Sirius de Margny
Plus vite, bougres d'imbéciles ! Plus vite ! s'exclama une voix qui déchira le semblant de silence qui régnait sur le domaine de Sainct-Omer.
Suite à cette injonction des plus aimables, deux hommes dont le visage était à peine visible, et ce grâce aux faibles rayons de l'astre lunaire qui éclairait le début de la nuit, se précipitèrent en direction de la provenance de la voix, une lourde et grande échelle de bois sous le bras. L'homme qui semblait diriger les opérations leur avait ordonné de fouiller toutes les propriétés du domaine, les granges en priorité, dans le but de trouver cet objet permettant une ascension. Les deux compères s'étaient exécuté, sans poser aucune question, et arrivèrent enfin, essoufflés, à proximité de leur maître pour s'accorder une légère pause. Retenant un grognement, le Vicomte de Saulx serra les poings, passablement agacé que ces gueux ne s'empressaient de mener à bien la tâche qui leur avait été demandée. Préférant faire volte-face pour éviter de voir les deux hommes souffler tels des boeufs, le Margny faisait maintenant face au manoir de Sainct-Omer et plus particulièrement à son entrée. Il leva lentement les yeux, en direction de l'oriflamme qui surplombait la porte principale, et fixa quelques instants le but final de son objectif. D'un claquement de doigts, il incita ensuite les deux hommes, que l'on pouvait croire à la limite du suffoquement, à s'approcher.
Placez l'échelle et grimpez, que l'on en finisse enfin.
Sans attendre, ils soulevèrent à nouveau le lourd objet de bois et se dirigèrent sans assurance aucune vers le mur. Ils manquèrent de peu d'abîmer le faciès vicomtal en effectuant leurs manoeuvres plus que douteuses, et claquèrent enfin l'échelle dans un fracas mémorable. Si avec cela, les propriétaires ne se ramenaient pas... Haussant les épaules, Sirius les exhorta, à coup de qualificatifs peu glorieux pour eux, de monter enfin les barreaux, ce qu'ils firent.
Certainement que la scène aurait pu paraître étrange aux yeux d'éventuels badauds. Un franc-comtois qui se retrouvait en Artois, à faire poser une échelle le long d'un manoir qu'il n'avait jamais vu mais qui imposait le respect de par ses dimensions, avait de quoi étonner, effectivement. D'autant plus quand l'on sait que le franc-comtois en question ne s'était rendu qu'une seule et unique fois dans cette province, à l'occasion des épousailles de sa tante Daresha en l'occurrence. Pour comprendre les faits, il faut savoir que tout ceci consistait en réalité à l'accomplissement d'un défi. Défi des plus étranges, mais défi tout de même. Ainsi, après son arrivée à Sainct Omer, le Vicomte avait décidé de pas aller immédiatement vers les campements pour les joutes mais plutôt d'exécuter sa tâche afin d'en savoir un peu plus sur cette convocation et sur l'émeraude.
Voilà pourquoi l'oriflamme envoyé à Sirius flottait maintenant fièrement au-dessus de la porte du manoir de Sainct-Omer tandis que l'échelle avait à nouveau fait grand bruit en chutant - avec un des deux hommes dessus - et que le Vicomte avait sourit, satisfait d'avoir pu mener à bien son défi. Il ordonna au second homme, qui lui était encore valide, de surtout bien garder avec lui l'étendard de gueules à la croix patriarcale d'argent, symbole du présent domaine, et futur symbole de la réussite de l'opération, qu'il ne manquerait pas d'exposer sur l'un des murs de sa salle de séjour. Sirius laissa giser au sol l'homme inerte et maintenant inutile, et se retourna, serrant dans sa main l'émeraude gravée des lettres de Saint-Louis, tandis que son second sous-fifre enroulait l'ancien oriflamme afin de le rapporter à son maître. De toute façon, celui qui venait d'être mis était bien plus beau. Place aux joutes dorénavant, il lui fallait rejoindre le campement indiqué.
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Suite à cette injonction des plus aimables, deux hommes dont le visage était à peine visible, et ce grâce aux faibles rayons de l'astre lunaire qui éclairait le début de la nuit, se précipitèrent en direction de la provenance de la voix, une lourde et grande échelle de bois sous le bras. L'homme qui semblait diriger les opérations leur avait ordonné de fouiller toutes les propriétés du domaine, les granges en priorité, dans le but de trouver cet objet permettant une ascension. Les deux compères s'étaient exécuté, sans poser aucune question, et arrivèrent enfin, essoufflés, à proximité de leur maître pour s'accorder une légère pause. Retenant un grognement, le Vicomte de Saulx serra les poings, passablement agacé que ces gueux ne s'empressaient de mener à bien la tâche qui leur avait été demandée. Préférant faire volte-face pour éviter de voir les deux hommes souffler tels des boeufs, le Margny faisait maintenant face au manoir de Sainct-Omer et plus particulièrement à son entrée. Il leva lentement les yeux, en direction de l'oriflamme qui surplombait la porte principale, et fixa quelques instants le but final de son objectif. D'un claquement de doigts, il incita ensuite les deux hommes, que l'on pouvait croire à la limite du suffoquement, à s'approcher.
Placez l'échelle et grimpez, que l'on en finisse enfin.
Sans attendre, ils soulevèrent à nouveau le lourd objet de bois et se dirigèrent sans assurance aucune vers le mur. Ils manquèrent de peu d'abîmer le faciès vicomtal en effectuant leurs manoeuvres plus que douteuses, et claquèrent enfin l'échelle dans un fracas mémorable. Si avec cela, les propriétaires ne se ramenaient pas... Haussant les épaules, Sirius les exhorta, à coup de qualificatifs peu glorieux pour eux, de monter enfin les barreaux, ce qu'ils firent.
Certainement que la scène aurait pu paraître étrange aux yeux d'éventuels badauds. Un franc-comtois qui se retrouvait en Artois, à faire poser une échelle le long d'un manoir qu'il n'avait jamais vu mais qui imposait le respect de par ses dimensions, avait de quoi étonner, effectivement. D'autant plus quand l'on sait que le franc-comtois en question ne s'était rendu qu'une seule et unique fois dans cette province, à l'occasion des épousailles de sa tante Daresha en l'occurrence. Pour comprendre les faits, il faut savoir que tout ceci consistait en réalité à l'accomplissement d'un défi. Défi des plus étranges, mais défi tout de même. Ainsi, après son arrivée à Sainct Omer, le Vicomte avait décidé de pas aller immédiatement vers les campements pour les joutes mais plutôt d'exécuter sa tâche afin d'en savoir un peu plus sur cette convocation et sur l'émeraude.
Voilà pourquoi l'oriflamme envoyé à Sirius flottait maintenant fièrement au-dessus de la porte du manoir de Sainct-Omer tandis que l'échelle avait à nouveau fait grand bruit en chutant - avec un des deux hommes dessus - et que le Vicomte avait sourit, satisfait d'avoir pu mener à bien son défi. Il ordonna au second homme, qui lui était encore valide, de surtout bien garder avec lui l'étendard de gueules à la croix patriarcale d'argent, symbole du présent domaine, et futur symbole de la réussite de l'opération, qu'il ne manquerait pas d'exposer sur l'un des murs de sa salle de séjour. Sirius laissa giser au sol l'homme inerte et maintenant inutile, et se retourna, serrant dans sa main l'émeraude gravée des lettres de Saint-Louis, tandis que son second sous-fifre enroulait l'ancien oriflamme afin de le rapporter à son maître. De toute façon, celui qui venait d'être mis était bien plus beau. Place aux joutes dorénavant, il lui fallait rejoindre le campement indiqué.
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