Cymoril
[Mâcon
Cinq minutes darrêt !]
Une ville, encore, de celles où elle avait passé du temps sans mot dire au rythme de sages études quelques semaines auparavant. Lhiver rigoureux lavait empêchée de profiter des eaux calmes du lac. Qui semble désert en cette heure. Elle sen assure du moins, que le coin quelle a choisi ne recèle pas de pêcheur embusqué derrière un rocher.
Au détour dun groupe de saules au feuillage tombant, caressant de leurs longs bras feuillus londe froide sous un ciel gris et lourd, un recoin à labri des regards lui offre la protection nécessaire à sa pudeur. Là, non sans avoir encore une fois balayé lalentour dun regard scrutateur elle commence lentement le déballage fourmiesque. Repliant avec soin chacun de ses vêtements. Une fois en chemise, elle sapproche de leau, frémissante en dépit du redoux annoncé. Le printemps nen est quà ses balbutiements et peine encore à sinstaller.
Premier pied dans leau et malgré le froid mordant, elle continue davancer jusquà ce que les vaguelettes viennent chatouiller ses cuisses. Un frisson remonte lentement le long de son dos, jusquà la gagner toute entière. Pif en lair elle scrute le ciel, que les nuages ne cessent dobscurcir, puis dun bond plonge dans le lac.
Leau glacée la pique comme des milliers de dards, elle est électrisée de ce contact si particulier, dun douloureux plaisir. Epiderme soumis à laiguillon du froid, corps qui soffusque de pareil traitement alors quelle senfonce plus profondément sous leau, séloignant de la rive en ondulations aquatiques.
Une dizaine de brasses coulées plus loin, et elle émerge, visage plus coloré que de coutume. A son corps défendant, la jeune femme se laisse porter par leau, les yeux fixés sur le ciel et la pluie qui ne demande quà tomber. Foutue saison pas fichue de savoir ce quelle veut. Tout juste une réaction lorsquun poisson leffleure. Dire quil fut un temps où elle se serait amusée à essayer de lattraper Le froid commence lentement son uvre, engourdissant ses extrémités, et elle samuse encore à rester sans bouger, ignorant la langueur qui la gagne. Poussant ce stupide défi contre elle-même à son paroxysme, jusquà ce que son corps crie pour quelle cesse enfin ce jeu idiot et quelle reprenne sa nage.
Revenue en bord de lac, elle empoigne des racines de saponaire et sen frotte vigoureusement la peau. Samusant un instant de la mousse, et de la galère de se laver en chemise. Dailleurs celle-ci senvole en direction de la berge. Dès lors laction saccélère. Et les regards inquiets en direction de la rive se font plus présents. Nature qui reprend le dessus, elle se rince en hâte puis sort dun pas pressé. Rapidement elle semballe dans sa cape pour sécher, tordant sa trop longue chevelure pour lessorer, et rouspétant au vent sur le mal quelle va encore avoir à démêler tout ça. Et la bruine fine qui commence à tomber, myriade deffets sur la surface du lac, sétirant à linfini Habits propres passés, bure protectrice en dessus, telle une seconde peau, effets sales refourgués en sacoche et le chemin dune taverne se dessine.
Fin de pause.
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Une ville, encore, de celles où elle avait passé du temps sans mot dire au rythme de sages études quelques semaines auparavant. Lhiver rigoureux lavait empêchée de profiter des eaux calmes du lac. Qui semble désert en cette heure. Elle sen assure du moins, que le coin quelle a choisi ne recèle pas de pêcheur embusqué derrière un rocher.
Au détour dun groupe de saules au feuillage tombant, caressant de leurs longs bras feuillus londe froide sous un ciel gris et lourd, un recoin à labri des regards lui offre la protection nécessaire à sa pudeur. Là, non sans avoir encore une fois balayé lalentour dun regard scrutateur elle commence lentement le déballage fourmiesque. Repliant avec soin chacun de ses vêtements. Une fois en chemise, elle sapproche de leau, frémissante en dépit du redoux annoncé. Le printemps nen est quà ses balbutiements et peine encore à sinstaller.
Premier pied dans leau et malgré le froid mordant, elle continue davancer jusquà ce que les vaguelettes viennent chatouiller ses cuisses. Un frisson remonte lentement le long de son dos, jusquà la gagner toute entière. Pif en lair elle scrute le ciel, que les nuages ne cessent dobscurcir, puis dun bond plonge dans le lac.
Leau glacée la pique comme des milliers de dards, elle est électrisée de ce contact si particulier, dun douloureux plaisir. Epiderme soumis à laiguillon du froid, corps qui soffusque de pareil traitement alors quelle senfonce plus profondément sous leau, séloignant de la rive en ondulations aquatiques.
Une dizaine de brasses coulées plus loin, et elle émerge, visage plus coloré que de coutume. A son corps défendant, la jeune femme se laisse porter par leau, les yeux fixés sur le ciel et la pluie qui ne demande quà tomber. Foutue saison pas fichue de savoir ce quelle veut. Tout juste une réaction lorsquun poisson leffleure. Dire quil fut un temps où elle se serait amusée à essayer de lattraper Le froid commence lentement son uvre, engourdissant ses extrémités, et elle samuse encore à rester sans bouger, ignorant la langueur qui la gagne. Poussant ce stupide défi contre elle-même à son paroxysme, jusquà ce que son corps crie pour quelle cesse enfin ce jeu idiot et quelle reprenne sa nage.
Revenue en bord de lac, elle empoigne des racines de saponaire et sen frotte vigoureusement la peau. Samusant un instant de la mousse, et de la galère de se laver en chemise. Dailleurs celle-ci senvole en direction de la berge. Dès lors laction saccélère. Et les regards inquiets en direction de la rive se font plus présents. Nature qui reprend le dessus, elle se rince en hâte puis sort dun pas pressé. Rapidement elle semballe dans sa cape pour sécher, tordant sa trop longue chevelure pour lessorer, et rouspétant au vent sur le mal quelle va encore avoir à démêler tout ça. Et la bruine fine qui commence à tomber, myriade deffets sur la surface du lac, sétirant à linfini Habits propres passés, bure protectrice en dessus, telle une seconde peau, effets sales refourgués en sacoche et le chemin dune taverne se dessine.
Fin de pause.
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