Gwen, de retour de chez les nones, se rendit à son procès où devrait-elle dire son simulacre de procès.
Elle s'avança vers la Juge Linon et s'adressa à elle afin d'éclairer la salle de sa vérité qui est bien entendu toute différente de ce qu'elle venait d'entendre et qui ne la surprenait guère.
Bonjour votre honneur,
Votre honneur, nous sommes ici pour un procès que je qualifie de procès politique.
Un procès politique voulut par une famille, dont la plupart des membres ont plus de titres mais moins de noblesse, que ceux qui d'origine noble n'ont pas de titre et pourtant respectent les règles du vivre noblement, telle que l'hérauderie attend de chaque noble qu'il le fasse.
Ces gens après avoir assassiné mon père sur les chemins de l'Anjou, assassinat impuni, s'en prennent maintenant à moi, car ils ne reconnaissent qu'une loi, la soumission.
Quiconque ose s'opposer à eux, mérite la mort ou le bannissement, faisant ainsi de l'Anjou une terre pauvre et dépeuplée, car ils règnent sur un duché d'esclaves ou de fantômes.
Je me suis défendue, face à leurs attaques, j'ai agit dans mon style particulier, mais pour défendre des droits que ces gens refusent de me reconnaitre, comme ils refusent de les reconnaitre à toute personne qui ose demander à ce que les lois de Lévan soent respectées.
Bien sur, ils prétendent le contraire, ils prétendent qu'ils respectent la liberté d'opinion et d'action, mais les faits prouvent le contraire, ils empêchent ceux qui n'acceptent pas leur loi de participer à la vie politique, d'entrer dans les différents services utiles à l'Anjou...police, conseils municipaux etc....
Ils ne respectent rien, rien d'autre que leur suprême autorité usurpée sur les règles établies par Lévan.
Tous n'acceptent pas d'être esclaves et c'est dans cet état d'esprit que j'ai fait acte de rebellion face à ces gens.
Voilà pour expliquer le contexte dans lequel c'est passé cette affaire.
Maintenant rappelons les faits.
Un individu, mis en procès pour avoir tenté de monter une révolte à Angers, essaye de se décharger de ses responsabilités en accusant une autre personne.
De nombreuses personnes viennent défendre sa victime et certains, comme le maire d'Angers, Strakastre, qui n'est pas à une malversation politique près, se serve des débats pour cracher de nombreux mensonges sur le compte d'adversaires politiques, acte que je ne peut tolérer.
J'ai réagi à ma manière, avec mes mots, et parce que je défendais un homme juste, opposé à une tyrannie reposant sur des droits usurpés, les Penthièvres et consorts sont venus m'agresser, et non le contraire, ce qui nous conduit ici.
Mais en me condamnant , votre honneur, vous vous verriez contrainte de condamner de la même manière toutes les personnes ayant participé à cette affaire, car je n'ai que répondu aux insultes déguisées du duc de Montsorau qui m'a traité de moineau, et à sa réponse, toutes les personnes citées par l'accusation ont répondu à leur tour par la violence, qu'elle soit verbale ou physique.
Je cite par exemple le cas du sieur Finam de Montmorency, vicomte de Gennes, qui m' a saisit la chevelure et éclaté la tête sur le premier mur venu.
Il s'agit du premier acte de violence dans cette affaire, avant cela je n'avais fait aucune violence physique à personne, et c'est donc Finam de Montmorency, vicomte de Gennes qui le premier a fait preuve de violence physique.
Me comndamner , c'est condamner tous les participants et le tribunal croulera alors, pour que la justice soit équitable telle qu'elle doit être dans le royaume de Lévan, sous les procès où les mêmes noms reviendront.
Les penthièvre ont voulut cette ambiance en refusant à ceux qu'ils estiment être de la roture y compris losqu'ils ont des origines nobles, le respect, le droit de défendre son opinion, le droit de participer à la vie politique, auquel tous ont droit en vertu des lois du Royaume tel que le veut Lévan et considèrent que l'Anjou leur appartienne et qu'ils ne restent donc à ceux qui veulent défendre ces droits que Lévan nous reconnait à tous, tous étant égaux quelque soit le titre, qu'ils doivent partir du duché, ou ne plus devenir que ce que l'on appelle des tamagoshis. Telle est la vision du royaume de Lévan de cette famille qui ne reconnait que la soumission, ou l'abandon, et qui récompense la liberté d'opinion par le mépris, le rejet, et les abus d'autorité.
Enfin j'avais appris le jour même l'assassinat de mon père, Juniorfranck. Occit par le conseiller au commerce d'Anjou, conseiller qui se présente aux élections municipales d'Angers sans y habiter. Occit pour être le fils de Franck, un individu qui fut en conflit avec le duc de Montsoreau, soupçonné mais jamais jugé d'avoir pillé la ville d'Angers. Occit donc, parce que cette famille fait l'amalgame entre le corps de Juniorfranck et son âme qu'ils pensent néfaste à leurs intérêts et à qui ils refusent donc le droit de séjourner en Anjou. Droit usurper, et en totale opposition avec la liberté d'action voulue par Lévan.
Ce procès, c'est le procès de l'Anjou Penthièvrique, de ses méthodes, de leur mépris pour la vie humaine, de leur refus de respecter les lois de Lévan qui accordent à tous les mêmes droits, quelques soient les titres. Ils estiment que parce qu'ils ont réussi à éliminer toute opposition l'Anjou leur appartient, l'Anjou appartient à Lévan qui nous déclare tous libres et égaux en droit, et aux Angevins.
Du haut de leur noblesse, usurpée pour certains, proclamée mais sans titre pour d'autres, ils n'accordent à la roture où à ce qu'ils considèrent comme telle, lorsqu'ils sont face à un fils de noble sans titre, que le droit d'être soumise ou de partir.
Dans un tel contexte, devant ces abus flagrants d'autorité, leur déni total des règles de bonne conduite du vivre noblement, et l'assassinat de mon père par cette famille, assassinat fait en Anjou et impuni, bien entendu, je me suis laissée aller au seul crime qui existe en Anjou Penthièvrique :
- Dire tout haut, ce que tout le monde pense tout bas.
J'aime la loi, je la respecte, c'est d'ailleurs pour ça que cette famille en dépit de ma motivation a agir pour le bien de l'Anjou, de ma motivation et de mes actes, me refuse, comme elle refuse à chacun, de jouir des droits que nous accorde Lévan, comme si l'Anjou, et même le Royaume leur appartenait et qu'ils pouvaient en dicter les règles.
J'aime la loi donc, et la respecte et je ne vous demande donc pas une relaxe.
Mais une peine symbolique d'un écu, afin d'éviter de surcharger le tribunal de procès à l'encontre de toutes les personnes impliquées dans cette affaire et qui ont agit comme moi, et en premier lieu le sieur Finam qui fut le premier à commettre un acte de violence physique, et afin d'éviter de rendre public à travers tout le royaume, l'étendue du mépris du vivre noblement des personnes incriminées, en faisant appel de la sanction.
Votre honneur, mon avocat Maitre Melrich interviendra je suppose avant la fin du procès.
Je me réserve si vous me le permettez la possibilité d'intervenir en réponse à d'éventuelles contre vérité qui pourraient se manifester au cours de ce procès.
Saluant la juge Linon, Gwen alla se rasseoir en attendant la suite.
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