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[RP] Hostel Alexandr

Guillaume_de_jeneffe
La réponse fut rapide, sur un ton mi-badin mi-sérieux.

- Tu veux m'insulter en précisant cela ? Ou crains-tu que je sois élu et que tu doives alors affronter ceux qui t'accuseront d'avoir nommé ton amant ? Par ce que, admettons-le, je suis plutôt séduisant, et tu ne serais pas la première porteuse de manteau que l'on dirait avoir succombé à mes charmes...

Le reliquat de sérieux avait aussitôt disparu pour se muer en un franc éclat de rire. Faits et rumeurs défilaient dans l'esprit du Flamand, toujours avide de ces potins, et ce d'autant plus qu'ils pouvaient le concerner. Apprendre ce qui était su de lui, deviner d'où venait ce qui était cru étaient deux de ses grands passe-temps, lors de sa première vie française. Pensez, entre une armée, un Ordre et un Parlement à faire tourner – pour ne prendre que les institutions les plus chronophages –, il était agréable de, de temps en temps, se changer l'esprit.

Bref.

S'essuyant les pleurs de rire qui lui masquaient les yeux, il poursuivit :
« Soit. De toute façon, si je ne suis pas le seul à postuler, tu pourras désigner quelqu'un qui n'est pas resté des années loin de la France. Et si je suis le seul, eh bien, ça te permettra de ne pas te retrouver sans Grand Ecuyer. Sur ce, belle amie, je m'en vais prendre congé de toi. J'ai une lettre à te rédiger, puis un voyage à organiser. Mais je crois que l'on se reverra, à Ryes ou ailleurs ».

Se levant, il lui baisa la main, la salua une dernière fois et se dirigea vers la sortie de l'hôtel.
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Mariealice
Oh l'on m'accusera surtout d'avoir nommé une Licorne si c'est toi qui es choisi. Comme cela a été le cas pour Bess. Et puis amants, à moins d'avoir reçu un coup sur la tête, je n'ai pas souvenir que nous l'ayons jamais été. J'ose espérer pour toi, sourire en coin, que si cela avait été le cas, je l'aurais gardé en mémoire.

Et toc. La vicomtesse se mit à rire à son tour, l'un et l'autre sachant ce qu'il en était entre eux. Oui elle avait eu des amants, lui des maitresses mais entre eux, rien de ce genre. Non. Une amitié qui remontait désormais et qui leur permettait ce genre de saillies.

Je ne doute pas que l'on se revoie oui. Ici ou là. Je te souhaite un bon voyage et attends ta lettre que je transmettrai à la Curia pour décision.

Elle se leva à son tour, le salua et le regarda partir, un sourire sur les lèvres. Pour une fois qu'une personne qu'elle pensait ne jamais revoir était toujours en vie, la vie était belle.
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Mariealice
Le mariage avait eu lieu. Enfin. Le double mariage même. Il avait été attendu et c'était presque étrange ce sentiment de savoir que c'était fait. Entre rêve, incertitude et bonheur.

Après la cérémonie, le lieu de repli si l'on pouvait dire avait été l'hostel familial et c'était là, dans un petit salon un peu à l'écart du banquet que Marie se tenait, regardant la rue en contrebas en attendant Minouche. Ils devaient parlé tous les deux. De l'avenir de celui qui finirait par ne plus être un enfant, de celui qui était censé être son écuyer et qui était partie rejoindre Yolanda pour la sauver d'un mariage qui n'avait jamais eu lieu. Et la brune ne savait pas ce qu'il souhaitait, elle savait juste qu'elle ne le forcerait à rien. Le tout était connaissait-il lui ce qu'il espérait devenir? La question aurait pu également être devenait-on ce que l'on souhaitait mais ce serait pour un autre jour.

Elle attendait donc, pensive, les yeux dans le vague.

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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Minouche
[ Jamais deux sans trois ]


- Nul loin des appartements parisiens -

Le nain a ce don de disparaitre pour mieux revenir avec mille et une questions. Une première entre les mains d'une dette à payer pour ses oreilles trop curieuses, une seconde coincé derrière un bureau trop bien nettoyé pour cacher toutes les fois où sa plume maladroite venait à tâcher le bois précieux aux yeux d'un maitre des lettres strict et à la baguette facile... Quand à la dernière, on connait déjà la chanson angevine. Nul besoin de répéter la comptine du "chevalier servant la mimolette".

Du venin a coulé depuis une année... Et il s'appelle croissance. Une faim de loup l'emprisonne chaque matin, et un caractère de chien n'arrange pas l'affaire. Chaque jour donne l'impression que le reflet dans l'eau du bac est différent d'hier et qu'il n'est plus maitre de son corps, des gestes vifs venant le rendre plus maladroit qu'il ne l'est déjà. Des exemples parmi une longue liste où il aimerait signer "Pourquoi ?". D'accord, il a toujours rêvé de ressembler un chouilla à ces adultes, fier comme un coq, droit et calme sur une bête puissante et digne de son maître... M'enfin on aurait quand même pu tout lui expliquer avant, foutre-cul. A croire que les hauts sur pattes aiment voir galérer les plus jeunes dans leur métamorphose... Saligauds.

Ne reste plus que toutes ces femelles pour venir lui gêner l'existence... Le pré-pubère les soupçonne. Presque toutes. Il raserait les murs pour éviter une rencontre, sait on jamais, l'envie de le planter sans raison pourrait ressurgir de la main du Très Haut. Faudrait qu'il pose des questions là aussi.

Mais baste... Le voilà sur le pas de la porte de la nouvelle mariée. Cette fois-ci, aucun moyen de s'en retourner sans demander son reste. Il croit dur comme fer qu'en choisissant cette option, l'Ouragan lui dérouillerait une déculottée sévère s'ils venaient à croiser leurs chemins. Tant qu'à faire, éviter l'épisode et écouter ce qu'elle lui veut, ça sonne déjà mieux. A-t-il seulement envie de fixer à nouveau ce regard inquisiteur qui a traversé la vie, le lisant comme un livre ?...

Toc toc.

L'imagination d'une Violette toute rouge vêtue l'encourage à frapper deux coups. Un valet finit par ouvrir le bois protecteur, un sourcil levé en guise de bonjour.


Euh... J'ai euh... R'dez vous avec ma mai... Euh Dame Marie Alice. Minouche. On doit euh... Causer.

Voilà qu'il hausse le deuxième sourcil. Quoi ? J'ai une patate sur la joue ? Qu'il est agaCHIANT !

Bon, v'me faites annoncer mouise ou z'allez me regarder longtemps avec vos yeux d'gobi ?

Enfin parti... Tous pareils, suffit qu'on montre plus sa bouille d'angelot pour qu'ils oublient tout de A à Z sur ta personne. Quelques minutes plus tard, le voilà entré dans la demeure et mené à la pièce de Jugement. Le valet retiré, et le minot encore jugé des iris de la patronne, ce dernier déniche ses mots tout en s'abaissant à peine, le vert des âtres fixé dans le sol.

Félicitations pour ton mariage. Tous mes vœux de bonheur.

Il a récité cette phrase tellement de fois avant de rejoindre Paris. C'est après que l'orage risque de gronder dans sa petite tête.

*** Musique : Into The Wilderness de Wild Arms (jeu) ***
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Mariealice
Le serviteur s'approcha d'elle pour lui indiquer que quelqu'un la demandait, un certain Minouche. Hochement de tête pour indiquer qu'elle était d'accord avant de se retourner vers la porte. Ainsi elle le verrait entrer. Ce qui se passa peu de temps après.

Il avait un peu changé mais pas tant que cela. La taille s'était un peu allongée, les cheveux également, l'allure laissait à penser qu'il n'était pas très à son aise dans cette rencontre à venir. Pouvait-on lire de même en elle? Impossible de le savoir directement mais elle ne voyait pour sa part aucune raison d'inquiétude à cet instant.

Merci Minouche.

Alors, as-tu trouvé en Anjou, auprès de Yolanda, ce que tu cherchais? Sais-tu ce que tu comptes faire désormais? Car tu arrives à un âge où tu peux décider de ta vie et il faut que tu saches qu'on ne peut servir plusieurs maitres à la fois. Si tu veux rester à mon service il te faut le prouver et savoir que cela sera plus dur qu'auparavant. J'ai passé sur bien des choses au vu de ta jeunesse et de ton inexpérience mais tu as appris, entre les leçons que je t'ai fait données et celles que la vie t'a apprises.


Direct au but? Oh que oui, cela aussi c'était une leçon.
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Minouche
[ Des forces qui font s'incliner... ]


- La prestance commande le respect -

Ça recommence. Le malaise grandit face à l'Ouragan. Il n'arrivera jamais à expliquer pourquoi, depuis quelques temps, l'impression d'être lu par la Violette le rend dans un tel état de blocus. De ce regard qui a traversé les épreuves de l'existence, le nain aux prémices de l'adolescence aimerait racler le sol pour finalement disparaitre, et ne plus avoir à soutenir ce désagréable Jugement. Le vert de Vessie assombri fuit sans état d'âme les iris de l'âge d'or durant ce lot de questions. Directe comme à son habitude, cela ne changera jamais... Le garçon aux cheveux couleur corbeau laisse alors couler les secondes, détestable métronome de Chronos, répit cependant obligatoire s'il ne veut pas faire honte à cette longue année de lecture et d'écriture... Le gamin sauvage ne l'avouera surement à aucune petite oreille, mais l'idée même de faire ombrage volontairement à la généreuse lui serait insupportable.

Ce que je veux faire...?

Penaud. C'est ainsi qu'il se définirait s'il se voyait en pleine glace. La question lui aurait-elle simplement traversé l'esprit ? La réponse se fait attendre... Longuement attendre. On ne résout pas là la différence de pichets de piquette vidés entre coudes de soiffards, ni la plus grosse pierre qui a pu ricocher sur un lac aussi plat qu'une lame de grande qualité...

Je... Je ne sais pas.

Les bras vont instinctivement dans son dos, mains effleurant les deux reliques de bois, trouver un repos de plus après chaque respiration. Ces cadeaux ont vécu, les affres de la vie les ont rendu presque inutilisables. Ce bouclier et cette épée ont vu passer des poignes et des coups inexpérimentés... Les éclats en témoignent. Et aujourd'hui, c'est lui, l'indécis, qui les porte. En est-il digne aujourd'hui...? Minouche secoue la tête. Rattrape-toi, bon sang !

Je veux dire... J'ai une idée. Mais pas de certitude.

La mère patiente à nouveau. Froide ? Non. Marie est une énigme aujourd'hui pour l'ex écuyer. La Pair ne montre rien dernièrement. C'est ce mur qui dérange la Rue, cette dernière si changeante, pleine d'énergie. C'est ce calme qui tique le pré pubère... C'est ce silence qui l'avance à révéler une simplicité masculine.

Je veux savoir combattre.

Il se surprend. L'avouer ainsi, c'est se dire faible. Se dire faible, c'est ramener un évènement en tête de pique. Et cette pique doit être connue de la sentinelle... Le rouge lui monte aux joues, mélange gênant de peur et de colère. Il n'a rien appris de cette leçon angevine... Il a juste subi. Et c'est perdu qu'il se présente à l'Avenir.
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Mariealice
A quoi pensait-il ce gamin poussé un peu vite mais pas tant que cela non plus qui se tenait devant ses yeux? Pensait-il à son passé lointain dont elle ne savait pas tant de choses et pour lequel elle lui avait toujours permis de garder autant que possible le secret? Pensait-il à un passé plus récent, celui où il avait grandi chez elle ou bien celui où il avait été blessé en Anjou? Pensait-il plutôt à son avenir, à ce que ses possibles réponses pouvaient ouvrir ou fermer comme portes? Marie l'ignorait.

Première réponse à tomber, je ne sais pas. Silence toujours, histoire de voir s'il y en aurait une seconde.

Une idée pour la suite. Saurait-elle en quoi elle consistait au juste ou devrait-elle le deviner, lui tirant les vers du nez.

Et enfin les mots, livrés au grand jour de cette pièce et surtout aux oreilles de la licorneuse.


Savoir combattre. Tu l'as toujours voulu cela si je ne m'abuse. Et qu'entends-tu exactement par combattre? Dans quelles circonstances, pour quelles raisons? En somme dans quel but, s'il y en a un.

S'il pensait s'en tirer à si bon compte, c'était faux. Grandir c'était aussi réfléchir, peser le pour et le contre, exposer ses pensées, en suivre le lien parfois tenu pour que chacun puisse s'y accrocher et, à défaut d'être d'accord, comprendre.
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Minouche
Étrange sentiment d'avoir toujours voulu apprendre un seul et même art, mais ne jamais encore avoir osé élever haut et fort sa voix pour que les guides du lendemain prêtent leur expérience le plus tôt possible... Et ne s'en rendre compte que maintenant. La honte l'emplit modérément, la gêne aussi perceptible qu'une vache dans un couloir, regard fuyant allégrement, le visage dosé dans une grimace de malaise. Après l'évidence, la licorneuse pose les colles : Pourquoi ? Comment ?

Et toi Violette ? Quelles sont tes valeurs, là où je n'ai pas eu la curiosité de te le demander ? Pourquoi suis-je si tourmenté ? Pourquoi es-tu absente ? C'est quoi grandir ? Pourquoi ai je-autant de questions que Yolanda dorénavant ? Est-ce que c'est ça...?

Le ton change. Les âtres de même. Dur, mais aussi fébrile qu'un semi adolescent qui croit pouvoir grignoter sur le dos d'un adulte. L'arrogance fait un jour ou l'autre ses griffes.


Je veux savoir me défendre quand tu n'es pas là pour m'apprendre. Je ne veux plus qu'on me voit comme un nain inoffensif. Je ne veux plus qu'on insulte mère. Je ne veux plus perdre. Je veux qu'on me respecte, surtout les autres filles et leur langue de vipère ! Je veux qu'tu sois fière !

Du calme, respire... Tu parles, trop. Mais tu t'en fiches n'est-ce pas ?

J'veux être un Homme.

Je t'en veux Marie, de ne pas m'avoir stoppé d'aller en Anjou. Je t'en veux Marie d'être aussi sévère et indescriptible pour moi. Je t'en veux Marie de ne pas me sourire comme à Merlin. Je t'en veux Marie de ne pas m'avoir dit ce qui m'attends, car tu dois le savoir... Je m'en veux de t'en vouloir. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je ne sais pas pourquoi ma gorge hurle à me dévisager... Je ne sais pas pourquoi il perle du sel sur mes joues... Je ne sais pas pourquoi je les cache derrière ma manche.

Aide-moi...

*** Musique : Sea birds de Burning Hearts ***
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Mariealice
Il se redressait le gamin, cherchant peut-être à s'enfler comme le crapaud de la fable mais allait-il aussi exploser ou bien apprendre à être calme, à s'endurcir, à devenir un homme. Les mots vinrent une fois la posture prise, coulant dans un flot qui lui parut plutôt brute de pomme mais elle le laissa faire, sans bouger, le fixant toujours.

Te défendre contre qui t'attaque en paroles ou actes. Mais comptes-tu attaquer également? Ou juste parer les coups au besoin?

Etre un homme. C'est une belle ambition mais qu'est-ce que pour toi être un homme? Ta définition? En somme quel homme veux-tu devenir?


Marie sentait une espèce de colère sourdre par tous les pores de la peau de Minouche, sauf qu'elle n'avait aucune idée de ce qui le mettait dans cet état, ni de qui si c'était une personne. Il avait changé, physiquement mais pas uniquement. L'enfant s'était effacé, il restait peut-être quelques lueurs rappelant qu'il fut au fond des yeux de celui qui était devant elle mais... Il avait changé.

Un pas fut fait pour s'approcher de lui, juste un.


Que je sois fière. Hum... Je le suis déjà. T'aider cela je devrai pouvoir le faire mais t'aider à quoi? Apprendre à te battre? Uniquement cela ou autre chose? En somme qu'attends-tu exactement de moi?
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Minouche
L'adulte le pousse. Des questions, des questions, des questions... Il ne peut avoir réponse à tout. Broder ? Quel intérêt... Le nain ne voit même pas où veut en venir Jugement. Une définition d'Homme accompli. La bonne blague... N'a-t-elle que ça en sacoche, des retournes-cervelles à qui mieux mieux, comme si aujourd'hui était le dernier jour de sa vie ? L'enfant est mort, enterré, celui qui vient de prendre place provoque des changements, ressentiments, curiosités qu'il n'aurait jamais cru exister. Ce qu'il attend aujourd'hui ? Qu'on lui explique. Qu'on lui parle. Qu'on le baffe. Que quelqu'un de compétent fasse quelque chose.
Pourtant, quelques mots cessent ses débuts de rivières, rassurent chaleureusement une partie de son esprit. Elle est fière... Contre toutes ses attentes. Dès lors, il s'embourbe plus encore, ne sachant plus par quel bout commencer, ou simplement répondre.

Attaquer ?


Attaquer... Défendre... M'en fiche, je veux tout savoir.

Définir un Homme ?

Un homme il n'perd pas, et il n'laisse rien voir, comme toi. Il faut qu'il protège. Qu'il gère ses terres...

Toi Marie ?

J'veux que tu me fasses grandir pour que j'sois un homme. Avec ton expérience... C'logique non ?

Tellement qu'il n'y a aucune certitude dans ses paroles, tellement qu'il va finir par perdre son latin... Si peu travaillé.

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Mariealice
Comprenait-il seulement ce que Marie voulait dire? Ce qu'elle demandait par chaque question? Rien n'était sûr. Et du coup elle le poussait, toujours et encore, répondant par des interrogations plus précises, avançant physiquement de quelques pas pour se trouver juste devant lui.

Attaquer et défendre n'a rien à voir Minouche. Les licorneux par exemple sont bien plus souvent en train de faire le second plutôt que le premier.

Et si, un homme peut perdre. Mais en ce cas il l'accepte, il se relève et reste droit. C'est cela être un homme. Il est des perdants bien plus honorable et respectable que des gagnants.

Je t'aiderai oui mais il te faudra m'obéir, travailler, me suivre, accepter. Cela sera parfois dur. Es-tu vraiment prêt à faire tout ceci Minouche?

La main de la brune se tendit vers celui qui n'était plus tout à fait un enfant mais pas encore un adulte.
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Minouche
Jugement est proche. La tempête de questions vaut bien l'Ouragan. Frêle brindille est-il lorsque la Violette tend une dernière fois sa main pour emmener l'Ignorant dans ce monde si éloigné de ses racines, clichés, représentations infantiles, idéaux... Faut-il renier sa propre liberté pour être inatteignable ? Le voyage coûte-t-il un tel prix ? Grandir avec la plus grande source d'enseignement, ou continuer à fuir ce contraire qui l'oblige à se taire pour disparaitre comme les autres... Imbéciles jusqu'à la fin.

Minouche tremble encore du dernier souffle. Sacrifier sa nature primaire peut-il le sauver des griffes qui frappent une bonne partie des êtres qu'il a connu ? Rien n'est certain. Mais ce choix là est décisif. Marie est une mère qu'il n'a jamais eu. Marie l'a dépêtré, soutenu, sans s'imposer. Marie est sous un ordre auquel il ne sait rien. Marie est une clé de voute, une énigme, un guide de confiance ? La connaissance doit être le salut.

Ça ou l'errance... L'enfant sauvage s'agenouille face à l'adulte, détache les reliques de bois, et les tend à sa réelle propriétaire. Le vert de l'âme fixe Jugement, empli de respect et de crainte pour le futur. Une dette de frêne à rendre à César... Et quelques mots pour décider de son chemin :


Oui... Apprends-moi. Je ne veux pas mourir comme les autres.

*** Musique : Rush Minute de Massive Attack ***
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Mariealice
Que de questions sortaient de ses lèvres. Trop peut-être pour l'écuyer qui devait y répondre, et donc, pour cela, réfléchir, se livrer, décider, avancer. Et la lutte semblait s'engager dur derrière les yeux verts, sous ce crâne tandis qu'elle attendait, silencieuse, reprenant son souffle.

Haussement de sourcil à le voir s'agenouiller et lui tendre ce qu'elle lui avait confié voici un moment. Moment d'hésitation avant de les prendre avec délicatesse, comme des reliques d'un passé désormais révolu. Quelques pas pour les poser, revenir vers lui, lui demander de se lever et pour finir sortir une dague de sa manche.


Voici ta première vraie arme. Il te faudra apprendre à t'en servir, à l'entretenir, à en faire une extension de bras.

Je t'apprendrai mais je ne sais de quels autres tu parles.

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Minouche
Si la mère pouvait entendre ce soupir de soulagement alors qu'elle récupère le passé d'une pureté déchue. C'est un poids qui quitte son dos, une primaire responsabilité qui s'envole... Respecter la mémoire des défunts et prendre soin de leurs acquisitions. Enfin il n'aura plus à s'inquiéter de ne pas briser une relique sacrée dont il est le gardien. S'il s'attendait à recevoir son premier cadeau sans propriétaire... Le nain est interdit.

Cette lame... Cette griffe de la Camarde... La même qui lui a valu une insupportable convalescence en Anjou. De quoi rire jaune, de ces mauvaises aubaines qui font remonter la dégoutante bile des souvenirs miteux. Le minus se relève, les deux mains soupesant la facilité de trancher, saigner, planter, tuer. Ce pouvoir est presque sien, il a l'objet, ne reste plus que la technique. Le vert de l'âme revient sur les pupilles maternelles alors que Jugement recommence son questionnement.

Rien ne sortira de la pièce, ils sont seuls, et il y a cette sécurité, confiance, qui calme le louveteau trop longtemps resté sur ses gardes. Le prépubère ne sent plus forcé. Alors vient le moment des maigres révélations. Lentement. Comme on écrirait une lettre...


Depuis que tu m'as pris sous ton aile, j'ai bien cru qu'on était maudits. Ta famille, des amis, des gens de passage... Y en a trop à citer. J'avais peur que... C'soit mon tour à force de te suivre. Mais j'ai eu tort. C'est partout. Même en allant voir ailleurs, j'entendais le même refrain. Et... Un jour... En pleine taverne... Je n'ai pas compris. Tout allait bien, le vin pas mauvais, les chamailleries... Puis une femme, Feno, a insulté maman. Comme ça, pour rien. Je l'ai mordu, frappé comme j'pouvais... Elle a sourit... Et... Yolanda s'est occupée de moi pour me soigner.
Je... Je ne veux plus que ça recommence.

J'ai peur Marie. J'ai peur de grandir.

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Mariealice
Marie écoutait, encore et toujours, cherchant à comprendre ce môme qui poussait et allait finir par se retrouver dans un corps d'adulte mais en aurait-il l'âme? Entendre la confession de Minouche la laissa sans voix, lui fit ressentir à nouveau ce poids, lui fit revivre des images étouffantes, tristes à en mourir et pourtant elle y avait survécu. De loin, la suite des mots de l'écuyer vinrent danser à son oreille, parlant encore de mort, de blessures, de peur... Mais aussi de soins.

Il fallut se forcer à sortir de la torpeur froide qui s'était emparée de ses membres, de son esprit pour revenir à la place et au jour.


Maudits... Je le suis peut-être mais toi je ne crois pas que tu le sois. Tu as juste été confronté à la violence, à la bêtise humaine. Elle est partout, croire que l'on peut y échapper est un leurre, douloureux lorsque l'on se réveille et l'on se réveille toujours Minouche. Ce que tu peux faire c'est en être conscient, t'y préparer et t'entrainer. Parfois, quelques mots, de la patience voire de l'ignorance en viendront à bout. Parfois tout ceci ne sera pas suffisant et il te faudra être près à réagir pour défendre, protéger voire sauver. Là encore, je n'ai jamais dit que c'était facile mais la vie ne l'est pas. Même au sein des soieries et des alcôves. Grandir c'est l'accepter et faire de son mieux avec.

Rassurante? Non. Elle avait cessé de chercher à l'être en perdant trois sur quatre de ses enfants. Parce qu'elle l'avait été trop, protectrice, se disant niaisement qu'ainsi il ne leur arriverait rien de fâcheux... Sombre crétine qu'elle pouvait alors être.
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