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[RP] Le déclin ...

Pouilleux
"D'ailleurs, si tu dois rester un peu à Lyon, je serais plus qu'heureuse de t'héberger chez nous et peut être ainsi aura tu la chance de voir mon époux et à défaut cela me fera un peu de compagnie.

- Eh bien, pourquoi pas, si ça ne te dérange pas d'héberger un vieux malade. En plus ..."


Le Seigneur de Sinard fut interrompu par l'arrivée d'un domestique, lequel lui donna une lettre, portant le scel de son parrain. Une fois le messager remercié, Antoine brisa la cire dans un silence religieux.
A sa plus grande surprise, il ne découvrit pas une lettre, mais une seconde enveloppe, scellée de Clérieux cette fois. Il brisa le second scel, et, enfin, une lettre.

Après l'avoir lue attentivement, le malade s'adressa à son hôtesse.


"Ca ne te dérange pas si j'écris une lettre ?"

Devant la réponse positive, il sortit le velin et la plume qu'il portait toujours sur lui, et rédigea un courrier.



Chère Arwel,

Je me doutais bien qu'il y aurait forcément quelconque rixe entre vous deux. J'espérais seulement que cela ne nuirait pas à Romane.

Si tu penses que c'est ce qui est mieux, je t'autorise à faire croire à Monsieur Bonnet que tu le rémunères. Cependant, je tiens à te rembourser dès que nous nous verrons.

Bonne chance, surtout,
Antoine.


Il donna ensuite la lettre au messager, lui indiquant de la renvoyer à Dié.
Il résuma ensuite à la Dame de Sauzet la situation.


"Romane et son précepteur sont chez Arwel et Mirandor pendant mon absence. Evidemment, le professeur et Arwel ne sont pas du tout d'accord à propos de l'éducation qu'il convient de donner à ma fille. j'aimerais bien être avec eux, la situation doit être comique !"
_________________
Arwel
[A Dié, quelques jours plus tard]

Alors qu'Arwel surveillait du coin de l'oeil les agissements de Bonnet avec sa jeune élève, un messager se présenta à sa porte, porteur d'une missive... La jeune femme s'en empara vivement, espérant que c'était la réponse à la requête qu'elle avait formulée auprès du Seigneur de Sinard.

Un large sourire s'installa sur ses lèvres lorsqu'elle eût brisé le scel et pris connaissance de son contenu. Elle se tourna alors vers le précepteur et l'invita à la rejoindre :


Mon cher Bonnet, j'ai des nouvelles pour vous... Excellentes pour moi, peut-être moins bonnes pour vous ! Le Seigneur de Sinard accepte que je prenne en charge vos gages le temps du séjour de Romane chez nous... Ce qui signifie que j'ai désormais tout droit de regard sur l'emploi du temps de Romane et que je ne tolèrerai plus que vous vous adressiez à moi sur le ton que vous avez employé depuis votre arrivée sous notre toit...

La jeune femme laissa l'homme digérer la nouvelle et alla rejoindre son fiancé pour lui annoncer la tournure que prenait la situation... Elle avait vraiment l'impression que le vent allait tourner en sa faveur, au plus grand désespoir du pédagogue...

Mon amour ! Antoine a enfin répondu à ma demande, favorablement ! Donc, je pense que nous pouvons nous préparer à aller à Clérieux ! Dans ces conditions, notre séjour là-bas devrait être des plus agréables !

Tout en donnant ces explications à Mirandor, Arwel entassait déjà quelques robes dans une malle et courait deci-delà pour rassembler tout ce dont ils avaient besoin pour le voyage...
_________________

Plumedange
*Ils étaient en pleine discussion lorsqu'un domestique fit entrer un page qui avait un missive pour le seigneur de Sinard.
Plume lui fit signe de remettre le pli et d'attendre dehors.
Silencieusement la jeune fille le laissa prendre connaissance de la nouvelle.*


-Ca ne te dérange pas si j'écris une lettre ?


*Bien sur que non sa ne la dérangeait pas, elle allait faire demander de quoi écrire missive, mais il semblait que son ami avait déjà de quoi et elle sourit, le laissant écrire, son regard se perdant dans des pétales de fleurs baignées par les rayons du soleil.
Une fois qu'elle entendit le bruit de la plume s'arrêter de gratter le parchemin, elle rappela le page que Poupou envoya sur Dié avant de s'adresser à nouveau à elle.*


-Rome et son précepteur sont chez Arwel et Mirandor pendant mon absence. Evidemment, le professeur et Arwel ne sont pas du tout d'accord à propos de l'éducation qu'il convient de donner à ma fille. j'aimerais bien être avec eux, la situation doit être comique !

*Léger rire cristallin de la blondinette.*

-En effet, j'imagine bien Wel dans tout ses états, elle doit être heureuse de s'occuper de ton enfant alors qu'elle même va être mère.
Ta fille en est à combien de printemps?


*A vrai dire c'était la première fois qu'Antoine lui parlait de sa fille et si Plume n'avait pas appris la nouvelle il y avait quelques temps elle aurait pu avoir l'air surprise.
La jeune fille repensa au collège ou elle allait elle-même pour étudier, elle se demandait si un précepteur ce n'était pas un peu ennuyeux finalement.*


-Quoi qu'il en soit, tu es ici comme chez toi, Poupou et si rester ici te convient, je vais te faire préparer une chambre, après tout nous n'en sommes plus à un invité près ici.

*Rit doucement tout en appelant des servantes.*


-Faites préparer une de nos meilleures chambres dans l'aile sud pour le Seigneur de Sinard.

*L'avantage de ses chambres était qu'elles étaient au rez-de-haussée et éviterais au Diois d'avoir une volée de marche à escalader.*

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--Bonnet
Bonnet n'avait pas à se plaindre. Depuis quelques jours, il avait, sans trop savoir comment, réussi à imposer ses méthodes dans la maison des diois.
Cependant, lorsqu'il aperçut la Vicomtesse recevoir avec plaisir un courrier, il fit rapidement le rapprochement avec la brusque escapade de la Vicomtesse quelques jours plus tôt. Cette crainte se confirma lorsque cette dernière l'appela.


"Mon cher Bonnet, j'ai des nouvelles pour vous... Excellentes pour moi, peut-être moins bonnes pour vous ! Le Seigneur de Sinard accepte que je prenne en charge vos gages le temps du séjour de Romane chez nous... Ce qui signifie que j'ai désormais tout droit de regard sur l'emploi du temps de Romane et que je ne tolèrerai plus que vous vous adressiez à moi sur le ton que vous avez employé depuis votre arrivée sous notre toit..."


L'érudit resta abasourdi par cette nouvelle. Ainsi donc, il avait été trahi par son propre maître. Celui-là même qui lui avait demandé, dès le premier jour, de parfaire l'éducation de sa fille.
Dans ces conditions, une seule solution se présentait à lui.
Il se rendit donc dans la chambre de ses "employeurs".


"Madame, dans ces conditions, je ne puis rester dans cette maison. Vous n'aurez donc pas à me payer.
Cependant, je vous laisse le soin d'annoncer au Seigneur de Sinard que vous avez fait partir l'instituteur de sa fille.
Au revoir, Madame."


Sur ces mots, il se rendit dans sa chambre, afin de faire ses propres valises.
Mirandor
[A Dié]

Les derniers jours avaient été particulièrement ensoleillés... Mirandor passait beaucoup de temps avec Romane, essayant d'éviter soigneusement l'enseignant... Ils trouvaient généralement refuge au jardin, où le médecin avait bricolé une balançoire pour l'enfant... Bonnet s'impatientait généralement, cherchant à jouer son rôle de précepteur... Il y parvenait, tout de même... Par respect pour Antoine, le couple lui laissait une certaine liberté... Mais Arwel avait formulé une requête auprès du Seigneur de Sinard qui ne faciliterai pas la tâche de l'enseignant...

La réponse ne tarda pas à arriver... A ce moment là, Mirandor s'occupait de son potager, surveillant du coin de l'oeil la jeune enfant qui récitait des poèmes en chantonnant sur la balançoire... Elle venait de finir une de ses interminables leçons justement... Un peu de répit lui faisait du bien...


Tu veux boire Romane ? Il fait chaud là, viens te rafraîchir...

Un grand sourire aux lèvres, elle remis les pieds à terre et alla saisir la main que lui tendait Mirandor... Alors qu'ils rentraient dans la maison, Arwel s'écria :

Mon amour ! Antoine a enfin répondu à ma demande, favorablement ! Donc, je pense que nous pouvons nous préparer à aller à Clérieux ! Dans ces conditions, notre séjour là-bas devrait être des plus agréables !

Mirandor sourit, satisfait... Sa fiancée ne tenait plus en place, et s'empressait déjà de faire les bagages... Romane semblait aussi excitée à l'idée de partir et de découvrir le domaine de Clérieux, si bien qu'elle partit rassembler ses affaires, oubliant le verre que lui tendait le médecin... Ce dernier haussa les épaules, et rejoignit Arwel dans leur chambre...
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Arwel
[A Dié... Quand le précepteur joue avec les nerfs de la Vicomtesse... ]

Alors que la jeune Arwel s'empressait de faire les malles, le précepteur se présenta dans sa chambre, sans y avoir été invité... La demoiselle s'empourpra d'indignation... Elle s'apprêtait à hurler au viol mais n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que l'homme lui annonçait une nouvelle qui la laissa muette de stupéfaction... et il fallait insister pour la garder muette, la petite vicomtesse...

"Madame, dans ces conditions, je ne puis rester dans cette maison. Vous n'aurez donc pas à me payer.
Cependant, je vous laisse le soin d'annoncer au Seigneur de Sinard que vous avez fait partir l'instituteur de sa fille.
Au revoir, Madame."


Vite, il fallait trouver les mots qui le feraient rester... Pas pour avoir le plaisir de le malmener, non, pour le bien de la petite qu'on lui avait confiée... Il n'empêchait qu'elle devait également lui dire ce qu'elle pensait de ses façons d'entrer dans son alcôve sans qu'on le lui ait demandé... Une grande inspiration, la jeune femme adopta l'attitude qui seyait à une demoiselle de son rang, le port de tête altier, le dos bien droit, l'affectation du détachement le plus complet des propos tenus par le pédagogue... Et elle se lança dans une longue tirade...

Bonnet... Depuis votre arrivée sous notre toit, vous vous targuez de ne penser qu'au bien de notre petite Romane, m'accusant par là-même de ne pas en tenir compte moi-même... Or, parce que vous êtes contrarié par la décision prise par le Seigneur de Sinard, vous désertez... Voilà une attitude bien indigne d'un homme de votre envergure... Je vous aurais cru plus tenace face à l'adversité... Il semblerait que notre ami Antoine se soit fourvoyé en plaçant sa confiance en vous... Mais soit, si tel est votre désir, partez... je ne vous retiendrai pas contre votre volonté... et j'en informerai messire Antoine...

Tout en parlant, conservant une attitude digne qu'elle n'affichait qu'en cas d'extrême nécessité, la petite noble s'avança d'un air dégagé vers l'âtre de la cheminée et s'empara du tisonnier qui allait lui permettre de mettre en scène la suite... Ayant achevé le côté instruction de l'enfant de son intervention, elle fit à nouveau face à l'homme, dardant son regard émeraude dans le sien, tout en tapottant la paume de sa main avec le tisonnier...

Avant que vous partiez, j'aimerais que vous sachiez ce à quoi vous venez d'échapper en osant pénétrer dans cette pièce sans que je vous y aie convié...

La Vicomtesse s'approcha un peu plus de lui... le tisonnier toujours en main...

J'eusse pu être occupée à m'apprêter pour notre départ pour Clérieux... La situation eût été très déplaisante pour vous comme pour moi... Imaginez la réaction d'une jeune femme de ma condition, croyant qu'on veut attenter à sa pudeur...

Un pas encore... Elle brandit brusquement le tisonnier sous le nez du pauvre précepteur...

Sachez que la prochaine incursion icelieu vous sera rétribuée son pesant d'écus... Et que j'aurai assez de voix pour que Dié toute entière croie que vous avez voulu vous en prendre à ma...

Elle allait dire virginité mais rougit en y songeant...

... à mon honneur !

Arwel se retourna brusquement et jeta le tisonnier dans la cheminée, au moment où Mirandor la rejoignait dans leur chambre, tandis que Bonnet s'empressait de sortir de l'antre de la sémillante jeune fille... La belle Vicomtesse regarda son fiancé qui semblait se demander ce qui venait de se produire et éclata d'un rire cristallin avant de lui lancer :

Je crois qu'il y réfléchira à deux fois désormais, avant de pénétrer dans une chambre où il n'aura pas été invité...
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Pouilleux
Plume commença à parler.
Sans doute lui avait-elle posé une question. Antoine préféra déglutir que répondre.
Son regard se perdait sur son verre qu'il fixait silencieusement. Sans doute louchait-il.

La Dame de Sauzet continuait à parler. Il continuait à ne pas entendre. Sa respiration se faisait de plus en plus laborieuse. Comme si ses poumons étaient troués. Comme s'il ne pouvait jouir de l'air qu'il inspirait.
Il ne pouvait expirer. Il était vide d'air, pourtant il ne cessait d'en absorber.

Au delà de sa gène, horriblement douloureuse, dans la poitrine, le Seigneur de Sinard se sentait partir. Sa tête devenait légère, mais le faisait souffrir.
De la bile s'écoulait par un petit filet au coin de ses lèvres. Son coeur s'accélérait.

Soudain, il s'arrêta. Tout son corps semblait ne devenir qu'une poche vide.
Il s'écroula au sol. Il s'était violemment cogné la tête, et pourtant, il ne ressentait rien de plus.
Il resta étendu sur les dalles blanches, inerte.


Etant absent pendant deux mois, les autres personnages de ce RP s'occuperont de celui de Pouilleux.
Arwel et Mirandor feront vivre les personnages de Bonnet et Romane.

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Mirandor
Mirandor croisa Bonnet qui sortait de la chambre... Quelques instants plus tôt, il avait entendu Arwel qui haussait le ton... Il n'avait pas bien saisi la teneur de ses propos, mais à en juger la pâleur du précepteur, ça ne rigolait pas... Il n'en menait pas large le pauvre bougre !

Le médecin se plaça sur le pas de la porte, un sourcil levé, regardant Arwel d'un air interrogateur... La jeune Vicomtesse semblait remontée, si bien qu'il hésita à entrer... Sait-on jamais... Mais celle-ci se mit à rire, puis lui dit, fière d'elle :


Je crois qu'il y réfléchira à deux fois désormais, avant de pénétrer dans une chambre où il n'aura pas été invité...

Il ne savait pas ce qu'il s'était passé, et à vrai dire, ne tenait pas tellement à le savoir... Il esquissa un sourire, avant de répondre :

Sans aucun doute... Hum... Et, euh... Moi, j'ai bien le droit d'entrer, hein ?

Il tenta de garder son sérieux et un air penaud quelques instants, puis s'avança finalement vers sa fiancée en riant doucement... Il s'approcha d'elle pour lui déposer un baiser sur le front, puis entrepris à son tour de faire ses affaires...

Tu as prévenu Clérieux que nous devions venir ces jours-ci ?
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Arwel
Sans aucun doute... Hum... Et, euh... Moi, j'ai bien le droit d'entrer, hein ?

Arwel rit doucement... Bien sûr qu'il pouvait entrer dans leur chambre... La jeune femme se dit qu'elle avait tout de même dû être impressionnante pour qu'il réagisse ainsi. Lorsque son fiancé lui demanda si elle avait fait prévenir Clérieux, la Vicomtesse éclata d'un léger rire et enchaîna :

Les gens de Clérieux ont ordre d'être toujours prêts à m'accueillir... Tu sais à quel point je peux être impulsive parfois...

La demoiselle s'interrompit un instant, alors que son fiancé continuait ses préparatifs... Il lui fallait trouver le moyen de retenir Bonnet auprès d'eux, tant qu'Antoine n'était pas prévenu de la situation... Avec son état de santé, une telle nouvelle pouvait aggraver son mal... Soupirant légèrement, elle exposa la situation à Mirandor...

La situation avec Bonnet me pose souci... Il n'accepte pas le fait qu'Antoine ait consenti à ce que je règle ses gages pendant son séjour chez nous... Il veut donc abandonner sa charge... Tu n'aurais pas une idée pour le faire rester, au moins jusqu'à ce que j'aie prévenu Antoine ?

La jeune femme regarda son fiancé d'un air penaud... Elle répugnait à devoir compter sur lui pour régler une situation qu'elle avait elle-même provoquée...
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Mirandor
Mirandor finissait de préparer ses quelques affaires, les regardant au passage... Il devenait urgent de les renouveler ! Il risquait de passer pour un des serviteurs de Clérieux une fois sur place... Il rougit en pensant qu'il n'était pas très digne de la Vicomtesse, et craignait de la discréditer auprès de ses sujets... Il mit de côté sa plus belle tenue, celle qu'il réservait pour les grandes occasions... Au moins, à leur arrivée, il ne serait pas trop ridicule... Il trouverait bien un tailleur là-bas pour remettre à neuf sa garde-robe...

Arwel soupira, puis lui dit d'un air gêné :


La situation avec Bonnet me pose souci... Il n'accepte pas le fait qu'Antoine ait consenti à ce que je règle ses gages pendant son séjour chez nous... Il veut donc abandonner sa charge... Tu n'aurais pas une idée pour le faire rester, au moins jusqu'à ce que j'aie prévenu Antoine ?

Mirandor tordit sa bouche, et se gratta la tête en signe de réflexion... Cette situation était en effet délicate, mais toutefois assez prévisible... Les relations entre Arwel et Bonnet étaient tendues, et chacun tentait de déstabiliser l'autre... Une telle situation n'était pas tenable, d'autant plus qu'Antoine était souffrant... S'il avait confié au couple sa fille, s'était pour se reposer... Alors il n'était pas question de lui créer d'autres soucis... Le médecin soupira, puis dit finalement :

J'irai lui parler, essayer de le raisonner... A vrai dire, je préfèrerai qu'Antoine ne soit pas inquiété davantage... Mais il faut faire attention, nous ne pouvons pas agir comme si Bonnet n'était pas là... Il peut nous mettre dans une situation embarrassante vis-à-vis d'Antoine...

Il s'arrêta quelques instants, pensif... Il reprit finalement :

Mais je suis aussi d'avis qu'il mène la vie dure à notre petite Romane, et je vais tenter de lui faire passer le message... Je ne sais pas trop comment dire ça, mais je trouverai bien...

Il sourit à sa belle fiancée, et l'embrassa sur le front... Il espérait que Bonnet l'écouterai plus facilement... Après tout, il avait été plus diplomate avec le percepteur et devait profiter de cet atout pour le convaincre de rester... Et dans la mesure du possible, de revoir l'emploi du temps de l'enfant...

Va aider Romane, elle était partie faire ses bagages... Je m'occupe de l'autre...

Il lui fit un sourire rassurant, puis se dirigea dans la pièce où dormait le professeur... Il pouvait le voir préparer ses affaires, visiblement agacé... Bonnet se retourna vivement lorsque Mirandor frappa à la porte ouverte, et lui jeta un regard froid...

Bonnet, j'aurai à vous parler... Vous permettez ? dit le médecin d'une voix calme mais ferme...

L'homme fit mine de l'ignorer, reprenant sa tâche... Il finit toutefois pas lui lancer sèchement :

Je pars de toute façon... Votre chère "Vicomtesse" ne vous l'a donc pas dit ??

Mirandor lui aurait bien collé son poing au visage, tant son mépris pour Arwel se retrouvait dans sa voix... Mais il ne fallait pas rentrer dans son jeu... Aussi, il reprit d'une voix toute aussi calme...

Justement, je viens vous parler de votre départ... Je ne suis pas sûr que cette décision soit mûrement réfléchie... Le Seigneur de Sinard nous a confié sa fille en toute connaissance de cause... Il savait très bien que votre tâche serait plus délicate ici, et pourtant il vous y a envoyé aussi... Soyez digne de la tâche qui vous a été confiée, et si vous y tenez réellement, acceptez que pour quelques semaines Romane aie un programme un peu plus léger... Ce n'est que temporaire ! En aucun cas vous n'aurez failli à votre mission... Sauf si bien sûr vous décidez de partir...

Mirandor marqua une pause, pour appuyer ce qu'il venait de dire et laisser le temps à Bonnet d'y réfléchir... Finalement, il reprit :

Pour l'histoire des gages, c'est seulement vis-à-vis du Seigneur de Sinard... Si nous demandons de moins travailler, il n'est pas question qu'il paye autant... Nous prendrons donc à notre charge cette situation... Votre salaire ne changera donc pas... C'est juste pour ne pas léser votre employeur, vous comprenez ? J'espère donc que vous reconsidèrerez votre décision... Je me doute bien que vous ne le ferez pas pour nous, mais j'espère que vous le ferez pour Romane et son père...

Il s'arrêta, fixant le précepteur comme pour deviner ses pensées...
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Arwel
Arwel regrettait un peu son attitude vis à vis du précepteur maintenant que Mirandor lui confirmait que cela pouvait être dangereux pour la santé de leur ami une telle contrariété... Se voulant rassurant, son fiancé proposa d'essayer de convaincre le récalcitrant de revenir sur sa décision... Alors qu'elle se dirigeait vers la chambre de Romane pour l'aider à apprêter ses bagages, comme Mirandor le lui avait demandé, elle perçut la réponse que Bonnet faisait à son compagnon concernant l'éducation de Romane et sa décision de partir...

Moi ? Faillir à ma mission ? C'est mal me connaître ! Je ne plierai pas devant une petite Vicomtesse parvenue... Donc, je resterai ! Mais il est hors de question que l'on change quoi que ce soit à l'éducation de la fille du Seigneur de Sinard... Certes, il vous l'a confiée mais c'est à moi que revient la charge de son éducation et le fait que vous preniez à votre compte mes gages n'y changera rien, je puis vous le certifier... Maintenant, je vous prierais de bien vouloir me laisser terminer mes malles puisqu'il paraît que nous devons nous rendre à Clérieux... J'ai hâte de voir le désastre...

Vicomtesse parvenue... Cet homme faisait preuve d'une telle suffisance qu'Arwel eut un instant envie d'aller lui dire ce qu'elle en pensait... Mais Mirandor avait réussi là où elle-même avait échoué, elle ne désirait en aucun cas mettre en péril cette réussite. Elle envia soudain son fiancé qui savait toujours parfaitement se maîtriser quoi qu'il pût arriver... Discrètement, elle rejoignit donc la petite Romane, repensant aux paroles cruelles du pédagogue à son égard... Avant d'entrer dans la chambre de la petite fille, elle fixa un sourire sur ses lèvres :

Alors ma petite chérie, il paraît que tu as besoin d'aide pour faire tes malles ?

Romane accueillit Arwel avec toute la spontanéité de l'enfance, venant se jeter dans les bras de la jeune femme... Un sourire ému naquit sur les lèvres d'Arwel alors qu'elle serrait l'enfant contre son coeur, elle au moins se moquait qu'elle soit ou non Vicomtesse, elle l'aimait pour elle-même... Arwel se détacha de Romane et la prit par la main pour la conduire vers sa malle :

Bien, nous allons prendre toutes tes affaires... Sachant que nous sommes à Clérieux, ton père voudra peut-être nous y rejoindre, il n'a pas encore eu l'occasion de visiter le domaine...

Tout en parlant avec Romane qu'elle avait assise sur le lit, la Vicomtesse rangeait ses affaires dans la malle... Une fois sa tâche accomplie, elle ferma la malle, la laissant dans la chambre de la petite, puis prit l'enfant dans ses bras pour aller rejoindre Mirandor.

Voilà, nous sommes prêtes... Il ne reste plus qu'à faire mettre les malles dans la voiture...
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Mirandor
Bonnet s'était indigné des paroles de Mirandor, et ce dernier sourit intérieurement en le voyant démarrer au quart de tour... Il ne laissa rien transparaître, et continua de le fixer d'un air grave...

Moi ? Faillir à ma mission ? C'est mal me connaître ! Je ne plierai pas devant une petite Vicomtesse parvenue... Donc, je resterai !

Le médecin vit rouge, et son visage se durcit, devenant presque menaçant... Mais l'autre le fuyait du regard, tournant dans la petite chambre en agitant les mains, comme si cela donnait plus de poids au discours qu'il poursuivait :

Mais il est hors de question que l'on change quoi que ce soit à l'éducation de la fille du Seigneur de Sinard... Certes, il vous l'a confiée mais c'est à moi que revient la charge de son éducation et le fait que vous preniez à votre compte mes gages n'y changera rien, je puis vous le certifier... Maintenant, je vous prierais de bien vouloir me laisser terminer mes malles puisqu'il paraît que nous devons nous rendre à Clérieux... J'ai hâte de voir le désastre...

Une fois terminé, il s'efforça tout de même de regarder son interlocuteur, qui était toujours appuyé sur l'encadrement de la porte... Mirandor grogna imperceptiblement, se demandant comment il allait pouvoir se débarrasser discrètement du cadavre de Bonnet après l'avoir étranglé... Il n'aurait qu'à dire aux filles que le précepteur n'avait pas changé d'avis, et qu'il était effectivement parti... L'idée était assez intéressante, mais guère dans ses habitudes... Aussi, après quelques secondes à dévisager Bonnet – qui par ailleurs semblait troublé par ce regard inquisiteur –, Mirandor fit un sourire caustique... Il prit une profonde inspiration, maîtrisant sa voix, pour enfin déclarer :

Bien ! Vous voilà revenu à la raison... C'est une bonne chose... Je vais donc vous laisser faire vos malles... Mais avant cela, permettez-moi de faire un dernier commentaire... Si le Seigneur de Sinard vous a confié la charge de l'éducation de sa fille, je doute qu'il vous aie autorisé à tenir des propos déplacés au sujet de ses amis les plus proches, et de façon aussi délibérée... Et je doute également qu'il apprécie un tel comportement de la part de l'homme censé apprendre à Romane des valeurs telles que le respect, et peut être l'humilité... Car, je me demande, qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait pour pouvoir juger la Vicomtesse de Clérieux de la sorte ?

Alors que l'enseignant allait répliquer, Mirandor l'interrompit en plaçant sa main en avant...

Non, ne dîtes rien pour l'instant... Prenez le temps de réfléchir à cela, préparez bien votre réponse...

Le propriétaire des lieux fixa de nouveau Bonnet, prêt à l'interrompre de nouveau s'il avait l'intention d'ouvrir la bouche... Mirandor n'était pas spécialement intimidant, mais l'autre dut comprendre qu'il ne plaisantait pas car il se concentra sur sa malle, ravalant sa fierté... Satisfait, Mirandor se retourna avec un grand sourire aux lèvres, fermant la porte en partant... Il ne savait pas si sa dernière réplique serait efficace, mais au moins il se sentait soulagé...

Quelques instants plus tard, Arwel le rejoignit avec Romane dans ses bras... Qu'elles étaient belles toutes les deux ! Mirandor était convaincu que sa fiancée serait parfaite dans le rôle d'une mère...


Voilà, nous sommes prêtes... Il ne reste plus qu'à faire mettre les malles dans la voiture...

Mirandor hocha la tête, puis embrassa l'adorable petite fille sur le front... Bonnet ne tarda pas à sortir de sa chambre, et une heure plus tard, ils étaient tous en route pour Clérieux...
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Pouilleux
[Entre éternité et éternité - Ailleurs que dans les frontières des Royaumes]

Peut-on imaginer paysage plus merveilleux et plus onirique, que celui que l'on voit dans le plus absolu, le plus inéluctable des rêves ? Y-a-t-il, au fond, meilleure récompense que la mort, pour gratifier des années de souffrance ?
Le terme de "repos éternel" est finalement la plus véritable de tout les éléments qui composent l'Aristotélicisme. Tout n'est alors que béatitude, confort absolu, le summum du bien-être, procuré par cette sensation incomparable : on flotte. Pas comme lorsqu'on s'allonge sur l'eau, non. On flotte dans l'air, dans le ciel. Comme une longue, très longue chute, qui ne mène à rien. On ne fait qu'en profiter.
Le plus formidable des changements, c'est qu'on ne s'ennuie pas. Une éternité passée à se reposer, à se baigner dans le bonheur suprême, sans aucune envie de faire autre chose. On ne pense pas. On ne voit pas. On n'entend pas. On ne respire pas. On ne fait que sentir; sentir le vide moelleux autour de soi, ce doux néant représentant la plus merveilleuse des couvertures.

Depuis combien de temps était-il là, subvenant à ses tous ses besoins par sa simple immobilité, répondant à la faim, à la soif et au sommeil par une seule et même sensation d'absolue félicité ? Une éternité, certainement. Il n'avait d'ailleurs que le lointain souvenir effacé d'une autre vie, où tout n'était pas si parfait. Il n'y pensait pas. Il ne pensait à rien, d'ailleurs. Etait-ce ce qui le rendait si heureux ? De ne pas penser ? Les imbéciles sont-ils plus heureux que les intellectuels ? Ou bien est-ce le contraire ? Le bonheur rendrait bête, le malheur rendrait intelligent ? Ou, enfin, dernière hypothèse, serait-ce les deux ? La stupidité rend heureux, le bonheur rend stupide; l'intelligence rend malheureux, la misère rend censé.
Naturellement, moi, qui écris, me pose ces questions. Antoine, lui, s'en fichait on ne peut plus royalement. Aucune interrogation pseudo-philosophique ne venait éclaircir son esprit embué par l'ataraxie.

Comment l'Aristotélicisme définit-il le Paradis ? Sypous parlait d'une communauté, vivant sur une terre idyllique, dans le Soleil, baignée par une douce lumière. Il n'y avait pourtant autour que du vide, du vide et encore du vide. Il était d'ailleurs seul. L'unique forme vivante dans un espace infini, et pourtant si complet.

Pourquoi était-ce différent ? Sypous avait-il menti ? J'exclue immédiatement cette possibilité.
Il n'y avait qu'une seule explication. Pourtant, ce bonheur n'aurait jamais du s'arrêter. Jamais.


[Quelque semaines après le début de l'éternité - Au terme de l'Auguste]

Son Univers parfait commença à craqueler de tout côtés. La faim, la soif, les autres besoins, se faisaient de plus en plus agressifs. Une douleur insoutenable le prit peu à peu aux poumons. Soudain, le drame. Cet entourage parfait explosa dans un fracas ahurissant. Des vêtements inconfortables apparurent sur lui, froidement humides. Son tour au nombril se contracta, causant une douleur affreuse. Sa gorge s'assécha.

Il ouvrit les yeux. Une pièce sombre, fermée. Il souffrait. Il n'en les crut pas.


"Non ..."

Il pouvait parler. Il était vivant. Dans le même état déplorable qu'auparavant.

"Noooooooooooooon !"

Son Monde parfait ... s'était écroulé. Sa douleur ... revenue. Cela n'aurait jamais dû cesser ...
_________________
Arwel
[A Clérieux, fin août]

Arwel profitait d'un rayon de soleil pour jouer avec Romane dans la cour du château de Clérieux... Mirandor et elle avaient toujours la garde de la petite, puisque son père se trouvait dans un état végétatif...

Après son agression et sa longue convalescence, Arwel n'avait pu se rendre au chevet d'Antoine, mais Mirandor avait fait des aller-retour entre Clérieux et Lyon pour suivre l'évolution de la santé de leur ami... A chaque fois, il revenait la mine sombre, n'ayant aucune bonne nouvelle à apporter à sa compagne et à la fille d'Antoine...

Ce jour-là, donc, la duchesse jouait avec la fillette lorsqu'elle eut comme une sorte de malaise... Il lui sembla qu'un 'NOOOONNN" retentissait dans sa tête et la douleur la fit plier lentement...


Antoine !

La jeune femme en était certaine, il était arrivé quelque chose à Antoine, elle ne savait si c'était en bien ou en mal, mais ils devaient aller le retrouver... Elle prit la petite par la main, l'entraînant à sa suite en lui disant doucement :

Viens ma chérie, nous devons rentrer, il faut que je parle à Mirandor...

Une fois à l'intérieur, elle confia l'enfant à une des servantes qui passait par-là et se mit en quête de son fiancé... Où pouvait-il être ?

Elle le découvrit dans son bureau, étudiant quelque traité de médecine, certainement un qui abordait le cas complexe d'Antoine...


Mirandor... Tu ne vas certainement pas comprendre... Nous devons aller voir Antoine, il faut partir tout de suite... Je suis certaine qu'il se passe quelque chose... Je ne serai rassurée que lorsque j'aurai pu le voir... Je t'en prie !

Devant l'air affolé de la jeune femme, Mirandor ne put qu'aquiescer à sa demande... Ordre fut donné de préparer malles et voiture, sous les bougonnements atterrés de Bonnet qui s'était finalement habitué à quiétude de la vie à Clérieux...

Quelques heures plus tard, toute la petite compagnie se trouvait auprès d'Antoine... Il avait enfin repris connaissance, mais dans quel état le découvrirent-ils !

Arwel lança un regard suppliant à son fiancé :


Fais quelque chose ! Il faut le soulager !
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Mirandor
Le cas était complexe... Mirandor avait du emprunter des dizaines de manuscrits à la bibliothèques de Lyon, qu'il ramenait lors de ses allers et retours... Certains des traités qu'il avait consulté parlaient vaguement des mêmes symptômes que ceux d'Antoine, mais bien souvent le patient ne survivait pas bien longtemps... C'était déjà un miracle qu'il soit encore en vie après tout ce temps... Cela ne présageait rien de bon, donc, pour la suite...

Le médecin perdait confiance à chaque visite qu'il lui rendait... Antoine était maintenu en vie par quelques moyens de fortune, qui avaient par ailleurs posé un réel problème éthique et technique : le gavage était réservé aux oies ou aux canards qu'on souhaitait engraisser, mais en aucun cas pour des hommes entre la vie et la mort ! Toutefois, cela semblait marcher... Mais pour combien de temps ?

Arwel le tira soudainement de ses réflexions, lorsqu'elle entra toute affolée dans son bureau (ou du moins la salle qu'il avait aménagé comme tel)...


Mirandor... Tu ne vas certainement pas comprendre... Nous devons aller voir Antoine, il faut partir tout de suite... Je suis certaine qu'il se passe quelque chose... Je ne serai rassurée que lorsque j'aurai pu le voir... Je t'en prie !

Effectivement, il ne comprit pas... Mais il n'avait d'autre choix que d'accepter avant que sa belle fiancée ne fasse une crise de panique... Après quelques secondes sans réaction, il s'activa finalement :

Bien, bien ! Nous partons ! Je prend juste quelques affaires...

Il prit sa sacoche avec les remèdes pour Antoine, empaqueta les manuscrits et rejoignit finalement tous les autres où l'on chargeait la voiture... La Duchesse semblait survoltée, Romane quelque peu chamboulée, le précepteur boudait visiblement... Quant au médecin, qui avait fait le voyage deux jours auparavant, semblait sceptique quant à une possible évolution de l'état d'Antoine... Le trajet promettait d'être charmant !

Une fois à Lyon, Mirandor dû bien admettre qu'il avait eu tord... Il n'en revenait pas qu'Antoine soit réveillé... Enfin... Au moins, il ne semblait pas souffrir durant son sommeil...


Fais quelque chose ! Il faut le soulager !

Il se tourna vers Arwel, qui lui lançait un regard suppliant, et presque réprobateur... Mirandor rougit, puis fouilla dans sa sacoche en bafouillant :

Oui, oui, oui ! Je... Je trouve pas ce qu'il me faut !!! Ah, ça y est, je... Je l'ai !

Il sortit le premier flacon qu'il trouva mais qui n'était guère adapté au besoin immédiat du malade... Quoiqu'une lotion pour les poux ne serait pas du luxe... Bref ! Il finit par remettre la potion à sa place, espérant que les autres ne remarqueraient pas son étrange comportement... Il finit par sortir les cataplasmes pour la toux, qu'il prit soin d'étaler sur la gorge de son ami... Après quoi, il se pencha vers lui et lui chuchota :

Bon retour parmi nous, mon vieux...

Il lui sourit, puis lui tapota l'épaule... Il demanda ensuite qu'on lui prépare de quoi manger et boire, car le bougre devait en avoir bien besoin ! Il s'éloigna ensuite des autres pour prendre l'air, se demandant si tout ceci était bien réel...
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