, pour éviter la bestiole assoiffée de sang et de chair qui était entrée... L'air de mépris que lui renvoya l'Ambassadeur du Pape le fit taire. Le secrétaire, néanmoins continuait à trembler comme une feuille, s'étant caché derrière le gorille qui lui servait de garde. Celui çi, le regard stupide, ne semblait rien comprendre à la situation... Il dit avec son habituel accent de teutonique :
Ya ya... Une petite chien très très mignonne !
Un chien, pensa le prêtre en se rappelant avec nostalgie les couloirs feutrés du Palais Romain de son frère... Puis entra de nouveau quelqu'un, une jeune femme, une blonde, posée sur sa canne. Il la reconnut aussitôt, l'ancienne duchesse Belialith, qu'il avait aperçu à Rome, et au château d'Alençon. Elle le salua, et il lui renvoya son salut. Voilà quelqu'un qu'il appréciait. Haine des hérétiques, physique parfait, chevelure blonde héritée des vikings certainement, croyante et fidèle à l'Eglise. Il sourit quand elle expliqua le pourquoi de sa venue, la canne à la main, et le chien contre sa hanche.
Hé bien ma foy, furieuse chose que vous avez là ma fille !
Le garde était parti chercher du vin. Mais déjà une autre personne entrait, un autre femme. Qui ne parla pas...
Alors, ma fille, comment vous portez vous ? Est ce une canne que je vois là ? Vous n'avez pourtant guère l'âge de subir les affres de la vieillesse, n'est ce pas ?
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Bélialith
Elle aurait pu se tordre les doigts, les mains, les orteils et autre truc qui puisse se tordre si l'arrivée d'Angelica ne l'avait sortie de cette sorte de timidité que le représentant de l'Eglise lui intimait. S'approchant du plateau déposé par Angelica, la jeune fille fouilla des yeux à la recherche du "Trésor" et ne le voyant point poussa un soupir profond en maugréant que Gigfy avait du encore le cacher ou le boire.
Enfin, elle se tourna vers le père avec un sourire radieux, offrant une caresse au chiot apaisée de constater que le prêtre ne lui tenait pas tellement rigueur de son entrée peu conventionnelle.
Furieuse, non pas, mon Père. Disons plutôt que Demat a un certain talent pour mettre la pagaille partout où il peut aller, ce que je ne peux lui reprocher puisqu'il n'y a pas si longtemps, j'étais aussi emportée que lui.
Quelques mots murmurés poliement à Angelica pour lui expliquer qu'elle allait servir elle même l'homme d'église et qu'elle reconnaissait qu'une fois encore son comportement était dérangeant. Promesse de ne plus recommencer, oui, oui, elle avait compris. Quand cesserait-on enfin de la prendre pour une enfant, quand elle aurait cessé de se comporter comme tel ? Bien, bien. Un regard à l'homme qui accompagnait le prêtre, des feuillets plein les mains. Lueur curieuse dans les prunelles amandes tandis qu'elle appuyait la canne sur un guéridon en déposant Demat sur une banquette lui intimant l'ordre de ne pas en bouger, pour finalement se retourner vers le prêtre avec un sourire comblé. En voilà , un homme d'Eglise fort sympathique puisque non content de ne pas relever son manque de civilité, il lui parlait comme s'ils se trouvaient à quelques mondanités.
D'une main rendue habile par l'art de servir le vin à son père ou à son époux, la Blonde Ypriexienne observa les flacons un par un avant de jeter son dévolu sur un vin à la robe pourpre et en quelques secondes, deux verres furent remplis qu'elle alla servir au prêtre et à l'homme l'accompagnant. Elle prit un instant pour réfléchir à la question de l'homme d'Eglise, instant occupé aussi à sortir de sa besace, un flacon de cristal où reposait une liqueur dorée, d'un poignet agile, la jeune fille amena à elle, une coupe qu'elle remplit avec une espèce de ferveur avant de le déposer sur le petit meuble et de refermer le flacon puis de le ranger. Enfin, reprenant le verre entre ses mains, elle alla s'asseoir sur la banquette aux côtés du chiot, étendant devant elle une jambe qu'elle aurait voulu croiser.
Comment je me porte ? En voilà , une bonne question, je pourrais vous dire fort bien, malgré quelques désagréments, ou bien que mon esprit soit tout entier tourné vers les dissenssions avec la Normandie, mon père.
Sourire amusé avant de tremper ses lèvres carmines dans l'hydromel, et de relever les yeux vers l'homme émacié qui accompagnait le prêtre.
On ne peut pas en dire autant de votre .. accompagnateur ?
Et la question de la canne, y répondra-t-elle, faisant tourner le nectar capiteux dans le cristal, elle eut soudain la sensation que ne rien cacher à cet homme serait certainement la meilleure idée qui soit. N'était-il pas homme de Dieu, ne représentait-il pas l'Amour et la Foy en ces lieux ?
C'est bien une canne mon Père, même si elle est fort belle, je dois reconnaitre ça à des miens amis qui ont su en faire un outil irremplaçable tant par sa beauté que par son utilité. Déposant le verre sur le guéridon où reposait la canne, elle attrapa celle-ci pour caresser le bois de chataigner qui la composait avant de s'attarder sur le pommeau en argent massif marqué des armes des Escouchés. Avec un sourire un peu triste, elle reconnut, Il est vrai que je ne semble pas être en âge de devoir me servir d'une canne pour me déplacer, mais la vie en a décidé autrement, la vie ou les hommes. Je dois cette charmante alliée à des malandrins venus sur nos terres d'Escouché et que j'ai du chatier avec mes hommes. Dieu aura voulu me punir d'avoir tué ces hommes en me laissant blessée, mais je ne désespère pas et crois en sa clémence. Le médicastre m'a dit que je n'en aurai pas besoin éternellement, peut être garderais-je une légère boiterie, hé ?
Interjection plus destinée à affirmer pour se rassurer qu'à interroger, retrouvant son souffle en avalant à petites gorgées le liquide sirupeux, la Blonde poussa un soupir avant de ramener une mèche indisciplinée derrière son oreille. S'il n'y avait pas d'épreuves, nous ne saurions pas si nous sommes dignes d'être ses enfants, n'est ce pas ? Je garde espoir, il faut y croire.
Rougissant soudainement de n'avoir parlé que d'elle, la jeune fille se leva et posant un genou à terre, prit la main du prêtre dans les siennes.
Pardonnez moi mon père pour mes excès sans cesse répétés. Je n'ai parlé que de moi jusqu'à présent. Et vous, comment vous portez vous ? Que venez vous donc faire en les locaux de la chancellerie ?
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Gigfy :
Gigfy avait profité de l'annonce d'"un prêtre assez bizarre, sauf vot'respect, Chancelier, accompagné d'un rat d'église et d'un ours de champ de bataille, et ptet "Elle" si elle avait récupéré son chien", d'où après quelques explications il avait finit par en déduire qu'il s'agissait d'un... nonce apostolique, c'est comme ça qu'on dit? avec sa suite, et de... Elle? pas Elle quand même? Si. Ah d'accord. pour, chemin faisant, faire un brin de causette avec Roland:
Se plaisait-il à la Chancellerie? Comment ça non, pourquoi? la solde était bonne et le travail peu harassant, non? Des soucis? Oh il pouvait tout confier au chancelier, hein...Angelica? Eh bien quoi, Angelica? Insensible à ses charmes? Heu...
Gigfy considéra un instant Roland puis laissa tomber : il n'avait aucun sens de l'esthétique masculine, et lui même aurait été bien en peine de déterminer s'il était beau ou non... Et puis oh, c'était quoi ce délire :
S'imaginait-il que le Chancelier lui-même, haute puissance casi divine, discutait avec lui, misérable gardaillon au prestige façon kitsch quelque peu suranné, de ses peines de coeur? Pendant le service? Comment ça c'était son Excellence elle-même qui? Ya pas de "Comment ça" qui tienne! Le chancelier avait autre chose à faire : il voulait lui demander d'arrêter de boire pendant son service. Comment ça qui l'a dénoncé? Ca ne le regardait pas! Jamais Gigfy ne trahirait Barthy... oups... bon là n'était pas l'important : puisque Roland semblait avoir plein de temps libre entre deux visites d'émissaires, le Chancelier allait lui filer une super occupation supplémentaire qui lui éviterait de s'adonner à de bacchanales tentations: Garde personnel des huiles visitant la chancellerie, afin de garantir leur service et assurer leur protection... si si... cool non? Ah je vous vois heureux... qui il y a comme huile? Euh... une seule pour l'instant..; qui? Ah mais il m'agace à la fin! Elle. Elle? Elle.
A cet instant Roland ne se sentit plus le courage de se diriger vers la Blonde maitresse que comptait lui refiler Gigfy en punition et demanda quelques instants de répits. Gigfy consentit :
Je vous veux à la dix-huitième heure devant la porte de ses appartements, Roland. Sans faute! Et même si elle ne veut pas de vous, vous restez à disposition!
Puis Gigfy parcourut la centaine de pas qui le séparait encore du Salon d'Accueil en songeant qu'il était tout de même bien cruel : connaissant sa ducale Muse, soit elle le jetterait et il souffrirait mille morts et foudres à devoir marcher dans ses pas contre sa volonté, soit elle ferait comme d'habitude avec sa suite ancillaire, ce qui laissait présager quelques cruautés raffinées... ou alors elle serait inexplicablement gentille, ce qui serait pire que tout pour Roland car il vivrait alors dans la crainte du coup fourré à chaque instant.
Gigfy ricana machiavéliquement en arrivant au salon d'accueil, sans même se rendre compte qu'il avait croisé Angelica chemin faisant qui l'avait regardé, surprise.
Il pénétra dans la salle et repéra deux blondes têtes bien connues entres autres négligeables sous-fiffres. Si elles avaient engagées une discussion auparavant, cla n'avait plus aucune importance car Gigfy himself était dans la place ::
Salut Publiiiiiiiic! Merci d'être venu si nombreeeeeuuuuux!!!
Esquissant quelques pas de danse improvisés sans pour autant engendrer, semblait-il, la moindre étincelle de réaction chez l'espèce de bovin bipède qui meublait un bon quart du salon, dans le fond... hum... on était tout de même un peu serrés à cinq plus un... chien, qui avait échappé à force de contorsionnements à la profonde banquette où il était installé pour venir lui pisser dessus, sans doute en manifestation de la reconnaissance du public à l'artiste, suite à la gueulante d'introduction du roux barbu.
Hésitant à balancer un grand coup dans la gueule du clébard devant Bélialith, Gigfy feignit de ne s'apercevoir de rien, sortit une poire de sa poche et commença à la mâchouiller :
Chalut Béli, ravi de te retrouver ici, en pleine forme apparemment... oooh une canne!! Moi ch'en affait fait une pour Liilith après chon acchident... Ahem excuje moi che doit régler une truc avec mon Baptiseur :
Alors mon père? Vous êtes représentant séant de sa Sainteté Euchène Chinq? Mais que'èche qui me le prouve, mmmm? Vous affez un parchemin?
Ah tiens, le garde bougeait et dévisageait Gigfy d'un air surpris... quoi... Manger avec une poire dans la bouche ça donnait l'accent Teuton, et alors? Il n'en avait jamais vu, le gros lard??
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Thomas de Volvent
Le Nonce vit la main fine est agile de la jeune femme s'agiter sur un petit flacon, qui n'était point rempli de vin. Il pensa qu'il s'agissait d'un quelconque remède, et se demanda si elle souffrait. Physiquement parlant. Mais il y avait des choses que l'on ne pouvait dire, sans une certaine intimité, et demander, sans une certaine connaissance des choses. Aussi se garda t il de relever l'acte. Elle fit référence à Antoine, son secrétaire, qui n'était guère à l'aise... Le Vicaire d'Alençon décida donc d'expliquer à la Duchesse qui il était, et d'une voix basse, presqu'un murmure :
Antoine est le fils d'un cardinal volage, mort aujourd'hui. Il a passé son enfance entre les palais de ses oncles et de ses cousins, tantôt à Rome, tantôt à Florence, tantôt à Avignon. Gagez ma fille qu'il n'est point habitué au charme rustique d'Alençon... Toutefois, c'est un remarquable scribe, c'est lui qui rédige mes lettres et me conseille assez bien sur moult affaires terrestres.
Il jeta un Åil à son secrétaire, celui regardait avec crainte le chien de la duchesse, comme si celui ci allait lui sauter à la gorger et en tirer les viscères. Il y avait dans sa démarche un certain charme, que le Père Thomas nota, sans trop y penser. L'instant était à la diplomatie.
Elle lui expliqua le pourquoi de sa canne, ce qui s'était déroulé. Cette histoire de bataille lui fit froid dans le dos, mais il tenta, tant bien que mal, de ne pas le montrer. Il devait montrer un visage impassible, et conciliant à la fois. Dure était la vie de clerc d'Ãglise, mais elle lui convenait parfaitement.
Je prierais pour votre prompt rétablissement, et que de séquelles vous n'en gardiez point. Les épreuves que le Seigneur nous afflige ne sont point là pour nous mettre face à quelconque crime ou erreur que nous aurions commis, mais bien pour nous rendre plus fort. Certains, hélas, échouent lamentablement.
Il pensait à tout ces gens qui ne croyaient pas, et qui ne voyaient pas les Signes que Dieu leur faisait parvenir. Ceux là , pensa t il, méritaient tout autant le bûcher que le pire des comtes hérétiques. Elle lui demanda comment il se portait et c'est avec un léger sourire qu'il répondit :
Je reviens de Rome, ma fille. J'y ai reçu forts bonnes nouvelles, j'y ai retrouvé mon frère. Bientôt je repartirais, pour la Bourgogne, où vit ma famille, pour leur présenter ma nièce, Dame Nabel de Volvent et pour lui trouver époux. En ce qu'il s'agit de ma venue ici, après des mois d'attentes, j'ai enfin été nommé Nonce Apostolique en Alençon, chargé de la représentation du Saint Siège en coopération avec Monseigneur Seriella, dans notre beau duché. Et je dois avouer que...
Il ne finit pas sa phrase. Le Chancelier Gifgy entra et se mit à hurler des paroles sans aucun sens. Le père Thomas étouffa un rire moqueur. Il salua toutefois le Chancelier, sans se lever de son banc, où ils s'étaient installés avec la Duchesse pour prendre un verre de vin. Derrière lui, Antoine affichait un regard de franc mépris, pour cette entrée en fanfare, loin des convenances romaines et ecclésiastiques, et l'ancien teuton son habituel air stupide ravagé par les coups de masse. Gigfy parla un peu à la duchesse, puis se tourna vers lui. Il mangeait avec allégresse une poire, sans se rendre compte qu'il en crachait partout. D'ailleurs le Père Thomas dût se reculer sur son banc, tant il recevait de minuscules morceaux baveux. Il essuya son visage, tandis que le Chancelier lui demandait preuve de sa nomination. D'un air froid, le prêtre lui répondit :
Elles est affichée en gargote, mon fils. Je pensais que vous l'auriez vue... Homme de conseil Ducal se doit d'être à l'affut de toutes les annonces, surtout quand il s'agit d'un diplomate, et quand elles intéressent la Saincte Eglise et le Saint Père.
Et c'est avec un peu de désespoir qu'il se dit qu'il devrait côtoyer cet homme. Cet homme qui ne devait certainement pas savoir qu'un Nonce Apostolique avait préséance sur tout autre diplomate... Heureusement, avant d'entrer il avait cru entrapercevoir la comtesse Florence. Il s'empresserait d'aller vérifier cela dès que possible.
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Gigfy
Gigfy l'examina un instant, arrêtant de mâchouiller sa poire :
Rien à foutre de vos conseils, et je ne suis pas membre du conseil ducal. Vous attendrez ici le temps que l'envie me prenne d'aller en gargote ou d'y envoyer quelqu'un pour vérifier vos dires... la charge ecclésiale est tellement estimable et honorable que c'est le meilleur déguisement pris par les pilleurs et espions de tout poils... à moins que vous n'ayez une copie du document sur vous?
Gigfy soupira... gagner du temps à tout prix, le temps que le personnel de la Chancellerie finisse d'aménager en catastrophe un bureau pour le visiteur... évidemment pas un des prédécesseurs de Gigfy n'avait songé à accorder une ambassade au Saint-Siège...
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Thomas de Volvent :
Citation:
Rien à foutre de vos conseils, et je ne suis pas membre du conseil ducal. Vous attendrez ici le temps que l'envie me prenne d'aller en gargote ou d'y envoyer quelqu'un pour vérifier vos dires... la charge ecclésiale est tellement estimable et honorable que c'est le meilleur déguisement pris par les pilleurs et espions de tout poils... à moins que vous n'ayez une copie du document sur vous?
Hé bien... Allez, Antoine filez lui ce document, qu'on en finisse, je n'ai guère de temps à perdre.
Le regard dur et courroucé du prêtre parcouru le Chancelier. Tandis qu'Antoine s'empressait de lui tendre sa nomination.
Citation:
[/quote]
Département de la diplomatie romaine de la Congrégation des Affaires du Siècle
Formulaire canonique ad-hoc issu de la Nonciature Apostolique:
Proclamation de nomination
Nous, Aymé Von Frayner-Embussy, Protonotaire Apostolique, nommons en ce jour, au nom du Conseil Supérieur de la Nonciature Apostolique et par la Grâce de Saint Arnvald :
Thomahug1, nonce apostolique d'Alençon, avec tous les droits et devoirs s'y rattachant. Il pourra donc se présenter à la Hérauderie du Clergé afin d'y faire ajuster ses ornements en fonctions de votre rang de Diplomate Apostolique. Nous l'invitons aussi à solliciter les clés de notre salle de réunion privée et y lire dès que possible les instructions permanentes destinées à notre personnel.
Vostre entrée définitive dans nos rangs est soumise à la fois à une période d'essai de 2 mois comme diplomate stagiaire et à la réussite avec fruit dans ce délai de la formation diplomatique dispensée par le séminaire Saint Benoit. Ces conditions implicites présentes lors de chaque nouvel engagement sont par décision du Conseil Supérieur de la Nonciature rendues plus explicites dorénavant.
La tâche consistant à assurer les intérêts de l'Eglise d'Aristote par sa Diplomatie est obscure & délicate, mais nécessaire au bon office de celle-çi. Bénît soit celui qui l'execute avec dévotion.
Par la grâce d'Aristote et de Christos, puissent Foi et Raison nous guider et que Saint Arnvald le justicier, nous protége. salutations ludiques et bénédictions aristotéliciennes.
Pour que la reconnaissance de la présente en soit accrue, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau. Scellé en le palais Saint-Nicholas à Rome, 12 Août de l'an MCDLVII
Son Excellence Monseigneur Aymé Von Frayner-Embussy
Evêque de Toulon
Protonotaire Apostolique Recteur de l'ordre grégorien
Formulaire canonique ad-hoc issu de la Nonciature Apostolique:
Proclamation de nomination
Nous, Aymé Von Frayner-Embussy, Protonotaire Apostolique, nommons en ce jour, au nom du Conseil Supérieur de la Nonciature Apostolique et par la Grâce de Saint Arnvald :
Thomahug1, nonce apostolique d'Alençon, avec tous les droits et devoirs s'y rattachant. Il pourra donc se présenter à la Hérauderie du Clergé afin d'y faire ajuster ses ornements en fonctions de votre rang de Diplomate Apostolique. Nous l'invitons aussi à solliciter les clés de notre salle de réunion privée et y lire dès que possible les instructions permanentes destinées à notre personnel.
Vostre entrée définitive dans nos rangs est soumise à la fois à une période d'essai de 2 mois comme diplomate stagiaire et à la réussite avec fruit dans ce délai de la formation diplomatique dispensée par le séminaire Saint Benoit. Ces conditions implicites présentes lors de chaque nouvel engagement sont par décision du Conseil Supérieur de la Nonciature rendues plus explicites dorénavant.
La tâche consistant à assurer les intérêts de l'Eglise d'Aristote par sa Diplomatie est obscure & délicate, mais nécessaire au bon office de celle-çi. Bénît soit celui qui l'execute avec dévotion.
Par la grâce d'Aristote et de Christos, puissent Foi et Raison nous guider et que Saint Arnvald le justicier, nous protége. salutations ludiques et bénédictions aristotéliciennes.
Pour que la reconnaissance de la présente en soit accrue, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau. Scellé en le palais Saint-Nicholas à Rome, 12 Août de l'an MCDLVII
Son Excellence Monseigneur Aymé Von Frayner-Embussy
Evêque de Toulon
Protonotaire Apostolique Recteur de l'ordre grégorien
Cela vous suffit il ? Ou dois je aussi montrer que je ne porte pas la marque universelle des espions ?
Instinctivement il pensa à la marque en forme de serpent entourant une croix qui était tatouée sur son coude.
[Edit : mal lu le post précédent, dslé]