--Mahelya
Postée devant sa fenêtre, la petite silhouette frêle de la Baronne de Quekepart guettait un signe de son aimé.
La jolie brunette, attendait inlassablement que son baron de mari daigne enfin rentrer en son domaine. Le couple, des jeunes mariés, attendait en effet un heureux évènement. La belle le portait en son sein, oui enfin plutôt en son ventre, et les nouvelles courbes qui l'accompagnaient à présent, laissaient entrevoir une mise à bas éminente.
Leur amour était fort, leur amour rimait avec toujours et le Très Haut dans sa grande miséricorde les faisait parents.
Oui mais voilà, rares étaient les fois ou ledit couple vivait sous le même toit.
Le jeune Baronnet épris de liberté aimait à vagabonder aux grès des vents et des rencontres, laissant celle qu'il disait être sa moitié, en pauvre âme esseulée dans son manoir déserté, mortifiée à l'idée que l'enfant chéri pointât le bout de son nez en l'absence de son père. Lorsque cette pensée l'assaillait, la jeune Baronne tombait inéluctablement en pamoison, joues rouges, fièvre suintante et corset distendu sous la respiration haletante.
Pour l'heure, elle se maitrisait. Son regard émeraude portée au loin sur la nature renaissante, l'oreille aux aguets du moindre son de sabot martelant un sol terreux et sec, la Brindille ne délogeait pas de son observatoire. De temps à autres ses lèvres purpurines appétissantes se pinçaient d'impatience. Inévitablement les heures du jour filaient et l'astre diurne déclinait emmenant avec lui dans les entrailles ténébreuses de la nuit, l'espoir que le Baron foulât, ce jour, le sol de son royaume de Quekepart.
L'idée bien trop déplaisante, voilà que le palpitant de la future maman entamait à présent des percussions irrégulières et bien trop fortes, signe que la jeune Mahelya, la Baronne esseulée, - comme ses sujets aimaient à l'appeler dans son dos, - comprenait avec effroi qu'elle dormirait probablement une nuit de plus loin des bras de son soldat.
Toute femme normalement constituée, sous pareil tambourinement en son sein de son organe de vie, se serait évanouie. Oui mais voilà, la Brindille Mahel avait de l'entrainement, son Baron, bel homme viril et fier, avait pour habitude de filer à l'anglaise, faisant fit des ressentiments de sa jeune épouse.
Il arrivait donc bien souvent à notre noble femme de se réveiller au petit matin et de n'avoir pour compagnie dans le lit conjugal, qu'un minuscule morceau de vélin l'informant qu'il était appelé pour quelconques affaires urgentes.
Il faut dire aussi que la Brunette était bien sotte, pardonnant chaque fois les écarts de son baron de mari, confortant celui-ci dans le fait qu'au sein du couple il avait tout pouvoir. Il ne faisait donc plus aucun effort, bien trop sur de lui et de l'amour que lui portait sa femme.
Pourtant au fond d'elle Mahelya savait, que bien mal habile était celui qui faisait trop confiance à l'eau calme du ruisseau, un seul souffle d'Eole (*) et le timide court d'eau pouvait se déchainait en un violent torrent.
Les pensées de la Brunette en étaient là, qu'un jour peut être elle oserait hausser la voix, lorsque le bruit d'une poignée de porte qu'on tourne, raisonna dans son dos.
Regain d'espoir, sourire de bonheur se dessinant sur ses lèvres et Mahel se retourna vivement, prête à bondir dans les bras de son baron d'amant. Mais point de Baron en vue ... juste ... sa dame de compagnie Silvine...
Une grimace de dégout tira les traits de la femme déçue.
Silvine, Silvine toujours Silvine, celle que son mari avait choisi pour "palier" à ses absences. Ses yeux verts habituellement étincelants perdirent en un claquement de doigt tout leur éclat.
Dame Silvine ! Je ne me souviens pas avoir entendu frapper à la porte. Ni même vous avoir invité à entrer en mes appartements. Enfin !... Puisque vous estes là, asseyez-vous donc et conversons.
(*) Dieu du Vent.
La jolie brunette, attendait inlassablement que son baron de mari daigne enfin rentrer en son domaine. Le couple, des jeunes mariés, attendait en effet un heureux évènement. La belle le portait en son sein, oui enfin plutôt en son ventre, et les nouvelles courbes qui l'accompagnaient à présent, laissaient entrevoir une mise à bas éminente.
Leur amour était fort, leur amour rimait avec toujours et le Très Haut dans sa grande miséricorde les faisait parents.
Oui mais voilà, rares étaient les fois ou ledit couple vivait sous le même toit.
Le jeune Baronnet épris de liberté aimait à vagabonder aux grès des vents et des rencontres, laissant celle qu'il disait être sa moitié, en pauvre âme esseulée dans son manoir déserté, mortifiée à l'idée que l'enfant chéri pointât le bout de son nez en l'absence de son père. Lorsque cette pensée l'assaillait, la jeune Baronne tombait inéluctablement en pamoison, joues rouges, fièvre suintante et corset distendu sous la respiration haletante.
Pour l'heure, elle se maitrisait. Son regard émeraude portée au loin sur la nature renaissante, l'oreille aux aguets du moindre son de sabot martelant un sol terreux et sec, la Brindille ne délogeait pas de son observatoire. De temps à autres ses lèvres purpurines appétissantes se pinçaient d'impatience. Inévitablement les heures du jour filaient et l'astre diurne déclinait emmenant avec lui dans les entrailles ténébreuses de la nuit, l'espoir que le Baron foulât, ce jour, le sol de son royaume de Quekepart.
L'idée bien trop déplaisante, voilà que le palpitant de la future maman entamait à présent des percussions irrégulières et bien trop fortes, signe que la jeune Mahelya, la Baronne esseulée, - comme ses sujets aimaient à l'appeler dans son dos, - comprenait avec effroi qu'elle dormirait probablement une nuit de plus loin des bras de son soldat.
Toute femme normalement constituée, sous pareil tambourinement en son sein de son organe de vie, se serait évanouie. Oui mais voilà, la Brindille Mahel avait de l'entrainement, son Baron, bel homme viril et fier, avait pour habitude de filer à l'anglaise, faisant fit des ressentiments de sa jeune épouse.
Il arrivait donc bien souvent à notre noble femme de se réveiller au petit matin et de n'avoir pour compagnie dans le lit conjugal, qu'un minuscule morceau de vélin l'informant qu'il était appelé pour quelconques affaires urgentes.
Il faut dire aussi que la Brunette était bien sotte, pardonnant chaque fois les écarts de son baron de mari, confortant celui-ci dans le fait qu'au sein du couple il avait tout pouvoir. Il ne faisait donc plus aucun effort, bien trop sur de lui et de l'amour que lui portait sa femme.
Pourtant au fond d'elle Mahelya savait, que bien mal habile était celui qui faisait trop confiance à l'eau calme du ruisseau, un seul souffle d'Eole (*) et le timide court d'eau pouvait se déchainait en un violent torrent.
Les pensées de la Brunette en étaient là, qu'un jour peut être elle oserait hausser la voix, lorsque le bruit d'une poignée de porte qu'on tourne, raisonna dans son dos.
Regain d'espoir, sourire de bonheur se dessinant sur ses lèvres et Mahel se retourna vivement, prête à bondir dans les bras de son baron d'amant. Mais point de Baron en vue ... juste ... sa dame de compagnie Silvine...
Une grimace de dégout tira les traits de la femme déçue.
Silvine, Silvine toujours Silvine, celle que son mari avait choisi pour "palier" à ses absences. Ses yeux verts habituellement étincelants perdirent en un claquement de doigt tout leur éclat.
Dame Silvine ! Je ne me souviens pas avoir entendu frapper à la porte. Ni même vous avoir invité à entrer en mes appartements. Enfin !... Puisque vous estes là, asseyez-vous donc et conversons.
(*) Dieu du Vent.