Sadnezz
[Matines résolutions]
Entre le lait et le miel tôt le matin la Corleone avait apprit la venue à Sémur du baron d'Arquian. Entre ses doigts halés la tranche de pain noir avait été soigneusement retenue pour ne pas cacher une excitation ressortie du fond des âges... Mais point d'humeur charnelle, juste le gout de l'inachevé qui piquait ses phalanges d'une agitation mal contenue.
Alors comme ça tu es là, quelque part d'Arquian... Moi qui te croyais encore dans le sud à te battre pour une poignée de débauchés et la reconnaissance d'un pauvre capitaine... Le bateau aurait-il coulé?
Sad baissa les yeux sur son écuelle, mutique et pensive. Si le baron était revenu par là, la raison lui était malgré tout encore opaque mais... L'occasion était trop belle. Sans perdre plus de temps elle abandonna son frugal déjeuner et se saisit de quoi écrire.
Ta dernière missive était on ne peut plus explicite. Concise, comme je les aime. trancher ma gorge latine... Demain, essayons... pour voir. J'ai, dans ma tête quelques desseins bien simples, acceptes...
Missive lancée, le duel était mandé. Un Baron ne se bat pas contre une gueuse, brigande de surcroit. Il émana de son regard hagard des appréhensions quant à cette invitation qui ne pouvait que sonner officieuse, intimement persuadée que celui qu'elle avait adoré par le passé se défilerait comme les corniauds sous le bâton.... On s'adore, on se déteste, on se provoque... Ainsi vont les choses.
Dire que Eriadan est mort... A défaut de n'avoir pu le tuer je pourrais soulager quelques rancoeur sur toi Theognis. Je sais combien cette nouvelle te ferais grand bien, mais je vais la garder pour moi, tu le sauras bien assez tôt et je ne vais pas non plus te faire plaisir... Encore. J'ose espérer que tu viendras, que tu t'abaisseras à moi et à nous. Je ne te ferais pas l'affront de faire de cette rencontre une affaire qui courra sous les castels de toute ta chère Bourgogne... Juste toi, moi et quelques témoins de l'affaire peut-être, rien d' officiel comme toujours entre tes manières et les miennes.
Tout pases tout lasse, le plaisir s'en va et le déplaisir s'en vient, les hommes s'éloignent. D'où cette rancoeur était partie? De sa fuite? Non. De la cette fierté que le baron avait affiché à son départ, posé à son annonce et menaçant dans ses écrits. La Corleone était intimement persuadée que sa perte n'était pas bien préoccupante aux yeux de celui qu'elle laissait là bas en Provence, et cette réaction n'avait su que lui faire grincer des dents. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire qu'elle rejoigne l'autre camps, lui même qui n'avait su lui offrir un regard, une parole sans fioriture depuis des semaines.
Je me bats pas pour tes chimères, j'ai juste rejoins le sud pour payer une certaine dette... J'aurais du suivre mon instinct , rester loin de tes idées et de tes envies. finalement je n'ai même pas rejoins les rangs ennemis, mais ça également je le garderais pour moi. Regarde moi comme la traitresse, c'est encore ce qui me sied le mieux.
A dieu ou au diable... l'heure avait sonné, s'il acceptait elle pourrait peut-être mettre un terme à cette histoire. Rendez-vous avait été donné le lendemain au petit matin dans un endroit déserté et calme aux abords de la ville ne manquait plus que la réponse du Montereau. Sadnezz reprit son déjeuner dans l'auberge qui commençait à se remplir, les yeux toujours aussi vagues, mais un fin rictus aux lèvres.
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Entre le lait et le miel tôt le matin la Corleone avait apprit la venue à Sémur du baron d'Arquian. Entre ses doigts halés la tranche de pain noir avait été soigneusement retenue pour ne pas cacher une excitation ressortie du fond des âges... Mais point d'humeur charnelle, juste le gout de l'inachevé qui piquait ses phalanges d'une agitation mal contenue.
Alors comme ça tu es là, quelque part d'Arquian... Moi qui te croyais encore dans le sud à te battre pour une poignée de débauchés et la reconnaissance d'un pauvre capitaine... Le bateau aurait-il coulé?
Sad baissa les yeux sur son écuelle, mutique et pensive. Si le baron était revenu par là, la raison lui était malgré tout encore opaque mais... L'occasion était trop belle. Sans perdre plus de temps elle abandonna son frugal déjeuner et se saisit de quoi écrire.
Ta dernière missive était on ne peut plus explicite. Concise, comme je les aime. trancher ma gorge latine... Demain, essayons... pour voir. J'ai, dans ma tête quelques desseins bien simples, acceptes...
Missive lancée, le duel était mandé. Un Baron ne se bat pas contre une gueuse, brigande de surcroit. Il émana de son regard hagard des appréhensions quant à cette invitation qui ne pouvait que sonner officieuse, intimement persuadée que celui qu'elle avait adoré par le passé se défilerait comme les corniauds sous le bâton.... On s'adore, on se déteste, on se provoque... Ainsi vont les choses.
Dire que Eriadan est mort... A défaut de n'avoir pu le tuer je pourrais soulager quelques rancoeur sur toi Theognis. Je sais combien cette nouvelle te ferais grand bien, mais je vais la garder pour moi, tu le sauras bien assez tôt et je ne vais pas non plus te faire plaisir... Encore. J'ose espérer que tu viendras, que tu t'abaisseras à moi et à nous. Je ne te ferais pas l'affront de faire de cette rencontre une affaire qui courra sous les castels de toute ta chère Bourgogne... Juste toi, moi et quelques témoins de l'affaire peut-être, rien d' officiel comme toujours entre tes manières et les miennes.
Tout pases tout lasse, le plaisir s'en va et le déplaisir s'en vient, les hommes s'éloignent. D'où cette rancoeur était partie? De sa fuite? Non. De la cette fierté que le baron avait affiché à son départ, posé à son annonce et menaçant dans ses écrits. La Corleone était intimement persuadée que sa perte n'était pas bien préoccupante aux yeux de celui qu'elle laissait là bas en Provence, et cette réaction n'avait su que lui faire grincer des dents. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire qu'elle rejoigne l'autre camps, lui même qui n'avait su lui offrir un regard, une parole sans fioriture depuis des semaines.
Je me bats pas pour tes chimères, j'ai juste rejoins le sud pour payer une certaine dette... J'aurais du suivre mon instinct , rester loin de tes idées et de tes envies. finalement je n'ai même pas rejoins les rangs ennemis, mais ça également je le garderais pour moi. Regarde moi comme la traitresse, c'est encore ce qui me sied le mieux.
A dieu ou au diable... l'heure avait sonné, s'il acceptait elle pourrait peut-être mettre un terme à cette histoire. Rendez-vous avait été donné le lendemain au petit matin dans un endroit déserté et calme aux abords de la ville ne manquait plus que la réponse du Montereau. Sadnezz reprit son déjeuner dans l'auberge qui commençait à se remplir, les yeux toujours aussi vagues, mais un fin rictus aux lèvres.
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "