Raoulleglabre
Ce soir là, on avait estourbit une dame, une provençale, une grande. Mon Raoul, tout ce qu'il y a d'humaniste, poliment avait déposé son hommage à ses pieds. Hommage qu'elle reçut en lui crachant sa morgue au visage.
Citation:Expéditeur : G****
Date d'envoi : 2010-04-27 12:41:31
vous avez parfaitement raison de racketter les pauvres voyageurs et les arroser de votre urine qui pue.
Derrière votre soi disant titre de je ne sais quel régiment, se cache vraisemblablement une personnalité en mal de reconnaissance et avide d'on ne sait quelle gloriole.
A vous nommer maitre es poudre, il est vraisemblable qu'il s'agit bien évidemment de poudre aux yeux ou poudre de riz du laquais que vous êtes à en lire vos propos.
point de colère de mon côté, juste un insigne mépris quand à votre personne,
G****
PS craignez que je vous envoie de mes amis pour vous apprendre le "savoir vivre" , étant légèrement blessée je ne peux le faire moi même, mais ce n'est que partie remise.
Citation:Chère Madame De,
Quelle curieuse idée vous vous faites de la guerre, madame.
Si l'on observe les florentins et les condottieres milanais, ceux-là font la guerre des bombardes aux boudoirs. L'Homme au centre du monde, ce nouvel humanisme relègue les anciennes batailles au rang d'antiquité, digne certes, mais dépassées. Décidément, l'aristocratie vit encore au temps du bon roi Arthur. Des oriflammes au vent, des rangs caparaçonnés de chevaliers se jetant les uns sur les autres, piétinant la piétaille au passage. Une guerre comme aimait la faire jadis, les nobles, les preux des romans courtois. Une guerre sportive en somme, où l'on va la hampe virile, fièrement nouée de l'hommage d'une dame. La guerre n'est-elle qu'une ordalie pour quelques barons à la susceptibilité capricieuse ? Le Seigneur n'a-t-il que cela à faire que de satisfaire les honneurs froissés ?
La guerre est la poursuite de la politique par d'autre moyens. Lorsque l'on n'est plus entendu, le bruit des lames sur les cuirasses sont comme les cloches de l'église. Un glas pour certains, l'angélus pour d'autres.
C'est sans aucune haine que nous autres d'Angoulême faisons la guerre, madame. La guerre n'est qu'un outil. Les vôtres sont preux, ils m'ont navré bien des amis. Ils savent se battre et sont courageux. Nous savions cela avant de venir ici. Vos hauberts brillent plus que nos guenilles, est-ce pour autant que nous sommes privés de venir vous présenter nos requêtes ?
Madame ? La guerre est l'affaire des hommes d'aujourd'hui. Nous sommes aux XVème siècle, que Diable ! Il n'est plus temps de se chagriner parce que l'autre vous sert un plat qui ne convient pas à votre palais, ne trouvez-vous pas ?
Raoul,
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Raoulleglabre
Raoul dévorait le pigeon les doigts dans la sauce. Faut dire qu'il faisait faim. Mais c'était maigre. Rôti, le pigeon perd de la graisse. Les petits os pointus étaient comme les arêtes de la poiscaille d'eau douce. M'enfin, on avait perdu la gamelle quand cette troupe d'italiens avait surgi trop vite au dessus du camp du régiment d'Angoulême, et il n'y avait plus moyen de faire bouillir la bestiole. Mon Raoul maculait donc le courrier du jour d'un pouce aromatisé au ramier.
Citation:Expéditeur : G***
« Quelle curieuse réponse de votre part et quelle drôle de conception avez-vous de la guerre sans honneur ..
Je dois dire, que commencée sans honneur de la part de nos envahisseurs, il serait par trop curieux qu�il en soit autrement désormais. Attaqués lâchement par certaines armées de France avec à leur tête la princesse Armoria et la primate Ingeburge, on ne peut s�étonner des moyens entrepris, comme le brigandage organisé et commandité, comme « poursuite de la politique » comme vous le dites si bien. A croire qu�à vous calfeutrer dans les couches des nombreuses ribaudes amenées avec vous en ville d�Arles, vous n�osiez sortir autrement qu�en mode « je rackette, donc je suis » !
Messire, vous parlez de requête ? mais de quelle requête ? Une reddition sans espoir de survie de notre peuple ? Pour satisfaire les « mal en titres » que sont certains provençaux qui vous ont rejoint ?
Vous parlez de ce que vous ne connaissez pas. Ceux là même qui se nomment eux même « loyalistes », ne le sont que pour récupérer des terres provençales et titres adjoints, oui ils sont loyalistes ! A leur propre orgueil, et vanité en quête de reconnaissance perpétuelle. Ceux là qui ont perdu la confiance des provençaux, et ont été déclarés félons à la Provence, tentent de vendre notre terre pour d�autres titres et honneurs qui leur seraient concédés par l�Empire en échange de leur trahison. Belle preuve de courage et d�abnégation à une soit disant loyauté ..
Le plat que vous m�offrez ne peut donc me plaire et je ne veux pas en goûter telle l�oie moyenne que l�on gave de force en certaines de vos contrées de France. Je ne suis pas chagrine, je suis naïvement étonnée de voir combien l�on peut intoxiquer l�esprit des hommes pour en faire des moutons bêlants prêts à suivre n�importe quel Panurge.
La guerre, nous ne l�avons pas voulue, vous nous l�avez servie en nous la présentant comme une nécessité pour nous « libérer du joug marquisal ». Pour la troisième fois, les provençaux viennent d�élire leur Comte de PROVENCE LIBRE. Si vous suivez l�actualité, vous verrez que la liste ayant eu le plus de voix se nomme RESISTANCE. Tous les acteurs des autres listes se battent à nos côtés. Alors retirez les �illères qu�on vous a mises, peut être qu�après, vous vous sentirez enfin vraiment LIBRE.
G***»
La plume était fleurie et agréable à lire. Ces gens souffraient.
Citation:Madame,
J'entends et je respecte votre combat, au plus haut point, n'en doutez pas. Je ne suis pas de ceux qui méprisent et abaissent mes adversaires. Je suis toutefois sujet du Roi. Je lui dois l'auxillium. Je fais la guerre car tel est mon devoir.
Je suis votre obligé Madame, et lorsque nos souverains auront réglé leur affaire, je vous rendrai volontiers le tribu que j'ai prélevé de force pour mon maître. Les miches, je les garde pour moi et pour les arlésiens que je m'en vais ravitailler.
Raoul
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Cmyrille
[Tourte! Elle est belle ma tourte!]
Il avait dégotté de quoi faire ripaille! Une petite taverne des plus distinguée dans une ruelle sombre. "Au réveil des survivants" que ça s'appelait. La tavernière lui avait cuisiné une belle tourte., plutôt que de lui distribuer des tartes. Du coup il en avait boulotté la moitié sur le chemin, sans penser à mal bien sûr, mais comment résister à l'odeur alléchante?
Près d'un arbre, Raoul, la mine pensive, fredonnait.
Saints de Glace? Sans doute... C'est qu'on est en altitude ici hein... Y'a qu'à voir, même la mer arrive pas à monter...
Et de reprendre la chanson là où il l'avait laissé.
Ouai ben on y sera pas pour le temps des cerises à Angou hein... Alors arrêtes de chanter tu vas me donner le mal de la maison.
Et manges donc tient, ça va être froid à force.
Cadeau des locaux, pour nous remercier de les libérer à ce qui se dit.
...
L'est où le Père Cigogne? C'est lui qui a les gourdes! (Oui parce qu'à Castillon, c'est bien connu, les Papacigognes, c'est eux qui se fadent les gourdes. Mais ceci est une autre histooooiiirreeeee....)
Cmyrille
[Camp d'entrainement]
Cmyrille avait regroupé ses troupes, à savoir le Père mouette, le théoricien de l'économie municipale en temps de guerre et le petit gars de la maréchaussée, qui applique à la lettre les règlements. Les deux derniers étaient d'Angoulème, pas comme l'autre là, incorporé de force à Castillon par Raoul, qui du coup lui avait refourgué la bête quelques jours plus tôt.
Il fallait leur expliquer deux trois trucs avant de repartir en escapade dans la guarrigue, à la recherche des ces fourbes de Proven Sales.
Messieurs!!! Un peu d'attention, on n'a pas que ça à foutre non plus!! Enfin vous si, mais pas moi.
Bien...
La première règle du Régiment d'Angoulème est : il est interdit de parler du Régiment d'Angoulème.
La seconde règle du Régiment est : il est interdit de parler du Régiment.
Troisième règle du Régiment : quelquun crie stop, quelquun sécroule ou nen peut plus,on l'achève et on le détrousse.
Quatrième règle : seulement tout le Régiment par combat.
Cinquième règle : un seul combat à la fois, messieurs.
Sixième règle : pas de chemises, ni de chausses. Les vêtements restent sur les victimes.
Septième règle : les combats continueront aussi longtemps que nécessaire.
Et huitième et dernière règle : si cest votre première sortie avec le Régiment, vous devez vous battre !
_Des questions?
_Ouai! pourquoi on détrousse ceux qui en peuvent plus?
_Capitaine!!! Tain mais... Oooouuuuhhhhh....
Et je considère ça comme un impôt sur la connerie!
_Mais? Ils sont pas cons, il se battent pour leur liberté.
... Capitaine!
_Ah? Un neurone en action? C'est bien ça, tu progresses le reproducteur.
Alors pour ta gouverne perdre tout espoir, c'est ça la liberté. C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire ce qu'on veut.
_Ah oui mais si on perd tout comment on fait pour le ravitaillement, l'entretient des armes, la bouffe pour les chevaux,...
_Capitaine!!!
C'est à croire que y'a pas besoin de venir de Castillon pour être un clampin!!
Il n'a jamais été question que NOUS soyons libre. Les Proven Sales veulent être libre, NOUS allons leur apporter la liberté. En leur prenant tout.
Donc nous on aura toujours de quoi donner à bouffer aux chevaux.
C'est bon pour tout le monde où je recommence.
_Ça va, ça va, ça va, jai compris, jai pigé, jai pigé ! M'erde, je pige plus.
_OUI CAPITAINE!
_Bien.
...
Tant pis pour Ducon la joie la cigogne en fleur.
Et souvenez-vous, vous nêtes pas exceptionnels, vous nêtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste, nous sommes la défection de ce monde prête à servir à tout, nous appartenons tous au même tas dhumus en décomposition. Et bientôt le monde saura que le meilleur humus pourri à Angoulème!
_Papacigogne. J'm'apelle Papacigogne.
--Papacigogne
[Le soir même]
C'est pas qu'il était mal fait, mais là... S'en était trop. Le chef de eux qui est pas foutu de dire son nom correctement et qui semblait s'en délecter, ça suffisait! Il préférait encore Raoul qui le prenait pour son larbin que ça. Non mais c'est vrai quoi!! On est pas des bêtes! Pis en plus bonjour l'ambiance... Pas le droit de parler. Obligé de taper. Récupérer des trucs tout moisi sur les victimes... Non mais génial quoi. A Castillon ils lui avaient dit que c'était une noble cause, que la guerre méritait d'être menée parce que la Provence méritait d'être sauvée, etc, etc... Et en fait quoi? On le prenait pour un gros clampin et on lui faisait faire que de la bouse. Nan! Trop c'est trop!
Je marche plus avec vous!!
Y'en a marre de se foutre de moi maintenant!
J'veux être considéré à ma juste valeur!
Et je veux qu'on dise mon nom correctement!
Et pis j'en ai marre de dormir par terre, je veux un lit!
Pis un salaire aussi! Y'en a marre de bosser pour que dalle, quand encore on trouve quelquechose!
Sa rébellion entammée, il alla s'assoir contre un arbre pour bouder, les bras croisé sur les genoux et la moue torturée.
Cmyrille
[Mutinerie à babord!!!]
Cmyrille s'était dit que de toute manière, avec ou sans lui ça changeait pas grand chose. Et que du coup de voir ses potes faire ripaille et compter les écus durement gagnés alors que lui finirait par avoir mal au cul assis contre son arbre, ça le ferait changer d'avis.
Mais l'attaque du soir n'avait pas été fructueuse...
Bon bien sûr le gars gisait dans une flaque pas très loin de là.
Bien sûr il était à poil dans la boue.
Mais bon, le truc c'est que mis à part une belle chemise rose, il avait rien sur lui le gusse. Même pas un crouton de pain. Ce qui fait que le "plan" tombait un peu à l'eau.
Il appela le soldat castilonais afin qu'il les rejoigne près de la flambée et qu'il prenne sa volée.
_Barbapapa!!!
_Papacigogne!!
_Ta gueule! Au pied!
_Nan! Allez mourrir!
_C'est toi qui va mourrir dugland! T'as pas bouffé de la journée...
_M'en fout, j'veux pas. J'ai pas faim.
_Oooouuuhhhh.... Si je me lève...
_Ben vous serez debout. Et alors?
_...
Logique imparable...
Je te félicite, tu progresse dis donc.
_Vous voyez! Vous vous foutez encore de moi!
_Mais non mais non! Je constate.
Et finalement, c'est lui qui se leva pour aller se planter devant le boudeur. Franchement ce que les gosses vous font pas faire... Euh... Mais c'est pas son fils!! Ouh... Là, ça va chier!!!
_Soldat papagateau!! Au garde à vous devant votre capitaine!!
_Nan.
Coup de chausse dans la cuisse.
_Vite... Je perd patience...
_Vous avez besoin d'aide pour le retrouver?
_Oooohhh... Mais c'est qu'il est drôle en plus...
Deuxième coup de chausse.
Debout!
Oooohhh... Il se lève... Miraaaacle!
_...
_Veuillez me rappeler la quatrième règle du régiment soldat!!
_...
_Bien. Je vois que votre éloquance est à la mesure de vos compétences.
Et bien il se trouve qu'une place de choix s'est libérée sous les ordres du Capitaine Raoul. Vous y êtes affecté dès maintenant. Du balai!!!