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[RP]Memento Mori à la Croque Cigale

Isa.
Attendre encore et toujours ... ne pas bouger, juste tourner sur soi-même en quelque sorte, histoire de vérifier que la machine fonctionne toujours aussi bien ... et force est de constater que la machine commence à se gripper sérieusement. Les bruits vont bon train eux par contre. On murmure, on suppute, on planifie, on imagine, on se prend la tête ... et retour à la case départ. Les armes sont prêtes, inutile de les vérifier plus de 3 fois par jour. De nouveaux carreaux ont pris la place des anciens et leur nombre est plus que suffisant. Les blessés ont quitté la tente petit à petit, certains prêts à reprendre la bataille, d'autres rapatriés sur Arles ... L'infirmerie est vide à nouveau, le matériel rangé dans les vastes malles, prêt à servir à nouveau.... Et on attend.

Isa et Madeleine ont poussé le luxe jusqu'à s'autoriser une lessive suivie d'un bain dans la rivière toute proche. Même le linge est à nouveau complètement lavé à présent. Et les corps ravivés par la fraîcheur de l'eau. Que faire à présent ?

Attendre ...

Et surtout ne pas penser. Ne pas imaginer rester ici même s'il devient de plus en plus évident chaque jour que c'est bien ce qui risque d'arriver. Ne pas se remémorer les paroles du cap' ... Ne pas regretter non plus de n'avoir pas quitter plus tôt, quand tout en vous vous pousse à le faire. Pas de regret à avoir de ce côté non. Solidarité était maître-mot, à raison.
Mais aujourd'hui ?

Encore un matin, un matin pour rien,
Une argile au creux de mes mains ...
Encore un matin, sans raison, ni fin,
Si rien ne trace son chemin

Matin pour donner ou bien matin pour prendre
Pour oublier ou pour apprendre
Matin pour aimer, maudire ou mépriser
Laisser tomber ou résister

Encore un matin qui cherche et qui doute
Matin perdu cherche une route ...
Encore un matin du pire ou du mieux
A éteindre ou mettre le feu

Encore un matin, ami ? Ennemi ?
Entre la raison et l'envie
Matin pour agir ou attendre la chance
Ou bousculer les évidences
Matin innocence, matin intelligence,
c'est toi qui décide du sens ...


Oui ... cette fois je décide !

_________________
Isabeau
Dans la nuit du 10 au 11 mars

Comme à tous les soirs, elle devait suivre le groupe et être alerte pour la bonne sécurité de tous. Elle marcha le long des routes puis des champs parcourant de son regard les lieux. Toujours la main sur son épée prête, elle garda une attention à tous les bruis distincts. Elle avança près d'un boisée, au moment où elle ne s'en attenda pas un craquement inattendu. Elle chercha d'où cela pouvait-il venir. Elle écouta plus attentivement et décida de s'approcher sans un mot. Elle se colla à un arbre et vit une silhouette noire. Elle s'empressa et se faufila comme elle put vers l'étranger puis comme elle voulut le surprendre le reconnut. Il était là en chair et en os, elle ne savait plus comment réagir. Le nommant par son nom elle lui chuchota.

Mon Dieu c'est bien vous?

Pauvre amour elle lui fit faire un sursaut et nulle besoin de dire comment il fut étonné de voir la belle sa belle dame de choc de si près. On dirait qu'elle venait de voir un fantôme, elle figea là devant retenant son souffle et son élan, elle lança un autre nom qui était bien évidemment le nom aussi de celui-ci car il portait plusieurs noms. Mais tout ce qu'il osa lui répondre, et ce, face à elle c'est un c'est encore moi aussi puis un sourire moqueur. Pas besoin de faire ni un ni deux pour qu'elle lui saute au cou larmes et rire et tout à la fois. Elle le croyait mort, son esprit se bouleversa et toutes ses idées se mêlèrent. Elle pensa rapidement qu'il ne fallait pas qu'on les voit, la prudence était de mise. Et lui, il trouva les mots pour elle tel un réconfort immédiat. Il ajouta aussi que la flamme qui brûle entre lui et elle ne s'éteindra jamais. Isabeau ferma les yeux pour cacher sa douleur qu'il savait que c'était difficile pour elle d'affronter ses inquiétudes mais il était confiant. Il l'a prit dans ses bras et de ce fait son cœur savait que c'était bien lui, il l'embrassa et lui dit de ne pas s'attarder. Elle hocha la tête confirmant qu'il valait mieux. Ces quelques mots sortirent de sa bouche un instant.

Je vous aime mon aigle, toujours...

Leur regard se croisa à nouveau, un effleurement, un coup d'œil aux alentours. Le temps qu'elle détourna son attention pour vérifier que ses compagnons n'étaient pas trop loin l'espace resta vide, il avait disparu, il n'y était plus, son cœur attristé, déçu...

Isabeau avait tant besoin de lui et tout s'est passé si vite. Il lui a donné de la force et du courage lui demandant de ne pas changer, de rester en vie, de croire en lui surtout et de garder espoir. Elle reprit ses esprits cherchant si elle le verrait quelques parts. Puis elle rebroussa chemin pour retourner avec les autres vers le campement.


[edit pour ortho]
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Sofio
C'était bien Forcalquier.....

Le temps de refaire son baluchon il fallait repartir, et se traîner en chemin, d'autant plus que au village elle avait déniché une charmante maison surement une ancienne auberge, transformée, voir une maison close avec les chambres a l'étage, de fond en comble fouillée elle avait même trouvée le nom de la propriétaire actuelle, une certaine Ysarée, une femme comme tant d'autres sur ces terres, surement encore une se pavanant quelque part dans un trou de Aix, armes aux poings , prête a jurer de défendre jusqu'à la mort sa foutue région, peut être déjà morte ou blessée...En tous cas jamais elle ne regardera plus sa maison comme avant, les traces de la France, jonchaient le sol, du salon aux chambrées, des éclats de soirées de beuveries, jusqu'à s'en rendre malade en refaisant le monde.

Puis, c'était sous des campements de misère, des chemins de traverse, au pied des collines de senteurs, le monde extérieur parait souvent si loin alors que tout prêts pourtant la capitale leur tend les bras,un soir Ninon avait pris la route, dans le silence le profond, elles s'étaient dit un au revoir empreint d'inquiétude.


Je passerais Aix, je vais vous le prouver


Elle avait accompagné son amie de toujours, jusqu'à perte de vue, et sa nuit fut peuplée de tourment, de chiens errants rongeant leurs os pour en hurler dans la nuit, de cris et de sang...

Au petit matin deux corps furent ramenés, elle détourna le regard reconnaissant Pascale et serra les dents, Ninon était passée, d'autres avaient eu moins de chance, encore des dettes de sang a leur faire payer la liste s'allonge, la vengeance se fait attendre...


Que l'on aime ou pas la Provence , on ne peut contester sa beauté, un jour elle reviendra et prendra le temps d'en admirer les couleurs, elle portera surement une robe aux couleurs de l'été et aura déposée ses armes, celles qui pendent a sa taille, et celles qui ornent son cœur, les marchés regorgeront de fruits et de fleurs, une page sera tournée, pour une nouvelle histoire.

Plus tard dans la soirée, c'est un sourire aux lèvres qu'elle prit connaissance de sa missive, ninon était saine et sauve sur Arles, elle avait retrouvée son Breton,et avait appercue LordMick.....pourquoi faut t'il que la vie soit si compliquée, que venait t'il donc foutre ici, elle avait pourtant été claire, apres tout une lame de plus contre ces chiens n'allait pas faire de mal.

Garde les hommes, je compte sur toi.

Fallait t'il qu'elle les occupent?en leur chantant un pot pourri, l'était marrant le capi la, mais que pouvait t'elle faire de plus , boire a outrance pour oublier, passer dans les rangs avec toujours le mot d'ordre groupiiir, suivre, quelques mot philosophique encore avec zahra, des sourires et tiraillements en regardant les couples roucouler, le moral descendait elle l'avait bien senti, l'attente cela n'était pas fait pour des mercenaires et l'âme soldatesque l'avait quitté en partant d'Auvergne, plus rien ne pouvait être comme avant, pourtant il ne pouvait y avoir de failles, ce jour comme demain, il fallait tenir, ranger de cotés de vieux souvenirs qui la rongeait comme le choléra et ne pas afficher une âme torturée,quelques mots pour tous encore.

Son regard croise celui de Isa, pas besoin de mots défois pour comprendre le sens, elle se rapproche d'elle simplement pour lui chuchoter.


Oui
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Azoura
Arles...

Lieu où il s'était réveillé, ne sachant comment il en était arrivé la ....
Suposant avoir eu la chance d'être sauvé mais surtout seul...seul!! sur ce lit glacé,grimaçant sous les lancements de ses blessures...bandelettes maculées d'un rouge sombre...sointement d'un plaie plus profonde ,coup donner avec rage et détermination....tuer!!!

Allongé,tête posée sur la paillasse,les yeux ouvert fixant la nuit par une ouverture faite dans la toile de tente...une étoile scintille...comme si elle tentait de communiquer,lui traduire un message lointain par des éclats tantôt forts,tantôt faibles...clin d'oeil de la nuit ,insomnie en prévision,quelques jours que cela se manifeste...


un ange...

la clarté et pénombres se mélangent en un balais,dessinant des ombres...envahissant son esprit,toujours le même visage apparaissant...
un ange..sofi....
A cette vision,le visage de la "brute" s'adouci,sourire naissant gagnant de tendresse à chaque seconde...béatitude....son bras se tend machinalement pour aller ceuillir cette instant de bonheur et la,...torpeur!!! il entre voit un voile noir voilant la face de l'ange...
Pris d'angoisse,l'Azou se mit à parler...

Sofiii... SOFIIIII....C'est toiiii....maiiis tu es ouuuuu bonsens!!!!....que fais tu???... que..que ..que se passe t- il??

Des goutes perlent sur son front,glissant et caressant son visage...mimique d'infime tremblement,son corps se couvre de sueur...cette nuit,la fièvre lui tiendra compagnie,le beau gosse a fini par fermer les yeux cherchant par les songes à rejoindre celle pour qui son coeur bat à présent,rencontre d'une rousse aux charmes désarmant,il en était tombé amoureux au premier croisement de regard...

SOFIIII...AMOUUURRRRRR

Encore faible,le géant sombre dans un sommeil qu'il voudra réparateur...loin,très loin de sa chérie...une apréhention plane...une chouette hulule brisant le silence de la nuit...
_________________
Miladyw
[Aix, le 12 mars 1458]

Mila sortait du château, ses yeux se fermèrent d'eux même. Ces quelques jours passés sans en sortir lui avait fait oublier comme la lumière du soleil pouvait éblouir contrairement aux sombres pierres grises dans lesquelles elle s'était réfugiée pour pouvoir travailler sans trop de peine malgré ses blessures.

Mais c'était fini, elle était remise de cela et pouvait à présent sortir sans que la douleur à sa cuisse ne soit trop lancinante.

Elle n'avait que de vagues souvenirs de la bataille de la semaine passée : le bruit du fer, des hennissements, des armures qui s'entrechoquent, l'odeur du sang, les cris... un cri... une lumière et une voix, celle de la comtesse, son amie qui l'appelait... non...

Et le réveil douloureux... Rien de bien méchant lui avait-on dit, déjà ça...

Mila avait alors vu son épée posée près de ses vêtements. Elle n'avait plus de bouclier mais son épée était là. Elle y tenait et sourit en la voyant.

Aussi lorsqu'elle avait enfin pu sortir, malgré l'éblouissement, le temps que ses yeux s'habituent de nouveau à la lumière, elle avait serré son épée, s'était avancée profitant du vent sur son visage et avait rejoint le centre de la capitale, puis les campements.

Arles pensa t-elle à la tombée de la nuit, cette ville que les armées ennemies avaient quittée... C'est pour Arles, et toutes les autres villes, pour les provençaux et leurs alliés, pour le Marquisat aussi, elle ne s'en cachait pas, que Mila s'apprêtait à se battre.

********

Les oriflammes dressés, les lueurs dans la nuit, les murmures puis les cris, le combat commençait.

De toutes parts, les trois armées ennemies attaquaient la capitale. Sans son bouclier Mila se sentait plus légère et avançait avec son épée plus facilement. Elle put se glisser jusqu'au combat sans mal.

Elle pensait à la Provence telle qu'elle l'aimait et la fureur l'envahit en voyant tous ces visages présents pour mettre fin à cela. Les échos des combats devenaient assourdissants. La musique de la guerre était toujours en crescendo...

Le martèlement des pas des soldats et des sabots des cheveux battaient la mesure, les épées qui s'embrassaient un rythme, et dans la folie des hommes quand les combats font rage, les cris et les râles sont un chant de douleur, une complainte, dans un champs de douleur, une scène.. Tragédie grecque sous le regard de Dieu, Provence martyre ou quand la vertu s'efface... La guerre, quand combat il y a, est une ode à Leviathan, les regards s'emplissent de rage, de haine et de colère...

Sans vraiment prendre réelle conscience de tout cela, elle se retrouva très vite emportée par l'action et fit face à un homme qu'elle ne connaissait pas et que pourtant elle voyait comme un ennemi.

Levant son bras, l'épée en main elle s'apprêta donc à l'affronter et comme le destin joue parfois de drôles de tours, elle sentit ses jambes trembler. Tout son poids concentré en appui sur ses jambes, la douleur à la cuisse de la précédente bataille se réveillait.

Déterminée, elle leva ses yeux vers l'homme, le fixa et se murmura dans un souffle :


No Pasaroun !

Citation:
13-03-2010 04:08 : Nadaelle vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-03-2010 04:08 : Vous avez frappé Howpe. Vous l'avez sérieusement blessé.

_________________
Noëllie
Arles dixième jour.

Étendue sur son lit à l'auberge, Noëllie ouvrit un œil.
Le soleil était déjà haut dans le ciel et filtrait joyeusement à travers les volets.
Encore toute alanguie de sommeil, dans un état de demi conscience, la jeune femme contemplait avec ravissement les particules de poussières qui jouaient entre l'ombre et la lumière et qui venaient s'échouer près d'elle.
Un halo doré inondait le boutis du couvre lit aux motifs provençaux et le bras de Théo posé en travers de son ventre.
Elle se redressa légèrement et se tourna vers lui.

Appuyée sur un coude elle examinait avec attention son visage paisible. L'arc de ses sourcils, les petites rides d'expression qui marquaient le coin de ses yeux, l'arrondi de sa pommette, le creux de sa joue, la barbe naissante sur son menton volontaire, le contour de ses lèvres, se retenant à grand peine de l'embrasser pour ne pas le réveiller.
Il était épuisé et avait besoin de repos.

Maintenant qu'il était là, plus rien ne pressait. Ils auraient tout le temps de rattraper le temps perdu, affamés et exigeants, s'embrasser à perdre haleine, se repaitre de caresses, s'enivrer des parfums de leur peau.
L'évocation de ces plaisirs sensuels alluma aussitôt un brasier dans les entrailles de Noëllie, elle se mordit la lèvre.

La veille au matin, leurs retrouvailles semblaient prometteuses mais dans sa franchise, certaines révélations qu'elle lui avait faites avaient bien failli tout gâcher.
La jalousie de Théo, son manque de confiance l'avait blessée tout autant que les paroles qu'elle avait prononcées. Tous deux meurtris s'étaient fâchés.
Retranchés sur leurs positions, assurés du bien fondés de leurs griefs, ils avaient passé la soirée à se disputer.
Il leur avait fallu du temps pour s'expliquer et se rassurer avant de se réconcilier.

Comment lui faire comprendre... Comment exprimer les sentiments qui l'habitaient. Quelle était sa nature, quelles étaient les blessures profondément ancrées qui l'avaient transformée et poussée à vouloir rester libre et entière, fidèle à elle même malgré l'amour qu'elle lui portait.
Jeune et jolie femme en mal d'aventures, grande rêveuse au tempérament affirmé mais cependant douce et gentille, franche et honnête, grande joueuse influençable et tentatrice. Pourquoi avait elle tant besoin de reconnaissance, d'assurance quant à son pouvoir de séduction et quelles étaient les limites de sa déraison.

Elle était fidèle de cœur... Et elle était incapable de faire du mal sciemment.
Elle débordait d'amour, elle était passionnée, elle donnait sans compter...

Peu d'hommes avaient marqué sa vie mais ils y avaient laissé une trace indélébile.
Hératus... Il aurait pu être son père, un ours mal léché dont elle s'était éprise qui n'avait pas su se décider. Elle lui avait brisé le cœur quand Arkadien était entré dans sa vie.
Il était jeune et enthousiaste, ensemble ils avaient voyagé, ils s'étaient aimés d'un amour inconditionnel et fort mais il l'avait abandonnée en mettant fin à ses jours...

Les semaines et les mois s'étaient alors succédés, tristes et monotones... Vidée et le cœur sec Noëllie avait erré ici et là sans but précis, cherchant à se distraire en sillonnant les chemins.
Et puis il y avait eu Thorvald à Dié. Elle y avait cru, espérant tourner la page et écrire un nouveau chapitre à quatre mains.
Mais elle s'était trompée, déçue une fois de plus.

Rentrée à son port, Valence, elle s'était enivrée chaque soir, tentant d'anesthésier sa douleur, pour noyer ses peines pour pouvoir s'écrouler inconsciente le soir venu dans son lit désespérément vide.

Et contre toute attente, une nouvelle rencontre, improbable, inespérée avait redonné des couleurs à sa vie : une reine du monde et son mari.

Souvenir de guerre avec Memento, la longue cicatrice rouge et boursoufflée qui ornait son flanc n'était rien en comparaison de celles qui couturaient son cœur.
Une toute fraîche à peine refermée, celle qu'avait laissé Tromal bien involontairement.

Elle n'était pas amère... Elle gardait ces amours comme des trésors précieux.
Elle aimait encore Tromal, l'aimerait sans doute toujours mais sans espoir, en prenant bien soin de ne rien faire qui pourrait gâcher ce lien invisible mais puissant qui les tenaient par le bout du cœur.

Théo remua dans son sommeil, il se mit sur le dos, la libérant de son étreinte et Noëllie en profita pour se blottir contre lui.

Leurs débuts étaient un peu difficiles. Ils devaient apprendre à se connaître et à se faire confiance pour pouvoir envisager un avenir commun.
Elle avait envie d'essayer.

Il referma son bras sur elle et l'attira contre lui. Elle sourit et se nicha dans son cou.
Il sentait le pain chaud et elle ne résista pas au plaisir de le picorer de petits baisers gourmands.

Il murmura :


No...

Et elle se sentit fondre.
Oh oui elle avait envie !

_________________
Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Nadaelle
[ Du coté d'Aix le 12 Mars ]

Un champs de lavande ..................deux champs de lavande .................... Une nuit .................deux nuit ........................ et tant d'autres !

Mais y'en a marre !!!!!! Il faut que ça bouge !

Le moral de Nadaelle baissait de plus en plus , rester inerte ainsi n'était pas dans ces habitudes , il lui fallait de l'action . Et surtout , elle n'avait qu'une envie , retourner sur Arles , revoir Florentin si ce n'était pas trop tard . Plus les jours avançaient plus ses chances de le revoir diminuaient . Elle en arrivait à rêver de se faire toucher pour enfin pouvoir compter les jours de convalescence et ne plus participer à cette guerre qui n'en finissait pas . Il lui manquait tant ! Elle avait tant de choses à lui dire pour essayer de se faire pardonner ........

Soudain , le cri de rassemblement se fit entendre , elle n'en croyait pas ses oreilles , ils attaquaient à nouveau Aix .

Elle était toujours prête , épée et bouclier plus qu'étincelant , voilà des jours qu'elle ne faisait que les astiquer . Plus une seul goutte de sang ne paraissait , s'en était devenu triste . Elle aimait tant voir ce rouge briller dans toute sa splendeur sur sa lame . Sec , il n'avait plus le même attrait , elle avait du se résigner à l'enlever .

Ils étaient nombreux en face , trois armées les attendaient de pieds fermes , mais qu'importe , Nadaelle n'avait jamais eu peur de se battre et aucune lame n'avait réussi à l'atteindre encore ,se qui l'aidait à croire en elle . Elle se jeta dans la bataille épée en avant , les lames se croisaient de part et d'autre . Soudain , elle vit un de ces compatriotes tomber à terre , touchée par une femme .
Elle fit volte face et se rua sur elle .


ON NE TOUCHE PAS A MES AMIS !!


Sa colère par ces jours d'inactivités était si grande , qu'une rage l'envahit . Elle se jeta sur la femme et lui mit sa lame à travers le corps . Elle tomba comme une masse et ne bougea plus un seul petit doigt .

Nadaelle se pencha sur son compatriote , il respirait et n'avait pas l'air d'être trop mal en point , juste une blessure .


Restez calme , nous allons vous soigner , vous vous en sortirez .

Citation:
13-03-2010 04:08 : Vous avez frappé Miladyw. Ce coup l'a probablement tué.
13-03-2010 04:08 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "L'Arlesienne" dirigée par Lila, l'armée "La Mistrale" dirigée par Hersende, et l'armée "La Cigale Furtive" dirigée par Steiphens.
Miladyw
[Aix, le 13 mars 1458]

C'était devenu une habitude chez elle de ne plus se souvenir avec exactitude des combats qu'elle menait. Elle vit son épée rougie et en fut paralysée un instant. Pas de mort. Au fond d'elle même tuer la répugnait et elle espérait ne pas avoir ôté la vie...

Une voix, une femme criait. Mila sentit la colère chez elle, elle se retourna, la vit arriver vers elle emplie de fureur mais, avant d'avoir pu réagir, elle sentit son ventre se contracter de douleur et l'acier d'une lame s'enfoncer dans sa chaire.

Un hoquet... ses jambes fléchirent et elle s'effondra au sol sans bouger. Un corps qui ne répond plus, quand l'esprit reste éveillé au milieu du chaos, donne l'impression étrange de flotter au dessus des hommes...


"Reste sur le chemin de la vertu, sers Dieu ou tu retomberas dans l'obscurité, vulnérable aux tentations et aux vices. Cette lumière te guideras sur le chemin de la vertu et éclairera ton cœur lorsque la créature sans nom tentera de l'assombrir. "

C'est quoi la vertu dis ?
Mon épée rougie est-ce un égarement ?
Ma douleur, pénitence ?
Le bruit que j'entends, n'est pas le glas....
Ces combats, c'est lunaire ?
Tous des hommes... pourquoi se battre ?
Nos idéaux...
Un idéal...

Son baptême si récent lui revenait. Sa foi en le Très Haut, être fidèle... Allongée au sol, au delà de la douleur, ses yeux encore ouverts voyaient des corps, sans âme pour certains et des jambes qui martelaient la terre provençale.

Des larmes coulèrent pour les vies perdues. Ses yeux brûlaient. Elle était fatiguée. Dormir... point dormir... dormir... s'éteindre... Mila ferma les yeux et quitta la scène de combat, lentement, la douleur n'était plus, elle partait sans doute...

*******

Mila avait perdu connaissance sur le champs de bataille. A la nuit on ramassait les blessés, on s'en allait, comptant les morts... Quelle bonne idée elle avait eu de se vêtir en noir pour se fondre dans la nuit... On ne la vit pas et elle resta allongée ainsi des heures durant.

Un délire de vertu et de péché s'était emparé d'elle, elle était à Oanylone, mais la punition divine s'abattait, non en fait elle était en Grèce et ivre de vin, elle applaudissait Platon à tout rompre se détournant des vérités énoncées par Aristote...


"l’essence des êtres, se trouvent en eux-mêmes et la forme ne peut se manifester sans la matière"

Il raconte quoi le disciple ?
Quelle matière ? Quelle forme ?

Tiens ! Etrange décor... où suis-je à présent ?


"La communauté aristotélicienne est une communauté de personnes ayant en commun leur foi en le Très-Haut et étant donc tous égaux devant lui par ce fait même."


Elle était bien elle ! Faisant face à l'archevêque. L'amitié aristotélicienne... Pourquoi nous battons-nous ? Pourquoi nous attaquer ? Sont-ils nos ennemis ? Sommes nous les leurs ?

Arles... Un sourire, une femme tout de rouge vêtue, des poèmes, des rires... Des amis ? Oui un jour...

Un départ, des larmes... Provence tu me manques déjà... Provence je reviens. Bonjour Arles !

Mais pourquoi la Provence. Mila cherche, elle lit, un comté, un Marquisat ? Un regard en arrière pour un royaume... C'est décidé elle serait provençale !

Et la guerre... Mieux valait ne pas rester.. C'était confus...

Oh ces yeux... ces mains... un regard sur elle. Le sien...

*********

Dans un hoquet Mila rouvrit les yeux. Elle avait mal, très mal, malgré un corps engourdis par l'immobilité des heures passées.

Prise d'une quinte de toux elle sentit son corps sur la terre. Reprenant ses esprits peu à peu elle se souvint. Elle glissa sa main sur son ventre, et sentit le sang, son sang poisseux entre ses doigts.

Jamais elle ne s'était sentie aussi faible mais quelque chose l'avait ramené là, l'avait empêché de partir.

Quelques chose ? Quelqu'un plutôt...

Elle esquissa un sourire et ferma les yeux, pour voir son visage. Ce n'est plus l'amitié aristotélicienne bafouée par cette guerre qui la faisait être, mais un sentiment plus fort sans doute.

Et les autres ? Comment vont-ils ?

Il fallait qu'elle sache. Ses amis aussi avaient combattu.


- Allez, lève toi ! Pffff et... je me.... parle à moi.... même....

Dans un effort elle se releva péniblement, la main toujours sur son ventre, où une épée avait laissé une plaie béante. Elle avait froid, la seule chaleur était celle du sang qui recouvrait ses doigts.

Elle avança lentement, très lentement, titubant vers la ville... Elle voulait le voir mais aussi, elle devait continuer à se battre, sans arme mais continuer, ne rien abandonner.

La jour n'était pas encore levé.
Elle parcourut les rues de la capitale, ne croisant que quelques rats, dans un silence pesant.
Souvent, elle dû s'arrêter, s'appuyer contre un mur ses jambes ne la portant plus...

Mais déterminée, elle réussi à atteindre le château. Rien ne l'empêcherait de travailler, de continuer.... rien...

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Namaycush
En Fragrance...

Depuis que son « Lui féminin » était tombé, son ombre paraissait radieuse tant il n’avait plus goût à rien. Quand Elle subissait, il prenait contrecoup de l’intérieur et avait flanché du genoux gauche à terre…émotion lui rappelant la première fois que dans un souffle, lorsqu’il partait à une autre guerre, ailleurs…encore, pour les mêmes raisons, elle extériorisa ce cri du cœur inattendu.

Et l’enfant, encore une fois…serait-il maudit…

Puis les nouvelles le ragaillardirent, sur ses lèvres s’était dessiné un sourire, un vrai…

Mais il avait eu peur. Pas pour lui, l’habitude de ce genre de situation rendait tout ça presque normal. Cloîtré, il buvait, seul, yeux en amandes, ralliant l’esprit échappé grâce au Carmin d’Agonac le réel…

La veille, un courrier improbable, duquel une force hors du commun par les mots sincères écrits, émanait…Il le lut, le relut et le lut encore. Seul dans la tente de commandement, il répéta à haute voix la dernière phrase et la signature, simple, sans artifice…


A la vie, à la mort. Ingeburge.

Là il fît le déclic, à la vie, à la mort, il l’avait juré et lui, mieux que beaucoup d’autres, connaissait le prix de ce genre de serment. C’était celui extraordinaire du Sang ! le sang des siens, le sang des autres, celui que l’on fait couler ou celui dont on irrigue une Terre…parce que la Terre au-delà des hommes est la Mère.

De toute manière il préférait que ce soient les mères, les femmes et les enfants de ceux-d’en face qui pleurent plutôt que les leurs…

Comme souvent avant les batailles décisives, il avait brisé le goulot d’un flacon brantômois et avait bu à la brisure de verre, s’écorchant les lèvres dessus…

A l’âcre imprégnant les incisives entaillant davantage les lèvres, la langue puis le palais, surgit du fond des entrailles ou des temps, un feulement instinctif de la sauvagerie innée de l’homme…Il s’ébroua, saisit la lame protectrice et aimante, la planta dans le brasero devant l’abri de toile puis…jambes écartées serra les braies, chaussa les bottes d’officier qu’il avait cirées au suif de porc, puis serré le ceinturon à double crantage ne supportant momentanément que le fourreau et la dague en ombre de pommeau. Torse nu, il saisit enfin l’épée plantée auparavant et appliqua le plat de la lame en travers de son torse….se retrouva à genoux sous la morsure de l’acier à blanc…et l’Ambre prit possession de l’Emeraude…avant de se redresser, sûr et plus arrogant que jamais. Il était le Cap ! Il commandait, il avait des droits mais beaucoup plus de devoirs, dont celui de fédérer !

Jument alezan à robe de roux lumineux enfourchée, buste juste revêtu de haut de haillons, il passe au travers des feux de camp Memento…les regardant tous dans les yeux. Ils sont beaux, ils croient en lui, il leur doit tout….il observe un instant de plus les loyalistes, beaucoup de femmes, et la conviction qu’il lit dans leurs yeux lui arrache un sourire à la carnasse…


Compagnie !

A moi !

Attaque par les flancs, serrez les rangs comme vous écartez les cuisses !


Enfin il déploya l’oriflamme enroulé sur la mule de tête….et le planta sur le point le plus haut du campement….



Ton sec, voix de commandant sans faille…

Parce qu’il faut Vivre et non survivre, mais qu’il vaut mieux mourir que survivre,

Parce qu’il fait la Guerre comme l’Amour, avec rage et passion…

Au nom de la Princesse de Cologne !

Et pour la Gloire,


CHARGEZ !


Déjà le sol tremble de charge de cavalerie lourde, martelant le rythme du destin qu’ils forgent à coups de fer…
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Tomlitou.
Flou artistique sur un passé ... et retour au présent. Il est arrivé la veille, non loin de la ville mais n'a pas voulu s'y rendre immédiatement. Préférant la garrigue et ses paysages apaisants à l'animation des tavernes et aux gémissements des blessés, il a établi son "campement" provisoire à l'abri de quelques oliviers et s'est adonné à un passe temps peu connu jusqu'ici mais qu'il commence à apprécier et à maîtriser : la chasse. Après quelques longues heures à l'affût, c'est un lièvre qui vient enfin garnir sa sacoche.

Retour au campement, allumage du feu, petite sieste puis effeuillage du lièvre qui très vite se retrouve à dorer au dessus des braises. A quelques mètres, une souche assez vaste pour servir de table de fortune. Mais d'abord, une missive pour elle, l'inviter à le rejoindre ... laisser un peu de mystère ... Retour à la popote et préparation de la "table". De sa besace il sort une étoffe immaculée, brodée de fil d'or : cadeau de sa mère... Dessus, il pose deux gamelles et deux gobelets d'argile. Il est temps ensuite de préparer les légumes achetés au marché de Nîmes la veille. Carottes, panaïs, fenouil et leurs semblables sont coupés en dés et jeté dans le bouclier qui servira de vaste poële et qu'il pose sur les braises, récoltant ainsi le jus du lièvre qui cuit plus haut.

Et elle arrive ... alors qu'il peaufine la mise en scène. Retrouvailles émues et chaleureuses, il lui conte sa chasse et elle sa journée. Moment intense et agréable autour d'un repas et d'un feu ... seuls au monde.

La nuit est déjà bien avancée lorsqu'ils rentrent à Arles, elle serrée contre lui sur le dos de Black, le fier frison. Et la nuit se poursuit encore, corps contre corps, repus et fauchés ...


No ...


Elle est là, ce n'était donc pas un rêve ou plutôt si, un rêve devenu réalité. Ses grands yeux le regarde et il ne peut s'empêcher de sourire en comprenant le sens de ce regard ... Alors il se lève, l'embrasse avec fougue puis s'habille, sentant son regard sur lui et amusé de la situation... Patience, patience ....


Allons prendre le petit déjeuner ma douce, puis nous ferons un tour au marché ... j'ai des projets ...

Regard amusé qui s'attarde un instant sur les courbes agréables tandis qu'il lui tend négligemment ses vêtements...

Zahra.2
Forcalquier


Village paisible de Provence, où il fait bon de rester devant ses portes, sans trop s’y introduire, de loin on peut y apercevoir une forêt, quelques villageois s’aventurent dans le campement de l’armée sans jamais trop y tarder non plus, de quoi faire connaissance avec quelques autochtones qui à la différence de certains autres villages traversés sont « agréables », pas de souci, quelques tours clandestin au marché du village pour se ressourcer, pain très cher, le pain dans ce comté, on dira que c’est la guerre qui veut que les prix grimpent de quoi pousser certains crevards à crever pour de bon ! Fallait vraiment vouloir survivre pour s’obstiner à y rester dans cette contrée, ou bien être quelque peu barge ou tout simplement , ne pas avoir le choix, dire oui pour le meilleur et le pire en Provence et suivre à en mourir un capitaine que tout le monde ne connaît pas, chacun sa mission, certains pour l’amusement et la gagne ( z’ont pas encore compris qu’il y a strictement rien à gagner dans ce comté mis à part une sacré correction !) , puis d’autre pour l’histoire, une histoire qu’ils ne connaissent pas tous, comme Zahra, juste une histoire d’Empire, puis d’une félonie de cette Provence, pas envie de s’attacher à ce comté, déjà qu’elle avait constaté qu’elle s’était attachée à cette armée qu’elle suivait sans le vouloir, sans le sentir, elle était restée « groupir » jusqu’ici, pourtant bien des fois la tentation de se dire « ranafout ce n’est pas ma guerre, on s’arrache d’ici ! », puis toujours présente lors des batailles, donner des coups , en recevoir, sécher les larmes de ses camarades qui ont perdu des frères et sœurs d’armes, tourner le malheur en ridicule car rire des malheurs parfois lui permettait de rester accrocher à l’espoir de se barrer de cette guerre sans amertumes ou regrets.

Voir, sa comparse Franc Comtoise la suivre chaque jour, Nadaelle sans son florentin, c’était comme la mer sans vague, comme le ciel sans nuages , pis la Soso sans son Azoura, comme une poule sans son œuf, ou tout simplement comme Zahra sans sa flasque de mirabelle.

Séjour qui se passe tranquillement, ne pas chercher à comprendre le pourquoi du comment, suivre , toujours suivre sans se poser de questions, telle était leur mission.

Retrouvailles chaudes avec son chevalier, encore des promesses de survivre, causer de l’avenir et envisager tout sauf le pire, pis croire en une potentielle victoire.






12 mars 1458



Allez zou, encore la route , faut pas prendre racine dans ce village forestier, il faut s’arracher et rapidement, quelques nuits sur les routes, l’attente est longue ; sans combats, les battements cœurs se font entendre, on rit moins dans le campement et encore moins dans le terrain de guerre, Aix est à deux doigt des troupes, et pourtant si inaccessibles, les combats se succèdent, épées qui s’entrechoquent, odeur de sang qui fait place à l’odeur de la nature, ajoutez à ça l’odeur de fumier des chevaux ! la Poisse quoi, la guerre ça pue ! Plus de tendance à picoler pour l’alcoolique reconnue de Lorraine, pas le temps de se laisser aller, les coups se suivent, défendre, attaquer, défendre et attaquer sans arrêts possibles, puis des cris, ah ces cris trop nombreux, la lorraine n’arrive plus à distinguer ses ennemies de ses camarades d’armes, rien ne va plus, Nadaelle n’est pas loin, la section des trois survivants poursuit les dégâts.
La nuit fut longue et pénible, retour au point de rassemblement, pour constater, que déjà les hospitalières et compagnies ont rapatrié des corps et des blessés à Forcalquier, dans la mêlée, la femme mirabelle se rend compte de la triste réalité, son chevalier n’est plus avec elle, il n’est pas là debout à ses côtés…
Triste sort, elle se retourne vers Nadaelle…


Nada… nous…ne sommes plus que deux, mon Amyr…je ne l’ai même pas vu, même secouru….est-il …. ?…..je ne veux pas….non….NAN….


Rencontre avec la dite « Spadasse » , Soso, pas le temps de picoler, encore moins le temps de se lamenter…

Restez groupir….pour le meilleur et le pire….Amyr est blessé, Afta aussi, les filles nous sommes survivantes !

Mouais, nous sommes survivantes, c’est quoi ce délire ? sérieux, d’abord Florentin….pis Azoura…pis là Amyr, ça va être bientôt l’Armée des « Veuves », je ne crois pas au hasard, je pense que les armées Provençales attaquent là où que ça fait mal, elles ont percuté que dans notre armée on aimait prendre notre pied, pis elles tentent de nous déstabiliser ; mais les filles, je vais avoir du mal à suivre sans lui…. Pis…..
*long silence*

je pense que, mes déductions sont fausses, elles ne frappent pas que les hommes, la compagne du capitaine aussi a été touchée, …mais je vous dis, ils frappent là où que ça fait mal, vous avez vu, les couples se sont comme des paires de chausses ou de bottes, ça marche pas en impair, en solo on est des moins que rien !

Elle est fusillée du regard, vrai que les filles n’avaient pas le temps à écouter la philosophie selon Zahra, quelques soupires plus tard, voilà que la Zahra se lamentent de moins en moins, elle se prépare à se battre comme jamais elle ne s’était battue, à noter que la demoiselle qui était jusqu’ici toujours bourrée s’était mis à l’eau de rose pour changer de la liqueur de mirabelle, à noter aussi qu’elle avait depuis quelques temps jamais tuer de provençaux, pour la simple et bonne raison, que lorsqu’elle constatait au loin que les troupes étaient trop nombreuses, elle et sa comparse Nadaelle se couchaient, elle faisaient les mortes comme des chiennes ( pas trouver mieux comme comparaison chut), pour mieux courir après, ce n’était pas de la lâcheté, mais de la stratégie strictement militaire mode Royaume Renaissant , fallait survivre, , quitte à user de feintes, et de magouilles, c’était peut-être pour cette raison que ces femmes étaient encore en vie et en bonne santé comparé aux hommes, qui eux se battaient sans faire de blagues !



Nuit toujours aussi longue, batailles toujours aussi sanglantes, pas le temps de faire de blagues ce coup ci, un groupe de nénettes bien fortes, provençales du camp des félons ( bon étant donné qu’il y a les provençaux pro marquisat et d’autres pro LJS, pour la Zahra , les fêlons = pro marquis) se dirigent vers un provençal pas félon, du côté des loyalistes, elles n’ont aucunes pitiés les dindes ! La Zahra aurait aimé faire la morte et pas défendre le loyaliste, mais le visage de son ange Amyr apparaît devant ses yeux embuées, elle a les jetons, et ça se voit ! guiboles qui tremblent, pis claquement de dents, les fêlons sont trop nombreux, comparé à eux pourtant elle lâche quelques instant son épée et son bouclier, sa main se dirige vers son corsage, pis elle en sort sa flasque de mirabelle, elle boit le contenu cul sec, rapide claquement de langue sur son palais pour savourer le goût de son nectar, pis elle jette sa flasque sur la dépouille d’un félons, c’était peut-être sa dernière qui sait ? Pis elle reprend son épée et son bouclier, pis se dirige vers le loyaliste en mode « agonise grave », pis opération lynchage de félonnes, la Zahra n’y va pas de mains mortes, même que derrière elle ses deux mariachis de Beaulieu lui soufflent :



« notre seigneur Zahra de Beaulieu qui êtes sur terre, vous avez frappé « bidule »ce coup l’a probablement tué! , VICTOIRE à Zahra ! ! !»


Pour des raisons strictement éthylique le noms des deux victimes ont été flou, du coup se sont deux inconnues , le loyaliste , connu certainement , mais la Zahra était bourrée ce coup ci, impossible de se souvenir de son nom, les hospitalières se dépêchent de venir le secourir ; pis les mariachis se cassent en courant, il était connu que la Zahra une fois bourrée était dans la capacité de tuer un frêre d’arme sans se souvenir de ses faits, aucune envie de pousser la jeune femme dans une dépressions de culpabilité.

Plusieurs heures plus tard, le temps de faire la morte quelques instant, où elle roupille profondément , des bruits de pas se font entendre, pas envie d’ouvrir les mirettes pour se découvrir encore une fois loin d’Aix dans un nœud ; avec l’impression de ne pas avancer dans cette guerre qui la tenait aujourd’hui captive dans un comté qui commençait sincèrement à la blaser, les rumeurs vont bon train :


Namay est mort ? nan l’est blessé ? nan il n’est plus ?


Zahra rejoint rapidement le groupe de badaud, pour constater que non, ce n’était pas une feinte, regard qui recherche la « Spadasse » ; la rouquine n’est pas là non plus, Nadaelle toujours fidelle au poste, toujours deux dans cette section , fallait se regrouper et discuter sérieusement.

Regard qui appel Nadaelle loin des troupes, ainsi que la Soso, la brune Zahra se retrouve face aux deux rouquines, air blasé et fatigué….



Elle pose ses armes à même le sol, baluchon sur le dos, "mode touriste on"…


Les filles !, mes dames, ou damoiselles, l’heure est venue !
L’heure est venue, pour vous dire, que le Namay , n’est plus, qu’on est plus que quelques pecnots dans l’armée, que pour moi, on a « ZERO » chance de franchir ses remparts d’Aix, que vu qu’on a que zéro chance, je vous suggère de saisir ce zéro et de courir pour ne pas dire fuir !
Il est l’heure de ne plus crier BASTON, mais DEBANDADE
Il est l’heure de dire « sauve qui peut », par ce que je veux bien croire en la chance, mais faut arrêter la fumette, la trêve aujourd’hui, c’est simple, je le dis ici, à toutes les deux, un seul mot en ordre « dispersion », j’ai encore mes guiboles je remercie dieu, j’ai encore mes armes, je remercie dieu ; on a perdu nos hommes, et beaucoup de frères d’armes, chacun pour soi et dieu pour tous….

Nadaelle…j’espère sincèrement que tu ne regrettes pas de m’avoir suivi de la Franche Comté à ici, je te remercie pour ta fidélité et ton encouragement à suivre cette armée, nous ne sommes pas lâches, mais réalistes, on a plus de chance en mode solitaire que dans une armée pas très armée dans le fond.

Soso, je vous remercie de nous avoir supporter jusqu’ici et guider , je ne sais pas où les routes nous mineront (mèneront? bah ça fait un jeu de mot vilain mais bon); dans ce comté, mais en tout cas, hors de question de sacrifier d’avantage de temps et d’énergie à cette ….débandade.

VIVE L’EMPREUR LJS mais si sûrement il en a strictement rien à foutre de ce comté, mais bon hein !

Nadaelle…je fais quoi…je te renvois de la section ?



« Non, je suis grande je veux le faire seule ! »

« vous voulez quittez l’armée, est-ce votre dernier mots mes dames ? ? »



OUI ! d’accord on le veut pour le pire et le meilleur,

SAUVE QUI PEUT !



Elle se met à courir, comme si le Sans Nom était à ses trousses, saluant de temps en temps ses comparses de guerre, pincement au cœur, léger sentiment d’être lâche, mais rapidement sa main se dirige vers son baluchon à la recherche d’une flasque pleine, sourire radieux au visage d’une alcoolique qui replonge ; voilà que quelques gorgées plus tard, après quelques crises de hoquets elle hurle :

A bientôt les filles, ON S’ECRIRA ! ! ! ! ! QUE DIEU VOUS PROTEGE !

AMEN*hips* !


Il était loin le sentiment de culpabilité, elle était passée au mode :

je-m’en-foutiste vive le pacifisme, conne- vaincu de la connerie de la guerre provençale !


( edit: fautes de frappes ou autres, y en a d'autres mais hum )

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Noëllie
Noëllie n'en croyait pas ses yeux, ni ses oreilles... Ils venaient d'échanger un baiser torride qui l'avait laissée pantelante et il l'abandonnait, frémissante et frustrée avec un petit sourire satisfait.

Un petit déjeuner et un tour de marché... Pfff

Elle lui tira la langue, furieuse et lui présenta son dos, cachant les larmes qui lui piquaient les yeux en enfouissant son visage dans l'oreiller.

Cela faisait trois semaines qu'ils s'étaient quittés. Trois semaines mouvementées pendant lesquelles il s'était passé tant de choses. Trois longues semaines pendant lesquelles elle n'avait pas su sur quel pied danser.
Trois semaines pendant lesquelles elle avait combattu, tué, espéré, renoncé pour y croire à nouveau. Elle avait même failli mourir. Tout ça pendant qu'il était, le pensait-elle, au monastère à réfléchir à ce qu'il voulait faire de sa vie. Tout ça avant de recevoir enfin un pigeon lui donnant de ses nouvelles et apprendre qu'il avait fait une attaque et qu'il partit à Castillon se reposer auprès de Kah...

C'est à ce moment là qu'il lui avait annoncé qu'il revenait à Arles pour la retrouver elle. Qu'il avait rompu avec Kahlan malgré sa grossesse avancée.
Qu'il avait fait son choix, qu'il voulait vivre près d'elle.

Noëllie qui brûlait la vie par tous les bouts avait alors réfléchi à son tour et avait tiré les leçons qui s'imposaient.

Elle en était venue à cette conclusion.

Papillonner allègrement, risquer la mort sur les champs de bataille, se perdre dans les bras d'Erratum pour oublier Tromal n'était pas une vie en soi et Théo l'avait touchée au cœur bien plus sérieusement qu'elle ne l'avait cru.

Elle voulait cesser de courir après des chimères.
Son cœur s'emballait quand elle pensait à lui, il lui manquait, le souvenir de ses mains l'affolait, alors oui... Elle se donnait une chance d'être heureuse près de lui.
Elle lui réserverait ce qu'elle avait dans le cœur et qui finirait par l'étouffer si elle continuait de l'empêcher de sortir.
Dorénavant c'était près de lui qu'elle voulait se réveiller tous les matins.

Elle sortit de sa rêverie, déçue de ce premier matin... Mais elle ne montra rien et se redressa.
Un peu d'air lui ferait sans doute le plus grand bien et il faudrait sans doute faire certaines concessions quelques fois...


D'accord, je meurs de faim, allons manger !

Elle saisit les vêtements qu'il lui tendait puis elle s'habilla en silence, glissant un pieds dans un bas, le faisant rouler de son mollet à sa cuisse puis recommençant avec l'autre. Puis sans le quitter des yeux, elle enfila ses bottes puis sa chemise, avant de demander son aide pour serrer les lacets de son bustier de cuir.

Serres bien fort s'il te plait il faut que ça pigeonne... C'est plus seyant...

Elle brossa vigoureusement ses cheveux, jeta sa cape sur ses épaules et lui sourit.

Je suis prête !

Le petit déjeuner fut copieux et repus ils flânèrent au marché. Ils apprirent que Namay était tombé, tous les deux anéantis par cette nouvelle.. Ne sachant plus quoi penser de la suite à donner. Songeant tristement à tous les autres restés là bas...

Quand soudain Noëllie aperçut une silhouette familière franchir les portes de la taverne « Au Réveil des Survivants » son cœur manqua un battement.

Tromal... Il venait lui offrir l'épée qu'il avait forgée pour elle...

_________________
Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Nadaelle
C'était l'heure ! L'heure de dire adieu au campement . Ses amis les plus chers étaient soient déjà partis , soient sur le point de partir avec elle . Plus rien ne la retenait en ce lieu .
Elle en avait marre de cette guerre qui n'en finissait pas et dont elle n'avait aucune raison pour la faire . Que lui importait que la Provence soit libre ou non ! Elle n'était pas d'ici et ne comptait pas y rester , sa vie était ailleurs .

Un regard vers Zahra , la belle Dame avec ses belles paroles ! Nadaelle souriait toujours en l'écoutant .


Non Zahra , rien de rien
Non je ne regrette rien
Ni le bien que vous m'avez fait
Ni le mal , tout ça m'est bien égal .............


Puis il fallu se séparer , certains préférant faire demi tour sur Forcalquier , d'autres voulant prendre la route de Arles et d'autres étant «  obligés «  de se rendre à Aix pour une promesse faite .

Chacun prit des chemins séparés et Nadaelle se trouva vite seule dans la nuit noire .
Aucune peur , elle avait soigneusement rangés ses armes dans son barda , comme lui avait conseillé Sofio , avait hissé un bout de drap blanc au bout d'un bâton et avançait tranquillement en direction de Arles .


QUI VA LA !

Une voix rauque se fit entendre , Nadaelle s'avança vers la voix .

Je suis Nadaelle , vous devez m'avoir sur votre liste d'amis , je rentre chez moi et abandonne la guerre .
Regardez , je suis sans arme .


Elle leva les bras très haut pour bien montrer qu'elle était désarmée .
Deux hommes s'approchèrent d'elle , avec un regard qui en disait long .


Nadaelle ! Ha oui , en effet , je vous ai sur ma liste d'amis. TUEZ LA !!!!!!!!!

Nadaelle eut à peine le temps de réagir , elle donna un bon coup de genoux dans les parties les plus sensibles du capitaine de l'armée "La Cigale Furtive" . Elle le vit tomber à terre et sentit immédiatement une épée lui transpercer le dos .
Comme des lâches , ils venaient de la frapper mortellement par derrière . Ils n'avaient pas tenu parole ...........
Elle sentit ses forces l'abandonner , ses jambes se plièrent malgré elle , et elle s'étala de tout son long dans son propre sang .


Flooooooooo ! Flooooooooo ! Je t' .................................

Elle ne put terminer sa phrase et tomba dans un coma profond .
Gorborenne
[Sur les sentes obscurs de l'existence]

Routes de Provence, un homme chevauche seul, prenant à peine garde au paysages défilant sur l'horizon, encore moins au lent martèlement des sabots de sa monture progressant au pas. Peut importe où il va, son esprit n'est plus là.....

Sur son font, la marque de son adieu à la Memento déjà s'estompe, laissant place aux souvenirs qui s'impriment. Des bons moments et des mauvais mots, le temps d'une guerre les liens d'une vie...... Puisque cela doit se terminer ainsi....... Gardera longtemps un gout d'amertume..... Mais tant pis..... Ce qui est fait est fait......

À l'aube, il a quitté l'armée, sans se retourner. En un sens, c'est vrai, il déserte, même s'il refuse à le reconnaître. Il sait bien que les premier à pâtir de son geste ne seront pas forcément ceux qui en sont la cause, loin s'en faut..... Pourtant, Orion est parti. Contre vent et marées, le Géant a passé ses dernières semaines à plier, porter, résister, encaisser...... Mais aujourd'hui, il avance brisé, épuisé..... Increvable, mais pas inébranlable..... Contre vents et marées....... Le frêle esquif tangue sans plus lutter contre le roulis....... Mais du chant qui s'en élève, dur de trouver ce qui s'y mêle.......


Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Par delà les mers, par delà les flots

A l’aube nous tendrons nos voiles
Sur les quais, les derniers adieux
Mais nos cœurs déjà à mille lieues
S’évadent sous les étoiles

Le navire quittera fièrement le port
Fendant la houle de sa large coque
Une brise légère chantant dans les focs
Cette musique est notre réconfort

Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Oubliant parfois la mer, me rappelant ses flots

Et toi ma Douce que je laisse
J’emporte de ta chevelure cette mèche
Traçant sur mon cœur comme une brèche
Où s’engouffrent tes dernières caresses

Et ton visage ma Mieux Aimée
Brille dans le ciel au dessus de moi
Il est mon horizon, sais-tu ça ?
Un marin par son amour se laisse guider

Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Par delà les mers, par delà les flots

Aux quatre vents nous naviguerons
Tel est notre quotidien
Car tu le sais, nous sommes marins
Et toujours le resterons

Jamais un marin vraiment ne meure
Tant que raisonneront nos chants
Mais s’il le faut, que ce soit l’océan
Qui accueille notre dernière demeure

Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Voguant sur les mers, rêvant sur les flots

À bord, nous serons Frères
En mer, nous serons forts
Toujours fiers, ne craignant pas l’effort
Notre sort, chasseurs de chimères

Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Voguant sur les mers, rêvant sur les flots


Et si jamais je ne reviens
Dis juste à mon fils que j’étais marin
Et si jamais je ne reviens
Dis juste à mon fils que j’étais marin

Il s'étrangle en n'osant la fin de la chanson, refusant comme il peut la douleur qui l'étreint..... Tassé d'un coup sur sa selle par le poids qui lui entrave le cœur, c'est presque un fantôme qui croise la Compagnie St Maurice sans la voir passer, voguant dans l'absence d'un regard incapable de se poser sur quoi que ce soit.

Seules à le tirer de sa torpeur sont les petites mains de ses enfants, installés dans son dos, à l'abri sous l'armure de son plastron modifié spécialement pour pouvoir les transporter et les protéger..... Protéger...... Telle est la voie d'Orion le Dragon, déployer ses ailes comme un bouclier...... Timide sourire qui se dessine à grande peine alors que de l'horizon qu'il fuit quelques mots lui parviennent. Main qui essuie une larme naissante........

Au bord d'une rivière, la jument finit par s'arrêter d'elle même, et le Géant d'en descendre sans trop s'en rendre compte..... Quelques pas, un rocher, il s'assoit..... Les yeux dans le vague qui parcourent la route et l'horizon, une bifurcation qui se dessine, et les murs d'Avignon. Orion à peine se souvient du brasier à présent éteint..... De toute façon que lui importe un ville et un pays dont il n'a plus rien attendre, ce n'est pas cette terre qui soignera son cœur en cendres.......

Coude sur les genoux, visage dans les mains, il se refuse à voir le carrefour qui attend un peu plus loin...... Un gazouillis d'enfant ressemblant à "Papa" qui tinte dans son dos...... lui arrache un long sanglot.....


- Isa......

_________________
Isa.
Il avait fallut partir ... L'idée trottait dans sa tête depuis un moment et elle s'en était ouverte au Cap'. Il lui avait répondu liberté et que jamais il ne poutrait ses propres hommes. Alors pourquoi avait-il fallut que cela se passe ainsi ?

Elle avait prévu de partir et elle voulait en avertir le chef avant. Mais quelqu'un d'autre avait cru bon de prendre les choses en main et de les arranger à sa manière. Et Isa n'avait qu'à faire ce qu'on lui disait de faire. Contre son gré. Alors elle avait déposé un mot au QG. Mais même ce mot, on lui avait demandé de le changer. Et docile ou idiote, elle l'avait fait, ne comprenant que bien plus tard les raisons. Toute la journée elle s'était opposée au projet. Elle voulait partir oui, mais pas de cette façon. Elle voulait attendre le cap et lui parler, l'informer de son départ comme elle l'avait toujours fait. Elle ne voyait pas l'utilité de la démarche : pourquoi fallait-il que Sofio se constitue prisonnière pour garantir leur départ ? Tout son être lui criait que quelque chose clochait et elle le savait, elle le sentait.
Jusque tard dans la nuit elle avait résisté. Puis la fatigue, la lassitude de n'être point écoutée, voire d'être traitée comme une idiote et l'argument massue "tu vas faire foirer tout le plan si tu ne viens pas" avait eu raison de sa détermination. Elle avait donc quitté le camp, la dernière.... et avait été enrôlée bien malgré elle dans la ronde de nuit ! Résultat : le lendemain matin, elle était toujours au campement.

Les nouvelles de la nuit lui étaient parvenues au compte gouttes : ils étaient tous partis, l'un après l'autre, mais le "plan" avait échoué et au moins deux d'entre eux avaient été fauchés par une armée... magnifique fiasco. La valse des pigeons avait repris durant la matinée : "Isa t'es où ?" "Pourquoi t'es pas partie ?" "Tu devais quitter l'armée avant de partir, tu savais pas ça ? " Ben non, elle savait pas. Pour un peu, on l'aurait presque accusée de ne pas être partie et d'avoir fait "foirer le plan magnifique" . Les poings serrés, le regard voilé par des larmes de rage, elle s'était rendue une dernière fois au QG et avait couché dans les registres ce qu'elle voulait que chacun sache... même si certains n'apprécieraient pas la démarche, cela elle s'y attendait.

Ensuite ... tourner la page. Elle avait quitté memento. Mais la tête droite et en paix avec elle-même. Isa avait pris la route et attendait avec patience des nouvelles du géant. Elle avançait lentement, plus lentement que ce qu'elle aurait voulu mais elle atteindrait sa destination avant la nuit ... et elle le retrouverait, lui qui faisait battre son coeur, et leurs deux étoiles....
Mais à la tombée de la nuit, quand elle arriva sur le noeud ... personne !
Les traces d'un feu de camp , quelques broussailles écrasées et des restes de pain ... mais pas de géant. Et pas de bébés non plus. L'inquiétude s'empara d'elle : où étaient-ils tous les trois ? Pourquoi n'avait-elle aucune nouvelle ? Pourquoi n'avait-il pas attendu ? Incrédule, elle fouilla les fourrés et les buissons alentours, visita même le petit bois non loin de là, se souvenant des mésaventures de la princesse Armoria au même endroit. Mais qui oserait s'attaquer à un géant ?


Gorbo .... Orion ! ..... GORBO !!!! Gorbo réponds moi ! .....

D'abord murmures, les mots étaient devenus cris puis s'étaient perdus dans la nuit à nouveau. Et elle avait rejoint Madeleine qui arrivait enfin avec la cariole et tout le barda. Levant les yeux vers la jeune fille, Isa souffla

Il n'y a personne, ils sont partis .... Cette fois,je l'ai perdu...

Madeleine avait tenté de la rassurer. Le maître était bien trop amoureux pour la laisser ainsi. D'ailleurs il avait les enfants avec lui. Il avait sans doute besoin d'être seul, il fallait être confiante ... il attendrait tôt ou tard ...
Mais rien ne pu rassurer Isa. Son ventre se nouait de peur et l'absence des jumeaux se faisait sentir douloureusement. Elle ne put quasiment pas dormir de la nuit et à l'aube elle repartit en direction d'Aix, laissant Madeleine mener la chariote seule une fois encore.

Aragon ne ménagea pas ses efforts et parcourut au grand galop la distance qui les séparait d'Aix. A peine une ou deux haltes furent nécessaires et déjà , au loin apparaissaient les hautes murailles d'Avignon . Probablement tout ce qui restait de la ville saccagée. Bientôt la nuit tomberait à nouveau et ... Là, au bord du chemin, le long de l'eau une silhouette se découpe... Clignement d'yeux qui ne voient pas assez nettement encore, mais Aragon lui hâte le pas. Et Isa se dresse sur sa monture, tendue vers cette masse aux contours bizarres... et le rythme de son coeur augmente ... Et soudain, plus aucun doute n'est permis. Alors elle talonne vivement le fier frison ...


Gorbo ?.... Goran ? LILEIA !!! ..... GORBOOOOO !!!!!

Pas le temps d'arriver auprès d'eux que déjà elle saute de cheval et se précipite, les yeux pleins de larmes et se jette à son cou, le serre contre elle et couvre le crâne chauve de baisers , puis les joues baignées de larmes alors que ses mains se tendent vers les étincelles qui poussent elles aussi de petits cris de joie . Longtemps elle le serre dans ses bras, livrant ses mains aux bébés tout en le berçant lui encore et encore, le priant silencieusement de ne parler de rien... plus maintenant ... Puis le regard se pose sur l'horizon et le soleil couchant....
Tourner la page et attendre Madeleine. Puis rejoindre Rose et partir. Quitter le pays de la mort et retrouver le coeur de l'Auvergne si verte et vivante.


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