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[RP] Conférence de l'Université de Guyenne

Constantcorteis
Constant avait laissé un petit moment de silence. Il en était arrivé au point central de son propos, et tenait à ne pas trop en précipiter l'énoncé.

Alors, je pense que nous en sommes arrivés au point le plus important.
Jusqu'à présent, les choses se sont déroulées ainsi. J'ai posé ma thèse, et j'ai tâché de dégager quelques éléments de preuve, lesquels, pour sommaires qu'ils puissent être, ne manquent toutefois pas d'étayer suffisamment mon propos. Mon idée générale était que la tolérance n'était pas acceptable, premièrement car il s'agit d'un refus de venir en aide à la personne qui se fourvoie dans l'hérésie, secondement car il s'agit d'entériner passivement la mise en danger de l'intégralité du monde.

Tout ceci est fort simple, et, au fond, il est possible de le dégager au terme d'un exégèse simpliste. Mais venons-en à présent au point qui me semble être le plus épineux.

J'ai posé le problème de la tolérance à travers la question suivante : peut-on tolérer l'hérésie ? D'un certain côté, la réponse que j'ai apporté est pleine et définitive.
Pourtant, je gagerais volontiers que, en l'état actuel des choses, personne n'est vraiment convaincu par mon exposé. Cette réponse, aussi argumentée qu'elle puisse être, semble irrémédiablement manquer son objet. N'est-ce pas le cas ? Je crains, hélas, que, d'un point de vue pratique, s'en tenir là serait un désastre absolu. Nous sommes ici situés au point où se jouent beaucoup d'échecs, beaucoup d'erreurs et beaucoup d'incapacités à proposer une réponse adéquate à l'hérésie.
Pour le dire simplement : le fait d'avoir répondu à une question n'implique pas que l'on ait résolu le problème. Encore faudrait-il pour cela que la question soit bien posée !

Aussi, je considère pour le moment n'avoir absolument pas effleuré la résolution du problème en tant que tel, mais ne m'être occupé de la dissolution de toute expression qui se ferait de lui autour de la notion de tolérance. C'est pour s'en être tenus là que de nombreux théoriciens se sont condamnés eux-mêmes à la stérilité. Prouver que la notion de tolérance est absurde est chose aisée, mais de ce qu'on a mystifié la question ne suit en aucun cas que l'on ait abordé le problème dont on a par erreur accepté tacitement d'en faire l'expression.

Revenons donc à la question initiale, qui était, je vous le rappelle : " que dois-je faire face à l'hérésie ?" De cette question simple, nous étions discrètement passés à l'interrogation absconse et trompeuse suivante : "Puis-je tolérer l'hérésie ?". Comment si l'on pouvait ériger en maxime ce qui, par définition, est une exception ! J'aurais pu m'en tenir là, au fond, et ne même pas aborder un mot de l'aristotélisme. La tolérance est un écart, telle est sa caractérisation substantielle. En faire un principe revient précisément à substituer l'accident à l'essence. Il faudrait être dégénéré, et revendiquer l'existence d'un monde de chaos où nul ordre ne se fasse sentir ! Bref, évacuons définitivement cette vilaine idée.

Le problème qui subsiste, qui est probablement le vôtre en certains cas, celui de tout aristotélicien convaincu vis-à-vis de l'hérésie, est celui des modalités de l'intolérance. La question n'est pas : "dois-je tolérer ?" ; mais : "qu'est-il juste que je fasse, moi qui ne tolère pas ?".

Reconnaissons qu'ici le mystère demeure compact ! De ce que j'ai dit précédemment concernant le fait que l'on ne doive pas tolérer, personne ne tirera la moindre indication pratique, la moindre certitude, la moindre lumière pour guider son action. C'est donc là qu'il faut oser se saisir du problème.

L'une des erreurs classiques que l'on commet est de confondre l'intolérance avec la violence. Je suis persuadé que, de par le fait que j'aie tout à l'heure eut l'occasion de prôner l'intolérance, de nombreux auditeurs auront eu l'image fugace de moi comme étant un être sanguinaire et implacable appelant au bûcher à la moindre contradiction.
Tout ceci est parfaitement puéril, et proprement désastreux pour ce qui est du débat qui nous occupe. Je n'ai, me semble-t-il, jamais toléré l'hérésie. Mais je n'ai jamais mis à mort qui que ce soit ! Et croyez-moi, je gage bien persister ainsi.

L'intolérance implique que l'on propose une réponse à l'hérésie, d'où peut on tirer, au nom de quel amalgame sordide peut-on inférer que cette réponse doive nécessairement être violente ?


Une petite pause, juste quelques secondes, le temps pour Constant de s'éclaircir un peu la gorge et d'ôter de son œil gauche une poussière gênante.

Prenons un paradigme, nous y verrons plus clair.
Alors, évidemment, comme tout paradigme, il ne s'agit pas de le pousser au bout, d'immenses absurdités en jailliraient inévitablement. Il est cependant hautement révélateur pour le point qui nous intéresse.

Parlons de médecine.
Que penserait-on d'un médecin qui amputerait un bras pour une petite coupure au doigt ? Nous dirions qu'il est fou ! Le remède serait terriblement pire que le mal.
A l'inverse, que dirait-on d'un médecin qui se dérobe à prendre la décision qui s'impose face à un membre gangréné ? Qui conseillerait de soigner l'infection par un peu de repos et une barrique d'eau froide. Nous dirions qu'il est incompétent. Ici le remède n'est pas un mal, mais le mal lui-même est laissé à sa fureur galopante.

Le bon médecin est celui qui prend la juste décision. Cela implique deux qualités fondamentales. Tout d'abord, savoir poser le diagnostic, reconnaître la gravité du mal. Ensuite, savoir y opposer un traitement adéquat.
Il en va totalement de même pour ce qui concerne l'Église.

J'entends déjà certaines protestations, issues de gens peu enclins à entériner l'assimilation de leur croyance à une gangrène. Je vous renvois donc aux précautions que j'ai prises en introduisant le paradigme dont je viens de faire usage.

Mais, du coup, combien de niveaux de réponse avons-nous ? Entre l'eau froide et l'amputation, le médecin dispose d'une gamme de traitements différents, qu'en est-il pour nous ?
Je vais essayer de vous en distinguer quatre, que je vous exposerai en commençant par le plus mauvais, pou finir avec celui qui me semble être le meilleur.

Alors, qu'entends-je par pire et meilleur ?
Il ne s'agit pas de dire que l'un serait intrinsèquement plus approprié que l'autre. Nous l'avons vu, de ce côté, tout dépend du contexte.
Ce que je veux dire s'articule autour de deux points. Premièrement, le remède qui intervient le plus tôt est toujours préférable, le meilleur sera donc celui qui prendra l'hérésie au berceau. Secondement, ce qui différencie ces niveaux de réponse est qu'ils sont plus ou moins mauvais en eux-même, à la manière d'une amputation, qui, même si elle peut sauver des vies, reste au fond une catastrophe pour l'organisme.

La pire de toutes les réponses, c'est la violence d'Église. La croisade, les Saintes Armées. Ici, c'est par l'exercice du mal, mais d'un mal nécessaire, que l'Église fait porter sa réponse.
Elle est la pire des réponses car elle entérine la gravité d'une situation. Rappelez-vous donc, il y a quelque temps, de cette secte obscure et effrayante que l'on appelait In Tenebris. Ils avaient attaqué des cathédrales, pillé des villes, je crois, et enlevé le cardinal camerlingue Lorgol, avant de lui mutiler le visage.
Face à cela, l'Église ne peut pas se permettre de ne pas réagir. Elle ne peut pas se permettre non plus de faire porter sa réponse par la parole. Cet amour qui est le sens de la vie selon les textes eux-même souffre de la réponse qui est faite, il souffre de voir l'Église se battre et sombrer dans la violence. Il souffre, oui, à la manière de celui qui a mal lorsqu'on cautérise sa plaie.

Celle qui vient juste après est la justice d'Église. Ici encore, on peut déceler une forme de violence, dans la mesure où il y a contrainte. Mais la violence, en ce cas, est rationalisée. Elle est incomparablement plus noble. Mais en tant que telle, elle ne s'applique déjà plus aux plus graves hérésies. Ce n'est plus la mort qui est le terme, car l'Église abhorre le sang, mais la mise à l'écart. L'hérétique reste en vie, et donc intégré à la communauté humaine, mais il y reste comme une branche morte qui pendrait au bas d'un arbre.

Plus loin encore, nous trouvons la parole. Mais encore faut-il qu'il veuille bien écouter cependant. Quelle meilleure réponse a-t-on à proposer à un hérétique que notre voix pour le convaincre qu'il se trompe ?

J'en trouve une personnellement. Et c'est la dernière des quatre modalités de réponse que je distingue. Il s'agit tout simplement de l'exemple.
Tenez, que ferais-je si je débarquais dans un village inconnu. Prenons par exemple, au hasard bien sûr, Montauban. Arrivé à Montauban, je croise un hétérodoxe quelconque. Un réformé, ou un spinoziste, si on veut. Que dois-je faire, moi qui suis persuadé de devoir les aider ? Je leur saute dessus et les poignarder jusqu'à ce que mort s'en suive ? Je les traîne devant les tribunaux ? Je leur fait tout le jour durant de grand prêches exaltés ? Ou alors, plus simplement, je leur dis bonjour et leur fais un sourire. Je discute simplement avec eux pour leur donner à voir, autant que faire se peut, l'exemple simple de l'exercice de la vertu. Au fond, n'est-ce pas cela qui leur manque le plus fondamentalement, c'est à dire cette foi en la vertu et l'exemplarité de l'Église ?

Alors, bien évidemment, s'il s'avère que l'on me sollicite pour une discussion polémique, ou si je sens simplement que l'homme que j'ai en face de moi est de nature à entendre mes arguments, alors je tenterai de lui parler. Si, au contraire, il ne veut rien entendre, et que, au fur et à mesure de mon séjour, je me rends compte qu'il est parfaitement hermétique, alors sa mise à l'écart me semblera être une option adaptée. Si, non content d'être hermétique, il se montre dangereux, alors il est nécessaire que je me défende.

Voilà, schématiquement, les quatre types de réponses.
Nous disposons à présent, je l'espère, d'un véritable outil pratique, une sorte de grille de lecture, qui nous aidera à adapter notre attitude.
Le point central, à mon sens, est l'exemplarité. Il faut traiter l'hérétique en ami, car le passage d'un niveau de réponse à l'autre n'implique pas que l'on abandonne nos anciennes exigences.
Le prêcheur se doit d'être exemplaire. Que penserait-on d'un prêcheur dont le propos serait convaincant mais le ton hautain et méprisant ? Ne serait-il pas nettement moins persuasif ?
De la même manière, celui qui est chargé d'incarner la justice d'Église ne doit-il pas de même avoir un comportement modèle, ainsi que le verbe haut pour faire résonner la voix du Créateur ?
Et, ce qui est peut-être le plus difficile, le soldat de Dieu ne doit-il pas être vertueux au plus fort de la bataille, et ne tuer que par amour, ne doit-il pas être sûr d'avoir proposé son Verbe avant sa lame, ne doit-il pas avoir le glaive juste ?

Aussi l'exemplarité est-elle l'étoffe fondamentale de toutes les relations que tisse l'aristotélicien. Chacun de nous qui sera confronté à l'hérésie devra y revenir comme le promeneur égaré suivra l'étoile du Nord pour retrouver son chemin.


Constant laissa passer quelques instants. A proprement parler, il avait terminé. Du moins avait-il abordé tout ce dont il souhaitait parler. Il ne lui restait qu'à conclure.

Voilà. Je crois que nous en sommes arrivés à quelque chose qui ressemble d'assez près, non pas à une solution, mais à une méthode permettant de dissiper le problème.
Je ne saurais donner de solution car je n'ai abordé les choses que de manière formelle. En revanche, j'espère que les indications éparses que j'ai pointé permettront à chacun de résoudre les problèmes concrets qu'il pourrait rencontrer.

Je n'ignore pas que l'on pourra me faire des objections, au premier rang desquelles celles qui consisterait à dire que mon exposé ne saurait absolument pas être convaincant pour quelqu'un qui n'aurait pas déjà la foi aristotélicienne. J'en suis pleinement conscient, et c'est parfaitement assumé. Mon propos n'aura jamais été de justifier l'aristotélisme, cela serait prétentieux. Ce que j'ai voulu faire, c'est montrer à des gens, qui peuvent être aristotéliciens ou non, comment l'aristotélisme devait envisager ce problème.
S'il ne saurait être pratique, à l'évidence, l'intérêt théorique du sujet demeure pleinement, même pour des hétérodoxes.
Que certains puissent avoir envie de contester l'aristotélisme lui-même, je peux le concevoir, et tâcherai de défendre son point de vue, mais cela ne saurait remettre en cause mon propos personnel.

Secondement, je voudrais vous encourager à ne pas hésiter à poser des questions. J'ai du considéré de nombreux point comme acquis pour ne pas trop alourdir mon allocution. J'ai tâché de faire au mieux, mais si des zones d'ombre factices s'étaient constituées à mon insu, je serais reconnaissant que vous me le fassiez savoir.
Trivia
Et suite à l'invitation aux questions, du fond de l'amphi une voix s'élève.

Ben dans ce cas, au lieu de tolérer, t'as qu'à accepter, hein.
Bah oui, dire qu'il a passé une heure à parler de tolérance alors qu'il suffisait de remplacer par un mot tout bête. Quand elle disait qu'il était pas bien malin.
Et puis comme ça, l'acceptation c'est pas un écart, c'est tout le temps, et on a la solution toute simple au problème.

Et hop, la jeune fille voilée se recroqueville pour repartir dans sa sieste. Moins elle parle, et moins il ira l'embêter ensuite. Mais quand même, réfléchir aussi longtemps pour un bête mot... heureusement qu'elle est là pour lui dire, hein.

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Harlem...s
Dites vous savez où je peux trouver du vélin neuf ?

Oui bien sur, vous prenez l'escalier, puis a droite, vous suivez le coulooir, deuxième à gauche. Là surtout vous perdez pas, faudra prendre à la sixième porte le petit corridor et prenez un flambeau.

Répondit le préposé serviable qui sur la fin sembla lui aussi douter.

Non attendez. Il me semble que c'est plutot la seconde à droite.

Harlem qui cherchait des munitions, ayant noirçi sa pile et quasi séché son encrier remercia l'employé.

Je vous remercie vous me sauvez la vie. Vous en faites pas je vais prendre un raccourci.

Su un salut négligent de la main elle prit directement le chemin conseillé, se disant qu'elle était pas rendue, et encore moins revenue.

Pas aujourd hui encore que je ferai la sieste.

Petit sourire, un rayon de soleil s'invitant par une porte vitrée lui fit ce clin d'oeil qu'elle ne put ignorer.
Elle ouvrit la porte et se retrouva Ô magie sur la grand place.

Ô Un nouveau pavillon...

Et de suivre ce nouvel objet d'interêt. Pour les notes studieuses le Conférencier assurément aurait d'ici la fin, completement oublié son existence. Il ne souviendrait surement pas du fait. Harlem était trop forte pour disparaitre totalement.A moins qu'il n'y survive pas à sa conférence vu l'état de souk quand elle avait quitté l'amphithéatre. Enfin chacn ses ennuis, Dieu aidant tout ceux qui demandaient, aucune raison de s'inquiéter pour les autres.

Harlem se félicita d'avoir su patienter, presque reconnaissante de cette foule subite venue à son secours.

Et de lacher les feuillets à la désinvolte, la main levée, les regardant s'envoler aux quatre vents des destinées.

Olé!


Direction le port....
Odoacre
Contrairement à son habitude, le vieux Grec, qui n'en était pas moins théologien écouta avec une attention extrême la conférence tandis que l'auditoire semblait religieusement faire de même...

A l'arrière une voix s'éleva mais Odoacre ne l'entendit pas vraiment, et ce parce qu'il s'était penché vers l'oreille de la duchesse Melior à laquelle il dit avec un ton "voix basse" mais un volume sonore qui fit qu'il pouvait être entendu et de l'estrade et d'une partie de l'amphithéâtre


C'est moi qui lui ai tout appris !!!

Et l'inquisiteur de hocher la tête en direction de Constant avec un air confiant comme le maître tapote affectueusement la tête du bon toutou ou récompense d'un louis d'or l'apprenti méritant...
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Nicolas__eymerich
A la fin de l'exposé de Corteis, Eymerich applaudit, non pas par politesse, il n'en avait cure, mais parce qu'il avait réellement apprécié le propos de son voisin. Ancien étudiant en théologie, la plupart des notions lui étaient familières, et il était d'accord sur le principe avec corteis, connaissant lui même des prêtres qui avaient été exclus de l'église pour avoir privilégié l'exemple et la parole à la violence et à la justice.
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Barryroots


Le problème avec les conférences, c'est que ça donne envie de bailler. Et le problème avec les bâillements, c'est que ça donne faim. Et que la faim, c'est bien connu n'a pas d'oreilles...mais bon, heureusement que les poches de Barry étaient suffisamment grandes pour contenir le fromage nécessaire à calmer sa faim.

C'est entre deux bouchées qu'il articula à l'intention de ses deux voisines de Cahors :

Hmmf...si j'ai bien compris, on peut tolérer les hérétiques, sans pour autant cautionner l'hérésie...bon, ben voilà, on a réglé cette affaire. C'est quand même dommage qu'on ait perdu tant de temps et qu'on ait pas commencé par là ! Bon maintenant y a plus qu'à faire comprendre ça aux enragés des deux camps.


Et plein d'espoir dans le retour du bon sens guyennais et le départ des excités étrangers, Barry enfourna son dernier morceau de fromage.
Horobi

De son poste d'observation, Horobi jubilait : Au moins ici il y avait de l'animation .

Elle se dit qu'elle ferait bien de sortir un peu de son village pour connaître davantage le monde.

Elle n'avait pas tout compris de ces histoires d'hérésie et presque tous les noms cités par un grand hurluberlu lui étaient inconnus. Celui-ci avait fait un croc en jambe à la rectrice pour se précipiter sur l'estrade pendant que son valet maniait une pelle qui n'était pas à tarte.

Bien sûr elle connaissait le sens du mot hérésie mais, comme elle -même se gaussait souvent de tous les dogmatismes, elle préferait d'ordinaire ne pas entamer de discussion sur le sujet.

Le concept de tolérance l'intéressait mais, alors que'lle avait pratiqué l’écoute flottante pendant que se déroulait un discours bavard par le jeune homme maniéré, elle retint surtout sa thèse de la tolérance zéro ..
Ca n'allait pas être facile de discuter avec ce verbeux.

Tout en parlant, le conférencier faisait de temps en temps quelques rond du bras du plus grand esthétisme.
Il était contre la violence de L église . Cela par contre lui parlait! Mais n'y avait-il pas contradiction entre tolérance nulle et non violence ?.
Un prêtre de l'inquisition était entré et cela ne lui disait rien de bon..

Quand le conférentier se tut , quelqu'un cria de remplacer le mot tolérer par accepter.
Mais accepter quoi, bon Dieu .. ?
De quelle(s) hérésie(s) parlait-on ?. Les remuants personnages allaient peut-être lui apporter des explications car, à voir leurs têtes, ils n'étaoent pas prêts à se tenir coi.

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dame Horobi de Majiasa y Rio Gordo -curé de Agen

Constantcorteis
Tout se déroulait conformément à ce dont on pouvait espérer qu'il se passerait au cours d'une conférence. Constant avait parlé assez longtemps, certaines manifestations d'enthousiasme fusaient, tranchant nettement avec le silence qu'observait le reste du public.
Visiblement, l'organisatrice avait la bonne idée d'accorder quelques instants de répit à l'auditoire avant d'annoncer le second intervenant.

Seulement, il y eut cette voix, qui descendit du haut de la salle. Une voix étonnamment familière, qu'il ne parvint pourtant pas à identifier.
Constant fixa la salle d'un œil attentif dans l'intention de situer la source de cette émission sonore, mais ne parvint à rien.
Il profita du moment de silence que ménageait la transition pour glisser une petite réponse rapide.


Pardonnez-moi, mais je n'ai pas eu l'occasion de voir de qui me vient cette remarque. Je ne m'étendrai pas beaucoup, dans la mesure où l'heure n'est pas encore au débat, mais je souhaiterais tout de même, en deux mots, souligner que votre propos est paradoxal.

Eh oui, de deux choses l'une, soit vous considérez que le terme "tolérer" est synonyme de "accepter", auquel cas il est naturel qu'ils fassent référence à la même notion, laquelle présente donc les mêmes caractéristiques, soit non, et du coup, votre proposition de substitution ne tient pas.
melior
En Guyenne...nul doute, on était en Guyenne, et les trublions se faisaient entendre. Sujet brûlant que celui qui avait été choisi mais certainement nécessaire en ces temps.
La Duchesse était vivement intéressée par ce qui allait se dire, souhaitant aussi que cela fut entendu.
Toutefois, avant que de pouvoir ouïr les conférencier, Melior entendit de nouveau la colère. Nicolas présenta certes des excuses pour les propos qu'il avait tenus au Comptoir du Porte Parole, mais enchaîna par une nouvelle provocation, sitôt rejoint par Sancte...pouvait-on finalement s'attendre à autre chose ?
Les hommes étaient si...prévisibles.
Léger regard vers le Vicomte de Blanquefort prêt à en découdre s'il le fallait, tour visuel de la salle pour voir les gardes prêts à intervenir si cela dégénérait. Mais le Rectrice garda son sang froid, et par son attitude rétablit un semblant de calme. Fort bien, Melior resta impassible.
L'évêque inquisiteur s'adressa à elle :


Odoacre a écrit:
Ne serait-ce pas là le nouvel amant du tribun ?


Elle eut souvenance du témoignage du vieil homme au procès de Sancte, cela lui avait été remis par le greffier.

Ma foi, croyez bien que j'ignore un certain nombre de choses sur la vie sexuelle de cet homme. Je m'en suis arrêtée à l'époque où il était encore marié.

Ajoutant avec un léger sourire :

Certainement parce que je n'ai pas pris la peine de m'y pencher. Vous pourrez toujours les appeler à confesse, si vous le souhaitez.

Constant présenta son exposé sur la tolérance, et Melior ne fut pas déçue par le début. La tolérance comme déni, le fait de voir ceux qui s'écartaient de l'aristotélicisme, religion du Roy, des comme des enfants pas sages...intéressant...Et la fin lui plut davantage.
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Isambre
La Rectrice observait depuis quelques instants la salle, encore bien tumultueuse quand l’entrée d’un vieillard toqué attira son regard. Instinctivement, elle identifia le bonhomme qui venait de s’approprier l’initiative de la conférence. Un très léger sourire apparut sur le visage blafard de la Rectrice. Il tombait on ne peut plus à pic le barbu.

Elle en avait entendu parler, inévitablement, mais sa réputation semblait être bien en deçà de ce qui lui avait été conté. Occultant les ruines grecques, afin de se concentrer sur un sujet plus approprié, la jeune femme fixa son regard sur les mimiques recherchées de l’intellectuel et la mine de ses compères. Spectacle curieux que la réunion de ces quatre gaillards, sorte de patchwork religieux quelque peu aberrant.

Isambre se laissa bercer par la voix de l’intellectuel dont elle reconnaissait la remarquable intelligence. La conclusion donnée, celui-ci eut la grande imprudence d’insinuer qu’il pourrait être temps de poser des questions.

La Rectrice attendit que Constant réponde à une « question » saugrenue et, déjà debout, prit la parole :


-Je vous remercie, Messire Corteis. J’invite désormais Monseigneur Bardieu a prendre la parole.
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Bardieu
L'évêque de Cahors écouta attentivement l'exposé de l'archidiacre. Il fut surpris par la tonalité de sa voie et la maîtrise de l'art difficile de l'exposé public.

Apparemment, le cistercien avait sous estimé les capacités du périgourdains. Évidemment, à la fi de l'exposé, il voulut applaudir. Mais il se retint. Après tout, ce n'était que le début de la conférence. Mais l'exposé avait viré à une belle démonstration de logique, la vraie, la pure, celle enseignée par Aristote, et surtout, une belle leçon d'amitié.

L'amitié, une des plus belles choses de la terre, mais l'acceptation ne fait malheureusement que retarder la propagation de la gangrène dans le bras puis dans le corps et à la fin, c'est dans un spectacle immonde de liquéfaction de finit par mourir l'individu. Bardieu avait une conception différente de la médecine, et souhaitait intervenir.

La rectrice l'appela alors, pour s'exprimer. Bardieu arriva au centre de la pièce et prit quelques instants avant de commencer son discours.


Pour des raisons pratiques, Bardieu présentera ses discours sous forme de succession de post. A chaque post, il y aura un point de repère hrp pour que tout le monde puisse mieux s'y retrouver. J'espère que ces éléments aideront les joueurs à comprendre un discours long et j'espère pas trop ennuyeux. Bon jeu à tous. Le discours se ferra samedi dans la journée.

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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Bardieu
Tout d’abord, je tiens à remercier l’intervenant précédent pour la qualité de son intervention. C’est en effet un discours d’une qualité rare pour un simple professeur d’une académie qui a fait ces preuves dans bien des domaines, mais certainement pas en théologie. Mais maintenant, il est temps de laisser parler ceux qui savent.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis le frère Bardieu, théologien du Saint Office et j’interviens aujourd’hui à la demande du recteur de l’université de Bordeaux, messire Ombres, ainsi que sous la bénédiction du doyen de la faculté de théologie, monseigneur Aurélien87.


Bardieu se laissa la grâce d’un instant de repos pour reprendre sa respiration. Il vit certains de ces paroissiens de Cahors et de Montauban dans l’assistance et leur adressa un sourire fraternel avant de reprendre.

Le thème de notre journée de séminaire d’aujourd’hui est la tolérance à avoir vis-à-vis de l’hérésie. C’est un vaste sujet et j’espère, avec toute l’humilité qui est la mienne, contribuait à éclaircir dans vos têtes ce sujet afin de faire de vous des théologiens plus responsables et plus éclairés.

Ces séminaires sont aussi pour nous, théologien accompli ou en devenir, de faire le point sur l’état de nos connaissances dans un domaine. C’est aujourd’hui l’occasion de faire le point, avec pour thème, la tolérance vis-à-vis de l’hérésie. Toute connaissance peut être approfondie, car le Tout Puissant nous a créé dans son infini sagesse et l’infini n’est pas quelque chose que nous pouvons atteindre, nous, simples êtres finis face à la gloire de Dieu. Je ne reviendrai pas ici devant vous sur le fait que nous ne sommes qu’un morceau délimité du Tout Puissant, qui nous a créé a partir de lui-même.

Afin que ce moment soit partagé dans l’amitié aristotélicienne qui est la notre et afin que l’échange soit productif aussi bien pour vous que pour moi, je souhaiterai deux choses de votre part. La première a été prévue et organisée par le recteur, il s’agit d’un débat entre théologiens de bonne compagnie, afin d’éclaircir les points déjà mis en valeur par les discours respectifs du frère Cortéis de Périgueux et les miens.

La seconde est votre avis. Je souhaiterai en effet que vous me disiez, au vu des connaissances actuelles, si vous pensez que le sujet de la tolérance vis-à-vis de l’hérésie a été suffisamment développé par rapport à nos besoins en connaissances ou s’il faut aller plus loin dans la théorie.
Dans le domaine des connaissances, il y a toujours plus à savoir. Prenons l’exemple d’un grain de blé. Nous savons qu’il faut le semer, nous savons qu’il nous apportera, une fois la plante mûre, de nombreux grains de blé. Nous savons que pour l’aider, il faut faire l’assolement triennal et les travaux qui en découlent. Nous savons que parfois, quand la terre est trop sèche, il faut l’arroser. Enfin, nous savons qu’une prière protégera le blé mieux que quelconque technique culturale. Est-ce suffisant de savoir cela ? Pour ma part, je pense que non, mais d’autres pensent que oui. Il y a toujours plus à comprendre, mais cela nous ai t’il nécessaire ? C’est sur ce point, pour le sujet d’aujourd’hui bien sur, pour les durs de la feuille, que je souhaiterai votre point de vue.

Abordons donc ce sujet. Vaste sujet que celui de la tolérance vis-à-vis de l’hérésie. Contrairement à ce qu’aurai fait quelqu’un abordant ce sujet de manière primaire, voir scientifique, je vais commencer par définir ce qu’est la vérité divine et ce qu’elle apporte et non pas l’hérésie. Ensuite, je situerai la vérité divine par rapport à notre monde actuel. Ce n’est qu’à partir de ce moment là que je pourrai parler de l’hérésie et du comportement à avoir vis-à-vis de celle-ci.

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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Bardieu
Bardieu regarda l’assistance sans mot dire. De nombreux hommes d’église, spécialiste du dogme par définition était présent. Au second rang, des étudiants, pas forcément en théologie, était venu par attrait pour la matière, dans un but d’éteindre la soif de connaissance qui étranglait les âmes aspirant à un niveau spirituel supérieur. Le troisième rang était composé des personnes plus démunies, fraîchement arrivées comme modeste étudiant. Il reconnut dans cette catégorie des hérétiques notoires, qui pouvait flâner en Guyenne sans être inquiété. Bardieu se dit que la fin du débat risque d’être houleuse.

Bien, la vérité divine, je disais…ou du moins, j’espère, du plus profond de mon âme, ne pas changer un iota de la parole donnée par Aristote et Christos.

La vérité divine, c’est la réalité. C’est ce que le Tout Puissant a construit en une fraction de pensée. Il s’agit à la fois de la manière dont le monde a été créé, de nous tous en temps que création de Dieu, de l’histoire du monde et de notre avenir.
Cet ensemble est parfait car le Tout Puissant est parfait. Mais l’ensemble seulement et j’insiste sur ce postulat de départ. Chaque partie créée n’a en effet qu’une vision incomplète de l’ensemble. C’est ainsi que nous passons notre vie à se rapprocher des vertus sans jamais les atteindre car seul Dieu peut le faire. Seul la perfection atteint la perfection.

Nous essayons et nous traduisons chaque jour, pour que vous puissiez comprendre, les textes anciens au sein du Saint Office.
L’évêque s’arrêta une seconde pour rire intérieurement de sa boutade. Que pouvez t‘il y avoir au sein du sein ? Même dans un office ? Il reprit après sa courte digression intellectuelle le fil du sujet. Ces textes sont l’héritage de ce que nous a transmis le Tout Puissant par l’intermédiaire de ces deux prophètes, Aristote et Christos. Nous savons ainsi la totalité de ce que Dieu a voulu nous transmettre. Nous l’avons traduit pour le diffuser le plus largement possible. La parole, porteur de la vérité divine, est propagée avec foi à travers tout l’empire romain et le monde de la vraie foi.
La vérité a, comme elle le fait toujours face au mensonge, triomphé des paganismes locaux et s’est imposé, par le seul fait qu’il s’agit de la vérité.

Arrêtons nous un instant sur le paganisme. Pourquoi le paganisme s’est t’il implanté ? La réponse à cela est extrêmement simple : l’oubli. Oanylone rasé, il n’y avait plus de relais pour répandre la foi de manière organisée, de sorte à n’oublier personne sur le chemin. Tout sujet de tout Roy sur la terre a besoin d’approcher la vérité. Hélas, quand, à cause des difficultés des routes, du brigandage et d’autres problèmes, la parole divine n’est pas arrivée jusqu’au honnêtes gens, ceux-ci inventent car ils ont besoin de savoir.

Evidemment, le Tout Puissant, en rasant Oanylone, savait les dégâts que cela causerait et à révéler son message à de nouvelles générations d’homme grâce à ces deux prophètes : Aristote et Christos.
Pour propager la foi, Christos a fondé l’église aristotélicienne, notre structure actuelle.


Bardieu fit une nouvelle pause. L’attitude de nombreux étudiants marquait l’interrogation. Bardieu savait qu’il touchait son but, il suscitait la curiosité. Les vieux roublards de l’église, par contre, avait déjà entendu ce discours de nombreuses foi et n’était plus impressionnable, ni à convaincre.

La sainte église commença à diffuser la foi dans toutes les contrées de l’empire romain. Comme toute structure naissante, elle le fit avec un certain amateurisme. Des prêtres formés rapidement, probablement trop, propagèrent le message divin. Évidemment, la pacification des terres faite par l’empire romain, chassant les brigands et les barbares a beaucoup aidé. La paix est un facteur de propagation de la vraie foi.
Mais la volonté de diffuser le message a atteint ces limites puisque plusieurs branches ayant propagées le message se sont écartées de la vérité du message, au fur et à mesure du bouche à oreille et de la parole des prêtres, qui est toujours incomplètes.
C’est ainsi que son la houlette de l’empereur Constantin, que le monde bénisse son nom, le concile de Nicée a réunis en un seul mouvement l’église de Christos. C’est le début de l’ère du questionnement.
Au prix de sacrifice, le Saint Pape Nicolas V a finalement fait sortir la vérité divine complète, remettant Aristote à la place qu’il mérite, en faisant entrer le monde dans l’ère du renouveau de la foi. C’est ainsi qu’il a fallut longtemps lutter contre les effets de la transmission d’un message parfois erroné par la bouche des prêcheurs eux même.
Il ne faut pas leur jeter la pierre, ils ne sont pas parfaits, comme nous tous ici présent.

Mais aujourd’hui, l’église aristotélicienne dispose de moyen pour éviter que ces précédents se répètent. Par exemple, elle dispose d’une congrégation pour la diffusion de la foi qui s’assure qu’un prêtre ne diffuse par un message erroné, mais un message parfait. De nombreux séminaires, dont celui que je dirigeai, le séminaire Saint Benoît de Noirlac, à l’abbaye du même nom, forme les théologiens pour que la vérité divine soit propagée sans être déformée. C’est un peu comme le téléphone sarrasin. Plus il y a d’intermédiaire, plus le message est déformé. C’est ce que nous essayons chaque jour d’éviter en donnant à chaque élément de la chaîne un message clair, distinct et complet.

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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Bardieu
Bardieu venait d‘achever sa partie sur la propagation de la foi. Il allait maintenant attaquer la définition d’une hérésie.

Evidemment, même aujourd’hui, il y a des zones isolées que le message divin a du mal à arriver. Pour quelles raisons ? Je vous l’ai déjà dit. Si vous avez été attentif, vous le devinerez aisément.

Bardieu écouta la réponse donnée à faible voix par un étudiant du second rang et le félicita.

Bravo, en effet ! Il s’agit des difficultés de communication et des brigands ! Que ferrai ton sans les brigands. Prenons l’exemple d’un cas concret. Vous connaissez tous un endroit isolé dans les montagnes qui abritent des brigands et qui est difficile d’accès ? Un excellent exemple a été encore donné par cet étudiant. Genève est un très bon exemple. L’exemple d’une ville où le message divin a du mal à arriver. Je ne citerai pas non plus la lointaine campagne montalbanaise, non pas le bourg, mais la campagne lointaine.

Je ne vais pas encore demander à ce brillant étudiant, mais par exemple, il est notable de savoir que des brigands ont pillé le château de Pau il y a deux mois de cela. Ces brigands se revendiquaient de l’hérésie. Je reste un pragmatique, je ne pense pas que tous les brigands soient hérétiques, loin de là. J’ai entendu en confession de nombreux brigands, que j’ai absout d’ailleurs, car ils ont abjuré leurs fautes. Je le répète encore, je ne dis pas que tous les brigands sont hérétiques, mais que le brigandage favorise l’isolement des villages et donc freine la propagation de la vérité divine. C’est ainsi que des villes peuvent se retrouver éloigner de la vérité divine.

C’est ainsi que la vérité divine a pu se propager par la stabilité qu’à apporter l’empire romain. Un empire de paix, de commerce et de prospérité. Les invasions barbares ont faillit provoquer un retour en arrière, mais l’amour et la foi ont triomphé des barbares car la vérité divine ne peut pas être stoppé, mais juste ralenti par des hommes confondus par la créature sans nom qui cherche à nous pervertir.

Je vais donc me lancer dans une définition d’un hérétique. Il s’agit d’une personne qui n’a pas reçu la totalité du message ou une partie du message. L’église aristotélicienne a d’ailleurs bien comprit ces problèmes. Le rôle de la congrégation de la saint inquisition, de part ses statuts, est de ramener vers la vérité et de faire abjurer une personne qui a mal comprit le message.

Dans quasiment tous les cas, la personne reconnaît effectivement ne pas avoir tout reçu et s’être fier à la créature sans nom, à défaut d’autre chose.


Bardieu fit une pause. Une nouvelle idée se propagea à travers sa tête et il prit quelques secondes pour l’agencer avec les autres idées qu’ils venaient de donner.
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Bardieu
Maintenant que nous savons que l’hérétique est une victime, regardons maintenant l’autre aspect : pourquoi l’hérésie persiste t elle, même au cœur de notre noble Guyenne ? On pourrait supposer, d’après la partie que je viens d’achever qu’il suffit d’apporter le message là où il manque pour que la foi triomphe. Ce n’est pas si simple et je pense ici apporter des éléments de réponse à ce problème.
Plusieurs hypothèses sont possibles. J’ai pour ma part quelques idées.

La première d’entre elle est l’orgueil, probablement influencé par Belial. En effet, la personne ne reçoit aucun message divin. Et cette absence de transmission de message est clairement la faute de l’église. Il existe des personnes, parfois, que nous n’arrivons pas à atteindre, parfois tout simplement aussi parce qu’on nous n’en donne pas les moyens, comme par exemple la nomination des tribuns parmi les hérétiques qui est clairement un blocage de la transmission du message.


L’évêque de Montauban fit un regard noir à un étudiant situé sur le troisième rang qui avait bien besoin d’apprendre.

Alors sous influence, le message de la créature sans nom traverse et s’installe dans son esprit. Après cet épisode, l’homme, souvent isolé, rencontre la cité vivant sous les préceptes d’Aristote et là, le choc est énorme. C’est à ce moment que Belial intervient. Refusant de reconnaître par orgueil ses erreurs, le paysan dans l’erreur devient hérétique. C’est l’orgueil qui lui fait refuser de s’ouvrir à la vérité. Evidemment, c’est très loin de correspondre au enseignement de Miguaël sur le don de soi.

Une autre hypothèse, que je pense plus crédible dans le cas de notre belle Guyenne, est celui de l’opposition. Au même titre qu’un parti politique, certaines personnes pensent que la spiritualité peut se traiter au même titre que la gestion d’une mine ou la conduite d’une guerre. Certains pensent que l’on peut avoir plusieurs mouvements philosophiques autour d’un même sujet et que chacun apporte à la maîtrise du sujet. Cette vision conduit à des notions de majorité, de contrôle, de pouvoir. Ainsi, par exemple pour le domaine militaire, certains préconisent l’utilisation massive d’archers à l’angloise alors que la vision française était la percée de chevalier dans l’infanterie. Les deux stratégies pouvaient coexister philosophiquement parlant. Ces possibilités sont vraies dans tous les cas sauf en théologie. La spiritualité a en effet ce critère absolue : Dieu est parfait et il nous a transmis le message divin par deux messagers, Aristote et Christos. Autant, nous ne savons pas qui, de la stratégie angloise ou de la stratégie française était la meilleure, autant nous savons qu’il n’existe qu’un message divin et que si l’un l’a, alors, l’autre, qui ne l’a pas, est dans l’erreur.

Mais ce mouvement, que nous qualifierons d’opposition, se reconnaît à plusieurs critères : les hérétiques, quel que soit leurs obédiences, vivent ensemble et s’entre aident, ce qui parait inimaginable si l’on considère la vérité divine comme exclusive. Cette forme d’hérésie n’est à considérer que comme une forme d’opposition, non pas à la foi, ni à la vérité divine, mais à la structure ecclésiastique elle-même. Cette forme d’hérésie, quelle que soit son nom, est dangereuse localement, mais n’a aucune vocation plus grande et j’expliquerai cela plus loin. En effet, chaque forme d’hérésie se tolère différemment.

Ma troisième idée est celle du schisme : le schisme est la séparation en plusieurs morceaux de la sainte structure de Christos. La plus importante a été entre l’église d’Orient et l’église d’Occident. Moi-même, j’ai partagé l’obédience sophiste, et je m’en suis repenti auprès du frère Roger à l’époque de mon arrivée sur les terres du Roy de France.

En effet, les aristotéliciens d’Orient ont été dans l’erreur et la plus belle démonstration de cela est la chute de la capitale d’Orient, Constantinople, à laquelle j’ai assisté, en modeste soldat que j’étais. Nous sommes encore dans un cas différent. La réponse que nous avons apportée est celle de l’amour. Lorsque le pape Nicolas V a envoyé des troupes pour aider nos frères d’Orient à lutter contre les turcs, nous, aristotéliciens d’occident, avons montré un exemple de partage.

Ensuite, il existe une dernière catégorie, celle de la non volonté de croire en la vérité divine. Ce n’est pas une hérésie, ce n’est pas une foi non plus. Saint Hyerel nous a décrit ce phénomène assez étrange qui est le refus d’un individu de croire en la vérité. Je passerai sur cet aspect qui n’est pas dans le sujet du jour.

Pour reprendre chacun des points. La première catégorie est à éduquer. Les individus trop orgueilleux finiront par apercevoir dans leur vie une partie du message de Dieu, peux être l’ange Mont Général ou un ange dormant avec des poires.

La troisième catégorie est une branche de notre sainte église, qu’il faut aider pour qu’elle retrouve ces origines aristotéliciennes. La quatrième catégorie est à ignorer, tout simplement. Ceux atteint d’athéisme sont à laisser vivre. Ils finiront, tôt ou tard, par rencontrer et admettre la vérité divine et reviendront dans le chemin de la foi.
Bardieu fit une nouvelle pause avant d’aborder la deuxième catégorie. Il avait négligé complètement une bonne partie d’hérésiologies et de paganismes, mais il s’en moquait, il était temps d’aborder la phase finale, c'est-à-dire le vrai sujet.
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