Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, ..., 9, 10, 11   >   >>

[RP] Conférence de l'Université de Guyenne

Nicolas__eymerich
Faisant tomber dans sa main la dague dissimulée à son poignet gauche, Nicolas eymerich décacheta la missive après en avoir vérifié l'origine. Il tendit le parchemin à son valet qui se pencha vers son oreille pour lui en lire à voix basse le contenu. Avant même qu'il eut fini, le chef d'armée sentit ses joues s'empourprer de colère, tandis que son cou gonflait sous l'afflux de sang parti irriguer ses muscles.

Se relevant brusquement, laissant à peine le temps à paul of perth d'éviter la tête de son suzerain, Nicolas Eymerich fracassa une table d'un seul coup de poing, faisant cesser les conversations illico, tandis que des visages curieux, parfois craintifs, se tournaient vers lui, se demandant ce qui se passait.

Laissant apparaître son arme, Paul of Perth se plaça entre son maître et les gardes, afin de lui laisser une chance de s'exprimer.


Chers camarades étudiants, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer ! A l'heure où nous devons entendre une conférence sur la tolérance religieuse, la rectrice vient de m'apprendre que le conseil religieux m'empêche de parler lors de cette conférence !

Ahahah, comme si des moutons pouvaient empêcher le loup de hurler ! La duchesse exigeait de moi des excuses pour des propos tenus au comptoir du porte parole, mais comment s'excuser en matière de religion quand le conseil religieux, qui n'a d'autres légitimité que le népotisme à l'origine de la nomination de ses membres, manifeste son intolérance en interdisant aux étudiants en théologie de s'exprimer sur la religion ! Bientôt, on empêchera les étudiants en navigation d'apprendre à nager.

Monte sur une table encore intacte, comme s'il s'apprêtait à prêcher.

Et bien moi, je refuse cette interdiction. Je veux bien m'excuser pour avoir osé dire que les aristotéliciens étaient pour la plupart des lâches, ce qui est faux, d'autant que les prêtres viennent de prouver qu'ils en ont dans les braies en me provoquant de la sorte, oui je m'excuse, mais maintenant faut assumer, alors si vous êtes aussi courageux que ça, faut accepter le débat avec les autres religions.

Sautant à bas de sa table, il commença à descendre les marches en direction de l'estrade où étaient réunis bardieu et constant.
_________________
Isambre
La jeune femme se déplaça avec une vivacité surprenante. L'ancien Commandant de Guyenne attrapa d’une poigne de fer le bras de l’énergumène dont l’attitude menaçante ne lui disait rien de bon et lança sa jambe valide entre les deux mollets du militaire. D’un sifflement grave elle lâcha un avertissement rauque :

-Si vous touchez à un cheveux de ces messieurs, je vous promets la correction de votre vie. Retournez à votre place.
_________________
Sancte
Ahhhh, les sublimes colères d'Eymerich résonnaient aux oreilles du Sicaire comme du nanan. Visiblement exalté par le goût de l'action, le mirifique Tribun de Montauban se leva avant de disparaître dans la cohue de l'amphithéâtre sans rien dissimuler de son armement. Se déplaçant avec la puissance autoritaire qui lui était coutumière, il se rapprocha du Spinoziste qui doté de sa lourde pelle, tenait davantage de l'ouvrier que du Seigneur. Avoir laissé passer tant d'armes dans un tel lieu lors d'une conférence sur un tel sujet semblait relever d'une grave inadvertance de la part des organisateurs, portant sans doute trop fiance en le bon peuple de Guyenne, parfois aussi vif intellectuellement qu'un escadron de porcs sauvages. Levant la tête en direction de l'homme qui le dépassait allègrement en taille, la boule de nerfs Guyennoise refoula la colère qu'il dirigeait contre lui-même sur l'instant: celle de s'être fait voler la vedette par un Artésien de merde qu'il avait déjà eu l'occasion d'étaler en lice.

Ton comportement mériterait sanction Tramecourt, si seulement ton indignation n'était pas légitime. Car s'il est une constante dans l'Histoire de Guyenne, c'est bien le peu de patriotisme des nantis et du clergé romain.

Le lecteur réformé se laissa tomber au bas des marches non loin de la table sur laquelle avait grimpé le Spinoziste et se dirigea face au tableau accidenté par les années de paupérisation Ducale, défaisant à l'avance toute campagne de dénigrement portée à leur encontre.

Comment peut-on avoir pour thème la tolérance religieuse en le laissant sous le monopole de Rome quand bien même l'Université de Guyenne abriterait d'autres confessions ? Quelle valeur peut avoir l'idée de tolérance lorsqu'elle n'est portée par un seul et unique acteur ? Est-il seulement possible que même l'Université soit politisée au point de priver les étudiants hétérodoxes ou schismatiques du droit à la parole ?! Voilà une atrophie volontaire de nos richesses spirituelles qui ne saurait être cautionnée par les libres penseurs et gens d'esprit que nous sommes. Car j'ose le croire, amis, c'est à cela, qu'aspire la Guyenne, et c'est en cette direction, qu'elle atteindra la grandeur qu'elle mérite et dont on la prive depuis bien trop longtemps.

Avec ses courtes pattes, il doubla l'Admor Spinoziste pied au plancher et en profita pour compléter de sa personne tout le gratin qui s'agglutinait sur la cime de l'estrade non loin du tableau face auquel il s'était situé. Ayant pris position, il dressa sa masse trapue face au public en panne de sédition et qui attendait sans doute des directives de la part d'une autorité quelconque afin de savoir à quoi s'en tenir. Tant que les lames restaient dans leurs fourreaux et que nul ne se mettait dans le crâne l'idée saugrenue de sectionner des têtes, tout se passerait à merveille.
_________________

"A Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Lecteur Aristotélicien Réformé & Chevalier du Lion.
Constantcorteis
Tout allait bien. Bardieu venait d'arriver, il y avait du monde.
Constant s'apprêtait doucement à prendre la parole, lorsque le sieur Eymerich se fit remarquer.

L'agitation qui s'en suivit ne fut pas sans arracher un petit sourire à notre jeune homme. Non pas qu'il ne prenne pas le spinoziste au sérieux, mais ce genre d'introduction était à la fois inattendue et prometteuse.
Certes, le sieur arborait une arme, mais Constant ne se sentait pas le moins du monde en danger. Après tout, les affaires religieuses de Guyenne et le conseil religieux, tout ceci n'était pas son affaire. Il aurait été singulièrement absurde que l'homme dirige contre lui sa colère.

Son sourire cessa, et un certain étonnement se plaqua sur son visage lorsqu'il fut témoin de la réaction de la rectrice.
Voyant que les choses menaçaient de prendre mauvaise tournure, il se risqua à apostropher Nicolas Eymerich à haute et intelligible voix :


Messire Eymerich, je ne saurais assez vous suggérer de ne pas persister dans votre colère.
De toute manière, vous n'étiez pas prévu pour être conférencier, vous ne pouvez donc pas prendre dès à présent la parole. Écoutez donc ce que monseigneur Bardieu et moi-même avons à dire, et vous aurez par la suite tout loisir de déterminer si les réactions que vous inspirent nos propos sont suffisamment importantes pour que vous puissiez considérez l'option de braver cet interdit que le conseil religieux fait peser sur vous.
Je ne saurais assez vous conseiller de vous plier à cette contrainte que l'on vous impose, mais je vous laisse maître de vos décisions.

Et, à propos, votre analogie avec les moutons et les loups n'est pas pertinente. Prenez garde, il ne faut jamais parler sous le coup de l'emportement.


Le point positif était que Constant n'avait pas eu à forcer le trait pour qu'une certaine forme de bienveillance se dégage de ses propos à l'égard du turbulent contestataire.
Pour une fois que se présentait l'occasion de débattre avec des hétérodoxes, il aurait été bien déplorable de s'en priver.
Nicolas__eymerich
Bien qu'il soit en léger déséquilibre à cause du pied de la rectrice, eymerich se dégagea le bras d'une torsion du bras, et en profita pour sortir sa pelle qu'il lâcha à ses pieds, manquant de peu l'autre pied de la rectrice.

Peuh, j'ai pas besoin de les toucher pour les faire souffrir, ma langue est une arme bien plus acérée que la meilleure de les lames.

Soudain, l'artésien se laissa tomber sur le dos, ce qui eut l'intérêt de surprendre la rectrice, qui eut la prescience de se retenir à une table, évitant une chute dont eymerich se releva aussitôt pour finir de rejoindre l'estrade, et sancte qui venait de s'inviter dans la fête.

Corteis, je n'étais pas prévu conférencier, mais je n'étais pas prévu silencieux non plus. Alors maintenant que Iohannès et moi sommes là, nous allons pouvoir faire une conférence à quatre, ça risque d'être assez divertissant. Et si je ne doute pas que vous vous en tiriez avec brio, connaissant votre éloquence, j'attend le byzantin de pied ferme, il ne peut plus esquiver la confrontation verbale désormais.

D'autorité, eymerich se saisit d'une chaise et, la retournant, s'assit dessus à califourchon.
_________________
Betoval
"Entrer en Guyenne c'est sortir de la civilisation" cette phrase souvent utilisée comme boutade par Sancte par le passé prenait encore aujourd'hui tout son sens.

Betoval se demandait comment pouvait se passer ce genre de réunion dans d'autres provinces, sans doute de façon fort ennuyeuse.

Il regarda la scène avec intérêt.
Il pensait qu'il y avait peut être une séance de question ou de débat a la fin de la conférence, les choses semblaient pencher pour faire cela en introduction.

Une idée pédagogique intéressante qu'il tenta de noter en se gardant d'une potentielle pelle ou épée maladroitement maniée dans la rué de son propriétaire vers l'estrade.

_________________
Garzimlebo
La conférence ! crotte de bique et lait de chèvre !! La conférence...

C'est en se répétant ces mots que le vicomte courrait presque dans les couloirs de l'Université, demandant son chemin à tous ceux qu'il croisait et abandonnait aussitôt, parfois même sans écouter leurs indications. La nouvelle Rectrice l'avait pourtant averti maintes fois de ce qu'il risquerait à manquer l'évènement !
Parvenu dans ce qui semblait être la dernière ligne droite avant l'entrée de l'amphithéâtre, le semi-manchot se lança en pleine course afin d'empêcher les gardes de refermer les portes derrières les quelques Guyennois qui venaient d'y pénétrer. S'il pouvait se glisser dans la grande salle mêlé à un groupe, son entrée passerait peut-être inaperçue... Il trouverait bien à faire croire qu'il se trouvait là depuis quelques moments déjà.
Plus que quelques mètres avant la porte et déjà, ou plutôt seulement, le vicomte songea qu'il lui faudrait arrêter sa course à un moment ou à un autre... De préférence à temps. Les gardes durent partager cet instant de froide lucidité puisqu'ils s'écartèrent promptement, laissant ainsi l'huis libre de s'écarter violemment suite à l'impact d'un blond vicomte à demi-manchot, caviste de son état...

Manquant de s'étaler dans le groupe entré juste avant lui et dont les membres hésitaient encore sur les bancs à viser dans leur tentative d'installation au milieu de la foule amassée dans l'amphithéâtre, Blanquefort réussi étonnamment à traverser la petite dizaine d'hésitants en leur hurlant de s'écarter. Au beau milieu de la salle à présent, la moitié des regards tournés vers lui, il aperçut immédiatement ce que fixait l'autre moitié et lui avait sans doute valu sa traversée réussie, un mouvement de panique ayant pris une partie du public. Le caporal Eymerich, pour une raison ou une autre, se trouvait tout près d'Isambre et brandissait une dague et une... pelle. Un autre homme se tenant non loin, qui n'aurait pas du se trouvé là lui non plus, semblait vouloir tenir toute l'assistance à distance de son simple regard. Sancte Iohannes et Nicolas Eymerich... Il n'y avait aucune logique là-dedans, mais Garzim n'en avait que faire. Quelque puisse être la raison, elle était mauvaise. De cela le commandant de 'Volens nolens!' fut convaincu. Cela ne faisait que quelques secondes à peine qu'il avait failli s'écraser contre la porte, et le sang du vicomte ne fit qu'un tour.

S'élançant à nouveau, reprenant ses injonctions de s'écarter de son passage, il aperçut certains visages aptes à le rassurer... Il ne savait pas ce qui se jouait ici, mais s'il fallait faire montre de forces, Blanquefort et Luzech étaient bien représentés en la salle. Alors qu'il arrivait près des conférenciers, de la Rectrice et des deux hommes aux Croyances opposées, Garzim se plaça à distance adéquate du Sicaire. S'il le fallait, la baronne s'arrangerait du Spinoziste, ou il lui faudrait faire souffrir le caporal.



Pardonnez, mais peut-on m'expliquer ce que fait cette pelle ici ?
_________________
Ah ! que de volumes n'écrirait-on point si l'on voulait dénoncer les ravages causés par la connerie absolue.
Isambre
Bousculée par la masse pesante du soldat et quelque peu surprise par le tour que prenait la conférence, la jeune femme resta pensive. Le visage impassible, Isambre décida tout bonnement d’oublier les deux troubles fêtes. Elle se dirigea vers l’estrade et décida comme prévu d’introduire la conférence, ainsi qu’elle l’avait toujours entendu :

-Votre Grâce, membres du conseil, éminents professeurs, chers étudiants de l’université de Guyenne et habitants de Guyenne, je vous souhaite la bienvenue en ce lieu et vous remercie de vous être déplacés.

Petit temps d'attente afin que tout le monde se remette de ses émotions...

Il s’agit ici de débuter une expérience pédagogique, initiée dans le cadre d’une continuation des cours qui ont lieu chaque jour à l’université de Guyenne. Les quatre départements de l’université seront donc, je l’espère, concernés successivement par cette tentative d’ouverture à des sujets en relations avec les programmes théoriques de notre université. Aujourd’hui, nous débutons donc par une conférence concernant la voie de l’Eglise où nos étudiants, en bonne intelligence, se consacrent ensemble à leurs études de théologie. Cette voie difficile, demandent une rigueur et une foi particulièrement exemplaire, à ces femmes et hommes qui se lancent sur ce long chemin. Des concepts et des théories complexes ne sont pas à la portée de tous, cependant, il me semble pertinent d’en faire profiter au mieux ceux qui s’y intéressent, érudits ou non. Je compte sur nos deux intervenants, Messire Corteis et Monseigneur Bardieu, pour prendre en considération le public hétéroclite auquel ils ont affaire.

La jeune femme posa les yeux sur un petit parchemin qu'elle avait sorti de sa manche:

-Je tiens enfin à rappeler le début de l’article 8 du Concordat liant le Duché de Guyenne à l’Eglise Aristotélicienne :
Art 8. Le Duché de Guyenne a pour religion officielle celle du Roy de France, c’est-à-dire la religion aristotélicienne. Les autres cultes sont tolérés à la condition qu'ils ne fassent pas acte de prosélytisme en lieux publics.


La voix toujours fermement posée, la Rectrice débuta le point, en l'occurrence, le plus problématique:

-Je compte sur vous pour, lors des débats, ne provoquer aucun esclandre qui mettrait en péril cette expérience intellectuelle. Vous serez donc libres de vous exprimer à la fin des deux interventions, lors des débats, tant qu’il n’y aura aucune tentative prosélyte ou injurieuse dans vos propos. Ne trahissez pas toute la confiance que l’université a mise en vous.
Je vous présente maintenant Messire Constant Corteis, Archidiacre de Périgueux, Directeur du département d'ontologie à l'Académie Royale de France. L’intitulé de sa conférence est le suivant :
"Eléments de réflexion sur la notion de tolérance religieuse en matière d'hérésie".


D’un geste de la main, la jeune femme invita l’intellectuel à prendre la parole.
_________________
Trivia
Trivia, qui avait une idée de la manière dont pouvait se dérouler une telle cérémonie, non pas dans toutes les provinces, mais du moins dans celle d'à côté, arrive actuellement à un cruel constat : le truc de religion en Guyenne, ça manque gravement de poneys et d'alcool. Pas qu'elle se sente une âme de trucmachinchosiste, mais elle avait commencé à s'y habituer.

Par contre, elle note la spécificité du coin. D'habitude, on râle après que les gens commencent à parler. Ici, ils doivent tellement connaître ce genre de choses qu'ils anticipent et râlent avant.
Bon bon. Rêveusement, la jeune fille sort le tissu qui lui sert de voile afin de dissimuler un peu son visage, et se cale dans un coin du haut du l'amphi, en position idéale pour faire une petite sieste.

Ben on dirait que ça va finir comme le truc des assises extraordinaires de Périgueux, pour la longueur, ça.

Et s'il faut, ce sera encore plus long.. la preuve, elle a même pas repéré de lépreux dans le coin, elle pourra pas s'en servir pour abréger.

_________________
Constantcorteis
S'il avait été opportun de manifester quoique ce soit de ce genre en ce genre d'instant, Constant se serait laissé aller à témoigner l'approbation qu'il avait envers la décision de la rectrice.
Au fond, aussi fort que pouvaient s'agiter les deux zygotos, il n'en resterait pas moins que seuls deux conférenciers étaient prévus, et seuls deux conférenciers prendraient la parole. D'un point de vue administratif, le reste avait à peu près autant d'importance que le bourdonnement d'un moustique pendant un opéra de Wagner. Constant n'était-il d'ailleurs pas le seul à avoir sa scribe officielle ? Ils se croiront sûrement conférenciers autoproclamés, mais nulle doute que la force implacable de l'Histoire broiera consciencieusement leurs vaines prétentions. Deux noms seront retenus, le reste n'est qu'agitation de surface. Entropie, entropie !

Bref. A vrai dire, Constant n'était pas vraiment plus mal à l'aise comme ça.
Il n'était pas donné à tout le monde de parler de tolérance engoncé entre deux hétérodoxes atrabilaires et armés.
Probablement peu au fait du plus élémentaire principe de prudence, le jeune homme résistait mal à la tentation d'étaler publiquement la bonhommie enjouée que lui inspirait la situation. Obéissant à ce genre d'impulsion comique que l'on finit systématiquement par regretter à l'instant même où on la réifie en actes, Constant se pencha vers Sancte qui était à ses côtés sur l'estrade et lui chuchota quelques mots que seules les personnes présentes sur l'estrade purent entendre.


Sans vouloir vous inquiéter, considérant le témoignage que mon cher évêque aura fait valoir récemment devant les tribunaux, je pense devoir vous signaler que le fait que vous soyiez si prompt à venir vous agglutiner à quatre sur une estrade pourrait bien être considéré comme hautement... comment dirais-je... signifiant.

Odoacre lui avait suffisamment concassé les noyaux avec ça pour qu'il s'autorise à en rire un peu. Espérant tout de même que son voisin serait enclin à partager cette petite badinerie, il lui adressa un bref sourire en coin, avant de reporter directement son attention sur la salle.

Il laissa passer quelques secondes le temps que tout le monde puisse se mettre en conditions d'écoute.
Philipusaficus
Ah le spectacle allait enfin commencer se dit Philipusaficus, confortablement installé avec un panier de victuailles, car connaissant les conferenciers , nul doute que cela allait durer longtemps

Comme prévu Sancte et Eymerich étaient présents, et ce dernier n'avait pu s'empecher de faire un esclandre. Par acquit de conscience , Philipusaficus vérifia une derniere fois les quelques fruits gatés qu'il avait mis a part.Il en profita pour jeter un regard a la dérobée vers Eymerich .s'il n'y avait eu la présence de la rectrice l'interceptant , nul doute qu'Eymerich n'eut déja gouté a ces fruits de saison plus que murs

Il y avait des offenses qui ne pouvaient s'oublier.
_________________
l'admin choup a dit:Il n'y a aucune règle écrite par les admins, qui empêchent les joueurs de se présenter. Il n'y a que des lois locales, faites par des joueurs, souvent abusives, et surtout qui peuvent ne pas être respectées.
Odoacre
Après avoir superbement ignoré l'énième insulte de François-Noël, ne se contentant étonnamment que d'un simple sourire carnassier, le vieux Grec pressa le bas lorsqu'il entendit le tohubohu que faisaient certains dan s l'amphithéâtre....

Et c'est alors que Constant glissait quelques mots à Sancte que l'évêque de Périgueux fit claquer avec violence les battants de la porte principale, histoire de marquer le coup et que tout le monde se retourne, des fois que la conférence eut déjà commencé et fut passionnante...

Et c'est d'une voix de stentor qu'il beugla


Filles et fils, un grand merci à toutes et à tous d'être venus si nombreux à cette conférence que j'ai suggérée à Dame Isambre d'organiser, Sire Constant la parole est à vous !


Et le prince de la goujaterie de descendre toujours aussi discrètement les marches avec majesté jusqu'à s'assoir aux côtés de la duchesse et de la rectrice qu'il salua de grands mouvements de toques.

Puis observant la tribune d'un air perplexe il désigna Eymerich du doigt et dit à la duchesse


Ne serait-ce pas là le nouvel amant du tribun ?
_________________
Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Hull19
Le Doyen de médecine sourit e nentendant tout ce monde faire tant de remarques amusantes. Mais pour le moment, Hull se contenta d'écouter la conférence.
_________________
Capitan de l'Ost de Guyenne
Vétéran de deux ans de L'Ost Guyennois
Cogneur de l'équipe de soul
Médaille Loyauté et Courage et médaille Fidélité par le sang
Constantcorteis
Anticipant sur la mode des boys band avec un casting à faire passer les village people pour des chanteurs de musette, l'Université de Guyenne™ s'apprêtait à présent à faire déferler sur les ondes le riff puissant de la vérité divine par la voix de quatre mâles fringants.

***Pouf pouf***

Entouré de ses trois collègues de circonstance, Constant faisait face à la salle.
Les quelques secondes nécessaire pour se créer un environnement sonore convenable étant passées, il entama son propos d'une voix qu'il tâchait de rendre la plus intelligible possible.
Notons d'ailleurs au passage l'extraordinaire aptitude qu'avait acquis le jeune homme dans l'art de faire abstraction des frasques odoacriennes.


Bien, je commencerai par vous dire bonjour à tous. Je souhaiterais tout d'abord remercier l'Université de Guyenne de me permettre de prendre la parole dans un cadre si prestigieux.
En revanche, devant l'importance du sujet dont il m'incombe de parler, je me permettrai, avec votre autorisation, de couper court aux mondanités pour en venir directement au fait.

L'intitulé de cette communication vous a été donné par dame Isambre. Il s'agira donc de parler de tolérance.
Je vous confesse un certain enthousiasme à l'idée d'aborder un thème si particulier. Il est vrai que rares sont les sujets qui soient de nature à concilier une véritable profondeur dogmatique à des enjeux si concrets. La question de la tolérance, à plus forte raison, disons-le franchement, dans une situation de tension telle qu'est celle de la Guyenne actuellement, est une problématique qui s'impose à chaque aristotélicien. Bien loin des subtilités, que je ne m'accorderais toutefois pas à qualifier d'absconses, en lesquelles s'épanouit la théologie, le questionnement autour de la tolérance est avant tout d'ordre pratique.

Que devons-nous faire, en tant qu'aristotéliciens, vis-à-vis de personnes dont les croyances sont différentes des nôtres ?
Voici une interrogation simple, presque enfantine. C'est pourtant précisément là que se nouent les enjeux du problème. Aussi, c'est à elle que nous reviendrons sans cesse, comme une sorte de point de repère, afin de nous éviter de nous égarer. J'ose abuser de votre bienveillance en vous gratifiant d'un terme un peu boursouflé, et vous annonce que mon propos sera une praxologie. Ce qui m'intéressera, c'est beaucoup moins ce que nous devons penser de la tolérance que ce que nous devons faire d'elle.

Alors, j'anticipe à la hâte le questionnement qui sera peut-être le vôtre. Pourquoi ce pragmatisme ? Pourquoi ne s'intéresser qu'à la pratique ?
La réponse est assez simple : il y a urgence. Je ne compte plus les fois où j'ai vu ressurgir ce problème, prenant acte de chaque contestation du dogme aristotélicien pour surgir, sans jamais être posé en termes satisfaisants. De cela résulte un bon nombre de catastrophes et de situations, certes tendues, dont la gestion désastreuse aboutit au drame.


Jusqu'à présent, la mise en route était difficile, et Constant avait peine à refouler la poussée d'espièglerie infantile que l'agitation ambiante avait fait naître en lui.

Que devons-nous faire face à l'hérésie, donc. Entendu que j'emploierai le terme hérésie de manière assez générale, comme désignant la remise ne cause du dogme aristotélicien.
Devons-nous la tolérer ? Pouvons-nous supporter que des gens aient de croyances qui remettent en cause les principes de l'aristotélisme ?

Je poserai dès à présent ma thèse.
Jamais, et en aucune circonstance l'aristotélisme ne peut admettre que l'on face preuve de la moindre tolérance envers l'hérésie, et, partant, la seule, et unique, modalité de relation valable qu'il reconnaisse vis-à-vis des hérétiques est une totale et implacable intolérance.


Voulant ménager une sorte de petit effet dramatique, Constant laissa résonner quelques instants ces dernières paroles.

La question est donc à présent de déterminer pourquoi.
Je donnerai deux axes de réponse, qui se suffisent chacun en eux-même mais se complètent néanmoins l'un l'autre.

Tout d'abord, présentons les données de base. Tout aristotélicien est persuadé que le destin post mortem d'un homme se joue à travers ses actions dans notre monde sub lunaire. Tout aristotélicien est également convaincu que l'homme qui sombre dans l'hérésie agit bien mal, et compromet son accession au paradis solaire.
Pour qu'il y ait proprement tolérance de cet état de fait, il faudrait, premièrement, que l'on reconnaisse le problème, et secondement, que l'on refuse d'y apporter une solution.
Au nom de quoi ? Quel principe peut-on ériger au dessus de la nécessité d'oeuvrer pour le bien d'autrui ? Quelle pourrait être cette bienveillance perverse que l'on prétendrait avoir envers quelqu'un pour lequel on refuse de tout faire pour qu'il s'en sorte ?

Il n'y a selon moi aucune réponse satisfaisante à ces questions, et la seule chose qui fonde la tolérance est une impardonnable faiblesse, ou mépris coupable.
Interrogeons-nous, tiens. Soyons francs avec nous-même. Qui d'entre vous n'a jamais ressenti cette pointe de condescendance que l'on trouve dans la bouche des apôtres de la tolérance à l'égard de ceux qu'ils pensent défendre ? On pardonnerait aux hérétiques comme l'on pardonne à l'enfant de n'être pas assez sage pour ne pas s'attacher à de futiles histoires, et comme l'on pardonne aux chiens de ne savoir s'exprimer que par des aboiements. Partout ici nous trouverons ce mépris de l'homme que l'aristotélisme ne saurait faire sien. Tout homme est capable de comprendre et de réaliser son essence dans le chemin de l'Église. Tolérer qu'il ne le fasse pas est au mieux une faiblesse, une paresse d'âme peu recommandable, au pire, l'intolérable violence de déchoir un homme de la dignité qui est sienne.

Je ne suis pas sans savoir que ces propos résonneront de manière assez dure. Mais je les crois justes.
Je ne blâme personne toutefois. L'homme est faillible, et la faiblesse le guette toujours. Toujours l'ami sera tenté de ne pas voir les tares. On fera du déni, tâchant de se persuader que tout ca bien, découragé par les efforts que l'on sait pourtant devoir être faits. Ceci est bien sûr pardonnable. Mais ne faut-il pas qu'une chose soit coupable pour qu'on puisse la pardonner ?

Voilà mon premier axe. Qu'elle s'opère par le déni, la paresse ou le mépris, la tolérance offense les principes de l'aristotélisme en ce qu'elle participe à la condamnation du âme.
Mais il y a bien plus. Venons-en au second axe.

Je me permets de vous citer un passage que je n'hésite pas à qualifier de fondamental du Livre des Vertus, dont l'importance n'est à mon sens pas suffisamment mise ne exergue. Il s'agit du chapitre IV.7 du livre de la fin des temps :


Citation:
“Vous êtes jugés un à un lorsque vous mourrez, mais cela ne sera pas toujours le cas. En effet, j’ai laissé la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom prouver ses dires, selon lesquels c’est au fort de dominer le faible. Si, encore une fois, vous vous détournez de Moi en trop grand nombre, ce que tu as vu dans la flaque s’accomplira. Si vous oubliez à nouveau l’amour que J’ai pour vous et que vous ne m’aimiez plus à nouveau, cela sera vérité. Si Ma parole, révélée par Aristote et Christos n’est plus écoutée, Je détruirai le monde et la vie, car l’amour n’en sera plus le sens. Alors, prends garde à ne pas laisser Ma parole se perdre dans les gouffres de l’oubli.”


Là encore, Constant laissa planer les mots quelques secondes.

Je crois que l'enjeu est clair. Il est pour ainsi dire total.
Cet amour qui est le sens du monde et de la vie, il ne saurait par évidence s'exercer que dans le cadre de l'aristotélisme. L'hérésie le compromet, elle le piétine. En cela, elle est la forme de danger la plus radicale qui puisse être imaginée. Elle menace non seulement le monde, mais sa raison d'être. Elle insulte chaque chose, la terre, l'eau, l'air comme le feu, chacune des pierres assemblées ici pour ériger ce lieu de savoir, chacune des lettres qui composent les poèmes étincelants des aèdes de l'Antiquité, chaque mot d'amour que les cœurs sincères se crient à mi voix et chaque regard tendre qu'une mère jette sur son fils bien aimé.

Me direz-vous que je me perds dans l'emphase ?
Je ne le pense pas, chaque chose parmi celle auxquelles tout le monde s'accorde à donner de la valeur est menacée. Je suis même bien en deçà de la vérité. L'hérésie, devrais-je vous dire, est la Mort en personne, la course à l'anéantissement de toute chose.
Celui qui tolère la mort ne tarde pas à fouler son propre cercueil.


HRP : Je poste déjà cette partie là, et écrirai le reste demain en début d'après midi. Ça correspond à une articulation logique du propos, et ça me permettra de ne pas m'endormir sur mon clavier (toute manifestation de compassion sera accueillie avec bienveillance). Disons que c'est pour vous laisser l'opportunité de réagir (soyez chics, faites semblant d'y croire^^), sans pour autant oublier que, concrètement, Constant ne s'arrête pas.
Francois_noel
Francois avait gagné l'Amphithéâtre il s'était cherché une place dans la foule, avec au passage un petit sourire pour la veuve Bellecour qu'il n'avait plus eut le plaisir de saluer depuis bien longtemps maintenant.

La machine de guerre Constant se mettait déjà en route qu'il trouva enfin une place bien mise, confortable, parfaite pour s'endormir un moment bercé par toute la splendeur Corteisienne.

Mais au sommeil, Francois ne pût qu' aspirer de loin, tout embêté qu'il se trouva de ne pas voir Constant définir le concept de l'amour aristotélicien. Cela viendrait sans doute...

Pour l'heure, François se contenta de scruter les travées, les yeux perdus dans la foule grouillante suspendue aux lèvres de l'Ontologue.

_________________

En savoir plus:
FNdV : Savie, Son œuvre
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, ..., 9, 10, 11   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)