Terwagne_mericourt
Fin d'une éclipse lunaire :
Quand les mots sont bien trop difficiles à faire sortir de nos lèvres, il est souvent bien plus simple de les coucher sur le vélin et de glisser ce dernier là où l'autre les trouvera à son réveil.
Et puis, en rentrant en milieu de nuit, à l'heure où l'aube allait bientôt se lever, elle avait trouvé sous sa porte les deux dernières missives que lui lui avait adressées, pendant les heures d'angoisse qu'elle lui avait infligées... Elle se devait d'y répondre, mais plus encore elle en éprouvait le besoin.
Quand les mots sont bien trop difficiles à faire sortir de nos lèvres, il est souvent bien plus simple de les coucher sur le vélin et de glisser ce dernier là où l'autre les trouvera à son réveil.
Et puis, en rentrant en milieu de nuit, à l'heure où l'aube allait bientôt se lever, elle avait trouvé sous sa porte les deux dernières missives que lui lui avait adressées, pendant les heures d'angoisse qu'elle lui avait infligées... Elle se devait d'y répondre, mais plus encore elle en éprouvait le besoin.
Citation:
Mon choix,
A l'heure où tu goûtes un repos ô combien mérité après les heures d'angoisse que je t'ai infligées, je cherche les mots non pas pour te demander pardon, je ne suis même pas certaine d'en avoir le droit, mais pour t'expliquer ce qui m'est arrivé durant ces quasiment deux jours dont je ne peux qu'imaginer à quel point ils durent être durs pour toi aussi.
C'est compliqué... Tellement compliqué! Comment t'expliquer que ce soir-là, tellement bien auprès de toi, je me suis soudain mise à nous détester tous les deux? Oui, tous les deux!
Je me suis détestée moi d'oser profiter de ta présence et de tout ce qu'elle m'apporte alors que je t'avais une fois de plus été infidèle toute l'après-midi. Infidèle, oui, au cours des heures où je m'étais replongée une fois de plus, une fois de trop, dans l'univers que j'avais partagé avec Hugo, pleurant encore et encore sur la fin de cette histoire que j'avais partagée avec cet autre. Infidèle, le mot est certes fort, j'en suis bien consciente, et pourtant c'est exactement ainsi que je me suis sentie... En train de salir notre amour à toi et moi en laissant s'y glisser un autre, en allant même le chercher moi dans ces lettres et dans ces souvenirs que j'avais encore et encore remués en t'attendant.
Je me suis également détestée de réussir parfois à l'oublier, parce que brusquement je me suis demandée si un jour, dans un futur lointain, je t'oublierai toi aussi comme je l'oubliais lui... Oublier la douleur qui porte le prénom d'un autre, c'est finir de l'oublier lui sans doute, et peut-être même renier qu'un jour on l'a aimé.
Et puis, je t'ai détesté toi, je le confesse. Je t'ai détesté non pas de prendre sa place, c'est plus compliqué que cela... Je t'ai détesté d'être là alors que lui était parti, détesté de réussir de ton souffle à chasser quelques fois, de plus en plus souvent, son fantôme.
Je t'ai détesté d'être tel qu'au fond il m'arrive parfois de me demander comment j'ai pu salir le verbe "aimer" avant, ailleurs.
Alors oui, soudain, au milieu de ce qui n'aurait du être qu'amour, la haine venait de prendre place, et je ne l'ai pas supporté, préférant m'en aller, t'abandonner sans une explication.
Qu'ais-je fait au juste durant ces presque deux jours? J'ai voulu faire tout ce qui était en mon pouvoir pour m'empêcher de continuer encore et encore à alimenter le poison de chagrin qui coule dans mes veines. J'ai voulu détruire ces lettres dans lesquelles je me replonge si souvent et qui au final ne me font que du mal en m'attachant au passé au lieu de m'encourager à avancer. J'ai voulu brûler ce lien entre lui et moi qui n'existe que parce que je continue encore et encore à l'entretenir en me remémorant chaque mot échangé entre nous.
J'ai donc quitté la ville, mander qu'on m'apporte la cassette dans laquelle elles étaient toutes conservées, et préparé un feu pour les y envoyer. Elles y sont parties en fumée, et en cendres que le vent finira par emporter bien plus facilement que des vélins.
Et puis... Et puis... Et bien je me suis dit qu'au final les souvenirs les plus forts, ils n'étaient pas dans ces traces matérielles mais bien en moi, et que si quelque chose devait être détruit, c'était la source même de ce qui m'empêchait de trouver la paix, c'était ce qui était en moi. Alors je suis restée au milieu du feu que j'avais allumée, espérant que l'étreinte des flammes m'emporterait rapidement, faisant se consumer le venin qui coulait en moi depuis bien trop longtemps.
Je suis restée là et j'ai attendu. Plus rien d'autre que mon besoin d'enfin cesser de faire vivre des souvenirs en mettant à leur disposition le sang qui coule dans mes veines...
Les demoiselles de feu n'ont pas tardé à venir lècher, timidement d'abord, mes vêtements, et encore à l'heure qu'il est je me demande si j'oserai te dire ce qui c'est soudain produit en moi. Oui, je vais oser, pour que tu comprennes ce qui m'a fait revenir et les traverser pour te rejoindre toi...
Lorsque j'ai commencé à les sentir m'embrasser et vouloir m'étreindre, j'ai éprouvé l'envie folle de te sentir toi faire toutes ces choses que j'étais sur le point de les laisser faire elles. Oui, brusquement, brutalement, c'est de ta force, de ta douceur, de ta chaleur à toi que j'ai eu besoin et envie, pas des leurs. Alors je me suis débattue pour les quitter, y laissant quelques lambeaux de vêtements, y prenant quelques couleurs sur les parties de ma peau qui n'étaient pas couvertes. Les ai traversées sans trop comprendre comment, mais prête à tout pour rejoindre mon choix.
Et mon choix, c'est toi!
Ta Lune.
A l'heure où tu goûtes un repos ô combien mérité après les heures d'angoisse que je t'ai infligées, je cherche les mots non pas pour te demander pardon, je ne suis même pas certaine d'en avoir le droit, mais pour t'expliquer ce qui m'est arrivé durant ces quasiment deux jours dont je ne peux qu'imaginer à quel point ils durent être durs pour toi aussi.
C'est compliqué... Tellement compliqué! Comment t'expliquer que ce soir-là, tellement bien auprès de toi, je me suis soudain mise à nous détester tous les deux? Oui, tous les deux!
Je me suis détestée moi d'oser profiter de ta présence et de tout ce qu'elle m'apporte alors que je t'avais une fois de plus été infidèle toute l'après-midi. Infidèle, oui, au cours des heures où je m'étais replongée une fois de plus, une fois de trop, dans l'univers que j'avais partagé avec Hugo, pleurant encore et encore sur la fin de cette histoire que j'avais partagée avec cet autre. Infidèle, le mot est certes fort, j'en suis bien consciente, et pourtant c'est exactement ainsi que je me suis sentie... En train de salir notre amour à toi et moi en laissant s'y glisser un autre, en allant même le chercher moi dans ces lettres et dans ces souvenirs que j'avais encore et encore remués en t'attendant.
Je me suis également détestée de réussir parfois à l'oublier, parce que brusquement je me suis demandée si un jour, dans un futur lointain, je t'oublierai toi aussi comme je l'oubliais lui... Oublier la douleur qui porte le prénom d'un autre, c'est finir de l'oublier lui sans doute, et peut-être même renier qu'un jour on l'a aimé.
Et puis, je t'ai détesté toi, je le confesse. Je t'ai détesté non pas de prendre sa place, c'est plus compliqué que cela... Je t'ai détesté d'être là alors que lui était parti, détesté de réussir de ton souffle à chasser quelques fois, de plus en plus souvent, son fantôme.
Je t'ai détesté d'être tel qu'au fond il m'arrive parfois de me demander comment j'ai pu salir le verbe "aimer" avant, ailleurs.
Alors oui, soudain, au milieu de ce qui n'aurait du être qu'amour, la haine venait de prendre place, et je ne l'ai pas supporté, préférant m'en aller, t'abandonner sans une explication.
Qu'ais-je fait au juste durant ces presque deux jours? J'ai voulu faire tout ce qui était en mon pouvoir pour m'empêcher de continuer encore et encore à alimenter le poison de chagrin qui coule dans mes veines. J'ai voulu détruire ces lettres dans lesquelles je me replonge si souvent et qui au final ne me font que du mal en m'attachant au passé au lieu de m'encourager à avancer. J'ai voulu brûler ce lien entre lui et moi qui n'existe que parce que je continue encore et encore à l'entretenir en me remémorant chaque mot échangé entre nous.
J'ai donc quitté la ville, mander qu'on m'apporte la cassette dans laquelle elles étaient toutes conservées, et préparé un feu pour les y envoyer. Elles y sont parties en fumée, et en cendres que le vent finira par emporter bien plus facilement que des vélins.
Et puis... Et puis... Et bien je me suis dit qu'au final les souvenirs les plus forts, ils n'étaient pas dans ces traces matérielles mais bien en moi, et que si quelque chose devait être détruit, c'était la source même de ce qui m'empêchait de trouver la paix, c'était ce qui était en moi. Alors je suis restée au milieu du feu que j'avais allumée, espérant que l'étreinte des flammes m'emporterait rapidement, faisant se consumer le venin qui coulait en moi depuis bien trop longtemps.
Je suis restée là et j'ai attendu. Plus rien d'autre que mon besoin d'enfin cesser de faire vivre des souvenirs en mettant à leur disposition le sang qui coule dans mes veines...
Les demoiselles de feu n'ont pas tardé à venir lècher, timidement d'abord, mes vêtements, et encore à l'heure qu'il est je me demande si j'oserai te dire ce qui c'est soudain produit en moi. Oui, je vais oser, pour que tu comprennes ce qui m'a fait revenir et les traverser pour te rejoindre toi...
Lorsque j'ai commencé à les sentir m'embrasser et vouloir m'étreindre, j'ai éprouvé l'envie folle de te sentir toi faire toutes ces choses que j'étais sur le point de les laisser faire elles. Oui, brusquement, brutalement, c'est de ta force, de ta douceur, de ta chaleur à toi que j'ai eu besoin et envie, pas des leurs. Alors je me suis débattue pour les quitter, y laissant quelques lambeaux de vêtements, y prenant quelques couleurs sur les parties de ma peau qui n'étaient pas couvertes. Les ai traversées sans trop comprendre comment, mais prête à tout pour rejoindre mon choix.
Et mon choix, c'est toi!
Ta Lune.
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