Heloise_marie a écrit:
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Enfin, elle se décida, pris sa sacoche dune main et la glissa sur son épaule, son bol avec la cuillère plongée dedans de lautre et se leva pour se diriger vers le coin où se trouvaient Hervald et si elle sen souvenait bien, la deuxième Eloise. Elle sassit en silence, sans croiser leur regard sinstalla en prenant garde à ne point chiffonner sa robe, posa son sac sur un rebord dune chaise voisine et fini par jeter un dernier regard par la porte dentrée, toujours aucun signe dAurore. Enfin elle posa son regard sur Eloise en face delle, lui sourit posément et attendit quHervald finisse de se présenter. Erwan ? Qui était-ce ? Avec un sourire amusé, elle jeta un coup dil à Hervald puis, lorsquun silence se fit et que les regards étaient légèrement posés sur elle, Héloise jugea bon de se présenter, la politesse était quand même de connivence même sils étaient entre enfants et même si elle navait encore que 12 ans.
Bonjour, je suis désolée de couper votre conversation mais le bout de table me paraissait bien peu aimable et bien peu bon parleur. Je suis Héloise Marie, jespère que ma présence ne vous dérange point.
Rougissant légèrement, intimidée par son audace et par sa soudaine volonté de se mêler aux autres gens, elle baissa son visage et pris une gorgée de soupe en attendant les prochaines probables réponses. Un léger coup dil encore une fois à la porte, puis elle se tourna vers Hervald et lui fit un sourire.
Eloise fut ravie/ravie de voir arriver une autre jeune fille à leurs côtés. En plus, elle portait ce magnifique prénom de Eloîse ! Quelle heureuse coïncidence !
Elle lui sourit de la bonne manière, avança comme de coutume un : Demat à vous ! bien sonore et s'apprêtait à questionner gentiment... Lorsque, tout soudain, une professeur se leva de sa table, se précipita entre la cuisinière à la louche levée et son Chouchen d'amour, qu'elle attrapa par la peau du cou et séance tenante, emporta loin de sa vue, hors du réfectoire.
Le sang de la jeune Eloïse ne fit qu'un tour et elle se répandit en protestations sonores :
AH ! MAIS NON ! MAIS NON ! HORS DE QUESTION ! VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE CELA !
Accompagné par les non moins sonores glapissements du breton chien :
KAÎe ! KAÎe ! KAÎe ! KAÎe ! KAÎe! KAÎe !
Elle posa son bol sur la table d'un geste vif, éclaboussant, sans doute au passage ses voisins de table et se précipita à la suite de l'intempestive professeur pour récupérer son chien préféré. Le prit dans ses bras - moult calins, léchouilles et diverses démonstrations affectueusement dégoulinantes - et retour en salle, devant la table des magister :
Sires et dames , hautement respectés par ma petite personne, que cela soit bien clair, MAIS, honnêtement informés de ma venue icelieu, accompagnée de mon compagnon à 4 pattes.
Je demande donc explications du comportement répugnant de notre honorable et honorée professeur, elle-même accompagnée d'un de nos amis chiens.
Aurait-on pu s'attendre, sincèrement, à tel comportement de la part d'une amie des bêtes digne de ce nom ? J'ose espèrer que d'une affreuse méprise, il s'agit là !
Je vous prie d'excuser ma conduite en ces débuts de notre enseignement, mais je ne peux admettre d'être séparée de mon chien, Chouchen. Mon père, le duc de Guérande, me l'a offert après que nous l'ayons recueilli, seul, abandonné, larmoyant, effarouché, apeuré et...
Là, elle se dit, que peut-être, il serait bon de ne pas trop en faire. Elle poursuivit néanmoins sur un ton mélodramatique :
En un mot comme en cent ! Me séparer de lui, alors que, je vous le rappelle ou vous en informe, c'est selon, j'en ai honnêtement demandé la permission, serait me fendre le coeur et je ne saurais dans ce cas, demeurer icelieu plus longtemps. Il est, comme on dit en pays Vannetais, ma bouée de sauvetage, mon salut, mon ancrage en terres hostiles, comme ma bolée de cidre, voyez-vous ! Sans lui, tout le malheur du monde peut me tomber dessus ! Les korrigans s'emparer de mon âme, les elfes me tourner autour, l'Ankou me souffler dans le cou ! Horreur, malheur !
Déja que j'ai du vaincre un cent de réticences pour faire accepter mon séjour chez les maudits francois ---- euh, mille pardons --- Elle éclata en sanglots pour faire diversion espérant que personne n'avait entendu ses propos au milieu de ce flot de protestations. Hum, je veux dire au sein de cette magnifique institution, je ne saurais survivre sans la présence de mon chien près de moi. Plutôt me séparer de ma camériste, de ma gouvernante, de mon palefrenier, de mon .... bref ! de ma fidèle et attentive suite, tout entière. Elle enchaina, un ton plus bas : laquelle suite, par ailleurs attend de savoir où elle va être logée, mais bon, chaque chose en son temps, j'imagine...
Elle leva son visage tout humidifié, regard pathétique, chevelure en bataille, mine défaite, comme à l'agonie, vers l'assemblée des professeurs. D'aucuns la regardaient l'oeil rond et bouche bée, d'autres, l'air sévère et quelques-uns, enfin, masquaient un sourire sous leur mouchoirs. Tous, du coin de l'oeil, observaient la dame Russo et la rectrice, en prévision du moment réjouissant qui n'allait pas tarder à survenir. Elle conclut abruptement magnifique, pathétique, tout en ferveur de son adolescence naissante, du haut de ses glorieux et naïfs 13 ans, et néanmoins capable d'arracher des larmes à un bout de bois, voire même à une peau d'ours asséchée :
Je vous en prie ! Ne me séparez pas de mon Chouchen ! J'en mourrai !
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Eloïse de Guérande - 13 ans - Fille de son PaPitou et de sa Maminou, ducs de Guérande, pays de Bretagne.
~~Je veux être tout ce que je suis capable de devenir ~~
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