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[RP - L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.]

Aleanore
Mais qu’est ce qu’elle fout là ? Elle seule peut le dire, elle et la montagne de muscles entre ses cuisses qui lui impose ce va et vient bien trop rude pour son corps trop frêle. La cadence est soutenue et rien n’y fait, ni la pression des cuisses pour se faire écouter, ni les suppliques pourtant nombreuses.

-« Tesoro mio, ralentis.. »

Alors elle endure, la mine pincée, les crampes douloureuses aux mollets, les fesses malmenées par l’allure vive que lui impose sa monture. Foutu canasson. Tout est de sa faute en fait, c’est même la raison précise pour laquelle, elle est perdue en Alençon, en plein Domaine Royal alors qu’elle devrait être en Anjou à préparer sa liste et son programme ducal. Pas de faux hasard qui lui permettrait de rencontrer un grand personnage, pas de rencontre tout à fait fortuite qui la mettrait nez à nez avec un duc ou autre. Celui qu’elle vient voir est vicomte déjà, ensuite, elle y va volontairement, et pour une raison tout à fait logique : le Mariage de sa Flamme.

Le rapport avec les frites ? Oui, parce qu’il y en a un. Bélial ne supporte pas la compagnie des autres chevaux, et si elle-même ne supporte pas plus que cela celle des autres humains, au moins quand il est question de mondanités, se force-t-elle.. Lui ? Jamais. Et pour le mariage de sa sœur, il lui faudra bien venir avec plusieurs chevaux pour sa surprise qui elle l’espère sera très bonne pour sa mère et sa sœur. Mais d’ici-là, il lui faut faire comprendre à l’imposant percheron qu’il faut savoir se forcer de temps à autre, et qui mieux que le propriétaire de l’élevage où elle a fait l’acquisition de l’étalon, peut l’y aider ? Personne, on est d’accord. Aussi, est-elle venue en Alençon pour rencontrer le Vicomte de Nogent-le-Rotrou.

On le lui avait décrit vieux, isolé dans sa forteresse parce qu’endeuillé, trop de morts.. ou plutôt mortes, parce qu’on lui avait dit qu’il était le père de celle dont elle maudit la mémoire.. L’Alençonnaise. Et parce qu’elle s’attend à un vieillard fatigué, elle lisse les plis imaginaires de sa jupe de monte, et étire un sourire calme et agréable sur les lèvres peintes légèrement alors que la forteresse de Nogent-le-Rotrou se fait voir. Claquement de doigt en direction d’un des hommes de l’escorte armée offerte par la Duchesse de Chasteau-Gonthier.

-« Va prévenir le maitre des lieux qu’Aléanore Jagellon Alterac, Damoiselle de Concèze, sollicite son aide .. »

Coup d’œil au soleil déjà haut dans le ciel, l’après midi à parler de l’animal, à tenter de comprendre ce qui l’empêche de supporter les autres animaux, mais le soir, rentrer de nuit jusqu’à la ville la plus proche. Moue septique avant de poursuivre.

-« Et son hospitalité pour la nuit.. »

En espérant qu’il accepte de lui offrir son aide, ce qui serait déjà une bonne chose. Et alors que l’homme part au galop en prenant garde de faire un écart en passant à proximité de l’étalon, la jeune fille de remarquer qu’elle ne lui a pas dit pour quelles raisons, elle a besoin de son aide. Mais qu’est ce qu’elle fout là ..

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Aldebbarant
Une journée tiède, une journée faite pour la détente. Le vent froid qui soufflait du Nord-Est depuis plusieurs jours avait cessé. Mais quel type de détente? Voilà une question qui avait obsédé un moment le Vicomte de Nogent le Rotrou. Mais à bien y réfléchir, il ne savait faire que peu de chose de ses dix doigts, et dans chacune d'elle, la mort n'était pas loin. C'est donc à honorer son surnom qu'Aldebbarant était en train de s'amuser. Une épée émoussée dans la main droite, une rondache au bras gauche, son capitaine des garde face à lui, le Seigneur de Céré la Ronde s'amusait à faire quelques passes pour reprendre l'entrainement en douceur après les longs mois d'hiver et de deuils. La chemise tombe rapidement, laissant son torse respirer l'air frais de son domaine, le meilleur air du monde comme il se plaisait à le penser.

C'est ainsi, les muscles saillant sous l'effort, le corps couvert de la sueur du combat factice que l'on vint le prévenir qu'un homme en arme se tenait devant la porte demandant audience au seigneur des lieux. Un sourcil se lève, il faut dire qu'il ne reçoit jamais de visiteur, ce qui n'est pas le cas de ses marchands qui vendent à tire-la-Rigaud les produits de son domaine, rapportant une petite fortune au Vicomte en taxe. Il fit un geste de la main, bien connu de ses gardes disant: Laissez le entrer mais tenez vous sur vos gardes et que l'on m'apporte une serviette pour m'esponger, oui oui, tout ça en un seul geste. On est perfectionné chez les Nogentais.

C'est donc un Vicomte à demi nu, qui se tenait dans la cour, juste derrière l'entrée du châtelet, et regardant avancer l'homme. Celui ci lui délivra alors son message.

Aldebbarant se gratta sa tignasse auburn avant de hausser les épaules.


Dites lui qu'elle peut passer la nuit ici, ça me gêne pas, mais pour l'aide, faudra d'abord que je sache ce que c'est...
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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Aleanore
Comme le temps passe vite, et la réflexion aussi, car au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de Nogent, il lui semble soudainement que jamais elle n’a vu plus bel édifice, dépassant en splendeur le pourtant chéri château d’Arnac-Pompadour, la faute à quoi ? Aux pierres si claires qui pourraient sembler vulgaires ou tape à l’œil pour certains, mais qui éblouissent la jeune fille par leur éclat. L’envie de faire exporter de telles pierres pour rebâtir le manoir de Concèze la prend soudain, au moment où le pas cadencé de l’étalon la porte jusqu’à l’entrée du châtelet, châtelet dont ressort le garde ducal envoyé en avant.

-« J’ai bien dit comme vous m’avez dit ! Et il dit oui pour l’hospitalité et l’aide même s’il ne sait pas de quelle aide vous pouvez avoir besoin.. »


Froncement de nez et de sourcils – en synchro – alors même que la jeune fille voit rouge, elle passe pour une idiote. Aléanore ou la mauvaise foi féminine incarnée.


-« Evidemment, sombre idiot, vu que tu es parti sans même écouter la suite de ce que j’avais à te dire ! Allons ! »


Alors elle va, en avant parce que derrière tous craignent les coups de sabots de l’étalon, et quand elle passe les portes du châtelet, et que sur ses lèvres, s’étire un sourire empli de compassion, de ces sourires qu’on offre aux vieillards qu’on veut rassurer, qu’on veut consoler, sauf qu’en lieu et place du vieillard, c’est un homme d’armes qui se bat contre un homme de taille impressionnante et torse nu. La tête se baisse un instant, souvenir de la pudeur inculquée au couvent, avant de redresser la tête pour porter un regard plus courroucé encore au garde qui l’aide à descendre du percheron. Une fois à terre, la jeune fille siffle entre ses dents.


-« Je t’ai demandé de faire prévenir le Vicomte où est-il ? »
-« Mais c’est lui.. »


Froncement de nez bis repetita.. Encore un de ces « fils de » qui se permettent d’emprunter le titre de leurs parents par excès d’orgueil.


-« Mais non, c’est son fils.. On m’a dit que c’était un vieil homme. »
-« Bah, c’est bien lui ! Il a pas de fils l’vicomte ! »


Nota bene : Se trouver de vrais informateurs.. Et la migraine latente de se faire sentir au fur et à mesure que la désillusion prend place dans l’esprit de l’Etincelle, si elle s’est attendue à convaincre un vieillard grabataire, convaincre un homme sain de corps et d’esprit de l’aider sur un simple caprice lui semble plus difficile. L’envie de quitter la cour, de s’excuser et de faire demi-tour la prend.. Oui, la prend. Et pourtant dans son esprit résonne la voix de son suzerain la traitant d’hypocrite, de gamine capricieuse. Le profil fin se redresse, tandis que les noisettes fixent l’homme torse nu, peut-elle prétendre être la fille de la Violette et de Rochegarde si elle fuit maintenant ? Elle, la Bâtarde du Limousin, la Dame aux Framboises connues pour ses excentricités pardonnées avec indulgence ou lassitude par certains, critiquées vivement par d’autres, un fin sourire se dessine sur les lèvres de la jeunette alors même qu’elle garde la bride de son étalon en main pour s’approche du vicomte avant d’esquisser une petite révérence.


-« Le bon jour Vicomte, je n’ai pas à me présenter puisque mon garde l’a fait pour moi. Et puisqu’il m’a rapportée vos propos, je vous remercie pour votre hospitalité, l’idée même de reprendre la route et de risquer de le faire de nuit ne m’enchante guère. Pour le reste, il sera fouetté pour n'avoir su vous rapporter l'intégralité de ma requête en ce qui concerne l'aide que vous pourriez m'apporter, et cela même pendant que je vous l'expliquerai moi-même..»


Ca c’est dit. La suite donc.. Et l’étalon de tirer sur la bride, rappelant à l’Etincelle à quel point, il lui serait facile de prendre le mors et de s’échapper de la frêle poigne de sa maitresse.


-« Quant à l’aide dont il est question, j’y viens.. Reconnaissez-vous cet animal ? Je l’ai acheté sur vos terres, et même s’il est fort et brave.. »
Comment poursuivre.. La lèvre est mordillée et un regard noir à l’animal est jeté. « Je peine à lui faire entendre raison, en ce qui concerne la compagnie des autres chevaux, il ne veut rien savoir et cela devient dangereux pour ma sécurité puisque mes gardes sont tenus écartés de ma personne par la faute de son mauvais caractère. »

Comment peut-elle conclure, ah oui !


-« Je n’ai plus que vous, Vicomte.. »

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Aldebbarant
Alors qu'il avait repris l'entrainement, sachant pertinemment que toute femme qui se respecte se fait désirer au moins plusieurs heures avant d'apparaitre, il vit, oh surprise, le cortège au niveau du châtelet. Voilà chose oh combien surprenante. Avait il hiberné tant de temps que le monde ait changé à ce point?

Ou alors, sa mémoire lui jouait elle des tours et croyait il des choses fausses? A cela il n'a réponse en ce moment mais cette digression mentale a permis à la jeune femme entouré de ses sbires de s'approcher et de commencer à parler. Avec un visage de carpe d'étang de Brenne, (et pourquoi de Brenne? et pourquoi pas?) il l'écoutait, fasciné par un si jeune brin de fille parlant déjà fouet et punition. Surement la fille de tordues, à n'en point douter.

Et voilà réponse à une autre de ses questions, elle était là pour son animal, pour lui apprendre la vie en communauté. Elle demandait ça à l'Ours d'Alençon, connu pour vivre enfermé chez lui et qui ne donne signe de vie que lorsqu'il grogne... Elle devait avoir de bien mauvais informateurs la jeune damoiselle. Mais bon, on est un Hospitalier qui aide le monde ou on ne l'est pas hein?

Sortant de sa léthargie après un clignement des yeux des plus laborieux, il s'approcha de la jeune femme sans révérence n'i rien, le protocole étant certainement fait pour certains, mais pas pour lui.


Bonjour jeune dame et bienvenue à Nogent le Rotrou et plus précisément en mon château Saint Jean. La nuit n'est pas encore prête à tomber mais vous pouvez vous délasser et dormir ici avec grand plaisir.


Dépasse Aléanore et commence à faire le tour du cheval.


Vous l'avez acheté chez moi vous dites? C'est possible, même si je ne le reconnais. Faut dire, je dois en élever plusieurs centaines sur mes terres, donc quand à vous dire lequel vient de mes haras...


Alors qu'il revient vers la jeune Dame de... enfin de là bas quoi, il manqua de se faire mordre par le cheval. Une œillade mauvaise fut envoyé au canasson et un poing vengeur s'abattit sur son crâne le sonnant à demi.

Stupide créature.

Se tournant vers la proriétaire de la bestiole


J'accepte de vous aider, je dirai même que maintenant j'en fais une affaire personnelle. Permettez que mes lads s'en occupe et le temps de votre séjour ici, je vous prêterai un autre des mes animaux pour vous déplacer.

Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà le vicomte qui tourne le dos à la meute de gens attendant à l'entrée et se dirige vers les écuries pour aller quérir ses gens, oubliant complètement d'inviter à entrer les personnes faisant le pied de grue à l'entrée de son château.
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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Aleanore
Vous êtes le maillon faible, au revoir, inutile de continuer à appuyer sur le buzz.. Et pourtant c’est avec force que le poing du Vicomte s’abat sur le crâne de l’étalon, moue boudeuse de l’Etincelle qui considère avec inquiétude son animal qu’elle n’a jamais osé frapper de peur de le vexer – oui, vous avez compris pourquoi le cheval n’en fait qu’à sa tête, c’bien vous avez gagné un pépito – et alors qu’elle s’attend à ce qu’il la convie à le suivre pour aller chercher lesdits lads sensés s’occuper de Bélial, voilà qu’il la plante..

Arête du nez tenue entre le pouce et l’index, tout ce chemin pour rester à l’entrée d’un château ? Elle aurait fait tout cela pour rien ? Ou pas ! Alors l’animal est tiré d’une main.. bon de deux.. D’accord de tout son poids, et trainant contre son gré, l’étalon jusqu’aux écuries, elle rejoint doucement le Vicomte, murmurant des mots doux à l’animal pour qu’il cède à ses désirs, et enfin, les écuries sont rejointes avec difficulté, déjà la rescousse arrive, et c’est une Aléanore échevelée et passablement maussade qui tend les rênes de l’animal aux lads.

Et alors qu’elle observe le vicomte toujours torse nu, elle se souvient avec humeur que puisque Clarisse ne l’accompagne pas, les malles non plus, elle n’a donc pas d’affaires de rechange pour le souper du soir. Amis de la mauvaise humeur, bonsoir.. Le nez se fronce, les sourcils se plissent et la moue boudeuse s’affiche clairement, tout est de la faute de Clarisse – évidemment – tout comme Bélial, elle ne la frappe pas assez, d’où le manque d’obéissance flagrante de la bourguignonne gironde. – Noterez qu’elle se dit pas que c’est sa faute donc vu qu’elle la frappe pas assez .. Aah. La mauvaise foi féminine, un régal – et donc, au moment où elle regarde le vicomte, elle se demande ce que cela fait de ne pas faire attention à sa tenue, de pouvoir s’habiller sans se dire que quelqu’un critiquera le tissu que vous portez. Etre noble ? Un fardeau, des droits, des devoirs, du pouvoir ? Rictus moqueur sur les lèvres purpurines de la jeunette, le Vicomte a bien compris lui, et c’est avec envie qu’elle le regarde avant de lui sourire.


-« Je n’aurais pas besoin d’un autre cheval, je ne connais personne à visiter en Alençon. J’y suis venue pour vous trouver. »

Les noisettes se posent sur l’étalon, un instant, chagrines et calines. Non, aucun autre que lui. Et de nouveau, le regard se pose sur le Vicomte puis sur sa propre tenue de monte, tissu trop riche, pour la première fois, elle se trouve ridicule à se pavaner ainsi dans des écuries, alors le menton se relève avant de poser la question fatidique.

-« Par contre, auriez-vous une servante qui pourrait me prêter des jupons et une chemise ? » Et la suite se perd dans une explication foireuse bredouillée. « Que je puisse vous regarder faire avec Bélial, sans risquer de tâcher mes vêtements. Cela serait dommage, d’autant que je n’ai rien pour me changer, ma servante est une idiote.. » Euh.. Il manque quelque chose.. Mais quoi ? Ah oui ! « S’il vous plait ! »

Et à tout ça, on rajoute un joli sourire et voilà.
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Aldebbarant
Les pieds dans la paille, évitant juste au maximum les crottins que les lads étaient en train d'ôter du chemin, voilà qu'arrive notre ami vicomte, le poitrail saillant, fendant l'air frais de ce début de soirée, le vent portant son odeur de mâle aux nez voisins. Alors qu'il entend un cheval avancer à contre cœur, et les mots doux lancés pour l'inviter à y mettre plus de bonne volonté, il se rappelle d'un coup qu'il n'a pas invité les personnes à entrer. Bon faut dire que l'hospitalité, il a un peu oublié l'Ours Sanguinaire d'Alençon. La dernière fois qu'il a reçu quelqu'un en sa demeure c'était... y'a... ben voilà, même le narrateur omniscient ne s'en rappelle plus, c'est dire.

Enfin toute cette digression pour dire qu'il se retourne finalement vers la madame avec un petit sourire penaud de sa grossièreté. Et la voilà qui lui parle, et lui qui va devoir répondre. Une conversation...ça non plus l'en a pas eu depuis longtemps le vieux. Il se rend même compte que parler à une jolie fille c'est agréable. C'est fou ce que quitter le statut de quasi ermite vous rend la vie plus appréciable.

Donc elle connait personne en Alençon, si ce n'est lui de nom. Eh beh, ça lui en bouche un coin. Il est encore connu. Qui l'eut cru? pas lui en tout cas. En revanche, ça se corse, on lui demande des servantes et des vêtements. Une main se porte au bouc afin d'affiner la réflexion.


Ben le cheval, vous pourriez aussi en avoir besoin pour vous balader en mes terres hein, pendant que je dresse votre poney. Mais bon, vous ferez comme bon vous semble et demanderez directement à mes lads. Ils sont à votre service le temps de votre séjour.

On continue de se masser le menton pour le problème premier: trouver quelques vestures à la dame.

Pour les jupons... mmmh j'ai bien gardé quelques dames de compagnie qui appartenaient à ma fille et ses vêtements. Ils sont votre pour le temps de votre séjour si vous le souhaitez. J'espère que ça vous conviendra.

Ces tétons qui pointent dans la fraicheur du soleil déclinant lui rappelle qu'il est peut être temps de remettre sur son dos sa chemise ce à quoi il s'emploie rapidement. Alors qu'il boutonne son haut, il a soudain un éclair (non ça fait pas mal.... tsss mauvaises langues). Il va falloir faire manger tout ces gens. Il peut difficilement aller leur dire "aller à la taverne". Les gardes passent encore, mais la noble damoiselle... Et va falloir lui faire préparer une chambre... Lui qui avait pinaillé sur les chambres d'amis afin de grossir la largeur des murs... Le voilà bien servi.

Pendant que j'y pense, pour la nuit, je ne pourrai par contre héberger toute votre troupe. Je les ferai donc loger en l'auberge de Nogent. Quand à vous, vous pourrez vous installer dans la chambre de ma fille. La chambrière de feue ma lumière se trouve à côté, elle vous aidera à vous vêtir.
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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Aleanore
Suite à un problème d’ordre éthique, la narratrice ne poursuivra pas ce RP, on me dit à l’oreillette qu’elle s’est mise en grève suite à la mort d’un des personnages qu’elle apprécie. Remarques, réclamations, requêtes ? Contactez la joueuse d’Ylalang, tout est de sa faute. Comment cela, elle ne peut pas ? Mais si ! Ah que si ! Pourquoi non ? Et si je prétexte la douleur ? Hein ? Je souffre, voilà, oui, je souffre .. J’peux pas écrire, ça me perturbe de souffrir, en plus, ma gerbille souffre aussi, je me dois d’être à ses côtés pour cette dure épreuve. Mes excuses sont bidons ? Farpaitement m’dame, mais j’en ai au moins. Obligée d’finir ? Genre, vraiment ? Obligée, comme obligatoire ? C’te loose.. Bon..

-« On peut continuer ? »


Bah, j’ai pas le choix surtout.. Continuons alors..

Et alors qu’il lui dit que ses gens sont à son service, Aléanore en reste coite – oui profitez, c’est si rare qu’elle se taise – l’ermite se fait homme raffiné et délicat, enfin, ça c’est ce qu’elle se dit jusqu’à ce qu’il parle de vêtements, ceux de sa fille, de sa Lumière. Le nez de l’Etincelle se fronce, jalousie mal placée qu’elle tente de réfréner, Ange d’une Duchesse, Lumière d’un Vicomte, mais qu’a-t-elle de plus, cette sale blonde qui a été trop bête puisqu’elle est morte ? Le sourire se fait amical quand elle le remercie et suit un domestique pour gagner l’entrée du château, émerveillée ce qu’il faut par l’architecture et la décoration de l’endroit. Emerveillement qui se change en agacement quand elle entre dans la chambre de ladite Lumière. Du doré et de l’azur partout, elle avait les moyens la garce ducale, avec humeur, elle se dirige vers les malles s’apprêtant à sentir l’odeur horripilante du renfermé, quand la seule odeur qui gagne ses narines quand elle les ouvre n’est autre que ..


-« La violette.. Elle ne supportait que la violette ma colombe. »


Volte-face surprise et agacée de l’Etincelle qui tombe nez à nez avec une vieille femme d’une cinquantaine d’années, plus vieille sûrement que le vicomte lui-même. Le nez se fronce, tandis que les noisettes se reportent sur les vêtements, riches.. Plus que les siens ne le seront jamais.


-« Et à ce que je vois, elle ne supportait que le bleu aussi. »


Et la vieille femme de rejoindre la jeune fille, considérant d’un œil amusé la noble miniature, tandis que les vieilles mains fripées s’agitent pour fouiller les malles, tandis qu’elle marmonne, comme le font souvent les vieilles personnes nostalgiques.


-« Oui, et le vert d’eau. Jamais, elle n’a voulu porter de rouge, même pas à son mariage.. Ma pauvre petite colombe.. »


Une robe à tassel écarlate et brodée de multitudes de fils d’or est tirée des malles, caressée du regard par l’Etincelle qui tend la main vers l’œuvre d’art en matière de tenue vestimentaire, juste avant que Georgette ne la range et referme la malle avec humeur.


-« Elle ne vous irait pas, vous êtes trop petite. »
-« Mais si, elle m’irait à merveille ! J’aime le rouge en plus ! »
-« Elle ne vous irait pas, vous dis-je. Vous êtes bien plus petite qu’elle, un pied au moins. »
-« Vous la retoucherez ! »


Elle a les yeux revolver la vieille quand la jeune fille lance cette affirmation, un de ces regards qui vous effraye et vous pousse à ne plus jamais parler, et l’Etincelle arrogante de reculer d’un pas sous l’assaut du regard furieux.


-« Je ne toucherai pas à ces robes ! Elles doivent rester là, en l’état pour les petites sœurs de ma colombe quand elles seront en âge de les porter. »
-« Bien .. Trouvez moi quelque chose alors, n’importe quoi .. Et de quoi me rafraîchir, je suis fourbue et crasseuse de poussière. »
-« Bien Damoiselle. »


Et au fur et à mesure que la vieille femme quitte la pièce, la jeune fille de reconsidérer les propos de l’Ingénue. « l’Ypriex avait tout des adorables garces que l’on maudit mais pour lesquelles on se damnerait. » Des années qu’elle était morte et pourtant, la mémoire restait, un instant, l’Etincelle regarde autour d’elle, l’empreinte de ladite Lumière, se demandant si elle aussi, quand elle gagnerait le Paradis Solaire, laisserait une empreinte indélébile, un dévouement pareil de la part de ses proches. Et c’est toute à ces pensées d’éternité affective que la jeune fille suit la chambrière qui déjà revient.

(…)

Les jours ont passé, se succédant les uns aux autres, des malles ont été ramené à Nogent, mais l’Etincelle a préféré passer ces quelques jours, vêtue de la chemise et de la jupe d’une des anciennes dames d’atour de la Lumière éteinte. Liberté de mouvement, liberté d’expression et surtout liberté de l’âme, l’heure du départ sonne, l’Anjou la rappelle à ses côtés, et avec regrets, l’Etincelle habillée d’une tenue bleue pour l’occasion, regarde Nogent-le-Rotrou devenir de plus en plus petit au fur et à mesure qu’ils s’en éloignent. De moments simples où il suffit de s’asseoir pendant que le Vicomte dresse le rétif étalon, aux conversations amusées sur la passion de l’homme pour la guerre mais aussi pour le travail de la terre, chose tout à fait inconcevable jusqu’à présent pour la jeune fille habituée aux travaux de broderie. Des progrès notables en matière de cuisine sous la gouverne d’une Georgette plus franche, plus sévère que Lison.

En regardant le Château devenir de plus en plus petit, Aléanore se dit qu’elle y aurait bien passé un peu plus de temps, coupée des obligations. La promesse de continuer à donner des nouvelles de l’étalon la brûle et la réjouit, s’ils ne perdent pas le contact, elle pourra revenir voir le vieil homme, une des rares personnes qui ne lui demandent rien, même pas d’être elle-même ou de feindre d’être une autre. A ceux qui lui diront que l’Alençon n’est qu’un tout petit duché, pauvre et sans intérêt, Aléanore répondra qu’il a un intérêt ce duché : La Vicomté de Nogent-le-Rotrou. Mais l’heure est à la joie, le cœur est à l’Anjou, et avec un sourire ravi, l’Etincelle retourne auprès de sa blonde.

(…)

Une éternité ou quelques jours.. Le temps qui la sépare de Cassian, elle n’ose pas rentrer au Collège, de peur d’entendre les réprimandes de la rectrice sur la mauvaise éducation du jeune garçon, elle n’ose pas y entrer de peur de céder à l’envie de le serrer contre elle, au risque de le ridiculiser, au risque de ne pas vouloir le lâcher. Alors, à Paris, elle erre aux abords du Collège, attendant que Clarisse ne revienne avec des nouvelles du Blanc-Combaz junior. Elle voudrait mais elle ne peut pas.. Alors, elle attend en dehors du coche, se rongeant les sangs. Et si, il était malade ? Et si, il n’avait pas réussi à se faire d’amis ? Et si, il l’avait oubliée ? Et si, mais avec des Si, Aléanore on pourrait mettre le Louvre dans un bocal à cornichons..

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Aldebbarant
Les semaines passèrent en moment de douceur et en compagnie des plus agréables. Aldebbarant n'avait pas vu d'un très bon oeil l'intrusion dans sa peine de la jeune Aléanore. Mais il a vite réappris à apprécier la compagnie de personnes extérieurs. Ne plus manger qu'avec ces seuls filles. Ne plus se contenter de regarder le feu mourir dans la cheminée pour seul distraction.

Oui, le passage de la jeune angevine avait rendu un peu de son gout à la vie au vieux Vicomte usé par les affres de la vie. Ces journées s'écoulaient paisiblement, entre dressage du cheval, balade dans la vicomté pour tester l'efficacité dudit dressage et pour montrer à la jeune noble comment on dirige une terre dans le mieux des intérêts de tous. En effet, nombres de nobles oublient que si un paysan prospère, le seigneur aussi via les impôts qu'il récoltera.

Il lui parla de ce qu'il aimait, de ce qu'il était, de ce qu'il avait fait et de ce qu'il regrattait ne pas avoir fait. Il se confiait à cette jeune femme comme à personne d'autres en dehors de sa défunte femme. Mais cette période bénie devait toucher à sa fin en même temps que le dressage du canasson. Il salua chaleureusement la jeune femme et lui demanda de promettre de lui donner des nouvelles du hongre. Mais cela n'était qu'un prétexte et ils le savaient pertinemment tous les deux. Il la regarda partir du haut du châtelet, escorté par quelques uns de ses hommes prêtés jusqu'aux frontières du Maine.

Les semaines passèrent durant lesquelles il apprit que la lettre qu'il avait écrite pour "sa petite nièce" avait fonctionné. Elle était maintenant au collège de france. Et pour oublier la solitude qui l'accablait, il décida d'aller lui rendre visite. Il monta sur l'un de ses chevaux et parti en direction de la Capitale honnie encadrée par sa garde privée. Il traversa moult paysage et contrée sans jamais s'y intéresser, concentré qu'il était sur les deux jeunes femmes qui occupaient ses pensées. La jolie plume qui venait de se marier et qui veut apprendre à devenir la parfaite petite noble. Et la jeune Aléanore dont les lettres manquaient entre chaque réception.

C'est dans ces divagations qu'il arriva en vue des remparts retenant la pestilence de notre monde. L'odeur l'interpella aussitôt qu'il sortit de ses rêveries et le frappa en pleine poitrine. Il cracha par terre comme pour essayer de se débarrasser de l'odeur de cinq cent mille corps entassés les uns sur les autres. Mais rien n'y faisait. Il se résigna à avancer malgré tout et à se diriger vers l'endroit d'enseignement de la gniangnianterie noble. Il dirigea son cheval dans des ruelles plus crasseuses les unes que les autres, devant surveiller les fenêtres avant tout, au risque de se prendre le contenu d'un seau sur lui. Ce périple lui sembla interminable. il avait déjà visiter des capitales régionales, mais rien n'approcher du monstre qu'était Paris. il se perdit plusieurs fois, demandant à des passants son chemin qui ne lui répondirent que rarement ou alors qu'ils étaient pressés. Il finit par payer ses renseignements à des pauvres erres que la vie avait conduit à la mendicité et ils se révélèrent de bien meilleurs guides et hommes.

Une plus grande artère le conduisit sur une petite place ou se trouvait le Collège de France. Il mit pied à terre et donna les rênes de son destrier à ses hommes avant de s'avancer parmi la foule qui passait ou attendait sur la voie publique. Soudain, le Vicomte se bloqua en plein milieu, ce qui produisit moults grognements et noms d'oiseaux qu'ignora complètement Aldebbarant, pris qu'il était par la vision qui se tenait dans l'axe de la porte de l'imposante bâtisse. Il s'approcha et se positionna derrière elle.


Aléanore?

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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Aleanore
Comme une cape qu’on déposerait sur un corps trempé par la pluie, comme une étreinte réconfortante après une crise de larmes, comme l’accalmie qui vient après la pluie, son prénom est prononcé la sortant de l’angoisse dans laquelle l’attente la plonge. Le profil se tourne doucement, le temps qu’il faut au sourire pour gagner ses lèvres, a-t-elle besoin de se tourner ? Elle sait à qui appartient cette voix pour l’avoir entendue pendant des semaines. Et comme on se raccroche à une lueur d’espoir, l’Etincelle d’attraper les deux mains de l’Alençonnais.

-« Vicomte ! Mon Vicomte ! »

Oui, son vicomte, car depuis son retour de l’Alençon, elle n’a cessé de vanter les mérites de la terre de Nogent-le-Rotrou, le paradis dans le Royaume de Levan le Troisième, et les gens en sont arrivés à se moquer d’elle gentiment, et comme on prendrait le bras à un ami de longue date ou à un proche, la jeune fille de glisser ses deux bras autour de celui d’Aldebbarant, souriante de l’échappatoire trouvée pour ne pas céder à la peur de ne jamais revoir son Cassian. La tête se penche, tandis que le sourire s’étire, sincère sur les lèvres carmines de la jeune fille.

-« Vous semblez aller mieux que la première fois que je vous ai vu, et je ne pensais pas que je vous verrai un jour à Paris. »

Et le pire, c’est qu’elle s’inquiète pour lui, et s’était inquiétée pour lui, les semaines d’avant, allait-il bien ? Sortait-il de temps à autre de son exil volontaire à Nogent ? Ses filles se portaient-elles bien et en parlant de filles, voilà l’occasion rêvée pour fuir le collège au moins jusqu’au retour de Clarisse avec les nouvelles.

-« L’été se profile au loin, et la mode s’annonce charmante cette année, que diriez-vous cher Vicomte de vous promener quelques instants avec moi, le temps de regarder ce que les marchands proposent peut-être trouverons-nous quelques robes ou colifichets à offrir à vos jumelles. Je gage qu’elles seront tout bonnement surprises de voir leur père revenir de Paris avec les nouvelles tendances ! » Et de rire, oui de rire, en imaginant les visages angéliques d’Aude et Clémentine se tendre dans une expression de surprise totale devant le spectacle offert par leur ours de père tenant des robes à la dernière mode. « Allez, venez .. Si vous le préférez nous n’entrerons pas, nous nous contenterons de regarder. »

Et de tirer de son mieux le Vicomte vers les rues parisiennes, en tentant d’oublier ce qui l’a mené ici, en lui racontant ce qu’elle sait de certaines boutiques, de certaines marchandes, mais aussi de lui expliquer en riant que contrairement aux apparences il n’y a pas que les dépenses dans les vêtements qui la passionnent. Comment on en arrive à raconter tout depuis l’enfance, tout depuis que l’on se souvient, les pensées intimes, les petits accroches-cœur, ce qui peut sembler puéril mais compte pour elle. Tout plutôt que de penser qu’elle s’inquiète pour un enfant qui n’est même pas le sien. Et soudain, une autre inquiétude, le temps passe, et il faudra bien se quitter, et Paris n’est pas Nogent, prendre une chambre de la même auberge serait indécent, les lèvres se serrent, se ferment tandis que le sourire retombe. Alors frêle la voix s’élève.

-« Vous ne m’avez pas dit ce que vous faisiez à Paris, Vicomte. Veniez-vous rencontrer une galante ? »

Ce n'est pas une taquinerie, et la mine n'est même pas mutine, non, c'est une question comme une autre, il est veuf mais en âge de se marier encore, n'est-ce pas ? Et ne dit-on pas que les hommes ont plus de liberté que les femmes, et même, Aléanore au plus profond d'elle, trouve ça plus rassurant de le savoir se divertissant avec une femme plutôt qu'enfermé dans son chateau.
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Aldebbarant
Les saisons changent mais les gens restent les même, voilà ce qui dictait la vie d'Aldebbarant, et voilà ce qu'il croyait au plus profond de lui, même si son côté aristotélicien lui disait d'espérer. Et alors qu'il s'attendait à avoir droit à des salutations bienséantes quelle fut sa surprise que de la trouver accrochée à ses mains. Instant de flottement avant sa réaction ou il sert gentiment les mains de la jeune femme et lui décoche son sourire mièvre.

Et alors qu'il allait lui demander comment elle allait depuis le temps, la voilà qui s'accroche à son bras comme le ferait de vieux amis. Un regard attendri vers la damoiselle d'Alterac.


En effet, je vais mieux, une certaine visite dans ma grotte richement décorée m'a fait le plus grand bien, je dois l'avouer. C'est aussi pour ça que je suis venu à Paris, pour voir à quel point vous m'avez guéri, mais pas assez encore, je le crains, j'ai toujours envie d'en mettre deux ou trois à la baille.

Et voilà que l'on vient de proposer une chose des plus incongrues à l'ours d'Alençon. Les boutiques. Plus qu'incongru, cela tiendrait presque du sacrilège, de l'hérésie, d'un dessein du Malin. Mais pire que tout, c'est que le vicomte ne refuse pas d'emblée. Il y réfléchit. Il pèse le pour et le contre de la proposition, tâte l'épaisseur de sa bourse machinalement et décide, contre toute attente, et bien oui messieurs dames, il décide de suivre et de se prêter à la folie qui consiste à faire des boutiques à Paris.

Il n'y a que vous pour avoir des idées aussi... lumineuse? Je vous suis, car je sais que mes filles enragent de ne pas être à la pointe de la mode... déjà des petites femmes... Ca grandit si vite.


Et le voilà tiré dans les rues de Paris, à l'écouter raconter qui elle est, ce qu'elle a fait, ce qu'elle a vécu, passant devant des boutiques qu'il se garde bien pour le moment d'indiquer. Plus il passe de temps avec la jeune fille, plus il ressent qu'elle aspire à une relation comme la leur, une relation basée sur la confiance ou tout peut être dit, rien n'a à être caché. Il voit en elle un bourgeon que l'hiver tenace de son enfance empêche de s'épanouir. Une femme qui vit de ses devoirs et non pour elle. Une noble élevée dans la plus pur tradition de la haute Noblesse aristocratique. Une fille perdue dans les affres d'un temps qu'il ne comprenait pas, qu'il ne voulait pas comprendre.

Et alors qu'il profitait de cette journée qui se voulait radieuse par le soleil, mais infernale par les odeurs de la rue, une voix frêle monta difficilement à ses oreilles. Et alors que la question arrive à lui, il partit d'un grand éclat de rire qui secoua ses épaules.


Moi une galante? Vous avez vu mon âge? Qui voudrait d'un vieil ours mal léché comme moi? Non, je suis venue voir une amie très chère qui est actuellement en train d'étudier au Collège de France. Elle doit avoir votre âge d'ailleurs. je dois être en train de me faire ma crise de la quarantaine à m'entourer que de très jeunes filles.

Et alors qu'il terminait sa phrase, il vit du coin de l'œil une boutique italienne proposant des étoffes de Milan ou de Damas.

Et bien, si nous allions voir par là bas?

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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Aleanore
Quand l’homme d’armes se transforme en homme de goût, le sourire s’affiche et les épaules se haussent tandis qu’elle le suit jusqu’à la boutique.

-« Vous n’êtes pas si vieux que cela, Vicomte. »

Pensez donc, son ancien fiancé a tout au plus dix années de moins que lui, ce n’est donc pas si vieux que cela, Aléanore ? Gérontophile ? On en est pas loin .. Et c’est avec un sourire qu’elle entre de la boutique, et une rougeur aux joues qu’elle en ressort écoutant à peine la rombière leur dire que les tenues seront livrées aux adresses données. Aux adresses.. Plusieurs, car le vicomte vient de lui payer une robe, prétextant que ses dépenses sont tellement rares qu’une entorse de temps en temps ne pourra pas faire de mal à sa bourse. Mais déjà, le soleil se dissimule derrière les toits de Paris, alors le sourire s’en va de même, quitter un ami n’est jamais facile, dans le cas d’Aléanore, c’est d’autant plus dur que d’amis, elle n’en a pas excessivement et qu’ils sont tous éloignés d’elle. Alors, les mains du vicomte sont pressées entre les siennes, la promesse comme toujours de s’écrire encore, pas pour donner des nouvelles de l’étalon, mais pour se donner des nouvelles l’un à l’autre. Et comme on embrasserait un vieil oncle, la jeune femme de déposer un baiser sur la joue hirsute du vicomte avant de retourner à son coche pour regagner l’hotel familial et plus tard, l’Anjou de nouveau, sa terre d’accueil, la peine au cœur cette fois, car à quelle occasion pourra-t-elle mettre la robe offerte ? Quand le reverra-t-elle, autant d’incertitudes qui navrent une jeune fille trop prompte à s’attacher aux gens au risque de se blesser elle-même malgré ses efforts.

(…)

Et le temps a passé, l’occasion a été trouvé en désespoir de cause, le présent vicomtal revêtu à l’occasion de la réception faite à Bolchen dans l’Empire, mais les nouvelles de l’Alençon, si elles lui parviennent, l’énervent, et les difficultés éprouvées en Anjou par une jeune femme habituée à ce que tout aille comme elle le souhaite, l’énervent aussi. La plume vient gratter à de nombreuses reprises le papier d’Ambert gracieusement offert par Gaspard, avant que ledit papier soit chiffonné et jeté loin d’elle, et enfin, l’idée est trouvée. Le revoir ? Et en profiter pour faire la surprise à sa mère, las d’attendre le mariage de sa sœur pour la lui faire. Missive envoyée au Vicomte contenant une requête concernant l’acquisition d’une jument docile pour sa mère, et la réponse ne tarde pas, favorable à ladite requête. De cabrioles en rires carillonnant, c’est une Etincelle ravie qui rédige une lettre pour sa mettre, lui demandant de la rejoindre le vingtième jour de mai à la sortie de Mortagne en Alençon, détails rajoutés, dans son état, elle ne peut chevaucher, aussi son propre coche viendra la chercher et l’y conduire, le tout agrémenté d’un « Je t’aime Maman, n’aie pas peur. » dans le doute, sa mère est si prompte à s’inquiéter en ce qui concerne ses frasques – il y a de quoi, on est d’accord. – et enfin la lettre part vers le Maine où elle sait que sa mère séjourne. Soupir d’aise, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : le Sien.

(…)

C’est le temps qui court, court, oh, oh, court .. Mais pas assez vite pour Aléanore, juchée sur sa monture, avec la création de Coco Flanelle, oui, juchée sur sa monture, avec des braies seulement recouvertes des deux pans de tissus servant de jupons. Alors forcément le temps ne court pas assez vite pour Aléanore qui attend avec impatience que sa mère arrive pour gagner Nogent-le-Rotrou, et lui prouver que oui, elle change chaque jour, mais en bien certaines fois. C’est rare mais cela arrive, mauvaises langues !

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Mariealice
[Le Mans morne plaine...]

La trouver n'était guère difficile dans le campement, suffisait de demander celle qui ressemblait de plus en plus à une baleine échouée. Sauf que bien évidemment il valait mieux qu'elle l'ignore si on tenait à sa vie ou à certaines parties de son anatomie.

Le message lui fut donc transmis rapidement et provoqua diverses pensées et réactions en son sein ou du moins sous ses boucles brunes.

Un message d'Aleanore déjà. Voici un sacré moment qu'elle n'en avait plus eu de nouvelle. Ceci dit on pouvait lui reprocher la même chose, Marie n'en donnait pas non plus. C'était ainsi. Les rapports entre l'une et l'autre s'étaient distendues, comme un lien qui se dénouait peu à peu, s'effilochait avec le temps, la distance, l'incompréhension... Et encore, si elle savait tout, la pauvre aurait accouché sur place depuis longtemps. La seconde chose était la fin de la missive.

Je t'aime Maman, n'aie pas peur.

Que les deux femmes s'aiment était quelque part une évidence, difficile souvent, rarement dite, mais elles restaient mère et fille, lien qu'on ne pouvait dissoudre d'un claquement de doigts. Peur... De sa fille non, de ce qu'elle pouvait faire oui mais heureusement pour l'une et l'autre, Marie ignorait bien des choses.

La troisième était ce fichu coche qui l'attendait devant les portes. Se rendre en Alençon, en coche et dans son état. Et ne pas s'inquiéter. Non mais des fois, la brune se demandait si son ainée réfléchissait avant d'agir. Elle n'avait jamais aimé les coches, les avait regardés d'un oeil différent fut un temps et maintenant les détestait tout bonnement. Instinctivement sa main se porta à sa bourse et vint toucher la pierre qu'elle pouvait sentir à travers le cuir fin. Long soupir tandis qu'un nom, Gaborn, et un regard noir revenaient hanter sa mémoire.

Elle finit par se décider, alla annoncer qu'elle devait faire un aller retour dans le comté voisin après vérification du planning et qu'elle en avait le temps. Un baluchon fait rapidement, pas l'intention de s'attarder plus que nécessaire et fouette cocher.

[Alençon]

Heureusement que la route n'était pas trop longue et pas trop mauvaise parce que la vicomtesse fulminait déjà bien assez comme cela. Aleanore avait intérêt à ce que la raison de ce voyage soit très bonne et à ce que son père ne l'apprenne pas sinon c'était mère et fille qui auraient risqué une sacrée remontée de bretelles made in Gardon. Un nouveau virage l'envoya se heurter au montant de la fenêtre et une bordée de jurons s'éleva à l'intérieur du coche tandis qu'elle s'agrippait et maudissait tous les fabricants de ce véhicule jusqu'à la fin des temps.

Un soupir de soulagement vint ponctuer la fin du voyage et ce fut une licorneuse passablement énervée qui en sortit avant même que quelqu'un l'aide.

Pour tomber en arrêt devant sa fille jugée sur un cheval et en braies. Une main pour s'appuyer sur la portière restée ouverte et la maintenir debout tandis qu'elle se pinçait la cuisse pour vérifier qu'elle ne dormait pas.


Bonjour Aleanore.... Comment vas-tu? Moi bien, juste un peu mal partout et ravie de sortir de ce truc là enfin. Sinon dis-moi, pourrais-je savoir ce qu'il se passe s'il te plait?

Rapide, concis et foutrement calme pour une brune qui était sacrément lasse du voyage et qui se demandait de plus en plus ce qu'elle faisait là.
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Aleanore
Comme le messie tant attendu, la Violette de débarquer du coche sous les yeux émerveillés de sa fille, et le sourire extatique de poindre sur les lèvres carmines. Regardez cette chevelure ébène, ce teint de pêche à peine contrarié par les heures passées dans le coche, ces noisettes délicates malgré l’épuisement, et ce ventre, ce ventre chéri et tendant à l’extrême la tenue de voyage. Ah Mère que je t’aime ! Ah, l’orgueil fraternel, le péché premier d’Aléanore. Dans le ventre de cette femme se trouve une merveille, un trésor. Imaginez une mama italienne qui regarderait sa fille enceinte jusqu’aux yeux et s’extasiant auprès des vieilles du village « C’est ma fille ! La plus belle ! Et son enfant sera beau comme sa mère ! », vous n’avez plus qu’à retourner la situation en sens inverse, la jeune fille se laisse glisser en bas de l’étalon pour venir serrer sa mère dans ses bras, et quand enfin l’étreinte se desserre le regard ne souffre aucune équivoque. « C’est ma mère ! La plus belle ! Et son enfant sera beau comme sa mère ! ». Oui, il sera beau cet enfant, et personne ne saurait empêcher Aléanore d’y croire, oui, elle s’extasie, s’émerveille, rêve toute éveillée du jour où elle pourra serrer dans ses bras cet enfant, jamais elle n’en prendra ombrage quand bien même est-il légitime, jalouse-t-elle Maeve de cette légitimité ? De quel droit ? Sa cadette n’est-elle pas parfaite en tout point ? Et là, où elle n’est que l’Etincelle, sa sœur est la Flamme, et l’enfant à venir sera la Lumière, le Flambeau qui réunira les Alterac, là où les années et les divergences les ont séparées.

Obnubilée par cette présence, par cette envie de poser ses mains sur ce ventre, sentir la vie bouger, les phrases de sa mère tombent à l’eau, jusqu’à ce que soudain, une sonnette d’alarme se tire dans l’esprit de la jeune fille.*Réponds ou Maman va se fâcher**Bien vu l’aveugle* Alors le sourire de s’étirer encore et encore, tandis que la main vient serrer celle de sa mère.


-« Je vais bien Maman ! » Et op, une vérité de sortie pour une fois, c’est qu’elle fait des progrès l’Etincelle, oui, elle va bien. « Ce qu’il se passe ? Nous allons chercher le présent que je t’offre pour la future naissance de mon.. ma .. » Allez le masculin l’emporte. « Mon frère. Mais c’est bien toi qui en bénéficiera et avant que tu ne protestes en me disant que tu as déjà tout ce qu’il faut.. » Mis à part une enfant sage, ah bon ? « Je voulais te dire que je t’aime, quoiqu’il arrive. » Oui, elle prend ses précautions.. Comprenez la aussi, elle vient de faire parcourir plusieurs lieues à sa mère en coche, alors que cette dernière est enceinte comme pas possible, ça a de quoi effrayer n’importe qui. « Allez viens, je vais te présenter un homme admirable. »

Et la jeune fille d’entrainer sans plus attendre sa mère d’une main, et l’étalon de l’autre, constatant avec plaisir que le dressage du vicomte a bien porté ses fruits, quel bonheur, et le bonheur de s’intensifier plus encore quand plantée devant les portes du chatelet, la jeune fille lance un joyeux.

-« Ouvrez ! Ce n’est que moi ! »

Oui, que moi. Rendez moi ma liberté chérie, ouvrez les portes de Nogent. Des hommes qu’elle a cotoyé pendant les jours passés dans et à l’extérieur de l’enceinte du château Saint-Jean, aucun ne se pose la question et le « ce n’est que moi » a des airs de retour au bercail, camp de vacances nous voici ! Et quand les portes s’ouvrent enfin, et qu’un valet s’approche, avec assurance la jeune fille enchaine.

-« Voici ma mère, Marie Alice Alterac, Vicomtesse d’Arnac Pompadour, Baronne d’Eymoutiers et Saint Julien le Chastel, Chevalier d’Igny. Faites prévenir le Vicomte que nous sommes bien arrivées et que nous l’attendons dans la cour. » Et se tournant vers sa mère. « Et après, nous irons choisir ton présent ! »

Oui, ce présent dont elle est si fière parce qu’elle ne s’est pas contentée d’acheter une simple robe à sa mère, choix d’ailleurs pas mal aidé par la réaction de la Duchesse de Château-Gonthier à la suite de son accouchement quand la phrase honnie avait été prononcé par le tailleur : « Il va falloir reprendre vos mesures, vous avez un peu forci. » Et après l’hystérie cuisante de la Blonde des bords du Maine, Aléanore ne veut pas goûter à la rage froide de la Brune du Limousin. Le cheval ? Une alternative plaisante, sa mère aime monter à cheval, Aldebbarant a un élevage de chevaux. Une idée parfaite en somme, toute Norienne en tout cas.
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Aldebbarant
Aldebbarant était revenu de Paris le coeur léger. Il avait eu des nouvelles encourageantes de sa "nièce" qui se plaisait au Collège de France et il avait rencontré une femme qu'il ne s'attendait point à voir. Aléanore... La jeune femme et l'ours, deux mondes qui s'opposent et pourtant deux âmes qui se rapprochent à chacune de leurs rencontres. La seule chose qu'il avait regretté, c'était la taille de sa bourse après son voyage parisien. 70 écus la nuit d'hôtel et 10 écus pour une coupe d'hydromel... Se gobergent les tenanciers là bas...

Il était rentré d'un pas plus preste, profitant de ce qui se passait autour de lui, entendant la nature qui s'éveillait à la vie. Son retour à Nogent fut le début d'un grand chambardement. Déjà dans la vie de ses filles qui virent un père plus vivant, et pire que tout, un père qui leur offre une robe. Elles partirent rapidement les essayer et revinrent les montrer à leur père qui venait de demander un grand chambardement. Fini les tenues de deuil, fini les tentures en berne. Le printemps était devenu le prétexte à un grand ménage à Nogent, à une volonté de renouveau et de retour à la vie.

Il se retourna pour voir ses filles en tenue d'apparat et partit les rejoindre pour les prendre dans ses bras et les embrasser.


Vous êtes magnifiques jeunes filles, que diriez vous de garder ces robes pour une grande occasion... Comme... oui, pourquoi pas... Comme pour mon élection en tant que Duc.

Oui, avec ce renouveau, revient une vieille idée, celle de refaire un mandat en tant que Duc, celle d'être à nouveau à la tête du duché pour le servir au mieux de ses humbles capacités. Et c'est dans son bureau, en train de préparer sa liste, son programme et son élection que vint lui trouver un de ses gardes pour lui signifier l'arrivée de Nore et de sa mère dont il n'avait retenu le nom.

Il descendit donc paré d'un manteau de soie noir et rouge, liseré d'or. Et traversa la cours à grande enjambées. Il fit signe à ses gardes de former une haie d'honneur et d'ouvrir les portes et là, le choc.

A côté de sa sémillante amie... Une femme... si on peut appeler cette harpie ainsi. Il devait avoir la berlue. Jamais une telle succube n'aurait pu engendrer une telle douceur. Il avait fermé son visage pour ne pas trahir d'émotion, joie comme fureur, mais son corps avait trahi son trouble, faisant un pas en arrière. Il reprit toutefois contenance rapidement et s'approcha avec un sourire qui se voulait plus de façade
.

Le bonjour et bienvenu en la Vicomté de Nogent le Rotrou. Je vous invite à rentrer et à venir vous rafraichir en mon salon. Je ferai quérir une chaise moelleuse pour vous dames d'Alterac.


Il proposa son bras à chacune d'elle espérant que la vieille mégère le refuserait.

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"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit"
Mariealice
Blanc. Cela pourrait assez bien résumé ce qu'il se passait dans le cerveau de la brune pourtant, d'habitude, toujours en effervescence.

Sa fille ainée en braies...

Sa fille ainée juchée sur un cheval....

Sa fille ainée radieuse....

Tout ceci ne pouvait avoir pour résultat qu'un blanc ou comme on dirait quelques siècles plus tard, un bug. La vicomtesse buggait grave à cet instant précis. Y avait forcément baleine sous caillou et son nez, tandis qu'Aleanore la serrait dans ses bras et palpait son ventre, se mit en action. Mais rien de détectable. La perplexité était à son apogée. Surtout que les dires qui lui parvenaient néanmoins n'aidaient guère à ce qu'elle pense que tout était normal. Sans compter qu'elle avait pris depuis un long moment l'habitude que rien ne le soit avec sa fille. Et la fin du discours ne fit que l'inquiéter un peu plus. Un homme admirable....

Pas le temps de discourir qu'elle était entrainée vers le château et que la jeune fille s'annonçait pratiquement comme un membre de la maisonnée. Un concis c'est moi. Non décidément il y avait quelque chose de pourri dans ce royaume ci.

Alors qu'elle allait enfin arriver à en placer une au sujet du cadeau annoncé, complètement déraisonnable, mais là encore depuis quand celle-ci avait quelque raison... Bref alors qu'elle allait donc s'exprimer, une silhouette masculine, l'homme admirable sans doute, s'avança vers elles.

Et la vicomtesse rebugga lorsqu'elle reconnut le maitre de maison. Aldebarrant... Voilà où était donc le souci... Forcément la mariée était par trop belle pour que tout tourne rond jusqu'à la fin. Et s'il se montra discret dans son aversion à l'encontre de la mère, marquant juste un peu de recul avant d'avancer de nouveau et d'essayer de se montrer aimable - autant demander à un chien enragé de l'être - Marie jeta un regard à lueur verdâtre sur sa fille puis sur l'Hospitalier. Ne pas se montrer désagréable tout de suite... Ne pas s'énerver... Inspirer... Expirer... Et de sourire, passer maitre en dissimulation depuis longtemps.


Bonjour Vicomte. Je vous remercie de votre invitation mais je n'ai nullement soif.

Cela s'était fait.

Comment allez-vous depuis le temps que nous ne nous sommes vus?

Rapide inspection, un homme certes et d'âge mur qui plus était. Aleanore s'était remise à se chercher un père ou quoi?

Par contre je ne serai pas contre m'asseoir quelque peu dans un siège confortable. Les coches n'ont jamais été ma passion et dans mon état, les voyages... Nouveau regard sur sa fille genre, franchement me faire venir d'urgence pour cela, t'aurais pu t'en passer, si j'accouche ici tu vas voir la tête de ton père.... Dans mon état ne sont guère recommandés.

Et de prendre le bras offert en faisant un effort surhumain pour ne pas y planter ses ongles. Non vraiment qu'est-ce qu'elle faisait là....
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