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[RP] Maison Cianfarano

Prunille
En plein centre d'Aix se dresse fièrement, entre la boutique d'une modiste et celle d'un orfèvre, non loin du quartier des appartements et des hôtels particuliers des nobles provençaux, une nouvelle échoppe qui était, visiblement, en travaux. Les ouvrier que l'on voyait entrer et sortir du bâtiment en étaient la preuve. Une des dernières opérations avait été de repeindre les murs intérieurs à la chaux blanche. Mais il manquait encore un nom à ce futur commerce, et ne pas savoir de quoi il retournerait intriguait vivement la population aixoise.

Mais parfois, les voisins pouvaient apercevoir deux silhouettes, qui souvent revenaient. La première était celle d'un homme, de taille normale, aux cheveux bruns; la seconde était celle d'une frêle jeune fille, dotée d'une longue et opulente chevelure blonde. Alors les voisins s'interrogeaient, craignant le pire. Non, ils n'oseraient pas ouvrir un bordel, non, pas dans leur honorable quartier...

En effet, ils n'oseraient pas. Ou du moins, ils n'y avaient pas pensé. C'était un commerce d'une toute autre nature auquel s'apprêtaient à s'adonner Gabcha et Prunille de Cianfarano. Oncle et nièce s'étaient retrouvés, et étaient tombés d'accord, partant d'une évidence : Les Cianfarano avaient la mode et l'élégance dans le sang. Ce constat établi, ne leur restait plus qu'à aller au bout de leur passion. Ils l'avaient fait, ils avaient créé leur griffe. Et après avoir longuement hésité sur le nom à donner, ils avaient opté pour l'intemporel "Maison Cianfarano", qui serait à présent la marque de vêtements de luxe la plus prisée et la plus outrageusement chère de toute la Provence, et même des Royaumes tout entiers. Ils commenceraient par du prêt-à-porter, le plus "abordable", puis embrayeraient sur la haute-couture, et les vêtements de mariage, si l'affaire marchait bien. Et pour cela, Prune savait qu'elle pouvait compter sur le génie de son oncle, qui maniait fil et aiguille mieux que quiconque. Elle n'était encore qu'une humble débutante dans l'art de la confection, ce qui ne l'empêchait pas de faire preuve d'un goût certain, et d'une classe... Hum... Incontestée.

Aussi, le matin du jour prévu de l'ouverture, elle arriva, virevoltant dans sa bure taille empire, cowbell au cou, et les cheveux noués dans un délicieusement fantasque "chignon sauvage". Et admira la devanture, fraichement clouée.




Toute sourire, elle pénétra à l'intérieur de la boutique, donc la porte s'ouvrait à l'aide d'une jolie clé d'argent. Une clochette tinta, faisant écho à sa cowbell. Et d'un ample geste, elle tira les lourds rideaux de velours noir qui obstruaient la vitrine. Et avec les yeux d'une enfant qui découvre son cadeau le soir de la Saint-Noël, elle admirait leur boutique, et fila directement dans l'atelier, en attendant Gaby. Tout était bien à sa place, les rouleaux de tissu étaient soigneusement entreposés dans le coin...
Autour de son poignet, Blondine enroula un mètre ruban, et tout sourire, retourna faire encore une fois le tour de la boutique.

Le concept était simple. En guise de prêt-à-porter, ils avaient plutôt dû appeler ça "presque prêt-à-porter". Le but était que la cliente choisisse un des modèles exposés en magasin. Ensuite, ils devraient prendre toutes les mesures nécessaires, les consigner dans un petit carnet, puis, plus tard, confectionner et livrer la robe à la cliente. Simplicité, efficacité. Il ne manquait plus qu'oncle Gaby, et ils pourraient ouvrir.

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Madnight
Mad était restée suffisamment longtemps à Aix, pour en connaitre le moindre recoin.
Elle avait eu l'occasion à plusieurs reprises de passer dans ce quartier qui se voulait huppé et regroupait encore tout ce qui se fait de mieux en nobliaux et autres privilégiés.

Elle avait repéré entre autre, une nouvelle échoppe qui prenait forme, et avait ouï dire qu'il s'agissait d'une boutique de prêt à porter dont l'ouverture était imminente. Elle s'était à tout hasard enquérie du nom de la propriétaire, Demoiselle Prunille de Cianfarano.

Combien de fois, la jeune Mad avait soupiré, en pensant aux misérables frusques qu'elle devait porter depuis la guerre, et s'était promis lors de son retour à Forcalquier, de passer commande d'une jolie robe.


Sitôt dit, sitôt fait. Rien ne servait d'attendre plus longtemps.
Forcalquier ne possédait pas de modiste, et s'habiller en temps de guerre relevait du pur défi. Cette boutique était inespérée !
Ses braies et ses chemises commençaient à s'user bien que pour le travail au moulin ou dans les champs, ils restaient fort acceptables.
Et puis, elle avait pris des allures de garçon manqué, et il était temps qu'elle redevienne une vraie jeune fille. Elle avait bien une petite robe élégante qu'elle pliait soigneusement dans sa malle, mais elle commençait à défraichir sérieusement.


Bref, la jeunette était en train de se donner toutes les raisons du monde pour acquérir la belle robe dont elle rêvait, et qui lui donnerait, espérait elle, la féminité que toute adolescente convoitait.

Elle prit donc une feuille de papier, et se mit à écrire :




Chère Demoiselle Prunille de Cianfarano,

Permettez que je me présente, je me nomme Demoiselle Mad du village de Forcalquier, meunière de mon état, mais également adjointe au conseil municipal en tant qu'animatrice.

Lorsque j'ai quitté Aix, il y a quelques jours, vous étiez sur le point d'ouvrir une boutique de prêt à porter. Je pense que celà doit être fait aujourd'hui.

J'ai pu apprécié pendant les travaux, dans un coin de votre échoppe, quelques modèles que vous comptiez proposer à votre clientèle.
Je ne vous cache pas que l'une de vos robes a attiré instinctivement mon attention, et j'aurais souhaité vous en passer commande.
Il s'agit d'une robe en velours et soie de couleur vert amande.

Je ne suis pas douée pour le dessin, mais j'espère que vous saurez exactement de quel modèle je parle.

A toutes fins utiles, je vous donne mes dimensions, étant dans l'impossibilité de me déplacer à l'heure actuelle.
90 tour de poitrine, taille assez fine et hanches étroites, pour 162 cm de grandeur, d'allure plutot mince.
Je ne doute absolument pas de vos qualités et nul sera besoin d'essayage.
Il parait et ceci sans prétention de ma part, que j'ai une taille modèle ...

Un jeune garçon vous remettra ce pli, ainsi qu'une petite bourse pour que vous puissiez commencer la confection du vêtement.

J'attends impatiemment de vos nouvelles,

Respectueusement,
Madnight de Forcalquier


Mad relut le courrier, le roula avec précaution, et le noua d'un joli ruban.
Sortie de son moulin, elle héla un jeune villageois de sa connaissance, conduisant une charette tirée par un cheval, et qui partait faire commerce à Aix de sacs de mais.


Bonjour ! Puis je vous remettre ce pli s'il vous plait ? Il est très important pour moi qu'il arrive au plus tot à sa destinataire, Demoiselle de Cianfarano, boutique de prêt à porter dans le centre d'Aix.
Voici également une petite bourse qu'il ne faudra pas manquer de lui remettre.
Il y aura certainement un message en retour. Je compte sur vous.
Merci !


Elle gratifia le messager d'un sourire et d'une pièce en argent.
Elle n'avait plus qu'à attendre la réponse de la modiste.
Prunille
Bon sang... Oncle Gaby n'était même pas arrivé que déjà, ça toquait au carreau ! Bien, parfait, tout était très bien dans le meilleur des mondes. Blondine accrocha un sourire à sa face, et lissa un peu les plis de sa bure. Puis fit signe au gamin d'entrer, ce qu'il fit.

Bin bonjorn, Dona...
J'viendrions vous donner ça de la part de la Dona Mad.
J'devions attendre ou j'devrions partir ?


Sans répondre, elle ouvrit la lettre, et la parcourut... Euh... On ne peut pas dire rapidement, mais disons qu'elle fit de son mieux. Mais plutôt que de répondre en faisant étalage de son orthographe et de sa syntaxe qu'elle savait désastreuses, elle préféra un message oral.

C'est une commande, donc tu peux t'en aller, nous ferons la livraison, dis à la demoiselle que c'est d'accord.

Le jouvenceau partit donc, sans trop demander son reste, visiblement mal à l'aise en ce milieu féminin, et plutôt aisé. Calmement, Prune alla s'asseoir dans l'atelier après avoir rangé la bourse dans un petit tiroir fermé à clé, histoire de relire la lettre plus paisiblement. Il s'agissait donc de la robe amande. Au vu du poids de la bourse, le paiement devait être honnête, au vu du prix qu'ils avaient fixé pour le modèle. Les deux braves femmes qu'ils allaient engager pour réaliser les confections allaient finalement avoir du travail plus tôt que prévu !

Elle se leva de nouveau, et alla poser la missive sur le bureau. Puis alla se planter devant le mannequin qui présentait la robe amande...


On pourrait tout de même l'améliorer un peu...
Pour notre première cliente...
Rebroder un peu le corsage, de fleurs, c'est le printemps...
D'un ton plus clair, sans doute.
A moins qu'elle ne préfère des arabesques abstraites...
Je ne sais pas.
Qu'en penses-tu, Knaki ?


Disant cela, elle leva ses yeux azur vers le chat roux qui somnolait sur une étagère. Ce dernier la regarda d'un œil torve, bailla, et se rendormit en soupirant. Elle éclata de rire à sa vue, et se dit qu'il valait mieux demander l'avis de Gabcha avant d'entreprendre quoi que ce soit.
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Gabcha
Simplicité. Epure. Dignité. Maintien. Ordre. Discipline. Deux détails tuent LE détail.

Gabcha de Cianfarano était entré avec discrétion dans la boutique volage de la Capitale, et avait regardé avec attention sa Prupru dans ses premiers émois modeux.

Il se dirigea vers elle , l'embrassa tendrement sur la joue, et continua son propos...


Attention, ma petite. Les bourgeoises aiment les breloques et autres vibrations malsaines. Nous, on n'habille que les femmes de goût:les paysannes, les nobles et la marquise.

Il regarda le modèle , puis tranchant affirma...

Pas de fleurs, ni de rubans. Pas de dentelles. Je crois connaître notre cliente, elle est belle. Elle n'a pas besoin de se couvrir la peau de péchés soyeux.
Ou alors...


Il plissa les yeux, se concentra et continua...

Un bande de perles baroques soulignant le décolleté. Mais...C'est infaisable en prêt à porter. Donc...

Il commença à tourner dans la boutique, soulevant des étoffes, palpant des matières...Il poussa un soupir de soulagement en découvrant un cuir vert amande ...

Deux simples lignes de cette peau. Une se situant au dessus des seins,à placer horizontalement. Une seconde, partant du centre de la première, se prolongeant en collier autour du cou et se terminant dans le dos, en traîne légère... Qu'en penses-tu? Nous pouvons aussi oser le cuir noir...

Il se mit à rire et lui affirma...

Je suis fier de toi , Prunille. Cette aventure se promet d'être folle. Faire la guerre la journée, créer la nuit. Du délire Cianfaranien, ma Belle!
Prunille
Elle qui pensait être en tête à tête avec Knaki le chat, elle fut bien surprise en entendant la voix d'Oncle Gabcha dans son dos, ce qui lui occasionna un sursaut, et un espèce de cri de chouette hulotte. Enfin, une fois remise de ses émotions, elle déposa à son tour une bise sur la joue de Gaby, et écouta le cours du maître en la matière. Certes, pas de babioles, mais un corset brodé, quand même... Ce n'était pas si horrible que ça... Et puis un ton au dessus, ce n'était même presque pas voyant ! Enfin, c'était sans doute ce qu'on pouvait appeler un détail, le détail qu'elle voulait rajouter, mais après tout, qu'en savait-elle ? Peut-être que le détail auquel il faisait allusion résidait déjà dans l'alternance de la soie et du velours, qui sait ?

Silencieuse, elle l'observait virevolter à droite et à gauche, pour examiner les différentes étoffes, mais elle ne put dissimuler un froncement de sourcils quand il exhuma deux bandes de cuir, de couleur similaire à la robe. L'écouta lui raconter ce qu'il comptait en faire. L'idée n'était pas mauvaise, en soi, mais... Ah, mais s'il lui demandait son avis...


J'en pense que trop de vert tue le vert...
Cette couleur me donne déjà des boutons, et je crois que tu le sais...
Alors au noir, je dis oui !
Rouge... Je ne pense pas.
Les couleurs sont complémentaires, peut-être, mais...
En tout cas...
Enfin, comment veux-tu que je puisse juger alors que je déteste le vert ?
Bien souvent, cela jaunit le teint...
Gabcha de Cianfarano, je remets le destin de cette robe entre vos mains avisées !


Elle sourit, et faisant un tour sur elle-même, alla remettre en place un jupon froissé.

D'ailleurs, si tu trouves cinq minutes...
Tu pourrais arranger un peu ma bure ?
Je l'aime bien, mais elle fait un peu trop... Sévère.
Je ne suis pas nonne, quand même !
Et oui, même si je ne guerroie pas, je suis bien d'accord.
C'est Cianfaranesque à souhait.


Et s'affairant encore à deux ou trois futilités, elle lui posa la question qui lui brûlait les lèvres...

Tu trouves que le caractère de Yuyu déteint sur moi ?
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Gabcha
Gabcha regarda sa Prunille, et répondit , après avoir bien réfléchi, à sa question...

Vous êtes différents au niveau anatomique. Tu es femme, il est homme. C'est un fait indéniable. Néanmoins, nous nous retrouvons en face d'un problème de taille.
Ma pauvre petite...


Il hésita, cherchant ses mots, puis continua son propos...

Les Cianfarano sont des êtres disons...C'est comme des Anges...Et donc...

Il s'embrouilla...Perdit un peu pied...Comment expliquer à une pucelle la nature cosmique de la Famiglia?

Enfin, des Anges avec parfois des ailes, parfois des écailles, parfois des bures, parfois des glands...
Des êtres complets, en somme.

Yuyu est un univers renaissant, en résumé. Toi aussi. Moi aussi. Et c'est pour cette raison, entièrement assumée, que...


Il s'approcha de Prunille, et d'un geste vif, lui arracha le bas de la robe...

Et hop. Retour à l'antiquité. Quand on a de belles jambes, on les montre. Dix centimètres en haut des genoux. Sachant que tu devras porter cette somptuosité minimaliste avec des bottes rouges.

Il retourna ensuite auprès du modèle commandé, et proposa la solution suivante...


On laisse la tenue verte. On pose le ruban noir en haut des seins. On abandonne mon idée d'il y a deux sabliers...En revanche, on perfore le cuir par trois fois...Trinité de cercles...On fait passer le tissu de la robe dans ces derniers. On plisse et on attache, à l'aide d'une labradorite, le tout au niveau du cou, à gauche...
Gloups, je me demande si je suis compréhensible...


Il regarda Prunille et conclut...


Ma Petiote, un Ange n'est jamais bourgeois!
Prunille
Donc, elle était un Ange à bure. L'idée lui plaisait fortement. Par contre, se promener à genoux découverts...

C'est totalement inconvenant !

Disant cela, elle fila devant le miroir, pour s'examiner un peu plus en détail. C'est vrai que ses jambes n'étaient pas vilaines... Mais les diktats du couvent et de la mère sup' pesaient encore lourd sur ses épaules. Mais après tout... Cela n'était tout de même pas si laid que ça, des jambes, et généralement, le fait qu'elle soit la sœur de Yueel suffisait à éloigner les garçons, "les grands puants"... Et finalement, ce fut ses vieilles chausses, qu'elle envoya promener, derrière le comptoir, là où personne ne pourrait les voir, tant elles lui faisaient honte. Après tout, les Anges ont les pieds nus, et les siens étaient particulièrement ravissant, tout comme le reste de sa personne d'ailleurs... Une digne Cianfarano.

Un Ange n'est jamais bourgeois...
Je l'espère.
Je n'aimerai pas vous décevoir.

Pour la robe, j'ai un peu de mal à visualiser, mais je te fais confiance.
Peut-être quelque chose de modulable...
Comme cela, si elle n'aime pas -sait-on jamais- elle pourrait revenir au modèle de base.


Elle réfléchit un instant.

Il paraît qu'à Florence, les plus grandes élégantes portent un corset, sous leur robe...

Voilà que le feu divin de l'inspiration s'était emparé le Blondine. Direction l'atelier, elle se saisit d'un fusain, et d'une feuille, et s'assit à une des tables. Elle s'appliquait, en tirant un bout de langue sous l'effet de l'inspiration, à dessiner son premier modèle.

Contrairement aux élégantes florentines, elle ne cacherait pas le corset. Habillé de soie rose très pâle, il était porté en guise de bustier, accompagné de manches descendant aux trois-quarts, en soie bleu ciel, de même matière donc que la jupe, qui serait simple et sans fioritures, quoique plutôt bouffante. L'originalité du vêtement consistait en la singulière mise en valeur des baleines du corset, qui seraient noires, et qui se prolongeraient jusqu'à mi-cuisse en corolle, épousant la forme de la jupe. Et au niveau de chaque sein, dans le prolongement de deux baleines, deux petits nœuds de satin noir.

Elle ne savait pas trop quoi en penser, maintenant que c'était terminé. A vrai dire, elle avait même envie de réduire ce dessin en confettis et de le jeter au feu. Mais auparavant, elle tenait tout de même à le montrer à Gaby, qui était affairé à la robe. Elle lui tendit le dessin, avec une grimace.


Je ne sais vraiment pas ce qui m'a prise de dessiner une monstruosité pareille.
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Madnight
Mad était impatiente et guettait déjà le retour du jeune paysan qui lui apporterait la réponse tant souhaitée.

Elle calculait mentalement le temps qu'il faudrait au garçon, s'il ne rencontrait pas d'imprévus au cours du voyage. En effet, les routes n'étaient point sures, et un paysan transportant une charette de mais et une bourse garnie, risquait de se voir brigandé sans autre façon.


Il ne sera certainement pas revenu avant trois ou quatre jours le bougre !
Pourvu que le voyage se passe sans encombre !
La ville a d'autres dangers aussi. Et s'il lui prenait l'envie de prendre du bon temps avec une coquine ? Ou bien qu'il dépense tout son argent dans une quelconque taverne de la ville ?
Bahhhh, il faut que je chasse ces mauvaises pensées ....
N'empêche que j'aurais du me déplacer et aller faire ma commande moi-même !


Mad tortillait sa mèche de cheveux rebelle, moment d'anxiété extrême.
Finalement, elle repris son travail au moulin, histoire de ne plus réfléchir et que le temps passe plus vite.
Gabcha
Joie dans les braies, comme le dit mon neveu Pouik. Modulons, modelons...Ton idée est géniale.

Gabcha regarda l'oeuvre en vert, destinée à Dame Madnight, et déclara...

Oublions les trous, les rubans en cuir et autres délires inutiles. Cette robe n'a pas besoin d'originalité pour exister. Néanmoins, il s'agit de notre première cliente: elle mérite un cadeau.

Il se dirigea vers son bureau, y travailla pendant dix sabliers et revint , très fier...Une petite culotte en mousseline verte à la main.

Il est important, Prunille, d'assortir le haut et le bas, mais aussi le dehors et le dedans. La Maison Cianfarano va luire ainsi dans les nuits du Marquisat.

Ensuite, il prit, ému, le croquis de sa nièce, et le détailla...

Quelle fragilité dans les couleurs! Quelle décadence heureuse dans la mise en évidence du corset! Le tout évoque un air de printemps, le chant d'une vierge fredonnant avec douceur la mélodie d'une Provence Libre. C'est un modèle de Haute Couture, une révolution...A qui allons-nous le destiner, ma Douée?
Autre question...Pourquoi ces noeuds? C'est très Dadame...Une distraction de l'oeil, qui empêche de percevoir l'Essence!
--Robertlagourmande
Une très laide petite fille entra dans la Maison Cianfarano. Elle se rendit près de Prunille et lui tendit une missive, attendant une récompense pour fuir...



Damoiseau Prune,

J’estoisse un ami de longue haleine de Messire Rethy de Cianfarano de Bonnieux de Sabran de L’Episcopat de L’Eglise Aristotélicienne et tout le toutim. Je futasse meurtri par sa mortalité brutale et me retrouvisse désormais sans emploi. J’errusse de taverne en taverne, cherchant une occupation courtoise, mais…En ces temps de guerre, les Messires ne sachassent plus s’amuser. J’en soyons réduite à brouter dans les champs pour ne pas crevasser de famine.

J’avois appris que vous ouvrassiez une Maisonnée de couture. Si vous désirez que je cousassions des boutons, des galons, des faux fonds et des papillons, je suite votre ange. Je ne coûte pas cher : une miche , de l’eau , trois verres de vin, une viande, un légume et trois écus par jour.

En attendant vostre répondance, veuillassez recevoir, Moiselle Prunasse, mes Amitiés amicales et mes Soupirs soupirants…

Robert, nommé par ma fidèle clientèle défunte Robert la Gourmande.
Prunille
Pourquoi ces petits nœuds ? Elle n'en savait fichtre rien !

Et bien...
Aucune idée.
En y réfléchissant...
Je pense qu'il s'agissait de quelque chose prévu pour attirer le regard, mais...
Tu as raison, c'est inutile.


Quant à qui destiner cette robe, elle n'en avait strictement aucune idée, et s'apprêtait à éluder la question (un "je ne sais pas", passe encore, mais deux...) quand la clochette de la porte retentit. Elle se retourna donc, pour découvrir une petite fille, qui lui fit immédiatement penser à une espèce de mini-gobelin. Ladite petite fille lui tendait une lettre, qu'elle prit sans dire mot. La lut attentivement, et déclara tout haut...

Un... Ou une ? Dénommé Robert, un ami de feu oncle Réthy, nous offre ses services comme... Euh... Couturier. La rétribution semble honnête. Quoiqu'il va nous falloir faire provision de vin. Et s'il ne fait pas l'affaire, nous n'aurons qu'à le renvoyer, après tout.

Aussi sortit-elle d'un des tiroirs du comptoir un vélin, de l'encre et une plume. Elle hésita un instant à demander à Gaby d'écrire la lettre pour elle, mais... Elle était tellement honteuse de ne pas savoir écrire correctement une lettre à son âge qu'elle préféra se débrouiller toute seule plutôt que d'avoir l'air honteuse devant un de ses parents. Elle apprenait, après tout, et si vite que son professeur disait que dans quelques mois elle serait capable de ne presque plus faire de fautes. Alors, en s'appliquant, elle traça ces quelques mots :



Robert,

S'ait avec joit que nous aceptons votre ofre. Rendé vous donc a la boutic, dé que vous pouré nous zi rejoindre.

A tré biento,

Prunille de Cianfarano.

PS : Désolé pour l'ortografe, j'apren mais s'ait dificile, je vous eqspliqueré plu tar.


Rosissante, elle roula le petit mot, et le noua avec un ruban. Puis le tendant à la gamine, avec quelques piécettes sorties du tiroir à sous, elle la somma d'aller porter cela à Robert.

Je peux donc faire expédier la robe amande à Forcalquier ?
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Gabcha
Avec la culotte, bien évidemment. Je te laisse t'occuper des détails de l'envoi. Une robe...C'est comme un bébé...J'ai l'impression de l'abandonner, de trahir la confiance qu'elle avait en moi en la laissant quitter la maison.

Gabcha versa, pour la forme, une petite larme, puis continua son propos...

Robert...C'est un...

Il rougit, hésita et affirma...

Un être qui vit à l'inverse de nous. Il est donc intéressant. Mais , Prunille, je te préviens. Il est assez paresseux, grossier et séducteur.

Il regarda les étoffes multiples et variées qui encombraient l'atelier de couture...

Tu sais, ma petite...Je rêve d'une Provence en blanc. Des chemises simples , taille près du corps, avec des manches démesurées. Pas de braies...Elles sont inutiles.
Et , pour la Haute Couture, on ajoute de légères gouttes de rubis sur le col. En l'honneur de la guerre.


Il caressa le chat, et finit par un...

Véro de Marseille m'inspire, avec ses cuisses nues et ses bottes phénoménales. On pourrait lui proposer ta création...Elle est digne de la porter...
--_darius


La bébête qui monte

Darius est tout content, car voila le printemps. Et Istanga l'a chargé de diverses missions divertissantes. Il passe, une fois de plus, devant les gardes de la ville sans qu'aucun ne lui prête attention. Pourtant, il chante à tue-tête, et sacrément bien.

Les cerisiers sont blancs,
Les oiseaux sont contents.
Je n'suis pas mécontent, ah.
J' n'aurais jamais cru ça.
Ell' savait jouer à la
à la, à la bébête qui monte,
Qui monte, qui monte, qui monte maman !
Les cerisiers sont blancs,
Les oiseaux sont contents.


Et le voila devant LE magasin qui fait jacasser toutes les filles. La boutique de fringues. Et là, Darius est quasiment certain de rencontrer de jolis minois. A douze ans, on est un homme, un vrai, en âge de faire la cour. Avant d'entrer, il s'examine dans la vitrine : son pourpoint de velours noir fait encore bonne figure ; le couvre-chef, par contre, est bien élimé. Il l'enlèvera en entrant, ce qu'il fait.

Là, il tombe en arrêt devant une blondinette de toute beauté, dotée de deux jambes ravissantes. Il en japperait presque, s'il ne se sentait pas gêné par l'ampleur que prend son oiseau, comme s'il voulait s'échapper de ses braies.

Affolé, Darius cherche diversion à son regard, car il a vite fait la liaison entre la fille et son émoi. Istanga lui a bien expliqué qu'il fallait secouer l'oiselet après avoir pissé, mais rien de plus. Regard se tourne alors vers la... le.... l'homme qui est là, espérant que la bête va se lasser.

Que nenni! c'est pire! Qu'aurait fait Zarathoustra dans un moment pareil? Serait-il devenu coquelicot, comme Darius?

Rouge, le gamin certes l'est, et bredouillant aussi:

- Sal..jour! Ma... mère m'a demandé de vous passer pommade....commande...p.pour une robe. Elle vous connaît... elle a dit que vous êtes de la famine du croquet grolandais... m'a donné ça pour vous...

Il tend un message à qui le voudra. Ses yeux fixent le vide. Bourses se décontractent, il soupire de soulagement.

Citation:


Bonjour à vous!

Je vous mets au défi de réaliser une tenue pour moi, qui soit le lien entre l'Orient et l'Occident. Votre prix sera le mien.

Mes mensurations : 1,75 m - Poitrine 85 - Taille 55 - Hanches 85

A vos aiguilles!

Impérialement vôtre,

Istanga de Lendelin
Zorane
Afin de se changer les idées, pour voir d'autres paysages que celui des champs de batailles, Zorane décida de flâner un peu dans les rues d'Aix qu'elle ne connaissait que trop peu...les boutiques ce suivaient...elle les voyait sans vraiment y prêter attention...quand son œil fut attiré par un écriteau, les lettres qu'elle y vit lui réchauffèrent le cœur... "cianfarano"...sans une hésitation, elle passa le seuil...sourire aux lèvres...quels membres de la famille se cachaient ici?...

Oh!...Gabcha, c'est toi le maitre de ces lieux...comme je suis heureuse de te voir ici...elle fila le bisouiller chaleureusement...aurais-tu la même fibre créatrice que ce cher Réthy?
je n'en doute pas, et...
elle regarda son ventre qui prenait de plus en plus d'ampleur avant de continuer...pourrais-tu m'aider? je crains de ne plus pouvoir porter longtemps ses vêtements...je te fais confiance, et à cette demoiselle que je ne connais pas encore aussi...elle leur adressa un sourire amical à tous deux...vous avez carte blanche, et votre prix sera le mien...
Prunille
Écoutant Gaby, elle s'occupait à plier la robe amande, et à l'envelopper soigneusement, en prévision du voyage, en n'oubliant pas la petite culotte assortie, qu'elle cacha au fond du paquet, la surprise n'en serait que meilleure. Puis elle y joignit un petit mot... Elle avait demandé à son professeur de lui apprendre cette phrase par cœur, en prévision, et en avait été visiblement bien inspirée.



Mademoiselle,

Voici votre commande, nous espérons de tout cœur qu'elle vous satisfera !

Bonne réception,

Prunille, pour la Maison Cianfarano.


Elle déposa le message sur le colis, et y ajouta un ruban, amande, comme la robe. Puis la clochette de la porte tinta de nouveau. Et notre Blondine vit entrer un garçon (vilaine espèce qui sent mauvais, brrrr !), qui, visiblement plus que mal à l'aise dans cet environnement, réussit à articuler un drôle de message...

- Sal..jour! Ma... mère m'a demandé de vous passer pommade....commande...p.pour une robe. Elle vous connaît... elle a dit que vous êtes de la famine du croquet grolandais... m'a donné ça pour vous...

Puis il lui tendit un message, dont elle se saisit, et qu'elle lut avec attention (et lenteur, comme à son habitude). Puis dit, à l'intention de Gabcha :

Tiens... Une commande loyaliste. Istanga de Lendelin, nous met au défi de réaliser une tenue qui soit le lien entre l'Orient et l'Occident.
Mon cher Oncle, deux options s'offrent alors à nous. La première, que j'aime moins, et qui est de refuser tout net; la seconde étant de nous surpasser, et de leur prouver ainsi que quoi qu'ils en pensent, nous sommes les meilleurs en toute chose.


Entre l'Occident et l'Orient...

Oncle Gaby, je laisse le soin à ton génie créatif de nous confectionner cette future merveille, mon talent est encore bien, bien loin d'égaler le tien. Je vais m'occuper d'écrire à Véro... Elle la mérite amplement, oui. Tu sais qu'elle m'a pratiquement sauvé la vie ?

Puis, se tournant vers Darius, elle lui dit, dans un sourire.

Tu peux repasser plus tard, si tu veux. Ou bien dis-nous où tu seras, nous enverrons quelqu'un te prévenir quand la robe sera prête.

Puis une autre Dame entra, visiblement bien embarrassée par le poids d'un ventre qui présageait un heureux évènement. Une amie de Gaby, à n'en pas douter. Qui l'interrogea du regard, aussi se présenta-t-elle...

Prunille de Cianfarano, actuellement hébergée à l'ombre de l'immensité tentaculaire des multiples mérites de son oncle Gabcha.

Que de travail, déjà !
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