Daresha de Jeneffe
Début
Le vide. Notion à la fois abstraite et pourtant tellement concrète. Elle touche ce vide comme elle s'apprête à toucher le fond, ce fond qui se rapproche à mesure que la partie de son esprit encore consciente réalise ce qui est advenu.
Disparu...
Ainsi ce n'était pas un mensonge. Tous les êtres humains savent mentir, mais même le plus grand des affabulateurs finit toujours par se vendre.
Disparu...
L'homme aux yeux d'azur pour lequel son coeur n'a jamais cessé de jurer depuis les premières heures de leur toute première rencontre, il y a tant d'années déjà.
Disparu...
Et envolé son bonheur, sa joie, sa folie amoureuse; d'un seul coup balayé tout un pan de sa vie, comme le fut celui qui matérialisait sa vie avec le Vicomte lorsqu'il fut assassiné.
Disparu...
- Non... Non... Non...Non... toujours le même mot, toujours la même exclamation négative qui sort des lèvres gercée par le froid rendu plus que sec de la chevauchée infernale. Non... Non...Non... Il suit la cadence de ses pas hésitants, ce mot de refus et d'incompréhension, cadence dictée par les pas d'un licorneux qui s'est vu confier la garde d'une Rose en perdition.
- NOOOOOOOOOOOON!
Guillaume!
Guillaume!!
Guillaume...Guillaume.... Cri de douleur qui se finit dans un étouffement alors qu'elle baisse la tête et que sa main se referme sur le bras du Comte. Elle cherche un appui qu'elle ne voit pas, qu'elle ne visualise pas. Elle sait la présence qui se trouve à son côté, mais n'en a pas conscience : elle n'existe pas. Plus rien n'existe exceptées la douleur et la solitude qui mène son être qu'elle ne maitrise plus. Etrange guide que ces deux insensées; étrange chaleur réconfortante qui emane de chacune d'elle. Au fil des ans, ne sont elles pas devenues de précieuses amies à force de les côtoyer? Elle s'était pourtant si bien passée de leur dévastatrice compagnie. La souffrance au moins elle, est fidèle et on furtive comme ce maudit bonheur.
- Guillaume.... Elle continue pourtant; l'espoir est un élément si importun. Tellement absorbée, tellement ailleurs plut tot, elle ne remarque pas qu'on l'a invitée à prendre place sur un siège, dans un endroit qu'elle ne connait pas. Sait elle d'ailleurs où elle se trouve? En a t elle encore conscience?
Refermant son chaud vetement sur elle, elle se recroqueville, cherchant cette chaleur qui lui échappe à nouveau. La Rose referme ses pétales sur elle-même et sombre, comme un bateau sombrerait en pleine mer, emporté par une lourde tempête.
- Non...
Non...
Non...
Pas lui.... Ou....?
Guillaume....
Pas lui...
Non....
Grand dieu que la folie n'est pas une jolie chose à voir...
Le vide. Notion à la fois abstraite et pourtant tellement concrète. Elle touche ce vide comme elle s'apprête à toucher le fond, ce fond qui se rapproche à mesure que la partie de son esprit encore consciente réalise ce qui est advenu.
Disparu...
Ainsi ce n'était pas un mensonge. Tous les êtres humains savent mentir, mais même le plus grand des affabulateurs finit toujours par se vendre.
Disparu...
L'homme aux yeux d'azur pour lequel son coeur n'a jamais cessé de jurer depuis les premières heures de leur toute première rencontre, il y a tant d'années déjà.
Disparu...
Et envolé son bonheur, sa joie, sa folie amoureuse; d'un seul coup balayé tout un pan de sa vie, comme le fut celui qui matérialisait sa vie avec le Vicomte lorsqu'il fut assassiné.
Disparu...
- Non... Non... Non...Non... toujours le même mot, toujours la même exclamation négative qui sort des lèvres gercée par le froid rendu plus que sec de la chevauchée infernale. Non... Non...Non... Il suit la cadence de ses pas hésitants, ce mot de refus et d'incompréhension, cadence dictée par les pas d'un licorneux qui s'est vu confier la garde d'une Rose en perdition.
- NOOOOOOOOOOOON!
Guillaume!
Guillaume!!
Guillaume...Guillaume.... Cri de douleur qui se finit dans un étouffement alors qu'elle baisse la tête et que sa main se referme sur le bras du Comte. Elle cherche un appui qu'elle ne voit pas, qu'elle ne visualise pas. Elle sait la présence qui se trouve à son côté, mais n'en a pas conscience : elle n'existe pas. Plus rien n'existe exceptées la douleur et la solitude qui mène son être qu'elle ne maitrise plus. Etrange guide que ces deux insensées; étrange chaleur réconfortante qui emane de chacune d'elle. Au fil des ans, ne sont elles pas devenues de précieuses amies à force de les côtoyer? Elle s'était pourtant si bien passée de leur dévastatrice compagnie. La souffrance au moins elle, est fidèle et on furtive comme ce maudit bonheur.
- Guillaume.... Elle continue pourtant; l'espoir est un élément si importun. Tellement absorbée, tellement ailleurs plut tot, elle ne remarque pas qu'on l'a invitée à prendre place sur un siège, dans un endroit qu'elle ne connait pas. Sait elle d'ailleurs où elle se trouve? En a t elle encore conscience?
Refermant son chaud vetement sur elle, elle se recroqueville, cherchant cette chaleur qui lui échappe à nouveau. La Rose referme ses pétales sur elle-même et sombre, comme un bateau sombrerait en pleine mer, emporté par une lourde tempête.
- Non...
Non...
Non...
Pas lui.... Ou....?
Guillaume....
Pas lui...
Non....
Grand dieu que la folie n'est pas une jolie chose à voir...