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[Rp] Son dernier souffle...

Sandy_lee
Le soleil brillait, la chaleur se faisait sentir dans l’air... Les oiseaux chantaient, les nuages survolaient le ciel à une vitesse folle... Malgré ces rayons splendide, on pouvait sentir un petit vent innocent...Sandy marchait dans les bois à la cueillette de fruit, les remparts pouvaient attendre, l’estomac criait famine sans aucune gêne. Les cheveux dans l’vent, elle pouvait apercevoir les poires qui la regardaient du haut des branches attendant qu’elle vienne les cueillir. Elle grimpa dans l’arbre sans trop de difficulté, laissant toujours les brises fraiches caressés sont visage, l’effort physique augmentait et le rythme cardiaque de la jeune femme accélérait sans peine, Sandy arrêta quelque secondes et commença à tousser, les poumons semblaient encrassés et elle prit quelques bouffés d’air avant de redescendre... Assis un pied de l’arbre, Sandy sentit une faiblesse prendre le dessus...

Elle prit une bouchée du fruit durement cueillit et la déposa ensuite sur le sol, sa toux reprit aussitôt, plaçant sa main devant sa bouche, elle constata alors une couleur au fond de sa main. Du rouge vin coulait maintenant dans la main de la jeune trémouilloise, prise de panique, elle se releva en voulant se diriger vers le village mais au bout de ses forces, elle s’effondra sur le sol. Elle se remit alors à tousser sentant toujours son pou grimper à une vitesse folle. Sandy aurait voulu crier mais aucun son ne sortait de sa bouche. Ni même un râlement de douleur provenant des pauvres poumons de la jeune femme. Sandy était maintenant sans force, à quatre pattes dans l’herbe presque aussi glacée que de la neige même. Rampant, elle s’approcha d’un arbre, près du chemin pour s’accoter sur le tronc de celui-ci.

Fermant les yeux, laissant la nature la guidés, sa mémoire étant submergé de souvenir, elle recommença à tousser de plus en plus fort pour cracher ensuite du sang sur les feuilles mortes... Une douleur presque insoutenable la plaquait au sol, le visage près de son crachat... Faible, elle comprit alors qu’elle en avait plus pour longtemps... D’une main, elle se releva et de l’autre essuya sa bouche rougeâtre, Sandy se replaça contre l’arbre et posa sa tête sur le tronc... Plus grosses étaient les bouffées d’airs, plus douloureuse était sa poitrine. Son âme quittait son corps un peu plus chaque minute... Sandy regrettait soudainement de ne pas avoir été au Domaine, ou même à la maison... Sa maison avec son mari...Elle qui voulait fondée une famille, joueuse de soule, râleuse à temps plein. Voilà maintenant que son règne prenait fin... Comme la carrière de Jehan, Sandy déposait la couronne. Fallait croire qu’elle se faisait vieille, elle qui avait toujours cru être une jeune poulette... Mais non maintenant vieille, mais pas aussi vieille que Davor...

Comment pourrait-elle expliquée à Ally qu’elle ne pouvait plus remplir ses fonctions, ainsi qu’au maire en personne. On devait maintenant trouver un remplaçant... Sandy ne pouvait plus jouer à la soule! Arfff les râlements du capitaine... Et de Mamie! Alors là! La jeune mourante souriait de plus belle en voyant les images dans sa tête... Et son mari, qu’elle laissait pour veuf... Elle regretta soudainement ces stupides querelles qui avaient séparés ses deux cœurs... Cette stupide lettre ainsi que son superbe lancée qui lui avait valu le titre de lanceuse de chope professionnelle... C’était des instants qui resteraient à jamais graver dans le cœur de la jolie brunette. Elle revoyait le film de sa vie passer devant ses yeux, elle pourrait rejoindre sa famille, sa mère, son père ainsi que son frère César...

Un éclair de rage passa dans sa tête... Sa vie s’arrêterait maintenant comme ça... Triste et douloureux... Mais il semblerait qu’elle n’était pas le maître de son destin et que c’était le tout puissant qui décidait de son sort... N’ayant plus la force de marcher pour aller au village, Sandy resta là, devant les portes, assis près d’un arbre à attendre un passant... Sa vie ne se résumait plus qu’à mourir... Son teint pâle, laissait croire que les rayons de soleil transperçaient son visage, blanc comme un drap, elle pouvait à peine sentir la chaleur de ceux-ci sur son visage. Les lèvres tremblantes, Sandy laissa un notre petit raclement s’échapper entre ceux-ci... Les yeux pleins d’eau, il était temps pour elle de fermer les yeux et de les laissés fermés à jamais... Tant d’au revoir à faire, tant de tristesse pour remplir cette tache... Elle ne voulait guère que quelqu’un la voit ainsi...
Mourante elle laissa quelques sons sortir de sa bouche, chantonnant avec difficulté la splendeur que la nature lui offrait. Certes c’était douloureux, mais le résultat était doux et apaisant...
Sandy resta là à regarder la décoration végétal....



Topic ouvert à tous ceux connaissent Sandy et qui veulent y participer
Jehan_de_proisy
Le soleil était haut dans le ciel et une douce chaleur régnait.

Jehan, ce jour là arpente les remparts de LT, un endroit où il a passé du temps dans sa jeunesse et où il reviendra surement si le besoin s’en fait sentir.

C’était là qu’il avait un jour dit adieu à un ami…

C’est de là qu’il avait regardé Mina partir…

C’est de là qu’il avait guetté Leello à son arrivée en Poitou.

Bref c’était devenu "ses" remparts.

Les arbres, non loin, offraient leur ombre et pour certains quelques fruits que les Trémouillois aimaient à venir cueillir.

Jehan, qui n’y fait pas exception, se dirige vers les arbres. Il y sait des poiriers donnant des fruits délicieux car sauvages.

Il avance, tête nue, avec juste son épée au coté chantonnant une ballade enseignée par son parrain Hospitalier…

J’ay Dame, belle Dame, belle Dame ma Mie…(*)

Il se prend à la ballade de ce Vicomte de Béarn chantant ses montagnes et sa Mie et a présent chante à tue-tête indifférent au risque de giboulée de mars que son chant peut déclencher.

C’est qu’il a un joli filet de voix le Jehan les Pictaves s’en souviennent et ses adversaires de soule aussi.

Sa blonde chevelure, sa cape blanche d’Hospitalier pourrait d’ailleurs le faire ressembler au Vicomte Fébus…si ce n’étaient les marais Poitevins à la place des montagnes Pyrénéennes.

Il donne des coups de pieds dans des mottes des terres car il est heureux.

Il a épousé la plus douce épouse qui se puisse exister et bientôt très bientôt il abandonnera la politique pour donner à sa vie une autre orientation.

Il chante désormais « mezzo voce » en s’enfonçant dans le verger sauvage en quête d’une belle poire qui le désaltérera.



(*en fait la complainte du Vicomte de Béarn Gaston Fébus Comte de Foix, qui donna naissance au « Si canti» d’Occitanie)

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Kykyne
La blondinette avait le cœur meurtri. Les derniers jours avaient été d’une longueur à n’en plus finir… Dur retour à la réalité que d’avoir vécu dans un rêve aussi longtemps. La féline désarmée de ses griffes souffraient terriblement de constater qu’à présent, celui qui avait jadis fait d’elle la plus heureuse, la rendait maintenant la plus malheureuse. Elle avait quittée la maison d’Eragon depuis quelques jours maintenant et pas l’ombre d’une missive de sa part ne s’était manifestée. Plus les jours passaient, plus elle comprit qu’elle n’avait aucune chance de rivaliser contre cette maudite politique qui accaparait une grande partie de ceux qui osaient s’y intéresser. La vie politique était-elle fait de « tout ou rien » ? Trop de fois la blondinette l’avait appris à ses dépends et trop de fois, elle avait eu la naïveté de croire que l’amour et la politique étaient conciliable.

L’envie de quitter la ville, de s’éloigner de celui qu’elle laissait indifférent, s’installait de plus en plus dans l’esprit de la trémouilloise. Elle avait même remis son chandail des Fantômes. Le cœur n’y était plus… Elle se sentait comme un vieux meuble qui avait fait son temps et qu’à présent, la seule place qui lui restait était les bordures de routes faisant office de dépotoir. À plusieurs reprises, elle s’était rendue jusqu’aux remparts pour voir si elle avait le courage de partir sans avertir personne, mais des engagements l’obligeaient à ne point partir si rapidement. C’est donc d’un passage rapide au bureau du maire qu’elle prit entente avec lui. Le départ était maintenant pour bientôt, mais une fois de plus, un autre obstacle entravait la route de l’éplorée; les brigands qui avaient trouvés refuge entre La Trémouille et Poitiers. Une fois de plus, elle se dirigea aux remparts en portant son regard tout au loin en direction de la capitale.

Curieusement, après quelques minutes de total silence, un fredonnement attira l’attention de la blonde. D’un regard chercheur, elle fouillait les fourrées afin de trouver l’origine de cette mélancolique musique. Cette dernière semblait s’échappée d’un majestueux tronc qui veillait sur la ville. Elle contourna celui-ci et peu à peu, elle aperçu des jambes affinées jusqu’à réaliser, une fois face à elle, qu’il s’agissait de Sandy. Elle la savait maintenant maréchale et c’est pourquoi elle ne se posa point de question à sa présence sur les remparts. Sans dire mot, elle s’assied à ses côtés et contempla l’horizon. La vie n’avait plus aucun sens pour elle, elle souffrait tellement qu’elle n’avait même pas remarqué l’état critique de sa douce amie jusqu’à ce qu’elle glisse sa main sous celle de Sandy. Peut-être cherchait-elle le réconfort, mais lorsqu’elle sentie l’humidité de la main de son amie, son regard quitta l’horizon pour analyser cette viscosité. L’intérieure de sa main barbouillée de traits rougeâtre. Alertée, elle retourna rapidement la main de Sandy et c’est avec horreur qu’elle vit cette dernière recouverte de sang. Paniquée, elle posa sa main contre la joue de sa précieuse amie et tout en essayant de se faire calme, elle l’interrogea…

Sandy, ma poussinette… Que se passe-t-il ? Pourquoi as-tu la main dans cet état ?

Plus elle l’observait, plus elle s’inquiétait… La pâleur de son teint, l’absence du rosé de ses pommettes, les yeux vitreux inondés, une coulée de sang séchée à la commissure de ses lèvres… Elle ne pouvait la laisser dans cet état sans rien faire… Elle décida donc de se relever et d’aider son amie à en faire autant.

Allez… Vient ma belle, on va te remettre sur pieds !

La blondinette ne voulait croire à ce que même Sandy semblait avoir acceptée. Tout son monde s’écroulait et elle ne pouvait abandonner celle qui avait été l’une des premières à l’accueillir dans cette ville, celle qui connaissait toutes ses joies, comme ses peines…
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Sandy_lee
L’air qu’elle fredonnait lui faisait oublier l’affreux état dans lequel elle était, elle souriait légèrement... Cela lui rappelait les remparts au tout début, où plusieurs étaient en grand nombre pour nous accueillir, enfin dans le temps qu’elle arrivait justement à LT... Maintenant les remparts n’étaient plus que des groupes qui surveillaient quelques fois lorsqu’ils n’étaient pas en taverne ou pour les cœurs brisés qui cherchait réconfort dans ce qu’on pouvait appeler la fuite... Elle pensa à son amie qui passait une dure épreuve, celle de perdre un être cher... Sandy avait connu cette souffrance pendant un moment, mais le soleil avait tournée en sa faveur et lui avait envoyé un joli rayon de soleil qui éclairerait ses journées... À la simple pensée de Daien, elle laissa une larme s’évadée sur son visage.

La jeune trémouilloise semblait prête à prendre son envol, l’énergie s’épuisait et la fatigue prenait le dessus lorsqu’elle entendit une voix familière qui chantait! C’était son parrain! Prenant le peu de force qu’elle avait, Sandy haussa la voix pour essayer de se faire entendre...


Jehan?

Prenant quelques secondes pour analyser la réponse qu’elle attendait impatiemment, sa douce choupette la surpris en prenant place à ses côtés... Lorsque Kyky glissa sa main à l’intérieur de celle de Sandy, la brunette comprit alors que la blondinette n’allait pas apprécier le spectacle...

Sandy, ma poussinette… Que se passe-t-il ? Pourquoi as-tu la main dans cet état ?

Elle prit la parole avec une faible voix...

Kyky attends laisse m...

Pas l’temps de terminer sa phrase que son amie est déjà sur ses pattes et elle essaye dans faire autant avec la jeune mourante. Sandy éprouva des douleurs lorsque Kyky l’aida...

Non Laisse moi part terre s’il te plait... Kyky j’ai pas assez de force pour rester sur mes jambes, voudrais-tu s’il te plait me remettre à ma place.

Sandy lui adressa un faible sourire, on aurait parier parler d'un bout d'chiffon mais non, là ce trouvait une pauvre femme qui ne pouvait d'attendre le dernier moment...
Jehan_de_proisy
S’il continue à chanter, Jehan baisse le ton cherchant des yeux un arbre recelant « le » fruit dont il va se régaler.

Une brise, un souffle à vrai dire, s’est levé. Il croit y entendre son prénom…


Hum c’est mon esprit surmené qui me joue un tour ou tel Ulysse les sirènes du Poitou m’appellent elles ?

Il se porte vers l’endroit d’où semble parvenir la voix et, après une seconde de stupéfaction, se précipite…Sa fillotte, sa Sandy est là et, manifestement, pas dans un bon état. Son visage est barbouillé de rouge sa robe souillée et Kykyne est à ses côtés qui essaie de l’aider à se relever. Sandy lui demande de la laisser assise contre l’arbre où il semble qu’elle se trouvait peu avant.

D’une voix douce Jehan s’agenouillant près de Sandy lui demande…


Sandy…Sandy tu m’entends ? Où as-tu mal ? tu t’es blessée ?

Ses mains ne restent pas inactives.

Hospitalier Jehan a toujours avec lui sa besace. Véritable fourre-tout en cuir épais on y trouve tout et plus encore même si, ces derniers temps , ce sont surtout des dossiers qui l’encombraient. Mais pas ce matin là…au fond se trouvent deux pots d’onguents un flacon de sels, un de ces petits tranchoirs nommés « bistouri » dans sa gaine décorée et surtout, surtout un linge propre enveloppé dans une toile.

Il a sorti le linge et entreprend de nettoyer le visage de sa fillotte.


Kykyne peux tu me trouver un peu d’eau je te prie ? Il y a non loin un ru où les femmes viennent parfois laver le linge. Souvent l‘une d’elle y abandonne un seau…

Tout en restant calme et en posant les questions Jehan réfléchit. Ses connaissances en pharmacie sont plus adaptées à la rudesse des champs de bataille et des plus sommaires. Il est loin d’être médicastre hélas.
Le sang semble venir du nez…Il vérifie si aucun écoulement des oreilles ne se produit ce qui traduirait une blessure à la tête occasionnée soit par une chute soit par un heurt avec une branche.
Non rien des oreilles, reste donc une blessure aux poumons ou aux viscères.

Délicatement il essaie de voir si le corps de Sandy ne porte pas une blessure…


Pardonne-moi ma belle je dois essayer de savoir ce qui produit cet écoulement…Tu as mal au ventre ? Tu respires bien ?

N’ayant trouvé aucune blessure Jehan cale Sandy contre lui, caressant ses cheveux se voulant rassurant. Il écoute attentivement les réponses de sa fillotte.
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Kykyne
Alors qu’elle passait son bras sous celui de Sandy et qu’elle tenta de la soulever, Sandy exigea aussitôt de ne pas être aidée. Cette réclamation donna l’impression d’un serrement au cœur chez la blondinette. Elle savait qu’il fallait agir avant qu’il ne soit trop tard, mais sa douce amie semblait avoir désormais, choisit son chemin. Celui qui se veut le pire de tous, mais qu’une fois arrivée, plus aucune souffrance ne se fait ressentir. Là où une paisible quiétude règne…

Son regard anéanti se plongea dans celui épuisé de Sandy. Elle cherchait à comprendre sans l’envahir de question, mais l’échange visuel entre les deux amies fit comprendre à la blonde qu’elle voulait se délivrer de ses douloureuses chaines qui la retenait sur cette terre. Comment doit-on réagir quand une amie est souffrante et qu’elle ne désire pas de soin ? Complètement impuissante, elle n’allait l’abandonnée et alors qu’elle s’apprêta à se rasseoir à ses côtés, Jehan fit son apparition. Le sachant hospitalier, elle ne savait si elle devait être heureuse de sa venue, ou si ce qu’il allait faire, allait contre la volonté de sa poussinette… Il entreprit de nettoyer le visage de Sandy quand au même moment, il réclama un seau d’eau.

La blonde s’exécuta en se dirigeant à l’endroit indiqué par Jehan. Elle marchait en s’éloignant d’eux, l’esprit qui ne savait plus quoi penser. Elle ne voyait que noir ces jours-ci et, l’état de sa confidente, de sa précieuse amie n’aidait en rien à chasser les épais nuages qui assombrissaient les jours de la blonde. Arrivée où elle devait se rendre, comme Jehan l’avait supposé, un seau était abandonné. Peut-être était-il percé, mais servirait tout de même à porter un minimum d’eau.

De nouveau sur le sentier qui permettrait à la trémouilloise de rejoindre Sandy et Jehan, elle plongea l’une de ses mains dans son sac pour y trouver une miche bien envelopper dans un bout d’étoffe. Elle sortait de sa fournée matinale et peut-être que grignoter un petit bout allait aider son amie. La blonde les rejoint finalement et déposa et le seau, et la miche enveloppée à leurs côtés.


Voilà l’eau… J’ai aussi une miche qui, peut-être sera la bienvenue pour reprendre des forces…

Ne souhaitant nuire à l’hospitalier qu’est Jehan, elle prit quelques distances pour ne pas gênée son amie.
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Sandy_lee
Une fois reposée près de son arbre, Sandy aperçut Jehan arriver... Examinée de partout, Jehan demanda à Kyky pour aller lui chercher de l’eau, elle savait bien que son parrain allait tout faire pour la sauvée mais hélas, il était trop tard... Sandy se laissait maintenant mourir, tranquillement... Les questions volaient jusqu’à ses oreilles, le crâne sous pression elle se laissa débarbouiller l’visage ainsi que inspecter de haut en bas avant de prendre la parole.

Jehan... Calme-toi... Je t’entends très bien...pour ce qui est du reste...

Elle pointa ses poumons à son parrain, là était la douleur qui lui rongeait l’intérieur... Elle retenue un autre toussotement qui voulait s’échapper, mais ne voulant pas inquiéter ceux présent, elle refusa de faire le moindre son... Les râlements se faisaient entendre lorsque la jeune femme respirait... Cherchant de bonnes bouffées d’airs frais, les douleurs revenaient dès que la bouffée était trop pure... Les poumons supportaient très mal la grosse capacité d’air qui essayait de s’y loger...

Parrain, tout va bien... Ma respiration est difficile et j’ai pas beaucoup mal...

Une fois dans ses bras, elle y enfouit sa tête dans le cou de son parrain, sa douce amie revenue, elle murmura à l’oreille de Jehan :

C’est terminer maintenant...

Elle releva ensuite la tête pour regarder sa douce choupette et lui tendre la main, elle la voulait auprès d’elle...
Jehan_de_proisy
Le Fortunat écouta sa fillotte et comprit que celle-ci avait fait un choix.

Aussi lorsque Kykyne revint il la remercie et lui fait signe de rester près de Sandy. Ils lui devaient de l'accompagner.

Les yeux embués de larmes mais aussi de rage de ne pouvoir faire plus, il trempa le linge dans l'eau et nettoya le joli visage de sa fillotte comme un père l'aurait fait pour sa fille...

Kykyne, s'il te plait remplaces moi deux minutes je vais lui préparer une potion qui faute de la ramener à nous lui ôtera la souffrance...


Prestement il fouilla sa besace et avec un peu d'eau il dilua quelques gouttes de liqueur de pavot réputé faire taire la douleur. Il revint et souleva un peu Sandy...

Tiens ma belle, ceci va t'aider et rendre ton voyage moins douloureux. Je reste avec Kykyne près de toi n'ais pas peur...Aristote t'attend surement dans le soleil.

Ces dernières paroles furent murmurées l'émotion submergeant le Vicomte qui bien qu'ayant l'habitude de voir des gens passer supportait de plus en plus difficilement de voir des êtres chers disparaitre.
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Allydou
[Entre deux allers et retours …]


Le discret printemps ayant décidé de venir enfin apporter quelques rayons de soleil dans le ciel Poitevin, elle recommençait à nouveau à passer plus de temps à l’air libre.
Libre de ses engagements « politiques », bien qu’elle ne voyait pas cela ainsi.
Libre enfin de profiter, de retrouver peut être ce plaisir à vivre ici, à voir ses amis et ses proches, à … pourquoi pas chercher de nouvelles idées pour se divertir vers la Halle Trémouilloise.

C’est ainsi, plongée comme souvent, dans ses pensées, le nez en l’air, qu’elle avance, sans but dans les rues de ce village … De son village.
Immanquablement, comme guidés par une vie qui leur aurait été propre, ses pas la mènent vers la mairie. L’envie d’aller déranger le maire pour vérifier les stocks de tonneaux est grande, mais elle s’abstient, préférant le laisser travailler au calme.

Petit à petit, elle s’éloigne du cœur du village, les maisons se dispersent et les champs s’alignent dans un mélange de couleur agréable à la vue.

Tout est calme et paisible … Trop peut être ? D’où lui vient alors le sentiment, la sensation malsaine qu’elle ressent ?

N’ayant pour le moment rien de mieux à faire et surtout pour se rassurer elle-même, elle bifurque et part vers l’enceinte externe.
Elle veut simplement jeter un coup d’œil.
Oh, elle sait la défense bien organisée en cas de souci, mais … vérifier qu’une bande de marauds ne s’approche pas ne fera de tord à personne.

Grimpée en haut des remparts, la main en visière au dessus de ses yeux, elle scrute les chemins, ne voyant au loin que quelques paysans sur leurs parcelles et de pauvres voyageurs isolés en partance vers d’autres lieues.

Quand elle se retourne pour repartir, elle distingue du coté du verger, des silhouettes auprès d’un arbre.

Curiosité de Lieutenant, simplement celle de la femme ? C’est certainement un peu des deux qui la font avancer dans cette direction.

Le sourire et les plaisanteries allaient fuser, quand en approchant elle avait reconnu ses amis, déjà elle s’apprêtait à les traiter de dilettantes …


Et bien, on profite ….

C’était avant de voir leurs mines sombres, avant de voir le linge souillé qui reposait à coté de Sandy.
Le sourire se fige, le pouls s’accélère et son cœur bât plus fort contre sa poitrine.
Que c’était-il passé ? Pourquoi ce sang ? La jeune Maréchal avait elle du subir seule une attaque lors de sa ronde ? En quel cas, jamais Ally ne saurait se le pardonner …

Comprenant que Jehan avait besoin d’espace, elle vient rejoindre Kykyne, se plaçant de l’autre coté de leur amie.

Le regard qu’elle pose sur eux deux est interrogateur, voilé déjà de larmes qui ne tarderont pas à couler …


Sandy ma belle, que c’est-il passé ? Qui t’a fait ça ? Quelqu’un est parti au village déjà pour prévenir ? Vous voulez que j’y aille ?

Les mots s’enchainent, les questions se suivent sans vraiment attendre les réponses, l’angoisse de perdre encore un proche est grande, mais … Que faire ?
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Mon chez moi
Jehan_de_proisy
Jehan tient Sandy appuyée contre lui et veille à ce que son visage ne soit plus souillé. De temps en temps il éponge avec une infinie délicatesse le sang qui sourd du nez de sa fillotte. Il ne pleure pas il est au delà des larmes. ces dernières reviendront plus tard impérieuses et tenaces.

Allydou arrive et il lui fait signe que tout est dit et l'inite ainsi que Kykyne a se rapprocher de Sandy pour que celle-ci ressente combien elle compte pour eux. Il espère sur un dernier sursaut une dernière envie de s'accrocher... Il pense qu'il pourrait, avec l'aide de Thomaslatapie son frère/filleul la sauver mais si elle ne le souhaite pas...

Doucement il chantonne pour apaiser Sandy escomptant que la tisane de pavot éteigne la douleur...


A la Trémouille, la Trémouille, la Trémouille,
Y en a pas un qui ait la trouille,
A la Trémouille, la Trémouille, la Trémouille,
Même les filles ne l'ont pas..
.

_________________
Daien
Comme tous les jours, Daien sortait de sa taverne, le pas regaillardi par l'alcool, les rires, la bières. C'est donc d'un bon pas qu'il se faufila dans les ruelles de la ville de La Trémouille. Deux croisements de ruelles plus loin, il reconnut de loin Allydou, qui semblait guillerette, et fôlatrait dans le village en direction des remparts.

"Héhé, je vais lui faire la frousse de sa vie.." murmura t-il. Le poitevin se glissa dans les pas de l'ancienne mairesse, et rabaissa sa capuche sur sa tête, histoire de faire plus démoniaque. seulement, Lally marchait vite, et elle se dirigeait fermement vers l'entrée du village, près de certains arbres qui dessinait d'arabesques verdures autour du rempart du village.
"Ignnnné...môrche vite elle..pourrait avoir pitié de moi..."

Daien encapuchonné se jeta à sa poursuite, et la voyant s'arrêter près d'un gros arbre, il nota un petit groupe présent. Pourquoi pas faire peur à plusieurs en même temps? Il se jeta vers eux, et sauta au milieu du groupe.

"Yyyyyarrrhhhhh! Tremblez misérables paysans!..... Il s'arrêta net, en reconnaissant une personne allongé dans les bras de..Jehan.

Sachant les regards sur lui, il ne lâcha pas le sien, fixé sur la jeune femme allongée. Sandy, des traces de sangs séchées, et essuyées sur son visage, lui-même blanc comme un linge immaculé. Toujours la capuche sur la tête, il se jeta à genou, et bousculant Jehan, il prit le corps presque inerte dans ses bras..
"Lâches là!" Il se pencha vers elle. "Ma belle, mais..que s'est-il passé? Il se tourna vers les autres, et abaissant sa capuche, durcit son regard. "Que c'est-il passé nom d'une tisane? Il employait rarement le mot tisane sauf quand il était enragé, et là c'était le cas, et souvent pas bon signe pour son entourage.

"Que lui avez vous fait? Sandy..ce n'est pas vrai, pas toi, mais... " Il regarda le visage de sa femme, elle semblait au plus mal, respiration saccadée, yeux vitreux, shooté par l'odeur du pavot.

"Est ce que tu m'entends? Sandy...je..c'est pas possible... tu me fais une farce.. tu peux pas rester comme ça." Il ne savait pas si c'était irréversible, mais un aura de mort l'entourait.

Il caressa la joue de la jeune femme, et repoussa machinalement une mèche de ses cheveux. Pas trop de réactions, il déposa un baiser sur ses lèvres, tendrement.


"N'abandonnes pas, ne m'abandonnes pas.... je t'aime si fort..." souffla t-il doucement.
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Kykyne
À peine elle fit un pas vers l’arrière que Sandy lui tendit la main. Croyant que son cœur ne pouvait être d’avantage détruit, son regard se posa sur les doigts tremblotant de son amie pendant que son cœur manquait un battement. Sa gorge se noua douloureusement et la blonde tendit son bras en direction de celui de Sandy. La vie de la trémouilloise était difficile ces jours-ci, mais l’idée de perdre un proche était loin d’être facile a accepter. Ses yeux s’emplirent de lourdes larmes au contact de ses doigts. Tout allait trop vite ! Comment faire pour mettre le temps en arrêt ? Sandy était beaucoup trop jeune pour rejoindre les cieux !

Les paroles de Jehan eurent un effet plutôt provocateur chez la blonde. « Aristote t’attend sûrement dans le soleil.». La colère qu’encore une fois, celui là s’accapare des gens qui lui était précieux. Comment croire à une divinité quand une amie si pure était appelée par ce fameux Aristote ? Comment osait-il s’approprier des âmes si facilement ? Toutes ses leçons de pastorale disparurent de son esprit, laissant place à l’incompréhension d’un départ si hâtif…

Toujours aux côtés de son amie, elle veillait par sa présence. La seule chose qu’elle pouvait faire et surtout, se devait de faire, était de rester auprès d’elle afin de lui démontrer à quel point elle était chère à son cœur. Aucun mot n’arrivait à s’extirper de sa gorge péniblement nouée. Des pas s’approchèrent et lentement, la blondinette retourna la tête par curiosité nonchalante. Elle découvrit une Allydou immobilisée par la mauvaise surprise. À peine elle la salua d’un discret signe de tête, elle se joignit à eux pour accompagner Sandy pendant ses dernières heures. Un sourd « tic tac » résonnait dans la tête de Kyky, lui laissant comprendre que le temps défilait et que la vie n’était éternelle.

Jehan chantonna le refrain qui normalement, était entendu lors d’un match de soule. Habituellement, ces paroles provoquaient un large sourire de fierté chez la blonde, mais cette fois-ci, le cœur n’était pas à la fierté. L’envie de sourire l’avait quitté… Seul sentiment perceptible chez elle était les larmes qui se suivirent de près en dévalant ses joues. Son souffle se saccadait suite à sa volonté de ne pas s’effondrer devant elle. De sa main libre, elle ne cessait d’essuyer les rivières qui jaillissaient sur son visage, mais ses yeux restèrent bien ouverts afin de ne perdre une seule seconde des dernières allouées à Sandy.

Daien arriva, fidèle à lui même, dans une mise en scène théâtrale. L’instant était tellement silencieux que le cri de ce dernier ne pouvait faire autrement que de déclencher un sursaut chez la féline. Toujours encapuchonné, sa voix le trahissait. Elle comprit dès lors que les minutes qui allaient suivre, allaient être déchirante. Elle aurait voulu ne jamais relâcher la main de son amie, mais en la présence de son mari, cela aurait été purement égoïste. À contre cœur, elle abandonna la main de Sandy quand rageusement, Daien ordonna à Jehan de la relâcher. Kyky se releva et s’éloigna aussitôt afin de laisser un moment d’intimité au couple. À plusieurs pas d’elle, l’intensité de sa peine éclata. Elle se laissa tomber sur les genoux, les mains cachant son visage et elle subissait tout le chagrin qui envahissait son âme. Trop d’épreuve difficilement surmontable… Trop de départ en si peu de temps…

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Sandy_lee
On pouvait voir la tristesse dans les yeux de Jehan, ainsi que de Kyky... Lorsqu’il lui fît boire une texture bizarre, Sandy sentit une immense fraicheur lui redonner des forces... Des forces bien grand mot, mais bon... La douleur partait tranquillement, elle laissait place à son cerveau d’agir librement... La main de son amie dans la sienne réchauffait Sandy, son corps se réchauffait sous le simple contact des deux mains. Rassurée quelque peu d’avoir des amis autour d’elle ainsi qu’un remède qui l’empêchait de souffrir, elle avait une inquiétude qui la rongeait... Où était son mari? Elle voulait voir Daien, comme si ses derniers instants, elle voulait les passés avec son tendre mari...

Lorsque Sandy leva la tête pour regarder vers Kyky, elle constata qu’Ally était là, mais les questions sortirent de sa bouche avant même que la jeune trémouilloise eut le temps de prononcé une syllabe...


Personne m’a fait ça Ally, ne t’inquiète pas... Personne n’a besoin d’être au courant mise à part mon mari...

Fallait qu’elle le dit, elle voulait que les gens sachent qu’il lui manquait quelqu’un... Son tendre aimé, avec qui elle avait promis devant Honoré... « Jusqu’à ce que la mort vous sépare » Voilà, la seule raison qui pouvait les séparés était maintenant arrivé... Honoré, elle aurait bien aimé l’avoir comme prête de LT... Il aurait pu l’enterrer, comme il l’avait baptisé en même temps qu’Ally et Daien, il l’avait uni pour la vie à Daien et maintenant elle quittait la terre pour l’éternité...

La chanson de son parrain l’apaisait, il est vrai que ce n’était pas un match de soule, mais cela réconfortait la brunette d’entendre les dires de cette chanson qui autrefois se criait à tue-tête dans les gradins du stade... Elle laissa un sourire paraître sur ses lèvres mais celui-ci ne resta pas lorsque la main de Kyky la lâcha d’un coup sec et Jehan fût arraché à elle... Ne comprenant pas, Sandy crû un bref instant que la mort l’avais maintenant enlevé... Un soulagement parut lorsqu’elle aperçut Lui... Daien...

Il semblait hors de lui... En colère il demanda aux autres ce qui s’était passé, mais nul ne pouvait lui répondre... Sa douce main sur son visage, Sandy ferma les yeux son tendre baiser fût faible mais plein de passion, il était là! Ses dires la fît pleurer sans relâche, elle ne voulait pas l’abandonner... Elle voulait être la mère de ses enfants, mais hélas la vie ne se termina pas toujours en conte de fée...


Je ne t’abandonne pas mon ange, je ne fais que préparer notre petit nid en haut...

Elle lui caressa le visage doucement et souriant faiblement...

Je t’aime aussi mon amour...

Sandy posa ensuite son regard sur ses deux amies et son parrain... Elle voyait qu’Ally avait les yeux pleins d’eau, ainsi que Jehan... Et Kyky qui était maintenant à genoux à laisser son chagrin au grand jour...

Je suis désolée...
Jehan_de_proisy
La chanson que tous connaissaient pour être leur chant de guerre de soule était en fait le « Chant des volontaires Trémouillois quand tous étaient partis et avaient emporté tout sur leur passage jusqu’à Angers.

Il parlait de trouille et Jehan espérait ainsi que sa fillotte n’aurait pas trop peur d’aller vers le soleil…Il chantait les yeux fermés quand il se sentit bousculé juste après un cri…

Il ouvrit les yeux sa main attrapant une de ses dagues dans sa botte prêt à défendre les trois femmes qui l’accompagnaient.

Voyant qu’il s’agissait de Daien il rangea l’arme et se leva en reculant laissant à ce dernier la place qui lui revenait devant Aristote et les hommes. Il tendit la main à Kykyne et la releva la serrant contre lui puis en fit autant avec Allydou et tous trois, pleurèrent en silence pour ne pas déranger…


Ally, Kykyne soyons courageux je sais que c’est très dur trop dur mais c’est aussi notre seule certitude. De celle qui suit logiquement notre venue en ce bas monde. Nous naissons, vivons comme nous pouvons et mourrons… Le reste ne compte pas ni notre vanité ni la tristesse de ceux que nous laissons.

Prions voulez vous ?


Sans attendre Jehan commença à réciter…


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

Amen


Jehan sorti son épée portant la croix et la planta en terre avant de s'agenouiller et de dire quelque mots...


Seigneur et tous les Saints veuillez veiller sur notre Sandy qu'elle vous rejoigne dans le soleil et nous inonde de sa tendresse...


L'émotion fut la plus forte et il se tût le regard dans le vague...

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Cali
La Thouarsaise de passage à Lt s'était laissé dire que des fruits gorgés de soleil et juteux à souhait poussaient à l' état sauvage dans un petit coin du bois.
Elle marmonnait en frappant les fourrés qu'elle trouvait sur son passage.


Pfff.. Toujours pareil ! Ca se vante d'avoir les meilleurs si et les meilleurs ça mais quand il faut donner les bons coins hein... y a plus personne !


Chassant une mouche du revers de la main , Cali continuait son monologue en enjambant les obstacles et en poussant du pied les branchages morts.


C'est comme les coins à champignons ! Tout pareil... pffff... veulent jamais dire où on les trouve.... m'en fiche, je trouverais toute seule !!


La journée était radieuse. Les premiers rayons de soleil printanier illuminaient la forêt.
La jeune femme avait l'habitude d'y passer des heures pour cueillir à la rosée du matin les plantes dont elle avait besoin.
Du coup en attendant de trouver les fruits sauvages, elle ramassa quelques plantes qu'elle mit dans le petit filet qu'elle portait en bandoulière.

En portant son regard au loin , elle dut mettre sa main devant les yeux. Un reflet brillant venait de frapper la rétine de ses yeux.

Qu'est ce que c'est ça ?


N'ayant pas de but précis, elle suivit ce qu'elle prit d'abord pour le reflet d'un miroir frappé par les rayons du soleil. A travers les branches des arbres, cette lumière semblait clignoter, vaciller.

Au bout d'un moment, à toujours suivre ce point brillant, elle vit à la faveur d'un endroit dégagé, plusieurs personnes attroupées.
Quelques pas de plus et elle constata qu'ils étaient trois et reconnut sans difficulté la blondeur de Kyky.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la Thouarsaise.


Alors ça pour une surprise, c'en est une! Je vais pour cueillir des fruits et qui je trouve?
Kyky au fond d'un bois !


Cali tout sourire accéléra le pas. Le reflet brillant vint une fois de plus frapper ses yeux bleus et en s'approchant , elle vit qu'il s'agissait en fait d'une épée plantée dans le sol.
Avec Kyky , il y avait aussi Jehan et Ally. Mais qu'est ce qu'ils font tous ici ? Ils se sont passés le mot où quoi ?.

Plus elle se rapprochait et plus la scène qu'elle avait devant les yeux lui parut bizarre.
Ils ne parlaient pas, ne bougeaient pas...
Le sourire s'effaça des lèvres de Cali quand elle fut assez prêt pour voir l'expression de leurs visages. Ils étaient décomposés, tristes et... en larmes ?

Cali était décontenancée et à la place de son habituel " Coucou tout le monde ! " , elle avala sa salive et demanda.


Kyky ? Jehan, Ally ? Mais.... mais qu'est ce qu'il vous arrive ?


He puis ce soudain silence inhabituel la mit mal à l'aise. On aurait dit que plus rien ne bougeait autour d'eux et que les bruits de la forêt s'étaient tu .
Cali ressentit leur douleur violemment et une angoisse soudaine lui noua la gorge.

Son regard erra derrière eux vers deux personnes à terre et en retrait.
La jeune femme les dépassa de deux pas et découvrit Daien qui tenait dans ses bras...
Cali porta vivement sa main devant sa bouche pour retenir un cri de surprise.

Sandy dans les bras de Daien, ça n'avait rien d' inhabituel ... mais la Sandy qu'elle voyait là ressemblait plus à une poupée toute chiffonnée . Des traces de sang et de larmes
contrastaient avec la pâleur extrême de son visage.

Cali resta figée sur place comme si elle ne devait pas avancer, comme si le couple que formait Sandy et Daien était entouré d'une aura qu'elle ne saurait franchir.
Son premier reflex était de se porter au secours de la jeune femme blessée mais quelque chose la retenait.

La Thouarsaise tourna son visage effaré vers Jehan, agenouillé. Il lui aurait porté secours lui.
Elle regarda à nouveau le couple d'inséparable et blêmit en comprenant que si Jehan n'était pas affairé autour de Sandy, c'est qu'il n'y avait plus rien à faire.

Cali se laissa lentement glisser à terre, les yeux embués, la mâchoire crispée ,en essayant de retenir ses larmes devant le drame qui se déroulait devant ses yeux.
Il était impossible pour elle de concevoir que ce binôme puisse être scindé ... que Sandy puisse disparaître ainsi.

Sans faire un geste , la jeune femme gardait les yeux fixés sur eux, les enveloppant d'un regard triste et tendre.



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