Daresha
Quelques jours après...
Douleur morale.
Douleur physique.
Douleur profonde d'une âme affaiblie et meurtrie d'avoir perdu un nouvel enfant. Douleur brulante d'un ventre déchiré pour donner la vie.
Douleur extreme d'une ame éprouvée par la vie qui se met à se noyer dans une grande solitude.
Douleur affligeante d'un corps fatigué qui n'a pas retrouvé de ses forces passées et qui se fait fantomatique.
Marchiennes, Castel hanté? Oui. Par une jeune Comtesse qui passe ses journées à parcourir couloirs et escaliers sans but réel ou connu. Elle vagabonde plus qu'elle ne marche, illuminant la propriété du Chevalier du blanc endeuillé. Brulées dans un geste de folie les soyeuses houppelandes aux riches couleurs. A quoi bon porter des tissus chatoyants puisque la vie ne suit pas? De vivre elle devrait surement s'en estimer heureuse. Mais vivre sans raison à quoi bon? Oui, il y a son fils, mais le voila grand désormais. Bientot il quittera le giron maternel et il n'aura plus besoin d'elle. Oui il y a le Chevalier. Est-il la réellement? Si proche et toujours aussi loin. Et parti au loin. Oui il y a ses amis et ses proches. Mais n'est-elle pas un poids insupportable pour eux? Et toujours ce nombre incommensurable de questions dans son esprit fragile.
La démarche est chancelante. Ce ne sont pas ses hanches qui balancent de gauche à droite mais ses pieds qui ne savent pas aller droit. Ses jambes fines la portent difficilement et se retiennent difficilement de ne pas flancher sous elle. Une force semble la maintenir. Peut etre un peu de sa volonté? Mais quelle volonté? Dextre et senestre qui jouent un étrange balet et qui, chacune à leur tour, prenne appui, ici contre un mur couvert d'une belle tapisserie flamande, là une barrière d'escalier. Sur son chemin, le personnel du Castel s'incline en silence, n'osant s'interposer, proposer son aide ou tenter de la ramener à la raison. Certainement doivent ils sentir que cela serait chose vaine. Et sans doute ont ils un peu peur devant l'effrayante silouhette fantomale d'une Comtesse qui balance entre vie et mort, et qu'ils croisent tous les jours.
Au dehors, un astre solaire qui siège haut, comme s'il semblait indifférent à la tristesse qui regne pourtant en maître sur le domaine baronnal. Pourquoi s'en soucierait il d'ailleurs? S'il devait suivre le temps intérieur des etres humains, il ne brillerait pas souvent et la pluie serait seule reyne sur le monde. Alors il brille. Il apporte ses rayons à ceux qui sauront les accepter. Il les offre à la Nature, à sa faune et sa flore qui en a besoin pour s'épanouir, autant qu'elle a besoin de l'eau qui tombe du Ciel. Les hommes dirigent déjà assez le monde, ils ne vont donc pas diriger le temps qu'il doit y faire.
Les rayons caressent son visage bleme. Une bise joueuse vient faire voler quelques meches brunes. Mais elle ne les sent pas. Elle ne les sent plus. Et ne veut plus les sentir. Appel de la mort, plus que de la vie.
Elle ne voit pas l'hiver qui commence a laisser sa place au printemps. Journée qui se voudrait agréable pour le plus grand nombre. Mais pour elle cela lui importe peu. Son esprit est ailleurs, bien loin des réalités de la vie. En temps normal, elle en aurait profiter, elle aurait humer les odeurs de la flore qui se réveille après un long réveil, elle aurait mis son ouie à l'écoute du moindre mouvement animal qui se décide a remettre son nez dehors apres de longs mois à hiberner. En temps normal, dans une vie normale qui voit l'espoir et la croyance regner. Il n'y a plus que désespoire et incroyance au fond de son coeur qui ne continue de battre que parce que quelque chose lui dicte de le faire.
Elle finit par mettre fin à son errance lorsqu'a ses pieds se trouve la Scarpe. Musique enchanteresse de l'eau qui gagne ses oreilles, comme un appel. Appel obsessionnel de la rivière qui s'agite et dont le cours a grossi du fait de la fonte de la neige en amont. D'un geste rapide et insconscient, les poulaines de cuir se retrouvent otées ainsi que les bas clair qui maintenaient ses pieds au chaud.
Un pas d'abord. L'eau est fraiche.
Un second. De la soie qui s'impregne du liquide glacé.
Un long frisson la parcourt mais elle ne met pas fin à sa route et s'avance encore. Chevilles, mollets, genoux, cuisses, hanches, taille. Froid hypnotique. Paupières qui se ferment. Serrant la fine croix d'or venue remplacer celle qu'elle a donné au Chevalier avant qu'il ne s'en aille guerroyer en Touraine, elle se laisse tomber en avant.
Douleur morale.
Douleur physique.
Douleur profonde d'une âme affaiblie et meurtrie d'avoir perdu un nouvel enfant. Douleur brulante d'un ventre déchiré pour donner la vie.
Douleur extreme d'une ame éprouvée par la vie qui se met à se noyer dans une grande solitude.
Douleur affligeante d'un corps fatigué qui n'a pas retrouvé de ses forces passées et qui se fait fantomatique.
Marchiennes, Castel hanté? Oui. Par une jeune Comtesse qui passe ses journées à parcourir couloirs et escaliers sans but réel ou connu. Elle vagabonde plus qu'elle ne marche, illuminant la propriété du Chevalier du blanc endeuillé. Brulées dans un geste de folie les soyeuses houppelandes aux riches couleurs. A quoi bon porter des tissus chatoyants puisque la vie ne suit pas? De vivre elle devrait surement s'en estimer heureuse. Mais vivre sans raison à quoi bon? Oui, il y a son fils, mais le voila grand désormais. Bientot il quittera le giron maternel et il n'aura plus besoin d'elle. Oui il y a le Chevalier. Est-il la réellement? Si proche et toujours aussi loin. Et parti au loin. Oui il y a ses amis et ses proches. Mais n'est-elle pas un poids insupportable pour eux? Et toujours ce nombre incommensurable de questions dans son esprit fragile.
La démarche est chancelante. Ce ne sont pas ses hanches qui balancent de gauche à droite mais ses pieds qui ne savent pas aller droit. Ses jambes fines la portent difficilement et se retiennent difficilement de ne pas flancher sous elle. Une force semble la maintenir. Peut etre un peu de sa volonté? Mais quelle volonté? Dextre et senestre qui jouent un étrange balet et qui, chacune à leur tour, prenne appui, ici contre un mur couvert d'une belle tapisserie flamande, là une barrière d'escalier. Sur son chemin, le personnel du Castel s'incline en silence, n'osant s'interposer, proposer son aide ou tenter de la ramener à la raison. Certainement doivent ils sentir que cela serait chose vaine. Et sans doute ont ils un peu peur devant l'effrayante silouhette fantomale d'une Comtesse qui balance entre vie et mort, et qu'ils croisent tous les jours.
Au dehors, un astre solaire qui siège haut, comme s'il semblait indifférent à la tristesse qui regne pourtant en maître sur le domaine baronnal. Pourquoi s'en soucierait il d'ailleurs? S'il devait suivre le temps intérieur des etres humains, il ne brillerait pas souvent et la pluie serait seule reyne sur le monde. Alors il brille. Il apporte ses rayons à ceux qui sauront les accepter. Il les offre à la Nature, à sa faune et sa flore qui en a besoin pour s'épanouir, autant qu'elle a besoin de l'eau qui tombe du Ciel. Les hommes dirigent déjà assez le monde, ils ne vont donc pas diriger le temps qu'il doit y faire.
Les rayons caressent son visage bleme. Une bise joueuse vient faire voler quelques meches brunes. Mais elle ne les sent pas. Elle ne les sent plus. Et ne veut plus les sentir. Appel de la mort, plus que de la vie.
Elle ne voit pas l'hiver qui commence a laisser sa place au printemps. Journée qui se voudrait agréable pour le plus grand nombre. Mais pour elle cela lui importe peu. Son esprit est ailleurs, bien loin des réalités de la vie. En temps normal, elle en aurait profiter, elle aurait humer les odeurs de la flore qui se réveille après un long réveil, elle aurait mis son ouie à l'écoute du moindre mouvement animal qui se décide a remettre son nez dehors apres de longs mois à hiberner. En temps normal, dans une vie normale qui voit l'espoir et la croyance regner. Il n'y a plus que désespoire et incroyance au fond de son coeur qui ne continue de battre que parce que quelque chose lui dicte de le faire.
Elle finit par mettre fin à son errance lorsqu'a ses pieds se trouve la Scarpe. Musique enchanteresse de l'eau qui gagne ses oreilles, comme un appel. Appel obsessionnel de la rivière qui s'agite et dont le cours a grossi du fait de la fonte de la neige en amont. D'un geste rapide et insconscient, les poulaines de cuir se retrouvent otées ainsi que les bas clair qui maintenaient ses pieds au chaud.
Un pas d'abord. L'eau est fraiche.
Un second. De la soie qui s'impregne du liquide glacé.
Un long frisson la parcourt mais elle ne met pas fin à sa route et s'avance encore. Chevilles, mollets, genoux, cuisses, hanches, taille. Froid hypnotique. Paupières qui se ferment. Serrant la fine croix d'or venue remplacer celle qu'elle a donné au Chevalier avant qu'il ne s'en aille guerroyer en Touraine, elle se laisse tomber en avant.
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