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Info:
Débuté en février, ce RP avait d'abord pour but final de faire mourir son personnage principal, Antoine de Navarre. Des ajustements HRP successifs ont rendu cette fin inutile. Aussi, &amp;quot;Le déclin ...&amp;quot; se trouve marquer une transition entre deux périodes importantes de la vie d'Antoine. Il est destiné à être suivi (éventuellement, suivant les délais, avant même d'être terminé) par un second RP davantage reconstructeur.

[RP] Le déclin ...

Pouilleux
Depuis quelques jours, Antoine s'était retiré à Sinard, dépourvu de fonctions contraignantes et de lourds troussaux, de débats absurdes et de longues journées harassantes.
Là-bas, il se reposait. Il se reposait vraiment, comme il n'avait pas eu l'occasion de le faire depuis plusieurs mois, le travail l'emportant toujours sur l'intérêt personnel, fût-il vital ou futil.

Les grands espaces, le bon air frais d'une basse montagne, les jardins reflorissants, le cours d'eau fraîche en aval, et le château confortable, eurent tôt fait de faire disparaître en lui l'amertume et la froideur auparavant causés par le stress, le travail ... et la maladie.

La maladie le faisait souffrir, et le rendait amer. Désormais, elle était toujours présente, le faisait souffrir, presque davantage que précédemment, mais il vivait avec.
Si l'air de Sinard ne purent vaincre ce mal, il en limita donc les conséquences.
Cette bonne humeur retrouvée était aussi profitable pour lui, qui connut de nouveau le rire et la joie, mais aussi pour son entourage, qui n'aurait plus à supporter ses répliques méprisantes, cassantes, qui lui semblaient maintenant presque ridicules.

Mais, si cette amertume était derrière lui, elle avait existé tout de même, blessant certainement plus d'une personne innocente.
Il était temps de s'excuser auprès de ceux avec qui il avait été plus qu'horripilant.
La tâche allait sans doute être très longue. En plusieurs mois, il avait du avoir le temps d'agacer un bon nombre de personnes de son entourage.

Cependant, puisqu'il avait désormais du temps libre, la tâche ne le faisait pas reculer.
C'est ainsi qu'il avait accepté l'invitation d'Arwel et Mirandor, qui, en souvenir de temps plus futiles, moins riches, et même plus heureux, lui avaient proposé de venir passer la soirée, non pas à Clérieu, qui eût pourtant été plus étoffé, mais bien dans leur petite habitation de notable, située entre deux rues.
Il avait accepté, car, plus qu'une agréable soirée entre amis, ce serait là l'occasion de se faire pardonner par la Vicomtesse, avec laquelle il n'avait pas forcément été très agréable.

Ainsi, en cette soirée de février, il avait délaissé les armes de Sinard et avait ressorti ses vieux vêtements, dont les couleurs ne signifiaient rien.
Il n'avait fait éclaircir, ni les cheveux, ni la barbe, contrairement aux habituels évènements auxquels il était convié.
La préparation lui avait donc pris bien moins de temps que d'habitude, et il était prêt à partir bien plus tôt que ce qu'il avait prévu.

Il avait pris un cheval dans son écurie, cette fois pas le plus fringuant, mais le plus endurant, afin d'arriver assez tôt chez ses amis sans fatiguer la bête.
Il avait enfin compris qu'arriver légèrement en avance témoignait du respect envers ses hôtes.

Le trajet fut sans encombre. La pluie n'ayant pas sévi depuis plusieurs jours, le sol était ferme et aucun obstacle n'obstruait le chemin, aussi, lorsqu'il parvint aux portes de Dié, la nuit n'avait pas encore répandu ses abysses dans le ciel pré-alpin.
Dans la brune clarté qui régnait Antoine put aisément reconnaître le garde qui surveillait l'entrée.


Ceci est un RP fermé. Si vous souhaitez intervenir, merci de m'en informer par MP afin que nous convenions ensembles des possibilités de posts.

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Somica
Après plusieurs nuits passées dans son moulin pour ravitailler les étales du marché en farine. So’ reprenait ses gardes sur les remparts. Deuxième nuit sur les hauteurs de Dié, elle retrouvait le vent encore frais qui la faisait grelottée comme a chaque nuit passée icelieu. Toutes les torches étaient allumées, elle avait prit la relève du soldat précédent sa garde par un petit débriefing des personnes qu’il avait pu voir entrer et sortir. Elle avait tout prit sur elle, épée et bouclier , fin prête pour engager sa nuit. Kendra toujours a son poste, il reprenait ses repères le long des murets. Coudes apposés sur le mur, elle regardait au loin si quelques personnes allaient se présenter aux portes. Une première lance entra qui après avoir récupérée leur identité s’avéraient être des valentinois et viennois. Des voisins qu’elle salua comme il se doit et les laissa entrer. Un deuxième groupe de deux personnes venant du nord, entra également en leur souhaitant une bienvenue….

Un début de soirée qui commençait bien , la nuit passait certainement plus vite quand des voyageurs passaient les portes de son village….

Elle allait pour se servir une tisane quand des bruits de sabots retentirent sur les chemins. Une seule personne arrivait, se rapprochant elle reconnu Antoine. Malgré la nuit qui déjà commençait à tomber, elle pouvait remarquer qu‘il semblait bien moins élégant qu‘à l‘accoutumé...


Bonsoir Antoine !

De retour parmis nous?
Cela fait plusieurs jours que je ne t’es vu?
Comment vas-tu?

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Pouilleux
Somica, toujours de bonne humeur, avait l'habitude de poser beaucoup de questions, plus par politesse que par utilité.
Quelques jours plus tôt, Antoine aurait froidement répondu, par un ou deux mots, aussi courts que méprisants.
Force était de constater que la gentillesse était bien moins aisée que la méchanceté. Etre sympathique avec les gens demandait beaucoup d'efforts.
Etait-ce pour cela que, lorsqu'il était fatigué et accablé de travail, il avait inconsciemment abandonné cette difficile épreuve ?

Toujours est-il que le Seigneur de Sinard devait répondre à ces questions, par pure politesse qui lui avait tant manqué.


"Oui, de retour, mais pas tellement longtemps. Je vais passer la soirée chez Wel et Mirandor. Puis je coucherai chez moi, et tu me verras repartir demain matin.
Le grand air de Sinard m'a fait beaucoup de bien, et je dois dire que j'ai du mal à m'en séparer."


Il lui adressa un sourire, puis réfléchit un instant. C'était le moment ou ... pas jamais. Le moment ou plus tard, dirons-nous. Mais bon, s'il se défilait dès le début, il ne verrait jamais le bout de sa tournée d'excuses.

"Cela m'a permis de prendre un peu de recul sur les derniers évènements et ... je suis désolé du comportement que j'ai pu avoir ces derniers mois."

Voilà, ce n'était, au fond, pas si compliqué que ça.
Tout en prononçant ces mots, Antoine avait pris les quelques papiers d'usage dans la poche de son mantel et les avait tendus vers Somica.
Il ne faudrait pas qu'on accuse son amie de manquer à ses devoirs de garde en laissant passer tout homme ressemblant à une connaissance.

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Somica
"Cela m'a permis de prendre un peu de recul sur les derniers évènements et ... je suis désolé du comportement que j'ai pu avoir ces derniers mois."

Elle le regarda stupéfaite, il était vrai que depuis certains temps il avait eu tendance à l’agacer pour des broutilles souvent même, des remises en questions surtout en mairie. Ne comprenant que rarement son esprit contradictoire et ses ronchons incessants mais le voir s’excuser…elle en resta béat….prenant ses papiers qu’elle regarda furtivement elle réfléchit. Puis lui répondit

On a tous des moments difficiles à passer, j’avoue que tu m’as fait ronchonner à plusieurs reprises sur certaines choses mais soit tu en as prit conscience et c’est déjà beaucoup, je ne suis point rancunière comme tu peux le voir et espère que nous reprendrons sur de bonnes bases…

Elle lui sourit puis ajouta

Passe une bonne soirée chez les mimiwel et je te retrouve ici même au petit matin.

Elle lui rendit ses papiers et ouvrit les portes.
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Samthebeast
Ce virage... Les souvenirs qui s'y rattachait n'étaient vraiment pas joyeux. C'était là qu'il avait perdu sa marraine à cause d'un ours. Rien que d'y penser ça lui retournait les tripes. Cela voulait aussi dire qu'il verrait bientôt les toits de Dié. Il s'était absenté pour un jour ou deux d'Embrun. C'était calme en ce moment. Axelius se débrouilleraient très bien tout seul...

Il avait quelques petites choses à régler à Dié et ensuite il remonterait. Il hésitait encore à faire un détour. Il se posait la question depuis quelques jours. Il n'avait jamais mis les pieds à Sinard et le domaine d'Antoine n'était pas si éloigné que ça de Dié. Il ferait un détour mais ça lui ferait du bien de s'aérer la tête un peu plus longtemps.

C'était décidé s'il arrivait à mettre tout ça en ordre rapidement il filerait vers Sinard puis il rentrerait tranquillement sur Embrun après. Il sortait de la forêt au moment même ou la décision était prise, le soleil disparaissait au loin et les remparts de Dié étaient en vue. Pourvu qu'elle soit là et surtout qu'il lui mette la main dessus rapidement....

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Pouilleux
Tout en récupérant ses papiers, Antoine écouta Somica. Elle acceptait ses excuses. C'était tout.
Ce n'était pas si compliqué que ça, en définitive, de s'excuser. Une fois la nécessité reconnue, l'exécution est fort aisée.


"Passe une bonne soirée chez les mimiwel et je te retrouve ici même au petit matin.

- Voilà, à demain matin, donc !"


Après un bref sourire, il passa les portes de la ville.
Dié n'avait pas vraiment changé, depuis ces derniers jours. Le coucher du Soleil éclairait les étals presque vides des commerçants les plus persistants, qui commençaient tout juste à ranger leur fourbi.
C'était l'heure où les paysans rentraient de leurs terrains, satisfaits ou non de leur journée, impatients de retrouver bobonne et le pot-au-feu.

Le Seigneur de Sinard chevauchait au pas dans les rues de Dié, se dirigeant vers la maison de ses amis.
La ville n'était pas grande, il fut vite arrivé. L'endroit était modeste, mais pas laid du tout. Une maison de notable, ni plus, ni moins. Comme avant.
Antoine attacha sa monture à la première prise stable qui lui apparut, puis, après avoir rajusté un pli de son mantel, frappa à la porte, attendant que l'on vienne lui ouvrir.

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Somica
So’ salua Antoine qui prenait la direction des*sans soucis*. Elle s’installa près du mur et sortit de sa besace son encas du soir. A peine allait’elle l’entamer que des bruits sourd de sabot retentirent a nouveau. Elle ronchonnait

Rhaaa mais je vais pas pouvoir manger si ça continue…

Elle posa sa victuaille sur son sac et s’apprêtait à accueillir la personne. Plus il l’approchait, elle sourit en voyant qui c'etait elle le reconnut rapidement. La dernière fois qu’elle l’avait vue sur Dié, c’était pour la disparition d’Arwel, quelques souvenirs reapparurent aussitôt, elle soupira en y repassant puis alla l’accueillir. Une fois à sa hauteur elle le salua

Bonsoir Sam , bien contente de te voir, que nous vaut ta visite ?
Tu vient tout juste de manquer Antoine qui se rendait chez les Mimiwel heu chez Arwel et Mirandor pour un diner…

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Mirandor
[Dié, 6 rue du Sans Soucis]

Arwel et Mirandor finissaient de se préparer afin de recevoir le Seigneur de Sinard, pendant que le repas était sur le feu... En fait, c'était plutôt leur ami Antoine - ou Pouilleux comme l'appelait encore souvent Mirandor - qu'ils recevaient à dîner... Une amitié de longue date, qui les réunissait ce soir... Un repas simple était prévu, seule la convivialité était souhaitée...

Le couple était resté dans leur modeste maison à Dié, malgré l'acquisition du domaine de Clérieu... Mirandor ne l'avait même pas encore vu, et Arwel y avait seulement passé quelques jours... Cela changerait certainement avec le temps, mais pour le moment, il en était mieux ainsi... Après tout, Mirandor n'était qu'un roturier... D'ailleurs, il était lui-même un obstacle à leur mariage... Mirandor soupira doucement à cette pensée... Il se tourna vers sa fiancée pour lui sourire... Il lui fallait trouver une solution à ce problème, qui pouvait causer du tort à la Vicomtesse...

On frappa à la porte, tirant Mirandor de ses pensées... Cela devait être Pouilleux, bien qu'en avance...


J'y vais, dit-il doucement à Arwel...

Il se dirigea vers elle alors qu'elle finissait de se préparer, puis l'embrassa tendrement dans le cou... Il lui sourit, puis se dirigea rapidement vers l'entrée pour ne pas trop faire attendre leur hôte... Il ouvrit la porte et sourit...


Antoine ! Entre mon ami, entre... Comment vas-tu ces jours-ci ??

Il l'accompagna près du feu, où l'ambiance pourrait lui être plus agréable... Il lui prit son manteau, et l'invita à s'assoir...

Installe-toi... Arwel est bientôt prête... Je vais nous chercher à boire...
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Pouilleux
L'attente devant la porte fut assez brève, mais néanmoins existante. Antoine supposa fort logiquement que ses hôtes devaient avoir encore quelques menues préparations à officier.
Ce fut Mirandor qui vint lui ouvrir. Il ne changeait pas de d'habitude.
Le Seigneur de Sinard lui rendit volontiers le sourire que le médecin lui adressa.


"Antoine ! Entre mon ami, entre... Comment vas-tu ces jours-ci ??"


Tout en obéissant à son ami et avançant d'un pas qui lui permit de pénétrer dans le bâtiment, le barbu répondit à la question posée.

"Je me repose, dénué de toute obligation ou de charge contraignante. Un véritable paradis sur Terre !"

Il suivit ensuite Mirandor près du feu, et lui confia son mantel. Il répondit positivement lorsque l'érudit l'invita à s'assoir.

"Installe-toi... Arwel est bientôt prête... Je vais nous chercher à boire...

- Concernant la boisson, je suis paré !"


Antoine sortit fièrement de l'intérieur de sa veste une bouteille de clairette marquée du domaine de Sinard.

"Il n'est pas de moi, puisque je suis à Sinard depuis peu, mais tu pourras m'en dire des nouvelles."
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Arwel
Arwel appréciait particulièrement d'être à son avantage lorsqu'elle recevait ses amis. Ce jour-là, elle avait passé beaucoup de temps chez le tisserand pour mettre la dernière touche à sa nouvelle robe... Etre Vicomtesse demandait de se préoccuper un peu plus du paraître et finalement, cela ne lui déplaisait pas. A son retour, elle avait caché la boîte qui contenait la précieuse robe sous le lit, afin de surprendre leur invité et par la même occasion son fiancé.

Elle fit traîner un peu ses préparatifs pendant que Mirandor se vêtissait pour recevoir Antoine... Elle brossait sa longue chevelure brune, tout en l'entendant soupirer puis en l'observant qui lui souriait... Elle aurait bien donné un écu pour connaître ses pensées à ce moment-là.

Un coup frappé à la porte, elle hocha la tête lorsque son compagnon lui dit qu'il allait ouvrir... Un baiser dans le cou au passage qui la fit délicieusement frissonner...

Dès qu'il fut sorti de la pièce, la jeune femme se précipita pour récupérer la boîte où se trouvait sa robe... Elle était très satisfaite du résultat... Un tissu soyeux, écru, des manches qui allaient en s'évasant, dont les bords étaient finement brodés, une ceinture de satin et des rubans pour ajuster la taille... La seule opération délicate consisterait à lacer la robe seule... Mais le tisserand lui avait expliqué comment faire ! En quelques instants, elle était entrée dans sa robe et l'avait ajustée. C'était du beau travail, elle n'avait aucun regret d'avoir fait cette petite folie... Elle tressa sa longue chevelure avec des rubans assortis à sa tenue, dont la couleur tranchait avec celle de ses cheveux... Elle se parfuma légèrement et alla rejoindre Mirandor et Antoine qui devaient se demander ce qui pouvait la retenir... Elle s'avança vers eux, ses yeux verts pétillant de bonheur de voir son Antoine accepter leur invitation, elle s'approcha de lui et déposa une petite bise sur sa joue, taquine qu'elle était, elle savait qu'il détestait ça et ne put retenir un sourire malicieux en se redressant et en lui souhaitant le bonsoir :


Bonsoir Antoine, je suis très heureuse de ta présence chez nous...

Un regard sur la table et elle ajouta :

Je vois que vous avez trouvé de quoi vous occuper en m'attendant... D'ailleurs, je suis désolée d'avoir tant tardé...
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Mirandor
Mirandor ne fut qu'à moitié surpris lorsque le Seigneur de Sinard sortit une bouteille de sa veste... Il rit doucement, en attrapant la bouteille... En observant l'étiquette, il dit à son invité :

Eh bien, je serai ravi de participer aux prochaines vendanges si tu as besoin ! Tu as beaucoup de vignes là-bas ?

Ils discutèrent quelques instants, dégustant la Clairette du domaine de Sinard... C'était un vin tout à fait délicieux, d'une qualité supérieure à celle qu'il était habitué de boire... Il en achèterai probablement quelques bouteilles, si Antoine voulait bien lui en céder quelques-unes... Pour les grandes occasions par exemple...

Arwel n'était toujours pas là... C'est vrai qu'en y repensant, elle était loin d'être prête lorsqu'il l'avait quittée... La robe ne semblait même pas choisie, il n'en avait vu aucune de sortie... Et c'est au moment où il se redressait pour aller voir comment elle s'en sortait qu'elle fit son apparition...

Mirandor restait ébahi par sa splendeur... A chaque fois qu'ils sortaient tous les deux, sa beauté le laissait sans voix... Mais cette fois-ci, il y avait encore quelque chose de plus... Un robe écru, de fine facture, probablement sur mesure... Ses longs cheveux étaient tressés, entremêlés de rubans... Elle avait toujours aimé prendre soin de son apparance, et sans aucun doute, sa nouvelle condition lui donnait un avantage...

Elle salua Antoine, avant d'ajouter avec malice :


Je vois que vous avez trouvé de quoi vous occuper en m'attendant... D'ailleurs, je suis désolée d'avoir tant tardé...

Mirandor sourit, et répondit :

Hmmm, tu fais bien d'arriver... Un peu plus, tu n'aurais pas pû goûter à cette merveilleuse cuvée du domaine de Sinard... Mille quatre cent quarante-neuf, c'est pas rien !

Alors qu'elle s'installait, il lui servit un verre de la boisson, et le lui tendit, plongeant son regard dans les yeux émeraude d'Arwel...
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Pouilleux
Naturellement, la nature serviable du médecin se révéla très rapidement. Au fond, Antoine regrettait de ne pas avoir à s'excuser auprès de lui. Il aurait considéré ça, autant qu'une excuse, comme un remerciement pour tous les services rendus.
S'il ne s'excusait pas aujourd'hui - et il ne le ferait pas -, il devrait réfléchir à un présent conséquent à lui offrir.

Si Sinard avait été une Baronnie, un Vicomté, ou même un Duché, Antoine aurait pu lui permettre d'épouser sa fiancée.
Si Mirandor n'avait pas été baptisé, Antoine aurait pu se proposer comme parrain.
Si Mirandor et Arwel n'avaient pas été mariés, Antoine aurait pu se proposer comme témoin de l'un d'eux.
On put lire sur le visage de l'homme un sourire victorieux.


"Eh bien, je serai ravi de participer aux prochaines vendanges si tu as besoin ! Tu as beaucoup de vignes là-bas ?

- Assez peu, en fait. Il s'agit de cuvées à usage personnel du Seigneur, d'après ce que j'ai compris. Mais, comme tu le vois, j'en ai assez pour en offrir à des amis.
Et ta présence aux prochaines vendanges est la bienvenue, si tu as le temps après celles de Dié !"


Ils continuèrent ainsi à discuter des vendanges, puis, le sujet s'écarta au domaine de Sinard, ce qui permit à son Seigneur de s'émerveiller des collines verdoyantes renaissant au printemps, du fleuve d'eau claire qui abreuvait toutes les bêtes, du château, non pas impressionnant, mais agréable. En résumé, il s'émerveillait du paysage bucolique qu'il avait à sa disposition.
Ils discutèrent ensuite des habitants de Sinard et des mesures prises par le Seigneur. Il présenta le système de valorisation de ceux qui se rendaient aux mines ducales, la baisse des taxes sur les vivres afin d'avoir des travailleurs plus vigoureux qui donneront de meilleures récoltes, et donc, l'année suivante, un revenu maximisé pour le Seigneur comme pour les paysans. Antoine se demandait parfois si le bonheur ne l'avait pas rendu gâteux.

Le niveau de la bouteille baissait à vue d'oeil. Parler donnait soif, et les deux amis parlaient beaucoup. De fait, ils avaient très soif.
Antoine espéra assez vivement que ses hôtes avaient également préparé de la boisson, car il n'y avait certainement pas assez de clairette pour toute la soirée. Il n'y avait rien de plus triste qu'une fin de soirée sans alcool disponible.

Les feux de la conversation et le bonheur lié à la dégustation d'un alcool si fin fit presque - je dis bien presque, ne nous méprenons pas - oublier à Antoine la présence - présence dans le bâtiment, sinon ce serait l'absence - d'un second hôte.
Et cet oubli ne manqua pas d'accentuer sa surprise lorsqu'il aperçut, sur le seuil de la porte qui menait aux chambres des deux résidents, une femme aussi impressionnante qu'il ne trouva pas en lui-même de mot assez précis pour la décrire - ce qui justifie l'absence quasi-totale d'adjectif dans la précédente description.
Il se rattrapa finalement bien vite. Elle était subjugante - il savait que c'était un mot qu'il venait d'inventer, mais cela lui convenait, puisque, quelques minutes auparavant, une telle vision n'était pas censée exister un jour, elle aussi.

La Vicomtesse était tout simplement magnifique. Habituellement, la beauté, pourtant non négligeable, de la jeune femme, ne sautait pas aux yeux d'Antoine, qui la regardait davantage avec amitié qu'avec concupiscence.
Mais, ce soir-là, elle ne faisait rien pour se cacher. Et l'invité était bien obligé de reconnaître l'absolue suprématie du Gouverneur en matière d'élégance et de beauté.
Si bien que le Seigneur de Sinard regretta de ne pas être venu vêtu comme à l'accoutumée. Mais, finalement, la médiocrité apparente des vêtements des deux hommes ne faisait que mettre en valeur l'éblouissante jeune femme.

Cette scène lui rappela également douloureusement sa solitude. Il avait certes une fille - la plus belle du monde - mais personne ne l'accompagnait ici. Il venait en célibataire, infichu de trouver une femme stable, tombant désespérément amoureux de toutes les vagabondes du pays.
C'était ridicule. Et cela lui retira momentanément la sensation du bonheur.

Très momentanément, en fait. Au delà d'un rougissement évident dû à la présence si proche d'une si belle femme à son avantage, la bise de la Vicomtesse lui rappela l'amitié, celle qui était tout autour de lui, qui le suivait jours après jours, qu'il avait malmenée pendant deux mois, qu'il retrouvait encore maintenant, et qui ne fut pas rancunière.
Tout cela valait la peine d'être vécu. Tout valait la peine d'être vécu. La vie était, au fond, la plus belle chose qu'on puisse attendre. Cette sensation était définitive.


"Bonsoir Antoine, je suis très heureuse de ta présence chez nous...

- Je suis ravi aussi ! Je te remercie de ton invitation.

- Je vois que vous avez trouvé de quoi vous occuper en m'attendant... D'ailleurs, je suis désolée d'avoir tant tardé...


- Hmmm, tu fais bien d'arriver... Un peu plus, tu n'aurais pas pû goûter à cette merveilleuse cuvée du domaine de Sinard... Mille quatre cent quarante-neuf, c'est pas rien !"


Mirandor servit Arwel, puis posa la bouteille sur la table. Les deux amoureux semblaient s'être perdus dans les yeux l'un de l'autre - ce qui, au fond, était le principal risque à venir souper en célibataire avec un couple.
Antoine ne se laissa néanmoins pas abattre et, se penchant afin de ne pas interférer dans le regard réciproque des deux fiancés, il récupéra la bouteille et s'en servit un verre de plus.

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Arwel
Finalement, sa robe avait eu l'air de provoquer l'effet escompté, même si les deux hommes ne firent pas de commentaire, ce dont elle leur fut reconnaissante, cela la mettait toujours mal à l'aise lorsqu'on la complimentait sur son apparence.

La jeune femme fut cependant surprise de ne pas entendre Antoine bougonner lorsqu'elle effleura sa joue de ses lèvres. Il semblait même d'une humeur particulièrement joviale...

Lorsque Mirandor lui répondit, elle crut comprendre pourquoi : les deux hommes semblaient avoir sérieusement entamé la bouteille qu'Antoine avait apportée :


Hmmm, tu fais bien d'arriver... Un peu plus, tu n'aurais pas pû goûter à cette merveilleuse cuvée du domaine de Sinard... Mille quatre cent quarante-neuf, c'est pas rien !

Un léger rire d'Arwel :

Oh ! Vous auriez osé ? Ne pas même m'en laisser une goutte ? Hum... Je ne sais pas vraiment comment je dois prendre ça moi !

Alors qu'elle prenait place, son fiancé lui tendit un verre tout en plongeant son regard dans le sien... Un regard qui reflétait toute la malice qu'elle avait mis dans les derniers mots qu'elle venait de prononcer... Elle fut un instant captivée par les yeux de son bien aimé, se sentit légèrement rosir puyis sortit de sa contemplation pour reporter son attention sur leur invité.

Après avoir pris une gorgée du liquide ambré, elle s'exclama :


C'est vrai que cette cuvée est un pur délice !

Après quelques gorgées, elle s'enquit alors de la santé et de la fille de leur ami :

ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de passer une soirée ensemble, tous les trois... J'espère que ta santé ne te tourmente plus autant... Et Romane ? Comment va cette charmante enfant ? Tu aurais dû l'emmener avec toi ! A moins que...

Arwel n'osa poursuivre, elle laissa sa phrase en suspens, elle savait que Roxy voulait emmener la petite fille à Embrun... Etait-elle parvenue à ses fins ? Légèrement embarrassée à l'idée d'avoir commis une bévue, la jeune femme espéra qu'Antoine n'aurait pas relevé le "A moins que..." et surtout qu'il n'aurait pas compris ce qu'il était censé introduire.

Elle se tourna alors vers Mirandor et lui dit prestement :


Je vais voir où en est le repas... Ce serait dommage que cela brûle... Je vous prie de m'excuser...

Elle se leva aussitôt et s'éloigna de la table pour aller jeter un oeil sur le plat qui mijotait, écoutant la conversation qui se poursuivait...
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Pouilleux
A la plus grande satisfaction d'Antoine, personne ne remarqua qu'il s'était subrepticement servi un verre de plus. Il put donc déguster ce dernier avec plaisir, alors que les amoureux continuaient, ce qui pour eux devait être une démonstration très osée.

Enfin, Arwel fut la première à se libérer de cet échange, portant ses lèvres sur le succulent breuvage, qu'elle sembla apprécier fort heureusement à sa juste valeur. Naturellement, elle aimait comme chacun la clairette.
N'étant pas excessivement portée sur la boisson, elle ne finit pas immédiatement son verre et, souhaitant certainement honorer sa fonction d'hôte comme elle honorait parfaitement d'autres - plus réputées, mais pas plus importantes-, eut plus à coeur d'engager la conversation.


"Ca faisait longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de passer une soirée ensemble, tous les trois ... J'espère que ta santé ne te tourmente plus autant ..."

Une pince se referma alors sur la poitrine de l'invité. Il était malade. Il l'oubliait presque, parfois.
Fort heureusement, la douleur ne manquait pas de le lui rappeler, au même titre que ses interlocuteurs.
Cela ne s'arrangeait pas, non. Cela empirait même. Chaque jour la douleur était plus présente, plus récurrente, finissant par devenir continue. Chaque jour, elle s'intensifiait, lui brûlant de plus en plus ses poumons décharnés.

Mais, la vie valait la peine d'être vécue. La douleur était supportable, car il vivait dans la tranquillité, au milieu de ses plaines, de ses collines, de ses champs. Il aimait vivre à Sinard, et cela passait bien sa douleur au second plan.
C'était ce second aspect de sa vie qu'il exposait en société.


"Depuis ma retraite à Sinard, je me sens comme ressuscité. Le bon air et les collines verdoyantes sont exactement ce qu'il faut à mon rétablissement à et mon recul."


Il réfléchit un instant. Devait-il poursuivre sur sa lancée et prononcer ses excuses à la Vicomtesse ? Etait-ce le bon moment de la conversation pour engager ce sujet ?
Alors qu'il s'était enfin résolu à ouvrir la bouche, le sujet était déjà décalé, et s'éloignait d'Antoine.


"Et Romane ? Comment va cette charmante enfant ? Tu aurais dû l'emmener avec toi ! A moins que..."

Le Seigneur de Sinard sourit. Romane était, finalement, l'élément le plus important de sa remise en forme. Elle était toujours auprès de lui, et lui rappelait que rien n'égalait l'existence, lorsque ses poumons soutenaient le contraire.
Pour rien au Monde il ne l'aurait abandonnée, pas même à sa mère, qu'il avait décrétée inapte à s'occuper d'un enfant.
Encore une fois, il se rappelait du célibat. Mais au fond, il préférait avoir sa fille que toutes les femmes de la Terre.


"Romane se porte à merveille, je te remercie. Effectivement, j'aurais pu l'emmener avec moi, mais elle a actuellement un professeur venu d'Orléans qui me coûte une fortune, et je n'ai pas tellement envie de le payer une journée à ne rien faire.
Cependant, si jamais vous venez à Sinard, non seulement vous serez les bienvenus, mais vous verrez aussi à quel point cette petite est cultivée.
Et puis, d'ici quelques semaines, si jamais vous me refaites l'honneur d'une invitation, je pourrai l'amener avec moi !"


Arwel avait semblé regretté ses paroles et s'affoler plus ou moins. La fin de sa phrase pouvait en effet être attristante si les éléments n'avaient pas été pareillement organisés dans la vie du Seigneur de Sinard.
Elle sembla se calmer en constatant que tout allait pour le mieux dans le monde de Navarre. Elle préféra alors s'enquérir du repas.


"Je vais voir où en est le repas... Ce serait dommage que cela brûle... Je vous prie de m'excuser..."

Cela éveilla tout naturellement l'entièreté de la curiosité que l'estomac d'Antoine pouvait dévoiler. Qu'avaient-ils donc préparé de si bon ?
Dès que la maîtresse de maison fut partie, l'invité interrogea son hôte sur la teneur du repas.


"Qu'est-il donc prévu au repas pour que mes narines soient autant en alerte ?"

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--Berta_et_leon
La Berta et son Léon, le couple Diois le plus à même de s’enfiler autant de litres de clairette plus vite que leurs ombres, passaient le plus clair de leur temps dans les ruelles à vociférer contre les clébards qui traînaient. C’étaient les plus beaux spécimens d’ivrognes que la cité ait connue. Elle, cheveux crépus, et lavés tous les six mois, faisait sa toilette telle une chatte en récupérant l’eau qui traînait dans les flaques .Son visage était souillé par la crasse et lui faisait office de double peau. Lui, magnifique crétin, aimait se battre avec tout et n’importe qui, son grand défi était de chercher querelle à la prévôté dès qu’il le pouvait. Ils étaient ivre du matin au soir.

Ils devaient se ravitailler (bien sur lorsque l’on parle de ravitaillement on parlait de boisson ; vin, bière, clairette, eau de vie, tout était bon à boire…) Ils n’avaient pas un écu en poche, faut pas exagérer quand même travailler était trop dur pour eux. Ils faisaient mains basses sur tout ce qui passait sous leurs mains, les fonds de fûts en taverne dès que les taverniers avaient le dos tourné. Les restes de viande avant que les serveuses ne débarrassent les tables. Et surtout ils passaient leur temps au marché, histoire de voir s’il était possible de récupérer quelques bourses tombées malencontreusement des poches des bourgeois et notables qui se pavanent régulièrement.

Mais se soir là, le Léon était en manque. Les tavernes closes pour inventaire, fallait bien lui trouver de quoi boire à son Léon, la gîte allait lui prendre les viscères. L’Léon en manque c’était pas un cadeau, c’est qu’elle morflait la Berta… En dépit de sa corpulence (elle faisait au moins le double de Léon qu’était déjà pas bien maigre) Titubant tous deux le long des ruelles, traînant le Léon sous le bras, shootant dans les déchets qui traînaient, refoulant remonter des odeurs des plus nauséabondes, insultant le seul clampin qui osait passé le chemin devant eux.


Dégache gamin , tu voiche pas que tu gène!


Plus loin dans la rue des *sans soucis*, trois personnes s’apprêtaient à dîner…La Berta, yeux plissés vît de la lumière dans le loin, levant les bras au ciel elle cria :

Léon !!! Y’a de la victuaille chez les gens là-bas vient on va aller chercher de quoi boire !


Léon traînait les pieds suivant la Berta, qui avait déjà prit quelques mètres d’avance bougonnant de plus belle.

Va pas aller là-bas ! Ils doivent boire que de la tisane, r’garde c’est tout mielleux chez eux, faut pas rêver !


La Berta l’ignorait, fallait que le Léon boit avant qu’elle ramasse… Elle poussa le portail et tira le Léon devant le palier, ne sachant nuancer sa force, elle tambourina à la porte en hurlant.

Ouvrez ! Y’a le Léon qui voit le fond !
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