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[RP] Conférence de l'Université de Guyenne

Rubiz
Oui, ben c'est votre point de vue et je ne le partage pas... Mimi non plus d'ailleurs. Rub, contente de sentir le soutien de Mimi à son côté, regarde fixement la fille se demandant si elle ne serait pas un peu dérangée.

Vous êtes qui pour savoir ce que Dieu considère comme étant "normal" ? Et si Dieu pensait que ce sont les "beaux forts et intelligents" qui sont les "erreurs" et s'il pensait que les tout-tordus sont les meilleurs des hommes ?
Et si Dieu pensait que les rousses sont normales et que c'était les gens comme vous qui décidaient que les rousses doivent "cramer" ?

Elle s'échauffe la rousse, devient cramoisie alors qu'elle parle vivement.

Pour moi Dieu ne commet pas d'erreur... mais ça arrange bien les hommes d'interpréter ce qu'il fait à leur sauce.
Nerveusement elle se mord la lèvre, ça fait longtemps qu'elle entend toujours les mêmes fadaises et superstitions sur les roux...
Votre tolérance, ravalez-la, j'existe que vous me tolériez ou pas.

Et de regagner sa place sans un regard derrière elle.

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Rubiz... de la maison près de la friche.
Sèm de Caors, avèm pas paur !
Barryroots


Trivia a écrit:
Bah le Dieu il fait des erreurs, oui.


Ce coup ci c'est sûr, Barry a bien entendu. Au début, il s'est posé la question de savoir si l'imagination de Rub ne lui avait pas joué un tour : pourquoi donc on voudrait bruler les rousses ? Mais non, Rub avait raison, l'autre récidivait en plus !

D'un bond il se leva à nouveau :


Notre Dieu fait peut-être des bêtises, mais ça ne vous permet pas pour autant d'en dire ! Mais vous avez donc quoi tous dans le ciboulot ? C'est pas possible ça ! Alors maintenant, ça suffit plus de bruler ceux qui dévient, maintenant il faut bruler en fonction des cheveux, de la peau, et pourquoi pas de la taille, du poids ou de la forme des oreilles aussi !

Et avant de venir nous dire que le problème c'est les trois pelés, et les deux tondus qui ici ou là dévieraient un peu de la Doctrine, ce serait bien aussi que nos bergers aristotéliciens commencent par s'entendre entre eux : entre l'autre grec à moitié bourré et vous qui vous prenez pour Monseigneur Zippo, sans parler de Constant et de notre Bardieu ben y en a pas un qui dit la même chose...Sans parler de Titca qui le 2 mai signe des lettre à Cahors, qu'elle a quitté il y a déjà des semaines ! Alors comment vous voulez qu'on apprenne qui est hérétique et qui l'est pas. D'ailleurs si ça se trouve...


Et lassé, complètement désabusé, notre célèbre éleveur de cochons se rassoit sans même finir sa phrase, posant un bras sur l'épaule de Rubiz, ressentant à ce contact la solidité du bon sens des gens de Cahors.











Cymoril
Cym, elle, s'était encore égarée. Cherchant en vain le programme des cours, elle avait dépassé une salle d'où provenait des voix, sans doute un cours de droit, pour atterrir là.
Un long soupir de découragement lui échappa. Pas aujourd'hui qu'elle l'aurait ce fichu programme. En même temps, de ce qu'elle en savait, aucun cours disponible ne l'intéresserait et pour cause. Mais c'était pour le principe qu'elle l'avait cherché.
De fait, elle se retrouvait là, et ayant aperçu une paire de couettes comme nulle autre pareille, s'était évertuée à se glisser sur une place à côté en toute discrétion.
Néanmoins, elle n'avait rien perdu des derniers échanges... Etonnée que le public débatte à mots couverts... au sujet des rousses. Sujet des plus intéressants s'il en est.
Surtout qu'elle adhérait à certaine théorie à l'égard de ces handicapées capillaires...


Bah, on peut les crâmer dans les fonderies, comme ça c'est utile, ça servirait de combustible pour couler le fer brut...

Faisant ainsi d'une pierre deux coups en réponse aux interrogations et inquiétudes de part et d'autre, à ses voisines les plus proches... Rassurant pour l'éventuelle pénurie de bois...^^

Puis elle jeta un oeil à la tribune. Identifiant tout de même trois des cinq intervenants. L'ontologue universellement connu, le vieux grec et le vieux ronchon comme le nommait Harlem. Les deux autres inconnus au bataillon. Elle se demanda tout de même sur quoi pouvait porter la disputatio, mis à part les rousses... Sans doute une expérience médicale visant à tester la résistance de l'assistance aux longs longs longs discours... et ennuyeux ! A moins que ce ne fut une disputatio quodlibet, ce qui expliquerait les rousses.^^

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Trivia
Nouvel haussement d'épaules en voyant une troisième personne arriver.
Moi, de base, je lui parlais pas à la rousse, hein, je parlais à Constant. Et si on me pose une question, j'y réponds, donc si vous voulez pas que je dise des choses, faut pas me les demander, hein.
Puis les oreilles pointues, oui, faudrait les brûler aussi, maintenant que vous le dites.

Puis moi je suis pas de l'Eglise, hein, j'ai juste été normalement baptisée, avec la belladone et tout, à Périgueux.

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Harlem...s
Oh la normalité vous savez...C'est comme les cheveux. Y a toutes sortes de nuances. Donc bon..

Voilà une réponse sybilline qu'elle juge de facto pas trop engageante. C'est qu'elle a pas envie de se trouver embarquée dans une rixe de dame hystériques, se toisant le chignon. L'impec des couettes c'est sacré. Puis elle pourrait vraiment se facher pour le coup...
Et Harlem de mener une main inquiete a ses oreilles...^^Assez vite confirmée dans son apaisement..Dédiant un regard étrange à la Fourmi...

Ouf.. C'est qu'elle m'a l'air de vouloir bruler tout le monde la demoiselle...
Les rousses je m'en fiche un peu, les grandes oreilles aussi.
Non moi tu vois ce que j'aime pas c'est les mesquins.
Ceux là faut vraiment les bruler.
Le problème c'est que c'est souvent un vice caché...
Une fois décélé c'est trop tard, le mal est fait et pas a ton avantage.
Reste la vengeance...Mais bon parait que c'est péché aussi. Quel ennui.
C'est ça le problème..Si tu respectes tout leur commandement pour bien faire.
Tu risque plus de commettre d'impair pardi..reste plus rien à faire du tout. A part mourir beatement d'ennui pour recevoir les graces du paradis! C'est de l'arnaque je te dis...



Harlem de tendre son sachet à la fourmi.

T'en veux ? Rappelle moi de ne jamais porter de postiche rousse quand tu tiens un tison hein ?
Comment tu peux croire à ces vieilles légendes, t'es la première à me dire que l'habit ne fait pas le curé...Pourquoi la rousse ferait l'erreur, on tolère bien les carottes.
Je comprend pas.

Attention c'est corsé au fait...


A propos du mais soufflé. Oups trop tard sans doute.

Piment Andalou vi...
Fourmi ? Gaffe tu vires au roux là..
L'autre va vouloir te cramer.


Huhu!


Odoacre
Le vieux Grec avait écouté avec attention le discours de Constant, le sourcil levé.... puis son attention avait détournée par... ah Trivia. Il sourit, amusé par le tournure que prenaient les événements.

C'est alors qu'il saisit la parole et lança


Non, le Créateur ne peut commettre d'erreur... en revanche qu'il ait été quelque peu taquin en produisant des femmes rousses qui comme chacun le sait sont souvent de fait des marginales dont la sexualité débridée et sauvage en font le fléau de toute communauté vertueuse en ce qu'elles envoutent les hommes, brisent les couples mariés et dansent nues dans les bois pour appeler les mâles en rut, humains et animaux et que...

Fronçant d'un coup les sourcils, se tournant brusquement vers Constant

Oh, je vous avais oublié Constant... ce que vous avancez mérite une réponse car vous faites manifestement l'effort d'élaborer une pensée organisée à défaut d'une pensée convaincante.

Et l'inquisiteur parla.... avec un ton beaucoup plus sérieux et modéré que lors de ses interventions précédentes...

Premièrement, vous affirmez que je soutiendrais moi, évêque, permettre au Créateur des choses, lui conférer par mon action directement la possibilité de sauver des âmes. Non. Il s’agit en revanche d’user de son propre libre arbitre pour faire entrer l’hérétique en contact direct avec le Divin… qui participe par contact et insinuation au processus intérieur à l’hérétique, qui va progressivement réformer son âme… il s’agit de pur libre arbitre… on ne peut manifestement forcer une conversion, mais on peut utiliser un auxiliaire… et cet auxiliaire, c’est Dieu, qui par sa présence soutient le fidèle en permanence, c’est Dieu qui aide à la conversion des cœurs… et la méthode que je propose est une manière pour le fidèle de s’armer de la façon la plus efficace qu’on ait pu jamais l’imaginer, puisqu’en soutien de la parole et de toutes les autres actions de conversion, on utilise la présence divine s’opérant sous forme d’épiphanie pour l’âme du corps décédée lors du choix. Le Libre Arbitre reste entier, je ne prétends pas que cette méthode est efficace a 100 pourcents, mais j’affirme en revanche que c’est sans doute la plus efficace pour convertir les plus hermétique et qu’elle peut réussir là où tout le reste a échoué. Pour mieux le définir puisque cela vous semble obscur, si je devais définir en une formule simple cette méthode, il s’agit de s’allier via le phénomène résurrectionnel la proactivité passive du Divin pour réformer l’hérétique à travers des voyages écliptiques répétés.

Cela posé, parlons de votre notion de Salut. Vous affirmer abusivement que la notion de Salut n’a de sens que pour des âmes douées de Libre Arbitre, vous me demandez quel sens il y aurait à parler de Salut pour des êtres dont la nature serait telle qu’ils ne sauraient différer d’un pouce de ce pourquoi ils auraient été créés.

Je vais vous démontrer en quoi cela est contradictoire.

D’abord, le Salut et le Libre Arbitre n’existent pas l’un par l’autre comme vous semblez le concevoir : pour une métaphysique dont l’eschatologie promouvrait l’idée de Prédestination, c'est-à-dire qu’il serait décidé déjà de toute éternité que tel groupe d’âme serait sauvé et que tel autre groupe d’âme serait damné, alors pour vous le Libre Arbitre ne peut exister. Je vous demanderais…. Mais pourquoi ? Ces hommes pourraient tout à fait disposer du Libre Arbitre, seulement, rien dans leurs décisions ou leur comportement ne saurait modifier le fait qu’ils soient sauvés ou damnés. Pour ces personnes imaginaires, le Salut reste une question centrale même si leur destin eschatologique est déjà gravé dans la pierre depuis toute éternité, quels que soient leurs choix. Le postulat à partir duquel vous déroulez votre argumentaire étant donc faux, l’argumentaire l’est aussi.

Cependant, comme l’on peut par le plus pur des hasards parfois déduire des choses justes à partir de postulats faux, je vais également vous démontrer la fausseté intrinsèque de votre argumentaire.

Comme je l’ai déjà dit, l’hérétique conserve son choix devant le Très Haut… s’il choisit le jugement et est alors condamné aux enfers lunaires, je ne l’aurai pas envoyé vers cette éternité de conscience mais c’est lui, cet homme, qui aura usé de son libre arbitre, et qui en conscience, aura décidé devant le Très Haut d’être jugé. Vous prétendez qu’il ne s’agit pas d’amour… alors que l’acte ‘amour le plus grand du Divin après la Création fut de conférer à l’homme le libre arbitre, cette magnifique liberté de choisir… et aimer son prochain, l’amour aristotélicien c’est aussi ça, se faire relai du libre arbitre en veillant à ce que son prochain puisse en disposer dans toute sa plénitude… ne pas aimer son prochain induirait par exemple l’engeôlement permanent de l’hérétique, certes pour l’empêcher de nuire, pour protéger tous les autres, mais en l’isolant ainsi, on gâcherait ses possibilités de conversion intérieure, alors qu’en lui ôtant la vie, on le place fondamentalement devant sa responsabilité d’être doué du libre arbitre, on le place devant ce don infini du Divin de lui conférer le Libre Arbitre, on le confronte à l’Amour…. Oui il y a violence, car l’hérétique, celui qui vit dans le Mensonge, lui ne comprend pas l’Amour, il s’en méfie… là on lui fait violence en le confrontant de force à l’Amour, on lui impose notre Amour en lui disant, regarde, le Divin est là, il t’a créé, iml t’a conféré le Libre Arbitre et il t’aime malgré toi !!! Donc il ne s’agit pas du tout de condescendance ou de déni de son humanité au contraire, mais d’amour pur et de lui faire prendre conscience avec profondeur de sa propre humanité et de ce qui en découle… voilà pour le premier point de votre argumentaire.

Concernant votre second point, vous dites que je désacraliserais le phénomène résurrectionnel, foulant la dignité dudit phénomène en le considérant comme une sorte de pèlerinage. Imaginez que je le considère comme une forme de pèlerinage, ce qui n’est pas le cas, mais imaginons que vous fussiez dans le vrai… cela impliquerait une désacralisation ? Parce que pour vous, un pèlerinage n’est qu’une promenade qui ne possèderait aucune dimension sacrale ? C’est vous qui n’êtes pas sérieux en affirmant cela, allez dire à Son Eminence MrGroar que les grands pèlerinages qu’il a menés et organisés n’ont rien de sacral… voilà pour votre étrange assertion sur les pèlerinages. En fait ce qui vous gêne, c’est que je banaliserais le phénomène résurrectionnel en usant de mon libre arbitre pour augmenter et multiplier de manière systématique l’ampleur de ce phénomène… et là encore, je trouve votre gêne et votre réticence étrange et je crois qu’elle provient que vous êtes plus théologien que mystique, alors que toute bonne théologie doit se nourrir de mysticisme. Je le dis haut et fort, dans la pratique du Divin, il ne faut jamais se limiter, je dirais même que Dieu est sans doute la seule « chose » dont l’on peut et dont l’on doit user et abuser sans aucune modération ! Le Divin et le Sacré sont essentiels pour la pratique des vertus, pour sauver le Monde, pour ouvrir la route du Paradis Solaire, et vous vous souhaiteriez limiter cela… ne pas trop aller à la messe, ne pas prier trop souvent… dans la pratique de la religion, dans le culte voué à Dieu et dans la pratique des vertus on ne saurait user de parcimonie Constant !!!

Enfin, la dernière arme de votre argumentaire concerne le statut de la mort. Vous dites que d’une part on ne doit pas user de violence à moins qu’elle ne devienne l’ultime défense que peut faire valoir l’Eglise et d’autre part qu’on se doit de faire preuve de charité envers les nécessiteux. Cela est vrai. Et moi, je propose une violence qui confronte l’homme à l’amour du Divin en le faisant préalablement mourir. Mais cette proposition est faite pour la conversion des hermétique, des obstinés, ceux que rien d’autre n’a pu convertir et qui sont donc un danger terrible pour les autres et pour eux-mêmes, nous sommes donc bien dans ce cas d’ultime défense que peut alors faire valoir l’Eglise, mais c’est là la violence de l’amour qui est invoquée : il ne s’agit pas de supprimer l’autre, de l’éliminer comme beaucoup le croient souvent dans l’usage de la sainte violence, il s’agit toujours d’une conversion, d’une réforme des âmes, par le dernier recours existant, à savoir une violence. Enfin, concernant la charité envers les nécessité… qui est plus nécessiteux que l’homme qui est dans l’erreur et se condamne à l’enfer lunaire ? Quelle plus belle charité que, en usant de la violence d’un amour sans limite, le mener sur le chemin de la conversion et donc du Salut ?



Odoacre avait la gorge sèche, mais avait conservé un ton plus que sérieux dans son propos, pédagogique, sans trop d'envolées lyrique même si ici et là il y avait mis plus d'intensité et de passion... c'était sans doute l'une des rares fois depuis longtemps où il se présentait vraiment en théologien-conférencier classique.
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Harlem...s
Citation:
Non, le Créateur ne peut commettre d'erreur... en revanche qu'il ait été quelque peu taquin en produisant des femmes rousses qui comme chacun le sait sont souvent de fait des marginales dont la sexualité débridée et sauvage en font le fléau de toute communauté vertueuse en ce qu'elles envoutent les hommes, brisent les couples mariés et dansent nues dans les bois pour appeler les mâles en rut, humains et animaux et que...



Oooh! Et bien!

Harlem de se lever sidérée et de regarder LA ROUSSE.

C'est vrai que vous dansez nue dans les bois ?

Ecarquillée demoiselle qui revient au vieux barbon, restée sur la fin de phrase inachevée.

Et que ??

Vrai quoi c'est pénible ces gens qui finissent pas leur phrase juste quand c'est interessant en diable.

Ce qu'elle est studieuse la petite! Si si...Jusqu'au bout des couettes.
Pas vrai ?
Cymoril
Alors qu'elle tentait de ne pas s'étouffer avec le maïs modifié fourni par Harlem, à qui elle revaudrait ça d'ailleurs, Cym la vit s'enflammer suite au discours du vieux grec. Qui devait s'être lancé dans une sorte de joute sur la durée avec le théologue orthézien.
Elle tenta de jouer du coude pour faire taire Harlem, mais rien n'y fit... Aussi finit-elle par conclure :


Tu sais.. il a pas tort non plus. J'sais pas si elles cavalent à poil dans les bois, j'l'aurai remarqué depuis le temps, mais je sais qu'elles rendent certains hommes complètement fous.

Vrai quoi... Avant la rousse Zouz était un garçon charmant. Après il était devenu une sorte de pourceau tout juste capable de se contrôler. Et il ne se contenait pas lorsqu'une de ces poil de carotte faisait son apparition.

Je l'ai vu de mes propres yeux cet effet pervers qu'elles produisent. A conduire les hommes à la luxure la plus vile, au point qu'ils y perdent leur âme.

La faute à la rouquine originelle.^^
Quand le grec eut fini, elle réfléchit un instant et n'y tenant plus :


Mais le Libre Arbitre n'est-il pas en lui-même une sorte de leurre, afin de nous faire croire que nous pouvons agir sur notre destinée alors que dès notre naissance notre histoire est déjà écrite avec ces mêmes choix que ceux que nous croyons faire au quotidien, que cela concerne la religion ou le choix d'un plat ?

Et quand vous parlez d'amour et de violence... C'est des rousses que vous parlez ou c'est plus général ? Si oui, comment les accomoderiez vous afin qu'elles participent de leur mieux à l'accomplissement de l'amour divin ?


Et de se demander ce qu'elle foutait là. Pas le moment de parler tambouille.
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Constantcorteis
Constant avait écouté sans mot dire la longue réponse de l'évêque de Périgueux. Ce dont on pouvait d'ores et déjà être sûrs, c'est qu'il n'y avait pas la moindre chance que le vieux grec s'en tire à su bon compte.
Pour une étrange raison, il n'y avait guère que Trivia qui pouvait tenir de tels propos sur les rousses sans entraîner un agacement galopant chez Constant.
Il laissa résonner quelque peu la voix du vieil homme, et reprit directement.


Je crois que vous ne comprenez pas ce que j'ai dit.
Toutefois, je tâcherai d'être humble et m'en imputerai la responsabilité partielle. Je vais donc devoir vous expliquer à nouveau en tâchant d'être plus précis.

Je commencerai par souligner que je n'ai jamais dit que vous, ou moi, ou quiconque permette quoique ce soit au Créateur.
J'ai simplement dit qu'il était la cause efficiente du Salut de chaque homme, que nous pouvons, que nous devons, même, de notre côté, chercher à diffuser. Il n'y a absolument pas de notion de permission dans cela, et le renversement de la primauté de l'acte eschatologique que vous semblez me reprocher n'a jamais été effleuré un seul instant.

Du reste, il n'était pas utile de m'exposer derechef votre thèse, je pense l'avoir pleinement comprise. Simplement, je pense que vous usez du Libre Arbitre comme d'une coquille vide.
Le reproche très concret que je vous fais est que vous niez le Libre Arbitre de celui que vous envoyez vers le Créateur lorsque vous justifiez votre action par le fait qu'il reviendra ici-bas. Alors, je suis fort aise de vous entendre, enfin, tâcher de prendre la mesure du problème en abordant les cas où le Libre Arbitre de cet homme, qui vous demeure par nature insondable, ne prendrait pas la décision escomptée. Je souligne que vous ne le faisiez pas avant, ce qui rendait de fait votre discours inaudible.
L'est-il moins à présent ? Je n'en suis pas sûr.

Vous n'abordez absolument pas le point central qui est que, par votre action, le risque de voir quelqu'un choisir à tort de subir le jugement de Dieu, est couru.
Lorsque nous tuons quelqu'un, et à plus forte raison s'il s'agit d'un hérétique, nous prenons le risque qu'il scelle à jamais son erreur. Et vous prétendez qu'il s'agit de thérapie ! La thérapie vraie ne serait-elle pas, au contraire, destinée à s'assurer que le choix qui sera pris sera le bon ?
Je veux bien que vous considériez alors le Libre Arbitre inviolable de votre victime, mais votre position n'en devient que plus absurde!
Vous êtes dans la position d'un maître d'arme que l'on viendrait quérir pour se préparer à un duel à mort qui enverrait simplement l'apprenti au casse pipe sous prétexte que, si toutefois il il en réchappait, l'expérience du combat sera seule source de progrès. Ne dirait-on pas d'un tel homme qu'il est un escroc ? L'hérétique est comparable à ce jeune homme perdu, et le combat à mort qu'il doit mener le met aux prises avec ses propres démons. Tel n'est pas le rôle de l'Église. Elle doit montrer la voie, et non envoyer les gens au massacre en se lavant hypocritement les mains. Certes, la décision sera toujours prise par l'âme jugée, mais c'est vous et vous seul qui aurez précipité l'instant du jugement tandis que tout vous incitait à craindre que le pauvre homme ne prenne la mauvaise décision.

Le fond de votre erreur, et le tour de passe-passe rhétorique dont vous usez, réside dans la substitution insensible de deux conceptions du Libre Arbitre l'une à l'autre. Tantôt vous considérez qu'il est un bien en soi, ce qui est faux, pour ensuite retomber sur vos pieds en vous restreignant à dire qu'il n'est que la condition nécessaire mais non suffisante du bien.
Le Libre Arbitre ne se glorifie pas dans l'erreur, en précipitant un homme vers le Créateur sans avoir la certitude qu'il saura être dans le vrai, vous insultez le Libre Arbitre bien plus que vous ne lui rendez hommage.

Concernant ce que j'ai dit sur le Salut, je maintiens mes propos, et ajoute que vous ne les avez pas compris.
Premièrement, il n'y a pas de prédestination. Que vous soyez prompt à construire des fictions qui vous donnent raison ne change rien à ce que les textes disent. Sauf erreur de ma part, nous parlons d'aristotélisme, et rien de tel n'y est reconnu. L'avatar de Salut que vous ménagez dans votre système n'aurait d'ailleurs que peu à voir, dans le fond, avec le sens qui y est donné dans les textes. A plus forte raison pour le Libre Arbitre. Qu'il vous soit plaisant, encore une fois, de garder la forme du Libre Arbitre sans en soutenir le fond, la raison d'être, la justification onto-téléologique m'importe peu. Le fait principal n'en demeure pas moins, à savoir que ce qui fonde la possibilité pour l'homme de se sauver est précisément qu'il peut par son libre arbitre réaliser le plan cosmologique dans son ensemble.

Concernant le pèlerinage, votre manque de rigueur me consterne. Vous posez l'identité de principe entre un voyage terrestre et le passage devant le jugement du Créateur ! Certes, c'est moi qui employai le terme, mais c'était précisément pour vous souligner l'absurdité. Voilà que, contre toute attente, vous la revendiquez !
Vous m'étonnez franchement. Dire qu'une chose est différente d'une autre et ne doit pas se substituer à elle n'implique à l'évidence aucun jugement sur les choses dans leurs êtres intrinsèques.
Ce qui me gêne, dans votre proposition c'est que Dieu a voulu que les choses se passent ainsi. il a voulu aussi que nous en soyions instruits, et a donné la mémoire à Sypous pour qu'il puisse nous le raconter.Et malgré cela, malgré le fait que le Créateur en personne se soit exprimé de manière évidente et exhaustive, vous vous permettez, vous, de nous suggérer de faire un tout autre usage que celui que le Créateur nous a présenté de la manière la plus claire qui soit !

Et je suis fort aise de vous voir vous préparer une retraite commode en invoquant le fait que cette pratique ne devrait être d'usage que dans les plus extrêmes de tous les cas.
Mais vous signez là l'acte officiel de votre perdition ! Si nous faisons mourir le pire des hérétique, plus orgueilleux que Belial, n'est-il pas par trop évident qu'il pensera défier Dieu en acceptant son jugement ? Ne sont-ce pas ceux-là mêmes qui sont les pires qui présentent le plus de risque de surestimer la qualité de leur vécu par l'audace de substituer leurs propres critères à ceux de la Sainte Eglise ? Dès lors, cette clause que vous ajoutez selon laquelle seuls les plus hermétiques devraient faire l'objet d'une telle pratique n'est valable qu'en raison inverse de celle que vous introduisiez en présentant les vertus édificatrices de votre méthode !


Constant avait parlé d'une traite, et avait même frôlé l'emportement sur la fin. Il s'arrêta quelques instants, avant de reprendre en s'adressant directement à la salle.

Et concernant les quelques propos qui se font entendre sur les rousses, sachez bien que l'Église Aristotélicienne ne les admet pas.
Il n'existe absolument rien dans les textes sacrés qui puissent faire penser un seul moment que la couleur des cheveux des hommes soit une donnée pertinente pour introduire une dimension axiologique qui compromettrait leur égalité de principe.
Rubiz
Proche de la combustion spontanée quand le vieux concupiscent avait dépeint les rousses comme des "marginales à la sexualité débridée", Rubiz avait été ensuite assommée par son discours long comme la messe.

Alors que les mots traversaient son cerveau sans l'atteindre, la rousse laissa son esprit se perdre dans une rêverie où elle dansait dans une clairière baignée de lumière...

"C'est vrai que vous dansez nue dans les bois ?" La fille aux longues couettes la dévisageait après l'avoir si impoliment apostrophée.

Cramoisie, la Rub marmonna entre ses dents, alors qu'à la tribune répondait l'homme à la bouche pleine de roses... pas vraiment sûre que la fille l'entendrait mais elle en avait soupé des brunes hystériques :

Non, ce n'est absolument pas vrai, cet homme, tout monseigneur qu'il soit, ment comme un arracheur de dents... Je crois bien qu'il pourrait prouver, si cela pouvait servir son propos, que les poules ont des dents.

La Cadurcienne entendit bien une autre brune jalouse sortir des billevesées sur les rousses... qu'elles faisaient se lever le soleil à l'ouest, pondre les moutons et allumer l'eau ... mais vraiment tout cela ne la concernait en rien.

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Rubiz... de la maison près de la friche.
Sèm de Caors, avèm pas paur !
Harlem...s
Harlem qui ne se rendait absolument pas compte de l'impolitesse inqualifiée de sa question, entendit parfaitement la réponse.
Pas trop tôt, elle avait failli attendre!
Elle trouva que le rouge cramoisi allait fort bien à la rousse d'ailleurs.
Et c'est donc tout naurellement et sans hystérie aucune, quoique le terme spontané maladroit puisse convenir il faut bien l'admettre.

Ah vous voyez! Pfff


Gratifiant le menteur patenté d'un air de reproche sévère. Fourmi avait raison, la bure ne faisait pas le vertueux ! Quel fieffé bonimenteur.
Les couettes de revenir à la dame et à sa chevelure cuivrée ( et qui n'avait pas fini de faire cogiter Harlem je vous le dis).

J'en étais sûre! Forcément, il est encore bien trop tôt dans la saison, à cause des gelées. Vous avez bien raison madame.

Tout s'expliquait donc. Harlem sourit aimable à la dame, se rassit comme on s'enfoncerait, ce qui était le cas. Même involontaire.
Puis quoi danser, Harlem voyait pas où était le mal! A part dans la pratique, voilà bien un domaine de compétences où Harlem etait cancre. La rousse avait de la chance, ptêt qu'elle filait des cours ???
Elle était un peu jalouse du coup.
Sale gosse!
Philipusaficus
Philipusaficus qui faisait des efforts pour suivre la controverse (avoir vidé une bouteille de Bordeaux pour faire passer le poulet n’arrangeait pas les choses), ne savait plus quel clerc croire. II lâcha prise quand le sujet dérapa vers les rousses. Son esprit fut alors envahi par des hordes de rouquines nues entrainées dans une danse folle à travers bois .
Pendant un moment, hébété il fixa d’un air bovin, la rousse prés de Barryrroots, l’esprit enflammé par l’imagination. Puis secouant la tête, honteux des pensées malsaines qui lui avaient traversé l’esprit, il sentit la colère l’envahir à la fois à cause des pensées luxurieuses (pourvu que son couple ne soit pas brisé à terme pensa t il) dont il avait honte maintenant et de la tournure que prenait le débat

N’y tenant plus, il se leva et apostropha violemment les débatteurs :

Bravo quel spectacle ridicule qu’offre notre Eglise, même pas fichu de délivrer un message cohérent. ! Pas la peine que Sancte et Eymerich interviennent ! Ils doivent boire du petit lait, à voir nos hommes d’Eglise livrer un spectacle aussi pitoyable et se disputant comme des chiffonniers. A croire que pour Rome, la Guyenne soit devenue une décharge ou elle envoie ses membres les plus inaptes. Si Rome veut que les églises de Guyenne se transforment en écuries, qu’elle continue ! Que l’inquisiteur fasse d’abord le ménage dans notre Eglise : c’est pas le bois qui manque !
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l'admin choup a dit:Il n'y a aucune règle écrite par les admins, qui empêchent les joueurs de se présenter. Il n'y a que des lois locales, faites par des joueurs, souvent abusives, et surtout qui peuvent ne pas être respectées.
Constantcorteis
Constant attendait qu'Odoacre lui réponde, lorsqu'il assista, quelque peu surpris, à la diatribe de Philipusaficus.
Il resta un petit moment interdit, mais ne put réprimer bien longtemps la réponse épidermique que lui inspiraient les propos du guyennois.


Dois-je comprendre que vous considérez le débat théologique comme preuve d'inaptitude, messire ? Voilà qui est bien surprenant.
Où voyez-vous donc des chiffonniers, comme vous semblez le croire ? Le fait que nous soyons, monseigneur Odoacre et moi, en train de discuter d'un désaccord concernant un point de dogme implique-t-il de facto que nous soyons à ravaler au rang de piètres querelleurs ?
Je suppose que vous devez avoir une bien étrange vision de ce qu'est la théologie en elle-même pour penser qu'il puisse être si simple de s'y accorder.
Voulez-le ou non, mais l'aristotélisme est une religion de foi et de raison, et l'âme de ceux qui attendraient passivement de l'Église qu'elle leur impose son discours sans qu'ils aient à réfléchir ne pèsera pas bien lourd, je le gage, au jour du jugement final.

Si toutefois vous considériez que notre désaccord ne se fonde que sur notre incompétence, ou notre "inaptitude", tel que vous le dites, alors je pense que monseigneur Odoacre et moi-même serons ravi d'entendre les lumières que vous aurez à nous apporter sur la question du Libre Arbitre.
Prouvez-nous donc que tout est si simple. Ceci est un débat ouvert, désormais, me semble-t-il. Nous y discutons d'une modalité concrète d'exercice de la lutte contre l'hérésie, proposée par monseigneur Odoacre, laquelle ne me semble pas pertinente. Aurons nous le loisir de vous entendre à ce sujet ?
Betoval
Betoval avait suivi le débat avec le plus grand intérêt, non pas spécialement sur les idées défendues par les uns et les autres, bien que la poursuite nocturne de la bête sans nom dans une forêt lui avait parut tout d'un coup beaucoup plus attirante après les paroles d'Odoacre .

Mais surtout il découvrit combien la forme de ces discussions lui était familière.

Il prit la parole après Constant en s'adressant à Philipusaficus.


Mon cher confrère , je vous trouve bien dur.

Nous même ne débattons nous pas des heures sur les termes d'une loi?
Nous avons passé des journées dernièrement à parler des termes jugé et condamné sans vraiment nous mettre d'accord, d'ailleurs, j'espère que vous avez vu à ce propos la déclaration du Grand Chancelier qui remet en question le fameux édit.
Le nouveau mot à décortiquer est "Légitime", que de belles journées de discussions en perspective.
Mais je digresse pardon à l'assemblée.

Oui je disais donc que nous débattions de termes juridiques pendant des jours sans toujours apporter de réponse et pourtant nous parlons de lois humaines.

Ici le débat porte sur des lois divines, lois dont nous savons qu'on ne peut qu'en approcher la compréhension, jamais la maitriser.
Ce genre de débat est donc ce qui peut nous approcher le plus de la vérité.
Et n'avez vous pas ressentit cette vérité au plus profond de vous quand certains se sont exprimés?


Et il sentait bien que quelque chose le poussait a étudier plus profondément les textes religieux, s'il connaissait la forme, le fond lui manquait encore pour pouvoir avancer plus avant.
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Sancte
Le Sicaire ne semblait pas bien comprendre non plus ce qui mettait le persant Aficus dans cet état. Une discussion théologique au sein de laquelle la parole était libre, n'était-ce pas bien plus exaltant et civilisé qu'un conciliabule d'ânes frottant l'âne ? Au contraire. Le fait que l'Eglise Romaine soit encore capable de disputer librement de leurs conceptions véhiculait une sorte d'espoir oublié, un bourgeonnement de fraîcheur, un tourbillon d'optimisme, quelque chose d'insidieusement ... Réformé. En fait.

Il fallait cependant avouer que le célèbre Chevalier du Lion n'avait pas écouté grand chose, s'étant absenté de la conférence pour aller soulager sa vessie au moment même où celle-ci s'était emballée (la conférence voyons, pas la vessie). Dans la plénitude des gogues de l'Université, il s'était même senti soudainement investit d'un profond sentiment de liberté. Quoi que conscient de son impossibilité à satisfaire tout l'auditoire en raison de sa composition éclectique, il ne pouvait ignorer la demande viscérale d'éclaircissement de ses concitoyens vis-à-vis de la religion. On les voyait de jour en jour moins enclin à éprouver une quelconque réticence vis-à-vis du qu'en-dira-t-on, qui naguère, soyons honnête, obstruait toutes les consciences sous une épaisse chape de plomb.


La vérité d'hier chers amis, n'est peut-être pas celle d'aujourd'hui et encore moins celle de demain.

La lutte contre l'hérésie monsieur Corteis, peut s'orchestrer sous les quatre différentes manières que vous avez brillamment exposé, qu'elle ne la fera pas pour autant disparaître. A terme, petit à petit, le principe de réalité imposera fatalement aux autorités du Royaume un changement d'attitudes, ou tout du moins un infléchissement des mesures répressives prévues par tous les prévaricateurs de la bonne moralité orthodoxe, dans laquelle se reconnaissent périodiquement nos dirigeants à chaque échéance électorale.

Officiellement bien sûr, il ne sera pas question de revenir sur le principe selon lequel les bons sujets du Roy ne peuvent disposer d'une autre forme de spiritualité que la sienne, soit en latin: cujus regio, ejus religio. Mais empiriquement, il sera évident que tous les sujets du Royaume n'appartiendront jamais à la confession Aristotélicienne Romaine dont se réclame la famille Royale. Inexorablement, l'existence même de ce décalage contribuera à instaurer de nouveaux outils fédérateurs, comme le mariage civil par exemple, afin de permettre à tous ceux qui se refuseraient au mariage dans une église Romaine de pouvoir s'unir légalement. Ainsi, c'est au travers de ce genre de mesures sous forme de paravent, que la reconnaissance des hommes et des femmes que l'on nomme hérétiques s'effectuera dans le royaume.

A tous je vous le dis, un jour, ému par le sort de toute une frange de ses sujets, le royaume se fendra d'un décret royal destiné à réhabiliter tous ceux qui ont eu le courage de vivre leur foi en dehors des oripeaux nauséabonds de l'Eglise, tous ceux qui ne font pas profession de la foi Romaine. Et qu'importe que nos évêques y voient du laxisme et du tolérantisme méprisant: seule une telle mesure permettra aux Réformés, Huguenots, et partisans de la nouvelle opinion de sortir définitivement d'une longue période de persécution qui les frappe si durement depuis l'émergence des 52 articles du bon bourgeois Izaac.

Car contrairement à ce que veut bien nous dire monsieur Bardieu, ce n'est certainement par mansuétude et par respect que les Spinozistes sont davantage tolérés que la nouvelle opinion Réformée. Mais c'est tout simplement parce que le Spinozisme se construit en marge de la machine Rome quand la Réforme s'oppose frontalement à cette dernière. La pire hérésie est la réformation aristotélicienne puisqu'elle s'attaque aux conceptions fondamentales du socle de Rome : l'Institution, proclamée gardienne exclusive du dogme. Les autres hérésies ne sont dès lors pas combattues avec autant d'ardeur vindicative, non point parce qu'elles ne pratiquent pas le pillage "ignoble des sicaires", comme on cherche à le faire croire aux naïfs et aux "gentils", mais bien parce qu'ils ne menacent pas l'Institution romaine.

Que leur importe au fond, la présence négligeable et -osons le dire- insignifiante des Cathares et des Spinozistes alors que la mouvance Réformée menace précisément les privilèges de classe du Clergé et le mensonge sur lesquels ils reposent depuis tant de siècle. Et ce sont eux, qui affirment absoudre au nom de Dieu tout en s'immisçant dans les secrets des familles en usant de l'escroquerie du confessionnal, ce sont eux, idolâtres qui honorent et usent leurs petits Saints en intercession auprès du divin, ce sont eux, superstitieux qui embrassent les médailles, s'agenouillent devant les tableaux, les peintures, les vitraux, et les statues de ces derniers, ce sont eux, qui trafiquent et adorent des ossements à la provenance douteuse enfermés dans des reliquaires dans l'ombre des alcôves, qui affirment détenir la vérité divine et pérorent à qui mieux mieux quant à la façon optimale de lutter contre l'hérésie quand leur foi n'est qu'une abomination à la laideur repoussante ?

Aussi je vous le dis, frères de Guyenne, la vérité de Dieu ne peut continuer d'être obscurcie par les papistes, car il est de notre devoir, à nous tous, de la rendre enfin à sa pureté primitive. Tous ces prêtres, par leur infâme simonie et leur corruption débridée sont riches des biens matériels de ce monde et en sont dépouillés des biens spirituels. Ils vivent en délices le jour, en ravissements la nuit, et se déplacent de l'un à l'autre en carrosse. Nos évêchés sont tout souillés et gâtés par leur cupidité. En telle et puante pourriture des mœurs du clergé romain, comment s'étonner que les fidèles de Dieu se détournent du chemin de perdition tracé par une Eglise mesquine et irresponsable ?

La parole de Dieu en les Saintes Ecritures est indubitable: il n'existe aucun intercesseur auprès du Très-Haut. Quiconque s'écarte de cette règle tombe dans l'idolâtrie. Le culte des prophètes, des archanges, des saints, ou du pape, n'est qu'abus et fallace de Satan ! Il n'y a qu'un Dieu et lui seul a le pouvoir de guérir l'âme et le corps. C'est Lui, et Lui seul qu'il faut prier, car en dehors de Lui, il n'existe point de Salut. N'appelez personne sur la terre "Mon père", car un seul est votre père, et il se trouve dans les cieux.

Face à ces abus, à ces ignominies, l'idée même de tolérance est une honte dont il est de notre devoir de nous affranchir. Saper l''autorité de l'Eglise, où qu'elle se trouve. Contester le droit du clergé à gouverner les consciences, lui contester le privilège des sacrements, contester la propriété des égliges à l'Eglise: ces temples et ces cathédrales ont été élevés à la sueur du peuple et sur ses deniers ! Elles appartiennent aux Mairies qui se doivent d'en organiser l'usage et Rome n'a strictement rien à y redire. Contester les gardes épiscopales et autres ordres militaires religieux qui ne sont rien d'autres que des compagnies franches et des Etats dans l'Etat.

Contester la messe enfin ! Les curés usurpent le verbe de Dieu. Personne ne leur a demandé de causer pour Lui. De quel droit font-ils apprendre par cœur un credo qui enchaine la foi à l'Eglise Romaine ? Dieu serait-il si mesquin qu'il n'accueille point à sa dextre les hommes et les femmes hors d'une cérémonie de baptême ressemblant davantage à une singerie administrative, un passeport politique ou marital, qu'à un acte de foi véritable ? Est-ce aux curés de dire dans ce sacrement qui est digne d'être aimé de Dieu et qui ne l'est pas ?

Inlassablement réfuter, inlassablement combattre. Ouvrir son cœur quelque soit le péril !

Qu'on ne vienne pas parler de tolérance face au viol du Sacré ! Laisser répéter les blasphèmes de l’Eglise met notre âme en péril. Que dire au Très Haut, le jour du Jugement, lorsqu'il nous demandera "Qu'as-tu fait de la vie que je t'avais confiée ? Pourquoi as-tu laissé usurper mon verbe ?" Quand la voix des clercs étouffe même celle du cœur, alors il n'y a d'autre choix que de verser le sang. Nous croyez-vous assez fol pour nous en réjouir ?

Je vous entends déjà, honnêtes gens de Guyenne à la sensiblerie affectée ... « Il y a des innocents... Ceux-là, qu’ont-ils fait ? Pourquoi les punir et s'attaquer à leur pécule ? » A ceux-là je leur réponds, qu’il n'y a pas d'innocent ici-bas. Il y a l’Eglise, le plus ignoble des despotes qui entend gouverner jusque dans nos âmes. Il y a ses esclaves, doux comtes et duchesses, assoiffés toujours davantage d’une légitimité et d’une autorité devant les hommes que leurs actes insipides ne parviennent pas à établir devant le peuple, et qui s’en vont la mendier aux oies pourprées du capitole de Rome. Il y a des catéchumènes, enfin, qui attendent la révélation de Dieu.

Le Lion de Juda enfonce ses crocs dans le cou du bœuf romain, aussi gras que méprisant et aussi sot que menaçant ! La voilà la vérité ! La voilà, la seule alternative. Il n'y a pas de tolérance messieurs dames. Le devoir de révolte primera toujours sur le droit à la paix.

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"A Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Lecteur Aristotélicien Réformé & Chevalier du Lion.
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