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Des larmes de douleur dans une rivière flamande

Daresha
Quelques jours après...

Douleur morale.
Douleur physique.
Douleur profonde d'une âme affaiblie et meurtrie d'avoir perdu un nouvel enfant. Douleur brulante d'un ventre déchiré pour donner la vie.
Douleur extreme d'une ame éprouvée par la vie qui se met à se noyer dans une grande solitude.
Douleur affligeante d'un corps fatigué qui n'a pas retrouvé de ses forces passées et qui se fait fantomatique.

Marchiennes, Castel hanté? Oui. Par une jeune Comtesse qui passe ses journées à parcourir couloirs et escaliers sans but réel ou connu. Elle vagabonde plus qu'elle ne marche, illuminant la propriété du Chevalier du blanc endeuillé. Brulées dans un geste de folie les soyeuses houppelandes aux riches couleurs. A quoi bon porter des tissus chatoyants puisque la vie ne suit pas? De vivre elle devrait surement s'en estimer heureuse. Mais vivre sans raison à quoi bon? Oui, il y a son fils, mais le voila grand désormais. Bientot il quittera le giron maternel et il n'aura plus besoin d'elle. Oui il y a le Chevalier. Est-il la réellement? Si proche et toujours aussi loin. Et parti au loin. Oui il y a ses amis et ses proches. Mais n'est-elle pas un poids insupportable pour eux? Et toujours ce nombre incommensurable de questions dans son esprit fragile.

La démarche est chancelante. Ce ne sont pas ses hanches qui balancent de gauche à droite mais ses pieds qui ne savent pas aller droit. Ses jambes fines la portent difficilement et se retiennent difficilement de ne pas flancher sous elle. Une force semble la maintenir. Peut etre un peu de sa volonté? Mais quelle volonté? Dextre et senestre qui jouent un étrange balet et qui, chacune à leur tour, prenne appui, ici contre un mur couvert d'une belle tapisserie flamande, là une barrière d'escalier. Sur son chemin, le personnel du Castel s'incline en silence, n'osant s'interposer, proposer son aide ou tenter de la ramener à la raison. Certainement doivent ils sentir que cela serait chose vaine. Et sans doute ont ils un peu peur devant l'effrayante silouhette fantomale d'une Comtesse qui balance entre vie et mort, et qu'ils croisent tous les jours.

Au dehors, un astre solaire qui siège haut, comme s'il semblait indifférent à la tristesse qui regne pourtant en maître sur le domaine baronnal. Pourquoi s'en soucierait il d'ailleurs? S'il devait suivre le temps intérieur des etres humains, il ne brillerait pas souvent et la pluie serait seule reyne sur le monde. Alors il brille. Il apporte ses rayons à ceux qui sauront les accepter. Il les offre à la Nature, à sa faune et sa flore qui en a besoin pour s'épanouir, autant qu'elle a besoin de l'eau qui tombe du Ciel. Les hommes dirigent déjà assez le monde, ils ne vont donc pas diriger le temps qu'il doit y faire.
Les rayons caressent son visage bleme. Une bise joueuse vient faire voler quelques meches brunes. Mais elle ne les sent pas. Elle ne les sent plus. Et ne veut plus les sentir. Appel de la mort, plus que de la vie.

Elle ne voit pas l'hiver qui commence a laisser sa place au printemps. Journée qui se voudrait agréable pour le plus grand nombre. Mais pour elle cela lui importe peu. Son esprit est ailleurs, bien loin des réalités de la vie. En temps normal, elle en aurait profiter, elle aurait humer les odeurs de la flore qui se réveille après un long réveil, elle aurait mis son ouie à l'écoute du moindre mouvement animal qui se décide a remettre son nez dehors apres de longs mois à hiberner. En temps normal, dans une vie normale qui voit l'espoir et la croyance regner. Il n'y a plus que désespoire et incroyance au fond de son coeur qui ne continue de battre que parce que quelque chose lui dicte de le faire.

Elle finit par mettre fin à son errance lorsqu'a ses pieds se trouve la Scarpe. Musique enchanteresse de l'eau qui gagne ses oreilles, comme un appel. Appel obsessionnel de la rivière qui s'agite et dont le cours a grossi du fait de la fonte de la neige en amont. D'un geste rapide et insconscient, les poulaines de cuir se retrouvent otées ainsi que les bas clair qui maintenaient ses pieds au chaud.
Un pas d'abord. L'eau est fraiche.
Un second. De la soie qui s'impregne du liquide glacé.
Un long frisson la parcourt mais elle ne met pas fin à sa route et s'avance encore. Chevilles, mollets, genoux, cuisses, hanches, taille. Froid hypnotique. Paupières qui se ferment. Serrant la fine croix d'or venue remplacer celle qu'elle a donné au Chevalier avant qu'il ne s'en aille guerroyer en Touraine, elle se laisse tomber en avant.

_________________
Milo
[Non loin de la rivière]

Quelques gazouillis pour venir égayer sa tâche, même si, à dire vrai, il aimerait se trouver loin d’ici. Pourquoi les a-t-il suivit ? Parce que Boucle d’Or lui a demandé, ou bien pour une autre raison ? Comme par exemple, essayer de trouver une autre ancre pour ne pas se laisser emporter maintenant par le doux chant d’Hadès ? Et avec Boucle d’Or, cela semble être bien parti. Pour le reste… C’est une autre histoire.

Agenouillé, le géant arrête son travail et plisse légèrement les yeux en regardant l’astre s’élever paresseusement, ne semblant pas pressé d’éclairer cette nouvelle journée morne. Morne parce que les rires ont cessés depuis la mort de l’enfant de la comtesse, morne parce que le chevalier a du partir loin. Morne, tout simplement. Il soupire et baisse les yeux sur son travail.

Une bûchette dont il a évidé grossièrement le milieu, aidé par une hachette empruntée à un serviteur. De lourds copeaux tombés à terre, nombreux malgré la petitesse du trou, témoignent de ce qu’il s’est passé ici, comme une ultime bataille avant l’accalmie. Celle qui fait pleurer les vivants et regretter les morts. En son centre se trouvent toutes les fleurs que Milo a pu récolter çà et là, essayant de prendre les couleurs qui pour lui symbolisent le mieux ce qu’il aurait envie de dire. Blanche… Pour la pureté de cette enfance envolée. Rouge foncée… Pour l’immortalité auquel cet enfant a eu le droit et que tout le monde recherche.

Azur qui laisse échapper un souffle rauque, et repousse doucement ses cheveux, qu’il a, pour une fois, laissés détachés. Par pudeur, il préfère faire le deuil à sa façon. Et aussi… Parce que tout cela, au fond, ne le regarde peut-être pas, et qu’il ne veut pas perturber plus que de coutume une Comtesse déjà bien entamée par la souffrance et la douleur. Une légère brise, glaciale et percutante malgré les rayons du soleil, le tire de ses songes.

Il s’époussette avant de prendre ce qui pour lui représente ses prières adressées à un Ciel qui n’existe que dans le cœur des Hommes. Il se dirige vers la berge et s’agenouille, prenant le temps de poser son maigre autel. Bras croisés autour des genoux, tête posée dessus, l’Azur regarde le lent cheminement d’un Adieu qui n’aurait jamais dû être. Un sourire éclaire cependant son visage, alors qu’il sait que l’enfant ne sera pas seul. Un faible murmure parvient à franchir ses lèvres, s’adressant à ceux qu’il aime et qui sont là haut.


- J’compte sur vous pour veiller sur lui. Il s’ra en bonne compagnie.

Il se relève pour regagner ses pénates, peu pressé cependant. Il s’est fait pratiquement invisible durant ces derniers jours et compte bien le rester. Les rares fois où il s’est montré, c’était pour Fenris, le chiot-loup qu’il a recueilli dès leur arrivée ici. L’animal se rétablissait lentement mais sûrement, assez en tout cas pour laisser deviner qu’il allait encore passer un petit bout de temps ici. Azur sifflotant un air bien de chez lui, ne s’attardant plus sur ce qu’il venait de se passer. S’il est une chose que la vie lui a apprit, c’est que les regrets sont stériles. Nul besoin donc de les ressasser.

SPLATCH !

Azur qui s’arrête, silencieuse, s’attendant à un autre bruit. Qui peut donc bien s’amuser à lancer des choses lourdes dans la rivière, surtout à cette époque de l’année ? Personne ne souhaitant prendre un bain, assurément. Inquiet, il se précipite tout de même vers ce qu'il pense être la source.

Rien ne laisse deviner ce qu’il a bien pu se passer ici. Rien ? Pas vraiment. Des bas et des mitaines échoués là comme par miracle, quelques ridules d’eau s’étirant langoureusement, et ce qui ressemble à un bout de tissu qui finit de sombrer. Ne sachant s’il s’agit d’une mauvaise blague ou non, il jette un rapide coup d’œil aux alentours tout en avançant dans l’eau glaciale, jusqu’à la taille, s’attendant à voir surgir un quelconque gamin lui hurlant : « surprise ».

Mais rien ne vient. Rien, et ce malaise annonçant Son retour qui se fait plus précis. Quelque chose s’est passé, mais quoi ? Il regarde fixement l’eau, s’attendant à y découvrir tout et n’importe quoi. Un poisson mort, une vache folle, un cadavre peut être. Mais le liquide aussi sombre que l’humeur qui règne dans le château en ce moment ne laisse rien échapper. Doit-il plonger ? Petit problème, en ce cas. Il ne sait pas nager, mais alors pas du tout. Pour sûr que s’il se met à jouer les sauveteurs, c’est raide comme un poisson mort, la bouche ouverte et les bras écartés qu’il va retourner à la surface. Mais il ne peut pas. Il attend toujours le bisou de la belle rouquine, et, foi de géant, il l’aura. Même s’il doit être à l’article de la mort, il l’aura.

Azur qui se plisse alors qu’il remarque une ombre un peu plus grosse que les autres, qui dérive lentement, au plus profond de la rivière, là où lui même n’a pas pied. Il ne peut pas aller chercher de l’aide, il a déjà perdu trop de temps. Il ôte sa chemise et la balance en arrière, prenant garde à ne pas enlever par la même occasion son pendentif, se moquant bien de savoir si il a réussi à la poser sur la berge ou non, ce qui d’ailleurs n’est pas le cas. Il ne sait pas nager, ou si peu, nul besoin d’avoir ses mouvements entravés par un bout de tissu.


[Dans la Scarpe]

Il plonge à la recherche de cette ombre, trop grosse pour être un poisson, trop petite pour être un tronc d’arbre dérivant au fond d’une rivière. Enfin, plonger. Se baisser, entrer dans l'eau et apprendre à nager en quelques secondes. Tâche difficile. Ouvrant les yeux, essayant de ne pas se laisser emporter par une lame de fond, il regarde alentours, le liquide boueux ne lui facilitant pas la tâche, le froid commençant à faire son effet.

« Hé bien, on dirait que tu vas encore faire une belle bourde. Pourquoi avoir plongé ? Tu ne sais même pas ce qu’il se cache là, tout au fond. Qui te dis qu’il y a quelqu’un, qui te dis que ce n’est pas un stupide morceau de pierre ? Hi hi hi, quoi que s’il s’agit d’un humain, il serait marrant qu’en voulant le sauver, tu le tues. Après tout, c’est ce que tu sais faire de mieux, non ? Allons mon Azur, si tu voulais me tuer, il y avait une option beaucoup plus intéressante que la noyade. »

Géant qui se tait, comme toujours. Il sait que sa folie a raison, et les derniers évènements abondent dans son sens. Et puis…

« Tiens donc, regarde qui voilà. Ne serait ce pas un humain ? Et plus précisément, l’engrossée ? Ho, pardon, il est vrai qu’elle a perdu son mioche. Dommage, il eu été intéressant de voir ce qu’il allait advenir du marmot. Qu’est ce que tu vas faire ? La sauver ? Ne sens tu pas que tes poumons réclament de l’air ? Ne sens tu pas ce froid qui s’insinue lentement ? Elle ou toi ? Choisis vite, je sens déjà la limite de tes poumons atteintes. »

Et, effectivement, ses poumons commencent à le brûler, tandis que son corps devient de plus en plus gourd. Tant et si bien qu’il jette un coup d’œil en haut, pour voir quelques rayons filtrer à travers l’opacité. L’appel du grand air est fort, mais celui muet de sa raison l’est encore plus. Il ne peut pas laisser Daresha au fond de cette rivière. Poumons sur le point d’éclater, il réussit à la rejoindre, tant bien que mal. Mais pas trop pour quelqu'un qui n'a du aller nager que deux ou trois fois. Pâle et les yeux fermés, elle semble paisible. Mais il sait qu’il n’en est rien, et qu’il doit faire vite. Pestant intérieurement, l’air lui manquant pour de bon, il passe un bras puissant autour de la taille de la comtesse et agite les pieds pour essayer de remonter à la surface. Exercice difficile, d’autant plus que la jeune femme a trouvé le chic pour se perdre là où quelques rocs pointent le bout de leur nez.

Le bras droit tenant la noble racle tout contre, lui arrachant une grimace,le faisant lâcher le corps. Aidé en cela par un bras et une main qu’il ne sent presque plus. Pestant contre les idées saugrenues de la Banshee silencieuse, il réussit à retourner près d’elle, affermissant sa prise cette fois-ci, et à retourner à la surface. Inspirant de grandes goulée d’air, avec un hoquet digne d’une vierge effarouchée, crachant et toussant de l'eau. Battant pieds et main libre, il réussit à approcher de la berge, et là ou il a pied, malgré les cheveux collés à son visage.

Grognant, il prend la jeune femme dans ses bras et avance tant bien que mal dans l’eau, luttant contre un courant trop fort pour le piètre nageur qu’il est, avant de se laisser tomber à genoux, posant délicatement le corps de la comtesse. Sa respiration est difficile, son corps gelé mais il sait qu’il ne peut pas se reposer. Pas encore. Il hésite entre lui coller des claques magistrales, et lui tapoter simplement la joue. Finalement, la dernière option sera prise. Bien évidement, à travers le rideau de cheveux blonds, la pie reste aussi silencieuse qu’un muet. Le contraire l’eu étonné. Sa senestre vient repousser la masse solaire aussi imbibée que peu l’être une éponge.


- Bordel Comtesse, z’êtes une sacrée chieuse quand même. Pouvez pas vous noyez ailleurs, j’sais pas, dans vot’bac à eau ou dans vos latrines ? J’m’gèles les couilles moi. Z’en foutez vous, z’en avez pas !

[Sur la berge]

Azur râlant, d’autant plus que sa blessure a l'air de saigner plus que de raison. Ne voyant pas d’autre solution, le colosse pose sa dextre contre le front de la jeune femme pour mettre sa tête en arrière, alors que sa senestre vient tenir son menton, pour lui ouvrir la bouche. Et voici notre géant se transformant en pompe à air, mettant en pratique une technique qui sera connue plus tard sous le nom de bouche à bouche.

Il recommence son petit manège encore quelques secondes, et a juste le temps de se redresser que la comtesse recrache l’eau glaciale, mouillant une fois de plus un colosse qui sent que décidément, ce n’est pas son jour. Mais elle est en vie, c’est tout ce qui compte. Même si sa respiration est faible, elle vit. Un vent qui lui paraît aussi froid que l’eau le fait frissonner, alors qu’il se relève et prend la jeune femme dans ses bras. Sa blessure lui fait un mal de chien, et un rapide coup d’œil montre que ce n’est pas qu’une petite égratinure.


- Vous m’faite chier Comtesse, depuis qu’j’suis avec vous et vos amies, il m’arrive qu’des histoire à dormir debout. Bien les bonnes femmes, ça !

Enervé le Milo ? Surtout inquiet, si la comtesse meurt maintenant, il ne donne pas cher de sa peau. Marchant le plus vite qu’il peut, c’est qu’elle pèse son poids, la Dare, il traverse la large cour avant de rentrer par les cuisines, c’est le seul chemin qu’il connaît. Des cris de poules affolées lui parviennent, à mesure que les serviteurs se rendent compte qu’il tient leur maîtresse dans les bras. A moins que ce ne soit son dos lacéré, les bouts de chair manquant par endroit, ce L majuscule inscrit au fer rouge sur son épaule gauche. Ou alors, la traînée de sang qui chemine sur son bras, gouttant un peu à terre. Ou encore son anatomie qui est devenue plus que dévoilée. Mais ses pensées ne sont pas tournées pour le moment vers ces « détails » qui lui sont complètement passés par la tête lorsqu’il a jeté sa chemise, et qu’il est entré habillé dans l’eau.

- Amenez des couvertures et des vêtements chauds dans le salon des appartements de votre maître !

Tiens donc, l’accent n’est plus là, le ton est sec, les serviteurs vont passer un sale quart d’heure. D’autant que personne ne bouge. Arrivé près des escaliers qui mènent aux étages, il se retourne et plante ses Azurs brillantes d’une lueur fauve, accompagnées d'un sourire carnassier, dans le premier clanpin qui passe, un jeune serviteur qui à l’air un peu plus intelligent que la moyenne.

- Et plus vite que ça, si jamais elle meurt, je serais ravi de m’occuper de quelques uns d'entre vous pour lui tenir compagnie. Toi, va chercher Maharet, Ilmarin et Kalian. Plus vite que ça.

Ordre grondé plus que demandé, mais il n’a pas le temps de tergiverser. Rapidement, il monte deux à deux les escaliers, se dirigeant vers le petit salon où il a atterri lorsqu’il a recueilli Fenris, esquivant les domestiques, en bousculant quelques uns. Il arrive enfin vers le lieu tant souhaité, pose doucement la Comtesse sur l’un des canapés.

[Appartements de la Licorne d'argent, dans un petit salon]

Il hésite à lui retirer ses vêtements, cette scène en appelant clairement une autre. Un autre endroit, le campement des licornes. Une autre femme, Ilmarin. Une chevelure, couleur miel. Grognant une fois de plus contre les nobliaux et leur manie de toujours se mettre dans des situations sorties de leur imaginaire limité, il se met au travail. Sauf que cette fois-ci, c’est une robe, pas un pantalon et une chemise.

- Par Thor, mais c’est pas vrai ! Même à l’article de la mort, faut qu’vous fassiez chier vot’monde.

Azur qui enlève tant bien que mal le tissu collant, prenant garde à ne pas arracher la croix d’or qu’elle porte autour du cou, se moquant des courbes qu'un pervers aurait observé à loisir. Il jette les vêtements au loin, avant de se rendre compte qu’il n’y a dans cette pièce que de lourdes tentures. Autrement dit, rien d’utile. Quoi que. Tant pis, il fera avec les moyens du bord. Il préfère cela au fait que quelqu'un le découvre ici avec la comtesse nue sur un canapé. Il se dirige vers le tissu, arrache plus qu’il n’enlève les pesant rideaux, avant de revenir vers la comtesse.

Il prend l'un des rideaux d'une main, tandis qu'il passe son bras libre sous la jeune femme, et se met à la sécher du mieux qu'il peut. Nul trace comme sur Ilmarin, en tout cas pour le devant. Il la relève doucement et frotte plus doucement. Des marques, miroir de son propre dos. Sa gorge se noue, alors qu'il comprend ce qu'elle a du endurer. Doucement, sa main suit les sillons tracer, alors que l'Azur devient vitreuse, revivant ses propres tortures. Doucement, son doigt passe sur chaque cicactrice, comme si il voulait en effacé les contours. Pourquoi ces femmes ont-elles subit tant de tortures et de souffrances ? Est ce ainsi pour Maharet et Kalian ? Certes, il trouve que la comtesse est une chieuse. Chieuse mais chieuse qui mérite le respect. Il finit de la sécher, avant de la reposer délicatement sur le canapé. Puis, il prend le second rideau, et enveloppe toujours aussi religieusement la jeune femme, du mieux qu'il peut.

Son travail achevé, il laisse sa main au dessus de sa bouche, rassuré alors qu’il sent un peu d’air chatouiller sa peau mouillée. Au moins, elle vit. Il dépose un baiser sur sa joue, aussi doucement qu'une plume venant se poser sur l'eau, sachant qu'elle ne le sentira pas de toute façon.


- Allez Comtesse, y a du monde qui vous attend, ils vont bientôt arriver.

Il se relève et s’assied dans le fauteuil en face d’elle, penché en avant, coudes posées sur les genoux, dextre massant sa tempe, senestre tenant Mjöllnir. Attendant les autres, et surtout les serviteurs qui pourront allumer la cheminée. L’idée que quelqu’un avait vu et allait voir son dos laminé, porteur d’un passé mille fois trop douloureux lui traverse l’esprit, même si ses cheveux collés en cachent une partie. De toute façon, le corps parcourut de frisson, transi de froid, il est trop épuisé pour pouvoir faire le moindre mouvement, y compris regarder cette blessure qui le brûle de plus en plus.
Daresha
Voyage en eaux troubles d'une Rose perdue

Rivière s'écoulant en son lit façonné soigneusement par les années et les saisons qui se sont judicieusement succédées.
Rivière jusque là tranquille, couvrant du son mélodieux de son eau dansante les paysages flamands dominés par l'imposant Castel du Baron.
Rivière jusque là insousciente de l'infime existence humaine, se contentant de transporter poissons et alluvions au gré de sa course.
Jusqu'à ce qu'une Rose délicate et fragile décide de venir la troubler pour une baignade incensée.

Dans un labyrinthe de doutes et de douleurs, une Rose s'est perdue. Elle avait pris le bon chemin pourtant. Au départ. Elle avait pris la direction qui mène à Lui, à Eux, celui qui mène à leur bonheur. Il ne lui restait que quelques pas à franchir pour former ce qu'elle a toujours souhaité : vivre à ses cotés, l'aimer, le laisser l'aimer et former une famille. Mais à une intersection, elle s'est trompée de direction. Elle aurait du prendre l'ouest au lieu de lui préférer l'est. Ou alors était-ce le sud qu'elle aurait du préferer au nord. Sens de l"orientation brouillé. Et quoiqu'il en soit, elle a fini par se perdre pour une derniere danse.

Une dernière danse avec la nature flamande, cette nature chérie comme elle a chéri celle de son Grandvaux. Mais ce dernier est bien loin, douce région enchanteresse perdue en terres hostiles. Celle de Scye aurait surement ravi son coeur. Peut etre si un jour elle y met les pieds. Peut etre... Pour faire connaitre son héritage à son fils. Peut etre... Mais la ce sont les Flandres qui ont toutes ses faveurs, pour cette toute dernière valse.
Valse partagée dans les bras d'un cours d'eau. Valse à la fraicheur intense et parfois glaciale qui endort chaque seconde un peu un corps affaibli et fatigué. La Raison s'est faite la malle au loin, quelque part. Peut etre dans un autre monde ou elle seule peut régner, sans risquer d'etre renservée par cette Folie qui domine chez celle qui se laisse attirer par les profondeurs obscures de la Scarpe.

Aucune envie de résister, juste de répondre à cet appel du vide. Les yeux fermés, elle se laisse gagner par l'engourdissement. Lui seul l'empechera de se débattre, de se mettre à nager, de regagner le bord, de respirer l'air tant désiré par ses poumons dans lesquels s'insinue l'eau froide flamande. Elle la sent glisser à travers ses narines et sa gorge qui se contractent. Elle la sent comme elle sent enfin le sommeil la gagner. Bientot... Bientot puisqu'a quoi bon rester ici...? Plus que... Esprit qui se met à vagabonder en direction de cet Au Delà qui l'aimante. Esprit qui part, tout simplement.

Esprit parti alors que quelqu'un vient l'attirer au dehors de ce piège naturel. Elle est déjà bien loin, dans cette sphère qu'elle a déjà visiter en mettant sa fille au monde, lorsque qu'une main se resserre sur son corps a moitié mort. Quelqu'un la ramene à la vie, mais elle ne sent rend pas compte. Car si c'était le cas, nul doute qu'il y aurait un affrontement marin. Et c'est un affrontement terreste qui se déroulerait si elle avait conscience que le Geant a osé posé ses levres sur les siennes. Même s'il a une bonne raison, elle n'y aurait vu que de la perversité. Et elle n'aurait vu à nouveau en lui, qu'un empecheur de tourner en rond. Et oui, ne peut on pas mourir tranquillement dans ce bas monde? Dans quoi le Géant s'est il embarqué en la ramenant au monde des vivants?...

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Zalina
[Chambre des invités de passage]

Mal au crâne…
Cette douleur qui l’empêche de réfléchir depuis des jours. Pire que si elle avait passé une semaine entière à boire tout ce qui lui passait sous la main. Enfin, à ce que l’on racontait.
Est-ce qu’elle avait déjà bu toute une semaine ?
Est-ce qu’elle avait déjà bu tout cours… ?

Nom d’une pipe, ce mal de crâne !!!
Impossible de réfléchir. Impossible de se souvenir.
Que c’était il passé ?
Elle s’était réveillée il y a quelques jours dans cette chambre. Une jolie chambre, mais à qui ? Où çà ? Que faisait elle ici ? Comment était elle arrivée ici ? Que faisait elle ici ?
Et tout ces gens qui passent avec des plateaux, des linges… qui sont ils ? Et elle, qui est elle ?
C’est vrai çà. Qui c’est, elle ? Comment elle s’appelle ?
Juste une Dame qui a un affreux mal de tête. Et un nom qui revenait de temps en temps : Félicia. Le reste, le trou noir.

Mais aujourd’hui, elle en a marre de regarder ces mêmes murs de chambre en se posant encore et toujours les mêmes questions sans obtenir de réponse. Ces murs l’étouffent, il faut qu’elle sorte.
D’abord trouver une belle robe. Mais sur la chaise, qu’une vieille chemise usée et des braies sales. A qui c’est çà ? Sûrement pas à elle. A non alors.
Elle ouvre l’armoire et y trouve heureusement son bonheur. Une robe bleue assez simple et un peu grande pour elle mais c’est toujours mieux que cette horrible chemise. La jeune fille s’approche ensuite du miroir pour se changer. Tien, une cicatrice sur la cuisse droite… Et une autre à l’épaule gauche ? Mais d’où çà sort çà ? Comment c’est elle fait çà ?
Encore une sur le flanc gauche ? Celle-ci est plus grande. Elle avait dut bien saigner. Et des bleus et hématomes un peu partout. Pourtant, aucun souvenir de qui, comment et quand… Toujours le trou noir. Cerveau vide, en dehors de ce mal de crâne.

La jeune fille tourne et retourne pour faire le décompte de toutes ces marques. Une autre attire son attention. Dans le dos… c’est … ? Non, elle n’avait pas pu faire çà ! Ce n’était pas son corps à elle ! Elle n’avait pas pu se faire tatouer ! Non non et non !!!
Pourtant, il y avait bien une marque noire en haut du dos qui se reflétait dans la glace. En haut de son dos. Plutôt jolie en réalité. Le motif aurait sûrement été du plus bel effet sur une tapisserie. Mais il n’avait pas sa place sur la peau d’une Dame.
Tour et retour… Rien à faire, c’est bien son dos à elle. Et il y a un tatouage…
Quand ? Comment ? Et comment avait elle pu ?...

Stop les questions !! Ca donne trop mal à la tête.
L’amnésique finit d’enfiler la robe trouvée et laisse ses cheveux détachés. Cela fait négligé, mais elle est sure que personne ne verra le tatouage ainsi, même si la robe le cache déjà entièrement.
Un tatouage et des cicatrices… et aucune explication. Peut être dehors. Peut être y trouverait elle des personnes qui auront les réponses. Elle a tellement de questions.

Félicia pousse la porte et part à la découverte du reste de la demeure.
Mission : trouver un être vivant qui saurait lui dire qui elle est et ce que sont ces marques.
Première porte… pièce vide. Deuxième porte… toujours rien.
Serait elle vide cette demeure ? Elle est toute seule ?? Angoisse qui monte. La solitude, elle n’aime pas. Enfin un élément de réponse à noter dans cette mémoire vide.


[Appartement de la Licorne]

Un tournant dans le couloir et elle arrive devant une porte ouverte. Oufff, il y a du monde.
Un homme torse nu sur un fauteuil, et une dame couchée, enroulée… dans un drôle de tissu. Le même que les rideaux de la pièce.
Non, on a dit plus de question, çà donne mal à la tête !

Félicia s’avance sur le pas de la porte et s’arrête, soudainement intimidée.
Elle baisse les yeux pour cacher sa rougeur et s’éclaircit la voix avant de murmurer.


Mmm… Pardon de vous déranger.
Je me demandais si…


Elle relève légèrement la tête pour jeter un coup d’œil discret. Juste ce qu’il faut pour savoir si le Messire lui prête un peu attention ou si elle ferait mieux de rebrousser chemin.
Sauf qu’il y a un truc qui lui fait oublier ce qu’elle allait dire. C’est du sang çà. La jeune fille relève complètement la tête et fait un pas dans sa direction.


Messire. Vous êtes blessé.

Juste au cas où il n’aurait pas remarqué que son bras saigne… On ne sait jamais hein…
Non, non, elle n’est pas stupide la Zaza. Juste complètement amnésique.


Que c’est il passé ?
Et la Dame ? Elle dort ou… ?


Phrase laissée en suspens par peur de la réponse. Réponses qu’elle attend en parcourant la pièce du regard. Il faut un bandage pour arrêter le sang. Sauf qu’elle ne voit pas de tissus pour effectuer l’opération. Les rideaux sont un peu épais pour çà.
Le Messire n’a déjà plus de chemise. Il ne reste que sa robe. Une si jolie robe…
Tant pis. Elle relève le bas et arrache une bande de tissu avant de s’avancer un peu plus vers Milo.


Montrez moi votre bras. Ce sera l’occasion de savoir si je sais faire un bandage ou pas…

Nouveau coup d’œil à la dame endormie. Endormie ou pas ?
Elle ne va quand même pas aller la réveiller pour savoir si elle va bien… A moins qu’elle ne dorme pas vraiment ?
Milo
[Dans un salon]

Ploc… Ploc... Ploc… Ploc...

Dextre massant sa tempe, senestre tenant Mjöllnir, Azur regardant une Comtesse qui semble si paisible. L’eau de ses cheveux goutte lentement sur le canapé, sur sa peau, suivant les sillons tracés par un fouet trop de fois manié, pour venir s’échouer sur le tissu fin et délicat.

Ploc… Ploc... Ploc… Ploc...

Azur perdue, tremblante, noyée dans un entrelac de souvenirs parfois joyeux, parfois non. Etrange comme la jeune femme couchée dans cette couverture lui en rappelait en une autre. Etrange comme la chevelure jais lui rappelle celle qu’il n’a pas su protéger.

Ploc… Ploc... Ploc… Ploc...

Sang qui s’écoule lentement, vie qui s’échappe par les blessures ouvertes. Marion est morte, Marion n’est plus, et avec elle, tout espoir d’être heureux un jour. Azurs qui se ferment, murmurant doucement le prénom d’un fantôme, les larmes au bord des yeux, mais qui jamais ne sortiront, interdites par Elle. Fantôme dont il aurait voulu sentir les bras autour de lui, sa chaleur, son sourire, son parfum.

Ploc… Ploc... Ploc… Ploc...

Une voix douce le tire de ses songes et de ses souvenirs, demandant si tout va bien. Le colosse se compose un visage neutre, avant de planter son regard dans celui de la nouvelle venue. Tiens donc, la licorneuse. Il l’observe un long moment sans rien dire et sourit quand elle prend conscience de sa blessure. Il n’a pas le temps de répondre, que déjà elle jette un coup d’œil inquiet à Daresha, posant la question muette qui aurait pu trouver réponse positive si… Si quoi ? S’il n’avait pas été là ? Mais l’avait-il vraiment sauvé ? N’avait-il pas fait le contraire ?

La voix de la jeune fille coupa court à toutes réflexions. Il haussa un sourcil alors qu’elle déchirait un pan de sa robe. Pourquoi faire ? L’étrangler ? Il n’était pas violeur, ni pervers. Il avait assez souffert en son temps de comportement pareils pour pouvoir faire de même. Mais comment le lui dire, à cette fille, pas tout à fait gamine, mais pas tout à fait femme non plus ? Se dandinant sur son canapé, le tissu commençant à le gratter, il souffle intérieurement quand la bande n’était destinée qu’à arrêter le saignement.


- Rassurez vous, elle dort… Azur souriante, alors qu’il penche la tête sur le côté. Les elfes ont veillé sur elle. Quant à ma blessure… Disons qu’elle m’brûle mais qu’ça devrait aller. Mumure étouffé. J'ai connu bien pire.

Il fait mine de se lever, mais vacille et se repose avec un bruit spongieux dans le canapé. Points noirs qui dansent devant ses yeux, alors qu’il se rend compte que son pantalon lui fait comme une seconde peau. Non, finalement, il est bien assis sur son fauteuil aussi imbibé que lui. Il soupire et jette un œil vers la fenêtre, croisant par là même une chevelure qui commence à être pour le moins hirsute, et des cicatrices qui brillent comme de l’argent accrochant le reflet du soleil.

Grognant, il se plonge la main dans sa poche pour en extraire sa lanière, regroupe ses cheveux et se met à les lacer tout en regardant la jeune fille. Tant pis si les marques sur son dos sont visibles, tant pis si… Son passé est mis à nu. Il se doutait bien qu’il ne resterait pas vierge bien longtemps, mais peut-être est ce mieux ainsi. Il tend son bras vers la jeune fille, une lueur légèrement moqueuse dans le regard.


- Voyons si effectivement, vous êtes experte en bandages. Par contre, j’ai demandé aux personnes d’la cuisine d’aller prévenir ses amies. Z’avez pas croisé du monde par hasard ? Une dénomée Kalian ? Une p’tite bonne femme un peu métissée ? Sinon, faudrait aller la chercher, et dire aux… serviteurs d’se magner l’fondement et d’ramener des vêtements pour la Comtesse, senestre qui montre du doigt la forme étendue, et pour moi des couvertures. Voix timide, alors qu’il resserre les genoux. J’ai froid.

Certes, il y avait eu friction entre la Furie et l'Engrossée, mais le géant ne savait que faire. Et puis, si la Comtesse se réveille, à n’en pas douter, c’est lui qui servira de défouloir.
Zalina
La première réponse la rassura. La dame dort juste. La nouvelle fut accueillit par un grand sourire.
Sourire qui fit place à de l’inquiétude quand Zalina vit son interlocuteur tenter de se lever en vacillant. Elle tendit un bras pour tenter de retenir sa chute mais il n’en eut pas besoin et retomba sur le canapé. Le temps d’un soupire de soulagement puis le sourire revient.
Simple petit sourire naïf d’une enfant qui ne connaît rien de la vie. Elle n’était plus une enfant, mais ne se souvenait de rien des choses de la vie. Ne se souvenait de plus rien du tout.

La tête légèrement penchée sur le coté, la jeune fille regarde Milo s’attacher les cheveux. Elle ne voulait pas le brusquer et attendrait sagement qu’il veuille bien lui tendre le bras pour tenter de soigner cette blessure qui saignait encore beaucoup.
Elle n’avait pas voulu, mais Zaza ne peut retenir un pas de recule en apercevant la marque au fer rouge sur l’épaule gauche et les cicatrices en haut du dos. Peut être que tout le monde avait des marques en faite.
Le bras se tendit. La jeune fille s’approcha de quelques pas. Mais elle s’arrêta de nouveau. Maintenant au niveau du blessé, elle pouvait voir le reste du dos. Pas beaucoup mieux que le haut. Pas plus que le pas de recul, elle ne put retenir le voilage de son regard par la pitié.
Mais elle le fit disparaître très rapidement pour reprendre son sourire naïf et reprit en s’efforçant de faire comme si rien ne l’avait surprise. Elle s’accroupit près de lui et se mit au travail.


Je suis désolée, Messire. Je n’ai vu personne.
Mais je ne me suis point présentée. Veuillez m’excuser. Je me nomme Félicia.
Je crains que ce nom soit la seule chose que je puisse vous dire à mon sujet…


Tout en parlant, l’amnésique regarda le bras, puis le tissu déchiré. Elle avait un bout de tissus. Mais comment fait on après ?
De la droite vers la gauche ? Ou de la gauche vers la droite ?
On commence par le devant ou l’arrière du bras ?
Ce n’est pas si simple que cela. Elle finit par se décider et posa une extrémité de la bande sur la plaie puis en fit le tour du bras, de l’extérieur vers l’intérieur. Bien serrer mais en laissant le sang circuler. Le but était d’arrêter les saignements, non de bloquer complètement le sang. Arrivée à la fin de la bande, une nouvelle question se posa. Comment faire tenir le tout ?
Une seconde de réflexion et les gestes revinrent. D’abord couper la bande en deux dans le sens de la longueur. Un coup de dent et la chose fut faite. Ensuite, une bande dans chaque sens pour deux tours et on fait un joli nœud. Un second même, histoire d’être sure que le bandage de se desserre pas trop.
Voilà pour la principale blessure du Messire. Pas si compliqué que çà en fait. Peut être qu’elle l’avait déjà fait avant. Mais comment en être sure ?

La Dame était donc une Comtesse ? Une Comtesse qui jouait les belles au bois dormant.
Le regard de la jeune fille se porta de nouveau sur la Dame étendue. Elle dormait bien quand même. Peut être un peu trop bien…


Vous… vous êtes sure qu’elle va bien ?
Elle va se réveiller bientôt ?


Zalina se redressa et parcourut de nouveau la pièce des yeux. Couvertures et vêtements… Ni l’un ni l’autre ici. Peut être dans la chambre qu’elle venait de quitter ?
A défaut, il y avait une cheminée et de quoi l’allumer. A condition de savoir allumer un feu. Le géant n’avait pas réussi à se lever il n’y a que quelques instants, il fallait donc qu’elle se souvienne. Timidement, elle s’approcha du foyer où il restait encore un peu de cendre du feu précédent. Il faut du bois… et quoi donc pour la flamme ?


Savez vous… comment… comment on allume un feu ?

Question bien ridicule quand on sait qui on est. Mais beaucoup moins quand on ne se souvient de rien. Certains gestes lui revenaient machinalement. D’autres pas. Et allumer un feu faisait parti de la seconde catégorie. Peut être que son ancien elle n’avait jamais approché une flamme. Cela expliquerait pourquoi elle avait si froid à l’intérieur.
Mais pour l’heure, c’est le Messire qui avait froid. Et la Comtesse avait besoin de se sécher un peu en attendant des serviteurs.
Milo
[Dans un salon, face à l'emmerdeuse au bois dormant]

Azur ironique de voir le mouvement de recul de la jeune licorneuse. A n’en pas douter, c’est ce genre de réaction auxquelles il aura droit chaque fois que quelqu’un verra son dos. Comme une preuve vivante que la folie des hommes ne s’arrête pas à leur imagination. Comme une preuve vivante… que l’homme n’est peut-être pas celui qu’on croit. Il ne dit rien, se contentant de planter son regard dans celui de la licorneuse. Elle est à quelques pas de lui et a déjà peur. Que va donner la suite ?

Un éclair de pitié qui la traverse alors qu’elle découvre le reste de son dos. Géant qui étire les lèvres en plissant les yeux. Si elle voyait son torse, elle prendrait ses jambes à son cou. Une cicatrice, en diagonale, partant de son aisselle gauche jusqu'à son flanc droit, épaisse comme deux de ses doigts, autre témoin de son adolescence. Son sourire se veut rassurant, et il admire même la jeune femme. Combien l’auraient laissé ici, après avoir vu l’état de sa peau ? Il grimace alors qu’elle serre le tissu, un peu trop violemment, tout en disant qu’elle n’a vu personne. Etonnant.

Regard qui reste un long moment à fixer la Comtesse, guettant le moindre signe de respiration. Couverture improvisée qui se lève lentement, puis qui redescend de la même façon. Va-t-elle bien ? Non. Sinon elle n’aurait pas tenté de mettre fin à ses jours. Mais peut-il lui dire, à cette jeune fille, amnésique de surcroît ?

- Disons… Qu’elle a pris un bain alors qu’j’traînais dans l’coin. Petite partie de la vérité dévoilée, pour ne pas l’affoler plus qu’elle ne semble l’être. Soupir à fendre l’âme. Pourquoi tant de questions, alors que la réponse lui est inconnue ? Il se prend la tête dans les mains, senestre tapotant son crâne, Azurs fermées, réfléchissant à une réponse crédible. S’réveiller bientôt ? Il rouvre les yeux, relève la tête, pose ses mains sur ses genoux et observe de nouveau la Comtesse. J’sais pas. J’pense qu’elle a besoin d’repos. J’peux rien dire P'tiote.

Il la regarde se diriger vers la cheminée, toujours incapable de se bouger. Il se sent vide, épuisé… Las tout simplement. Senestre qui tapote son genou, alors que sa dextre masse son visage. Il essaie de se lever, tangue grandement, avant de se rasseoir avec un bruit mat. Soupirant, il retente une dernière fois, pour s’approcher de Félicia. Il se laisse tomber plus qu’il ne se penche vers elle, toujours avec un bruit d’eau. Il faudra qu’il pense à enlever ses bottes aussi. Boarf, tant de choses pour rien.

Il observe en plissant les yeux les instruments qu’il y a à leur disposition. Des bûches, des cendres, un silex… et puis c’est tout. Azur qui se tournent vers la jeune femme, brillantes d’un éclat qui se veut - pour une fois - sérieux.


- Oui, j’sais allumer un feu. Faut prendre, l’silex là… Colosse qui montre la petite pierre posée près de l’âtre, alors qu’il continue ses explications. Ensuite, faut un couteau, pour faire des étincelles, ou bien une aut’pierre. Pestant après sa douche improvisée, il sort tant bien que mal la dague qu’il garde toujours à la cheville gauche. Trempée, bien entendu. Permettez ? Sans attendre de réponse, il prend un pan de la robe de la demoiselle pour essuyer la lame, avant de prendre une bûche. Faut la fendre un peu, pour que le feu prenne mieux et plus vite. Il prend une bûche et se met à entailler le bois, formant des sortes de petits pics, avant de la remettre dans l’âtre. Pour terminer, faut t’nir l’couteau bien à l’horizontal, puis frapper l’silex contre. Tout en expliquant, les gestes sont répétés, lentement pour que la demoiselle puisse le refaire sans soucis. Souriant, il lui tend les instruments, avant de se relever, se tenant sur le bord de la cheminée. Allez P'tiote, à vous maintenant. Moi, j'vais voir où qu'sont ces abrutis d'serviteurs. Surveillez la, hein!

Il montre la forme étendue sur le lit, avant de se diriger vers les portes du salon, qu’il ouvre d’un grand geste. Furieux, il sort dans le couloir, en direction des cuisines, avant de croiser un serviteur avec des couvertures et un autre avec des vêtements. Géant qui approche à grand pas du premier, le prend par le collet, faisant tomber les vêtements par la même occasion. Azur neutre, rivée sur le pauvre serviteur tout tremblant, alors que le ton est tout aussi platonique que son regard.

- Me… Me…. Messire que se passe-t-il ?

- Qu’est ce qu’il se passe ? QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ? Voix qui se veut murmure, pour mieux énnoncer la menace sous jacente. Ca fait un certain temps qu’on vous attends, voilà ce qu’il se passe. Serviteur secoué comme un prunier, pas ménagé pour un sous. Où est Kalian ?

- Per... Regard fuyant de l’homme, avant qu’il ne le détourne. On ne nous a ri…


Pas le temps de finir sa phrase, que le gueux se retrouve projeté contre le mur, avec toute la force dont le géant est capable. Un bruit mat et un sourd, semblable à un soufflet de forge se fait entendre, alors que le géant se rapproche, prends les pans de la chemise de l’homme, et met son visage à quelques centimètres du sien, dont les yeux sont hagards. Grondement qui sort des lèvres du colosse, alors que sa senestre empoigne les cheveux du maraud, et le force à le regarder, se moquant bien de la lèvre éclatée du domestique.

- Tu as intérêt, pour ta misérable vie, à aller me chercher Kalian de suite. Auquel cas, je me ferais un plaisir de te le faire regretter.

Eclat de prédateur qui vient appuyer ses menaces, ainsi qu’une pression sur la tête de l’homme.

- File !

Serviteur qui ne se le fait pas dire deux fois, rampe pour passer sous le corps du géant, et part à la recherche de la jeune métisse, sans plus attendre. Légèrement calmé, le colosse se tourne vers celui qui est resté, lui montre la chambre d’un regard, et entre à sa suite, non sans avoir récupéré les frusques.
Kalian
Un serviteur avait déboulé dans la petite pièce où on l’avait laissé pour qu’elle puisse se reposer. Ses saphirs se décrochèrent de la fenêtre pour venir se poser sur l’homme se tenant là, haletant, sa poitrine se soulevant à grande vitesse. Tremblant de tous ses membres, il tentait tant bien que mal de bégayer des mots incompréhensibles. Un sourcil s’arqua alors que l’impatience la gagnait déjà. Elle voulait qu’on la laisse tranquille, que personne ne la dérange. Elle voulait faire le point, se recueillir dans sa douleur qu’était le retour de ses souvenirs. Etait-ce donc trop demander pour une mère qui avait perdu son fils ?

M’dame Kalian L’homme s’inclina le plus bas possible Y’a… un grand M’sieur qui vous cherche… Milo qu’il s’appelle… Vite… C’pour Dame Daresha…

Ses pupilles se dilatèrent alors qu’elle l’observait un instant. Milo… Le grand gaillard qui les suivait depuis un certain temps. Elle n’avait pas de souvenirs quand à la façon dont ils s’étaient rencontrés. Sur une place, à Mayenne… La jeune femme se releva lentement, en douceur, sans faire de mouvements brusques. Ses saphirs n’avaient pas lâchés le serviteur des yeux. Sa main sur son flanc douloureux, elle s’extirpa enfin du canapé, retenant une grimace de douleur.

Que se passe-t-il Messire ? Daresha a décidé de m’exécuter une bonne fois pour toute ? Où puis je trouver ces personnes ? Et… Faites quelque chose, vous avez du sang sur votre menton…

Oui M’dame, pardon M’dame. Tête qui s’incline à nouveau alors qu’il sort rapidement un mouchoir de sa poche pour éponger sa blessure. C’est M’sieur Milo, l’était pas content… Si vous pouviez faire vite, ça m’éviterait nombre d’ennuis M’dame… Vais vous m’ner à eux M’dame…

Ses pas se mêlent aux siens alors qu’ils s’enfoncent dans les couloirs, pas trop vite. Sa démarche est encore hésitante, sa main ne relâchant pas la blessure qui se rappelle à son bon souvenir à chaque pas fait. Obliger de s’arrêter par moment, le temps de reprendre sa respiration, face à un serviteur de plus en plus affolé à cause du temps passé. Si Gabriel savait qu’elle s’était levée… Baste. Elle était assez grande pour savoir ce qu’elle devait faire.

Leur excursion les amène finalement devant les portes du petit salon où elle avait été installée à son arrivée ici. Les portes s’ouvrent, lui laissant découvrir un géant ruminant, une jeune femme tentant de faire du feu, et une masse informe allongé dans un canapé. Cela ne présageait rien de bon… Prendre une inspiration et s’avancer, tandis qu’elle plis les yeux. Un regard vers la jeune femme au silex, Zalina. Grondement qui commence à se faire entendre alors qu’elle ne comprend pas ce qui se passe. Se tournant vers le serviteur, elle commence par remettre les choses en ordre.


Faites le feu, Dame Zalina a probablement d’autres chats à fouetter. Ses saphirs se tournent vers Milo, lançant des éclairs. J’espère que vous avez une bonne raison pour m’avoir fait me déplacer jusqu’ici. Je vous écoute.

Grognement qui émane de la gorge du géant. Décidément, c’était un concours… Celui-ci semblait en avoir après les serviteurs incapables de remplir leur mission, se contentant de se goinfrer aux frais de la Comtesse. Se retournant au son d’une douce voix lui caressant les oreilles, il rencontre un Saphir pour le moins éclatant de… Bonté ? Déférence ? Bref, la jeune femme n’avait pas l’air très contente.

Ah, Madame. Ton ironique alors qu’il montre le paquet enroulé dans le canapé. Si j’vous dit qu’la Dare a failli s’noyer ?

Moment d’hésitation alors qu’elle entend les raisons de sa présence. On se moquait d’elle ? La faire venir pour cette femme qui voulait sa peau ? Hum… Attendre un instant alors qu’elle continue d’observer le géant qui lui renvoie son regard. Il était du genre plaisantin de ce qu’elle avait pu entr’apercevoir durant le voyage. Mais là, la blague était vraiment de mauvais goût…

Se noyer ? Daresha ? Qu’est ce que vous voulez que ça me foute ? Et c’est quoi ces foutaises ? Si elle est tombée dans l’eau, je peux pas faire grand-chose. Réchauffer là, faites appeler ses servantes pour qu’il lui donne des vêtements secs. Je ne suis qu’une invitée.

Le géant se mit à sourire, tout en se disant qu’elle était aussi chieuse que Boucle d’Or et la Dare. Pourtant… Même s’il sent qu’il va faire une belle bourde, il a bel et bien l’intention de trouver un moyen de les réconcilier

Parce que vous la connaissez. Pas faire grand-chose ? La veiller en s’rait une. Maintenant, vous vivez sous son toit, j’suppose que ça doit autant vous peser qu’à elle ce… litige entre vous.

Sa bouche s’ouvre avant de se refermer. Mais quel culot ! Pour qui se prenait-il !? Respirer calmement, ses narines se gonflant, ses pupilles se dilatant. Sa main appuie un peu plus fortement sur son flanc, comme pour se rappeler qu’elle ne peut faire de mouvements brusques. Moment de silence, avec pour seul bruit d’arrière fond une lame frottant contre un silex, dans le but d’allumer un feu. Un feu qui tarde. Qui tarde un peu trop à son goût.

De quoi vous mêlez vous ? Que savez-vous de notre « litige » ? Je ne suis pas la bienvenue ici et dès que je pourrai, je partirai. N’oubliez pas que je suis une catin. Où se trouve votre lit d’ailleurs ? Apparemment, je ne sais faire que ça.

Ponctuer sa phrase par un rire amer alors que les paroles lui reviennent à nouveau en tête. Cœur qui se serre tandis que le sourire du géant s’étire de plus en plus, retrouvant un trait de famille qui semble le faire rire.

Mon lit ? Ses azurs brillent d’une lueur ironique alors qu’il se rapproche de la jeune femme. La seule femme que j’veux dans mon lit n’voudra jamais d’moi. Il l’observe en penchant la tête de côté. Et puis quand elle s’réveillera, elle s’ra trop occupé à me tuer pour vous insulter. Alors restez ici, moi j’suis crevé.

Son regard se tourne vers la « p’tiote », l’air encore plus paumé que les autres. Quand à la métisse, elle reste figée, comme clouée au sol. Pour qui se prenait-il, cet individu sorti de nulle part ? Et pour qui LA prenait-il ? Ne pas crier, ne pas hurler. Seuls ses saphirs embrasés montrent la colère qui s’enflamme en elle. La tête haute, sa voix sonnant comme lointaine, elle fini par retrouver le chemin de la parole.

Les serviteurs sont là pour ça. J’ai autre chose à faire.

La main du colosse se tend pour prendre celle de la jeune femme et l’obliger à rester. Qu’importe sa réaction, le regard « hautement amoureux » qu’elle lui jette prouve qu’il a raison.

Vraiment ? Ils ont été incapables de v’nir ici à temps. Autre chose à faire ? Un château à diriger peut être ? M’prenez pas pour un abruti, vous avez autant rien à faire qu’moi.

Qu’est ce qui la retient de lui coller sa main dans la figure ? Arrachant sa main de la sienne, réprimant une grimace de douleur sous ce geste trop violent pour son flanc, elle va s’installer dans le fauteuil le plus éloigné qui soit. Saphirs qui se tournent à nouveau vers la fenêtre face à elle. Il voulait qu’elle reste ? Bien, mais qu’il ne compte pas sur elle pour faire l’hypocrite.

Bien. Allez vous reposer puisque vous ne semblez pas pouvoir faire autre chose. Et faites venir des serviteurs, qu’ils s’occupent du paquet. Je ne suis pas en état pour ça.
Daresha
- Yseult... mon bébé... Une voix tremblante et tres legere qui s'évapore de la bouche bleutée de la jeune femme, alors qu'une larme coule, symbole matériel de son désarroi profond. Rien ne va. Rien n'ira jamais. Alors à quoi bon? Appel incessant de la mort, du noir éternel. Elle en était si proche lorsqu'elle mit au monde leur fille. Pourquoi a t il fallu que se soit sa vie à elle qui soit emportée et pas la sienne?

Doucement, elle semble émergée de ce sommeil forcé dans lequel elle est plongé. Mal de tete, membres endoloris, corps lourd. Et des voix qui viennent raisonner et dont elle ne discerne aucun mot. Tout se mélange, passé, présent et avenir incertain. Passé noir, présent sombre, avenir anthracite. Pourtant, Lui, ne semble pas vouloir d'elle. Elle pensait avoir pris le bon chemin. Et voilà qu'en fait, elle est revenue à la case départ. Elle sent la chaleur légere de la vie qui reprend possession d'elle et, trop faible pour la combattre, elle la laisse s'immiscer en elle.

Vouloir bouger et ne pas pouvoir. Etrange étaut autours de son corps fatigué. Etaut lourd, rugueux, sur sa peau douce et délicate, en général parrée des plus riches tissus délicat ou de draps coupés dans des matières de meme facture lorsque se sont les bras du Chevalier qui lui servent de parure. Mais là, pas de robe soyeuse, pas de bras amoureux, pas de draps innocemment froissés. Juste une nouvelle sensation de vide, et de froid.

Difficilement une main se dégage de son épaisse prison et remonte en direction de son visage, frolant son corps dénudé sans s'en rendre compte. Avec grand mal, elle pose sa main sur son visage, cherchant à se réveiller, frottant doucement ses yeux qui ne veulent souffrir et croisant par la meme une meche trempée sur laquelle la délicate main fini par s'arreter.
Une chambre quelconque.
Du sang.
Un bébé.
Mais pas de cri.
La mort.
Leur chambre qui abrite leurs amours.
Un lit vide.
Une chambre qu'elle avait fait préparée pour l'arrivée du bébé.
Un berceau vide.
Une chapelle.
Une plaque de marbre.
Une inscription.
Yseult Lyriopée de Jeneffe Riddermark.
Une rivière.
L'eau froide qui engourdi son corps et qui alimente ses poumons.
Et le vide.


- Guillaume... mon... Yseult... je... ou...?

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Zalina
Peu rassurée par la réponse de Milo quant au réveil éventuel mais dans une durée indéterminée de la Comtesse, Zalina le fut d’avantage lorsqu’il s’approcha pour lui expliquer comment faire du feu.
La démarche n’était pas sure, loin de là. Mais il tenait sur ses jambes. Enfin un peu près.

Elle écouta attentivement les explications et tenta de tout retenir. Silex, couteau ou autre pierre. D’accord.
Pas d’accord par contre pour qu’il tire sur sa robe, même déjà déchirée. Ca ne se fait pas. Mais la jeune femme n’a qu’à peine le temps de pousser un petit cri de protestation qu’il s’est déjà servi. Il n’échappa pas pour autant au regard furibond.
Puis revinrent les explications. Elle calma sa colère et reprit son cours d’allumage de feu. Fendre la bûche, mettre le couteau à l’horizontal et frapper avec le silex. Cela ne semblait pas si compliqué que çà.
Ah, c’est à elle maintenant ? Non parce qu’il se débrouillait bien… Bon oui… Elle soupire et prends les instruments tendus. Couteau à l’horizontal sur la bûche et on frappe avec le silex… et on frappe avec le silex… Et… pas grand-chose.


Je ne suis pas P’tiote !! Oui, je la surveille.

Non mais parce qu’une fois, çà passe. Deux fois, faut pas pousser. Elle est une Dame. Pas une gamine de 3 ans. Non mais c’est vrai quoi.
Bon bûche, couteau à l’horizontal et on frappe avec le silex. Et on frappe encore, et encore… et encore. Sauf que quand le Géant revient, il y a bien eu quelques étincelles mais aucune flamme n’a pointer le bout de son nez.

Par contre, il y a autre chose qui à pointer le bout de son nez. Et la Dame ne semble pas de bonne humeur.
La jeune fille laisse le serviteur obéir aux ordres. Il saura sûrement mieux allumer ce satané feu qu’elle. Et cela évitera d’énervée d’avantage la dame.
Ton qui monte. Impression de déjà vu, ou plutôt entendu. Mais où, qui, pourquoi ? Toujours le mystère le plus total. Une seule certitude. Il valait mieux se faire oublier avant d’attirer les foudres de l’orage qui tonnait dans la pièce. Et c’est ce qu’elle s’efforça de faire. Figée dans un coin de la pièce, la tête baissée, elle se tordait les doigts en faisant mine de ne rien entendre ou voir. Elle n’entend rien, ne voit rien, d’ailleurs elle n’est même plus là. Disparue…
Jusqu’à ce que la Comtesse se mette à reprendre un peu de couleur. Mais elle n’osa pas d’avantage bouger un orteil. Trop peur de s’avancer et de faire foudroyer. Elle se contenta de relever la tête et d’observer.
Milo
[Avec une deuxième chieuse]

Aussi pénible que sa sœur. En même temps, cela n’aurait du guère l’étonner. La réplique est acerbe, agressive. Pourquoi tant de fiel dans une phrase, alors qu’il lui énonçait simplement la vérité ? Sourire en coin, Azur moqueuse, qu’il ne peut s’empêcher d’avoir alors qu’elle retire sa main vivement. Il montre son bras, jetant un regard vers Zalina, qui semble pétrifiée, ou du moins, avoir envie de se faire oublier.

- M’excuserez, j’sais pas nager, ça m’a épuisé, et j’suis blessé. Donc oui, j’peux pas faire aut’chose qu’m’r’poser.

Un doux chant grommelé lui parvient aux oreilles alors que la jeune femme s’assied sur un des fauteuils. Azur qui se lève au ciel, se demandant si il ne doit pas la secouer comme un prunier pour lui faire voir que l’heure n’est pas vraiment à penser à son « moi ». Il se tourne vers Zalina, une lueur moqueuse faisant briller ses yeux.

- J’vais pas vous manger P’tiote. Vous pouvez vous asseoir. Signe de tête vers Daresha. J’crois qu’maintenant qu’elle a ses vêtements, j’vais pouvoir lui enfiler, puisque Dame Kalian est trop fatiguée pour l’faire.

Il montre du doigt un second fauteuil, et s’approche du serviteur, se moquant bien du regard noir que peu lui jeter la Furie. De toute façon, elle va être chiante aussi celle là. Il soupire mentalement. Des bonnes femmes quoi. Jamais contentes, toujours en train de se crêper le chignon, et hurlant dès qu’un homme pose la main sur elles. Heureusement que les hommes ont besoin d’elles pour se reproduire, sinon… Il chasse ses funestes pensées concernant la création des femmes et tapote d’une main l’épaule du serviteur qui avait enfin réussi à allumer le feu. Regard apeuré qui se tourne vers lui, colosse souriant d’un air de prédateur.

- Messire, voici votre dague. Que puis je faire d’autre ?

Senestre qui se tend pour prendre la dague, alors qu’il approche son visage tout près du sien.

- A manger. Et plus vite que ça. Lame dansant devant ses yeux, sourire carnassier aux lèvres. Sinon je me ferais un plaisir de m’occuper de vous, p e r s o n n e l l e m e n t.

Chaque lettre du dernier mot est détachée, pour que l’homme prenne bien en compte la menace sourde. La dague retrouve son fourreau, alors que le domestique, qui ne sait plus où se mettre, contourne la masse penchée sur lui, et s’en va sans demander son reste. Géant qui se tourne vers la table basse, là où les vêtements, les couvertures et un linge ont été posés. Il prend chaque objet et les pose à côté du canapé où est étendue la Comtesse, et se penche vers la Comtesse. Son bras lui fait mal, ses yeux papillonnent, sa senestre le brûle, il vacille un peu, mais il n’est pas encore tant pour lui de se reposer. Après. Car toute chieuse qu’elle est, la Comtesse ne doit pas mourir. Pas tant que le colosse sera là pour y veiller, en tout cas.

Il passe son bras blessé sous le dos de la jeune femme et commence à ôter la couverture, grimaçant alors que le tissu qui est censé arrêter le saignement frotte contre sa blessure. Kalian, légèrement penchée, garde un œil rivé sur lui, mais, tout occupé qu’il est avec la Comtesse, il ne le voit pas. Pas plus qu’il ne prend conscience que son dos est exposé à la vue de tous, puisque ses cheveux sont retenus par une lanière de cuir. Pas plus qu’il ne prend conscience du regard rivé de la jeune métisse dessus. Bien que ses propres vêtements aient commencé à sécher, et que le feu ronfle dans la cheminée, il est glacé, et la marque au fer rouge lui paraît aussi brûlante que le jour où elle a été aposée.

Il ôte complètement la couverture, prenant garde à ne pas blesser le corps un peu plus chaud que le sien. A croire qu’il aurait du s’emmitoufler dans un rideau, lui aussi. Il laisse tomber la couverture à terre, se baisse et attrape le linge, pour mieux sécher les quelques reliquats d’eau. Ce geste lui vaut de nouveaux papillonnements dans les yeux. Un grognement et une tête secouée tentent d’échapper à tout cela, sans grand succès. Accompagnés par un toussotement dans son dos, émanant toujours de la même personne.

S’il était en forme, il se retournerait et lui dirait qu’il avait profité d’elle bien avant qu’elle ne soit là. Mais en forme, il ne l’est pas. Aussi se contente-t-il d’ignorer les éventuelles protestations que pourrait émettre la métisse. Azur qui se concentre sur les vêtements à enfiler, se moquant toujours des courbes offertes à sa vue, avec tout le soin que la position de la jeune femme lui permet. Son travail achevé, il se relève, toujours en tanguant, un mal de crâne le prenant à présent. Il secoue la tête, prend la couverture d’un geste automate, se dirige vers le fauteuil le plus proche de la cheminée, et se vautre, plus qu’il ne s’assied. Un sourire fugace est lancé en direction de Zalina. L’épuisement revient en force, maintenant qu’il sait que Daresha est en sécurité. Soupir long, alors qu’il enlève tant bien que mal ses bottes, qui seront posées à côté du siège, et se recroqueville en position fœtale, la couverture placée de manière à le réchauffer, tourné vers la cheminée, Azurs fermées.
Zalina
Encore ce P’tiote. Il le fait exprès, ce n’est pas possible !!!
On reste calme, on respire et on évite de lui en coller une. Une Dame ne s’énerve pas, une Dame sait se contrôler. Et elle arrivera à lui prouver qu’elle n’est pas une enfant !
Mais elle n’ose pas plus avancer pour autant.

Avec de gros yeux, elle regarde le Géant enfiler les vêtements à la Comtesse. Il a le droit de faire çà ? Après tout, c’est peut être son époux ou son frère… Ou son frère à elle ? Et la Belle au bois dormant sa mère ? Sa sœur ? Une tante ?
Et l’autre Dame ? Qui c’est ?
Zalina ne bouge pas, observant toujours la scène sans y participer. Il y a encore tant de choses qu’elle ne comprend pas. Tant de questions et toujours ce mal au crâne.

Ce n’est qu’en voyant le sourire que lui lance le déshabilleur qu’elle se décide enfin à bouger.
Non, elle n’est pas une gamine. Pas haute sur pattes mais pas p’tiote.
Zaza bombe le torse et redresse la tête. Un pas puis un second en faignant d’ignorer le Géant. Elle s’approcha de la Comtesse et lui prend la main. Cette fois ci, c’est sure. Elle ne fait pas la sieste. Elle a bougé quelques instants plus tôt. Alors autant essayer de la réveiller complètement. Elle, peut être qu’elle a des réponses à lui donner.


Ma Dame ? Vous vous sentez bien ?
Daresha
Ma Dame ? Vous vous sentez bien ?
Une voix qui s'élève et qui vient résonner à son oreille. Qui...? Connaitre mais ne pas reconnaitre. Pourtant... Timbre féminin connu d'une jeune femme qu'elle...
- Guillaume... Oui mais non Comtesse. T'y es pas du tout cocotte. Mais alors pas du tout. Au fond, c'est Lui qu'elle veut, mais Lui est loin, bien loin à guerroyer comme il sait si bien le faire elle ne sait ou. C'est surtout qu'elle n'est pas en état de réfléchir à savoir ou se trouve exactement le Baron de son Coeur. Rose qui vogue entre deux mondes, un iréel et un réel et qu'aucune direction précise ne se laisse deviner. Revenir maisn pourquoi faire?

Ma Dame ? Vous vous sentez bien ?
Pourquoi cette voix qui résonne en elle a nouveau? Non. Non elle ne se sent pas bien. Parce que rien ne va. Ce bébé qu'elle désirait au final et qu'au final elle a perdu. Ce Chevalier qu'elle reve depuis tant d'années et qu'elle n'arrive pas à avoir pret d'elle quand elle en a besoin. Oui. Elle a accepté. Oui. Elle assumera. Mais etre egoiste, cela ne lui est-il point permis? Ne serait-ce qu'une seule fois? A nouveau une larme s'écoule sur sa joue blanche qui reprend un peu de pales couleurs.

Mal..De tete. Dans ce corps qui lui semble gelé.
Mal. Se forcer à garder les yeux ouverts, mais tout est encore si flou. Un visage qui se dessine. Mais pas le sien.

- Za...li...na...? je...ou?

_________________
Zalina
Guillaume…

Ah non. L’amnésique ne sait pas grand-chose, mais il y a peu de chance qu’elle s’appelle Guillaume.
Elle se tourne vers le Géant, seul homme dans la pièce, donc seul sur place successible de s’appeler Guillaume. Mais il ne réagit pas plus que çà. Ce ne doit pas être lui non plus.

Une larme coule sur la joue blanche de la Belle aux bois dormant. Là, çà ne va pas. Les larmes, elle ne sait pas comment les soulager. Et encore moins quand c’est une personne qu’elle ne connaît, ou reconnaît pas. En bref, encore moins quand c’est tout le monde. Un peu paniquée, elle lâcha la main et se redressa.

Za…li…na… ? je…ou ?

Euh… non, çà ne va pas aller du tout là. Ce sont des réponses qu’elle voulait. Pas des questions. Des questions, elle en a déjà de milliers qui tournent et retournent dans sa tête. Elle n’a pas besoin que quelqu’un en rajoute encore.
On respire et on reprend dans l’ordre.

Za…li…na. C’est qui çà ?
L’autre Dame avait prononcé ce nom là en entrant. Elle avait ordonné au serviteur d’allumer le feu que « Dame Zalina avait sûrement autre chose à faire » ou quelque chose comme çà. Elle était la seule à tenter d’allumer un feu à ce moment là. C’était elle Dame Zalina ?
Mais alors c’est qui Félicia ?
Ce n’est pas ce qui va arranger le mal de crâne çà. Pour l’instant, on va dire qu’elle s’appelle Félicia et que les Dames ont la tête dans le même état qu’elle et l’on surnommée Zalina.
Voilà. La question suivante.

Je… Où ?
Ba là, c’est pas possible du tout.
L’amnésique ne savait déjà pas comment elle s’appelait, alors dire où ils se trouvaient, faut pas compter sur elle. A moins que…


Bien le Bonjour, Ma Dame.
Vous êtes… dans une chambre. Tout va bien.


On va le dire vite, et faire comme si on le croyait. Un grand sourire. Et le tour est joué.
Elle n’a pas dit que des bêtises. La Belle aux bois dormant est bien une Dame, le Géant l’a appelé Comtesse. Et cette pièce est bien une chambre.
Pour le reste, faut pas trop lui en demander non plus.


Est-ce que vous vous souvenez de ce qui s’est passé ?

Si la Comtesse répond « non », faut pas compter sur la gamine pour le lui dire. J’vous préviens tout de suite. C’était juste une question pour la forme.
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