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Défaite : déconfiture et pas de pot.

Griotte
Aux premiers abords la gamine s'était imaginée que la cavalière lui était venue en aide par pure bonté d'âme, ne pouvant se résoudre à laisser une môme en détresse, inconsciente au bord d'un chemin. N'est-ce-pas ce qu'auraient fait toutes personnes un tant soit peu honnête? Dans sa grande naïveté, la gamine aurait pu s'imaginer que le vent avait enfin tourné en sa faveur et que la bonne étoile qu'elle n'avait jamais eu s'était enfin décidée à la prendre sous son aile en plaçant la Corleone sur son chemin afin de la sortir du pétrin où elle commençait à s'embourber... C'est comme ça dans tous les contes de fées qu'on raconte aux enfants lors des veillées du soir, mais dommage pour la Griotte, la Corléone n'est pas une fée, ni un prince charmant juché sur un beau cheval blanc. Elle aurait plutôt tendance à virer vieille sorcière ridée aux griffes acérées!

M'enfin, je parle de nouveau pour ne rien dire, mais faut bien brasser du vent pour meubler un peu l'histoire! - Pi' le premier qu'est pas content, euh... m'en fiche? - Le mince espoir qui aurait pu pointer le bout de son nez dans l'esprit de la môme fut de toute façon étouffé dès lors qu'elle entendit le ton railleur de la réponse que lui formulait la Corleone. Pas eut le temps de penser à marraine la fée, l'étoile et tout le tralala! - Alors pourquoi j'en ai parlé? Parce que! Mais parce queeee!

Les émeraudes méfiantes se plissèrent légèrement alors que la morveuse gardait les yeux rivés sur la cavalière. Elle n'aimait pas l'ironie qui se dégageait de ses propos, ni son rire moqueur laissant deviner un mauvais fond chez la brune. Le dos fermement calé contre les planches de la paroi en bois, comme pour se fondre dans ses rainures et échapper à cette situation déplaisante, Griotte écoutait en silence, sans moufeter mots, sachant pertinemment que réponse n'était pas réellement attendue.

Bien que silencieuse, dans son esprit, les interrogations se bousculaient à la porte, sans qu'elle n'ose les prononcer à voix haute, se doutant qu'elle n'aurait pour l'heure, pas plus d'informations. Qui était cette femme à l'air mauvais? Pourquoi étaient-elle ici? Où voulait-elle la mener? Impossible de savoir quels étaient les projets que la brune avait pour elle et puis, Griotte n'était pas sure de vouloir les savoir, mais elle n'eut d'autre choix que de lui emboiter le pas lorsqu'elle quitta l'écurie pour se diriger vers ce qui semblait être une auberge. Les propos de la brune ne laissaient rien présager de bon quant au sort qui l'attendait, mais sa curiosité piquée au vif lui donna le courage de poser la question qui lui brulait les lèvres depuis le début - Et attention, elle fait un effort d'allocution tellement qu'elle a peur de la répsonse!


- Où est-ce-que vous allez n'emmener ?

Car il ne fait aucun doute que la brune mènera la môme où bon lui semblera...
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Sadnezz
Sad poussa du pied la porte branlante de l'auberge, hélant le taulier pour deux écuelles remplies. Apres avoir déposé quelquees écus brillants sur une table elle s'installa, -ou s'affala - prenant ses aises dans un coin qui l'appelait. Elle suivit du regard la gamine, s'assurant qu'elle suivait bien et qu'elle poserait ses fesses à l'endroit indiqué.

Eludant de nouveau la question, elle pesta entre ses dents quand elle aperçut une araignée qui lui grimpait sur la cape, sans gênes. D'un revers dégouté elle l'envoya valser , peut-être un peut trop près du pied de la gamine, mais l'heure n'était pas aux excuses.


T'as pas d'nom donc? J't' appellerais machine, puisque c'est bien comme ça que t'a nommée la petite blanche là.


Une écuelle fumante fut posée sous son nez par une grasse aubergiste aux sourires un peu louches, il en fut de même pour la Corleone. Ha un repas! des lustres qu'elle n'avait pas mangé un vrai repas. Dévorant dejà son contenu des yeux, Sad aboya à l'attention de sa demi portion de future esclave.

Mange!


Un pain noir suivit la commande , ainsi qu'un quart de vin du pays. Sad rompit le premier pour en donner une petite moitié à son hôte mais garda le vin pour sa pomme. Elle gratifia d'un vague "grazie" la grosse femme qui partait déjà et ajouta subitement:

Taulière, t'aurais pas vu une blonde paillasse et son mec soulard ces jours ci? De ce que j'en sais ils restent tard en taverne, pour saloper les tables à l'huile de rein...

La bonne femme haussa un sourcil illuminé et acquiesca ce qui arracha un sourire, le premier, à la Sad . Pour sur que ces deux là s'étaient déjà fait remarquer... Mais au moins, elle était au bon endroit.
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Griotte
La question posée par la gamine fut à nouveau ignorée. Elle s'y attendait un peu, mais elle aura au moins eu le mérite d'avoir essayé de faire parler la cavalière à l'air revêche. Ne pas savoir ce qui l'attendait, mettait la Griotte mal à l'aise. C'est donc à gestes hésitants qu'elle prit place à table en face de la brune qu'elle observait toujours d'un œil méfiant. Elle qui d'ordinaire fanfaronnait à tout va, ne faisait pas la fière en présence de la Corleone, mais lorsque celle-ci se remit à la titiller en l'appelant "machin", un regain d'orgueil poussa la morveuse à s'exclamer :

- J'm'appelle pas machin ! J'm'appelle Griotte, comme la cerise !

La mine vexée, elle observa l'aubergiste déposer deux plats fumants sur la table. Son estomac se mit à grogner alors que les fumets alléchant se dégageant des écuelles commencèrent à lui chatouiller les narines. La gamine affamée ne se fit par prier deux fois et entama son repas avec avidité, ne perdant pas une miette des paroles échangées entre les deux femmes. Ça parlait d'une paillasse et son soulard, ce qui lui mit immédiatement la puce à l'oreille et lui fit hausser une sourcil curieux. L'inconnue semblait être à la recherche des même boute-en-train que la môme. Amie ou ennemie ? Aucune idée. Toujours est-il que dans les deux cas, le couple de zozos semblait avoir des fréquentations douteuses.

Griotte attendit toutefois que l'aubergiste se soit éloignée avant de prendre la parole. L'avait pas trop envie d'interrompre la discussion de la brune et de s'attirer son courroux. Ce coup-ci, elle évita de poser des questions, ayant compris que c'était bien la cavalière qui menait la danse, et non pas l'inverse.


- Moi aussi j'cherche la Blonde et l'Rich. M'enfin j'crois qu'il est pas si riche qu'ça. Sinon il s'baladerait pas dans une vieille charrette croulante. J'tais sur leurs traces avant d'tomber sur les deux aut' troufions...

Et d'enfourner une nouvelle bouchée en observant l'inconnue d'un œil curieux, guettant sa réaction face à ses propos, tout en espérant silencieusement que la brune avait bien dans l'intention de la mener chez la Paillasse. Si c'était le cas, la môme serait surement sortie d'affaire...
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Sadnezz
[Une Corleone peut en cacher une autre]

Heureusement que l'écuelle avait déjà été engloutie quand la môme se mit enfin à faire des phrases construites. Moins une et elle en perdait l'appétit. Mais pas la soif. Elle grimaça comme à son habitude, ce qui donnait souvent à son faciès une diversité d'expression rarement égalée, puis but le quart de vinasse d'un trait. Main levée pour un autre, lui fallait bien ça pour digérer les jacasseries de cette petite rouge, qui visiblement n'avait pas que la couleur en commun avec elle.

Griotte , comme la cerise... Putin de marde. Une cerise, l'en avait connue une par le passé, l'avait la cuisse légère, tellement légère qu'elle avait gagné sa place de bordelière aux miracles, même qu'elle avait eut un vers en plein milieu à force de monter en légèreté. C'était toujours celle qui rameutait les clients aux bourses les plus pleines de la maisonnée (haem), et son surnom restait bien en mémoire, pas seulement parce qu'elle était Corleone... Graziella Corleone, une brune incandescente mais pas dans le style de Sadnezz non... Plutôt dans le registre feu aux fesses. On leur avait bien trouvé des similitudes, des attitudes, mais jamais rien de plus qu'une singularité commune. La cerise avait laissé une griotte, et dans le genre nom qui courrait pas les rues, l'enfant pouvait pas se venter d'avoir un prénom de secours elle: fille de cerise ; Griotte elle se nomma. Pauvre gosse.

Mais on sait bien comment c'est la famille, ça écrit que pour réclamer des dettes imaginaires, ça se pointe que quand y'a plus rien à graille au fond des placards et ça disparait des qu'il n'y a plus rien à gratter sur les os. La Grazielle elle, elle avait tiré sa révérence un soir, désertant les Miracles et par la même occasion la vie de Sad sans un arrivederci, la laissant comme une étrangère qu'elle était. Pourtant, de ce qu'elle savait, elle avait amassé un bon petit pécule à force de coucheries avec les plus grands, les plus gros, les plus gourmands... Les croqueurs de cerises, ses habitués. Peut être que la mioche était un pépin dans son commerce, ou que la vieille Roxon la trouvait plus assez vendeuse après avoir pondu son noyau brailleur.

Ses prunelles jais s'ornèrent de deux ou trois battements de cils pour regarder de plus près la petite souillon qui se goinfrait en face d'elle. Sa vieille caboche compta du mieux qu'elle l'avait appris lors de ses maigres études les années et les probabilités. Finalement elle opta pour la méthode pour et contre. Sad ne s'y attarda pas, l'évidence lui donnait déjà une moue hideuse.

- Bye bye l'esclave... mouhahah
- Bonjour la famiglia... Erf
- Qui l'eut cru hein?
- ...
- N'y pense même pas.
- Quoi! je perds deux bras là!
- J't'en trouverais d'autre des esclaves va.
- mouarf.

Une chance qu'elle ne lui avait pas dit son nom, pas envie de lui dire qu'elles étaient parentes. L'en avait assez bavé avec Attila en terme de petite cousine... Aux oubliettes quelques instants la paillasse et le soulard, Houston nous avons un problème. Seul truc qu'elle réussi à caser entre deux nouvelles gorgées de vin sur un air de question/réponse :


Ta mère là, elle faisait le tapin hein.

Ha le tact naturel de Sadnezz... C'est pas son esprit qui lui chantait déjà une petite chanson qui dira le contraire. Puis comment ça c'était un dialogue de sourdes?

Quand j’ai vu la Griotte je m’suis dit quel prénom étrange
pis c’est pas vraiment la saison d'cueillir les douceurs des champs
moi mon cœur est chrysanthème et mon âme est triste...

Quand j’ai vu la Griotte, au fond la Griotte m'a dit
t’approches pas trop de moi, moi j’l'ai écoutée tu vois
j’suis restée là comme un conne à effeuiller les minutes
et à la r'garder s'faire avoir...

Quand j’ai vu la Griotte j’me suis dit elle sort d’où celle là
c’est quoi c’prénom à la con sorti du fond d’un autre temps
pis moi j’ aime pas bien les douceurs, pis j’aime pas ce qui sent bon
j’préfère les opiacées aux fruits et un peu la boisson.

Quand J’ai vu la Griotte, ça m’a fait comme un bras d’honneur
l'insoumission qui dit je n'ai ni dieu ni maitre ni qui que ce soit
comme un doigt levé bien haut a tous les dieux tous les suppôts
c'est l'exubérance de la rougeur pis c’est la liberté du coeur
quand j'lai croisé au hasard, j'ai pensé putain ça c'est pour ma pomme
moi qu'était là comme une conne à effeuiller les minutes et à l'r'garder s'faire avoir...

La Griotte elle est belle comme un accident d’carriole
comme une charrette qu’a plus les freins, la Griotte elle est folle
et c’est vrai qu’moi j’aime bien quand elle parle si poétique
mais elle me fera péter les plombs, ouais sûr qu'elle m'cassera les boulons...

Elle est comme un bateau d'pirates, comme un chien qui a mal à la patte. La griotte elle a l'goût amer, elle a la fraîcheur des rivières,
elle est un peu Italienne, un peu Française aussi...

La Griotte... ouais la Griotte...

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Griotte
S'il y avait bien une chose à laquelle la môme ne s'attendait pas, c'est qu'on lui parle de la Cerise. Surprise, c'est la mine interloquée qu'elle observa la femme lui faisant face, émeraudes écarquillées, bouche légèrement entrouverte, elle en oublia même de finir de mâcher sa bouchée, qu'elle avala tout rond, manquant de s'étouffer. Prise d'une quinte de toux, elle détourna la tête pour se mettre à tousser, virant au rouge griotte, main devant la bouche pour ne pas recracher la bectée qu'elle n'avait pas eu le temps d'avaler. Ce n'est qu'une fois son souffle retrouvé qu'elle posa à nouveau les yeux sur l'inconnue, qui semblait se délecter de la situation.

Que venait faire sa mère dans cette histoire ? Griotte n'en avait aucune idée ! Voila bien des mois qu'elle s'était échappée du bordel miteux dans lequel la Corleone exerçait. Jusqu'à présent, sa morveuse n'avait croisé personne la connaissant. Lorsqu'on la questionnait sur ses origines, elle avait tendance à les avouer du bout des lèvres, quand elle ne le lâchait pas soudain en plein milieu d'une discussion, dans le seul but d'offusquer l'assistance. Vilain petit canard, jusqu'au bout des ailes, elle s'amusait toujours de la situation, qui attirait tantôt la compassion, tantôt les moues dégoûtées, mais quelle que soit la réaction provoquée, elle avait toujours su en tirer profit.

Ce qu'elle n'aimait pas, par contre, c'est qu'on lui grille la priorité. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disait que sa mère faisait le tapin, sans savoir que c'était réellement le cas. Vous savez, c'est le genre de chose qu'on vous balance subitement à la figure dans le seul but de vous vexer ou de vous faire du mal, comme une injure, sauf que la morveuse ne l'a jamais mal pris. Pourquoi se fâcherait-elle alors qu'il ne s'agissait que de la stricte vérité ? Quand on a été élevée dans le milieu, on ne voit pas ce qu'il y a de mal ou de dégradant à avoir la cuisse légère. C'est une chose qui paraissait tout naturel aux yeux de la Griotte.

La brune avait-elle lancé cette phrase au hasard, dans le seul but de la vexer, comme tant d'autres l'avait déjà fait avant elle, sans savoir que sa mère était réellement une fille de joie ? En tout cas, elle avait fait mouche et attisée la curiosité de la môme qui répondit d'un ton provocateur :


- Parait qu'elle est douée et qu'sa cuisse est t'jours aussi souple et légère, malgré la chieuse qu'elle a pondu.

C'était tout du moins ce qui se racontait parmi la gente masculine qui fréquentaient le bordel alors que la môme y vivait encore. A cette pensée, les souvenirs affluèrent, tandis que la môme observait la brune se tenant en fasse d'elle. Des images de la Cerise se redessinèrent soudain dans son esprit alors qu'elle croyait les avoir refouler au fond de sa mémoire. Elle revoyait ses longs cheveux ébènes s'écoulant en cascade sur l'arrondi de ses épaules, la délicatesse des courbes de son visage et son sourire discret, qui laissait deviner une douce mélancolie, accentuée par ses yeux sombres, à la profondeur infinie. Toute cette tristesse qui émanait d'elle, au lieu de l'enlaidir, lui donnait une certaine langueur emplie de nostalgie, qui faisait tout son charme.

Pourtant, en observant la brune qui se tenait en face d'elle, Griotte lui trouva un air de ressemblance avec la Cerise, qui, elle en fut soudain convaincue, avait du être animée par la même fougue qui semblait habiter l'inconnue à l'air revêche, avant qu'un noyau ne vienne se loger dans son ventre et dans son cœur.


- Somigliate a mia madre, ne più vecchia. Non ha ancora di capelli bianchi, lei.*

Elle s'était exprimée dans cette langue étrange, qui avait bercée ses nuits dès sa plus tendre enfance et que la Cerise se plaisait à utiliser pour lui glisser à l'oreille des mots d'amour et d'espoir, qui lui étaient uniquement destinés, à elle, sa fille, pour qui elle espérait un avenir meilleur que celui qui semblait l'attendre. Cette langue résonnait à ses oreilles comme une promesse d'un bonheur futur, inatteignable, qui lui laissait un goût amer dans la bouche, mais la gamine était persuadée que l'inconnue la comprendrait.




*Traduction : Vous ressemblez à ma mère, en plus vieille. Elle n'a pas encore de cheveux blancs, elle.
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Sadnezz
Un faible ricanement suivit d'un hochement de tête, et voilà que Sad n'avait plus le bénéfice du doute. L'instinct, puis ce nom débile, fallait bien qu'elle soit Corleone celle là. Vu la réaction, c'était bien la fille de la cerise, et griotte sur le gâteau elle s'était exprimé dans l'idiome maternelle - un scel sur une lettre ne l'aurait pas plus conforté dans sa conviction. Les cheveux blancs... Ha les cheveux blancs... Elle qui pensait qu'elle les camouflait bien, la petite écrevisse ne les avait pas ratés. Tsss. Avant , elle n'en avait pas un, ondulant de la crinière parfaitement corbeau à qui voulait bien la voir. Avant... Prenant son air vénérable, cet air qu'elle sortait quand on la toisait trop comme une vieille bonne pour l'hospice, pour tourner la chose en dérision et cacher sa gêne, elle murmura en regardant son verre vide:

La nuit tous les chats sont gris...

Inspectant l'écuelle de la gamine, elle héla le taulier pour une autre part. Pas un élan de générosité non, mais avoir frappé une enfant du même sang, bien que bâtarde à souhait lui laissait un vague remord qu'elle se garderait bien de lui avouer. Comment ça et Attia? Attila c'était autre chose, c'était par amour. Sadnezz ne lui dira pas non plus qu'elle avait souhaité la réduire en esclavage pour une troupe de mercenaires, qu'elle savait beaucoup sur sa mère et sa cuisse légère, qu'elle lui ressemblait quand elle plissait les yeux... Elle se contenta de payer l'écuelle à une catin qui faisait aussi le service, pensive.

Chaque Corleone a son talent...


Toi je sens que le tiens c'est de faire chier le monde, à suivre.

Pas toujours joli joli.

Moi j'excelle en brigande, mon père c'était la course - sous les jupons - , mon petit frère avait l'art de ne coucher qu'avec des parfaits sosies de ma personne et mon fils ainé lui avait du talent pour les noeuds coulants... Paix à son âme. hé ouais gamine, on a un arbre généalogique long comme un chapelet de saucisse remontant à quatre générations et autant de choses à cacher. Faudrait qu'elle en parle à Attila de cette trouvaille là. Reniflant avec mépris, elle reprit ses traits de détestable donzelle pour piquer l'égo de la mioche, ultime vérification.


Mais bon,j'suis pas sûre qu'elle serait fière de voir sa gosse se faire rétamer par les premiers gus qui passent la Grazielle.


- Bon et maintenant? qu'est-ce que tu vas faire d'elle?
- Niente pardi.
- C'con, c'est quand même ta cousine, 'fille De' en plus.
- Fille De, fille De... Fille d'une putin et d'un nom, voilà tout, une belle bâtarde. On reconnait pas la noblesse dans la famille.
- Corleone quand même.
- Dégage.

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Griotte
C'était pas la première fois que la gamine se faisait rosser suite à une mauvaise rencontre. Lorsque Griotte vivait encore à la Cour des Miracles, sa mère ne comptait plus le nombre de fois où elle avait récupérée la morveuse cabossée des pieds à la tête. La môme collectionnait les bleus contre un quignon de pain chapardé sur l'étale d'un marché ou pour s'être battue avec les autres gamins des rues afin de conserver son maigre butin. Il lui arrivait aussi de se faire cogner pour avoir empiété, sans le savoir, sur un territoire de "chasse gardée" de tel ou tel vaurien du coin et, lorsqu'elle rentrait au bordel pour y trouver refuge - comme on rentre à la maison - il n'était pas rare qu'elle se mange une beigne pour avoir lancée une insulte à un homme un peu trop entreprenant avec elle, malgré son jeune âge.

- J'ai l'habitude des coups... La Cerise aussi elle s'en prenait des fois.

A cette pensée, la mine de la gamine se fit plus sombre. Elle baissa les yeux et observa son écuelle que l'aubergiste venait à nouveau de remplir. Trop peu habitué à manger à sa faim, son estomac était déjà comblé. Les yeux dans le vague, la môme picora les mets distraitement en se remémorant les fois où Graziella était tombée sur un client violent, qui l'avait battue jusqu'au sang. Un jour, lasse de se prendre des coups, elle s'était défendue et l'homme ayant porté la main sur elle avait manqué de peu de finir eunuque. L'affaire était remontée aux oreilles de la maquerelle, qui rossa la putain pour avoir frappé un client, avant de la foutre dehors, elle et sa parasite de fille.

La violence était ancrée dans leurs vies à un point tel, qu'elles devaient se soutenir mutuellement pour y faire face. Quand l'une flanchait, l'autre prenait soin d'elle et essayait de lui donner un peu de réconfort. Jamais La Cerise n'aurait eu l'idée de frapper sa fille. La vie était déjà bien assez dure avec elle. La familia ne devait pas ajouter une couche de souffrance.


- Je crois que Graziella s'rait pas fière d'voir une Corleone frapper sa fille.

Graziella n'était pas fière de voir sa fille se faire rosser. La brune avait raison sur ce point ci, mais là où elle se trompait allègrement, c'était sur les raisons qui poussaient la Cerise à se sentir honteuse lorsqu'elle voyait sa môme toute abimée. Ce qui la dérangeait le plus, ce n'était pas que la gamine soit incapable de se défendre, mais qu'elle soit obligée d'affronter quotidiennement la violence qui régnait aux Miracles. Elle aurait voulu lui offrir une vie meilleure, mais la morveuse avait eu le malheur de naitre dans une fausse à purin.

- J'aurais préféré vivre à l'abri dans un grand château doré, pour n'pas m'prendre des coups à longueur d'journée, mais moi j'ai pas eu droit à la bonne étoile dont parlent les contes de fées.

Griotte n'est qu'une gamine pleine de désillusions, ayant perdu la plus part de ses rêves d'enfants, face à la dureté de la vie. A quoi bon continuer à rêver et à s'imaginer un avenir meilleur quand la misère vous colle à la peau et s'acharne contre vous ?
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Sadnezz
Les châteaux... Pour y avoir vécu quelques temps comme maitresse de baron elle savait combien les châteaux n'étaient pas aussi merveilleux que les gueux le pensaient. Le froid, l'humidité, tout cet espace entre quatre pierres.. On s'y croirait déjà mis en terre. Mais laissant la jeunesse à ses rêves désuets la Corleone ne releva pas, recherchant les ressemblances avec sa catin de cousine sous les airs de la petite rouge.

Ainsi la génération de Sadnezz n'était peut-être pas la plus démunie... Ses grands yeux vides annonçaient déjà quelques désillusions que la brune n'avait eut que bien plus tard... Apres un amour, un viol, la perte d'un enfant, la perte d'une bonté passée.

Tapant soudain du poing sur la table pour les sortir d'une torpeur qui s'installait doucement mais sûrement, elle se leva. La gosse n'avait visiblement plus d'appétit, ce qui la conforta dans son envie de sortir d'ici.


Bouge ton cul on va rejoindre Karine et Burr'.


Tout en se rembraillant, elle marmotta:

Comment ça s'fait que tu recherche les deux même gus que moi? Tu vas faire quoi avec eux Corleone? r'joindre ton pater?


Elle lui jeta un oeil suspect. Deux Corleone dans la même galère, ça le faisait moyennement. Si tout se passait comme prévu elles iraient vers la bourgogne, pour mettre à bien quelques affaires... Sad n'avait aucune idée des relations qui pouvaient lier la gosse avec son géniteur, qui faisait actuellement parler de lui dans tous les recoins du duché. A mieux la regarder sous ses défroques sales et râpées, comme le doute qu'elle ne l'avait pas depuis un bail son richissime popa... Y'en avait une qui risquait de se prendre une BAFFE*... héhé.


* Liste ducale qui mena le père de Griotte à la régence de la bourgogne.
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Griotte
Le choc des poings frappant brusquement la table fit sursauter la gamine, plongée dans ses pensées. Les émeraudes se posèrent sur la brune, quittant son siège. Elle semblait avoir décidé que l'heure de décarrer avait sonnée. N'ayant pas vraiment d'autre choix que de la suivre, la môme se leva d'un bond et lui emboita le pas sans rechigner, bien qu'elle serrait déjà les dents à la perspective de la chevauchée qui les attendait. De un, elle avait horreur de voyager à dos de canasson depuis qu'elle avait fait un bout de chemin avec une vieille carne, qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs*; et de deux, son corps meurtri allait la faire souffrir tout le long du chemin. Elle s'rait bien restée ici, tiens! Vivement qu'elles arrivent à destination! En plus, il se trouvait qu'elles allaient au même endroit. La seule différence entre les deux, c'était que l'une semblait bien mieux renseignée sur la localisation de Karine et Burrich, tandis que l'autre était condamnée à suivre les déchets qu'ils avaient semés sur leur passage.

Aaah, Karine et l'Rich... Drôles de zozos ces deux là! Surement pour ça qu'ils ont attiré l'attention de la morveuse lorsqu'elle les avait rencontrés. Peut-être pour ça aussi qu'elle s'était mis en tête de leur coller dans les basques, sans réellement leur demander leur avis. Le seul soucis, c'était qu'à bord de leur barque-mobile, ils avançaient un peu - beaucoup - plus vite que la gamine dont le moyen de locomotion restait ses bottes essoufflées. M'enfin bref! Pas le temps de répondre à la première question posée, que la brune enchaine sur un point ô combien sensible et ô combien inattendu : le père de la môme.


- J'ai pas d'papa! C'est trop nul, puis ça sert à rien.

Piquée au vif, elle a répondu par réflex ce qu'elle avait cru vrai pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que la Jarretière et la Tarte lui expliquent à grands coups de railleries, que tout le monde avait un géniteur et que ça ne pouvait pas en être autrement. Pas que la môme ne savait pas comment on fait les bébés, croyez bien qu'en ayant grandit dans un bordel, elle en aura vues des choses... c'était juste qu'avant sa discussion avec les deux angevines, la morveuse n'avait pas fait le rapprochement entre "ses choses là" et "les bébés".

- Enfin, j'ai un p'pa, hein! Comme tout l'monde... mais j'sais pas c'est qui l'mien.

Et puis elle était pas vraiment sure d'avoir envie de savoir, pacqu'bon, quand elle voyait la tronche de certains clients d'sa mère, y avait franchement de quoi prendre peur. Pas rassurant d'savoir qu'elle était l'fruit d'un noyaux que l'un d'eux avait planté dans la Cerise. Si en grandissant la gamine venait à ressembler à son père, elle pouvait très bien finir comme l'un des nombreux pustuleux des Miracles, la face couverte de furoncles, ou bien comme le Grêlés des bas-fonds de Limoges - celui dont elle utilisait les cratères qui parsemaient sa tronche pour apprendre à compter - ou peut-être qu'elle aurait un triple menton, ou bien un mono-sourcil, voire même, des fesses qui pendent jusqu'à l'arrière des genoux. Quelle horreur!

Voila que la morveuse recommençait à paniquer! Jetant un regard inquiet à la brune qui l'observait toujours, elle n'y tint plus et lui posa la question qui lui brulait les lèvres et dont la réponse allait probablement sceller le destin de sa physionomie à venir.


- C'est qui mon père ? J'espère qu'il est pas trop moche, sinon j'en veux pas!

Sourcil froncés, moue dubitative vissée sur la face, Griotte croisait les doigts et les orteils pour que la réponse ne lui donne pas envie de partir en courant pour se cacher au fin fond d'une grotte jusqu'à la fin de ses jours. Et si son père, c'était l'homme des cavernes?



* Elle était passée du rouge "mais avances couillon!", par le vert "j'vais gerber!" et le brun "p'tain, j'me suis viandée dans la boue!", sans oublier les tons pâles "je suis pas une peureuse!". Possible qu'elle se soit fait quelques bleus aussi. (Extrait d'un RP contant les aventures palpitantes - ou pas - de Griotte et la Jarretière).
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Sadnezz
Un long rire narquois , grinçant comme une porte centenaire retentit dans l'auberge. Tous les pecnots qui s'y trouvaient se mirent d'ailleurs à cesser leurs activités ô combien inintéressante pour identifier la source de cette nuisance insoutenable. Une chiard qui dormait dans les langes de sa mère se mit à pleurer, l'aubergiste se mit à rouspéter dans sa graisse et une dizaine de paires d'yeux clignèrent en quasi synchronisation sur les deux personnages qu'étaient Sad et Griotte. La première avait stoppé sa course au seuil et s'abandonnait à une monumentale quinte de toux digne du tuberculeux du coin tandis que la seconde la lorgnait, vaguement hébétée.

Qu'est-ce que tu m'chantes là? t'as pas d'père! C'est la meilleure depuis longtemps celle là!

Reprenant son souffle, dégageant les larmes moqueuses qui s'étaient pendues au coin de ses yeux Sadnezz s'adossa au chambranle pour mieux jauger la petite ignorante, qui après réflexion semblait être très sérieuse. C'est ce sérieux mêlé d'appréhension qui incita l'ainée à cesser de se la fendre pour analyser la situation, aussi loufoque était-elle. Comment était il possible...

Hein? Comment ça c'est qui ton père? Y'a que les sourd qui n'ont pas entendu parler d'lui et que les aveugles qui l'ont pas vu s'pavaner dans son carrosse de duduc... Vindiou!

Elle colla son visage tellement pres de celui de la rouge qu'elle lui ébouriffa quelques mèches lorsqu'elle vociféra:

Mais.. l'Duc! c'est l'Duc ton pater! Sacré queutard de duc! le duc Eusaïas!

Répétant " le duc " avec tellement d'insistance, elle se fatigua elle même, comme les mots qui à force d'être dits ou entendus n'avaient plus vraiment de sens dans la confusion de l'esprit qui s'embrouille.

- Tu m'file le tournis avec ton duc.
- Ta gueule.

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Griotte
- C'est pas vrai ! Tu mens !

Réaction violente de la part de la môme, qui poussa brusquement la femme dont elle avait pu sentir l'haleine chaude sur son visage lorsqu'elle lui avait dévoilé le nom de son prétendu père. Il ne pouvait s'agir que d'un mensonge! Oui, un vil mensonge! Son père ne pouvait pas être une personne aussi connue. Il ne pouvait pas être Duc! Et ça pouvait encore moins être Eusaïas! C'était tout bonnement impossible!

Guêtant la réaction de la brune que la gamine venait de pousser, elle recula rapidement sans la quitter des yeux, pour éviter de se prendre une nouvelle série de coups. Elle percuta une chaise vide au passage et se serait probablement ramassée si elle ne s'était pas rattrapée tant bien que mal à la table où siégeaient un couple de vieux, qui poussèrent des exclamations de surprise.


- Hé! Oh! C'est pas bientôt fini ce foutoir ? Vous dérangez les cli...
- Toi, la ferme ! On t'a pas causé ! Sale godiche !

Fermement campée sur ses deux jambes, elle lança un regard mauvais à l'aubergiste qui les observait depuis son comptoir, indignée du vacarme et du dérangement que les deux Corleone commençaient à faire.
Reportant rapidement son attention sur la brune, Griotte continua sur sa lancée :


- Et puis d'abord, comment tu peux savoir qu'c'est lui, toi ? T'es qui ? J'te connais même pas !

C'est vrai ça! Cette femme n'était qu'une inconnue! Comment pouvait-elle savoir autant de choses? La môme n'avait aucune preuve de la véracité de ses dires. Elle pouvait lui raconter n'importe quoi. Comment savoir si ce qu'elle disait était vrai? Et pourquoi c'était ELLE qui lui apprenait qui était son père? Pourquoi Graziella avait-elle toujours refusé de le dire à sa fille, prétextant qu'elle n'avait pas de papa et qu'il en serait toujours ainsi?

Si la môme admettait que la brune disait vrai, cela reviendrait à admettre que la Cerise lui avait menti. C'était impensable pour la gamine, qui avait toujours eu une confiance aveugle en sa mère, la seule personne à lui avoir montré de l'affection. Et pourtant, cette inconnue qui se tenait en face d'elle, avait réussi à semer le doute, par quelques mots cinglant, qui résonnaient bruyamment dans son esprit. Pourquoi Graziella ne lui avait-elle pas dit la vérité? Non, elle n'aurait pas menti. Pas elle...


- Ch'uis sure qu'tu dis n'importe quoi ! C'est pas possible... Ça peut pas être lui !

C'était déjà le "comme-papa" de Cassian et d'Alycianne. Impossible que ce soit aussi celui de Griotte. Les deux gamins ne cessaient de faire les louanges de leur père, le chevalier légendaire devenu Duc de Bourgogne. Ils semblaient vraiment fiers de cet homme, qui, à les écouter, donnait l'impression d'être parfait, ce qui ne correspondait pas du tout à l'image que Griotte s'était imaginé pour son propre père. A ses yeux, son paternel ne pouvait qu'être un moins que rien, insensible et lâche! Sinon, pourquoi aurait-il laissé sa fille dans la misère?
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Sadnezz
Haussant un sourcil lorsque la petite rouge s'évertua à faire valdinguer la vieille rouge, Sad ne put que rester une seconde prostrée de cette réaction inattendue. Une Corleone, une vraie! Emplies de douleurs qui ressurgissent parfois malgré elle, de pulsions et de cette fougue spécifique aux femmes de la famille... Elle toisa la petite de toute sa hauteur, suivant sa trajectoire d'un pas tranquille jusqu'à se pointer à quelques centimètre d'elle. Sa main droite, sèche et nerveuse vint attraper la trogne de sa petite adversaire, comme un corniaud affamé attrape le visage d'un enfant trop imprudent, et ses doigts noueux encerclèrent ses joues encore poupines en tordant les lèvres pourpres du tendron. Tempérant la teneur de son geste, elle planta ses prunelles noires dans celles infiniment plus claires que celles de la jeune fille et resserra l'étreinte de ses doigts juste assez pour lui faire mal sans que cela ne soit insoutenable. Détachant ses mots avec une implacable froideur, elle lui persifla:

On a tous un père, fais en c'que t'en veux gamine.

Oui, elle pouvait bien en faire des confitures la Griotte, Sadnezz s'en moquait. Qu'il soit duc, voleur de poule, violeur de gueuse, on a tous un père. Qu'il mérite son titre de pater ou celui de vaurien, là n'était pas le débat. Lâchant son emprise , elle lui tourna le dos, pour lui signifier que l'interrogatoire était bel et bien terminé, que ses manières trop sûres d'elle y avaient mis un terme irrévocable. Un curieux qui observait la scène depuis le début avec des yeux un peu trop rond se vit apostrophé par un signe de tête, annonçant clairement un: "t'as un problème ? " qui le fit retourner à son gruau froid et visqueux et à son pain noir a moitié rassi, la majorité de l'assemblée en fit autant, comme si rien ne s'était passé. Sad savait ce qu'ils attendaient tous , la rixe et le sang qui tempérait leur pauvre vie de gratte-terre, qui alimenterait les potins du soir entre deux goulées de soupe froide, LE moment d'action de leur journée servile. Misérables Insectes.

Non, pas de ça, pas l'envie, pas le besoin, pas de réaction démesurée face à une enfant qui n'a été que la victime d'une envie de sa cousine... la renvoyer à l'image de l'imperfection de sa mère. Car après tout, si la Cerise s'était bien gardée de lui révéler la chose, c'est qu'elle avait ses raisons, toutes obscures pouvaient-elles être. Sad n'avait pas su résister au besoin de foutre un coup de pied dans ce secret de polichinelle, d'avorter la durée de vie du précieux non dit, de massacrer des certitudes auxquelles la gosse s'était accrochée comme à un radeau de la méduse. Un peu comme le jour ou elle avait fait manger son cher lapin à une Attia considérablement sûre de son statut d'intouchable enfant... Plus que les coups, le choc qui en résultait laissait milles interrogations sur la bouche de Griotte... Sauf que chez les Corleone, la seule chose qu'on criait haut et fort, c'était l'omerta. Une sorte de "Va t'faire foutre petite, plus rien à t'dire" quand on avait pris un malin plaisir à en révéler trop ou pas assez... La carcasse latine se remit en marche, indifférente, le pas toujours aussi tranquille. Qui était-elle... En voilà une question qu'elle était bonne. Cousine, étrangère, ce serait à l'avenir de le décréter.


j'pas d'comptes à t'rendre.

A l'impossible nul n'est tenu. Parler de sa famille était la chose la plus difficile à faire pour la dernière ainée des Corleone. Elle ne raconte pas sa vie, son passé, ses proches et ses morts. Quoique jeune à l'échelle de la terre, elle est déjà solitaire parmi ceux de sa saison. Et quand elle se dit en elle-même : où sont ceux que mon cœur aime ? elle regarde le gazon... Sadnezz passe le seuil, Karine et Burr' sont là, pas loin. Il est temps d'aller les retrouver et de reprendre le cours de sa vie, abandonnant pour un temps la morveuse trop bruyante. Tombé de rideau. Fin du premier Acte Sad/Griotte.
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