Alcyone
Certains cycles sont immuables... celui de la Lune, celui des saisons... Celui des allégeances, passation de pouvoir et autres courbettes était parfois un peu plus alétoire, mais il finissait toujours par revenir. Avec des têtes qu'on aimait, ou qu'on détestait, à des postes qu'ils méritaient, ou non, parfois.
C'est en tant que Chancelière du Grand Couvain qu'Alcyone pénétra, en avance pour une fois, dans la grande salle d'apparat afin de vérifier que tout était prêt pour débuter la cérémonie, comme souvent, par la remise des fameux colliers à l'abeille. Quatre colliers, seulement, cette fois-ci, mais ce n'était pas le nombre qui faisait la qualité, tout le monde était d'accord là dessus.
Elle prit son temps pour parcourir la salle du regard. Richement décorée, bien sûr, parée aux armes du Limousin et de la marche. Elle accueillerait d'ici quelques minutes tout le gratin du Limousin, pour son lot de ronds de jambes et d'allégeances plus ou moins sincères, plus ou moins légères... Elle aussi, elle y passerait, devant ce trône, pour s'agenouiller devant le nouveau Comte. Elle eut une petite grimace en y songeant, mais que voulez-vous... c'était l'jeu, ma pauv'Lucette!
En attendant, elle vérifia une dernière fois les quatre colliers dans leur écrin, caressant du bout des doigts le satin de leur ruban. Elle s'attarda sur l'un d'eux... Le destin est facétieux et a parfois le don de vous jouer des tours étranges... Il lui en avait déjà joué de bien mauvais, qu'elle voulait oublier... mais celui-ci était loin d'être désagréable, même si elle se doutait de ce qui allait se passer ce soir. Tant pis, tant mieux, ça ne changerait rien à ce qu'elle ressentait.
La nourrice arriva avec la petite Mara enfin apprêtée, adorable comme toujours dans une jolie petite robe assortie à celle de sa maman, dans des tons violine, cette fois, qui faisaient ressortir le feu de leurs cheveux. La jeune mère s'accroupit pour prendre sa fille dans ses bras et lui prodiguer un dernier calin très peu protocolaire avant que la salle se remplisse. Dernières recommendations, derniers "Tu seras sage, hein!", histoire de s'assurer que la petite se tienne coite auprès de la nourrice.
Puis elle fit signe aux différents plantons que tout était en ordre, que la cérémonie pouvait commencer. Ils ouvrirent les lourdes portes qui menaient à la salle, livrant passage à la noblesse et aux invités...
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C'est en tant que Chancelière du Grand Couvain qu'Alcyone pénétra, en avance pour une fois, dans la grande salle d'apparat afin de vérifier que tout était prêt pour débuter la cérémonie, comme souvent, par la remise des fameux colliers à l'abeille. Quatre colliers, seulement, cette fois-ci, mais ce n'était pas le nombre qui faisait la qualité, tout le monde était d'accord là dessus.
Elle prit son temps pour parcourir la salle du regard. Richement décorée, bien sûr, parée aux armes du Limousin et de la marche. Elle accueillerait d'ici quelques minutes tout le gratin du Limousin, pour son lot de ronds de jambes et d'allégeances plus ou moins sincères, plus ou moins légères... Elle aussi, elle y passerait, devant ce trône, pour s'agenouiller devant le nouveau Comte. Elle eut une petite grimace en y songeant, mais que voulez-vous... c'était l'jeu, ma pauv'Lucette!
En attendant, elle vérifia une dernière fois les quatre colliers dans leur écrin, caressant du bout des doigts le satin de leur ruban. Elle s'attarda sur l'un d'eux... Le destin est facétieux et a parfois le don de vous jouer des tours étranges... Il lui en avait déjà joué de bien mauvais, qu'elle voulait oublier... mais celui-ci était loin d'être désagréable, même si elle se doutait de ce qui allait se passer ce soir. Tant pis, tant mieux, ça ne changerait rien à ce qu'elle ressentait.
La nourrice arriva avec la petite Mara enfin apprêtée, adorable comme toujours dans une jolie petite robe assortie à celle de sa maman, dans des tons violine, cette fois, qui faisaient ressortir le feu de leurs cheveux. La jeune mère s'accroupit pour prendre sa fille dans ses bras et lui prodiguer un dernier calin très peu protocolaire avant que la salle se remplisse. Dernières recommendations, derniers "Tu seras sage, hein!", histoire de s'assurer que la petite se tienne coite auprès de la nourrice.
Puis elle fit signe aux différents plantons que tout était en ordre, que la cérémonie pouvait commencer. Ils ouvrirent les lourdes portes qui menaient à la salle, livrant passage à la noblesse et aux invités...
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