Aleanore
[A l'aube, le soleil ne brille jamais pareil..]
LAnjou et ses villes si différentes. Angers, trône du Montmorency, Saumur, douceur casanière, La Flèche ou le stupre par vagues, Craon, ville maudite.. Maudite parce quelle la prévenue trop tard et que quand létalon la porte jusquà lentrée de la ville, lenvie de courir la prend, courir à en perdre haleine pour avoir la certitude, Etincelle habillée dune tenue de monte basique et suivie par la dizaine de gardes ducales dont la duchesse sétait séparée pour quils la protègent durant son passage au Maine et en Alençon. Odeur de sang, de mort qui ne lenchantent pas pour une fois et les pattes lourdes du percheron la guident jusquà la mairie. Carnage.. Alors, elle descend de létalon, fouille du regard les corps épars, jonchant le pavé de la mairie craonnaise, trop de visages amis, connus, aimés, et pas elle, pas elle. Calme, la voix sélève, parce quelle na pas peur, qui cause la mort ne la craint pas, ne la craint plus.
-« Appelez les villageois quils viennent aider à sortir ceux quon peut encore sauver et ceux que lon devra enterrer. »
Et tandis que quelques gardes partent quérir laide des paysans de Craon, les noisettes de parcourir inlassablement le charnier, ils étaient 41, pas un de plus.. Elle aurait pu être cette personne de plus.. Et enfin les noisettes se posent sur une tache claire, robes récupérées à la volée pour rejoindre la forme allongée. Sourire fin qui sétire, qui se veut tendre, dune tendresse infinie car cette femme plus âgée quelle de quelques années, qui lui a prodiguée tant de bonnes choses, mérite un retour de la médaille. La tête blonde est lentement soulevée pour être déposée sur les genoux, un mouchoir est sorti pour éponger la saleté sur le visage de poupée boudeuse de la duchesse.
-« Je vous laisser quelques jours seule, et vous allez guerroyer ? Mon adorée, vous nêtes décidément pas sérieuse. »
Non, pas sérieuse, mais le corps fin denfant de la poupée brune de bercer contre elle celui de la poupée blonde, attendant que les soldats arrivent avec un semblant de brancard pour la sortir du charnier. Et enfin le corps ducal est déposé sur la civière, baiser fraichement déposé sur le front, doigt levé.
-« Regardez votre voisin de gauche, à chacun des gémissements de la duchesse, je lui couperai un doigt, faites attention à lui, il pourrait vous en vouloir. »
Terrifiante ? Du haut de ses cinq pieds ? Menaçant ? Le visage de poupée ? Pas le moins du monde, pourtant, ils savent pour avoir fait du chemin avec la limousine que rien ne larrête et certainement pas les sévices corporels, et elle regarde partir à vitesse très lente le brancard portant la poupée ducale, tandis que dautres civières sont acheminées pour sortir le reste des corps. Et enfin, le regard se porte sur la mairie où se terrent les mainois, le sourire affleure sur les lèvres carmines de lEtincelle, tandis que la sentence est prononcée à haute et intelligible voix pour quils sachent ces assassins.
-« Vous êtes morts. »
Et la poupée sanglante de reprendre les rênes de létalon, tandis quun homme laide à se hisser dessus.
-« Je vais au campement de la Gloria Libertus, faites moi porter plume et vélin, immédiatement. Jai un courrier à écrire qui ne saurait attendre. »
Etalon talonné, mine fermée, et cest un galop infernal qui emporte la jeune fille jusquau campement des angevins, où elle se laisse glisser à bas de lanimal avant de lattacher à un poteau et de récupérer le nécessaire à écrire. Assise à la place du chef darmée, plume en main, lEtincelle mène la guerre à sa façon.
LAnjou et ses villes si différentes. Angers, trône du Montmorency, Saumur, douceur casanière, La Flèche ou le stupre par vagues, Craon, ville maudite.. Maudite parce quelle la prévenue trop tard et que quand létalon la porte jusquà lentrée de la ville, lenvie de courir la prend, courir à en perdre haleine pour avoir la certitude, Etincelle habillée dune tenue de monte basique et suivie par la dizaine de gardes ducales dont la duchesse sétait séparée pour quils la protègent durant son passage au Maine et en Alençon. Odeur de sang, de mort qui ne lenchantent pas pour une fois et les pattes lourdes du percheron la guident jusquà la mairie. Carnage.. Alors, elle descend de létalon, fouille du regard les corps épars, jonchant le pavé de la mairie craonnaise, trop de visages amis, connus, aimés, et pas elle, pas elle. Calme, la voix sélève, parce quelle na pas peur, qui cause la mort ne la craint pas, ne la craint plus.
-« Appelez les villageois quils viennent aider à sortir ceux quon peut encore sauver et ceux que lon devra enterrer. »
Et tandis que quelques gardes partent quérir laide des paysans de Craon, les noisettes de parcourir inlassablement le charnier, ils étaient 41, pas un de plus.. Elle aurait pu être cette personne de plus.. Et enfin les noisettes se posent sur une tache claire, robes récupérées à la volée pour rejoindre la forme allongée. Sourire fin qui sétire, qui se veut tendre, dune tendresse infinie car cette femme plus âgée quelle de quelques années, qui lui a prodiguée tant de bonnes choses, mérite un retour de la médaille. La tête blonde est lentement soulevée pour être déposée sur les genoux, un mouchoir est sorti pour éponger la saleté sur le visage de poupée boudeuse de la duchesse.
-« Je vous laisser quelques jours seule, et vous allez guerroyer ? Mon adorée, vous nêtes décidément pas sérieuse. »
Non, pas sérieuse, mais le corps fin denfant de la poupée brune de bercer contre elle celui de la poupée blonde, attendant que les soldats arrivent avec un semblant de brancard pour la sortir du charnier. Et enfin le corps ducal est déposé sur la civière, baiser fraichement déposé sur le front, doigt levé.
-« Regardez votre voisin de gauche, à chacun des gémissements de la duchesse, je lui couperai un doigt, faites attention à lui, il pourrait vous en vouloir. »
Terrifiante ? Du haut de ses cinq pieds ? Menaçant ? Le visage de poupée ? Pas le moins du monde, pourtant, ils savent pour avoir fait du chemin avec la limousine que rien ne larrête et certainement pas les sévices corporels, et elle regarde partir à vitesse très lente le brancard portant la poupée ducale, tandis que dautres civières sont acheminées pour sortir le reste des corps. Et enfin, le regard se porte sur la mairie où se terrent les mainois, le sourire affleure sur les lèvres carmines de lEtincelle, tandis que la sentence est prononcée à haute et intelligible voix pour quils sachent ces assassins.
-« Vous êtes morts. »
Et la poupée sanglante de reprendre les rênes de létalon, tandis quun homme laide à se hisser dessus.
-« Je vais au campement de la Gloria Libertus, faites moi porter plume et vélin, immédiatement. Jai un courrier à écrire qui ne saurait attendre. »
Etalon talonné, mine fermée, et cest un galop infernal qui emporte la jeune fille jusquau campement des angevins, où elle se laisse glisser à bas de lanimal avant de lattacher à un poteau et de récupérer le nécessaire à écrire. Assise à la place du chef darmée, plume en main, lEtincelle mène la guerre à sa façon.
Citation:
- A Cerridween de Vergy,
Au Chevalier que je respecte depuis si longtemps,
Tout dabord le bon jour,
Lheure est grave à Craon, Chevalier.. Les mainois qui ont décidé de se faire vengeance eux-mêmes en prenant la ville angevine viennent de massacrer les angevins qui voulaient la reprendre. Massacrer, oui. Et parmi ces angevins, la Duchesse Fitzounette de Dénéré-Penthièvre elle-même qui oscille en la vie et la mort à lheure où je gratte ces quelques mots.
Vous protégez le Maine parce quil est terre royale, vous protégez les mainois alors quils vous crachent dessus et vous jugent inefficaces mais qui protègera lAnjou si sa duchesse meurt de la main dun mainois qui sest vengé en péchant par colère ? Je ne suis rien, rien dautre que celle qui constata le carnage de la ville de Craon ce jour, Chevalier, mais vous mavez appris que chaque personne mérite le respect, et la femme qui dans la tente voisine, perd son sang, est une femme, est une mère, est une dirigeante qui na pas failli quand il a fallu se battre, et une main mainoise et sournoise la frappé à de nombreuses reprises. Quel respect ? De quel droit ?
Je vous demande .. Je vous supplie Chevalier de cesser de protéger ces mainois, pas les mainois, ceux-ci .. De les faire rentrer en le Maine et de les châtier pour avoir osé frapper outrageusement une vassale de Sa Majeste Levan le Troisième.
En vérité, Chevalier, les mainois ne méritent pas la protection que vous leur accordez.. Je vous laisse et men retourne à ma Duchesse. Dieu puisse lui venir en aide et sauver lâme de ces pécheurs.
Quil vous ait en sa sainte garde.
Tristement votre,
A.J.A.
Et alors que la lettre est confiée à un coursier, la jeune fille se dirige vers la tente où repose la blonde angevine, entrain dêtre lavée et soignée par des paysannes accourues en masse. Arrêt à lentrée de la tente en regardant faire ce quelle ne sait pas faire. Foutue duchesse qui lui fait toujours de ces frayeurs.
-« Vous vivrez. Vous navez pas le choix, nous devons vous venger mon adorée. »
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