--Juan.buglione
Ses doigts vagabondaient sur les cordes aux rythmes de ses souvenirs, aux dictats de ses sentiments... Ce n'était pas un homme ET sa guitare que l'on pouvait voir. C'était un homme qui mettait son coeur à nu. Juan jouait des siécles de transmission technique et auditives. Des siécles d'histoires, d'anecdotes, d'amour, de voyage, de haine et de vengeance... Soudain, une voix delicate vint s'entremêler à ses notes...
Lui qui avait les yeux fermés jusqu'alors, les ouvrit pour chercher l'auteur de la mélodie. Il eu du mal à le localiser. Il entendait une voix de femme, dans une direction ou il ne voyait que des hommes. Il souria et continua de jouer jusqu'a parvenir ou trouver la source du chant. Il ne connaissait pas la langue qui était employé. Ni même l'air de la chanson. Mais la musque avait ceci de magique qu'elle n'avait pas d'obstacle geographique ou linguistique. Il cala ses accord sur le timbre de la jeune femme et s'amusa à l'accompagner au mieux.
C'est alors qu'il lui sembla trouver l'auteur de cette ode. A force d'observer avec attention et d'ecouter surtout, il lui semblait deceler une silhouette encapuchonnée légèrement trop menu pour être celle d'un homme adulte.... Et surtout bien trop discrete pour être celle d'un ivrogne qui ecumait les tavernes. Il continua de jouer jusqu'à ce qu'elle se tut et qu'un jeune homme vint interrompre le cours de sa fugue créatrice. Il détacha son regard de la demoiselle encapuchonnée et le posa sur l'arrivant qui s'approchait de sa table.
Ce dernier embraya la parole. Arrachant un sourire à Juan. Bien des jeune personnes l'abordaient pour venir chercher les conseils, ou les accords à la guitare qui feraient craquer la fille de leur rêve.
Je me présente, Narco, vous permettez que je massois à coté de vous ?
Le gitan hocha affirmativement la tête et repoussa la chaise d'un coup de pied pour la faire surgir de dessous la table, ses mains étant occuppées sur le corps de la guitare.
J't'en prie. Tu boiras quelque chose?
D'un geste ample il l'invita a s'assoir. L'hospitalité des gitans étaient bien connu.. Suffisait d'avoir une tête qui leur revennait. Juan se remit à jouer quelques notes calmes tout en entamant la discussion.
J'm'appelle Juan Buglione. Et si tu m'disais plutôt s'qui t'amène?... Sert toi. C'est du vin.
En repoussant le pichet vers lui. Il dévisagea l'homme. Faut admettre qu'il avait une belle petite gueule le saligaud. Plus beau qu'lui... Puis plus jeune aussi. Il gromella un truc inaudible et se remit à jouer tranquillement.