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[RP] Un, deux, truie

Gudrun
[Rp ouvert.]

La pucelle lui asséna un coup au crâne. Gaud, la tempe toute embrouillée, sentit que sa grosse tête ronde retombait sur le foin avec la légerté d'une plume sur le cul d'un ange. Elle demeura vaguement inerte, sa paillasse répandue à terre, gonflée, rose, et prête à se faire crever. La pucelle profita de ce que Gaud ne remuait pas un sabot et joua encore de la massue. Maintenant Gaud saignait de la gueule, ses petits yeux sombres fixaient quelque poutre noire, là-haut, vers les cieux de la grange. Assomée. C'était le bon moment. Gudrun abandonna la massue en grimaçant, elle avait beau s'entraîner dans la régulière depuis quelques temps, ça lui avait pas tellement fait de l'abattis en plus ; elle avait toujours le bras fin. Et flageolant. Mais, elle pouvait encore tenir un couteau, et pour dix-sept écus, elle aurait pû en tenir deux. Il fallait en finir avec la grosse Gaud, avant qu'elle ne sorte des vapes. Bref, elle l'égorgea, et la truie rendit son dernier soupir par les mamelles.

Après faudrait ouvrir tout ça, dans la puanteur intestine, et faire le tri dans les couleurs. Pas son travail. Là, Gudrun devait prendre l'air. Dure vie pour une pucelle. Ladite sortit de la grange et respira un bon coup avant d'aller trouver le ponte de ces lieux, annoncer la mort de la bête, et empocher son dû. Et puis au revoir. Elle mangerait ce soir. ça n'était plus comme avant, où elle scindait ses miches de pain pour trois jours. Maintenant elle mangeait la miche entière la blonde, et un gruau un peu meilleur, et parfois même de la chair de barbaque ou de la chair de flottant. Et du poivre, les jeudis. Son champ donnait du bon maïs qu'elle vendait à prix d'or sur le marché du village, et chaque soir Gudrun engrangeait des écus qu'elle cachait. Elle n'avait pourtant pas pris de couleur, ni de rondeur, mais un poil d'assurance lui poussait au bout du museau comme fleur de printemps. Sous la frange mal peignée, le front devenait fier. En d'autres termes, la blonde se faisait un peu mousser. Et ça ne lui faisait pas de mal.

Même que bientôt, elle aurait de quoi acquérir une échoppe. Alors qu'elle allait vers la ville, indifférente aux herbes dans sa chainse souillée, une langue de sang qui lui partait de l'avant-cœur au triangle verrouillé, la vérité surgit comme un beau diable. Elle devrait apprendre à soustraire. Ne pas savoir lire, passait encore, on avait pas besoin de Salluste et de Bodel pour vendre du tissu, surtout qu'elle savait y causer à ses heures, mais soustraire, enfin si. Pour l'instant, ses écus, elle ne faisait que les entasser par douzaine. Le conseiller avait dit, avec un petit sourire, qu'il lui faudrait quarante et une douzaines et huit écus. Elle entassait. Mais après, Gudrun ? Elle fronça le sourcillin. Elle n'aimait pas demander des services. Qui dans sa rue, pourrait lui enseigner à gamberger sur la chiffraille ? Le boucher. Le vieux goureur des navires et le fou. Elle n'aimait pas franchement les hommes non plus.

Au milieu des lavandières, la blonde récoltait l'eau dans sa paume et enlevait le gros du sang de sa chainse. Gaud, la grosse truie, se tenait depuis des plombes à la droite d'Aristote. C'était que des restes. La blonde pensait. Énumérait. Où est-ce qu'elle allait le dégoter, son compteur ? Aucune réponse sur les fronts des lavandières qui babillaient pour oublier leurs mains crevassées, la peau blanche au bout de leurs doigts qui allait finir par partir en charpie avec le coton, à tremper leur main dans la flaque comme ça. Resterait bientôt plus que les os. Des mains de squelettes sur les pourpoints des notables. La blonde esquissa un geste d'ennui, rien là-dedans qui l'apprendrait à enlever des dizaines aux centaines. Elle s'écarta et revint chez elle en posant des yeux d'espérance sur les murs.

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Comme du fond de la distance
Une inflexion de voix.
Offensée si pourtant flatteuse
Cette heure est d'un art étrange.
Goligo
Le vieux râleur passa prés du lavoir, se hâtant, autant qu'il le pouvait.

Car les causeries des femmes importunaient ses oreilles délicates.

Ne pouvaient-elles donc pas laver tout en se taisant?

Les femmes sont décidément des êtres bien trop expansifs.

Lui aussi l'était.......expansif!

Mais il ne se dérangeait pas.

Alors qu'elles!!!

Il soupira bruyamment, les foudroyant du regard.

Cependant , parmi toutes ces piailleuses, il aperçu la p'tite chercheuse de blond sale.

Et elle frottait en silence, Elle!

Une mare de sang s'écoulait délicatement de son linge , mettant un peu de couleur dans l'ordinaire...

Il passa prés d'elle, le regard en coin.....
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