[RP] Rue St-Martin, l'Antre de l'Ordre des Encapuchonnés

L'Antre de l'Ordre est un lieu restreint.
Ne voulant pas que cela vire au chaos et voulant une cohérence dans le RP et point de "je rentre dans ce bâtiment par pur hasard", nous vous prions de nous écrire avant de poster. Sans quoi, nous demanderons aux censeurs de supprimer.

Merci.

De nombreuses paroles des réunions de l'Ordre seront censurés...
Pourquoi?
Et bé, elles sont secrètes pardi!

Frère Asmodée était à Paris. Plus précisément, il était à la Cour des Miracles.
C'était la nuit, un demi-quartier de lune perçait les nuages, le ciel était noir comme la suie. La première réunion de l'Ordre allait avoir lieu. Il aurait préféré la faire une nuit de pleine lune pour faire plus classe, mais hélas il ne pouvait attendre. Le Premier Chapitre avait été accomplit, bientôt les autres viendront et ainsi, le Premier Acte sera clôturé. Asmodée l'Encapuchonné était immense, aussi large d'épaule que de la panse. Étant le prince démon de la gourmandise, il aimait s'empiffrer, mais il s'empiffrait de quantités ahurissantes de nourriture. Présentement, il avait un gros saucisson à la main, qu'il grignotait en pensant. Comme tout les Frères de l'Ordre, Asmodée portait une ample robe de bure noire à capuchon. La robe traînait même au sol, cachant ses pieds, tandis que le large capuchon dissimulait ses traits démoniaques. À sa ceinture de corde, il portait une épée accrochée par la garde. N'ayant pas de fourreau, il avait décidé de la plonger dans la suie pour cacher son éclat métallique...
C'était chose nécessaire dans ce ghetto pourri que les gueux nomment la Cour des Miracles.
Mais, heureusement, le Prince de la Gourmandise traînait sur la rue Saint-Martin, une des plus grosses rue qui était bien plus sûre que les venelles miteuses. Enfin, aussi sûr que pouvait être un lieu dans la Cour des Miracles.
L'énorme homme approchait du lieu, il le sentait. Haussant la tête, ses petits yeux plissés enfoncés dans sa capuche le confirmèrent en apercevant un gros entrepôt abandonné. Qui aurait crut que ce gros lieu avait joué un rôle aussi important dans l'Histoire de la Cour des Miracles.

Cet entrepôt sur la rue St-Martin était, bien évidemment, le lieu des Négociations des Chefs. Lieu neutre qui avait accueillit les Andomistes représentés par Feu Andom de Louvelle-Navarre et la Vicomtesse ShaniZe de Magnac-Laval, les Hébussiens représentés Poilchat, les templiers du Temple de Salomon représentés par Sencha, Laquedem, Lycius, le Masque et la Lame Écarlate. Maintenant le lieu était considéré comme vide et décrépit.
Mais rien n'en était, il allait devenir le premier sanctuaire de l'Ordre (plus classe que première planque de l'Ordre) ainsi que son lieu de réunion.
Rentrant son saucisson sous sa capuche, il le ressorti amputé d'une bonne partie de sa viande par d'énormes mâchoires.
Satisfait, Frère Asmodée l'Encapuchonné approcha de la porte.
Le Prince des Délices regarda autour de lui avec méfiance, regardant s'il n'avait pas été suivit avant de s'engouffrer sans un bruit dans l'entrepôt.
Aussitôt qu'il fut rentré, le Gourmand ferma la porte en bougonnant dans sa barbe :

Rhaaa! Foutu robe de bure! Sa piquueeee! On dirait bien que j'ai les morpions! Faudrait que j'en parle à la Réunion...
Faut trouver une solution nom de dieu!

La porte qui avait l'air si faible de l'extérieur était solidement renforcée de fer et de chêne de l'intérieur. Non content, Asmodée l'Encapuchonné barra la porte avec une loquet avant de rajouter une grosse barre de vieux chêne au travers de celle-ci.
Voilà pensa-t-il.
Mais maintenant, la pièce n'était que noirceur! Jurant entre ses dents serrées, le frère encapuchonné s'avança à tâtons.

Par la mortecouille! Où j'ai bien plus mettre cette foutue torche!

Après s'avoir foulé une cheville, brisé le petit orteil et trébuché une bonne dizaine de fois, Asmodée de la Gourmandise trouva enfin la torche traitée qu'il avait laissé lors de sa dernière visite.
Le fort d'Asmodée étant l'ingurgitation de nourriture et non l'allumage de feu, il eût peine et misère pour allumer la torche avec son piètre briquet à silex. Finalement, la grande pièce abandonnée fut illuminée, révélant une table circulaire où avaient été disposé tout autour sept fauteuils rembourrés.
Se dirigeant vers le plus confortable, Frère Asmodée l'Encapuchonné s'y assit, attendant les autres princes démons.
Mais il était sûr qu'ils allaient les faire venir, il leur avait envoyé un mot à chacun.

Attendant ses frères, Asmodée se rendit compte qu'il avait faim et n'avait plus de saucisson.
Jurant, il décida de chantonner à voix basse pour oublier sa faim.

« Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l'a mis à la porte avec un
Coup d'balai »
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La Faim Justifie Les Moyens.

Lucifer, dormait…Seul et dans le noir réfléchissant a l’essence même de sa vie…Quand soudain, la lumière fût. Écarquillant les yeux que personnes ne pût voir…jurant en lui-même. Il avait reçut la lettre. Il bourra une pipe d’herbe mélangée…Qui le sortait donc ainsi de son oubli volontaire ?

Il observait longuement le si long que large Asmodée…

-Qu’à tu as dire…de si …Important …De si…urgent ? Pourquoi ce bruit…Infernal…Ami.

Il l’alluma d’un geste incertain, dans un bruit de craquement sec de l’habitué. La flamme se fit. Le grésillement de l’herbe aussi. A nouveau perdu dans ses pensées, dans ses affres perpétuelles…

-Du vin…s’il s’en écoule de quelques besaces…ne tombe jamais bien loin de mon escarcelle.

Il lui tends une gourdasse, qui sens l’avinée.

-Prends et oublies.

L’attente dans le silence…Le vin et l’ennui.

« Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capuciiiiiiiinns.. HAAAA!

Frère Asmodée sursauta, mettant la main au pommeau de son épée.
Heureusement ce n'était point un assassin, mais Frère Lucifer l'Encapuchonné.
Se raclant la gorge, le Prince de la Gourmandise dévisagea le Seigneur de l'Acédie.
"Il n'a point l'air de son assiette celui-là... Parlons d'assiette... héhé" pensa le gros prince-démon.

Bien le bonsoir... Lucifer l'Encapuchonné.
Et bien, je devrais te poser une question!
Comment es-tu rentré ici?
En plus d'être le seigneur de l'Acédie, tu es aussi celui des voleurs?
Bon, en tout cas, content de te voir...

Important? Mais l'Ordre se réunit enfin, mais je ne peu parler sans nos autres Frères.
Pas de vin, enfin...
File moi cette bouteille? Tu n'aurais pas de la bouffe aussi?
J'ai faim, rhaaa!

Il prit la bouteille, et bougonnant, il chercha un gobelet.

Gobelet... gobelet... où ai-je donc plus avoir placé ce foutu gobelet?

Hé! Mais, j'y pense!

Prend un air solennel de garde ou d'officier de l'État.

Quel est le mot de passe?
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La Faim Justifie Les Moyens.

-Ais…je l’air…de me …balader avec des victuailles ? Ô démon gourmand ? Je les aurais ….planqués où… ?

Il tira a nouveau sur sa pipe, calmement, avec l’intention de prendre son temps, chaque question aura sa réponse, mais chaque chose en son temps.

-Nous sommes tous….un peu voleur…Quoi qu’en dise les gens…la vie on ne vous la donnes…pas…c’est nous qui la prenons. Mais quel importance…je rentre, je sors…Je fais de vos buts …les miens…Inexorablement. Mais comme beaucoup …je suis entré …par la porte, désolé…pour le …Standing…

Et enfin il pensa à répondre à la plus importante des questions, réfléchissant bien, à mesure que l’impatience de ce gourmand d’Asmodée prenait vigueur. Il tira une nouvelle bouffée de ses fumées narcotiques…Et répondit de sa voix la plus lymphatique…

-Même si ça gratte….et si je préfère de loin la soie pour m’assoupir….être frère encapuchonné, c’est vraiment la grosse… boulasse.

Il prit une nouvelles gourdasses, qui tel un trousseau de clé pendouillait de sa robe de bure…Il but son contenu, qui sentait le miel et la liqueur d’orange…Puis se carra dans son fauteuil, et a la respiration, on eut pu croire qu’il dormait.

Cela fait douzes fois qu'il trébuche dans un immondice, dix sept qu'une flaque innocente se révèle être un petit marais.

Belial rapportera sa houppelande au tisserand. Elle est trop grande de partout.

Le bas s'orne d'un résumé de la Cour des Miracles.
Excréments, lisiers divers, une tâche de sang (huitiéme immondice).
La capuche l'encapuchonne trop bien.

Quatres collisions, dont deux contre des vivants.
Par chance, des vivants plus petits et malades que lui.

Les manches pendouillent, ce qui l'oblige à faire de grands gestes lorsqu'il veut consulter son vague plan des lieux.
Il doit être le seul à n'avoir jamais mis les pieds dans ce bourbier.

Cela fait un jours et une moitié de nuit qu'il arpente le quartier.
Il a demandé son chemin parfois.
Mais les gens d'ici ont tendance à toujours vous indiquer la prochaine ruelle en cul de sac à gauche.
Ce qui fait un nez brisé, une rotule concassée et neuf poignets retournés.

Trés pratiques ces bottes ferrées !

C'est donc totalement par hasard qu'il finit par trouver le sanctuaire.
En soulevant de la main gauche sa capuche il constate que le lieu ne ressemble pas du tout à une croix comme dessiné sur son plan...

Deux fréres sont là.
Il s'incline, ce qui raméne sa capuche sous le niveau de son nez et murmure:

Être encapuchonné, c'est vraiment la grosse boulasse...
Il tend une manche pendante pour serrer leurs mains.
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Le diable en rira demain

Et bien Lucifer, tu devrais!
Car la nourriture permets d'atteindre le sommet de notre capacité humaine, si, si!
Mais je sais point moi! N'as-tu point ripaille quelque part?
J'ai faim MOI, tu pourrais penser à MOI!

Lui-même qui parlait assez lentement en articulant trouvait l'Encapuchonné de l'Acédie un peu trop lent. Si ennuyant, si endormant...

Oui oui, peu importe, peu me chaut!
Passons!
Et bien heureusement que tes substances que tu aimes ingérer ne t'ont pas fait notre mot de passe du jour...
AH! Enfin, mon gobelet!

Il eût exhibé le Saint-Graal avec moins de force et de conviction, il leva son gobelet d'étain puis retourna à son fauteuil en faisant claquant le verre sur la table. Levant la bouteille avec un geste quasiment gracieux, il remplit son gobelet à rebord, avant de le porter à ses lèvres avec une envie non dissimulée.
C'est alors qu'il entendit une seconde fois le mot de passe. Mais cette fois, il venait de derrière la porte. Levant sa lourde masse corporelle, Asmodée l'Encapuchonné se dirigea vers la porte, main aux doigts boudinés sur son pommeau.
Il enleva la barre de chêne puis débarra le loquet avant d'ouvrir la porte d'un geste théâtral.

Bienvenue sur la Lune...
Les Encapuchonnés vous accueillent Frère euh...

Mortecouille pensa-t-il, avec les robes de bure qu'il avait imposé, il ne savait guère qui était qui. Se grattant le crâne, il dévisagea son interlocuteur de la tête aux pieds avant de clamer :

BÉLIAL! Bélial l'Encapuchonné!
Mais allez mon cher Frère, entre, entre!

Lui serrant la manche, il lui fit signe de prendre place.
Lui même retourna à la tablée, proche de son gobelet qu'il remplit de nouveau.

Dit les copains, vous savez quoi?
J'ai faim...
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La Faim Justifie Les Moyens.

En retard, comme il se doit, Azazel glisse sur les pavés souillés de la Cour. Il a enfin trouvé une solution convenable pour porter son épée. Harnaché en travers de son dos. Ainsi il ne se prends plus les pieds dedans. Il est assez fier de sa trouvaille. Son retard s'explique aussi par son entraînement à cette arme, loin d'être usuel pour lui. Mais il trouve que cela en rajoute à sa distinction naturelle. Les arbrisseaux taillés en copeaux sur la route entre le Maine et la Cour peuvent en témoigner.

Tout en marchant, il ne peut s'empêcher de la dégainer dans un crissement huilé des plus satisfaisant. Il effectue quelques passes, tachant de trouver les meilleures positions, pourquoi a-t-il fallu qu'Asmodée commande des bures avec une telle ampleur de manche... Cela dit, l'effet en est fort jolie, particulièrement sur les mouvements de tailles. Il caresse pensivement le pommeau, un couple d'hermaphrodites s'adonnant aux plaisirs de la chair... Il tente ensuite de la remettre en son fourreau avec élégance et manque de s'écorcher vif le dos.

Mordiable, elle tranche comme pucelle échauffée. Gare à qui la déniaisera... Voyons, ce devrait être là...

Il toque de sa botte caparaçonnées d'acier à l'huis. Vérifiant toutefois la ruelle, personne n'oserait suivre un Encapuchonné, même à la Cour. Mais luxure n'exclut pas prudence. La porte s'ouvre à la volée, la lourde silhouette d'Asmodée s'y encadre avec sa délicatesse coutumière. Renforcé par un grognement interrogatif.

Azazel va pour rentrer. Son frère lui bloque le passage, presque menaçant. Que... Ah oui. Il lui a parlé d'un mot de passe. Qui est... Qui est... Comme si il a le temps de s'encombrer de ce genre de futilité.

Allons, c'est moi, tu le vois bien.

Quoique. Avec ces foutus capuches. Il pourrait être n'importe qui. Tout de même, légèrement vexé de n'être reconnu à la prestance de son port, Azazel se creuse la tête.

Hum. Les Encapuchonnés c'est pas des radasses. Non. Si tu es salace soit Encapuchonnés. Hrm, du calme Asmodée... Attends... Laisse cette épée... Tu vas faire une gaffe... Je sais !!! Être Encapuchonné c'est vraiment la grosse boulasse.

Avec un soupir de soulagement, il entre dans la bâtisse. La porte claque, il salut d'un hochement de tête les membres de l'Ordre déjà présent. il manque encore... Hrm, il en manque encore...

Bon, je choisis le mot de passe la prochaine fois. Quel est l'ordre du jour de la réunion mes frères, Un temps mes soeurs, un autre temps bref, la raison de la tenue de l'Ordre ? J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un cas de traîtrise. L'une des pires vilenies, à punir dans d'atroces affres, je m'en réjouis d'avance. Frère Léviathan m'a prévenu de son retard. Un pécheur devant subir sa juste fureur...

Il prit place en un des sept fauteuils, se rentra la garde de son épée en sa nuque, jura, enleva son harnois et déposa l'arme à ses cotés. Puis attendit le début du conclave des Princes Démons Encapuchonnés.

Asmodée l'Encapuchonné une énième fois son gobelet d'étain et, finalement, le vida.
C'est alors qu'on cogna à la porte.
Le Prince de la Gourmandise se leva d'un bond, envoyant son fauteuil au sol.
Faisant fi de le ramasser, il se dirigea vers la porte, main sur le pommeau de sa lame. Il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec un homme en robe du bure comme lui qui le salua.
Le Frère Encapuchonné lui répondit hâtivement avant de lâcher entre ses dents :

Le mot de passe?

Et voilà que l'autre cherchait le mot de passe.
Les Encapuchonnés c'est pas des radasses?

Que nenni!
Ne serais-tu point un petit filou?

Dit-il de sa voix lente et méticuleusement articulé.
Il commença à sortir lentement sa lame couverte de suie.

Et non, te voilà dans de bien mauvais draps!
Parle ou ma lame ferraillera tes entrailles.

Finalement il dit le bon mot de passe et Asmodée le reconnut comme étant Azazel l'Encapuchonné, avec qui il avait rendu une petite visite de courtoisie au prévôt du Maine.
Presque triste de ne pas avoir fait couler le sang, Asmodée rengaina lentement son arme avant de s'écarter et de faire une révérence.

Bienvenue sur la Lune mon frère prince de la luxure.

L'ordre du jour de la réunion de l'Ordre?
Je vous l'expliquerai quand tous seront présents. Il ne manque plus que Belzébuth l'Encapuchonné et Satan l'Encapuchonné.
Arrivés, nous pourrons commencer la réunion.
Léviathan tu dis?
Dommage que notre prince de la colère soit absent.

Déplaçant son imposante masse corporelle, Frère Asmodée retourna à sa place, relevant son fauteuil et s'y asseyant.

Au fait, tu as apporté des victuailles?
J'aimerais faire ripaille!
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La Faim Justifie Les Moyens.

Heureux en fin de compte de ses manches trop longues.
Il s'épargne ainsi le contact répugnant d'une chair forcement moins parfaite que la sienne.
Sa dose de contacts douteux en déambulant dans la Cour des Miracles est pleine.

Les septs fauteuils sont identiques, mais l'un d'eux bénéficie d'un éclairage favorable.C'est à dire une forte ombre à la base.
Bélial s'installe méticuleusement avec un frisson de dégoût
Le bas de sa robe détrempé par les liquides abjects des ruelles vient de se coller à son mollet.

Pour la premiére réunion, il trouve intolérable de se montrer ainsi crotté.
En observant les autres, où plutôt leur base de bure noire, il note qu'ils sont impaccables!
Ils survolent le sol où quoi?
Il tentera d'apprendre ce talent discrêtement.

Des victuailles? A boire?
Il écoute vaguement.
Jamais il n'admettra crever la dalle et qu'aucun liquide qu'on lui a proposé en chemin ne lui a inspiré confiance.
Ils fabriquent leur biére dans les égouts sans doute..
Sans parler de l'eau bourbeuse à l'étrange parfum d'os.

Prendre une pose étudiée.
En quelques gestes et un raté grotesque il parvient à un résultat satisfaisant.
Patience.
Mais que ça pue ici!
Belial, Prince de l'Orgueil, souffre en silence.
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Le diable en rira demain

Alourdies constamment ses paupières se levèrent à nouveau. Azazel de la luxure et Bélial de l’orgueil était là. Il poussa un long soupir…qu’il était dur de prendre le repos nécessaire…Il ralluma sa pipe dans un craquement sec. Puis salua ses frères.

Ô Frères encapuchonnés….bienvenue sur la …lune.

Il eut une petite pause, comme pour bien s’imprégner des paroles du prince Azazel…

-Traîtrise…un long voile de fumée sorti de chaque coté de sa capuche…Rien n’est plus simple à …acquérir. Rien n’est plus… brûlant… sous les doigts. Traître un jour… Traître toujours….Quoi qu’on en dise…Mais attendons…Oublions et …buvons Ô mes frères.
Certain attendant la fin en aurais oublié le début tant c'était lent.

Il décrocha une nouvelle gourdasse de sa robe. Puis pris une pause…Et en décrocha une autre …Qu’il tendit à Asmodée, le prince gourmand.

Tirant sur sa pipe il observait le prince de l’orgueil. Il avait le chic pour prendre des poses. Il remonta ses maigres jambes sous lui, cherchant le confort dans ce fauteuil confortable, mais exigu. Il s’étendit comme un petit chat devant un bon feu…

-hum hum hum…
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Vos faiblesses sont mes forces.

Posséder est légitime.

L’un des sept Princes Démons caressait en sa prodigieuse demeure les ors ternis de statues dénudées, se repaissant sans cesse de cet apparat à lui seul dévolu. Son pouce frotta le rubis d’un cabochon soufflé, ses doigts étaient longs et effilés...

L’opiniâtreté dans la possession, c’était là son credo.

Je suis celui qui a le désir d’acquérir, même dans la violence.
Je suis le boulimique... et mes souhaits s’étendent au delà de ce que je possède, de ce que mes mains peuvent toucher. Le vide en moi est insondable, il me faut le combler, il me faut emplir mon âme et ma demeure.

Le message lui était parvenu.

Frère Asmodée le bâfreur, Frère Glouton bouffi à son seul vice.

Il éprouvait un dégoût brutal pour sa large panse, sa bouche luisante de la moindre graisse, ses petits yeux brillants de convoitise à toute soupe grasse.

Mais il était l’un des sept. Un Prince aussi, malgré tout.

Il s’enroula dans sa robe de bure. La même. Ils avaient tous la même, et prit le chemin du sanctuaire. Le capuchon large rabattu sur son visage tourmenté.
Ainsi ils étaient appelés, un temps nouveau.

Les Sept. Toujours.

Asmodée, Prince de la Gourmandise
Azazel, Prince de la Luxure
Lucifer, Prince de l’Acédie
Bélial, Prince de l’Orgueil
Léviathan, Prince de la Colère
Satan, Prince de l’envie

Mes abominables frères, tous consumés, tous au plus fort de leur sombre puissance.

L’air de la cour, putride, heurte ses narines et il se rencogne sous son capuchon.

Le sanctuaire. Un coup, sec et fort. Puis sa voix. Impérieuse. "Être frère encapuchonné, c'est vraiment de la grosse boulasse!".
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Bien mal acquis profite... mais plus à la même personne, voilà tout !

Asmodée l'Encapuchonné avait l'air d'un glouton et gros roi sur son trône. Trône qui était composé d'un fauteuil trop exigu pour son énorme masse corporelle.
Il revenait d'une escapade dans la grosse pièce de l'entrepôt, il y avait trouvé une belle assiette en argent décorée de nombreuses gravures.
Le glouton jeta un autre regard circulaire autour de lui, implorant des yeux ses compagnons.
Hélas, ils n'avaient point de nourriture. Qui était assez étrange pour en trimballer avec lui dans ses trajets?
Asmodée l'Encapuchonné bien sûr!
Soupirant, le prince de la gourmandise abdiqua. Il porta la main sous son énorme robe et en sorti en paquet. Le gourmand aurait préféré recevoir des victuailles gratuites de ses frères et soeurs, mais hélas, ils ne semblaient point disposés à lui en donner. Dommage! Il l'ouvrit pour en sortir des rations séchées.
Lançant un regard à ses frères qui voulait dire "Vous n'en aurez pas", Asmodée remplit son assiette, les yeux avides sous sa capuche.
Enfin, il avait sa nourriture!
Une belle assiette pleine de victuailles (séchée ou non, c'était quand même de la nourriture) et un gobelet d'étain qu'il remplit de nouveau avec la bouteille que lui tendit Lucifer.

Son regard coula ensuite autour de lui. La pièce était grande, très grande. Ils n'occupaient qu'une infime partie de cet ancien entrepôt. Non loin de la porte ils avaient positionné la table, au dessous d'un chandelier de cuivre qui illuminait tristement. Du reste de la pièce on ne voyait que les ombres immobiles des caisses et boîtes plus ou moins vides. Asmodée, connaissant bien l'endroit, s'amusait à y disparaître et d'y revenir, les bras tantôt chargés d'un gobelet, tantôt d'une assiette, etc.

Satisfait de son étude, il plongea sa main dans les rations sèches, en prit une poignée, puis fit disparaître celle-ci sous son capuchon. Moult bruits écoeurants de mastication en sorti.

Che nenni!
Mech chrères, de chquoi parler chous?
Il n'y choint de traîtriche ou traître!
Vous chaurez chous peu.

On cogna encore.
Enfin un cinquième frère ou soeur!
Se levant avec difficulté, Asmodée se dirigea vers la porte. Rendu devant celle-ci il entendit le mot de passe.
Satisfait, il l'ouvrit en clamant son habituel :

Bienvenue sur la Lune mon frère!
Ah, Satan n'est point avec toi?
Fort dommage, fort dommage! Sauriez-vous quand il comptait venir?
Ah! Comme je suis impoli, entrez donc Belzébuth, entrez donc!
Mais n'oublier point de refermer la porte!

Sans un mot de plus l'immense Asmodée retourna à son huitième repas de la journée.
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La Faim Justifie Les Moyens.

sautillant, riant, dansant, séduisant les âmes égarées d'un sourire ou d'un clin d'oeil avisé....faisant gonfler un décolleté sous les yeux d'un homme héberlué, tendant la main audacieuse sous les jupons d'une belle...il dispatchait ca et là les envies les plus frugales...telle cette bourse pendante d'une braie, telle cette pomme gourmandant les papilles de...de... d'Asmodée...nom d'un Diable !! il avait oublié le rendez-vous !! Il courut tout en chantant son Envie aux oreilles chastes des pucelles du couvent...Trois p'tit coup pi s'en vont les beaux sermons...voici la sentence...Être frère encapuchonné, c'est vraiment de la grosse boulasse !!

La porte des Enfers s'ouvrit sous le regard noir de frère Asmodée, l'Envie lui tendit une pomme afin d'avoir son châtiment dans un sourire assuré...Satan se gratouille, la bure ça chatouille !! D'un oeil envieux il vit le sommeil hanté de Lucifer, les dents baveuses d'Asmodée attaquant la pomme convoitée, Azazel sans ses succubes, Belzébuth et sa jalousie, Belial et son orgueil, Satan bailla d'ennui...trop facile l'Envie avec eux !! Il s'assit négligeamment dans un fauteuil et les regarda de ses yeux charmeurs.

Bonsoir mes frères ! Je vois que l'Envie vous chatouille !! Bien bien bien...qu'il y a t'il au menu aujourd'hui Asmodée ? combien d'âmes en perdition ?
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"Dieu pêche les âmes à la ligne, Satan les pêche au filet."

La porte consentit à s’ouvrir et la large bedaine d’Asmodée apparut en premier.

Bonsoir Asmodée.
Des relents de nourriture écœurante attaque encore ses narines. La robe de bure est largement tachée.

Non Frère Satan n’est pas avec moi, y aurait-il une raison à cela ? Il n’avait pas l’habitude de côtoyer à ce point sa divine parenté.

Retourne donc à ta ripaille frère affamé.

Belzébuth ferme la porte non sans jeter un regard en arrière, personne. Il manque donc Satan, occupé sans doute à convoiter aussi goulûment qu’Asmodée sa mangeaille, quelques âmes dévoyées.

L’oeil est aigu et explore l’endroit chichement agencé, maigrement éclairé, la grande table et les fauteuils. Suffisant pour ce conciliabule.

Bélial... Lucifer... Azazel... il hocha la tête une fois en chacune des directions et sans autres paroles, choisit un siège, au hasard.

Trois coups.

Voici le sixième.
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Bien mal acquis profite... mais plus à la même personne, voilà tout !

Le Prince de la Gourmandise allait retourner à son goûté quand trois coups se firent entendre.
Sûrement Satan l'Encapuchonné pensa-t-il...
Mais, il fallait mieux être prudent.
Déplaçant sa lourde masse corporelle, main sur le pommeau de sa lame, il s'arrêta devant la porte, n'écoutant qu'a moitié la réponse de Belzébuth.
Pas de nourriture, l'important était là.
Il demanda le mot de passe.
Il le reçut, satisfait, il ouvrit la porte et salua Frère Satan sans grand entrain, s'apprêtant à lui faire repproche de son retard.
Mais la vue d'un nouveau gain nutritif lui ferma le clapet.
Il prit la pomme, gratifia le Prince de l'Envie d'un sourire, puis retourna à sa son fauteuil.
Il attendit que Satan s'assit.
Le silence se fut, ses Frères et Soeurs Encapuchonnés avait le regard rivé sur lui, se demandant la raison de cette convocation.
Il les avait convoqués, il allait bien devoir parler.
Mais le gros glouton se contenta de garder son sa tête encapuchonnée rivé vers eux, on pouvait clairement comprendre malgré le fait que son visage était caché dans l'ombre, qu'il les dévisageait. Il croisa les mains sur sa panse et attendit.
Les princes-démons allaient s'impatienter, quand un son sorti de la large gueule d'Asmodée :

Bon!
Et bien mes frères et soeurs, siègons!

Ses doigts boudinés semblabes à des saucisses se décroisèrent, glissant de son ventre rebondit pour aller sur la table.
Le Gourmand commenca à expliquer la raison de cette réunion, parlant lentement, faisant des efforts pour bien articuler.
La Réunion de l'Ordre pouvait enfin commencer...
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La Faim Justifie Les Moyens.