Soeli
[Rp privé]
[Quelques semaines plus tôt]
Montée en amazone sur la jument qu'elle s'était attribué, Soeli faisait chemin vers le domaine. Elle serrait fermement les rennes de ses mains, hormis lorsqu'elle se penchait pour caresser l'animal sur son flanc gauche. « Liqueur » était belle, d'une robe grise mouchetée de blanc, surtout lorsqu'elle portait le couvre reins aux armoiries de la Dame, ce qui ne lui arrivait pas souvent. Son handicape à l'oeil droit faisait qu'elle n'était montée que trop peu souvent malgré sa douceur. Faut avouer, que ça démarche en était toute particulière puisqu'elle avançait, regardant la route de son oeil valide, la tête penchée vers sa droite et qu'elle en devenait difficile à diriger... C'est peut être à cause de cette même particularité que la jeune femme l'aimait autant. Elles avaient chevauché jusqu'à l'entrée de la ville surplombant le château, avant de passer les portes sans être inquiétées. Ensemble, elles avaient traversé le village jusqu'à destination, contournant gens, charrettes, animaux. Une fois arrivée, la jeune femme sauta a terre, ramena les rennes pardessus la tête de l'animal, cola sa joue contre celle du cheval avant de l'attacher non loin de la garde, d'attraper un parchemin dans la sacoche qui y était attachée et de s'en détourner.
Je reviens Liqueur attends moi là.
Elle se tenait là debout, droite, les deux bras longeant sont corps, poings serrés sur un parchemin, le froid matinal lui mordant les joues. Malgré toute sa détermination de la veille, elle hésitait maintenant. Enveloppé dans sa cape, son petit visage dissimulé sous les ombres de sa capuche, elle attendait une once de courage qui tardait à venir. Autour d'elle des gens s'affairaient, pourtant elle était seule, imperturbable dans cette réflexion qui était sienne. Malgré ses airs, elle se battait contre le démon intérieur qui la poursuivait depuis trop longtemps déjà. Les yeux rivés sur ce mur qui seul la séparait de celui, qui depuis plusieurs années, hantait ses rêves: « l'homme sans visage et sans nom ». Il en avait un, maintenant, de nom et de visage, et ça la troublait bien d'avantage. Un minuscule objet, des armoiries et une vieille lettre usée, jaunie, à l'encre moitié effacée, cette image floue et irréelle avait pris forme. Et quelle forme. Un nom lié indéniablement à un visage, à son visage.
Elle avait passé des heures, depuis qu'elle l'avait appris, cherchant une vaine ressemblance sur le reflet qui lui renvoyait son miroir, en vain. Mais peut-être, n'était-ce là, qu'un refus d'admettre l'évidence. Elle l'avait haït sans le savoir, elle le haïssait encore plus maintenant qu'elle le savait.
Lorsqu'elle fut ramenée à la réalité, elle avançait d'un pas décidé vers les deux hommes que d'un seul mouvement, synchronisé, ramenèrent leurs lances pour les croiser et lui barrer le passage. Pas de surprise, relevant à peine le regard, elle avait brandit le parchemin qu'elle avait en main, n'entrait pas ici qui veut et il valait mieux montrer patte blanche lorsqu'on tentait de le faire. Elle s'y attendait et avait cacheté le papier avec le sceau de sa Dame qu'elle avait subtilisé dans ses affaires, celle-ci étant absente, elle en avait eu tout le loisir.
Bonjour, je viens porter un message en nom de la Dame de Sapois, celle-ci demande à ce qu'il soit remis en mains propres, par mes soins, à vôtre Maître. Je dois en retour lui ramener sa réponse et ce dans les plus brefs délais.
Elle avait choisi pour l'occasion, de porter la robe en velours vert bouteille que la Dame lui avait fait faire pour l'accompagner lors de ses rares sorties. Un pareil panache faisait entièrement partie du jeu qu'elle se devait de jouer pour avoir ses entrées sans y avoir été invitée.L'éventualité d'un refus n'était pas négligeable, et elle le craignait. Après tout, elle avait bien réussi à entrer lors des cérémonies d'allégeance...Que pourrait-elle faire dans cette éventualité? Déjà elle échafaudait un plan de secours, mais ils s'étaient échangés un regard après avoir examiné le sceau et relevé leurs lance après un haussement d'épaules. Ramenant à nouveau sa main le long de son corps, la jeune femme se voulait de paraitre imperturbable. elle les avait salués d'un hochement de tête et avait passé le poste de garde pour se retrouver dans la cour même du château. Plus loin, une autre porte, donnant accès à la demeure cette fois, et un autre garde. Elle ferma les yeux et pris une grande inspiration avant d'aller à sa rencontre et de répéter exactement le même discours. Il disparu quelques instants à l'intérieur, avant de revenir avec ce qui semblait être un page se présentant sous le nom de « Anthélme » qui lui fit encore répéter les raisons de sa présence avant de se proposer de transmettre le message et de la faire attendre. Ce qu'elle refusa catégoriquement. Agacé, l'homme avait fini par céder et lui lancer, non sans s'être assuré , sans toutefois l'ouvrir, que le contenu du courrier était réellement important:
Suivez-moi!
[Quelques semaines plus tôt]
Montée en amazone sur la jument qu'elle s'était attribué, Soeli faisait chemin vers le domaine. Elle serrait fermement les rennes de ses mains, hormis lorsqu'elle se penchait pour caresser l'animal sur son flanc gauche. « Liqueur » était belle, d'une robe grise mouchetée de blanc, surtout lorsqu'elle portait le couvre reins aux armoiries de la Dame, ce qui ne lui arrivait pas souvent. Son handicape à l'oeil droit faisait qu'elle n'était montée que trop peu souvent malgré sa douceur. Faut avouer, que ça démarche en était toute particulière puisqu'elle avançait, regardant la route de son oeil valide, la tête penchée vers sa droite et qu'elle en devenait difficile à diriger... C'est peut être à cause de cette même particularité que la jeune femme l'aimait autant. Elles avaient chevauché jusqu'à l'entrée de la ville surplombant le château, avant de passer les portes sans être inquiétées. Ensemble, elles avaient traversé le village jusqu'à destination, contournant gens, charrettes, animaux. Une fois arrivée, la jeune femme sauta a terre, ramena les rennes pardessus la tête de l'animal, cola sa joue contre celle du cheval avant de l'attacher non loin de la garde, d'attraper un parchemin dans la sacoche qui y était attachée et de s'en détourner.
Je reviens Liqueur attends moi là.
Elle se tenait là debout, droite, les deux bras longeant sont corps, poings serrés sur un parchemin, le froid matinal lui mordant les joues. Malgré toute sa détermination de la veille, elle hésitait maintenant. Enveloppé dans sa cape, son petit visage dissimulé sous les ombres de sa capuche, elle attendait une once de courage qui tardait à venir. Autour d'elle des gens s'affairaient, pourtant elle était seule, imperturbable dans cette réflexion qui était sienne. Malgré ses airs, elle se battait contre le démon intérieur qui la poursuivait depuis trop longtemps déjà. Les yeux rivés sur ce mur qui seul la séparait de celui, qui depuis plusieurs années, hantait ses rêves: « l'homme sans visage et sans nom ». Il en avait un, maintenant, de nom et de visage, et ça la troublait bien d'avantage. Un minuscule objet, des armoiries et une vieille lettre usée, jaunie, à l'encre moitié effacée, cette image floue et irréelle avait pris forme. Et quelle forme. Un nom lié indéniablement à un visage, à son visage.
Elle avait passé des heures, depuis qu'elle l'avait appris, cherchant une vaine ressemblance sur le reflet qui lui renvoyait son miroir, en vain. Mais peut-être, n'était-ce là, qu'un refus d'admettre l'évidence. Elle l'avait haït sans le savoir, elle le haïssait encore plus maintenant qu'elle le savait.
Lorsqu'elle fut ramenée à la réalité, elle avançait d'un pas décidé vers les deux hommes que d'un seul mouvement, synchronisé, ramenèrent leurs lances pour les croiser et lui barrer le passage. Pas de surprise, relevant à peine le regard, elle avait brandit le parchemin qu'elle avait en main, n'entrait pas ici qui veut et il valait mieux montrer patte blanche lorsqu'on tentait de le faire. Elle s'y attendait et avait cacheté le papier avec le sceau de sa Dame qu'elle avait subtilisé dans ses affaires, celle-ci étant absente, elle en avait eu tout le loisir.
Bonjour, je viens porter un message en nom de la Dame de Sapois, celle-ci demande à ce qu'il soit remis en mains propres, par mes soins, à vôtre Maître. Je dois en retour lui ramener sa réponse et ce dans les plus brefs délais.
Elle avait choisi pour l'occasion, de porter la robe en velours vert bouteille que la Dame lui avait fait faire pour l'accompagner lors de ses rares sorties. Un pareil panache faisait entièrement partie du jeu qu'elle se devait de jouer pour avoir ses entrées sans y avoir été invitée.L'éventualité d'un refus n'était pas négligeable, et elle le craignait. Après tout, elle avait bien réussi à entrer lors des cérémonies d'allégeance...Que pourrait-elle faire dans cette éventualité? Déjà elle échafaudait un plan de secours, mais ils s'étaient échangés un regard après avoir examiné le sceau et relevé leurs lance après un haussement d'épaules. Ramenant à nouveau sa main le long de son corps, la jeune femme se voulait de paraitre imperturbable. elle les avait salués d'un hochement de tête et avait passé le poste de garde pour se retrouver dans la cour même du château. Plus loin, une autre porte, donnant accès à la demeure cette fois, et un autre garde. Elle ferma les yeux et pris une grande inspiration avant d'aller à sa rencontre et de répéter exactement le même discours. Il disparu quelques instants à l'intérieur, avant de revenir avec ce qui semblait être un page se présentant sous le nom de « Anthélme » qui lui fit encore répéter les raisons de sa présence avant de se proposer de transmettre le message et de la faire attendre. Ce qu'elle refusa catégoriquement. Agacé, l'homme avait fini par céder et lui lancer, non sans s'être assuré , sans toutefois l'ouvrir, que le contenu du courrier était réellement important:
Suivez-moi!