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[RP] Comme une aiguille dans une botte de foin.

Karyl
- Et ben moi je suis sur ce est pas la même parce que cerridween et ben elle a pas de amoureux alors ça peut pas que c’est toi son amoureux …

Fier de cette déduction des plus logiques quant à la vie amoureuse de Cerridween de Vergy, le gamin regardait l’homme face à lui avec assurance. Bien loin de comprendre l’humour de ce dernier, Karyl pensait simplement que son interlocuteur faisait erreur et ne se priva donc pas de le lui expliquer. Alors ce est une autre ton amoureuse et tu t’es trompé. Moi je sais que tu te trompes hein parce que…
Ce sont des éclats de voix provenant d’un peu plus loin qui vinrent soudain couper Karyl dans ses explications lui faisant tourner la tête un instant vers la nuisance sonore pour voir de quoi il en retournait. Là, un gosse et un type des plus louches semblaient prît dans une joute aussi verbale que physique qui trouva résolution par la fuite du plus vieux des deux énergumènes aussitôt coursé par le plus jeune. D’ordinaire à Paris, c’était plutôt les enfants qui se faisaient courser par les adultes et non l’inverse. Cette pensée fit naître un léger sourire sur la trogne du petit Karyl qui se détourna de la scène étrange pour reporter son attention sur Constant, prêt à reprendre ses explications là ou il les avait arrêtées. Guère choqué par l’empoignade, Karyl, ne se formalisa nullement de la scène qui venait de se jouer sous ses yeux. Son esprit chevaleresque probablement resté à Saint-Antoine, le voilà qui réfléchissait déjà à la manière dont il allait poursuivre son argumentaire pour convaincre Constant Corteis de son erreur sus-citée.

Ce n’est que la voix d’un autre gosse interpellant Constant dans un « Venez vite, y a du grabuge!... » qui contraint Karyl à reporter une fois encore ses explications. Celui-ci aurait très certainement protesté contre cette intrusion des plus cavalières dans leur conversation si le terme « Grabuge » et l’air empressé du jeune Ceraphin ne l’avait pas conduit à réviser son jugement sur dispute qui avait éclatée. Oubliant alors Cerridween et ses amours, Karyl posa un regard interrogateur sur l’homme qu’il avait bousculé. «
On va ? » Fit-il d’un air vif déjà prêt à se lancer dans l’aventure.

Après tout il voulait être aventurier-chevalier-mercenaire alors il n’était pas question de louper une occasion de se jeter dans la bataille, ses autres projets devraient attendre. Se rapprochant de Constant, il tira sur sa manche pour l’inciter à le suivre et se lança à la poursuite de Ceraphin et des « deux antagonistes inégaux ».

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Un simple gamin des rues.
Constantcorteis
Les enfants étaient tout de même ingrats et contrariants.
Là par exemple, alors même que, surmontant sa tendance naturelle à privilégier une certaine mise à l'écart, Constant se montrait sociable et plein de considération à leur égard, ils se mirent comme par esprit de contradiction à mépriser les lois du plus élémentaire bon sens en agissant de manière proprement déplacée.
La logique est une chose essentielle, qu'il s'agit donc de ne pas bafouer sans bonne raison. En l'occurrence, il y avait des notions que l'on ne pouvait absolument pas mettre en relation sans sacrifier au burlesque.
Prenons par exemple "grabuge". En soi, Constant n'avait pas de mal à comprendre le concept. Prenons ensuite l'idée de "venir voir", nous voyons tout de suite qu'elle ne pose guère plus de souci.
Mais mettons les en relation selon la modalité suivante : "grabuge" => "venir voir". Là les choses se corsent diaboliquement. "Grabuge" donc "venir voir". Il s'agit donc de l'idée selon laquelle c'est en tant qu'il y a du grabuge qu'il est nécessaire de venir voir.
Quoi de plus absurde ? L'idée de grabuge implique une sorte d'agitation malsaine qui menace généralement résolument de se dégrader en bagarre aussi vite que l'énergie en chaleur selon le second principe de la thermodynamique. L'entropie des embrouilles de quartier n'étant pas un sujet d'étude privilégié pour Constant, il semblait donc logique qu'il faille s'éloigner des contrariétés.

Perdu, les deux gamins se précipitaient vers l'erreur de raisonnement avec l'enthousiasme juvénile d'une jeunesse obscurantiste.
Il fallut la convergence de trois phénomènes distincts pour que Constant accepte d'enfreindre les lois canoniques du raisonnement.
1) L'un des deux garçons semblait sur le point de lui raconter la vie amoureuse de Cerridween de Vergy, ce qui pouvait se révéler hautement instructif, voire même, soyons fous, avantageux.
2) Constant, n'étant pur esprit rationnel, n'était pas pleinement au dessus des petites curiosités contingentes de la vie terrestre.
3) S'il n'avait pas suivi les gamins, l'on aurait pu le prendre pour un pleutre, ce qui n'aurait pas été tout à fait pertinent, et aurait, du coup, menacé de faire tomber les deux enfants dans l'erreur une seconde fois, ce qui, orgueil déplacé mis à part, n'était tout de même pas très correct.

Ainsi, sans vraiment courir, mais en se dépêchant quand même, Constant emboita le pas des deux jeunes garçons, à la poursuite d'un grabuge incertain dont il n'avait strictement rien perçu.
--Berthilde_la_nourrice



Elle avait cheminé des jours la pauvre nounou. Depuis que le garçonnet s'était enfui, elle n'avait guère pris de repos. Tout juste quelques heures dans la charrette qui l'amenait à la Capitale.
Elle s'était faite déposer à l'entrée du quartier des Halles, puis était allée frapper à la porte de sa maîtresse, en vain.

Aussi, la pauvre échevelée parcourait-elle maintenant les rues à la recherche de l'une ou de l'autre, regard éperdu, coeur battant, interpellant parfois les badauds de la sorte :


Pardon, vous n'auriez pas vu un enfant. Il est grand comme ça, porte une petite épée.

Aux rares qui prenaient une minute le temps de l'écouter elle précisait :

Il a les cheveux noirs... et les yeux... inoubliables...

Toute essoufflée qu'elle était, elle reprenait alors sa course effrénée dans le dédale des ruelles s'époumonant :

HORKOS.... Où es-tu ?

Espérant toujours le retrouver avant sa mère ou qu'un malheur lui arriva.
Ceraphin
Pourquoi les choses ne se déroulaient elles jamais comme il l'aurait voulu?
Pourquoi y avait il toujours un grain de sable voir carrément un galet pour venir systématiquement gripper tous ses projets?
Courant à perdre haleine, n'osant se retourner pour voir si Constant le suivait de peur de perdre plus encore la trace de l'enfant.

Parvenu au coin de la ruelle où l'enfant avait disparu, Ceraphin dut se résoudre à ralentir... ne sachant où poursuivre sa quête.
L'esprit à la fois dépité et surexité, le gamin finit par percevoir le bruit des pas qui s'en venaient à sa suite.
Petit coup d'oeil pour confirmer ses espoirs... Constant, c'était bien lui, était venu à son appel... accompagné d'un... enfant?

Le temps d'un sourire un peu poussif, l'Azayes allait exprimer son étonnement et sa satisfaction lorsqu'autre chose lui fit tourner l'oreille... un appel désespéré lancé un peu plus bas dans la rue qu'ils venaient de remonter en galopant éperdument.


HORKOS.... Où es-tu ?

S'adressant à Constant...

Horkos... je crois que c'est son nom, au gamin.

Une forte conviction exprimée à voix haute vers l'adulte du groupe.
Sans être tout à fait certain, car Ceraphin était resté sur le nom... De Thunes... qui avait éveillé quelques souvenirs chez le gamin, du moins en était il convaincu.


Mais je ne sais pas où il est passé... regard inquiet vers la ruelle.

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Cymoril
La jeune brune sortait de la boutique de Lance, sacoche chargée d'ingrédients précieux, et ne se préoccupait guère de ce qui se passait autour d'elle. Pas tout à fait dans la lune, plutôt concentrée sur ce qu'elle avait à faire. Pourtant une voix vint faire écho à son oreille, la tirant de sa réflexion.

HORKOS.... Où es-tu ?

Et tout d'un coup elle se figea au milieu de cette rue. Avait-elle rêvé ? Ou avait-elle bien entendu ? Son coeur s'affole subitement, une bouffée d'angoisse la saisit, irrépressible.

Elle cherche des yeux, tente de repérer d'où avait pu venir ce cri. Droite, gauche, droite, gauche... Cela n'en finit pas. Et le temps qui semble s'écouler d'une façon si particulière. Les badauds semblent soudain innombrables, ils la bousculent, elle se démène dans cette foule qui lui apparait hostile, jouant des coudes, fouillant du regard chaque recoin de la rue à mesure qu'elle progresse... Paniquée.

De loin la silhouette de Berthilde, qui disparaît aussitôt dans la nuée du marché. Et là, elle comprend, et s'en affole d'autant plus, reprenant le cri de la nourrice :


HORKOS !!!

Première fois de sa vie qu'elle se retrouve à crier dans une rue. Et jamais encore elle n'avait connu pareille angoisse.
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Constantcorteis
Dire que Constant s'était mis à courir serait hypocrite. En effet, il n'y eut rien de tel que la transition brusque, sous l'effet d'un enthousiasme immodéré, entre un état d'immobilité et un état de translation à toutes jambes. Au contraire, les choses se firent progressives, ainsi donc, s'il était évident que l'on puisse constater que, à un certain moment de son déplacement, Constant ait été en train de courir, il semble en revanche redoutablement incertain de conjecturer la détermination du moment précis où il passa de l'état de marche à celui de course.
Il faut dire que, au départ, passablement sceptique sur l'intérêt de se mettre à transpirer à la recherche d'un objet incertain, le jeune homme fit tout comme s'il pensait que sa condition d'adulte lui permettrait de suivre la course de Céraphin en marchant. Erreur.

Constant redressa bien vite sa méprise, et finit, bon gré mal gré, à hausser la cadence jusqu'à un rythme qui lui permettait de suivre, de loin, le jeune fugitif. Ce faisant, il avait d'ailleurs totalement perdu trace de l'autre enfant, ce qui, s'il s'en était rendu compte, l'aurait quelque peu contrarié.

Il finit par arriver à hauteur du jeune Azayes, à la faveur de l'arrêt que celui-ci avait semble-t-il cru bon d'observer.
Le jeune garçon lui adressa des paroles qui plongèrent Constant dans une certaine perplexité.


Dis voir, j'ai conscience de passer potentiellement pour un imbécile influençable, mais de quel gamin parles-tu ?
Dois-je en déduire que c'est un enfant qui fut l'objet de cette galopade ?


N'ayant pas vraiment l'habitude de prêter une attention poussée à son environnement, Constant ne remarqua pas les cris, occupé qu'il était à se vilipender à huis clos pour avoir consenti à transpirer pour chasser un morveux.
Karyl
Voyant Ceraphin ralentir devant lui, Karyl qui n’avait pas vraiment d’idée sur sa destination n’eut dès lors pas d’autres choix de que s’arrêter lui-même une fois arrivé à hauteur du gamin déjà rejoint par constant.
"Ben il est où ?" Demanda-t-il plus pour lui-même que pour alimenter la conversation des autres membres du groupe alors qu’il tournait sur lui-même scrutant les environs des yeux, en vain. De la foule, une ruelle, encore de la foule mais pas de môme en compagnie d’un type bizarre. La piste était perdue, tu parles d’une course poursuite ! Légèrement déçu de cet état de fait, le petit blond porta alors son attention sur le jeune d’Azayes et constant, les détaillants un instant avant de prendre la parole :

- Ben si on sait pas ou il est on va pas rester planter là hein. Moi je crois c’est mieux de aller voir celle qui crie… Et puis après et ben on verra où il faut le chercher. Moi je crois il faut le chercher encore ce Horkos parce que le sale type et ben il avait vraiment un air du genre d’être louche…

Tout en parlant, le mioche avait fourré les mains dans ses poches, prenant un air sur de lui. Après tout il était ici dans sa ville et les sales types ce n’était pas ce qu’il manquait. Et puis la remarque de constant l’avait fait sourire aussi, esquissant un nouveau sourire légèrement moqueur il le regarda et enchaina :

- Je crois que tu es entouré par les enfants aujourd’hui. Heureusement que tu es pas un de ces bougres de l’andouille qui les aiment pas sans raison…

Puis, l’air de rien, il porta son regard sur Ceraphin et lui dit : Moi je suis Karyl et je suis de ici… Tu viens on va voir la fille ?!
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Un simple gamin des rues.
Ceraphin
Dis voir, j'ai conscience de passer potentiellement pour un imbécile influençable, mais de quel gamin parles-tu ?
Dois-je en déduire que c'est un enfant qui fut l'objet de cette galopade ?


Regard interrogatif, presque perplexe.

Ben oui pourquoi?
Après qui croyiez vous qu'on
... bizarrement il s'arrêta net, fit une pause pour mieux se relancer, d'un coup... dans une autre direction.

Eh!
Adishatz messer Constant!
Ca faisait un bail, dites donc.
Le Béarn est bien loin...


Et une fois passée cet aparté, le gamin revint à la discussion initiale, tout en observant du coin de l'œil, l'enfant qui semblait collé aux chausses de Constant.

Oui c'est un gamin qui s'en est allée par là... désignant la petite ruelle qui s'enfonçait en direction du quartier maudit... poursuivant un type lugubre.
Or ce gamin, je l'ai entendu lorsqu'il se disputait avec l'autre mauvais gars, a dit se nommer Horkos, Horkos de Thune.
Et je n'connais qu'un "de Thune", c'est...


Mais déjà, voici que la première partie de son récit se faisait corroborer de façon sonore par l'enfant qui les avait rejoints.
Le petit semblait tenir sa place et ne pas s'en laisser conter.
Amusé, Ceraphin demanda à l'adulte du trio...


C'est votre fils, messer?

Etait-ce là une pointe d'humour ou réelle interrogation?
Allez savoir.
Mais voici que le plus jeune se présentait à lui.


Saludi Karyl d'Ici, moi c'est Ceraphin, Ceraphin d'Azayes... main tendue, franche et amicale.

La fille, quelle fille?... observant à la ronde de qui il pouvait bien parler, cherchant un autre enfant mais du genre féminin.
Pourtant les appels se faisaient sonores, maintenant relayés par une seconde personne qu'il n'avait pas encore identifiée.
Il finit donc par comprendre.


Ah la dona là bas?
Oui peut être que ce serait bien
... le regard instinctivement reporté sur Constantcorteis, histoire d'être rassuré vis à vis de cette option là.
Car tout espoir de retrouver la trace du jeune disparu semblait s'amenuiser à vu d'oeil, désormais.

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Constantcorteis
La première chose qui occupa Constant depuis l'instant où nous l'avons laissé suite à notre dernière intervention fut de résister à la tentation de répondre à Karyl qu'il ne voyait pas comment ne pas trouver de bonnes raisons de ne pas apprécier les enfants. Il s'y employa trois bonnes secondes, avant de reporter son attention sur Céraphin, non sans avoir, au passage ponctué la remarque de Karyl d'un sourire hypocrite.

Hmmm, Adishatz, jeune homme.
Cela fait effectivement fort longtemps.


L'espace d'un instant, Constant se senti investi de l'idée de s'épancher longuement sur les conditions qui le firent s'éloigner du Béarn, une salle grippe, et une greluche aux cheveux noisette, en somme, mais préféra s'abstenir. Après tout, il n'était pas dit que le jeune garçon soit conscient qu'il était en droit d'attendre des explications. Il s'octroya donc le bénéfice du doute, et détourna sans délai la conversation.

Mon fils ? Oh, non. Pas du tout.
C'est un jeune garçon un brin étourdi qu'une collision inopinée aura mis sur le chemin de la promenade parisienne que j'effectuais à l'instant.


Voilà pour le démenti officiel. En l'absence de renseignement sur la mère du petit Karyl, il était téméraire de consentir à passer pour l'auteur de ses jours.
Voyant qu'une sorte d'inertie s'installait, Constant laissa parler son âme de leader, et étala tout son potentiel d'homme d'action.
Il commença par se gratter impétueusement la barbe qu'il avait naissante sur son menton.


Dites-moi, chers enfants, sans vouloir investir une tonalité moralisatrice qui ne manquerait pas d'être de mauvais aloi dans le contexte qui est le nôtre, ne pensez-vous pas que, considérant l'implication d'un homme qui, si j'en crois vos descriptions, semble peu fréquentable à l'affaire qui nous occupe présentement, la réaction la plus saine que pourrait avoir un jeune garçon point trop avide de s'attirer des ennuis ne devrait pas être de lui courir après ?

Ayant ainsi galvanisé ses troupes, le général Constant dicta son ordre formel :

Allons donc voir la fille, cela me semble mieux.
Ceraphin
Certes il n'était pas temps de s'attarder en bavardages alors que la situation pouvait fort bien s'avérer critique pour le jeune téméraire disparu.
Emboitant le pas de Constant, Ceraphin invita le jeune Karyl à faire de même, forcément doublement plus soucieux de ne pas laisser un autre enfant à la merci de cette ville dangereuse... et ce même si celui-ci pouvait fort bien sembler y trouver son aise et ses marques.

Une perte suffisait bien assez... songea t'il en faisant voile vers la femme s'égosillant, plus loin.
D'ailleurs la voix de celle-ci manifestait tant d'effroi qu'elle commençait à glacer les sangs du jeune Azayes.
Et ceci d'autant plus qu'une seconde voix semblait faire écho à la première... amplifiant par là même la texture dramatique du moment.
Un frisson parcourut son échine alors qu'il hâtait le pas derrière Constant.
Ceraphin éprouvait même quelques remords de n'avoir su réagir plus vite.

Et ce sentiment de culpabilité n'allait faire que croitre à partir du moment ou il se figea sur place en apercevant l'origine de la seconde voix.
Sa poitrine se serra... car si celle qu'il recherchait était désormais retrouvée, les circonstances se révélaient peu propices aux réjouissances.


Cymoril... chuchoté, sans joie...

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Cymoril
Avez-vous déjà ressenti cette sensation de panique totale, lorsque vous vous trouvez debout au milieu d'une foule et que subitement il semble que le temps ne s'écoule pas de la même façon pour vous que pour les autres ? Comme si hors de votre bulle, tout était comme accéléré et que vous n'arriviez plus à suivre ?

C'est à peu près ainsi que la Fourmi se sentait. Avec une symptomatique encore plus physique, telle qu'un indescriptible brouahah dans les oreilles, recouvert par les battements affolés de son coeur qui vrillaient ses tympans, et la sensation de tournis ; le tout savamment accompagné d'une incapacité totale à raisonner de façon cohérente. Un cauchemar éveillé.

Alors qu'elle cherchait encore à trouver Berthilde des yeux, en dépit des papillons qui venaient à troubler sa vue, ou encore l'enfant qui était devenu source de tant d'angoisse, elle ne vit pas s'approcher le très jeune homme. Et dans la cohue auditive qui fut la sienne, un simple nom à peine soufflé la fit sursauter et faillit la faire perdre pied. Au sens propre du terme.

Elle mit quelques secondes à rétablir son équilibre et à réaliser qui venait de lui parler.


Céraphin ?

Fut la seule chose qu'elle trouva à répondre sur l'instant, d'une voix étranglée. Déconcertée elle l'est, c'est acquis. Mais alors que la question logique venait furtivment à son esprit de lui demander ce qu'il faisait dans le coin, revint la déferlante furieuse de l'inquiétude première.

Tu n'aurais pas vu un petit garçon, pas plus haut que ça ? Il a les cheveux noirs, et un magnifique regard...

Ses propos sont saccadés et accompagnés de gestes. Elle réalise que Céraphin est à peu près de la même taille qu'elle. Misère, a-t-on idée d'être aussi petite ? Signe d'un esprit qui s'affole et part en tous sens.

Horkos... il s'appelle Horkos... tu l'as vu, dis ?

La supplique angoissée prend une sonorité quasi enfantine, et le regard posé sur le jeune d'Azayes est brouillé, tourmenté comme jamais.
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Karyl
S’il est vrai le rire de karyl avait raisonné dans la rue lorsque Céraphin avait émit l’hypothèse qu’il puisse être le fils de Constant, il fallait reconnaitre que ce rire s’était muet en une moue interrogative alors qu’une seconde voix féminine apeurée avait fait écho à la première. Décidément, le dénommé « Horkos » intéressait un sacré paquet de gens. Cette simple constatation finit de convaincre la petit blond à connaitre le fin mot de l’affaire et donc à suivre Constant et Céraphin sans émettre d’objections. Et puis , Il faut dire que l’aventure parisienne lui avait manqué et que, celle affaire lui donner une excuse parfaite pour repousser la visite à ses parents qu’il avait prévu sans pour autant avoir mauvaise conscience.

C’est ainsi qu’il se retrouva devant une femme brune, différence de celle qu’il avait proposé d’aller voir mais qui de toute évidence était une connaissance de Céraphin. Son regard se porta alors alternativement sur les deux protagonistes comme si cela pouvait lui donner réponses aux questions qu’il se posait. La femme avait vraiment l’air paniquée. Ce « Horkos » était peut-être son fils…

Coupant alors la parole à Ceraphin sans vraiment le faire exprès, notre petit bavard regarda Cymoril et lui dit alors :

Tu es qui toi ?moi c’est Karyl. C’est ton fils le garçon ? Pourquoi tu le cherches toi ? Moi je crois que il a les ennuis et en plus y a pleins les gens qui le cherche et nous et ben on c’est plus où il est parce que il a disparut en courant après le type tout bizarre et je crois que c’est un sale type du genre très nul en plus lui… Alors je crois nous on peut bien te aider à chercher mais je sais pas trop où faut aller…

Et sans attendre la moindre réponse de la part de la fourmi voila le petit blond qui enchaina en regardant tour à tour les différents protagonistes :
C’est comment que on fait pour le retrouver hrotos alors ?
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Un simple gamin des rues.
Ceraphin
Un rien prostré, Ceraphin semblait manifestement ne pas réagir.
Pourtant son esprit n'était absolument pas ensommeillé... au contraire il n'était que trop éveillé, tournant et retournant la situation dans tous les sens, sans pour autant parvenir à une autre conclusion qu'à un acte manqué.
S'il avait su.
Mais s'il avait su quoi?
Qu'aurait-il changé ou du moins, pu espérer changer?

C'est parvenu à ce constat, que le jeune Karyl vint balayer ses hésitations dans sa candeur toute enfantine... démontrant par là même à Ceraphin que lui était en train de quitter progressivement l'enfance, un peu plus chaque jour.
Car là ou lui hésitait, empêtré dans toute ses culpabilités, remords et doutes, l'enfant qu'il n'était plus était allé droit au but et à l'essentiel.

Le jeune homme sortit enfin de son inertie en commençant par un geste.
Un index accusateur tendu en direction de la ruelle qu'ils venaient de quitter.
La direction du quartier maudit, celui là même d'où était venue la mort de Maman, des années plus tôt.


Oui, je l'ai vu, Fourmi.
Je l'ai même suivi, lorsqu'il est parti à l'assaut du mauvais bougre qui riait fort en s'enfuyant.
Mais je l'ai perdu de vue après... je ne sais ou ils sont allés.


Puis, après une pause dépitée...

Oui il a crié son nom, le gamin, il a dit Horkos de Thunes.
C'est pour ça que j'ai voulu le suivre, De Thunes... ça m'a fait penser à Césaire.


Le regard est craintif, redoutant d'être par là même devenu oiseau d'une quelconque mauvaise augure aux yeux de la jeune femme... alors qu'il était venu jusque là pour la saluer et la remercier.
Et ce maudit quartier qui le faisait frissonner, cette Cour des miracles, qui n'était pour lui que synonyme de malheurs...

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Constantcorteis
Une fois n'était pas coutume, Constant se trouva soulagé d'être entouré d'enfants. S'il n'en était pas encore à regretter d'avoir préféré aller à la rencontre d'une nana au lieu de crapahuter comme un dingue à travers les quartiers louches de la capitale, le tour singulièrement lourdingue que prenait l'ambiance du moment le faisait presque réfléchir.

Déjà, il y avait l'identité de la femme en question. A peine l'avait aperçue qu'il lui avait semblé qu'elle ne lui était pas inconnue. Rien que ça, ce n'était généralement pas un point positif. La confirmation ne se fit pas attendre, et fusa dès lors que Céraphin eut prononcé son nom.

Cymoril... Concrètement, Si Constant avait eu le nom sans la femme ou la femme sans le nom, il est fort probable qu'il n'aurait jamais réussi à resituer clairement la personne. Là en l'occurrence, il disposait des deux, et se faisait une idée assez précise de la situation.
Le voilà donc doublement attaché au boulet de son passé orthézien.

En outre, il semblait être question d'un fils, ce qui raccordait hélas trop bien avec l'histoire de l'enfant disparu dans les griffes d'un personnage patibulaire. Bref, l'ambiance menaçait de se faire singulièrement pesante, et Constant ne savait pas vraiment quoi dire.
Quelle chance que le petit Karyl soit là. L'innocence de son ton avait beau être un tantinet incongrue, elle était néanmoins préférable au psychodrame latent qui menaçait d'éclater à tout moment.

Du coup, fort de toutes ces prémisses, le moindre raisonnement logique imposait de conclure qu'il était préférable de se ménager au plus vite une porte de sortie.

Il se risqua à proposer un compromis.


Si vous cherchez cet enfant qui a disparu, il me semblerait téméraire de courir bille en tête à sa poursuite. Visiblement, nous l'avons perdu de vue, autant vaudrait chercher une aiguille dans une botte de foin.
Ne serait-il pas plus pertinent que nous nous assurions au préalable de l'endroit en lequel nous nous trouvons nous-mêmes ? J'avoue ne pas me repérer très bien dans ces quartiers de Paris, sommes-nous toujours dans le quartier des halles ? Il me semble que des quartiers peu fréquentables se dressent non loin d'ici.
Cymoril
Pfiou… Le flot d’informations qui lui parvient prend à son tour une allure de brouhaha dans sa tête déjà passablement secouée. Céraphin et sa mine déconfite, le gamin blond… et le théolo-musico-migrainogène Constantcortéis puisqu’il lui fallait admettre que l’orthézien était bien dans cette rue lui aussi. Et tous lui parlent sans lui laisser le temps d’en placer une. En même temps, sa capacité de réaction étant inversement proportionnée à l’enregistrement des données…

Elle inspire une grande goulée d’air, y cherchant sans doute quelque réconfort, ou à se rassurer quant au fait qu’elle était bien éveillée et non pas dans l’un de ces nombreux cauchemars qui peuplaient ses nuits, ou encore pire… tombée dans une dimension infernale digne du Tartare après avoir goûté de l’Achéron. Un comble pour le Léthé…
Tous parlent de concert, confirmant ses craintes. Son fils était venu se perdre dans la capitale. Pire, il semblait avoir suivi un inconnu.


Fourmi… on m’appelle Fourmi. Et j’suis une gentille fille…

C’est sorti de façon quasi mécanique. En réponse au jeune Karyl. Alors qu’à l’ordinaire elle le disait sur un ton léger. Elle essaye de s’efforcer de sourire, mais vraiment le cœur n’y est pas. Et le visage de Céraphin, criant de contrition… la faisait encore plus s’inquiéter quant à ce qui se tramait.

C’est notre fils…

Parvint-elle à dire d’une voix étranglée. Elle baisse le nez un instant, fixant le bout de ses bottes, comme si ça pouvait l’aider à reprendre pied. Combien de temps reste-t-elle ainsi, à se concentrer sur sa respiration et l’analyse de ce qu’ils venaient de lui dire ? Sont-ce les propos incertains et tièdes de Constant qui la font revenir au présent ? No sé…

Le bonjour, Messer Constant d’Orthez… Oui, vous êtes bien dans le quartier des Halles céans !

Si sa main tremble un peu, l’intonation de la voix revient peu à peu, léger trémolo en fond mais passons là, elle n’aimerait pas qu’on le lui fit remarquer. Ainsi demande-t-elle :

Mais à quoi il ressemblait l’homme qu’il a suivi ? Vous l’avez vu ?

Retenant la suivante, comment sauraient-ils pourquoi il l’avait suivi de toute façon. Tout cela ne lui disait rien de bon. Qu’Horkos se perde dans Paris était déjà source d’inquiétude, mais qu’il se soit mis dans un pétrin digne de sa triste hérédité, ça dépassait l’entendement. Que faisait-il là ? Que n’était-il resté sagement à Dijon sous la surveillance de Berthilde ? Tiens d’ailleurs, où est-elle celle là ? Elle se met sur la pointe des pieds, histoire de tenter d’avoir meilleur point de vue, mais hélas la nourrice n’est plus dans son champ de vision.

Un soupir lui échappe, signe d’abattement. De Charybde en Scylla… L’histoire de sa vie !^^

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