Einigriv
En attendant la vicomtesse, la brune avait violemment repris pieds dans ce qui lui semblait une réalité glaciale, toujours guidée par ces inhalations, qui l'emmenait bien plus loin cette fois que la simple euphorie
.
Elle farfouilla dans sa besace et en sortit un pic à cheveux, avec lequel elle prit soin de rattacher sa chevelure, deux boucles descendant tout de même le long de son cou. Elle sétait rajustée, et avait essuyé son visage dans le châle dont elle disposait, avant de se recouvrir entièrement de cette longue cape noire, qui nen faisait plus quune ombre.
Seule deux billes noires luisaient, à la place de ses yeux à la faible lumière des flammes du feu qui semblait mourir maintenant.
Leyah lavait à présent rejointe, et sans quaucun mot ne fût proféré, elles prirent la route.
Leyah guidait, ne parlant que pour la prévenir dune branche trop basse. Cela lui convenait car Eini pensait à moult chose, enveloppée par les ténèbres, je pourrais même dire imbibée par les ténèbres.
Elles arrivèrent enfin dans une sorte de hameau, quelques maisons, quelques volailles et cet endroit éclairé, trop à son goût elle se sentait si bien dans la nuit, où elles se dirigèrent.
Descendant de cheval avec une facilité déconcertante après le cirque de la montée, elles entrèrent, et la brune ne pipa mot, ne regarda même pas laubergiste, laissant Leyah gérer tout cela.
Sur son visage tiré et crasseux napparaissait plus que mépris et cet air hautain que beaucoup lui détestait.
Seule ses deux billes noires trahissaient la présence dune âme humaine dans ce corps raide.
Elle sassit à côté de la vicomtesse, qui commandait à boire, et espéra que ceci arriverait vite, une profonde soif sétait saisi delle.
Elle ôta enfin la capuche qui la recouvrait, jetant un regard à la rousse qui semblait aux aguets, posant son regard sur les présents, elle limita.
Quelques raclures ici, qui les regardaient dun air gourmand, la brune ny prit même pas garde, se contentant de leur adresser des regards inquiétants.
Il fallait dire que les deux donzelles ne doutaient de rien à venir dans un tel état, trainer dans une sorte de bouge rempli de gueules cassées.
Cela dit Leyah semblait connaître les lieux, et Eini ne trouvait rien dinquiétant en cet endroit si ce nétait peut être elle-même et sa comparse rousse, qui avait pris un léger rictus.
A lintérieur, cétait comme si les ténèbres de la nuit sétaient emparées de son âme. Une âme noire et aigrie, submergée, comme les plages au bord de lestuaire, par un flot de sentiments plus contradictoires les uns que les autres, et une rage une rage terrible qui lavait prise au ventre.
Rien à vrai dire, ne limportait ici bas, si ce nest peut être sa comparse daventure, à qui elle jeta un il, avant dengager la conversation dune voix bien plus grave et monotone quà laccoutumé :
Je crois en fait que je me passerais de mari, regarde ceux là, un tas de larves décrépies et grotesques, qui ne souhaitent quassouvir leurs envies Horribles mâles bavant devant de la chair fraîche. Regarde les ceux là
Elle montra dun signe de tête, les paires dyeux posés sur elles, et le fiel coulait tout seul, de ce bloc de glace reconstitué, comme la sève dun arbre jeune quon vient dentailler.
Immonde engeance, qui salit tout ce quelle touche. Poison indéfectible qui te fait crever à petit feu
Les deux yeux noirs semblaient sêtre encore agrandis, elle se tut, et laissa son regard se poser sur les ivrognes riant et buvant bien au chaud dans leur vie, à labri pensaient ils entre ses quatre murs.
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Elle farfouilla dans sa besace et en sortit un pic à cheveux, avec lequel elle prit soin de rattacher sa chevelure, deux boucles descendant tout de même le long de son cou. Elle sétait rajustée, et avait essuyé son visage dans le châle dont elle disposait, avant de se recouvrir entièrement de cette longue cape noire, qui nen faisait plus quune ombre.
Seule deux billes noires luisaient, à la place de ses yeux à la faible lumière des flammes du feu qui semblait mourir maintenant.
Leyah lavait à présent rejointe, et sans quaucun mot ne fût proféré, elles prirent la route.
Leyah guidait, ne parlant que pour la prévenir dune branche trop basse. Cela lui convenait car Eini pensait à moult chose, enveloppée par les ténèbres, je pourrais même dire imbibée par les ténèbres.
Elles arrivèrent enfin dans une sorte de hameau, quelques maisons, quelques volailles et cet endroit éclairé, trop à son goût elle se sentait si bien dans la nuit, où elles se dirigèrent.
Descendant de cheval avec une facilité déconcertante après le cirque de la montée, elles entrèrent, et la brune ne pipa mot, ne regarda même pas laubergiste, laissant Leyah gérer tout cela.
Sur son visage tiré et crasseux napparaissait plus que mépris et cet air hautain que beaucoup lui détestait.
Seule ses deux billes noires trahissaient la présence dune âme humaine dans ce corps raide.
Elle sassit à côté de la vicomtesse, qui commandait à boire, et espéra que ceci arriverait vite, une profonde soif sétait saisi delle.
Elle ôta enfin la capuche qui la recouvrait, jetant un regard à la rousse qui semblait aux aguets, posant son regard sur les présents, elle limita.
Quelques raclures ici, qui les regardaient dun air gourmand, la brune ny prit même pas garde, se contentant de leur adresser des regards inquiétants.
Il fallait dire que les deux donzelles ne doutaient de rien à venir dans un tel état, trainer dans une sorte de bouge rempli de gueules cassées.
Cela dit Leyah semblait connaître les lieux, et Eini ne trouvait rien dinquiétant en cet endroit si ce nétait peut être elle-même et sa comparse rousse, qui avait pris un léger rictus.
A lintérieur, cétait comme si les ténèbres de la nuit sétaient emparées de son âme. Une âme noire et aigrie, submergée, comme les plages au bord de lestuaire, par un flot de sentiments plus contradictoires les uns que les autres, et une rage une rage terrible qui lavait prise au ventre.
Rien à vrai dire, ne limportait ici bas, si ce nest peut être sa comparse daventure, à qui elle jeta un il, avant dengager la conversation dune voix bien plus grave et monotone quà laccoutumé :
Je crois en fait que je me passerais de mari, regarde ceux là, un tas de larves décrépies et grotesques, qui ne souhaitent quassouvir leurs envies Horribles mâles bavant devant de la chair fraîche. Regarde les ceux là
Elle montra dun signe de tête, les paires dyeux posés sur elles, et le fiel coulait tout seul, de ce bloc de glace reconstitué, comme la sève dun arbre jeune quon vient dentailler.
Immonde engeance, qui salit tout ce quelle touche. Poison indéfectible qui te fait crever à petit feu
Les deux yeux noirs semblaient sêtre encore agrandis, elle se tut, et laissa son regard se poser sur les ivrognes riant et buvant bien au chaud dans leur vie, à labri pensaient ils entre ses quatre murs.
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