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[RP] Quand le Destin fait bien les choses ...

Amael
... il fait n'importe quoi !

Car comment qualifier, sinon, ce qui survint en ce mois d'avril MCDLVIII, faisant se rencontrer deux nobles héritiers que rien, ou presque, ne rapprochait, surtout pas les distances.

Un beau jour, où le temps était passablement mauvais, la pluie fine s'insinuant partout faisant frissonner les alençonnais, un messager arriva au château ducal de Trun, château familial de la famille du Ried. Clairement, celui ci tenait à peine sur monture. Il était rond comme un pilier de taverne en début de soirée et on ne comprenait quasiment rien à ses paroles enivrées.


Missive ... Maître ... Porter ... Bière ... Bière ... Bière ...

Voilà quasiment les seuls mots compréhensibles que les gardes ducaux surveillant la grand porte du château purent comprendre. Le gaillard fut fouillé, et on trouva en effet une missive sur lui. Envoyé aux cuisines décuvé, la missive fut-elle envoyé chez l'Héritier. Le Duc et la Duchesse étant absents, le maître, c'était lui. Le serviteur chargé de porter la missive trouva le jeune Ried dans la bibliothèque, assis dans un fauteuil, un chandelier à ses côtés, la lumière étant mauvaise en ce jour gris, plongé dans la lecture d'un gros ouvrage dont le serviteur n'aurait pas même pu lire le titre. Il se fit connaître et après s'être incliné remis la missive au plaisant et taciturne Amaël du Ried, malheureux, ou heureux, non-destinataire de la missive.

Citation:
A Vous, sombre tisserand étranger que nous exécrons déjà.
De Nous, Gwenn-Ann de Walsh-Serrant, Noble cliente que vous avez omis de livrer.
Demat,

J'hésite très certainement entre hurler, et vous mettre un procès pour cet extraordinairement long temps d'attente pour une simple livraison.
3 semaines que j'attends ! C'est intolérable. Breizh n'est pas aussi loin de Florence et de ses si luxuriantes soieries, m'assure t'on.
Que diable faites vous qui prenne autant de temps ? Vous venez à pieds ?
Je vous ordonne d'accélérer le pas. D'apprendre à voler s'il le faut ; mais je ne peux vivre plus longtemps loin de ces charmantes pièces de tissus que sa Grâce a eu l'amabilité de commander pour moi. D'autant qu'elles lui ont couté la bagatelle de 1000 écus. Et poussières que vous avez ardemment demandées.
Soyons clairs. Si d'ici demain je n'ai de nouvelles de vous, j'engage l'avis de Madame la Présidente de la CJ. Elle sera fort aise, je suppose, d'aider l'une de ses amies dans une affaire aussi inconcevable.

Fort marrie,
SA Gwenn dWS.


Une fois la lettre décachetée, dès les premiers mots, il fronça les sourcils, comprenant qu'il devait y avoir erreur sur la personne. Il ne comprit pas tout ce qui la lettre contenait, mais une chose et sûr, quelque chose de surprenant chez lui arriva, il sourit franchement, et rit même légèrement.

Mais qu'est-ce donc que cela ?

Se levant du fauteuil il posa son ouvrage, en latin, sur une petite table et gagna une proche fenêtre où il observa un instant l'extérieur peu engageant. Puis revenant à la lettre il relut les premiers mots. "Demat". Il avait appris, grâce à Eoghan peut-être, ou un natif breton, que cela signifiait bonjour dans la langue des indépendantistes. Le nom de la femme lui était inconnu. Il se mit alors en quête, dans sa bibliothèque, d'un ouvrage nobiliaire. Une fois qu'il eu trouvé ce qu'il cherchait il fit ensuite venir son secrétaire. Une lettre fut rédigée, puis Amaël fit chercher Arnaut, son écuyer. C'est lui qui se chargerait d'aller en Bretagne porter la réponse du P'tit Duc.

Citation:
    Duché d'Alençon, château de Trun, le treizième jour du quatrième mois de l'an de grâce MCDLVIII.


    A Gwenn-Ann de Walsh-Serrant,

    Mademoiselle, mes hommages,


    Je vous écris ce jour pour ne point vous laisser dans l'ignorance. Sachez que, je ne sais comment, votre messager, qui semble t-il, devait se rendre à Florence, a échu en notre château de Trun, dans le duché d'Alençon, bien loin du grand-duché de Toscane donc.

    Votre missive ne parviendra donc pas à destination. Votre messager vous sera renvoyez, plus sobre qu'il n'est arrivé, vous en ferez ce que vous voudrez. Néanmoins, sachez que je me fournis moi-même en tissus italiens, et si vous le voulez, je pourrais vous donner l'adresse de mon fournisseur. La qualité est excellente, bien meilleure que de nombreux autres tissus, néanmoins ses prix sont biens supérieurs à ceux que vous dépensez actuellement, je ne sais donc si vous aurez les moyens de vous fournir chez lui, cela n'est point permis à tout le monde.

    Recevez mes respectueuses salutations,

    Que le Très-Haut vous garde et que Saint Latuin vous guide.



    Amaël du Ried
Blanche_
L'auberge sentait le renfermé, et la populace. C'eût été pour Blanche une véritable horreur que d'y résider pour une seule nuit.
Pas qu'elle craigne de se salir, non. Mais côtoyer d'aussi près des gens de petite condition la faisait se troubler un peu. De la pitié, peut être. Mais beaucoup d'angoisse.
Le temps lui manquait pour répondre au jeune héritier comme elle l'aurait voulu. Sur un ton paternaliste et hautain, comme lui avait eu l'audace d'employer.


Citation:
Roc'han, d'ar Meurzh 13 a viz Ebrel 1458,
Demat,

Sachez, Monsieur, qu'il n'est de meilleur goût en matière de soieries que le mien ; j'ai pour les tissus la plus grande passion, et je doute qu'un mâle de votre espèce, françoyse qui plus est, soit à même de me conseiller à ce sujet.
Mais si l'envie vous prend d'éduquer les Altesses Bretonnes, je vous en prie. Faites moi suivre ce que vous jugez digne d'être vêtu par l'hermine de Breizh.
A moins, bien sûr, que vous n'en ayez pas les moyens. Chose fort probable.

Gardez vos saints pour vous, je me complais à entretenir pour les miens une adoration certaine.
Que votre route ne croise pas celle d'un quelconque korrigan.

SA Gwenn-Ann de Walsh-Serrant

_________________

Un jour, les bretons dirigeront le monde.
Mais pas demain, y'a grève.
Amael
La réponse, rapportée par Arnaut, qui avait attendu pour la ramener, ne fit cette fois-ci pas sourire Amaël. Se levant, jettant la lettre sur une table, il regarda Arnaut, le regard noir.

Mais pour qui se prend t-elle celle-là ? Qui croit-elle être pour s'adresser à moi ?!

Il fit les cents pas dans le salon où il se trouvait puis se tourna de nouveau vers son ami.

Trouve-moi des informations sur cette femme. Je ne vais pas laisser passer cela. Si elle se croit supérieur à moi, elle va vite déchanter ... Nous allons bien rire mon cher Arnaut.

Et alors que le fidèle écuyer sortait pour remplir la mission que son jeune maître lui avait confié, Amaël gagna une fenêtre du salon et observant les terres de Trun au loin réfléchit au meilleur moyen de faire payer son impertinence à cette bretonne.
--Arnaut.de.longwy



Comme le lui avait demandé Amaël, Arnaut avait entrepris de faire des recherches sur sa correspondante épistolaire bretonne. Il lui avait fallu quelques temps pour réunir toutes les informations nécessaires mais cela avait été aisé. La jeune femme et sa famille n'étaient pas inconnus en Bretagne, même si au dehors ils n'étaient absolument pas connus, même pas en Alençon, pourtant tout proche. Il avait réussi facilement à rassembler les informations nécessaires à Amaël. Rejoignant à Paris, à l'Hôtel Ried, son ami, qui y séjournait quelques jours, il le retrouva dans le salon ou après les salutations d'usage il l'invita à s'assoir et à lui faire le contre-rendu de ce qu'il avait appris.

Bien, il n'a pas été difficile de récolter des informations sur cette Gwenn-Ann de Walsh-Serrant, sa famille est répandue et connue en Bretagne et elle-même à une certaine réputation. Bien qu'elle semble appréciée en son pays, on l'a dit orgueilleuse au plus haut point. C'est une mauvaise fille, jalouse, colérique, capricieuse que beaucoup n'apprécient guère. Mais en tant qu'héritière et parente de nobles importants de Bretagne elle est courtisée malgré tous ses défauts. Bien que sa famille soit reconnue en Bretagne, sa famille comptant de nombreux ducs, l'ancien Grand-Duc et le cardinal-archevêque de Tours, elle connaît une disgrâce personnelle, ses parents ayant été destitués de leurs titres ducaux et ne sont plus que barons aujourd'hui. Néanmoins elle se prend pour une princesse, bien que la famille de cette demoiselle ne soit pas vraiment connu en dehors de leur province, même en Alençon, tout proche pourtant. Ce ne sont que des bretons après tout, rien de surprenant.

Il avait dit l'essentiel de ce que devait savoir Amaël. Le reste n'était que des détails sans grande importante qu'il n'était pas nécessaire d'expliquer. Ce qu'avait besoin de savoir son jeune maître il l'avait dit, à lui à présent d'en faire bonne usage, Arnaut avait rempli sa mission.

____________________
Amael
Amaël avait presque oublié l'incident de la lettre bretonne. Il s'occupait de différentes choses entres le Conseil de l'Alençon et la Maison civile du Roi. Néanmoins lorsque il fut rejoint dans le salon où il prenait une collation par son fidèle écuyer et ami, Arnaut de Longwy, il se rappela tout de suite de l'affaire. Il était peu dire que la réponse prétentieuse de la vilaine bretonne lui était restée en travers de la gorge. S'étant senti insulté par cette femme, bretonne, peuple qu'il n'appréciait guère, comme les angevins, il avait dès lors conçu le projet de se moquer d'elle et de la rabaisser plus bas que terre pour lui rabattre son caquet et affirmer sa supériorité naturelle sur elle.

C'est donc impatient qu'il invita Arnaut à prendre place et à lui faire le récit des informations qu'il avait réussi à récolter sur elle. Il faut dire qu'il avait bien remplis sa mission et ce qu'il apprit à Amaël le ravit. Après qu'Arnaut ait pris congé il resta cependant songeur un moment. Que devait-il faire, et comme devait-il faire ? Il ne voulait pas vraiment se venger d'elle, seulement lui donner une petite leçon, sans pour autant la froisser au point de créer un incident diplomatique entre la Bretagne et l'Alençon. Il fallait surtout que cela passe inaperçu aux yeux de son père, le duc de Trun étant ambassadeur de leur Duché auprès de la Bretagne.

Il opta finalement pour une solution "douce". Gagnant son bureau il prit sa plume et rédigea une missive à l'intention de la bretonne.


Citation:
    Paris, Hôtel Ried, vingt-huitième jour de l'an de grâce MCDLVIII.


    A Gwenn-Ann de Walsh-Serrant,

    Ma demoiselle, mes hommages,


    Je vous invite en Alençon, en nos terres et notre château de Trun, quand vous le désirerez. Il sera l'occasion de faire plus ample connaissance entre nous et nos familles et de vous faire éventuellement découvrir l'Alençon, qui est voisin de la Bretagne.

    Recevez mes respectueuses salutations,

    Que le Très-Haut vous garde et que Saint Latuin vous guide !



    Amaël du Ried


Il avait délibérément ignoré les propos acerbes de la dernière lettre de la bretonne et s'était contenté d'une invitation polie. Restait à attendre une réponse de la vilaine hermine de Bretagne.
Blanche_
Plus bas, Maraud !

Elle hurle, pointe un doigt colérique et frémissant en direction du gueux qui s'incline, et borde le sol comme s'il voulait en faire partie. Corps avec les lattes de bois sombres, gorgées d'eau à certains endroits, quand un excès colérique l'y a envoyée.

J'ai dit : PLUS BAS !
Oh, divine déesse, je vous baise chaleureusement. Vous êtes plus pure que l'albâtre, et aucune sinon vous ne possède voix si mélodieu
ASSEZ ! PLUS BAS !
Oui, Sérénisse Sainteté. Oui oui, je m'incline respectueusement. Car c'est à vous qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, et que...

Elle frappe la surface de son bain d'un coup sec, projette mousse sur son front pâle. Et les bulles blanches rosissent doucement, quand la chaleur rouge de sa peau se reflète dedans.
Colère, et excitation mêlées. Le désir de montrer sa grandeur, et sa toute puissance.
C'est une peste prétentieuse et insupportable.


Braaavooo !

Bravoooo Madame ! On s'y serait crus. "L'Impératrice Cornelia fouettant ses gladiateurs". Très réussi !

Vous trouvez Griet ? Ça fait assez méchant ?
Oh, oui. Surtout quand vous l'avez mordu. Très réaliste.

Aide moi à sortir de son bain.

Le fait est qu'elle en sort toute seule, exhibant l'espace d'un instant ce corps aux autres, à ses domestiques, car ils n'ont pas d'yeux, et si yeux ils ont l'importance n'est pas de mise. Les domestiques ne sont que des sous-hommes, des presque-noble, mais des amis tout de même, des protecteurs et confidents qu'elle chérie au moins autant que son caniche à poils roux.
Alors elle leur montre son être entier, son elle-intérieur, exagère caractère qu'on lui donne dans le monde, pour qu'enfin lorsqu'elle paraitra aux yeux des autres, elle sera aussi fourbe et fausse que ce qu'on dit d'elle.
Histoire de ne pas vexer ceux qui la prétendent gauche.
Histoire de paraitre cruelle ; et se garantir une certaine liberté.


Des nouvelles d'Azilliz ?
Pas depuis qu'elle doit se marier, Madame.
Oh. Est elle enceinte ?
Je vous rappelle que c'est précisément ce pourquoi elle se marie, Madame.
Ah oui, j'avais oublié.


La grosse se tait. La grosse, c'est Griet. La nourrice de la petite, qui est devenue confidente et amie, conscience sur ces épaules fragiles. Elle se tait parce qu'elle a peur ; pas du courroux de sa maitresse, non. Blanche est de celle qui accapare l'amour de ses gens sans besoin des y contraindre.
Non, Blanche n'est pas à craindre pour ceux qui n'accorde pas crédit aux boniments des jaloux. Elle brille, suscite convoitise et entraine des mensonges. Et dans le microcosme de la Bretagne, elle est le centre et le zénith, pas parce que tout tourne autour d'elle ; mais parce qu'elle éclaire tous de sa fraicheur innocente... et puérile.

Mais Griet a peur. De ces déclarations étranges qui s'accumulent. Elle oublie tout, oublie rien. Plus tard on traitera les gens en leur apprenant à coller les gommettes. Aujourd'hui, on se contente de secouer la tête, et de se rappeler qu'un jour, son aïeule perdit la tête de la même manière.
Pas folle, non. Simplement ailleurs... En orbite sur un nuage rose dont elle n'atterrira jamais.


Des nouvelles d'Azilliz ?
Ma...Madame...


Le visage se fige. Sourire forcé qui se maintient sans que l'on sage pourquoi, quand son intérieur fond et s'écroule. Un château de cartes balayé par le vent. Et la dame de Cœur, au centre, qui regarde impuissante son monde disparaitre.
Lentement, elle se laisse retomber dans la baignoire. On saisit l'éponge, que l'on presse à son épaule pour en décharger la souffrance.
Mais la douleur est là, l'attaque, perfide, et gagne sa poitrine où elle s'y loge jusqu'à ce que les larmes l'en fasse déguerpir.


Gwenn... N'ayez crainte, mon enfant...

Bras autour de l'enfante, elle sert contre elle ce petit bout de femme, cette princesse de quatre sous, cette petite poupée qui s'enfonce dans une obscurité inconnue.
Ó, banphrionsa, ba mhaith leat mheabhair ?*

Sais tu combien de temps il me reste ?
Mais, Madame...
Le sais-tu, Griet ?


Prunelles grises tendues vers la bonne, elle saute pieds joints dans la question que personne ne veut entendre. Car on y répond, à la môme. Avec classe, quiproquos parfois, mais élégance surtout. On y répond parce qu'on l'aime, qu'elle nous aime aussi, et qu'après tout rien d'autre n'a d'importance.

Ne dites pas de bêtise. Vous n'avez pas son mal à Elle, Gwenn.

Un valet entre, annonce la lettre d'Amael. Le petit Duc ne manque pas de culot, ce qu'elle s'empresse de dire à haute voix.
Oh, comme cela va être divertissant ! Il l'invite à une partie de chasse, une rivalité de verbe et de répartie à laquelle il lui faut répondre absolument.
Dire oui. Mentir, mais à l'hypocrisie seule l'hypocrisie peut répondre.


Ré...ponds à ma place, Griet. Je suis lasse.
Mais mo leannán cailín...**
J'ai dit que j'étais lasse. Ça passera.


Le regard veut dire non. Il veut dire qu'elle ne changera pas de décision, qu'elle ira, même si demain elle a oublié.
Le regard veut dire qu'elle garde pour elle toutes ces fautes. Tous ces mensonges, ces trahisons à demi-formulées, et ces pieds de nez au destin.
Elle n'est pas malade. Elle a juste une très mauvaise mémoire.

Citation:
A Vous, Presque Duc, Entièrement Français, et Parfois détestable,
De Nous, Presque Princesse, Entièrement Chieuse, et parfois de bonne humeur,
Demat.

Message bien reçu. Stop.
Suis souffrante. Stop.


Bon, donc tu y dis que je vais y aller. Comment se nomme t'il déjà ?... Ah oui.

Citation:
Mais viendrai quand même. Stop.
Préparez les robes. Stop.
Tcho ! SABdWS



[* Ô Princesse, serais tu folle ? / ** ma blonde]
_________________

Un jour, les bretons dirigeront le monde.
Mais pas demain, y'a grève.
Blanche_
Comment fait on chier un mini-Duc ?
La peste du Rohannais commençait à échafauder quelques plans, tous plus machiavéliques les uns que les autres. Mais sa domestique, en lumière bienveillante, lui suggéra de rendre la pareille à son hôte.
Ainsi donc, il l'invitait ? La belle affaire ! Il rêvait. Elle vivante, jamais elle ne poserai un pied chez lui. Voila. Affaire suivante ?


- Blanche ! Mademoiselle de Walsh-Serrant ! Arrêtez de pincer les lèvres de la sorte, ça fait mauvais genre !
- Peuh. Rienàfout' !
- Et vous aurez des rides à la commissure des lèvres.
- Oh !


Elle décrispe l'ourlet carmin, qui comme automatiquement se dresse en deux pointes fines vers le ciel. Joli sourire pour une joli peste.

- Tu as peut être raison. Rentrons dans son jeu. Il veut me voir ? Il va me voir. Griiet ! Fais préparer le carrosse. Nous partons sur l'heure.
- Mais... Il ne... Enfin y'a pas... Explicitement... la... date ?
- Justement.
Elle ricane.
- Oooh. Vous voulez le saouler dès votre arrivée, pour que n'en pouvant plus, il se jure de ne jamais vous revoir ?
- 'Xactement.


La grosse dondon, prise d'un fou rire, s'en va prévenir les écuries de leur balade prochaine en france. Passant par le QG des domestiques, elle lance l'armada bretonne, réquisitionne valets et suivantes pour emballer, peser, coffrer fanfreluches et colifichets sans lesquels la môme ne se promène pas.
Gouvernant tout ce petit monde, le bâtard poilu et rose jappe de temps à autre, semblant s'amuser du remue-ménage prévisionnel. Avant chaque sortie, le même tapage. Ça crie, ça gesticule en tous sens, sue sang et eau pour porter les robes de sa Grâce la peste princière. Et quand un ruban au sol tombe, un hurlement strident qui ponctue leur lenteur.


- Plus viite !
Non pas qu'elle s'impatiente d'y aller ; mais dans le cerveau de Blanche, plus vite elle y va, plus vite elle en revient.
D'ailleurs, pomponnée et fardée comme une Reyne, elle sautille à l'intérieur de l'habitacle de bois doré à ses couleurs, et donne un coup dans la fenêtre donnant sur l'extérieur.
Fouette, cocher ! Direction le no man's land français. Petit péteux à éduquer.

Et quelques jours plus tard, prête à le saouler de toutes les manières possibles et envisageables, elle arrive.
Pile l'heure la plus désagréable qu'il soit. Il doit avoir mille choses à faire, ne s'attend pas à ce qu'une chieuse de la pire espèce squatte son espace vital. C'est parfait.
De la portière, une main lasse et gantée s'agite faiblement. L'autre affairée à grignoter des délices roses et sucrés, qu'elle partage selon les préceptes aristotéliciens avec son mignon petit bouclé.

- Vous direz au gamin que son invitée est arrivée.
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Un jour, les bretons dirigeront le monde.
Mais pas demain, y'a grève.
Amael
Parmi plusieurs courriers importants, Amaël avait bien sûr reçu ce jour là la réponse de l'odieuse bretonne, qu'il avait pris soin de lire en dernière, un fois qu'il ait tout règlé le reste avant. La lecture de cette min-pseudo-réponse l'avait fait sourire. Il la trouvait ridicule rien que dans son écriture. Presque princesse. Il comprenait mieux les grands airs qu'elle se donnait et qui transparaissaient à travers ses lettres. Mais il n'avait pas répondu. Il était attendu ce jour là d'urgence au tribunal du Duché. Car la Loi, c'était lui, en Alençon.

Quelle bêtise n'avait-il pas fait ce jour là ! Il aurait mieux d'accorder quelques minutes d'attention de plus pour écrire une réponse immédiate, donnant une date de rencontre qu'il aurait convenu à sa guise. Car ce qui devait arriver arriva. La chieuse bretonne arriva à Trun un jour, sans prévenir. Les armes étant inconnues des sentinelles, la petite troupe avait été arrêté avant même de pénétrer dans l'enceinte du château ducal de Trun.

Le capitaine de la garde fut appelé, car l'entrée en matière de l'inconnue surprit les deux gardes. "Le gamin", "son invitée". Le gamin, encore, le vieux soldat aguerri pouvait se douter de qui il s'agissait, même si Amaël ne ressemblait plus à un enfant de 8 ans à présent. Lui-même appelait souvent l'héritier ducal par des noms d'oiseaux lorsqu'ils n'étaient pas en sa présence, il était fidèle au père, mais avait beaucoup plus de mal avec les manières de grand prince du fils. Par contre, aucune invitée prévue ce jour. Et le fait qu'il ne connaisse ni les armes, ni l'identité de la personne laissait perplexe le vieux teuton.

A hauteur de la fenêtre de la porte du carrosse, après un salut poli de rigueur, ne sachant pas le rang de l'inconnue, qui néanmoins sans conteste était une dame, ou damoiselle, de la noblesse, n'importe qui ne pouvait passe payer un carrosse et une équipage complet, il demanda des informations supplémentaires.


Mes salutations, ma dame. Pourrions-nous connaître votre identité ? Il n'était prévu ce jour aucune arrivée d'une invitée du Duc ou de la Duchesse de Trun, pas plus que d'une invitée de Messire Amaël.
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