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[RP] Conférence de l'Université de Guyenne

Constantcorteis
Constant sentait venir l'ombre d'un agacement lui titiller le bulbe...
D'un côté, il n'était pas question de revenir sur ce qu'il venait de dire. Mais, d'un autre, laisser parler le vieux grec laisserait un affreux goût d'amertume. Il fallait donc répondre sans se contredire, et sans risquer de faire passer le tout pour une querelle d'enfants.


Je n'admets rien du tout, je n'ai simplement pas le temps de vous expliquer.
Je vous renvois à la conférence que j'ai donné sur les trois degrés de la téléologie, à Paris, le mois passé. Elle a été prise en note, me semble-t-il, vous la trouverez à l'Académie Royale de France.
Odoacre
Du tac au tac

Et moi je vous renvoie à mon propre opuscule De L'inanité incroyable et absurde du discours sur les trois degrés de la téléologie et pourquoi celui-ci commet six-cent trente-trois erreurs de logiques et quarante-deux de dogme que vous trouverez à la bibliothèque du Séminaire supérieur de Rome.

Sourcil levé, signe sec de la tête équivalant à un silencieux "Prends ça !", et le vieux Grec de se tourner à nouveau vers Isambre.
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Nicolas__eymerich
Passant sa colère sur la pauvre table qui, sous la pression insoutenable des poings d'acier de l'artésien, laissa apparaître quelques fissures, Eymerich s'adressa d'un ton aimable à l'archidiacre.

Messire Corteis, par tolérance religieuse, je ne veux pas vraiment parler de spinozisme, mais de la notion même de tolérance. Elle suppose qu'il faille prendre une attitude ouverte envers quelque chose qui est jugé comme contraire aux normes, comme interdit. Or ce qui m'intéresse là dedans, c'est la manière dont on définit cet interdit, et surtout la manière dont on l'enseigne au peuple. Dans un essai célèbre, feu l'admor Excelsior parlait de l'exemple de l'ergot de seigle, qui, comme vous le savez est un poison mortel.

De sa poche, eymerich sortit une brassée de seigle.

Or, le problème est que bien souvent, on impose un interdit sans expliquer pourquoi. C'est interdit un point c'est tout, alors qu'en fait la véritable efficacité de l'interdit relève dans l'explication de la cause de cet interdit. Il faudrait expliquer que l'ergot de seigle est dangereux pour la santé, tout comme d'autres interdits, je pense par exemple à l'inceste ou aux combats dominicaux. A chaque fois, au lieu de brandir le tabou comme une règle incontournable, il faut en donner les causes, les motivations. Une telle interdiction, que nous appelons loi morale chez les spinozistes, n'appelle que l'obéissance, et de fait, empêche la connaissance en restreignant les faits à une simple interdiction, puisqu'elle n'apporte aucune explication. Il faudrait donc dire qu'il est dangereux de manger de l'ergot de seigle ou de pratiquer l'inceste, au lieu de l'interdire simplement. Connaissant les causes de l'interdiction, l'homme n'ira pas l'enfreindre, alors que les hérésies de type cathare ou réformés ne se seraient probablement pas aussi bien développées si les croyants avaient su dès le départ ce qu'il leur en coutait d'être hérétiques, au lieu qu'on leur dire qu'il ne faut pas, point.

Brandit le seigle et y fourra son nez, faisant mine de respirer les germes mortels qui s'y terraient.

La question de la tolérance religieuse est à relier à cette nécessité d'expliquer les interdits. Car il faut, quand on est aristotélicien, être tolérant avec les hérétiques. Mais pourquoi sont ils hérétiques ?

D'un geste du bras, l'admor engloba la foule amassée dans l'amphithéâtre.

Et la question est primordiale, car dans la foule ici présente, combien savent ce qu'est vraiment un hérétique ? Et la différence avec un hétérodoe ? Et qui sait, peut être y a t'il dans la foule beaucoup de personnes qui, consciemment ou non, enfreignent le dogme aristotélicien et sont de facto des hétérodoxes. Ce qui signifie qu'il y a un réel problème d'éducation, de diffusion des préceptes, peu importe à quel foi ils appartiennent. Donc, il est difficile de parler de tolérance religieuse quand on ignore réellement ce qu'on doit tolérer. Des hérétiques, oui, mais on en revient à la même question : pourquoi sont ils hérétiques ? Quel mal y a t'il à enfreindre cet interdit ?

Reposant sa gerbe, Nicolas eymerich se mit à discourir en déambulant sur l'estrade.

La position que je vais adopter vous semblera curieuse, mais je considère que la tolérance religieuse est néfaste, mais uniquement si la connaissance est partagée et que les causes de l'interdit sont clairement expliquées. Si un jour, les curés, au lieu de tout interdire et de brandir la menace des feux sélénites pour prévenir toute tentation, prenaient le temps de donner les causes des interdits religieux, alors la tolérance n'aurait plus à être de mise, car ceux qui enfreindraient le dogme le feraient en toute connaissance de cause, en sachant ce qu'ils encourent. Et dans ce cas là, ils seraient véritablement des criminels, au lieu d'être aujourd'hui des égarés, car les criminels violent intentionnellement la loi, pas les hérétiques;

Par ailleurs, si je me montre aussi ferme avec la tolérance, c'est aussi parce que je considère que les spinozistes ne sont pas hérétiques, et n'ont pas besoin de la tolérance. Nous étions là avant l'aristotélisme, nous l'avons inspiré, nous demandons simplement à vivre en paix notre foi, pas besoin d'être tolérant, juste de nous accepter, puisque nous vénérons le même dieu selon des principes parfois proche des vôtres. Au fond, nous sommes une sorte de rétro schisme tout comme l'église d'orient est un schisme, le spinozisme étant devenu la branche minoritaire d'un seul et même culte.

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Bardieu
L'évêque allait ouvrir sa bouche lorsqu'il fut stoppé net par monseigneur de Corinthe.
Pour une fois, cela lui permis de se reposer, car sa langue était usé par le long discours.
Il écouta la réponse de plus en plus énervé de Nicolas Eymerich reprenant l'interdit en comparaison à l'ergot de seigle. Il indiqua à voix basse et d'un air fatigué.


Finalement, on devrait peut être légaliser la production de l'ergot de seigle... juste pour laisser des personnes comme lui en prendre.

Bardieu compara dans sa tête les interdits. Jusqu'à preuve du contraire, tout le monde avait bien respecté l'ergot de seigle, car personne n'en est mort récemment. C'est comme l'hérésie, en consommer finira par détruire d'eux même les hérétiques.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Isambre
Isambre déplaça légèrement l’index de sa main gauche gantée. La Rectrice esquissa un geste lent de la paume, en signe d’apaisement. La jeune femme fixa le vieux barbon, l’œil rieur. Les deux périgourdins étaient-ils mal à l’aise ou simplement échauffés par une sainte émulation intellectuelle ?

-Messieurs, je vous en prie, continuez… Tant que vous ne vous insultez pas et que chacun est d’accord pour continuer ce dialogue fort intéressant, je ne vois aucune raison de vous interdire cette dispute, bien qu’elle s’éloigne quelque peu de notre point de départ. Nous aurons tout le temps d’y revenir... Puisque nous avons une tribune bien fournie, qu’elle s’exprime !

La Rectrice concentra désormais toute son attention sur les discours, afin d'intervenir en cas de dérapage flagrant.
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Constantcorteis
La prise de parole de la rectrice sonnait comme une douce autorisation aux oreilles de Constant. Il s'était jusqu'à présent interdit de répondre à tout ce qu'il jugeait ne pas relever du sujet qu'il s'était proposé d'aborder. Voilà, à présent, qu'on lui levait cette interdiction. Il pouvait donc non seulement répondre au spinoziste, mais aussi remettre le vieux grec à sa place sans pour autant donner l'air de se contredire ouvertement.
Il tint tout d'abord à remercier sa bienfaitrice.


Soit. Puisque vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais pouvoir répondre plus précisément à monseigneur Odoacre, ainsi qu'à Messire Eymerich.

Constant se tourna tout d'abord en direction de l'évêque.

Bien, puisque madame la rectrice m'y autorise, je vais donc pouvoir vous répondre plus précisément.
Je vous promets d'ailleurs d'aller voir ce texte auquel vous faites référence, si tant est que je puisse le trouver. D'admire d'ailleurs votre habileté, avoir réussi à faire porter jusque Rome vos réactions à une conférence à laquelle vous n'avez pas assisté, le tout en un mois seulement, voilà qui est tout à fait... surprenant.

Bref.

Revenons-en donc à ce qui nous occupait à l'instant. Je maintiens l'intégralité de mes propos concernant le manque de pertinence de vos dires.
J'en étais venu à vous dire que la pratique que vous suggériez comportait trois niveaux de contradiction.
Tout d'abord, il s'agit d'une instrumentalisation de la puissance divine, ce qui, en soi, est complètement absurde. Ensuite, il existe de nombreux éléments tendant à justifier le fait que les textes eux-même plaident en faveur d'une interdiction de cette pratique. Et pour finir, j'avais indiqué que là n'était pas le sens de la lutte contre l'hérésie.

Votre réponse, consistait, ce me semble, à me dire que le Très-Haut avait pour volonté de sauver des âmes, et que ce faisant, vous vous accordiez à elle en lui donnant la possibilité de le faire.
Ceci est une erreur.

Si le Créateur voulait sauver lui-même les âmes, il le ferait sans la moindre difficulté. Vous déniez proprement toute positivité au principe de Libre Arbitre en traçant paresseusement une ligne de causalité inflexible entre la volonté divine et sa manifestation dans l'action humaine.
Vous mélangez allègrement les causes, à vrai dire. Vous arguez de ce que Dieu est la cause efficiente, et non la cause finale, quoiqu'il le soit sûrement en un sens mais tel n'est pas la signification du terme dans votre propos, du Salut pour conclure que le Salut ainsi entendu est la cause finale du Libre Arbitre. Tout ceci est obscur, et ne présente pas la moindre nécessité logique.

Ce que l'on peut dire, clairement, c'est que la notion de Salut n'a de sens que pour âmes douées de Libre Arbitre. Ce dont vous faites un simple outil est au contraire ce qui donne tout son sens à la notion de Salut elle-même.
Quel sens y aurait-il à parler de Salut pour des êtres dont la nature est telle qu'ils ne sauraient différer d'un pouce de ce pourquoi ils ont été créés ?

Bref, je ne voudrais pas m'enfoncer dans un propos que je cite de mémoire, et qui me paraît bien opaque.
Ce que je retiens, c'est que, en proposant de mettre à mort un hérétique pour lui donner à voir le Très-Haut, afin qu'il en soit modifié à son retour ici-bas, vous présumez de l'issue de sa délibération. Qui vous dit que vous ne l'envoyez pas à une éternité de souffrances ? Il ne s'agit donc plus d'amour, mais, encore une fois, de condescendance, de déni de son humanité. Vous vous substituez au Libre Arbitre qui fonde sa dignité d'homme en tant qu'esprit rationnel, ce ne peut en aucun cas relever d'un amour aristotélicien. Tel est mon premier point.
En outre, vous usez à des fins semble-t-il thérapeutiques une étape de la vie post mortem dont le sens n'est pas du tout celui-là. La volonté de Dieu est que nous choisissions, car lui nous aime et ne saurait nous exclure en nous condamnant à la lune. Vous proposez, vous, de désacraliser cet évènement, et foulez sa dignité aux pieds en en faisant une sorte de pèlerinage. Ceci n'est pas sérieux.

J'en veux pour preuve que les textes eux-même portent les traces répétés des limites qu'il convient d'apporter à l'usage de la résurrection. On ne doit pas tuer, on ne doit pas se laisser mourir, on ne doit pas user de violence à moins qu'elle ne devienne l'ultime défense que peut faire valoir l'Église, on se doit de faire preuve de charité envers les nécessiteux. Tout est fait pour que la mort ne soit pas roulée dans la plus crasse banalité.
Je parle de cette mort qui est l'étape préalable à notre choix.

En outre, je considère que vous induisez en erreur concernant l'enjeu de la lutte contre l'hérésie. L'homme doit résister aux tentations que le péché fait peser sur lui, afin de vivre selon l'amour de Dieu. Cet amour, il doit le diffuser, ainsi fera-t-il ses preuves aux yeux de son Créateur.
Vous proposez tout simplement de démissionner de cette quête qui est le sens de la vie, en déléguant simplement à Dieu ce travail. Comme s'il importait de savoir si lui pouvait le faire ou non ? Quelle absurdité, ne trouvez-vous pas ?

Bref, vos propos me semblent théologiquement impropres, et complètement stériles lorsqu'il s'agit d'éclairer vraiment les gens sur la conduite pratique qu'ils doivent observer face à l'hérésie.


Constant, sans laisser le temps au grec de répondre, se tourna alors vers le spinoziste.

J'aimerais également faire valoir quelques éléments de réponse à vos propos, messire Eymerich.

Je pense que vous raisonnez sur des bases fausses. Ou que vous enfoncez des portes ouvertes, au choix.
En effet, l'Église Aristotélicienne s'est toujours efforcée de donner une explication des commandements qu'elle fait peser sur les fidèles. Il est d'ailleurs presque impropre de parler de commandements, dans la mesure où c'est avant tout la foi qui compte. Bien plus grave sera le cas de celui qui respecterait par calcul chacune des interdictions que vous mentionnez que celui de qui aura la foi mais un caractère trop sanguin pour s'en tenir à une obéissance de tous les instants.
C'est par la foi, et par la compréhension rationnelle des principes de l'aristotélisme que l'on en vient à respecter les interdits. Prenez donc le célibat des prêtres. Nul ne saurait s'imposer telle contrainte s'il n'en venait pas à comprendre que l'Amour que l'on porte à une femme n'est que l'avatar rachitique de l'amour de Dieu. Comment voulez-vous que l'on accepte sa vie durant de se priver de cette expérience magnifique qu'est l'amour charnel si la croyance et la compréhension ne venait nous donner l'existence d'un amour ô combien plus grand et plus sûr quoique plus difficile à atteindre ?
Vous ne gardez que la forme des choses, c'est d'ailleurs un reproche sur lequel j'aurai à revenir. Comme si elle était séparable ! Ce n'est pas le commandement qui pèse comme une obligation, ou une interdiction, c'est l'ensemble de ce devoir compris comme raison d'être qui impose sa prééminence.

Vous pourrez m'invoquer des contre-exemples, je n'en doute point. Mais nous parlons ici du général, non du particulier. Il est évident que dans un monde sub-lunaire soumis à la corruption et au devenir tel que le nôtre, les choses ne sauraient être parfaites.

C'est bien pour cela que les hérétiques doivent être éduqués avant tout. Et non par un tempétueux battage rhétorique, mais par le simple exemple, qui se développera, s'il le faut, en prêche.

Vous disiez tout à l'heure, ce me semble, que seule comptait la foi, indépendamment des différences d'interprétation. Là encore, je trouve que vous accordez à la forme une autonomie de droit qui ne lui sied pas.
On en saurait retenir de la foi que sa forme sans contenu. Toute foi est foi en quelque chose, ainsi que tout objet terrestre est composé de matière et de forme par cela même qu'il est étendu dans l'espace. Vous ne semblez vouloir retenir que l'enveloppe, comme si la foi était un principe supérieur que l'on remplirait simplement avec des convictions différentes.
La vérité me semble tout autre, et la foi aristotélicienne est unique, comme le serait toute autre forme de foi, à condition de supposer qu'elles puissent exister véritablement, ce que j'accorde volontiers ici, car tel n'est pas mon sujet.

Concernant vos propos sur le sujet plus particulier de la tolérance, je relèverais une dernière source de divergence.
Je suis d'accord pour dire que la tolérance est néfaste, pour les raisons que j'ai expliqué durant mon intervention. Et contrairement à ce qui m'a semblé être l'interprétation de monseigneur Bardieu, je n'ai jamais stipulé que l'on pouvait opposer autre chose à l'hérésie qu'un combat de tous les instants. Je me suis juste arrêté sur les modalités pratiques de ce combat.

Pour en revenir à vous, je ne pense pas qu'il soit possible d'enfreindre le dogme en connaissance de cause.
Comme je dis souvent, voir le mal, c'est mal voir. Il n'y a d'autre source de mal que l'erreur. C'est d'ailleurs pourquoi on ne saurait qu'exceptionnellement opposer autre chose qu'une attitude bienveillante d'enseignement.
Trivia
Elle s'était tranquillement mise dans son coin, regardant en l'air, et écoutant d'une oreille. Faut dire que suivre Constant en temps normal c'était pas de la tarte, mais alors, suivre les autres personnes, notamment ce monseigneur Bardieu.. pas simple. Elle s'est juste promis de demander à la prochaine personne savante qu'elle croise ce que veut dire "téléphone" en parlant de "téléphone sarrasin".
Trivia rêvassait, en somme.

Puis soudain, c'est le drame. Enfin.. le réveil.

Nicolas_Eymerich a écrit:
pas besoin d'être tolérant, juste de nous accepter


Ahah! Hein que j'avais raison de dire qu'il fallait changer de mot!
Oups, fallait peut-être pas s'exclamer, on allait encore la prendre pour une imbécile..
Tant pis.
En tout cas, maintenant, elle allait pouvoir écouter à nouveau, pour entendre les réactions.

Et au fur et à mesure, l'ontologue la contrarie de plus en plus, à cause de son comportement.

De toute façon, avec toi, on peut pas brûler les rousses, on peut pas toucher aux hérétiques, on doit pas toucher à l'alcool, si on devait t'écouter, ben on devrait rien faire, d'abord.

Par contre ton dernier truc, ben je vois pas qu'est-ce que ça veut dire. Si on a conscience que prendre de l'argent aux autres c'est de l'envie et c'est mal -bon, c'est pas mal, hein, mais c'est les gens qui le disent, que c'est mal, moi j'y crois pas-, donc si on prend de l'argent en disant "je sais ce que je fais", ben c'est pas enfreindre le dogme et tout ?
Ou alors, tu veux dire que c'est ceux qui disent que c'est mal qui sont pas logiques ? Si c'est ça, t'as bien raison.
Mais pour tout le reste, c'est pas bien ce que tu dis, surtout que monseigneur Odoacre ben il dit comme monseigneur Bardieu. Lui, il dit que les hérétiques ce sont des victimes et tout, et Odoacre et ben il montre comment on doit faire des victimes, c'est logique.


N'empêche que accepter au lieu de tolérer, ben ça éviterait tout plein de trucs idiots. Mais bon, ça a pas eu l'air de plaire, la vagabonde insiste pas. Mais elle en pense pas moins, d'abord.

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Barryroots


Barry n'était pas placé très loin de la dernière intervenante.

Trivia a écrit:
surtout que monseigneur Odoacre ben il dit comme monseigneur Bardieu. Lui, il dit que les hérétiques ce sont des victimes et tout, et Odoacre et ben il montre comment on doit faire des victimes, c'est logique.


Il lui donna son impression sur ce qu'ils venaient d'entendre :

Bonjour Dame, moi c'est Barry. Et j'ai pas tout compris comme vous. Moi il me semble que Monseigneur Bardieu, il dit pas la même chose que Monseigneur Odoacre, et que Constant, qui n'est pas encore Monseigneur dit encore autre chose...Et pourtant, ils sont pas hérétiques ceux-là...Enfin maintenant je commence à avoir des doutes...et je me demande même si Odoacre va pas devoir allumer son propre bûcher avant ceux deMessires Eymerich et Sancte. Car c'est bien connu, charité bine ordonnée commence par soi même.




Constantcorteis
Constant fut pris au dépourvu.
Après tout, il était dans les murs de l'Université de Guyenne, en train de discuter de théologie. Il avait face à lui deux hommes dont il attendait les réactions. Comment donc aurait-il pu prévoir que cela soit cette voix là qui se fasse entendre ?

Il l'avait certes déjà entendue tout à l'heure, du reste, mais, ne l'ayant pas vraiment reconnue, il l'avait tenue pour négligeable.
A présent les choses étaient toutes différentes, et il disposait d'éléments dont la nature semblait franchement devoir faire pencher la balance en direction d'une certitude absolue.
La Castaña était là. Impossible qu'il en soit autrement, il n'y avait pas deux personnes au monde pour lui reprocher de ne pas vouloir bruler les rousses.

Occupé qu'il était à guetter les réactions des deux hommes, Constant n'avait toujours pas pu situer la jeune fille dans l'assemblée, mais il ne pouvait y avoir le moindre doute.
La situation était donc pour le moins périlleuse. Répondre à Eymerich et Odoacre en même temps était un jeu d'enfant en comparaison du défi qui l'attendait s'il se mettait en tête de faire entendre raison à Trivia. Non pas qu'elle soit idiote, d'ailleurs, mais disons qu'elle possédait une invraisemblable faculté à comprendre tout de travers. Ce qui, en un sens, poussé à ce niveau de régularité, confinait à une certaine forme de génie.

Pourtant, il allait bien devoir répondre...
Surtout, ne pas réagir sur les rousses. Avoir un évêque qui propose à des hérétiques de les tuer à coup d'urine était déjà en soi suffisamment loufoque, il n'y avait, a priori, aucun besoin d'en rajouter dans cette direction.


Disons que je considère que le principe selon lequel on ne fait pas le mal en connaissance de cause est à prendre au sens strict. Et, du coup, ton... hummm, je veux dire votre exemple n'a pas raison d'être.

Cependant, les choses sont assurément plus complexes que cela. L'acte de voler, par exemple, peut parfois être assez complexe à analyser. Imaginons la situation de quelqu'un qui serait dans une situation telle que le vol soit son seul espoir de survie, en admettant que cela soit possible, et qu'il n'y ait pas toujours un meilleur moyen, eh bien je considère que son acte n'est pas mauvais. Donc il peut le faire en toute connaissance de cause, c'est même le raisonnement qui lui imposera, car il ne souhaitera pas faire entorse à la vertu de conservation.
Mais j'insiste sur le fait que de tels cas sont rares, et qu'il existe normalement toujours un autre moyen. En outre, il ne saurait s'agit que d'un acte ponctuel, destiné à assurer la subsistance le temps de trouver un moyen plus convenable. Toujours est-il que dans ce cas précis, nous avons un vol en connaissance de cause, mais qui n'est pas un mal en soi.
Pour ce qui est des autres cas de ce genre, ma réponse est simple, les gens qui s'en rendent coupable ne sont pas conscients de la portée de leurs actes.
Il peuvent très bien connaître le dogme, du reste, mais n'en ont pas tiré les leçons, ils n'en ont rien appris.
Rubiz
"De toute façon, avec toi, on peut pas brûler les rousses, on peut pas toucher aux hérétiques, on doit pas toucher à l'alcool, si on devait t'écouter, ben on devrait rien faire, d'abord. " venait de lancer la fille.

Apparemment...
"De toute façon, avec toi, on peut pas brûler les rousses" litanie dans son cerveau.
Apparemment... ça ne choquait personne...


Et Barry qui lui répond en plus...
Volteface vers le plus célèbre éleveur de cochons du monde habité
Dis donc Barry ? Pourquoi tu lui parles à cette greluche ?T'entends pas ce qu'elle dit sur les rousses ?


Et puis l'autre là à la tribune, il lui répondait des roses plein la bouche... Ben tout le monde trouvait ça normal apparemment.


Blême, Rub faisait une tronche de rousse enragée. Serrant les poings, elle se tourna vers la brune dans son coin.

Vous avez un souci avec les rousses ?
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Rubiz... de la maison près de la friche.
Sèm de Caors, avèm pas paur !
Harlem...s
Ah enfin...Les femmes s'en mélaient. Ou comment la délicate teneur féminine pouvait donner à cette conférence tout le piquant qui y manquait.
Diantre ce que c'etait guindé, mais heureusement ces dames allaient peut être y mettre leur grain de..Harlem ne trova pas le terme, préférant le reserver selon la suite de l'apparté capillaire.
En haut de l'amphithéatre, elle s'installa mieux, attentive.

Croc croc.

Heureusement, elle n'avait pas oublié on sachet de mais soufflés.


Tant qu'on gaspille pas le bois...

Vrai quoi soyons tolérants ahem..., le roux n'est pas si moche.


Harlem d'agiter son mouchoir parfumé sous son nez fin. Le blanc est trompeur parfois...
La demoiselle de se demander si elle pourrait pas lui vendre l'adresse d'un bon coiffeur même si évidement personnelement le roux ne la dérangeait pas. Personne n'est parfait!
Trivia
Moi c'est Trivia, enchantée. Et Constant de toute façon, il dit jamais pareil que les autres, c'est comme ça. Par contre, les deux monseigneurs, ils ont bien parlé de victimes, j'en suis sûre. Et de téléphone, aussi. Vous savez ce que c'est un téléphone vous ?

Laissant Constant lui répondre, c'est limite si elle ne l'écoute pas -de toute manière, elle est habituée, il tient toujours à avoir raison-, elle se concentre sur son coin à elle.
C'est qu'il y a une rousse qui lui parle, là.

Ben oui. Le roux n'est pas moche, mais quand même, c'est pas une couleur normale, c'est presque comme ceux qui sont tout blancs et ont les couleurs de la lune.
Donc faudrait les cramer, mais Constant il veut pas, parce que sa sœur elle est rousse. Et une fois, à Orthez, j'ai failli réussir à en cramer une, mais elle a pas voulu, alors, j'allais pas la forcer, hein.

Mais suffit de vous regarder, cette couleur, ben elle vous réussit pas. Donc soit vous devriez cramer, soit changer de couleur, mais comme ça, ben c'est pas normal.

Prenant à parti la femme à couettes. Hein que c'est pas normal ?

Puis elle peut le dire comme elle veut, après tout, il est aujourd'hui question de tolérance religieuse, pas capillaire.

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Rubiz
"Mais suffit de vous regarder, cette couleur, ben elle vous réussit pas. Donc soit vous devriez cramer, soit changer de couleur, mais comme ça, ben c'est pas normal." venait de lui sortir la brunette du coin

Pas normal ? Comment ça pas normal ?
Son nom c'est Triviale c'est ça ?
demanda-t-elle en sourdine à Barry qui n'en mouftait plus une....

Damoiselle Triviale... pas un instant elle ne pouvait imaginer que cette fille soit mariée ... Voudriez-vous dire qu'en me faisant naître rousse, Dieu aurait commis une erreur que vous voudriez réparer en me faisant brûler ? De quel droit ?

Un petit coup sec du talon de sa botte contre le plancher, la rousse se retenait, il y avait du beau monde autour.
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Rubiz... de la maison près de la friche.
Sèm de Caors, avèm pas paur !
Trivia
A ces mots, la pucelle hausse les épaules.
Bah le Dieu il fait des erreurs, oui. Sinon, on serait tous beaux et forts et intelligents.
Vous, vous êtes rousse, y en a qui naissent avec des membres bizarres, et tout. Vous y pouvez rien, mais à part cramer et gommer les erreurs, on peut pas trop vous réparer.

Ou alors, on vous tolère, comme on tolère les hérétiques et les hétérodoxes et tout. Ça empêche pas que vous êtes une erreur, hein. Là, le coup de la tolérance, c'est parce qu'on peut pas réparer ceux qui sont pas assez aristotéliciens, c'est tout, ou alors que c'est trop cher ou trop compliqué.
C'est exactement pareil.


Et sans le faire exprès, elle ramène la digression vers le sujet de la conférence. Comme quoi le hasard qui semble se mêler de l'assemblage des pensées de la jeune fille fait parfois bien les choses.

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Mimi83720
Superstition!
Voilà que le débat déviait dangereusement mais pas dans le sens que la brune aurait pu imaginer.
Rub hors d'elle à juste titre s'évertuait à défendre sa différence qui n'était après tout qu'un don du Très Haut. Lui seul savait combien il avait était généreux en lui en octroyant bien d'autres, plus discrets, que sa flamboyante chevelure, lui seul et ceux qui avaient la chance de la connaitre.
Son sang ne fit qu'un tour, et si la diplomate ne s'énervait que rarement, entendre l'étrangère insulter son amie, la traiter d'erreur, lui enleva présentement toute réserve ou discrétion.
A son tour Mimi s'adressa à l'agresseur verbal de la rouquine, prenant soin de poser sa main sur le bras de son amie, afin de lui communiquer son soutien.


Et bien moi je suis Mimi, et je vous conseille de cesser vos honteuses comparaisons, nous ne sommes point ici pour écouter une étrangère en mal de sensations fortes attiser de vieilles superstitions obscures pour son bon plaisir en digressant du sujet avec un semblant de raisonnement.

Vous ne ferez certainement aucun cas de mes paroles, mais dans ce cas il nous faudra poursuivre ailleurs qu'a l'université.

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