Le pied poudreux, caressait et tâtait l'étoffe de la robe.
Pour sur m'dame de bonne qualité... Le colporteur commençait a lui mestre les nerfs en pelote, la robe qu'elle essayait de lui refourguer avait été achetée a prix d'or a un marchand Italien, par le Duc de Canavais, pour se rendre a la cathédrale d'Aix, pour un mariage, de hautes lignées, avant l'explosion du conflit qui l'a faisait se battre chaque jour depuis lors.
Justement 350 pieces d'or. Le colporteur roula des yeux et soupira.
Chevalier, les temps sont rudes, le commerce se porte mal, il faudroy bien que nous vivotions nous autres, colporteurs et ambulants...200 pièces sonnantes...
L'égorger n'estait pas la bonne solution, elle avisa la carriole et le contenu.
250, de la cire, de l'encre et du parchemin et naturellement le silence sur nos affaires. Les yeux de fouines se plissèrent, paraissant hésiter un moment, puis un sourire narquois vint appuyer la main tendue.
Je savoi qu'nous pourrions nous entendre. Lisyane attrapa les bourses rebondies, pas celles du marchand ne vous fier pas aux apparences, mais celles contenants la fortune du moment, et le nécessaire a escriture, puis déguerpie rapidement.
Les malins colporteurs spéculaient et passaient de campements en tavernes a la recherche de troc, de ventes et d'achats qui faisaient leur fortune et l'infortune des pauvres haires désabusés que la guerre met a terre et affame.
Le négoce se faisait parfois sous le manteaux, les épées et boucliers volé aux morts s'échangeaient et s'achetaient sans honneur pour ceux qui étaient tombés.
Les quelques denrées périssables, étaient vendues a prix d'or a ceux dont le ventre criaient famine, les granges des paysans, étaient parfois mises a sac laissant les femmes qui allaitent et les enfants en bas age a une mort certaine.
La guerre étendait partout son lourd manteaux, la faucheuse se régalait, et les épées s'entrechoquaient.
Triste réalité...
L'odeur du sang qui rougi les terres provençales, la fumée des bâtiments et des maisonnées incendies, il était difficiles de s'y résoudre, la baronne avait le cur qui se levait bien des fois, elle se soulageait dans le fossé, comme une ribaude qui a trop bu et trop écarter les cuisses les soirs de ripailles dans les bouges.
Icy lieu il n'y avait pas de place pour les curs fragiles.
Quelques jours de repos, et puis il faudrait qu'elle retourne sur le champ de bataille, ils étaient tous fatigués, le moral en berne, mais l'envie d'en finir et de retrouver enfants compagnes et compagnons, terres et mesnies.
Lisyane s'engouffra dans sa tente, depuis l'arrivée de la bohémienne, elle se méfait et dormait mal, elle était épuisée et inquiète.
Mais elle avait reçue nouvelles de ses terres, et cela lui avait fait chaud au cur.
La plume de mauvaise qualité rida la surface du petit encrier qu'elle venait de troquer.
Citation:A ma Mesnie,
Les combats fonts rages, c'est une guerre d'usure.
Arles est entre nos mains, les gens ont faim, et partout nous sentons la mort qui enveloppe les terres provençales.
Je ne pleure pas a l'idée que mon sang souille le sol du sud, et que la vie me soit ôtée par l'épée ennemie.
Je pleure de ne pouvoir revoir le Mont Maudis, et de vous serrez dans mes bras encore une fois avant de rejoindre le Très-Haut.
Je souris cependant a l'idée que la disette sur les terres de Courmayeur ne prenne pas plus d'ampleur qu'a mon départ précité, et que Cousteron et Glossina soientt enfin arrivés en ma demeure.
Qu'Ysalba reçoive mes prières et ma tendresse, que l'enfant qu'elle attend naisse en bonne santé, que Rollin l'entour et l'aime comme il se doit et comme elle le mérite, que son travail sur nos terres, ne l'éloigne pas du principal.
Que Valentin reçoive ma tendresse part vos bras.
Que Glossina et Cousteron reçoivent tout deux ma bénédiction pour leur amours, qu'ils soient confiés a ma Mesnie comme il se doit.
Recevez du cavalier portant couleur de l'Annonciade, ces nouvelles, et 250 pieces d'or sonnants et trébuchants.
Faictes en bon usage pour nos terres.
Recevez ma tendresse et ma gratitude, qu'Aristote nous protege et me permette de vous revoir.
I vo mé savé k'davé
La baronne roula le parchemin et le scella, le cavalier aux couleurs du Lac d'Amour devait repartir a l'aube vers Sarre, au castel, et ainsi faire un détour de quelques lieux en Aoste pour porter nouvelles a Courmayeur. Cependant l'agitation extérieure, lui fit remettre a plus tard ses desseins.
Une bénédiction allait être donnée, pourquoi pas, ce ne serait peut être pas inutile.
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La baronnie de Courmayeur