[ Arrivée à Tenochtitlan ]
Un crépuscule aux couleur de sangs
Une nuit éclairé dune lune blafarde
Des chants de joie et de victoire parviennent aux oreilles du petit groupe.
La nahualli les a entendu de loin et chaque pas qui les rapproche de la capitale maudite semple pesé de plus en plus, comme une fardeau lui broyant les épaules.
Elle tente de garder son sang froid, et de guider tranquillement la Pouchka et les autres qui la suive.
Leffort est monumental
La forêt se fait plus éparse , laissant deviner à la lueur de la lune et des feux de joie, les premier bâtiments de la capital maudite.
Léger fourmillement dans les membres. Ses mâchoires sont tellement crispées quelle en tremble.
La brasse bouillon ny tient plus
Subitement elle délaisse son groupe en partant dans une course frénétique pour rejoindre le campement de larmée. Locelot la suit sans attendre.
Les dernières branches ainsi le vent claque contre son visage, cette caresse qui fut tant apprécié lui apparait dorénavant comme une douloureuse morsure.
Elle laisse son instinct la guider
Au milieu des effluves des morts et des plaies qui pullulent, une forte odeur de plantes. Le flair de la féline ne la trompe pas.
La brume déboulonne dans la hutte du guérisseur le visage totalement paniqué. Pourtant, un bref regard jeté à lassemblé lui fait rapidement comprendre quil nest pas là
Pourquoi?
Une angoisse sourde la prend au tripe
Alors que son regard perdu se ballade sur les guerriers présents, un jappement de locelot la fait se retourner.
Une petite hutte de fortune presque accolé à la cabane des guérisons
Brume Sauvage sen approche. Tcheku sy engouffre sans plus attendre.
La chamane sarrête devant lentrée. Pourquoi nest il pas avec les autres
ses blessures
sont elle si graves?
Elle tend une main vers la tenture miteuse qui en bouche laccès. Avec une lenteur presque exagérée, la guerrière écarte les peaux, dégageant laccès à la hutte des cauchemars.
[ Dans la hutte ]
Il fait assez sombre mais lobscurité nest pas un obstacle pour la chasseresse.
Les lueurs dun faible feu brûlant dans un coin contraste avec les rayons pâles et mortuaires de la lune qui se plaisent à jouer sur la peau ambré dun corps allongé sur une natte.
La vision de cette haute stature, réveille chez la jeune femelle un élan de tendresse
Le pas lourd, la nahualli sapproche du corps endormi.
Le silence est roi dans la hutte, et les clameurs de la victoire lui parviennent comme étouffé
un lointain murmures insignifiant. Sa gorge se sert, tandis que son cur se déchire.
La brume se laisse choir à genoux à côté du corps dAtlantonnan.
Dune main hésitante, la chamane survole les blessures qui déchirent la chair du guerrier alors que son regard, empli dune détresse inhabituelle reste rivé sur le visage inanimé du mâle.
La fierté de larrogante sauvageonne sémiette au fil des secondes, ne laissant apparaitre sous cette couche de roc, quune âme fragile et meurtrie.
Un couinement perce le silence, et locelot se lance dans un concerto de jappement plaintif. Chant lugubre de lanimal qui voit la mort se profiler à lhorizon
Brume Sauvage sursaute comme revenant sur terre. Se souvenant quelle a emmené à la volée tout ce qui traînait dans sa hutte, la chamane fouille précipitamment et maladroitement sa sacoche remplie de plantes qui ont largement soufferts du voyage.
Une nouvelle fois, le sang froid reprend le dessus, rendant le cur de la Brume insensible à toute émotions
A moins que se ne soit la peine qui sest sournoisement emparé delle, la laissant impassible à toute autre sensation
Il nempêche que la brume réagit par réflexe, comme un élève appliquant à la lettre, sans réfléchir, les leçons si souvent répétées avec son professeur
. Tel un pantin.
Elle sort de quoi faire brûler de lencens, pour que les plantes médicinale puissent calmer lesprit dAtlan.
Rapidement, trouvant ses pigments qui se sont à moitié rependu dans la sacoche, elle trace sur son visage une longue bande noir, cintrée par deus long trait jaune, peinture représentative du Tezcatlipoca, lombre qui ne cesse de lobserver, la hanter et a poursuivre.
La nahualli fera pourtant taire tout son orgueil et sa haine tend ressentie envers ce dieu
Quand le cur hurle, lamertume et la rancurs sont des ressentiment bien vite oublié
Fourrant une large dose de peyotl dans sa bouche et avale une longue gorgé dOctli, le pulque sacré puis rapidement, la chamane commence son office
Mélangeant les plantes, jetant ce qui est souillé, elle mastique, broie, brûle, dilue
.
Elle tente de faire boire Atlan, applique ses emplâtres ses sur plaies, psalmodie quelque prières aux déités des plantes
Iztauhyalt, Poyomatli, Toloatzin
tout y passe.
Même le Picietl, médecine sacré par excellence, la plantes des dieux qui ferait fuir la mort même
Même au Picietl, elle en a recourt
Le gestes de la Brume sont rapides, automatiques, des gestes répétés si souvent quils en sont devenus naturels
Ce soir pourtant, ils laissent transparaître une certaine maladresse
Une incertitude
Elle tremble
Le temps passe et la brume ressent de plus en plus les effets des substance sur son esprit
Les plantes tentent de libérer son tonalli risquant de plonger peu à peu la chamane dans un état second
Elle retient son âme juste ce quil faut pour rester encore consciente
.
*
Longues sont le minutes qui sécoulent quand seule les pleurs funestes et lancinants de locelot parviennent à vos oreilles.
La nahualli est silencieuse, le visage parfaitement fermé mais le félin se lamente pour elle.
Des gouttes de sueur perlent sur le visage tatoué de la jeune guerrière. Les mains guérisseuses parcourent sans cesse le corps meurtri, appliquant avec autant de soin possible la médecine sacré apprise il y a des années auprès des dieux.
Quand tout est fait, pourtant, on ne peut plus quattendre
et soulager.
La jeune chamane se redresse, sasseyant sur ses talons. Elle prend une longue inspiration avant de reposer son regard sur le visage dAtlantonnan
Douce apparence qui laisse croire quil est serein. Les plantes, à défaut de soigné son corps, semblent avoir apaisé son âme.
Un long soupire séchappe de sa gorge.
Dun coup de langue, elle calle le peyolt derrière sa lèvre inférieur.
Dun geste empli daffection, Brume Sauvage dégage le quelque mèche qui voile le visage tant désiré. Avec douceur, elle laisse glissé ses doigts sur sa joue savourant le contact de cette peau qui la si souvent fait frémir
La carapace se brise de nouveau
Le sang froid laisse une fois de plus place à la détresse.
Pourtant
elle ne peut pas le croire
.
Avec délicatesse, la Brume applique deux main sur la tête dAtlantonan, enlaçant son visage.
Lentement, elle se penche au dessus de lui, et vient collé son front contre le sien.
La chamane le sent
son esprit est partit ailleurs, entre deux monde, pendu à un fil fragile qui le retient à la vie.
Elle ne peut accélérer sa guérison
mais elle peut toujours tenter de la faire revenir plus vite à lui.
Avec doucement, la chaman laisse glisser une partie de son esprit
comme tentant de retrouver le sien dans les vastes plaines de linframonde.
_ Reviens moi
s'il te plais... Reviens moi
Les lamentations de locelot se font plus discrète
Le silence semble lui-même retenir sont souffle.
Seul le son dun cur résonne dans la tête de la chamane.
Des battements lents
faibles
presque inaudible.
Sinistre mélopée
[ Dsl pour la longueur... ]_________________