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Duel officieux pour rancoeurs officielles

Sadnezz
[Matines résolutions]

Entre le lait et le miel tôt le matin la Corleone avait apprit la venue à Sémur du baron d'Arquian. Entre ses doigts halés la tranche de pain noir avait été soigneusement retenue pour ne pas cacher une excitation ressortie du fond des âges... Mais point d'humeur charnelle, juste le gout de l'inachevé qui piquait ses phalanges d'une agitation mal contenue.

Alors comme ça tu es là, quelque part d'Arquian... Moi qui te croyais encore dans le sud à te battre pour une poignée de débauchés et la reconnaissance d'un pauvre capitaine... Le bateau aurait-il coulé?


Sad baissa les yeux sur son écuelle, mutique et pensive. Si le baron était revenu par là, la raison lui était malgré tout encore opaque mais... L'occasion était trop belle. Sans perdre plus de temps elle abandonna son frugal déjeuner et se saisit de quoi écrire.

Ta dernière missive était on ne peut plus explicite. Concise, comme je les aime. trancher ma gorge latine... Demain, essayons... pour voir. J'ai, dans ma tête quelques desseins bien simples, acceptes...

Missive lancée, le duel était mandé. Un Baron ne se bat pas contre une gueuse, brigande de surcroit. Il émana de son regard hagard des appréhensions quant à cette invitation qui ne pouvait que sonner officieuse, intimement persuadée que celui qu'elle avait adoré par le passé se défilerait comme les corniauds sous le bâton.... On s'adore, on se déteste, on se provoque... Ainsi vont les choses.

Dire que Eriadan est mort... A défaut de n'avoir pu le tuer je pourrais soulager quelques rancoeur sur toi Theognis. Je sais combien cette nouvelle te ferais grand bien, mais je vais la garder pour moi, tu le sauras bien assez tôt et je ne vais pas non plus te faire plaisir... Encore. J'ose espérer que tu viendras, que tu t'abaisseras à moi et à nous. Je ne te ferais pas l'affront de faire de cette rencontre une affaire qui courra sous les castels de toute ta chère Bourgogne... Juste toi, moi et quelques témoins de l'affaire peut-être, rien d' officiel comme toujours entre tes manières et les miennes.

Tout pases tout lasse, le plaisir s'en va et le déplaisir s'en vient, les hommes s'éloignent. D'où cette rancoeur était partie? De sa fuite? Non. De la cette fierté que le baron avait affiché à son départ, posé à son annonce et menaçant dans ses écrits. La Corleone était intimement persuadée que sa perte n'était pas bien préoccupante aux yeux de celui qu'elle laissait là bas en Provence, et cette réaction n'avait su que lui faire grincer des dents. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire qu'elle rejoigne l'autre camps, lui même qui n'avait su lui offrir un regard, une parole sans fioriture depuis des semaines.

Je me bats pas pour tes chimères, j'ai juste rejoins le sud pour payer une certaine dette... J'aurais du suivre mon instinct , rester loin de tes idées et de tes envies. finalement je n'ai même pas rejoins les rangs ennemis, mais ça également je le garderais pour moi. Regarde moi comme la traitresse, c'est encore ce qui me sied le mieux.

A dieu ou au diable... l'heure avait sonné, s'il acceptait elle pourrait peut-être mettre un terme à cette histoire. Rendez-vous avait été donné le lendemain au petit matin dans un endroit déserté et calme aux abords de la ville ne manquait plus que la réponse du Montereau. Sadnezz reprit son déjeuner dans l'auberge qui commençait à se remplir, les yeux toujours aussi vagues, mais un fin rictus aux lèvres.

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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Theognis
"Un endroit calme et déserté..."

Allongé sur le lit de sa chambre d'auberge, Théo relit ces mots avec une résignation teintée d'ironie au fond de ses pensées. Les lieux abandonnés, à Sémur, ne manquent pas.
Son premier rendez-vous avait pour décor une église abandonnée, pour une remise de rançon à des gens indélicats. Ces ruffians avaient enlevé au plaisir de Théo la douceur d'une amie, profitant d'un bain de la belle pour se faire la malle avec elle. Evidemment, ces gens de peu de foi ne se trouvaient pas à l'endroit indiqué.
Dommage, ce n'est pas tout les dimanches qu'il apporte 1000 écus à la maison du Seigneur. Mais le chemin de croix ne s'arrête pas là. A peine rentré à Sémur qu'il recevait de son aubergiste une missive claire et précise, l'invitant à se battre pour les beaux yeux de l'amitié perdue. Autre souvenir de Provence.....A croire qu'il a ramené de ce pays de pégus que des emm***** !
Il eut la nuit pour rassembler les évènements et les mettre dans l'ordre le matin.

La situation était simple: la brune aux lèvres de poison lui doit des explications.
Il l'avait rencontré au détour d'un chemin, dans la campagne bourguignonne, perdue et terrorisée. Sa peur était fondée....A un mètre près, elle s'aplatissait sous le poids vénérable d'un chêne de la forêt. Théo, la hache sur l'épaule, était alors apparu en sifflotant....Ils auraient du se battre, ils avaient sympathisé. Au point qu'elle devienne membre de sa petite compagnie etc etc....
Quelques mois plus tard, c'était le clash. Elle était partie en quelques phrases, sous prétexte de mots trop acérés à l'encontre d'anciens complices de baston. Le Baron pensait qu'elle quittait la guerre provençale. Il se trompait: elle rejoignait, guillerette, ces ennemis de la Zoko avec son chef Écorce. La revanche du chêne, en quelque sorte....

Théo avait promis....Quoi, de l'étrangler, de l'égorger, de l'étriper? Il ne s'en souvenait plus bien. Mais, avant tout, il faudrait la désarmer. Il contempla sa hache. L'ironie de la situation aurait pu lui plaire. Le Baron-bûcheron contre la brigande à la rapière. Mais la Belladonna est une fleur, il faut la saisir à la taille pour l'attaquer d'estoc.
Sortant de sa chambre, Théo descendit les escaliers de l'auberge d'un pas rapide. Ce serait bien le diable s'il ne trouvait pas une épée à emprunter. Mais en songeant au diable, il vit sa femme en bas.

Sadnezz se trouvait là, assise, entre son lait et ses tartines. Il prit un temps infini pour arriver jusqu'à elle, et posant les mains sur la table, il se contrôla tant et si bien qu'il réussit à sourire. Un combat est beau s'il est élégant:


Chère Belladonna....Je vous souhaite bon appétit. On dit que, selon les gens, à l'approche de la mort, les aliments prennent un goût très fade ou très savoureux. Quelle est votre sensation?
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Les Terres d'Arquian
Sadnezz
La sensation en question à cette approche pourtant délicate fut d'une brutalité sans nom. Quand on pense au loup, il pointe le bout de sa queue... Sadnezz reconnut sa voix avant même de poser les yeux sur ses mains posées à table, et faute d'être surprise elle fut un instant silencieuse, pesant le cours des choses. Ainsi il était plus près qu'elle ne le pensait, le village était bien petit...

Perdant l'appétit elle gagna néanmoins en assurance et en maitrise de ses émotions . Au fond, elle, elle s'en contrefichait de la rancune qu'il nourrissait à son égard, mais ne se laissait pas menacer sans broncher une Corleone... Ses prunelles noires caressent les mèches blondes de Theo puis glissèrent sur les traits de son visage, visage qu'elle ne connaissait que trop bien. Son apparent calme cachait une nervosité certaine, ce qui lui plût. Ses lèvres se pincèrent en une moue peu définissable et elle croisa les bras en s'enfonçant dans son siège, le toisant plus franchement.


Grazie. Mais pour satisfaire ta question, n'as tu pas trouvé réponse en ton dernier repas?

Le regard riait tandis que l'expression se figeait. Un tel tête a tête matinal était une bonne chose après tout, qu'on puisse aller au fond des choses... Elle n'était pas du genre à narguer l'adversaire, sachant que restait humble le silencieux mais... Savoir s'aligner aux douceurs acides du baron était un jeu auquel elle se prêtait sans rechigner.

Alors comme ça tu as trouvé subitement du temps à m'accorder après réception de ma missive?

Ironique et sceptique à souhait, Sadnezz détailla ostensiblement son hôte comme pour bien se convaincre que c'était bien lui et pas un imposteur avec les manières étudiées du Montereau.

Pas que je te traite de couard mais... J'ai la franche impression que tu vas user de quelques détours pour éviter ma demande. Mais que veux tu, je ne menaces pas en l'air ... J'ai pensé que plutôt que de se servir des palabres insipides il serait plus déterminant de s'accorder du temps.


Ou du sang. Soupir exaspéré, elle planta enfin son regard dans le sien.

Je ne sais pas ce que tu attendais de moi, je t'avais pourtant prévenu que je risquais de partir. Aurais tu un ego si grand que tu n'as pas accepté de me voir aller ailleurs? Enfin... Bref, de toute façon il n'est plus temps à revenir sur le passé, tu avais des envies bien concrètes à mon égard il y a peu, c'est le moment de montrer ce qu'il en est.

Pas de chichis Théo, qu'on en finisse. Occhio per occhio dente per dente.
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Theognis
Elle parle tant, qu'il chope une tartine de miel et la mange tout en l'écoutant avec une attention distraite. La nuit fut éprouvante, stigmates sur les lèvres et dans le cou, preuves que le Baron n'oublie pas de rendre à la vie son hommage rituel. Ses pupilles brûlent de sommeil. Mais il a un bon coup de dent, réponse toute simple à l'ironie mordante de la Corleone sur la solidité de son estomac.

Et pour le reste, il s'en fiche un peu, à vrai dire. Elle le met en doute, elle le provoque, elle chatouille son égo....A croire qu'elle a davantage envie de ce duel que lui. C'est peut-être vrai.
Le Baron revient à peine des batailles de Provence, où l'herbe pousse rouge sur les plaines fumantes, où les forgerons prospèrent comme les vautours, où l'odeur des cadavres colle aux narines des semaines durant. Le Baron a envie d'un peu de paix entre deux guerres, mais la loi de l'épée se montre implacable. Alors, il se battra, il tuera Sadnezz s'il le faut, puisqu'il faut tuer les amis qui ne le sont plus.
Mais d'abord une épée. Théo se relève et jette à la face de son ancienne complice:


Si tu ne te sentais pas coupable, tu ne me demanderai pas toutes ces explications, tu ne serai pas venue me provoquer en duel, tu n'aurai pas hâte d'en finir pour apaiser tes tourments.
Quand tu es partie, quand tu m'as trahie, je pensais que tu quittais la guerre, simplement....Mais non, tu déchirais ton serment, et tu partais rejoindre ceux qui jurèrent ma perte. Tu allais rejoindre les compagnons de la Zoko, qui nichaient en Bourgogne au mépris des lois et des armées.
Morbleu, l'amitié n'est pour toi qu'une accolade, la parole jurée un calembour, la guerre une simple promenade. Et tu prétends être la sainte vierge, quand d'une baffe je te mets dans mon lit!
Ah, perpétuelle exilée, à ta place nulle part dans ce monde, tu cherches une terre et tu la trouveras en enfer. Sinon, damnes-moi par un baiser....


Il approcha ses lèvres et attendit la baffe.
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Les Terres d'Arquian
Sadnezz
Il élude une à une ses questions par les délicieux détours dont il use avec malice. Sadnezz n'en attendait pas moins. De tout ce qu'il lui crache au visage, il y a bien une part de vérité, infime mais indéniable. La définir en exilée est la perfection du terme, la plus appropriée des réflexions. C'est le lot de ceux qui, malgré tout, se connaissent assez pour se juger sans détours et sans pincettes... Assez n'est pas complètement. Elle se souvint de sa rencontre avec Theo, puis de sa première soirée à ses cotés en taverne...

Automne 1457
[Sadnezz : vouchavez faimal à ma chicatriche!!!!
Theognis voit son bras mordu, fait mine de l'étrangler
Theognis : ah vous....
Theognis : un bouclier sur ma tempe, là où je fus blessé au duel!
Sadnezz le pousse et le fait tomber, échappant de peu a l'étranglement
Theognis tombe mais parvient à pincer un téton en partant
Sadnezz : peuchère!!! Et moi hein? vous avez appuyé sur ma cicatrice! et ...
Sadnezz réalise le dernier geste de theo
Sadnezz : ailleuh ça fait mal ça!
Sadnezz : quel vicieux!

Theognis sourcils froncés, doigt ensanglanté, la dévisage
Theognis : et vous alors, vous avez des dents de lait peut-être?
Sadnezz se serre le bras et le regarde avec son regard des mauvais jours
Theognis lèche son doigt blessé, puis cherche de quoi le soigner, s'avance vers elle
Sadnezz grogne
Theognis se penche et tente de déchirer un morceau de sa robe
Theognis : cela m'ira trés bien!
Sadnezz : hann!!!!!!!! sacrilèèèège!!!
Sadnezz le gifle violemment

Theognis la tête tourne puis revient, yeux noirs, lèvre saignante
Theognis tire encore sur le tissu, de bonne qualité, qui commence à se déchirer
Sadnezz : Non mais.. Hannnn!!!!!
Sadnezz se jette sur lui et le frappe comme elle le peut
Sadnezz : ça suffit!!!!!!!!!!

Theognis tombe à la renverse et roule avec elle sur le sol
Theognis : vous avez vu ce que vous avez fait?
Theognis la maitrise en tenant ses deux bras au sol, au dessus d'elle
Sadnezz : mais c'est pas croyable ça!
Sadnezz s'agite comme une furie sans succès
Sadnezz : qui a commencé?!!

Theognis la tient fermement, la dévisage, en sueur
Theognis : c'est vous pardi, avec votre seau glacé!
Sadnezz : mais c'était pour vous aider à retrouver vos esprits!
Theognis : une petite gifle aurait suffi!
Sadnezz : z'étiez pas forcé de m'foncer dessus comme un bouc!
Sadnezz le mord au bras

Theognis : vous m'aviez envoyé ce bouclier dessus
Theognis serre les dents et résiste
Theognis prend son menton entre ses doigts
Sadnezz : humpf!
Sadnezz le fusille du regard

Theognis se penche vers elle, jusqu'à toucher son front
Theognis : vous allez vous calmer?
Sadnezz marmonne entre les mains de Theo: mhhhffff!!
Theognis l'embrasse fougueusement
Sadnezz : hhhmmmmmffffff!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Sadnezz fait une horrible grimace crispée mais ne peut pas bouger

Theognis écarte ses lèvres et la considère
Theognis : alors?
Sadnezz est aussi rouge que sa robe]

Le tout lui arrache un petit rire, sans complexes. Elle parle donc, un peu avec les mains, beaucoup avec ses souvenirs, beaucoup tout court.


Tu fais des conclusions qui semblent vouloir te rassurer Theognis. Que connais tu de ma culpabilité ou de mes tourments toi même qui n'a jamais su comprendre mon besoin de ne pas être un pion à tes pieds? Si j'ai hâte d'en finir c'est que nous nous trouvons au même moment au même endroit et que non, décidément je ne serais pas a ta disposition pour un autre jour, rien ne sers de repousser l"inéluctable.


Sadnezz se pencha plus en avant vers lui, parlant à voix basse, mêlant son souffle au sien comme un poison évanescent avant le dernier soupir.


Te voilà bien aise de me parler de lois, toi le baron qui t'abaisse à mon rang, tu es pourtant là et je sens que tu vas accepter une fois de plus d'outrepasser les règles de ta noblesses juste pour prouver que tu es aussi têtu et rancunier que moi.

Reprenant sa place bien droite sur son siège elle repoussa d'un revers les victuailles qui jonchaient la tablée et s'enquit de nouveau à voix haute, le ton posé mais rigide.

Amitié, parole... tu n'as que ces mots à la bouche mais que vaut les tiennes lorsque tu parles au nom de tous ceux qui t'ont soutenu pour les mener droit dans une guerre qui n'a de but que de servir des rancoeurs personnelles, des desseins qui n'appartiennent qu'à toi.


La corleone planta son regard dans celui de Montereau.

Tu as cru qu'avoir partagé ta couche comme des milliers d'autres te donnait droit à plus de ressentiment de ma part? J'ai été bien moins qu'une passade tout comme tu l'as été , et ce n'est qu'ainsi que je t'ai voulu ; les baffes me réussissent toujours mieux que les hommes.

Commençant vraiment à se lasser, elle leva les yeux vers l'étage, sans pour autant couper court à la converse.

Ramener toujours nos discussions à ces poignées de nuits sans matins doit être un besoin pour toi, puisque tu remets ça sur le tapis même lorsque je m'aprête à te montrer que le passé n'empêche pas mon envie de t'apprendre à me menacer comme tu l'as fais....


Un sourire comme celui qu'avait interrompu l'apparition de son homme se dessina au coin de ses lèvres sombres lorsqu'elle revint à lui.


Mais tu as raisons sur un point, je n'ai ma place nulle part ici bas, ni même là haut, bien moins encore à te tenir le crachoir avant de ...


D'un mouvement vif elle recula sur son séant et s'interrompit en plissant les yeux. Un baiser , voilà autre chose maintenant... Cet homme ne prenait-il jamais quelque chose au sérieux? Mille fois non, Theo resterait toujours Theo.

Cesse de te ridiculiser, le pathétique n'a jamais donné la victoire. Tu m'insultes. Soit à l'heure comme convenu ou meurs de couardise.


Sa cape effleura la poussière du sol lorsqu'elle se leva en tournant les talons. Quelle mascarade, encore un peu et elle aurait soupiré d'avoir prévu tout cela. Ce qu'elle ne prévoyait pas en revanche, c'était la suite des évènements... Parait-il que la dernière danse est plus belle que toutes les autres.
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Theognis
Mais que les femmes sont bavardes! Et ces italiennes sont les championnes du monde! Alors, d'un simulacre de baiser concluant l'affaire, Théo éloigne Sadnezz de son champ de vision. Trop tard, le mal est fait. Il n'a plus la volonté de combattre, et une âme molle donne un bras sans force au moment de l'action. Elle l'a vampirisée. Il mange même sa tartine de miel sans conviction.
"Un pion à ses pieds"...."Aussi têtu et rancunier que moi"...."Une guerre qui sert tes rancœurs personnelles"...."les baffes me réussissent toujours mieux que les hommes"...."le passé n'empêche pas mon envie de t'apprendre à me menacer comme tu l'as fais"....

Bon, cette dernière est collector. En y réfléchissant bien, et Théo déguste sa réflexion sa tartine à la main, cela démontre que Sadnezz n'a pas perdu toute attirance pour le Baron.


Peut-être même qu'elle m'aime, mmmm....

Selon les milieux autorisés de son esprit, il se pourrait bien que oui. C'est pourquoi elle veut trancher dans le vif, tout, tout de suite, qu'elle lui a sauté à la gorge alors que c'est lui qui voulait l'égorger. Comment expliquer qu'elle cherche maintenant le combat, après avoir détalé comme une lapine de garenne?

Elle est amoureuse de moi....

Ce point de vue change tout sur la question. Voyant qu'elle ne pourrait le ramener comme butin de Provence, elle a préféré s'enfuir, mais sans jamais pouvoir l'oublier. La lettre de Théo, une seule phrase incisive, a donné à Sadnezz l'envie de sang. Comme avant, au cours de cette mémorable soirée où ils avaient fait l'amour après s'être battus comme des chiffonniers.

Elle aime les coups, la petite....

Théo sourit à cette idée. Mais ne sourit pas longtemps. Comment diable se concentrer pour un duel sans merci, quand il est assailli par mille pensées inopportunes. Peste soit de la Belladonna! Elle a distillé un poison en son corps. Il n'a guère la force de se battre.
Seulement, la couardise étant un péché bien plus grave que la luxure, il lui faut se battre, quoi qu'il en coûte. Qui dit se battre, dit trouver une épée. Et que voit-il à l'horizon? Sa marchande de poissons préférée, bien qu'elle exerce ce métier comme couverture à des activités bien plus rentables. Comment pourrait-elle refuser de l'aider?
Il se lève, et trace droit sur elle, qui se tient dos à lui. Tapotant une épaule il l'embrasse sur l'autre joue, et une fois qu'il a ébouriffé la blondine et qu'elle a ronchonné bien comme il faut, il lui demande, tout de go:


Dis-moi, tu n'as pas une épée qui traîne? J'ai brisé la mienne sur l'armure d'un foutu provençal.
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Les Terres d'Arquian
Kar1
[Torpeur quand tu nous tiens]


Elle n’était pas bien loin la blonde, jamais loin à vrai dire. Mais parfois elle ne dit rien, trop plongée dans ses pensées toutes plus surréalistes les unes que les autres. Penser à saigner une bête juste pour le plaisir de voir le sang. Aussi un peu pour le plaisir de faire les yeux doux et de demander pitance à point à son homme. Bien meilleure à la coupe, qu’à la cuisson la blonde.

Alors elle reste avachie contre le mur qui épouse les formes de la fenêtre. Les yeux dans le vague, bière en main -quoi c’est le matin et alors?- Karine attend sagement son tour. Prendre la pause pendant que le Baron daigne finir sa conversation avec la Vieille Peau. Des sourires s’étirent parfois. Toujours le même l’Arquian, à bouffer des yeux les plus belles de ce monde.
Un de ses plus vieux potes que celui-ci. Qu’elle avait promis de tuer si le destin en voulait à sa vie. A qui elle avait promis de ne jamais sortir une lame pour faire couler son sang. Quoiqu’elle y a déjà gouté à ce liquide carmin, hors d’elle. Trèves de souvenirs, Karine a toujours eu l’esprit embrouillé par mille tranches de vie passées, mais elle est en revient toujours au présent, le plus exquis.

Le duel. Une Belladonna, un Baron.. et qu’ça saigne!
Pour la peine, c’est en sursautant quelque peu que la blonde accueille les affections de Theo. Elle tourne lentement la tête essayant de ne pas faire apparaitre un sourire. On en revient toujours à la blonde elle le sait, et lui n’est pas une exception. Alors elle l’imagine déjà lui murmurer des mots doux lorsque les lèvres se posent sur sa joue. Mais loin est le temps des amants, revenons-en aux amis, tout simplement.


« Dis-moi, tu n'as pas une épée qui traîne? J'ai brisé la mienne sur l'armure d'un foutu provençal. »
« Bonjour. Ravie d’te voir ‘ssi. »

Râler pour le principe? Ce n’est tellement pas son genre. Humm.. Si.. Bon.. Elle n’a pas pu résister à intégrer une once d’ironie dans sa voix. Pour la peine, le nez se baisse légèrement et Paillasse le toise du regard pour le plaisir.

« T’veux t’êt’ que j’t’embarque dans ma couch’ c’soir pendant qu’on y est. »

Et de ne même pas attendre son du. Lui aviser la besace qui traine non loin avec l’épée de toutes ses galères posée sur la table. Jeter un regard vers Sad’ qui part. Elle n’aime pas les combats sans équité même si la mort de la Belladonna serait emmerdante pour la blonde et ses projets. Mais l’heure n’est pas au favoritisme. Et elle ne dira jamais non à un tel spectacle.

« Fais, gaffe, j’les aime lourdes. »
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Sadnezz, incarné par Kar1




[Le lendemain à l'aube ]

Cavalcade matinale, en route vers le lieu de rendez-vous.

Elle a passé la nuit à boire et à discutailler avec ceux qu'elle a retrouvé à Sémur, sans trop penser à ce qui l'attendait le lendemain. Puis le lendemain est venu, comme ses interrogations en repassant la confrontation avec le baron dans sa tête. Petit rire, un baiser... Et pourquoi pas rebaisser sa culotte tant qu'on y était non? Trop peu bavard à son gout, nulle réponse à ses questions. Tant pis il mourra en muet, amen. Elle lui revoyait un petit air consterné, déçu de ne pas trouver une Sadnezz plus docile? Ou alors... Alors... Le sourire se perd. Il est amoureux d'elle.

Mais c'est bien sûr... L'évidente réalité la frappe. S'il n'avait pas refusé de se battre une dernière fois, c'était dans l'espoir de la reconquérir! Puis s'il n'avait pas rechigné à répondre à sa missive en venant à elle en personne, c'était pour mieux la revoir ! Un sourire mi dégouté mi satisfait prit possession de son faciès latin. Ha! hé bien voilà pourquoi il avait tant envie de se venger, il ne supportait pas son abandon, encore moins pour la voir se réfugier dans les bras d'un autre... Réflexion faite, elle ne lui dira vraiment pas qu'elle n'a pas rejoint la Zoko. Le laisser se morfondre de chagrin était bien plus jouissif que de le satisfaire en lui donnant l'espoir... L'espoir de la retrouver!

Pouah! Un homme amoureux! Non mieux, Théo amoureux. L'idée la fait frisonner. Elle avait vraiment eu de la bouse dans les yeux pendant tout ce temps... Il n'est rien sans elle, ça crève les yeux! Misérable noblion qui brûle de passion pour la brigande, ça sonne bien. Du moins Sad s'en convainc et voici un joli quiproquo qui s'installe entre les deux adversaires.

Le pas de son cheval ralentit, les lieux sont désert, il se fait désirer c'est évident. Et il croit que ça va marcher? Ha ces hommes... non mieux: CET homme. Fou d'elle, tellement pris dans les tourments de sa passion qu'il n'a pas su lui refuser une dernière danse. Ses yeux fouillent l'endroit avant qu'elle ne pose pied à terre. Rabattant la bride sur l'encolure de sa monture, elle s'assure que personne ne l'attend en invité surprise...

Il a du retard, pauvre Roméo, peut-être lui cherche-t-il une rose présentable.


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Theognis
"Ô Roméhooo! Roméhooo! Pourquoi es-tu, Roméhooo? Renie ton père et abdique ton nom; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet."*

M'enfin, imaginer Sadnezz en Juliette, perchée sur son balcon en souriant à la Lune....Fallait une bonne lampée de chianti et du feu de Saint-Laurent dans les veines.
Mais l'évidence était là. Ayant sauté du balcon, Juliette-Sadnezz s'était précipité sur le lieu du rendez-vous, et elle attendait, épine de rose à la main, que son Théo-Roméhooo vienne la rejoindre.

"Amour, donne-moi ta force, et cette force me sauvera."*

Ayant garé son cheval un peu plus loin, avec les oreilles en warning, le Baron observait son amoureuse, planqué derrière un bosquet....Oui, quoi, se soulager d'urine avant un combat est une règle d'or des chevaliers.

Léger et dispos, il fit son entrée sur l'arène du combat, une clairière désertique à l'écart des chemins. Un lieu de bivouac à brigands, en somme. Endroit propice à une embuscade. Mais Théo s'avance sans sourciller, car...

"Mourir en combattant, c'est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c'est payer servilement à la mort le tribut de sa vie."*

Non loin de lui se trouve la ronchonneuse, Karine, de Pommières s'il vous plait. Elle l'a accompagné partout pour assister au combat, sauf derrière le bosquet, évidemment. Enfin, le lecteur imaginera ce qu'il voudra, mais Théo-Roméhooo s'oublie à penser qu'une odeur de femelle exciterait la rage de cette garce de Juliette. Cela tombe bien, il n'est pas lavé ce matin.

Par contre, il s'est levé, ce qu'il ne va pas tarder à regretter. Il a déjà une sorte d'hésitation en toisant la brune duelliste dans les yeux. Se battre contre une femme, n'avait-il pas juré que plus jamais?

"Pesez des serments avec des serments, et vous pèserez le néant."*

Que son bras est lent à l'instant de dégainer! Comme si son coeur, refusant le combat, refusait de battre, et de nourrir les muscles nécessaires à sa vengeance.
Est-ce là une diablerie d'Aristote? Les deux sont fâchés depuis longtemps. Mais, justement, le Ciel étant l'asile des faibles**, Théo pense être en sureté sur Terre pendant encore très très longtemps. Hoho.
Il ne fait que contrarier sa nature. Comme l'eau polit la pierre, la femme affaiblit sa colère. Et cette Sadnezz....Quelle femme tout de même! Une pluie de superlatifs accompagne son nom, partout où elle va.

Levant l'épée, croisant le fer, tâchant de faire bonne figure, en souci avec ce Roméhooo qui lui a volé Théo, le Baron dit à la Dragonne.


Si tu m'aimes, prends garde à toi.



*citations de différentes pièces de Shakespeare.
**Richard III?
Quant à la dernière phrase, la référence est dans Carmen, de Bizet.

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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Sadnezz, incarné par Breiz24


Pas longtemps à attendre le loup que déjà il rapplique... Accompagné. Karine traine dans les parages, observant les deux gugus pret à croiser du cure dent. Sad toise l'amoureux qui lui donne encore un peu du mot doux, ce qui la conforte dans son intime conviction, il est fou, car fou d'elle. Pas de roses. Dommage, lui qui aime tant à faire sonner des violons mièvres aux oreilles des dames avant que de ne les faire siennes... Il a du lui réserver une surprise autre, plus surprenante. Une demande en mariage? Officieuse bien entendue. Une promesse d'amour éternel? Le genre de truc qu'elle ne lui aurait jamais entendu... Avant qu'il ne se rende compte de la place qu'avait la Corleone dans sa misérable vie de noble. Il y avait forcément quelque chose sous toute cette décontraction, ou alors sa folie lui voilait l'image même de ce que la latine lui réservait?

Chasse cet air de ta misérable trogne, ou il t'en cuira.

Ayant décidé de le faire tomber de son nuage le coeur léger qu'il osait lui ramener sous les yeux, Sadnezz ne s'attarda pas à écouter ses vers servis sur lit de mièvrerie. Le laissant venir à elle, elle resta mutique quelques instants, fixant de ses prunelles sombres ce visage qu'elle connaissait trop. Ha mon Théo, que l'amour est proche de la haine, sur un malentendu on pourrait même les associer, le ressentiment en résultant étant des plus piquants. Pour ouvrir le bal elle se laissa approcher , assez près pour que le revers - qui est l'arme la plus féminine qui soit avec le vice - claque assez fort à ses oreilles sur la joue de son homme. Quoi? Un combat allait crescendo, comme l'acte charnel... Et oui, l'amour est comme la guerre, commençant face à face, finissant corps à corps. La baffe était pour briser son attitude oisive... Et un peu pour la rose aussi.

Mais , une gifle, toute féminine qu'elle soit n'en reste pas moins une attaque misérable, portée généralement lorsqu'il n'y a d'armes que les mains. Or, la Corleone n'était pas venue les mains vides et le Théo allait bientôt comprendre sa douleur. Avant de lui asséner un coup de pommeau au coin de l'oeil, elle hurla en détachant bien ses mots.


On..

Coup de bouclier sur le crane.

Ne..

Coup de bouclier sur le nez .

Menace PAS..

Coups de genoux sur une partie indéterminée.


Une Corleone.

Elle s'essoufflait vite, et ses derniers mots se confondaient aux halètements qui faisaient gonfler sa poitrine emballée, les traits emplis de rage. Sadnezz se jeta sur lui, pour la phase corps à corps , et vaille la valse colérique d'une femme qui ne supporte plus la vue d'un homme transit... Pauvre Roméo, on te dirait tombé du balcon. Le nez ensanglanté dans les mamelles d'une donzelle qui te cogne l'estomac, il est beau le tableau des amants. Qui a dit que Sadnezz était une fierté?

Theognis
Le temps s'est obscurci, il fait gris en sa mémoire, il fait noir dans son regard, les coups pleuvent et le sang déborde de ses veines. L'oeil mauve, le sourire en compote, Théo tente de s'extraire de la déconfiture. Mais elle le retient, par tous les seins, elle le compresse jusqu'à la débandade, et les vaines protestations du Baron n'y feront rien.
A l'écart des bien-pensants, des honnêtes gens, elle le maintient. Elle porte en elle les rêves des dragons, l'or au bord des chemins, les rivières en colliers de diamants, la Lune même est un gros joyau dans le ciel, une boucle d'oreille pour les dieux humains. Pas un tube métaphysique, mais des Dieux, des vrais. Et si la Lune brille comme sardine argentée, eux ils étincèlent sous le soleil printanier, dans la terre aux racines coupées. Le combat se poursuit, moins indécis que jamais.

Elle le gifle, elle le mord, elle le cuit à l'étouffé. Par Aristote et Méphistophélès, elle va finir par le tuer! Pourrai-t-il mourir ainsi, entre les griffes de la plus sauvage, de la plus raffinée, des Dragonnes? Tête posée sur le coeur de cette Juliette des bois, il sent la vie battre si fort qu'elle l'empêche de dormir à jamais.
Loin de lui l'envie de la frapper, quoiqu'un bourre-pif, ce n'est jamais mauvais, comme lui enseignait son regretté papa. Loin de lui l'envie de la blesser, ou alors une simple écorchure, pour nourrir la terre du sang de cette guerrière. Seulement le désir de la maîtriser, mais elle est furieuse et indomptable alors qu'il est déjà blasé. Il retient un poignet, qu'elle le gifle de l'autre. Il lui saisit le menton, qu'elle le griffe de ses crocs carnassiers. Il lui prend un sein, qu'elle l'autre pointe, menaçant. Et sous la poitrine, c'est maison, faut pas y toucher. Ainsi se réduisent les possibilités.
Alors, les bras comme des ailes, cloués à cette terre de Bourgogne comme Jésus à la croix, il contemple la fleur qui se dresse sur lui, triomphante. Il n'y a point de justice en cette terre. A moins que la nature ne se charge de rétablir l'équilibre des corps en balancier.

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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Attia, incarné par Breiz24
[Vieni…]
De nulle part en bourgogne sur les traces d’une brune chère à son cœur, la gitane avait marché. Non pas qu’elle avait été seule, non. Elle avait eu le plaisir de se ressourcer auprès de ce qui lui restait de famille tsigane, mais son autre famille lui manquait, celle qui bouillait et trépignait dans ses veines, celle de son sang.
Vieni… Vestiges de langue bien ancrés en la Corleone qui sonnaient mélodies mélancoliques a l’oreille de celle qui se faisait appeler la gitane.
Alors l’amoureuse des routes a pris le chemin pour arriver a Semur. Une journée de marche qu’on lui avait dit, sauf qu’a la nuit tombée l’Attia n’avait dépassé que deux ou trois fermes sans apercevoir les lueurs de la ville. Se pourrait il qu’elle ait pris un mauvais chemin ? Quasiment impossible… ou pas… ‘fin bref le fait était qu’elle y était pas encore a la nuit tombée et les gambettes douloureuses, la gitane se dit qu’elle pouvait se permettre une pause. Alors Elle s’affale puis s’adosse dans le creux d’un arbre remuant les petons à l’intérieur des bottes, une grimace sur le visage indiquant un désagrément au niveau plantaire. Délacer ses bottes pour les ôter et les secouer, en commençant par celle de gauche coupable d’une douleur particulièrement sournoise. Un petit craquement sur le sol et la gitane lâcha un juron. Un caillou ! Comment diable avait il atterri la ? A quel moment ? Par quelle magie ? Les pieds protégés par les bas… les bas rouges… les fameux bas rouges la gitane s’accorda a penser qu’elle pouvait se permettre de se reposer la plante des pieds. Un châle tiré contre elle, elle partit dans un sommeil, le genre de sommeil qui ferait se dire « roo juste quelques minutes » et qui vous fait vous réveiller, chatouillé au nez par un rayon de soleil timide suivi d’un éternuement mesquin.
Le corps parcouru d’un frisson la gitane se lève puis s’étire comme un chat, si si, avec le miaulement et tout… Une main dans la tignasse emmêlée elle se lève prestement. Une journée de marche qu’ils avaient dit…
[quand l’arbre cache la forêt…]
Alors qu’elle s’était remise en route, la gitane a peine rafraichie emprunte un chemin censé mener a la dite ville, un chemin en pente… en pente ? Elle comprend de moins en moins ya pas de montagnes en bourgogne si ? Nan juste des collines… a quelques mètres de la ou elle a dormi, une Colline au pied de la quelle, Semur… La bourgade se présente alors à ses yeux qui parcourent la plaine.
Soupir dépité et claque sur le front. Apres la pente la gitane se tape la descente, étrangement plus rapide. Doucement mais surement elle avance, petit à petit elle se laisse vivifier par l’air matinal quoique encore très frais. Et là s’accroche à son regard des silhouettes lointaines. Elle ne distingue pas bien, continuant son chemin qui se fait boisé. Entre les arbres se rapprochent les silhouettes et la curiosité de la gitane s’éveille. Des gens, des montures, à une heure si matinale, si fraiche… Rendez vous secret ?
Hum de toutes manières le chemin passe par la, a un petit arc prêt… Alors elle se rapproche distingue mieux. Le lieu est désert, la rencontre doit être intime… Un homme… Une blonde… une troisième personne… Elle ne voit pas encore les visages et déjà l’esprit follement curieux imagine les situations les plus romanesques… C’est l’éclat d’une lame levée qui lui fait comprendre. C’est un duel…
Du coup la gitane hésite à se rapprocher… Quelqu’un va mourir… ou pas… Cachée par les fourrés, la gitane imprudente s’approche encore… Le visage de la blonde se dessine… Familier, connu, mais aucun nom qui colle de suite… Elle semble en retrait, le témoin ? La gitane prend une inspiration, calme les battements de son cœur faits d’excitation et d’une légère peur mêlée. Bientôt elle se retrouve cachée par le flan des montures en retrait. Un second visage… un visage connu… l’Arquian… dont le visage disparait happé par de violents coups qui s’abattent …
On… ne… menace pas… Une corleone…
Elle en serait bien tombée sur le cul… Comme quoi son double pouvait pas lui échapper longtemps, à peine arrivée qu’elle la trouve, et encore… De quelle manière…
Elle prend une seconde allez savoir pourquoi, une seconde comme figée dans le temps ou elle regarde voler la chevelure brune de la furie qui s’abat sur le baron a terre… Un ralenti, à l’infini ou elle décortique la situation… La corleone menacée ne laisse rien derrière elle, et la… une seule réalité… Elle va le tuer…
Plus le temps de rester cachée, elle s’élance vers les combattants. Un quidam aurait bien pu mourir, même le baron s’il se donnait la peine de se battre… Mais inerte il était sous les coups, sous la rage de la femme…
Attia n’accorda qu’un regard rapide a la blonde, témoin passif. Elle la reconnaissait maintenant, association d’idées, l’Arquian, la blonde, La rochelle, Karine… Et même au delà une certaine réunion…
Enfin bref, arrêter la folie, car elle ne peut être faite que de regrets… A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, et a quoi lui servirait le sang de l’Arquian s’il était dit qu’il ne s’était pas défendu ?
Alors la gitane se présente au regard da la brune.

-Sad !
Comme un rappel a l’ordre la voix se fait ferme et forte. Les prunelles se croisent. La Corleone avait les yeux noirs desquels crachent du feu, qu’on prendrait pour un volcan, dans lesquels Dieu a laissé place au sans nom…
-Non…
Et de retenir le bras, de serrer, de mettre de sa force à calmer la rage. La colère détruit plus qu’elle ne soulage… Il pourrait être mort qu’elle s’acharnerait sur son cadavre, sans jamais soulager le feu qui brule de l’intérieur. Le regard se fait dur avant de passer sur le baron qui ressemble plus à rien dans son sang… Il pourrait être en train de sourire… La gitane soupire.
-fais pas ça…
Plus qu’une demande, le sentiment que ce ne serait qu’une énorme bêtise, un gachis, … Et la gitane tire un coup sec de toutes ses forces le bras pour faire lâcher prise à la lionne sur sa proie.
Sadnezz, incarné par Breiz24


Elle s'est laissée emporter par sa colère, elle en à mal aux mains, au dos, au corps, à l'âme. Elle n'a même pas su le laisser attaquer, comme une enfant trop pressée d'avoir sa récompense... Quelques jours auparavant, elle s'était arrêtée à Semur pour attendre son Attila, apres de brèves missives pour l'itinéraire à suivre. Sa rencontre avec Theognis elle était fortuite, mais elle lui en avait fait oublier que sa cousine avançait doucement mais certainement au lieu de rendez-vous, retrouvailles attendues comme un baume apaisant sur les maux d'une Corleone vieillissante.

De fait, elle ne l'avait pas entendue ni vue surgir, fidèle à la demande de l'ainée .. Vieni... Lorsque son prénom fut hurlé, elle ne sut se détacher de sa tâche: tuer le Montereau le réduire à néant, lui faire ravaler ses paroles imprudentes , exulter la vengeance, folle à lier, liée à de vieilles pulsions. Lorsque l'ordre de cesser avait été sonné, elle l'entendit lointain , mais déjà elle abaissait sa garde. Karine? Non, Attia... Elle était là, quelque part, mais.. Mais... Non, attends, je dois terminer ça, je dois l'achever, je ne veux plus avoir à affronter les sourires écoeurants d'un Montaigu... Lorsqu'une poigne avait saisit son bras et l'avait tirée de sa fureur comme un réveille une somnambule, elle ne se résolut pas à le laisser là, ainsi. Les bras battants l'air, brassant le vide avec raideur, elle fouetta le vent, hurlant de rage.

Puis la poigne l'attira contre le corps chaud de son autre, sa jouvence , elexir bienfaiteur. L'écume de sont front rencontra l'étoffe légère, salvatrice au sein de son Attila. Oui, elle était venue, fidèle à son sang...
Sad cracha malgré l'étreinte quelques mots contre la poitrine de la brune, directement adressés à un baron déchu à la discrétion des oiseaux du matin:


Ne t'avises plus de me menacer, Le prochaine fois je ne te laisserais pas l'heur de te relever.


Emporte moi la mia bella, cassons nous, emporte moi ... Deux silhouettes s'évadèrent dans le souffle matinal, laissant un homme inanimé sans un regard d'au revoir.

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