Aelig
Sous les éclairs, un soir d'orage, un homme cherche son vrai visage...
La silhouette du jeune homme protégé des intempéries par une vielle cape, cheminait lentement vers le Mans à pas tranquilles, rassuré par ces lieux familiers. Comme unique bagage, un vieil heaume de chevalier enveloppé au bout de son baluchon. Ce heaume avait une longue histoire : il avait appartenu à son père et portait encore les coups de la ferraille bretonne durant le premier siège de Fougère, il y a bien longtemps. Il fut volé par le traître Magicphocéen lorsque les Lucioles, feux routiers tourangeaux illustres, pillèrent l'arsenal du Maine. Finalement retrouvé, il finit par échoir dans ses mains. Le seul souvenir qu'il conservait de lui. Il en trouva un usage moins glorieux lorsque affublé de celui-ci, il effrayait les voyageurs la nuit au détour des sentiers. Aelig avait suivi une autre destinée que celle de son père, Alerik de Mirabeau, très loin de la carrière des honneurs. Il avait été fait cavalier de la Licorne, Commandeur, Capitaine de l'Ost Mainois, anobli puis suicidé... Pour des raisons obscures.
Il avait très peu connu son père. Il se remémorait des instants trop rares ou celui-ci l'emmenait avec lui dans ses virées viriles, ou préoccupé par son éducation et le voyant trop traîner dans les jupons de sa mère, il lui apprit à se servir d'une dague, monter sur un poney, noyer des chatons sans états d'âmes, jurer, cracher, boire, chanter des chansons de batailles ou bien paillardes...La formation de base d'un chevalier quoi...
Mais son père n'eut pas le temps de parfaire son éducation et d'en faire un bon écuyer. Sa mère, Eliane, boulangère et ancienne bourgmestre de Laval le suivit dans l'Au-delà, laissant le jeune Aelig orphelin très tôt. Les compagnons de la famille dispersés, disparus ou morts, il fût confié par le curé du village à un brave couple de laboureurs. Mais, car il faut bien un mais, sinon il serait à lheure actuelle un paisible paysan futur géniteur dune phratrie, arrivé à l'adolescence, Aelig ne se sentait pas destiné pour le travail dans les champs, héritier en cela du caractère frondeur et revêche de sa mère, et s'encanailla avec les mauvais garçons du village, commettant ainsi ses premières rapines.
Il y prit goût et le jour ou il répondit à la question de son père adoptif "que voudrais tu faire?" : gagner sa vie était plus simple en effrayant les passants par surprise à l'aide d'une bonne massue, celui-ci le fit ligoter et enfermer dans un monastère.
Il fût un temps ou les moines dûrent le mater et Aelig finit par se résoudre à porter la robe de novice, obéir aux règles et apprendre les prières. Ce qui ne lempêchait pas de haïr ce lieu. Mais il y découvrit néanmoins les plaisirs de la connaissance. Il apprit à lire, écrire, l'arithmétique, le latin et d'autres matières. Il prit plaisir également aux travaux dans les écuries et le soin apporté aux chevaux. Mais, il faut bien un mais, sinon il serait à lheure actuelle un frère épicurien à la recherche du cépage parfait, ne se sentant pas l'âme d'un moine novice, il décida après deux années, de quitter le monastère en claquant la porte dans un grand retentissement. Du moins l'aurait il fait s'il ne s'était pas enfui par une fenêtre en emportant avec lui un calice qu'il monnaya non sans difficultés en quelques cinquante écus.
Il erra longtemps alors, tel un vagabond, officiant comme manuvre avant de s'installer sous une fausse identité à Montmirail où le comte lui donna une terre à cultiver, un logement à habiter et y resta des mois tranquilles.
Chassez le naturel, il revient au galop. La vie errante, héritage paternel, sans plus que doute, le rattrapa. Il manifestait toujours peu dintérêt ou du moins occasionnel pour la terre, préférant pour cela engager des contractuels dans les basses besognes. Et un jour quil coupait du bois en forêt, une rencontre fit de nouveau changer son destin. Ce fût celle d' un vieux mainois, il avait quarante ans, qui vécu en Armagnac, dans lsud. Il était reclu dans les bois. Parlant ce même langage, celui de la nature et de la vie libre, celui-ci accepta de le prendre sous son aile et Aelig à partir de ce jour vécut dans la forêt. Il apprit à y vivre, s'y loger, s'y dissimuler et s'y procurer de ce dont il avait besoin. Pour le reste, il le volait. Aelig devint alors un petit brigand de petits chemins et de petites bourses, sans prétentions et continua ainsi seul ses méfaits après la mort de son compagnon, tué par des gardes chasses. Jusquau jour où
Mais Aelig sortit de ses songes alors quil apercevait La silhouette de la capitale au loin. Il se demandait si la Licorne était toujours établie au camp Léard depuis lescapade à Craon. Il irait se dit il.
La silhouette du jeune homme protégé des intempéries par une vielle cape, cheminait lentement vers le Mans à pas tranquilles, rassuré par ces lieux familiers. Comme unique bagage, un vieil heaume de chevalier enveloppé au bout de son baluchon. Ce heaume avait une longue histoire : il avait appartenu à son père et portait encore les coups de la ferraille bretonne durant le premier siège de Fougère, il y a bien longtemps. Il fut volé par le traître Magicphocéen lorsque les Lucioles, feux routiers tourangeaux illustres, pillèrent l'arsenal du Maine. Finalement retrouvé, il finit par échoir dans ses mains. Le seul souvenir qu'il conservait de lui. Il en trouva un usage moins glorieux lorsque affublé de celui-ci, il effrayait les voyageurs la nuit au détour des sentiers. Aelig avait suivi une autre destinée que celle de son père, Alerik de Mirabeau, très loin de la carrière des honneurs. Il avait été fait cavalier de la Licorne, Commandeur, Capitaine de l'Ost Mainois, anobli puis suicidé... Pour des raisons obscures.
Il avait très peu connu son père. Il se remémorait des instants trop rares ou celui-ci l'emmenait avec lui dans ses virées viriles, ou préoccupé par son éducation et le voyant trop traîner dans les jupons de sa mère, il lui apprit à se servir d'une dague, monter sur un poney, noyer des chatons sans états d'âmes, jurer, cracher, boire, chanter des chansons de batailles ou bien paillardes...La formation de base d'un chevalier quoi...
Mais son père n'eut pas le temps de parfaire son éducation et d'en faire un bon écuyer. Sa mère, Eliane, boulangère et ancienne bourgmestre de Laval le suivit dans l'Au-delà, laissant le jeune Aelig orphelin très tôt. Les compagnons de la famille dispersés, disparus ou morts, il fût confié par le curé du village à un brave couple de laboureurs. Mais, car il faut bien un mais, sinon il serait à lheure actuelle un paisible paysan futur géniteur dune phratrie, arrivé à l'adolescence, Aelig ne se sentait pas destiné pour le travail dans les champs, héritier en cela du caractère frondeur et revêche de sa mère, et s'encanailla avec les mauvais garçons du village, commettant ainsi ses premières rapines.
Il y prit goût et le jour ou il répondit à la question de son père adoptif "que voudrais tu faire?" : gagner sa vie était plus simple en effrayant les passants par surprise à l'aide d'une bonne massue, celui-ci le fit ligoter et enfermer dans un monastère.
Il fût un temps ou les moines dûrent le mater et Aelig finit par se résoudre à porter la robe de novice, obéir aux règles et apprendre les prières. Ce qui ne lempêchait pas de haïr ce lieu. Mais il y découvrit néanmoins les plaisirs de la connaissance. Il apprit à lire, écrire, l'arithmétique, le latin et d'autres matières. Il prit plaisir également aux travaux dans les écuries et le soin apporté aux chevaux. Mais, il faut bien un mais, sinon il serait à lheure actuelle un frère épicurien à la recherche du cépage parfait, ne se sentant pas l'âme d'un moine novice, il décida après deux années, de quitter le monastère en claquant la porte dans un grand retentissement. Du moins l'aurait il fait s'il ne s'était pas enfui par une fenêtre en emportant avec lui un calice qu'il monnaya non sans difficultés en quelques cinquante écus.
Il erra longtemps alors, tel un vagabond, officiant comme manuvre avant de s'installer sous une fausse identité à Montmirail où le comte lui donna une terre à cultiver, un logement à habiter et y resta des mois tranquilles.
Chassez le naturel, il revient au galop. La vie errante, héritage paternel, sans plus que doute, le rattrapa. Il manifestait toujours peu dintérêt ou du moins occasionnel pour la terre, préférant pour cela engager des contractuels dans les basses besognes. Et un jour quil coupait du bois en forêt, une rencontre fit de nouveau changer son destin. Ce fût celle d' un vieux mainois, il avait quarante ans, qui vécu en Armagnac, dans lsud. Il était reclu dans les bois. Parlant ce même langage, celui de la nature et de la vie libre, celui-ci accepta de le prendre sous son aile et Aelig à partir de ce jour vécut dans la forêt. Il apprit à y vivre, s'y loger, s'y dissimuler et s'y procurer de ce dont il avait besoin. Pour le reste, il le volait. Aelig devint alors un petit brigand de petits chemins et de petites bourses, sans prétentions et continua ainsi seul ses méfaits après la mort de son compagnon, tué par des gardes chasses. Jusquau jour où
Mais Aelig sortit de ses songes alors quil apercevait La silhouette de la capitale au loin. Il se demandait si la Licorne était toujours établie au camp Léard depuis lescapade à Craon. Il irait se dit il.