Lilo-akao
[Quand souffle le vent de la colère, la tornade n'est pas loin...] Sémur
- « Ma Dame ! Ouvrez je vous en prie ! »
Les coups pleuvaient avec vigueur sur la porte close derrière laquelle l'éclopée en furie s'était cloitrée après avoir mis la maisonnée sans dessus dessous, la laissant dans un état tel quon simaginait aisément quun troupeau de sangliers y avait élu domicile depuis des décennies. Un vrai carnage ! Et cela nétait pas près de cesser ! Le pan en bois massif frémissait dans ses gonds sous le choc des poings fermés, qui le heurtaient avec violence. Verrouillé de l'intérieur, il constituait un obstacle infranchissable pour la domestique désespérée, qui ne pouvait qu'imaginer avec horreur la scène se déroulant dans la chambre, de l'autre coté du battant. La voix de la brune rugissait de rage et lançait des cris de haine qui résonnaient bruyamment dans le couloir.
- « Je vais le tuer ce troufion puant ! Vous m'entendez ? Je vais le tuer ! »
« Schkling! » Les éclats de cristaux explosèrent en une myriade d'étincelles, projetant des gouttelettes ambrées sur la somptueuse tapisserie qui recouvrait le mur. Les étoiles miroitantes s'égrainèrent sur le plancher et crissèrent sous les bottes en cuir lorsque la jeune noble se dirigea à grands pas vers les morceaux de parchemin qui jonchaient le sol devant la fenêtre. Elle se baissa pour en ramasser un au hasard et parcourut du regard les mots qui y étaient tracés d'une écriture sec et cassante: «...sest donné la mort dans la chambre d'auberge où il avait pris... »
- «...ses quartiers à Toul, dans le Grand Duché de Lorraine... Cet idiot croit-il que je ne sais pas où se trouve Toul ?»
Ses doigts agrippèrent un nouveau bout de vélin qu'elle assembla au premier, en vain. Elle se redressa et jeta rageusement les fragments froissés. Aucune importance! De toute façon elle connaissait par cur le contenu de la lettre!
- « Et qu'est-ce-qu'il foutait là-bas d'abord ? Aurore, vous m'entendez ?» Ses pas se dirigèrent vers la porte, sur laquelle elle prit appui.
- « Je vous entends ma Dame. Ouvrez s'il vous plait! »La voix était suppliante, mais la brune colérique était imperturbable.
- « Il ne peut sagir que dun vil mensonge ! Hermès est fourbe ! Il veut me voir souffrir ! Ce n'est qu'un manipulateur ! Il ne m'a jamais inspiré confiance. Je le haïs ! Il ment comme il respire ! »
Rassurée de savoir que sa suivante était toujours attentive à ses propos, la jeune noble s'écarta à nouveau du battant en bois et se mit à faire les cent pas dans la chambre. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux en bataille pour écarter une mèche ébène qui lui barrait le visage. Une fureur destructrice coulait dans ses veines sans qu'elle ne parvienne à la canaliser. Son regard perçant se posa sur la table dressée où les mets intactes avaient eu le temps de refroidir. Un brusque revers de main balaya la surface polie, provoquant un fracas de vaisselles brisées. Les claquements de bottes reprirent, rayant le plancher lorsqu'ils passaient sur les débris acérés.
- « Mon frère naurait jamais commis un tel acte ! Jamais ! Pourquoi aurait-il fait une chose pareil ? Pourquoi ? C'est insensé ! »
L'éclopée rageuse s'arrêta pour observer son reflet dans le miroir de la coiffeuse, transformée pour l'occasion en tablette d'écriture où trainaient plume, vélins et pot d'encre. Le visage qui se mirait dans la glace avait les traits tirés et les cernes qui soulignaient ses yeux rehaussaient la pâleur de sa peau. Glissant ses doigts dans sa chevelure ébène, elle remit de l'ordre dans sa coiffure avant de se saisir de sa dague posée là et de se diriger à grand pas vers la porte qu'elle ouvrit brusquement, faisant sursauter d'effroi la malheureuse domestique qui se trouvait là.
- « Ne me tuer pas ! Je je ne voulais pas vous offenser. Je ferais ce que vous voudrez, mais ne me faites pas de mal ! Je vous en conjure »
La brune secoua la tête devant l'air paniqué de la jeune femme avant de soulever légèrement un pan de sa robe pour glisser la lame dans sa botte droite. La chose faite, elle se redressa et toisa la domestique de haut en bas avant de lâcher d'un ton sec :
- « Commencez par vous ôter de mon chemin, sombre sotte ! Et trouvez moi un oignon, ainsi qu'un chapelet. Je vais chez le notaire. »
C'est ainsi qu'une heure plus tard, elle se retrouva à se tenir bien droite, l'allure hautaine face à la porte du notaire. Elle y frappa trois grands coups du pommeau de sa canne et attendit en silence qu'on vienne lui ouvrir, un air exacerbé assombrissant sa mine.
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- « Ma Dame ! Ouvrez je vous en prie ! »
Les coups pleuvaient avec vigueur sur la porte close derrière laquelle l'éclopée en furie s'était cloitrée après avoir mis la maisonnée sans dessus dessous, la laissant dans un état tel quon simaginait aisément quun troupeau de sangliers y avait élu domicile depuis des décennies. Un vrai carnage ! Et cela nétait pas près de cesser ! Le pan en bois massif frémissait dans ses gonds sous le choc des poings fermés, qui le heurtaient avec violence. Verrouillé de l'intérieur, il constituait un obstacle infranchissable pour la domestique désespérée, qui ne pouvait qu'imaginer avec horreur la scène se déroulant dans la chambre, de l'autre coté du battant. La voix de la brune rugissait de rage et lançait des cris de haine qui résonnaient bruyamment dans le couloir.
- « Je vais le tuer ce troufion puant ! Vous m'entendez ? Je vais le tuer ! »
« Schkling! » Les éclats de cristaux explosèrent en une myriade d'étincelles, projetant des gouttelettes ambrées sur la somptueuse tapisserie qui recouvrait le mur. Les étoiles miroitantes s'égrainèrent sur le plancher et crissèrent sous les bottes en cuir lorsque la jeune noble se dirigea à grands pas vers les morceaux de parchemin qui jonchaient le sol devant la fenêtre. Elle se baissa pour en ramasser un au hasard et parcourut du regard les mots qui y étaient tracés d'une écriture sec et cassante: «...sest donné la mort dans la chambre d'auberge où il avait pris... »
- «...ses quartiers à Toul, dans le Grand Duché de Lorraine... Cet idiot croit-il que je ne sais pas où se trouve Toul ?»
Ses doigts agrippèrent un nouveau bout de vélin qu'elle assembla au premier, en vain. Elle se redressa et jeta rageusement les fragments froissés. Aucune importance! De toute façon elle connaissait par cur le contenu de la lettre!
- « Et qu'est-ce-qu'il foutait là-bas d'abord ? Aurore, vous m'entendez ?» Ses pas se dirigèrent vers la porte, sur laquelle elle prit appui.
- « Je vous entends ma Dame. Ouvrez s'il vous plait! »La voix était suppliante, mais la brune colérique était imperturbable.
- « Il ne peut sagir que dun vil mensonge ! Hermès est fourbe ! Il veut me voir souffrir ! Ce n'est qu'un manipulateur ! Il ne m'a jamais inspiré confiance. Je le haïs ! Il ment comme il respire ! »
Rassurée de savoir que sa suivante était toujours attentive à ses propos, la jeune noble s'écarta à nouveau du battant en bois et se mit à faire les cent pas dans la chambre. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux en bataille pour écarter une mèche ébène qui lui barrait le visage. Une fureur destructrice coulait dans ses veines sans qu'elle ne parvienne à la canaliser. Son regard perçant se posa sur la table dressée où les mets intactes avaient eu le temps de refroidir. Un brusque revers de main balaya la surface polie, provoquant un fracas de vaisselles brisées. Les claquements de bottes reprirent, rayant le plancher lorsqu'ils passaient sur les débris acérés.
- « Mon frère naurait jamais commis un tel acte ! Jamais ! Pourquoi aurait-il fait une chose pareil ? Pourquoi ? C'est insensé ! »
L'éclopée rageuse s'arrêta pour observer son reflet dans le miroir de la coiffeuse, transformée pour l'occasion en tablette d'écriture où trainaient plume, vélins et pot d'encre. Le visage qui se mirait dans la glace avait les traits tirés et les cernes qui soulignaient ses yeux rehaussaient la pâleur de sa peau. Glissant ses doigts dans sa chevelure ébène, elle remit de l'ordre dans sa coiffure avant de se saisir de sa dague posée là et de se diriger à grand pas vers la porte qu'elle ouvrit brusquement, faisant sursauter d'effroi la malheureuse domestique qui se trouvait là.
- « Ne me tuer pas ! Je je ne voulais pas vous offenser. Je ferais ce que vous voudrez, mais ne me faites pas de mal ! Je vous en conjure »
La brune secoua la tête devant l'air paniqué de la jeune femme avant de soulever légèrement un pan de sa robe pour glisser la lame dans sa botte droite. La chose faite, elle se redressa et toisa la domestique de haut en bas avant de lâcher d'un ton sec :
- « Commencez par vous ôter de mon chemin, sombre sotte ! Et trouvez moi un oignon, ainsi qu'un chapelet. Je vais chez le notaire. »
C'est ainsi qu'une heure plus tard, elle se retrouva à se tenir bien droite, l'allure hautaine face à la porte du notaire. Elle y frappa trois grands coups du pommeau de sa canne et attendit en silence qu'on vienne lui ouvrir, un air exacerbé assombrissant sa mine.
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