Della
Une autre blonde se tenait là, écoutant, levant sourcil sur sourcil, étouffant même un petit rire qui risquerait d'être mal pris, lissant les pans de sa jupe tout en laissant traîner un doigt langoureux sur la poigne de sa dague. C'est que je les aurais bien éventrés...La blonde, c'était moi.
Eux, ce sont ceux que j'ai pris comme ennemis, ceux qui stigmatisent pour moi, tous les soucis et les cheveux blancs de la Bourgogne, ceux qui sont des menaces même pas voilées...Alors, il m'arrive aussi de serrer les poings sur le tissu soyeux que l'instant d'avant je caressais, juste pour ne pas hurler après ces brigands, ces olibrius qui ne méritent pas le nom d'homme ou de femme, selon moi.
Mais leur ton m'irrite.
Leurs voix me donnent la nausée.
Leur présence m'insupporte !
Comment ?
Comment osent-ils ainsi venir exiger un remboursement ?
Comment osent-ils avoir des exigences ?
Eux qui sont marqués ou qui le seront, c'est certain, du signe de l'infamie, creusé à même leur chair par le fer rougeoyant ?
Eux et tous ceux de leur espèce...Zoko, Hydre...même race de saleté de brigands qui me font cultiver une colère sourde qui grandit à chaque fois que j'entends parler d'eux.
Alors...il a fallu que je m'avance, que je quitte mon siège confortable de Porte Parole sage et bien comme il faut...Il a fallu que je les fixe, l'un après l'autre, que mon regard acier les jauge pour ne jamais les oublier et un jour, si le Très Haut le veut, que je les brise.
Ceux qui me connaissent savent que je m'emporte rarement, cela est réservé au cercle très clos de mes proches. Et donc, personne ne sera étonné que je m'adresse à eux sur un ton que je voulais neutre.
Pas de salutation, entrer de suite dans le vif du sujet.
La Bourgogne ne vous doit rien. Ce qu'elle vous devait, vous l'avez eu...Procès, geôle et...tatouage. Tout cela vous a été donné, non pas gracieusement mais parce que vous le méritiez.
Regard à la blonde.
Vous vous dites innocente ? Permettez-moi de douter de votre parole. La Cour d'Appel vous a dit innocente...nuance. La Bourgogne ne vous doit plus rien...à moins que vous ne désiriez remettre le couvert et goûter à nouveau à notre "séjour prison tout compris"...Petit sourire ironique, toujours à la blonde...Mais pour vous montrer la bonté bourguignonne incarnée, et pour que vous vous rappeliez de nous, je peux vous livrer un fût de vin...de Bourgogne, d'un crû exceptionnel...celui de mes caves.
Coup d'oeil au fumeur.
La Bourgogne n'a pas de conseil à recevoir de vous. Vous n'aimez pas les listes ? Vous n'aimez pas y voir votre nom ou celui de vos petits copains ? Alors, ne traînez pas par chez nous ! Dépêchez-vous de déguerpir et surtout, surtout, n'y revenez pas !
Au fur et à mesure des phrases, je sentis le calme m'abandonner. J'avais plissé les yeux, je respirais plus rapidement et l'envie d'utiliser un vocabulaire moins correct me titillait. Mais je ne leur donnerais pas ce plaisir de me voir perdre mon sang froid même si face à des membres de la Zoko, l'exercice était difficile. N'avais-je pas, plus tôt, tenter de faire tuer leur chef ?
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Eux, ce sont ceux que j'ai pris comme ennemis, ceux qui stigmatisent pour moi, tous les soucis et les cheveux blancs de la Bourgogne, ceux qui sont des menaces même pas voilées...Alors, il m'arrive aussi de serrer les poings sur le tissu soyeux que l'instant d'avant je caressais, juste pour ne pas hurler après ces brigands, ces olibrius qui ne méritent pas le nom d'homme ou de femme, selon moi.
Mais leur ton m'irrite.
Leurs voix me donnent la nausée.
Leur présence m'insupporte !
Comment ?
Comment osent-ils ainsi venir exiger un remboursement ?
Comment osent-ils avoir des exigences ?
Eux qui sont marqués ou qui le seront, c'est certain, du signe de l'infamie, creusé à même leur chair par le fer rougeoyant ?
Eux et tous ceux de leur espèce...Zoko, Hydre...même race de saleté de brigands qui me font cultiver une colère sourde qui grandit à chaque fois que j'entends parler d'eux.
Alors...il a fallu que je m'avance, que je quitte mon siège confortable de Porte Parole sage et bien comme il faut...Il a fallu que je les fixe, l'un après l'autre, que mon regard acier les jauge pour ne jamais les oublier et un jour, si le Très Haut le veut, que je les brise.
Ceux qui me connaissent savent que je m'emporte rarement, cela est réservé au cercle très clos de mes proches. Et donc, personne ne sera étonné que je m'adresse à eux sur un ton que je voulais neutre.
Pas de salutation, entrer de suite dans le vif du sujet.
La Bourgogne ne vous doit rien. Ce qu'elle vous devait, vous l'avez eu...Procès, geôle et...tatouage. Tout cela vous a été donné, non pas gracieusement mais parce que vous le méritiez.
Regard à la blonde.
Vous vous dites innocente ? Permettez-moi de douter de votre parole. La Cour d'Appel vous a dit innocente...nuance. La Bourgogne ne vous doit plus rien...à moins que vous ne désiriez remettre le couvert et goûter à nouveau à notre "séjour prison tout compris"...Petit sourire ironique, toujours à la blonde...Mais pour vous montrer la bonté bourguignonne incarnée, et pour que vous vous rappeliez de nous, je peux vous livrer un fût de vin...de Bourgogne, d'un crû exceptionnel...celui de mes caves.
Coup d'oeil au fumeur.
La Bourgogne n'a pas de conseil à recevoir de vous. Vous n'aimez pas les listes ? Vous n'aimez pas y voir votre nom ou celui de vos petits copains ? Alors, ne traînez pas par chez nous ! Dépêchez-vous de déguerpir et surtout, surtout, n'y revenez pas !
Au fur et à mesure des phrases, je sentis le calme m'abandonner. J'avais plissé les yeux, je respirais plus rapidement et l'envie d'utiliser un vocabulaire moins correct me titillait. Mais je ne leur donnerais pas ce plaisir de me voir perdre mon sang froid même si face à des membres de la Zoko, l'exercice était difficile. N'avais-je pas, plus tôt, tenter de faire tuer leur chef ?
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