Massai
Tout cétait passé très vite ! Une erreur
une simple petite erreur
Il fallait bien quun jour cela arrive !
Ils avaient débarqué dans son bouge, « Chez Azazel » à laube, lavaient surpris dans son sommeil ! Il était un temps où il ne dormait que dun il, toujours sur le qui-vive, mais peu à peu, lâge et surtout le fait de bénéficier dune relative impunité depuis pas mal dannée, avait sourdement altérer sa méfiance Il avait volé, tué et pillé sans être plus inquiété que cela
Cest quils étaient nombreux les bougres. Un grand coup de pied dans la porte de sa chambre, ils sétaient rués sur lui avant quil nai le temps de saisir son arme pourtant toujours à portée de main
Il avait tenté de résister, mais les soldats nétaient pas des manchots Ils avaient fait sortir la catin épouvantée qui lavait supporté la nuit durant et qui senfuit en hurlant sous leur rires moqueurs et, à grand coup de poings et de pieds, ils étaient facilement venu à bout de ce brigand que certains qualifiaient de « dangereux » !
En quelques minutes, il sétait retrouvé enchaîné, en braie et en chemise et traîné dans les geôles du comté, sans même savoir ce quon lui reprochait.
Cest plus tard quil su ce quil sétait réellement passé.
Tout provenait de lun de ses derniers méfaits Il avait appris par ses indics quune famille de nobliaux partait promettre leur encore fillette à un comte des environs Deux gardes, les parents, la promise et surtout une belle dot qui voyagerait à travers bois Un coup facile pour un chasseur solitaire comme lui
Trois flèches avaient eu raison des gardes et du cocher. Il ny avait plus quà aller cueillir la dot, mais le père qui se prenait pour un preux chevalier avait voulu jouer les héros. Il avait brandit lépée persuadé de protéger sa femme et sa fille Lassassin navait pas eu à batailler longtemps pour lui transpercer le corps et voici que la veuve hystérique sétait jeté sur lui scénario somme toute relativement classique Il avait du la faire taire en lui tranchant la gorge Restait la jeune fille qui avait assister à la scène choquée et prostrée au fond de son carosse Elle venait déchanger une vie pleine de promesses de bonheur avec son doux prince à un avenir de cauchemar. Il ne tuait pas par plaisir mais par nécessité. Et cette fois là, il ne lui avait pas parut nécessaire de se débarrasser de lenfant. Il lavait juste emmené chez des paysans de sa connaissance qui sen occuperaient encore quelques années, le temps quelle soit assez âgée pour venir travailler pour lui « Chez Azazel » dans le bordel situé dans la ville de Rochechouart Si la petite tenait les promesses que la nature semblait lui avoir donnée, elle serait une recrue de choix .
Ce quil navait pas su, cest que lenfant sétait enfuie et était allé trouver la maréchaussée et que cette dernière sétait rendue chez les paysans qui sétaient empressés de le dénoncer, précisant quils navaient pas le choix quils ne faisaient quobéir sous la contrainte, de peur dêtre tué à leur tour Ils ne connaissaient pas son nom mais savaient que cétait le propriétaire du bordel de Rochechouart. Quant il apprit cela, il se promit en son for intérieur que dés quil sortirait de sa prison, il sempresserait daller rendre visite à ces satanés péquenots Leurs deux têtes fichés à une pique feraient probablement réfléchir les balances trop zélées
Et voici qu il se retrouvait de nouveau dans les geôles froides et humides de Limoges Et lorsque que le garde avait refermé la lourde porte et que lobscurité était venue lenvelopper, cette sourde angoisse qui lui nouait les tripes chaque fois quil était dans un lieu clos sétait réveillée
On lavait interrogé sur ses activités, sur ses crimes, sur son butin Il était resté impassible, une moue narquoise affichée sur le visage, le regard provocateur Il navait pas moufté lorsque le type de la maréchaussée, agacé par cette attitude avait laissé tombé presque négligemment que de toute manière, il serait soumis à la question et que là, il finirait bien par avouer tous ses crimes
Non, il navait pas bronché, mais il avait sentit une sueur glacée lui couler le long de léchine Il connaissait la douleur, que trop bien, mais cela datait maintenant de cette enfance volée, souvenirs à moitié effacés par le temps et son inconscient Ce quil se souvenait, cest quà lépoque, il aurait donné nimporte quoi pour que cela sarrête, mais il nen était alors pas question
Il se savait capable dencaisser un peu, comme il lavait fait lorsque Charon, lancien bourrel du Limousin, avait prit un malin plaisir à lui appliquer le fer rouge sur son épaule gauche de ce V de linfâmie signifiant « voleur » mais cen était resté là .Quen serait-il aujourdhui, des années après ? Il navait jamais entendu parler de quelquun qui aie résister aux traitements liés à la « question »
Un instant il sentit sa peur, cette peur originelle, celle qui le rendait dhabitude fou de rage et de haine prendre le dessus, et dans un bref moment de panique, il tenta désespérément de tirer de toutes ses forces sur les chaînes qui le retenaient, mais ce fut peine perdue La douleur que cela lui procura, bizarrement, le calma Il laissa ainsi, de nouveau, affluer la rage et la haine qui lavaient maintenu en vie toutes ces années Et pour empêcher la peur de reprendre le dessus une nouvelle fois, il simagina égorger tous ceux qui étaient à lorigine de son enfermement, de la soldatesque venue larrêter au moindre garde lui apportant un peu deau ou un quignon de pain . Cest ainsi quil tenta de se passer le temps échafaudant aussi dimpossibles projets dévasion
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Ils avaient débarqué dans son bouge, « Chez Azazel » à laube, lavaient surpris dans son sommeil ! Il était un temps où il ne dormait que dun il, toujours sur le qui-vive, mais peu à peu, lâge et surtout le fait de bénéficier dune relative impunité depuis pas mal dannée, avait sourdement altérer sa méfiance Il avait volé, tué et pillé sans être plus inquiété que cela
Cest quils étaient nombreux les bougres. Un grand coup de pied dans la porte de sa chambre, ils sétaient rués sur lui avant quil nai le temps de saisir son arme pourtant toujours à portée de main
Il avait tenté de résister, mais les soldats nétaient pas des manchots Ils avaient fait sortir la catin épouvantée qui lavait supporté la nuit durant et qui senfuit en hurlant sous leur rires moqueurs et, à grand coup de poings et de pieds, ils étaient facilement venu à bout de ce brigand que certains qualifiaient de « dangereux » !
En quelques minutes, il sétait retrouvé enchaîné, en braie et en chemise et traîné dans les geôles du comté, sans même savoir ce quon lui reprochait.
Cest plus tard quil su ce quil sétait réellement passé.
Tout provenait de lun de ses derniers méfaits Il avait appris par ses indics quune famille de nobliaux partait promettre leur encore fillette à un comte des environs Deux gardes, les parents, la promise et surtout une belle dot qui voyagerait à travers bois Un coup facile pour un chasseur solitaire comme lui
Trois flèches avaient eu raison des gardes et du cocher. Il ny avait plus quà aller cueillir la dot, mais le père qui se prenait pour un preux chevalier avait voulu jouer les héros. Il avait brandit lépée persuadé de protéger sa femme et sa fille Lassassin navait pas eu à batailler longtemps pour lui transpercer le corps et voici que la veuve hystérique sétait jeté sur lui scénario somme toute relativement classique Il avait du la faire taire en lui tranchant la gorge Restait la jeune fille qui avait assister à la scène choquée et prostrée au fond de son carosse Elle venait déchanger une vie pleine de promesses de bonheur avec son doux prince à un avenir de cauchemar. Il ne tuait pas par plaisir mais par nécessité. Et cette fois là, il ne lui avait pas parut nécessaire de se débarrasser de lenfant. Il lavait juste emmené chez des paysans de sa connaissance qui sen occuperaient encore quelques années, le temps quelle soit assez âgée pour venir travailler pour lui « Chez Azazel » dans le bordel situé dans la ville de Rochechouart Si la petite tenait les promesses que la nature semblait lui avoir donnée, elle serait une recrue de choix .
Ce quil navait pas su, cest que lenfant sétait enfuie et était allé trouver la maréchaussée et que cette dernière sétait rendue chez les paysans qui sétaient empressés de le dénoncer, précisant quils navaient pas le choix quils ne faisaient quobéir sous la contrainte, de peur dêtre tué à leur tour Ils ne connaissaient pas son nom mais savaient que cétait le propriétaire du bordel de Rochechouart. Quant il apprit cela, il se promit en son for intérieur que dés quil sortirait de sa prison, il sempresserait daller rendre visite à ces satanés péquenots Leurs deux têtes fichés à une pique feraient probablement réfléchir les balances trop zélées
Et voici qu il se retrouvait de nouveau dans les geôles froides et humides de Limoges Et lorsque que le garde avait refermé la lourde porte et que lobscurité était venue lenvelopper, cette sourde angoisse qui lui nouait les tripes chaque fois quil était dans un lieu clos sétait réveillée
On lavait interrogé sur ses activités, sur ses crimes, sur son butin Il était resté impassible, une moue narquoise affichée sur le visage, le regard provocateur Il navait pas moufté lorsque le type de la maréchaussée, agacé par cette attitude avait laissé tombé presque négligemment que de toute manière, il serait soumis à la question et que là, il finirait bien par avouer tous ses crimes
Non, il navait pas bronché, mais il avait sentit une sueur glacée lui couler le long de léchine Il connaissait la douleur, que trop bien, mais cela datait maintenant de cette enfance volée, souvenirs à moitié effacés par le temps et son inconscient Ce quil se souvenait, cest quà lépoque, il aurait donné nimporte quoi pour que cela sarrête, mais il nen était alors pas question
Il se savait capable dencaisser un peu, comme il lavait fait lorsque Charon, lancien bourrel du Limousin, avait prit un malin plaisir à lui appliquer le fer rouge sur son épaule gauche de ce V de linfâmie signifiant « voleur » mais cen était resté là .Quen serait-il aujourdhui, des années après ? Il navait jamais entendu parler de quelquun qui aie résister aux traitements liés à la « question »
Un instant il sentit sa peur, cette peur originelle, celle qui le rendait dhabitude fou de rage et de haine prendre le dessus, et dans un bref moment de panique, il tenta désespérément de tirer de toutes ses forces sur les chaînes qui le retenaient, mais ce fut peine perdue La douleur que cela lui procura, bizarrement, le calma Il laissa ainsi, de nouveau, affluer la rage et la haine qui lavaient maintenu en vie toutes ces années Et pour empêcher la peur de reprendre le dessus une nouvelle fois, il simagina égorger tous ceux qui étaient à lorigine de son enfermement, de la soldatesque venue larrêter au moindre garde lui apportant un peu deau ou un quignon de pain . Cest ainsi quil tenta de se passer le temps échafaudant aussi dimpossibles projets dévasion
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